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  • Jean Piat, l’ami des princes et particulièrement des Princes de la Maison de France

     

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgHier jeudi, le blog La Couronne a opportunément publié les lignes suivantes dont les lecteurs de Lafautearousseau seront certainement intéressés de prendre connaissance.  LFAR

    A l’annonce de la mort du comédien Jean Piat, Le Figaro n’a pas hésité à titrer « Jean Piat, mort d’un Roi ». Un bel hommage en effet pour un acteur charismatique qui était une très grande figure du théâtre français. Ce que l’on sait peu c’est que Jean Piat était aussi l’ami des Princes. S'il fut très lié au Roi Léopold III et à la Princesse Lilian, il avait aussi une affection particulière pour les Princes de la Maison de France. 

    jean-piat-400x250.pngC’est pourquoi le Duc de Vendôme lui avait demandé en 2009 d’être présent à ses côtés pour la sortie de son livre Un Prince francais*. Ce jour là, Jean Piat évoqua sur scène ses souvenirs avec la défunte Comtesse de Paris avant de débuter une conversation à bâtons rompus avec le Prince Jean, auteur du livre. A la fin du débat, Jean Piat termina ses propos avec une note d’espoir en déclarant que le Prince Jean pourrait donner un supplément d’âme a la France. A cette occasion, Jean Piat retrouva avec beaucoup de plaisir la Princesse Marie-Liesse, Duchesse d’Angoulême qui est aussi une proche parente de son gendre le comte Louis de Rohan-Chabot, époux de sa fille Martine. 

    Un Prince francais

    L'adieu du prince Jean

    De son côté, le prince Jean de France a posté sur sa page Facebook un mot d'adieu très personnel, amical, et même affectueux.

    168205_419268338107770_1930754385_n.jpg« Je suis très attristé par la mort de Jean Piat que j'ai bien connu. Je l'ai admiré sur scène, mais également hors de scène. Il était un géant du théâtre français et gardait dans la vie quotidienne un beau maniement de la langue, magnifié par les intonations de sa voix. Il m'avait fait l'amitié de participer à la présentation de mon livre « Un Prince français » en 2009 et de soutenir l'association Gens de France. Tout en lui était élégance et gentillesse. Adieu Jean... »  Le prince Jean de France (Facebook) 

     

    Lafautearousseau évoquera à son tour le souvenir de Jean Piat en publiant une chronique de Pierre Builly sur Les Rois maudits.  A lire ce dimanche.

  • Goldnadel : « Je suis culturellement réfractaire à l’humour multiculturel... » Nous aussi !

    Le président chauve-souris. Je suis oiseau, voyez mes ailes ! Je suis souris, vive les rats !

     

    Par  

    2293089609.14.jpgGilles-William Goldnadel écrit cela au sortir d'un été politique que l'on a presque unanimement qualifié de chaotique au point que quelques grosses pointures ont commencé à quitter le navire. Il le fait avec courage, lucidité, sans craindre de dire les choses. Il a raison. Malheureusement pour la France   LFAR

     

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    J’ai beau être un gaulois mature d’assez jeune souche, j'aime bien l'humour, qu'il soit gaulois (davantage encore depuis que la gauloiserie est regardée de travers), juif ou patagon.

    Mais j'avoue avoir du mal à suivre l'humour de Monsieur Macron.

    À dire le vrai, j'ai du mal à suivre ce président tout court, raison pourquoi je ne l'ai suivi lorsqu'il courait pour l’élection.

    Dès le premier abord, j'avais écrit que nous aurions un président hybride.

    Ni de droite, ni de gauche. Ni français, ni international. Un jour Jupiter et le lendemain, comique troupier. Pote avec Bellatar Yassine et ami avec Villiers Philippe de.

    Dans certains articles, je l'avais surnommé « le président chauve-souris ». Voulant contenter tout le monde et son père. Je suis oiseau, voyez mes ailes ! Je suis souris, vive les rats !

    Je suis un oiseau migratoire de gauche, ouvrez donc aux migrants ! je suis un rongeur économique de droite, fermez la porte aux indigents !

    Mais j'avais écrit aussi que les Français des deux camps à ciel ouvert ne seraient pas longtemps sous le charme de ce genre de petit mammifère qui ne vit bien que dans la pénombre.

    Nous y sommes. L'homme est brillant et sympathique, j’en atteste, mais, trop ambivalent, il ne fera bientôt que des mécontents.

    Dans le Figaro, lorsqu'il était candidat, et que je pouvais encore être irrespectueux, je lui avais donné du Macreux, tant je considérais qu’il lui manquait du fond.

    Je ne crois pas, hélas, m'être fourvoyé profondément.

    Il paraît que ce président de la république plaisantait, lorsqu'il a évoqué au royaume du Danemark « les gaulois réfractaires ». Je ne pense pas que les Français manquent d'humour gaulois, danois ou international, mais ils ne plaisantent plus, lorsqu'ils ont le sentiment qu'on ne les aime pas ou qu’on les prend de haut.

    Il faudra désormais que Monsieur Macron légende ses sorties, qu'il nous prévienne qu’il est sérieux ou qu’il s'agit d'une saillie.

    Mais après tout, peut-être, finalement, manquerais-je d’humour.

    A la réflexion, Monsieur Macron plaisantait sûrement avec Jean-Louis Borloo lorsqu'il disait qu'un mâle blanc n'était pas habilité à commander ou à rendre un rapport sur les banlieues françaises.

    Maintenant que j'y suis, il plaisantait encore et se gaussait des Algériens, lorsqu'il disait pour rire que la colonisation française était un crime contre l'humanité.

    Et ce blagueur impénitent n'était pas plus sérieux, lorsque pince-sans-rire, il prétendait que la culture française n'avait jamais existé ou que le patriotisme est une manière de lèpre.

    Et le plus farce, c'est que j'ai failli marcher.

    Quant aux Gaulois, de plus en plus réfractaires à l’humour à sens unique, ils ne marcheront plus quand on les fera marcher.  

    Valeurs actuelles - 3.09.2018
    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.  
  • Et maintenant, la psychiatrisation des adversaires politiques ! Mélenchon pas d'accord ...

     

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgOn sait que la présidente du Rassemblement National a été convoquée à une expertise psychiatrique à la suite de la diffusion d’images d’exactions de Daech sur son compte Twitter.

    Cette convocation de Marine Le Pen intervient dans le cadre de sa mise en examen pour la diffusion des dites photos de propagande terroriste. 

    « C’est proprement HALLUCINANT. Ce régime commence VRAIMENT à faire peur », a-t-elle déploré Marine Le Pen, dans un tweet où elle publie l’ordonnance du Tribunal de grande instance de Nanterre. « Je n’irai pas, bien entendu, me soumettre à cette expertise psychiatrique », a-t-elle lancé devant des journalistes, à l’Assemblée nationale. « J’attends de voir comment les magistrats comptent m’y contraindre. »  A quoi David Rachline, le maire RN de Fréjus, a ajouté : « La psychiatrisation des adversaires était une spécialité soviétique des régimes totalitaires. Désormais, nous y avons droit en France sous Macron... »

    Plus intéressante, dans cette affaire, est la position de Jean-Luc Mélenchon qui a déclaré hier sur Twitter être en « désaccord total avec la psychiatrisation de la décision politique. Madame Le Pen est politiquement responsable de ses actes politiques ». 

    Hamon-Premier-ministre-lui-president-Melenchon-refait-le-match.jpg« Désaccord total avec la psychiatrisation de la décision politique. Madame Le Pen est politiquement responsable de ses actes politiques. Tous les moyens ne sont ni bons ni acceptables pour la combattre. Ce n'est pas avec des méthodes pareilles qu'on fera reculer l'extrême droite. » — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 20 septembre 2018    

  • Crises et populismes ?

     

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    Le Monde a titré il y a trois ou quatre jours : « la crise de 2008 a nourri le populisme » . Si c'est une découverte elle est tardive. Et l'on savait cela depuis bien longtemps. 

    Toutes les crises économiques, nourrissent les populismes. Les bons et les DnHtSPRXsAEk-yG.jpgmauvais. Elles les nourrissent à proportion de leur gravité. Le Monde a sûrement en tête ce que la crise de 1929 a produit ou du moins contribué à produire en Europe et ailleurs. La seconde guerre mondiale. C'est bien les souvenirs de cette dernière que le titre du Monde entend raviver. 

    La crise de 2008 a été surmontée par la création monétaire, rien d'autre. Et dans une quantité si considérable que la crise de 2008 - et le « remède » en question - pourraient bien en avoir préparé une autre d'une tout autre ampleur. On a simplement renvoyé les échéances à plus tard. Et l'on a continué de les gonfler démesurément. Ce qui n'a empêché ni le chômage de masse de perdurer, ni la croissance de rester faible, ni la pauvreté de s'étaler, ni nos infrastructures de vieillir considérablement, ni nos classes moyennes de s'appauvrir, ni les inégalités de se creuser éhontément,  dans des proportions inégalées dans l'Histoire. Etc. La crise a surtout nourri la crise ... 

    Mais il y a populisme et populisme. Entre lesquels les journalistes et les experts plus ou moins compétents ne distinguent pas. Populisme est un mot fourre-tout, sans définition précise, par lequel on désigne tout ce que l'on n'aime pas, que l'on réprouve, que l'on range dans le camp du Mal. Syndrome moralisateur oblige. On ne dialogue pas avec le Mal. Ces simplismes aussi commencent à vieillir, à lasser ... 

    Rapprocher allusivement les populismes d'aujourd'hui de ceux des années trente du siècle dernier, qui, en effet, conduisirent à la guerre, n'a d'autre but et d'autre effet que de discréditer, salir les populismes actuels. Les rendre « nauséabonds » selon la terminologie en vigueur. 

    Les populismes des années trente furent offensifs, guerriers, expansionnistes ou revanchards, ils tendaient à la guerre entre voisins, ou aux conquêtes coloniales.   Les populismes d'aujourd'hui, que la doxa condamne et que les politiques « progressistes » combattent, sont essentiellement défensifs. L'Italie, l'Autriche, les pays de Visegrad, et même les partis dits populistes, français, allemands, suédois ou autres, n'invitent aujourd'hui à aucune guerre européenne. Ils défendent leur identité, leurs traditions, leurs droits sur la terre où ils sont nés et avant eux leurs ancêtres depuis des lustres. Ils savent que cette terre leur appartient. Il y ont bâti une civilisation. Ce qui les motive et en un sens les unit, bien autrement que n'ont su le faire les fonctionnaires de Bruxelles, c'est leur refus d'une invasion étrangère massive venue d'Afrique ou d'Asie et qui implique leur mort. Ce qui les fonde et les unit c'est le rejet des masses de migrants déjà établis chez eux ou en route pour y venir. 

    Sans en avoir l'air, le Monde pratique là un très contestable amalgame. Pour effrayer, rappeler les mauvais souvenirs. Comme le fait aussi Emmanuel Macron qui se répand en déclarations alarmistes et accusatrices en ce sens biaisé - ce qui est nettement plus grave. Et ce sont des déclarations martiales pour le coup ! Feront-elles beaucoup de dupes ? Ce n'est même plus très sûr.  

     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Affaire Méric : le scandale

    Clément Méric et ses potes ...

     

    Par Richard Savournin 

     

    justice-950x400.jpgAinsi donc, sur les trois protagonistes de ce triste fait-divers, deux ont été condamnés l’un à 7 ans de réclusion criminelle, l’autre à 11 ans.

    Sur le fond de l’affaire, la Cour d’Assises a donné un exemple déplorable de mauvaise justice, indigne d’un pays comme le nôtre.

    D’abord, le qualificatif de meurtre en réunion a été validé, alors qu’il s’agit d’une rixe dans laquelle les condamnés ont été, non seulement provoqués, mais agressés, ce qui aurait dû conduire le verdict à tenir compte de la légitime défense. De plus, la Cour a retenu l’utilisation d’armes prohibées alors que sur six rapports d’expertise, un seul envisageait la possibilité de blessures causées par un poing américain par le principal condamné. Son acolyte est condamné presque aussi lourdement alors qu’il n’est nullement établi qu’il ait même touché le jeune Méric.

    En fait les juges n’ont pas tenu compte des faits de la cause, se contentant d’insister sur l’ « idéologie » des jeunes skinheads. Osons le dire, ce verdict est inquiétant pour la qualité de la Justice française.

    Certes, ces jeunes gens qui se donnent à plaisir des allures de croquemitaine, pour demander ensuite pardon à la Cour de s’être défendus ne représentent pas l’idéal du dévouement national ; mais ce n’est pas une raison pour les sanctionner au delà de tout bon sens.

    http___i.huffpost.com_gen_1180925_images_h-CLEMENT-MERIC-TOULOUSE-628x314.jpgD’autre part, le procès a laissé les avocats et l’avocat général glorifier les agresseurs, refusant de reconnaître que ces groupes prétendument antifascistes  (photo) ne cachent pas leur objectif qui est d’interdire toute expression publique à ceux qui s’opposent à eux en dehors du Système. Nous sommes en face d’une grave atteinte aux libertés,  qui frappe des déclassés sans défense, mais qui nous écrasera sans merci demain si nous n’y prêtons garde.   

  • Jean Piat, mort d'un roi

    Jean Piat en maître de cérémonie pour l'ouverture de la 16e Nuit des Molières. AFP

     

    XVM824ded50-6203-11e0-93c7-a6474c7e0ea7-300x400.jpgComédien charismatique dans un répertoire riche de vingt-cinq ans de Comédie-Française, Jean Piat s'est éteint hier soir à l'âge de 93 ans.

  • Retraites ...

    Par Yves Morel 

    Retraite-800x360.jpgLes leçons de la réforme des retraites par Macron 

    Édouard Philippe a annoncé le gel de la revalorisation des pensions de retraite en 2019. Celles-ci ne seront plus indexées sur l’inflation ; les retraités verront leur pension augmenter de 0,3% seulement, alors que la hausse des prix atteint déjà 2,3%. Leur revenu, déjà rogné par la hausse de la CSG, va donc encore diminuer. Or, on sait que, dans l’immense majorité des cas, il frôle la pauvreté, quand il n’est pas carrément dedans.

    Une réforme des retraites entreprise au détriment des retraités

    Par ailleurs, la réforme des retraites va être mise en chantier. Elle va constituer en l’institution d’une retraite par points de type unique, qui se substituera à tous les systèmes existants et qui fera que chaque euro cotisé « donnera droit » à un point de retraite. Fini, donc le calcul de la retraite sur les six derniers mois de carrière (pour les fonctionnaires) ou les vingt-cinq meilleures années de travail (pour les salariés du privé). Résultat prévisible, selon de nombreux économistes : 90% des salariés atteindront l’âge de la retraite sans pouvoir prétendre à un niveau décent de pension. Un recul social sans précédent. On estime qu’un retraité touchant une pension de 1300 euros va perdre 578 euros annuels, du fait de l’augmentation de la CSG (qui est certainement appelée à se poursuivre) et de la non-indexation des pensions sur la hausse des prix. A cela, il convient d’ajouter les amputations découlant de la suppression de l’abattement fiscal de 10% sur le calcul des revenus imposables, et la suppression de l’avantage accordé à ceux qui ont élevé trois enfants ou plus. Enfin, les pensions complémentaires de retraite risquent bien de diminuer, elles aussi, puisque le système fusionné AGIRC-ARRCO aura la faculté de moduler le niveau des pensions en fonction de la conjoncture.

    Décidément, les retraités ne vont pas connaître des lendemains qui chantent.

    Le choix des forts contre les faibles

    Mais Macron et Philippe assument résolument leur choix, celui – à les en croire – des actifs contre les inactifs (même si les retraités ont travaillé dur pendant plus de quarante ans), du travail productif, de l’investissement « créateur de richesses ». Philippe a déclaré au JDD :

    « Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses qui privilégie, je le redis, la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations. C’est par le retour à l’activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère». Donc, tout pour le business, dans le respect de l’orthodoxie budgétaire de Bruxelles. Encourageons les forts et les nantis, pour aller de l’avant, et laissons tomber les passifs, les poussifs, ceux qui se contentent de faire honnêtement leur travail, ceux qui ont le malheur de le perdre (chômeurs) et ceux qui ne peuvent plus travailler (retraités). Vive les winners, à bas les loosers ! »

    Macron est le président des forts, des malins, des délurés, des débrouillards, des futés, des combinards et des bobos, et l’ennemi des inhabiles, des faibles, des fragiles, des distraits, des rêveurs, de ceux qui n’ont pas d’autre ambition que de mener une vie honnête de travail régulier, qui n’ont pas un tempérament d’entrepreneur, qui ne savent pas nager dans le marigot social, qui ne savent pas « s’y prendre », ni « y faire », et qui ont donc besoin d’un filet de sécurité pour ne pas se perdre et connaître la déchéance.

    L’aboutissement social logique d’un monde déshumanisé et individualiste

    Voilà où mène un monde individualiste, déchristianisé, déshumanisé, sans charité, où chacun est seul face aux autres, dans une société qui n’est plus une 590608b6c36188e6718b4615.jpgcommunauté, mais une jungle, dont la seule valeur est l’argent et dont les bourses et les banques sont les temples. Voilà l’aboutissement du grand vent libérateur des sixties et de ce mai 1968, dont Macron s’est fait le laudateur. Il est d’ailleurs révélateur que Daniel Cohn-Bendit, le vieux leader de mai 1968 se sente comme un poisson dans l’eau dans le monde néolibéral d’aujourd’hui, et soit un partisan convaincu de Macron.

    Bientôt, les retraités devront chercher un emploi pour compléter leur maigre pension. Puis, on expliquera qu’il appartient à tout un chacun de se créer lui-même sa propre protection sociale.

    Il y a peu, Macron exprimait son dédain à l’égard d’ « un modèle social qui ne sale plus… et où le summum de la lutte des classes était l’obtention d’une somme modique d’APL ». Son modèle social, à lui, se résume de la façon suivante. On dit aux chômeurs : « créez votre start up ». Vous n’avez pas d’argent : persuadez un banquier de vous accorder un prêt. Vous n’avez pas la fibre d’un chef d’entreprise, ou votre conseiller financier vous refuse un prêt ? Tant pis pour vous. Votre pension de retraite est insuffisante ? Remettez-vous au travail. Laissons tomber ceux qui, n’ayant pas une mentalité d’entrepreneur, se contentent de vouloir un travail et une situation sociale stable. Et préférons les actifs et les « créateurs de richesses » aux retraités.

    L’erreur révolutionnaire et jacobine

    Certes, il convient, ici, d’incriminer le néolibéralisme mondialiste actuel, ce que nous faisons présentement, mais également notre modèle républicain.

    Sous l’Ancien Régime, des corps intermédiaires politiques (municipalités), judiciaires (parlements) et professionnels (corporations) donnaient consistance, souplesse et capacité d’adaptation aux communautés naturelles du royaume, créaient une symbiose entre le pouvoir et la société, et permettait à l’État de remplir ses fonctions régaliennes sans se charger de la responsabilité écrasante de toutes les composantes de la nation. Garant du droit, l’État faisait respecter (définissait, au besoin) les règles de la vie économique et sociale sans se substituer aux agents de celle-ci dans la conduite de leurs affaires. Il existait ainsi un espace social autonome régi par un droit plus coutumier que positif.

    maxresdefault.jpgOr, cet espace disparut sous la Révolution. L’application dogmatique des principes de la souveraineté nationale et de l’égalité de tous devant la loi conduisit à la suppression de ces corps, et institua un face-à-face de l’individu et de l’État. La loi Le Chapelier (14-17 juin 1791) prohiba toutes les formes d’associations que les travailleurs et les employeurs eussent pu créer en vue de défendre « leurs prétendus intérêts communs ». D’une manière générale, la loi ne reconnut que des individus égaux contractant en toute indépendance et seuls responsables de leurs intérêts propres. A ses yeux, les intérêts économiques et professionnels ne pouvaient être que des intérêts individuels. Le champ social se dissolvait dans les deux pôles de l’individu et de l’État. Certes, la situation a bien évolué depuis ce temps. Mais il en est resté quelque chose, une tradition rédhibitoire qui accorde à l’État un rôle essentiel dans le règlement des rapports entre employeurs et salariés, et qui légitime à l’avance son intervention constante et les sollicitations innombrables qui lui sont adressées. Dans son Rapport fait au nom de la commission chargée d’examiner le projet de loi relatif aux coalitions (1864)Emile Ollivier déclare, à propos de la conception que Le Chapelier fit prévaloir 73 ans plus tôt « Nous saisissons à son origine, dans cette théorie exposée par Le Chapelier, l’erreur fondamentale de la Révolution française. De là sont sortis tous les excès de la centralisation, l’extension démesurée des droits sociaux, les exagérations des réformateurs socialistes ; de là procèdent Babeuf, la conception de l’État-providence, le despotisme révolutionnaire sous toutes ses formes ».

    En vain, certains républicains, tels Ferry, puis Gambetta, préconisèrent le règlement ponctuel et pragmatique des problèmes professionnels et sociaux par la libre activité associative et syndicale plutôt que par l’intervention systématique de l’État. Leur conception ne prévalut pas. Les radicaux (Clemenceau) firent ressortir au domaine de compétence des pouvoirs publics le règlement des problèmes sociaux. Grâce à l’adoption, par voie parlementaire, de réformes faisant l’objet d’un programme soumis aux électeurs, les hommes politiques devaient élever la condition matérielle et morale du peuple et engendrer une société égalitaire tenant les promesses de l’idéal de la Révolution. Il est à noter que, dans le camp socialiste, Jaurès fit prévaloir des vues analogues à partir de 1906. Et ce sont elles qui finirent par prévaloir à gauche et chez une majorité de Français.

    Ainsi naquit ce terrible mal français qu’est l’idéologisation et la politisation des questions sociales, et, par voie de conséquence, l’institution d’un pseudo État-providence jacobin, aujourd’hui incapable de remplir sa mission. Et, du coup, toute réforme de notre législation sociale se présente comme un démantèlement de ce dernier et une entreprise de destruction de toute protection des travailleurs, en l’absence de l’existence d’une longue habitude de la pratique de la négociation sociale entre organisations syndicales et patronales dans un esprit dénué d’idées de lutte de classes ou de revanche sociale, et permettant à chacun des partenaires de faire des concessions à l’autre en un souci de défense de l’intérêt commun (celui de l’entreprise et celui de la nation). C’est pourquoi la France échoue, en la matière, là où réussissent (certes difficilement et imparfaitement) des pays où un tel esprit existe, comme les pays scandinaves ou l’Allemagne. Elle échoue parce qu’en 51M2n5qLLML._SX299_BO1,204,203,200_.jpgFrance, la société, c’est l’État, et l’État, c’est la République jacobine avec sa vieille promesse révolutionnaire d’égalité sociale. Cette conception maléfique de l’ordre politique et de la société et de la fusion de l’un et de l’autre a pour conséquence que l’État républicain doit continuer à gérer un système de protection social qui n’en peut plus, qu’il ne peut le réformer qu’en le mutilant ou en le détruisant, et que s’il le fait, il devient, par là même, un pouvoir instaurant délibérément une société inégalitaire, et privilégiant les uns au détriment des autres. Il ne peut se réformer qu’en se niant, en faisant seppuku.

    Voilà à quelle impasse politique et éthique nous a amené notre République, étayée sur le souvenir et les principes de notre grande Révolution, dont nous nous montrons si fiers encore.

    La nécessité de renouer avec l’humain

    La réalisation de la justice sociale dans un esprit communautaire et fraternel compatible avec l’intérêt national ne résidait ni dans un Etat providence jacobin appelé à être condamné par l’ouverture des frontières et la crise économique, ni dans les prétendus effets bénéfiques à long terme d’une politique néolibérale et mondialiste qui favorise les forts et écrase tous les autres (dans le soi-disant intérêt des générations futures, censées tirer parti de ce sacrifice). Elle siégeait dans les corps de métier, les corporations, les associations d’aide et d’entraide, et la pratique d’une négociation inspirée par la solidarité nationale et chrétienne. Cela, nous l’avions sous l’Ancien Régime, et nous l’avons bêtement détruit en 1791. Si nous avions l’intelligence de le retrouver, nous pourrions édifier enfin une politique sociale juste et humaine.   

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
  • Des militaires français contre Daech près de la frontière syro-irakienne ?

     
    Par Antoine de Lacoste
     

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    Sous contrôle américain, les FDS (Forces Démocratiques syriennes), viennent de relancer l’offensive contre les débris de Daech. La poche la plus importante demeurant en Syrie est composée d’environ 3000 combattants. Ils sont retranchés dans le sud-est du pays, près de la frontière irakienne.

    De nombreux responsables de l’Etat islamique seraient parmi eux, et peut-être leur chef, Abou Bakr al-Bagdhadi, introuvable depuis de longs mois.

    Les FDS, armés et financés par les Américains, sont essentiellement composés de Kurdes. Il y a également quelques syriens arabes, afin d’entretenir la fiction d’une opposition modérée à Bachar el-Assad.

    Le prétexte à la constitution de cette force était la lutte contre Daech. C’est ce qui a permis aux FDS d’occuper près du tiers de la Syrie au nord et à l’est, au-delà de l’Euphrate. Opportunément, cette zone est celle des puits de pétrole syriens qui sont ainsi occupés par les Kurdes. Le but pour les Américains n’est pas de mettre la main sur ce pétrole (ils en ont bien assez), mais d’empêcher le gouvernement syrien de les exploiter et en tirer des revenus substantiels.

    Les Syriens en savent quelque chose car lorsqu’ils ont franchi l’Euphrate, il y a quelques mois, un bombardement les a immédiatement arrêtés, faisant plusieurs dizaines de morts parmi les soldats et miliciens syriens. Il semble même que plusieurs mercenaires russes aient été tués dans l’affaire.

    Mais depuis plusieurs mois, l’activité anti Daech des FDS était proche de zéro, alors que leurs repaires étaient parfaitement repérés. Empêcher les Syriens de faire le ménage pour ne pas le faire soi-même, cela ne pouvait plus durer.

    Une importante opération vient donc d’être lancée. De nombreux blindés et véhicules militaires ont ainsi été stationnés près de la localité d’al-Soussa, une des trois petites villes encore aux mains de Daech (les deux autres sont Hajine et al-Chaafa).

    Les premiers combats ne se sont pas très bien passés : plusieurs dizaines de FDS sont tombés dans une embuscade et ont perdu une vingtaine d’hommes. Depuis trois jours, on estime que 50 djihadistes et 40 FDS auraient été tués. L’affaire promet d’être difficile.

    c9olwyyxgaa5hoi-1050x600.jpgLes FDS sont naturellement conseillés par des militaires américains, mais il semblerait que des Français soient également sur place. Une photo prise par un Américain montrant des soldats manoeuvrant un mortier laisse apparaître, en arrière-plan, un véhicule blindé. Selon un journaliste de France 24, Wassim Nasr, il serait de type Aravis et utilisé par deux seules armées au monde : les Français et les Saoudiens ; si ces derniers combattaient Daech cela se saurait et il est donc évident que ce sont bien des militaires français qui sont présents. La photo daterait du mois d’août, lors de la préparation de l’offensive.

    sentinelle-parly-20170626.jpgCe n’est d’ailleurs pas une surprise : des membres des forces spéciales françaises sont présents depuis longtemps en Syrie. Cela n’a jamais été officiellement confirmé mais les indices sont multiples et sont corroborés par les déclarations courageuses de la ministre Florence Parly qui affirmait : « Si ces djihadistes périssent dans les combats, je dirai que c’est mieux ».

    Et on n’est jamais si bien servi que par soi-même. ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Dalaï Lama : « L'Europe appartient aux Européens »

     Conférence publique à Malmö le 12 septembre 2018
     
     

    Le Dalaï Lama a déclaré mercredi à Malmø en Suède que « l’Europe appartient aux Européens » et qu’à terme il était souhaitable que les réfugiés retournent chez eux « pour reconstruire leur propre pays ». 

    S’exprimant lors d'une conférence dans la troisième plus importante ville suédoise, qui abrite une importante population d’immigrés, le Dalaï-Lama, prix Nobel de la paix 1989, a souligné que l’Europe était « moralement responsable » lorsqu’il s’agit d’aider « un réfugié dont la vie est réellement en danger ». 

    lhassa.jpg« Recevez-les, aidez-les, éduquez-les... Mais à terme, ils doivent développer leur propre pays », a déclaré le chef spirituel du bouddhisme tibétain qui a fui en 1959 le Tibet pour s’exiler en Inde, à la suite de la répression par les autorités communistes chinoises d’un soulèvement tibétain. 

    Ces déclarations ne sont pas accidentelles. Elles reflètent une constante dans la pensée du Dalaï Lama. 

    Ce n'est pas la première fois, en effet, que le Dalaï Lama dit de telles choses sur le sol européen. En 2016, déjà, il avait évoqué l'arrivée massive d'immigrants en Allemagne et déclaré que « l'Allemagne ne peut pas être un pays arabe. L'Allemagne est l'Allemagne. »

    Alors, le Dalaï Lama mieux que le pape François ?  

  • Le Système a rattrapé Emmanuel Macron. Les velléités de verticalité et de grandeur ont fait long feu

     

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    Emmanuel Macron revient du Danemark (28.08). Il s'était peu avant rendu en Espagne (26.07) ; Il doit aller prochainement au Maroc (vraisemblablement en novembre). Ces trois pays sont des royaumes. L’Espagne et le Danemark sont deux des sept ou huit monarchies européennes. Le Royaume du Maroc est le seul État d'Afrique du Nord qui tienne debout.  

    4273019-le-president-de-la-republique-francaise-950x0-1.jpgAu Danemark, le plus sudiste des États scandinaves, le Chef de l'État est allé chercher, dit-on, un soutien à sa rêverie européiste qui n'en a quasiment plus.  Mais le Danemark, le plus paisible des royaumes, entend conserver son identité, sa souveraineté, et, dans un message de Noël qui avait surpris (2016) mais fut suivi d'effets, la reine Margrethe II avait mis en garde ses compatriotes contre les dangers d'un accueil massif de migrants*. Le Danemark durcit aujourd'hui sa politique migratoire jusque-là dangereusement laxiste. Nonobstant les consignes de Bruxelles. Les mises en garde royales, pour les Danois, ont prévalu.  

    1507107624.jpgLe cas de l'Espagne est différent, plus complexe. Elle est royaume depuis la nuit des temps. Si l'on additionne les années qu'ont duré ses deux républiques, fût-ce en comptant les périodes de guerre civile qu’elles ont connues et perdues, on ne dépasse pas la dizaine. Mais l'Espagne n'a jamais atteint le niveau français d'unité politique. Elle est aujourd'hui affaiblie par le séparatisme catalan et, le cas échéant, basque. La société civile espagnole est presque aussi dissoute que la nôtre et que celles de l'Occident en général.  Il n'empêche : l'Espagne a vécu quarante-trois ans de paix civile depuis que la monarchie y a été rétablie (1975), quatre-vingts si l'on compte la période franquiste. Les connaisseurs de l'histoire d'Espagne sauront que depuis plusieurs siècles une aussi longue période de paix civile ne lui avait pas été donnée. Sans son roi qui l'unit tant bien que mal, il est assez probable qu'il y aurait aujourd'hui une république à Barcelone, une autre à Bilbao et peut-être à Séville, sans compter celle qui ne manquerait pas de s'instaurer à Madrid. Cela ne s'accomplirait pas dans l'ordre et la concorde. L'Espagne renouerait avec ses vieilles luttes fratricides. L'Europe que nous aimons, la vraie, s'en trouverait encore diminuée. 

    o-DISCOURS-ROYAL-facebook.jpgQuant au Maroc, il suffit de songer à ce qu'il en serait advenu si l'attentat de Skhirat fomenté par la Libye de Kadhafi contre le roi Hassan II et la famille royale (1971) avait réussi, ou celui ourdi par le général Oufkir l'année suivante (attaque du Boeing du roi au-dessus du détroit de Gibraltar) ou encore si l'actuel souverain y était renversé ou tué par un quelconque complot islamiste, ce qui n’est pas une hypothèse fantaisiste... Le bienfait qu'apporte à son pays le régime monarchique marocain malgré ses défauts, saute aux yeux. 

    Reconnaissons-le simplement : l'Europe dont nous avons hérité a été construite, façonnée, conduite au plus haut de la civilisation et de la puissance par des dynasties. C'est à dire par des familles.  En symbiose avec des multitudes d'autres f9edd1378.jpgamilles aristocratiques et populaires. L'Europe est l'œuvre des Habsbourg, des Hohenzollern,  des Capétiens, des Savoie, des Saxe-Cobourg, des Romanov,  de la Couronne britannique, etc. Et c'est dans ce qui subsiste de leur héritage que nous survivons aujourd'hui. Héritage qui fut et reste en partie superbe, même s'il ne faut pas l'idéaliser. Les démocraties ou dites telles qui, dans le sillage des Lumières, gèrent cet héritage depuis un peu plus de deux siècles, n'y ont ajouté, en tout cas de leur fait, à peu près rien de substantiel ni qui mérite l'admiration.  Elles y ont retranché beaucoup. Elles ont ouvert l'ère des guerres de masse qui ont laissé le continent exsangue :  de millions d'hommes sacrifiés et de richesses englouties. Elles ont coupé les peuples de leurs racines profondes, détruit, surtout en France,  les communautés intermédiaires qui faisaient leur organicité ; elles veulent aujourd'hui les fondre - c'est à dire les tuer - dans la mondialisation, l'immigration massive, etc. De démocratie elles n'ont d'ailleurs que le nom : ce sont en vérité des ploutocraties. Elles nous ont fait passer, comme Maurras l'avait vu, « de l'autorité des princes de notre sang sous la verge des marchands d'or ». ** L'avilissement de la civilisation européenne et le déclin de sa puissance s'en sont inexorablement suivis. 

    Il est donc clair que les siècles où les régimes dynastiques dominaient ont uni, construit, amassé, édifié, bâti une civilisation couronnée d'esthétique et de culture, tandis que les siècles dits démocratiques ont consommé, dilapidé, dégradé, enlaidi. 

    Ces systèmes de démocratie formelle telles qu'elle a été imaginée et installée en France, seront-ils à la hauteur, seront-ils capables de faire face aux redoutables défis qui semblent attendre l'Europe des prochaines décennies, au premier rang desquels les grandes invasions africaines prévisibles, dont nous ne vivons sans-doute que les prémices ? L'Europe, si elle veut survivre, rester elle-même, ne pas se transmuer en une annexe islamisée du continent africain, devra sans-doute lutter durement sur son propre sol pour sa survie.  

    De cette épreuve, les peuples du continent européen peuvent sortir vaincus. Notre civilisation, submergée et soumise, aura alors vécu. On se souvient peut-être des termes dans lesquels Malraux avait envisagé cette lugubre éventualité : « L’Europe défend encore les valeurs intellectuelles les plus hautes du monde. Et pour le savoir, il suffit de la supposer morte. Si, sur le lieu qui fut Florence, sur le lieu que fut Paris, on en était au jour où « s’inclinent les joncs murmurants et penchés », croyez-vous véritablement qu’il faudrait un temps très long pour que ce qu’ont été ces lieux illustres se retrouve dans la mémoire des hommes comme des figures sacrées ? » *** 

    Mais les Français et les autres Européens, unis comme ils le furent pour la Croisade, comme ils le furent à Lépante face aux Turcs, peuvent aussi trouver en eux-mêmes l'envie, le goût, l'ardente obligation et, comme aux âges de foi, la passion d'une authentique renaissance, qui se forgerait dans la lutte pour la survie. 

    7794739059_le-chef-de-l-etat-bat-son-record-d-impopularite-apres-sa-rentree-ratee.jpgDans cette dernière hypothèse, la plus favorable, celle où nous nous ressaisirions face au danger, l'on ne donnera pas cher des régimes politiques dérisoires et faillis du genre de celui aujourd’hui établi en France. Nonobstant les velléités de verticalité et de grandeur du président Macron. Après à peine un peu plus d'un an d'exercice du pouvoir l'on voit bien au terme d'un été chaotique qu'il en a rêvé en vain. Le Système dont il procédait, qu'il était sans-doute destiné à servir, l'a déjà rattrapé. Les velléités ont fait long feu.  

    *    Danemark : Dédié aux royalistes qui croient que les monarchies nordiques ne servent à rien
         Chronique d’une Saint Sylvestre au royaume du Danemark 
    **   Charles Maurras, L’Avenir de l’intelligence, 1905
    ***  André Malraux, Appel aux intellectuels, Discours de la salle Pleyel, 5 mars 1948 

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Après notre « Lundi » - « La fabrique de l’islamisme » - l'avis de Gérard Leclerc : « L’islam aujourd’hui »

     

    par Gérard Leclerc
     

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    C’est la seconde fois que l’Institut Montaigne sonne l’alarme.

    Après une première enquête de septembre 2016, d’où il ressortait que 28 % des musulmans de France adhéraient à un islam « de nature sécessionniste et fondamentaliste », le même institut publie une étude alarmante sur l’influence grandissante de l’islamisme, notamment salafiste, à l’égard d’une opinion musulmane grand public par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Le Figaro lui donne le plus large écho, notamment dans deux pages où sont représentées les filières d’une sorte d’araignée étendant sa toile sur le monde. C’est proprement accablant, d’autant que les figures dites modérées de l’islam sont écrasées en terme d’influence et de rayonnement. Et ce sont principalement les jeunes qui subissent cette propagande qui appuie sa conception du monde sur les moyens les plus modernes. En ce sens, il est bien vrai que l’islamisme, pourtant réputé rétrograde, est à la pointe de la communication contemporaine.

    Comment lutter contre pareil phénomène ? L’auteur de cette étude est un intellectuel particulièrement brillant, dont Le Monde trace le portrait, en rappelant son parcours impressionnant. N’aurait-il pas l’oreille d’Emmanuel Macron, cet Hakim El Karoui, qui fut la plume de Jean-Pierre Raffarin ? Il a son plan en tête. Pour contrer l’islamisme en France, il entend tout bonnement prendre le pouvoir par l’argent, c’est-à-dire réguler le culte musulman par le contrôle des finances. En collectant des fonds par une redevance sur le hallal et les voyagistes qui organisent le pèlerinage à la Mecque, un islam indépendant aurait la maîtrise de la formation des imams et de la construction des mosquées.

    Ce projet m’a rappelé une longue conversation que j’avais eue autrefois avec le cardinal Lustiger. Il ne croyait pas du tout à la possibilité de l’organisation de l’islam par l’État. Aurait-il été convaincu par cette idée d’autorité indépendante ? J’en doute fortement. Ce n’est pas la laïcité qui réformera un système religieux qui a sa propre logique. La réforme d’une religion ne peut se faire que par des forces endogènes à cette religion. Or les forces endogènes de l’islam sont, pour le moment, mobilisées par le fondamentalisme. ■ 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 septembre.

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    La fabrique de l’islamisme

  • Guerre d'Algérie : « On n'a rien fait de mal » estime Éric Zemmour

    « Nous avions gagné la bataille d'Alger ... »

     

    DÉBAT - Emmanuel Macron a reconnu jeudi 13 septembre que la France était responsable dans la disparition de Maurice Audin. « Il n'a pas reconnu un fait historique, il reconnaît la responsabilité de la France, ce n'est pas la même chose, il n'y avait aucune responsabilité de la France » selon Éric Zemmour.  Nos lecteurs seront juges de la position d'Alain Duhamel. (RTL, 14.09) 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour, Alain Duhamel et Marie Sasin  

    Emmanuel Macron a reconnu jeudi 13 septembre que la France était responsable dans la disparition de Maurice Audin, ce qui a suscité une forme de choc, voire brisé un tabou. Le Président « reconnaît, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l'avaient arrêté à son domicile » , le 11 juin 1957. 

    « C'était une décision qui était difficile et ça n'est pas une décision qui est agréable puisque c'est reconnaître une responsabilité d'État, une responsabilité d'une fraction de l'armée à un moment donné » , selon Alain Duhamel. 

    « Je crois quand même que quand on est un pays comme la France qui a une histoire immense et glorieuse, globalement glorieuse, quand on est comme la France un pays qui a toujours cherché à se donner, quelque fois de façon abusive, en modèle au reste de l'humanité, à mettre ses valeurs en avant. »

    «  Je pense qu'il faut avoir le courage pour certaines périodes qui sont beaucoup plus noires de reconnaître les choses, surtout en ce qui concerne la réalité des faits, il n'y a pas beaucoup de doutes  » , ajoute-t-il.

    « On a le choix entre le roman national avec son imaginaire et ses lacunes soit le récit national qui à mes yeux demande plus de courage et correspond plus à une culture démocratique » , d'après Alain Duhamel.

    « Je pense que c'est la longue litanie de nos chefs d'État qui depuis Chirac battent leur coulpe sur le dos du passé, des hommes du passé en faisant repentance du passé de façon assez scandaleuse et je dirai ignominieuse » , selon Éric Zemmour.

    « Il faut voir le contexte en décembre 1956 il y avait 122 attentats il fallait imaginer tous les jours un Bataclan, des cinémas sautaient (...) l'armée a les pouvoirs de police, ils lui ont été donnés légalement par un vote d'une majorité de gauche, voté par des socialistes et des communistes (...) un an après en décembre 1957 il n'y a plus un seul attentat, alors je veux bien il y a eu de la torture, il y a eu tout ce que vous voulez, je ne le nie pas et je dis le jeu en valait la chandelle» .

    À propos d'Emmanuel Macron, « il n'a pas reconnu un fait historique, il reconnaît la responsabilité de la France, ce n'est pas la même chose, il n'y avait aucune responsabilité de la France. On n'a rien fait de mal, c'était légal, il fallait arrêter ce terrorisme inouï » , commente Éric Zemmour.  ■ 

    Éric Zemmour

  • Action Française / Union Royaliste Provençale • Reprise d'activités à Aix-en-Provence : Premier cercle d'études

    Ce cercle de Claire Musset sur le nationalisme aura lieu mardi 18 septembre 2018 à 19 h dans le centre d'Aix-en-Provence et sera suivi d'un buffet.  Date à retenir. Renseignements : provence@actionfrancaise.net

  • La fabrique de l’islamisme

    La Grande Mosquée de Paris 
     
    par Louis-Joseph Delanglade
     

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    Les médias le présentent comme un proche de M. Macron dont « il aurait l’oreille ». Le titre seul de son rapport de 2016, Un islam français est possiblerelevait déjà de l’utopie et de la provocation. Voici qu’aujourd’hui M. El Karoui, brillant intellectuel à la solide formation universitaire, passé lui aussi par les guichets de la banque Rotschild, récidive avec La fabrique de l’islamisme. Toujours pour le compte du très libéral et très bien-pensant  Institut Montaigne qui le publie sur son site. 

    thumb.jpgOn aurait aimé pouvoir créditer M. El Karoui (photo) d’avoir franchi, d’un rapport à l’autre, le pas lexical qui va d’islam à islamisme et attendre en conséquence de lui certaines vérités. M. El Karoui décrit certes fort bien les modalités de propagation de la lèpre salafiste qui gangrène les si mal nommées « cités » par un maillage très intelligent, lequel allie embrigadement intellectuel par internet et embrigadement physique dans les salles de sport. Les résultats sont épouvantables comme le montrent deux exemples fournis par le quotidien La Provence du 11 septembre : 20 à 25% des musulmans de Marseille seraient salafistes ; vingt-et-un mille personnes seraient inscrites en France au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Mais la dénonciation du salafisme reste insuffisante si, comme le fait M. El Karoui, on refuse d’aller au bout de la chaîne des responsabilités. Sans doute parce qu’il pense lui aussi que l’immigration, c’est-à-dire cette immigration-là, est « une chance pour la France », il se garde bien d’identifier la responsabilité première : celle-ci incombe à tous les gouvernements (droite et gauche confondues) qui depuis un demi-siècle ont tous voulu et facilité une immigration de masse, essentiellement islamique. se montrant bien incapables d’empêcher l’entrée et l’installation définitive des indésirables et de lutter efficacement contre les agissements délictueux et terroristes d’une minorité de musulmans ; or, ces derniers, toujours plus nombreux et dangereux, n’existent, qu’on le veuille ou pas, qu’à travers leur communauté d’origine. 

    20180910113305115-0.jpgRien d’étonnant, dès lors, si les principales propositions du rapport pèchent par hypocrisie et/ou par angélisme. Ainsi en est-il du renforcement de l’apprentissage de l’arabe dans les écoles, collèges et lycées sous prétexte qu’au cours des dernières années « le nombre d'élèves qui apprennent l'arabe au collège et au lycée a été divisé par deux [mais] multiplié par dix dans les mosquées. » La langue arabe est certes une langue digne à tous égards du plus grand intérêt, une langue que l’on doit pouvoir apprendre au même titre que plusieurs autres. Cependant, en proposer très précisément l’enseignement aux enfants de la communauté musulmane, c’est d’abord - quelle ironie ! - les stigmatiser en les renvoyant à leurs origines ; c’est aussi feindre d’ignorer que l’arabe est avant tout, pour des musulmans qui ne sont pas tous, tant s’en faut, « arabes », la langue du Coran. Il serait légitime, d’offrir aux élèves de France la possibilité d’apprendre une langue étrangère au même titre que d’autres ; avec M. El Karoui, on risque plutôt, vu le contexte et l’esprit de la mesure proposée, de conforter une population d’origine étrangère dans son « étrangèreté », lui permettant de se perpétuer davantage encore en tant que communauté étrangère. Peine perdue, de toute façon, car les parents ont donc déjà choisi l’arabe de la mosquée, c’est-à-dire celui de l’islam-isme. 

    Selon l’A.F.P., la « mesure phare » serait la création d'une Association musulmane pour l'islam de France. Avec pour objectif, selon M. El Karoui, « de créer une organisation neutre, indépendante des pays d'origine, indépendante de ceux qui tiennent aujourd'hui les mosquées  pour prélever une toute petite somme d’argent [dite « taxe halal »] sur chaque acte de consommation et réinvestir cette somme d'argent dans le travail théologique, parce que c'est la mère de toutes les batailles. » M. El Karoui veut ignorer la toute nouvelle Association pour le financement et le soutien du culte musulman, laquelle a pourtant deux avantages décisifs sur son projet : celui d’exister déjà contrairement à la sienne et celui d’avoir été créée par des musulmans et non par le gouvernement français. On n’en finit 000_FP1IK.jpgpas en effet, dans ce pays, de vouloir s’ingérer dans le modus vivendi de la communauté musulmane. Ainsi viennent de s’achever, ce samedi 15, les « assises territoriales de l'islam de France » : messieurs les  préfets de la République étaient invités à « faire émerger des propositions inédites » pour permettre au pouvoir exécutif de donner au plus tôt « à l'islam un cadre et des règles garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République » (propos de M. Macron devant le Congrès). Comment ne pas être sceptique ? On sait bien que n’ont été un succès ni le Conseil français du culte musulman fondé par M. Sarkozy ni la mission de M. Chevènement à la tête de la Fondation des œuvres de l'islam de France. 

    Pour combattre l’islamisme, on prétend donc réguler l’islam et promouvoir un islam de France. L’islam en tant que religion « totalitaire », les musulmans en tant que communauté de plusieurs millions de personnes, accepteront-ils vraiment, sauf à se renier, de renoncer à « un mode de vie régi par les lois religieuses » (formulation de M. Zemmour), à des façons d’être et de vivre souvent incompatibles moins avec les « valeurs de la République » qu’avec celles d’une culture millénaire qui n’est pas la leur ? En clair : si des musulmans, dispersés ou en communauté(s) réduites et discrètes, peuvent peu ou prou vivre en France, l’idée qu’il puisse exister, globalement, un « islam de France », composante de la nation française, paraît une contradiction dans les termes. Si c’est bien au nom de cet utopique islam que M. El Karoui veut combattre l’islamisme, il y a fort à parier que son rapport restera lettre morte ou donnera naissance à une usine à gaz supplémentaire et que la situation continuera d’empirer.