Le temps du blasphème
Par Philippe Mesnard
Quand Marlène Schiappa apostrophe par SMS Cyril Hanouna – car toujours les Puissants ont eu à cœur de dialoguer avec l’Art – pour lui rappeler qu’il existe un délit d’entrave à l’IVG, simplement parce qu’un citoyen exprime son opinion dans une émission de divertissement, elle montre qu’elle ignore la loi – ou plutôt qu’elle se moque des textes exacts et ne veut en retenir que l’esprit : on ne touche pas à l’IVG, devenue idole du Progrès. C’est tabou !
Et ceux qui critiquent doivent être condamnés. Émile Duport, des Survivants, avait blasphémé et Hanouna, qui lui offrait une tribune, était bien près d’être inculpé d’assistance à blasphémateur. L’ironie étant qu’au moment même où Schiappa menaçait de fulminer l’anathème, l’Irlande abrogeait le délit de blasphème, qui n’existe donc plus que dans les pays musulmans. Muriel Robin, dans l’émission de Ruquier – continuons de fréquenter des sommets –, intimait l’ordre de se taire à un chroniqueur qui ne brûlait pas assez d’encens devant Fogiel et ses GPA illégales.
Schiappa n’est qu’un exemple, certes significatif puisque c’est un membre du gouvernement, de ce nouveau goût pour ce genre d’accusation : avoir outragé ce qui est sacré ! Un homme n’a plus médiatiquement le droit de se défendre quand une femme l’accuse, car nier la vérité de la parole de la victime féminine, c’est commettre un crime encore plus affreux que celui dont on est accusé – même quand on est innocent.
Anne-Marie Le Pourhiet remarquait que le néo-féminisme est au-dessus des lois, ou plutôt qu’il produit sa propre loi : qu’il soit anathème celui qui n’avoue pas !
D’autres blasphèmes sont peu à peu institués : on comprend bien que qui se réclame du nationalisme n’est qu’un galeux, un chien, un lépreux qui mérite d’être jeté hors de la société pour avoir outragé le « vivre-ensemble » ; qu’un « blanc » ose célébrer une vie « noire », et le voilà accusé du blasphème d’appropriation culturelle ; qu’un juge ose enquêter sur Mélenchon, et voilà ce dernier qui éructe qu’il est sacré et intouchable – ce qui est grotesque même si les conditions de cette enquête sont en elles-mêmes un scandale ; cela dit, la France insoumise n’hésite pas à expliquer que cette perquisition est « digne de la nuit des longs couteaux », ce qui est un tantinet exagéré, et qu’on a blasphémé contre le texte sacré qu’est l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ; la Cour européenne des droits de l’homme, de son côté, n’hésite pas à déclarer sacré le mariage entre homosexuels au point qu’elle trouve blasphématoire le refus de certains maires de le célébrer, se contentant de déclarer irrecevable, en octobre 2018, la requête qu’ils avaient introduite dans ce sens en 2015 : comme dirait Kouachi, on ne discute pas avec les blasphémateurs, on les fait taire. La même CEDH vient de confirmer la condamnation d’une Autrichienne, qui avait affirmé que Mahomet était pédophile puisqu’il avait épousé une fillette de six ans et consommé son mariage avec elle, ses propos « menaçant la paix religieuse ». Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, qui viennent de publier une enquête sur la France islamiste en Seine-Saint-Denis, se rendent compte, stupéfaits, qu’ils sont accusés d’avoir blasphémé en n’entonnant pas l’antienne obligatoire d’un islam irréprochable.
Et Macron ne veut pas commettre le blasphème de froisser l’Allemagne en donnant une « expression trop militaire » à la célébration d’une victoire remportée militairement sur l’Allemagne…
Une nouvelle religion se met en place depuis quelques décennies, et se sent aujourd’hui ou assez assurée ou assez menacée pour ne plus supporter aucune contradiction : oser contredire n’insulterait pas seulement l’intelligence mais serait une violence sociale dangereuse et insupportable. Cette nouvelle religion se fonde sur un oubli complet du passé. Pierre Nora déclarait dans Le Figaro : « Le passé s’est éloigné. Les plus jeunes n’éprouvent plus le sentiment d’une continuité historique de Jules César à Napoléon, auparavant si vif. La coupure est nette. La dictature du présent et l’oubli de la longue durée entraînent la fin de ce qui a été le ressort de la transmission : le sentiment de la dette. La conviction, qui a pesé sur les hommes pendant des siècles, que nous devons à nos parents et à nos ancêtres d’être ce que nous sommes. Les Français de 2018 ne se perçoivent plus comme les débiteurs de leurs devanciers. »
Cette religion assure la promotion d’un terrifiant avenir univoque aux couleurs des droits de l’homme qui, pourtant, ensanglantent le monde depuis plus de deux siècles.
Ce nouveau siècle sera bien religieux. Sale temps pour les blasphémateurs qui n’entendent pas se convertir. ■
Commentaires
Il faudrait recommander aux membres du gouvernement et à madame Schiappa en particulier de lancer une application pour téléphone cellulaire comme celle qui vient d'être mise en place par le gouvernement de l'Indonésie, permettant à n'importe quel quidam de dénoncer les propos ou attitudes blasphématoires à l'encontre de l'islam. Je croyais naïvement que la démocratie, quoiqu'on puisse en penser par ailleurs, était selon les dires mêmes de ses défenseurs, le règne du dissensus et de l'affrontement pacifique des points de vues et des conceptions du monde, eh bien non, la démocratie repeinte aux couleurs du politiquement correct, c'est le règne de la Vérité et du Bien tels que les définissent les chiens de garde du politiquement correct. Et son mot d'ordre '' aucune opinion déviante ne sera plus tolérée ''. Tomas de Torquemada doit se retourner de plaisir dans son tombeau.
Voilà un article qui n'est pas, non plus, de l'eau tiède ...
Tout porte à croire que la religion maçonnique a gagné. Le vivre-ensemblisme, le politiquement correct, les droits-de-l'hommisme, le multiculturalisme, le progressisme et l'islamisme représentent le "credo" de la franc-maçonnerie ! Le christianisme, voilà l'ennemi ! Conclusion : la franc-maçonnerie est d'obédience satanique, tout comme les "valeurs" qu'elle défend ! Où sont les franc-maçons ? Pas seulement dans les loges mais sur tous les lieux de pouvoir. Depuis plus de deux siècles, les grands prêtres maçonniques travaillent avec assiduité à une contre-culture et à déconstruction méthodique de la France et de l'Europe. Ils sont à l'Elysée, à Matignon, à Bercy, à Bruxelles, à Strasbourg, à New-York et ailleurs. Ils sont dangereux car souvent non-identifiés comme tels mais leur novlangue les trahit toujours ! Ils sont responsables du meurtre de la famille royale en 1793, responsable de la Terreur, des guerres napoléoniennes, mondiales et coloniales. Le meurtre de masse, les génocides, portent leurs signatures ! Aujourd'hui, ils s'attaquent à l'anéantissement des valeurs occidentales en utilisant une arme redoutable : l'islamigration ! Macron n'est que la partie visible de l'iceberg. Les gilets jaunes doivent détruire la partie invisible !