Le Système a rattrapé Emmanuel Macron. Les velléités de verticalité et de grandeur ont fait long feu
Emmanuel Macron revient du Danemark (28.08). Il s'était peu avant rendu en Espagne (26.07) ; Il doit aller prochainement au Maroc (vraisemblablement en novembre). Ces trois pays sont des royaumes. L’Espagne et le Danemark sont deux des sept ou huit monarchies européennes. Le Royaume du Maroc est le seul État d'Afrique du Nord qui tienne debout.
Au Danemark, le plus sudiste des États scandinaves, le Chef de l'État est allé chercher, dit-on, un soutien à sa rêverie européiste qui n'en a quasiment plus. Mais le Danemark, le plus paisible des royaumes, entend conserver son identité, sa souveraineté, et, dans un message de Noël qui avait surpris (2016) mais fut suivi d'effets, la reine Margrethe II avait mis en garde ses compatriotes contre les dangers d'un accueil massif de migrants*. Le Danemark durcit aujourd'hui sa politique migratoire jusque-là dangereusement laxiste. Nonobstant les consignes de Bruxelles. Les mises en garde royales, pour les Danois, ont prévalu.
Le cas de l'Espagne est différent, plus complexe. Elle est royaume depuis la nuit des temps. Si l'on additionne les années qu'ont duré ses deux républiques, fût-ce en comptant les périodes de guerre civile qu’elles ont connues et perdues, on ne dépasse pas la dizaine. Mais l'Espagne n'a jamais atteint le niveau français d'unité politique. Elle est aujourd'hui affaiblie par le séparatisme catalan et, le cas échéant, basque. La société civile espagnole est presque aussi dissoute que la nôtre et que celles de l'Occident en général. Il n'empêche : l'Espagne a vécu quarante-trois ans de paix civile depuis que la monarchie y a été rétablie (1975), quatre-vingts si l'on compte la période franquiste. Les connaisseurs de l'histoire d'Espagne sauront que depuis plusieurs siècles une aussi longue période de paix civile ne lui avait pas été donnée. Sans son roi qui l'unit tant bien que mal, il est assez probable qu'il y aurait aujourd'hui une république à Barcelone, une autre à Bilbao et peut-être à Séville, sans compter celle qui ne manquerait pas de s'instaurer à Madrid. Cela ne s'accomplirait pas dans l'ordre et la concorde. L'Espagne renouerait avec ses vieilles luttes fratricides. L'Europe que nous aimons, la vraie, s'en trouverait encore diminuée.
Quant au Maroc, il suffit de songer à ce qu'il en serait advenu si l'attentat de Skhirat fomenté par la Libye de Kadhafi contre le roi Hassan II et la famille royale (1971) avait réussi, ou celui ourdi par le général Oufkir l'année suivante (attaque du Boeing du roi au-dessus du détroit de Gibraltar) ou encore si l'actuel souverain y était renversé ou tué par un quelconque complot islamiste, ce qui n’est pas une hypothèse fantaisiste... Le bienfait qu'apporte à son pays le régime monarchique marocain malgré ses défauts, saute aux yeux.
Reconnaissons-le simplement : l'Europe dont nous avons hérité a été construite, façonnée, conduite au plus haut de la civilisation et de la puissance par des dynasties. C'est à dire par des familles. En symbiose avec des multitudes d'autres familles aristocratiques et populaires. L'Europe est l'œuvre des Habsbourg, des Hohenzollern, des Capétiens, des Savoie, des Saxe-Cobourg, des Romanov, de la Couronne britannique, etc. Et c'est dans ce qui subsiste de leur héritage que nous survivons aujourd'hui. Héritage qui fut et reste en partie superbe, même s'il ne faut pas l'idéaliser. Les démocraties ou dites telles qui, dans le sillage des Lumières, gèrent cet héritage depuis un peu plus de deux siècles, n'y ont ajouté, en tout cas de leur fait, à peu près rien de substantiel ni qui mérite l'admiration. Elles y ont retranché beaucoup. Elles ont ouvert l'ère des guerres de masse qui ont laissé le continent exsangue : de millions d'hommes sacrifiés et de richesses englouties. Elles ont coupé les peuples de leurs racines profondes, détruit, surtout en France, les communautés intermédiaires qui faisaient leur organicité ; elles veulent aujourd'hui les fondre - c'est à dire les tuer - dans la mondialisation, l'immigration massive, etc. De démocratie elles n'ont d'ailleurs que le nom : ce sont en vérité des ploutocraties. Elles nous ont fait passer, comme Maurras l'avait vu, « de l'autorité des princes de notre sang sous la verge des marchands d'or ». ** L'avilissement de la civilisation européenne et le déclin de sa puissance s'en sont inexorablement suivis.
Il est donc clair que les siècles où les régimes dynastiques dominaient ont uni, construit, amassé, édifié, bâti une civilisation couronnée d'esthétique et de culture, tandis que les siècles dits démocratiques ont consommé, dilapidé, dégradé, enlaidi.
Ces systèmes de démocratie formelle telles qu'elle a été imaginée et installée en France, seront-ils à la hauteur, seront-ils capables de faire face aux redoutables défis qui semblent attendre l'Europe des prochaines décennies, au premier rang desquels les grandes invasions africaines prévisibles, dont nous ne vivons sans-doute que les prémices ? L'Europe, si elle veut survivre, rester elle-même, ne pas se transmuer en une annexe islamisée du continent africain, devra sans-doute lutter durement sur son propre sol pour sa survie.
De cette épreuve, les peuples du continent européen peuvent sortir vaincus. Notre civilisation, submergée et soumise, aura alors vécu. On se souvient peut-être des termes dans lesquels Malraux avait envisagé cette lugubre éventualité : « L’Europe défend encore les valeurs intellectuelles les plus hautes du monde. Et pour le savoir, il suffit de la supposer morte. Si, sur le lieu qui fut Florence, sur le lieu que fut Paris, on en était au jour où « s’inclinent les joncs murmurants et penchés », croyez-vous véritablement qu’il faudrait un temps très long pour que ce qu’ont été ces lieux illustres se retrouve dans la mémoire des hommes comme des figures sacrées ? » ***
Mais les Français et les autres Européens, unis comme ils le furent pour la Croisade, comme ils le furent à Lépante face aux Turcs, peuvent aussi trouver en eux-mêmes l'envie, le goût, l'ardente obligation et, comme aux âges de foi, la passion d'une authentique renaissance, qui se forgerait dans la lutte pour la survie.
Dans cette dernière hypothèse, la plus favorable, celle où nous nous ressaisirions face au danger, l'on ne donnera pas cher des régimes politiques dérisoires et faillis du genre de celui aujourd’hui établi en France. Nonobstant les velléités de verticalité et de grandeur du président Macron. Après à peine un peu plus d'un an d'exercice du pouvoir l'on voit bien au terme d'un été chaotique qu'il en a rêvé en vain. Le Système dont il procédait, qu'il était sans-doute destiné à servir, l'a déjà rattrapé. Les velléités ont fait long feu. ■
* Danemark : Dédié aux royalistes qui croient que les monarchies nordiques ne servent à rien
Chronique d’une Saint Sylvestre au royaume du Danemark
** Charles Maurras, L’Avenir de l’intelligence, 1905
*** André Malraux, Appel aux intellectuels, Discours de la salle Pleyel, 5 mars 1948
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Commentaires
"Les siècles dits démocratiques ont consommé, dilapidé, dégradé, enlaidi " ,écrivez-vous, ce que les régimes dynastiques avaient "uni, construit, amassé, édifié, bâti". Ce n'est pas faux mais c'est la moitié de la vérité historique: les démocraties ont aussi démocratisé, généralisé au bénéfice du peuple entier les valeurs de civilisation qui pouvaient être honorées seulement par une petite partie du peuple, les bénéficiaires des "privilèges". Il faut reconnaitre ce qu'il y a de bon dans les régimes démocratiques européens actuels dont justement, font partie les royaumes, pas moins démocratiques, au contraire, que notre République. Les citoyens responsables doivent encourager et honorer la présence symbolique de ces reines et rois, fidèles premiers serviteurs permanents, dévoués et consacrés, des peuples à la tête desquels ils règnent, protégeant l'unité de leur royaume. Pensons à la grande dignité modeste du Roi d'Espagne Felipe VI dans son pays menacé par des idéologies centrifuges qui risquent d'être mortelles. Souhaitons pour notre pays qu'on cesse "d'essayer de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures" que celle du Roi! Que ces "autres figures" se nomment Emmanuel Macron ou Dupont, ça n'a aucune importance: aucune n'est le Roi! Qu'attendent les politiciens pour appeler, faire appeler par le peuple entier l'héritier légitime de nos rois? Le Prince Jean est prêt à servir son pays; soyons lui dès à présent reconnaissants pour sa disponibilité...:
Pauvre Monsieur, votre conformité aux lieux-communs de la doxa, à l'historiographie révolutionnaire et tout le reste est affligeante.
Vous croyez que les privilèges étaient réservés à quelques-uns quand ils irriguaient tout un peuple. Vous ignorez le sens du mot. Peut-être n'avez-vous pas fait de latin.
Vous répétez que les valeurs de civilisation de l'Ancienne France "pouvaient être honorées seulement par une petite partie du peuple ". Celui-là qui a construit les cathédrales et édifié les villes autour d'elles en était exclu. Quel ridicule. Vous ne savez pas ce qu'était la société de l'Ancienne France. Lisez Péguy, lisez La Varende, Les Manants du Roi, Nez de cuir, Heureux les humbles, vous comprendrez votre erreur. Vous mesurerez ce que les régimes soit-disant démocratiques ont fait des peuples : des masses formatées, sans traditions ni racines, ni couleur, ni saveur. De purs et pauvres consommateurs.
Quant aux rois modernes vous les voulez "symboliques". Ce n'est pas ce qu'en attendent les peuples. S'ils sont les premiers serviteurs de leur pays, ils ne sont pas que symbole. Ils sont aussi acteurs. C'est d'ailleurs l'esprit des Institutions de la Ve République. Vraiment, en pensant être moderne, vous datez. Vous datez !
bonjour à tous. Juste un petit détail, les monarchies européennes sont au nombre de 10 tout rond.
7 royaumes : Grande Bretagne, Espagne, Danemark, Belgique, Norvège , Suède et Pays Bas
2 principautés : Monaco et Liechtenstein
1 Grand-Duché : Luxembourg
Tout le monde le sait certainement , mais dans l'introduction j'ai lu " deux des sept ou huit monarchies européennes".
Pour le reste du texte, j’adhère à ce qui est écrit et j'attends avec impatience que les Français demande au prince Henri et au prince Jean de revenir. La constitution de la 5ième République est taillé pour une restauration durable. La parenté des Rois et reines d'Europe garantie bien le vœu européen des Français
Amitiés de Dracénie sous le soleil
Vous avez raison. Nous n'avions pas compté les 2 principautés : Monaco et Liechtenstein.
Merci de votre vigilance !
Bonjour à tous, le texte est un parfait indicateur de ce qui nous attend, les réactions sont à la hauteur. Peu importe sur l'instant du nombre de monarchies en Europe.
Savoir: Il est un fait que nous sommes bien en temps de colonisation des soumis à l'Islam; Et peu importe le courant de pensée, ils veulent installer la civilisation de l'Islam en Europe.
Le Savoir faire est posé, faut il en passer par une monarchie? Seul un monarque ne peut pas grand chose , il périra avant d'arriver.
Le savoir être: nous concerne tous, du plus humble au plus instruits, je parle des vrais intellectuels, pas des charlatans qui rêvent d'un monde humain mondialisé, numérisé, etc. Cette fois la connaissance, la réflexion, la vérité bien raisonnée, doit conduire tous les Français, tous les Européens a se regrouper pour ne pas mourir. Nos enfants sont voués à l'esclavage de ces gens d'Afrique qui ne pensent pas comme nous. La fausse vérité est de faire croire depuis le révolution, que ces émigrants deviendrons des Français ou des Européens, de nous faire croire que notre intelligence est supérieure et que nous devons les regarder comme on regarde des enfants; C'est faux les dogmes Musulmans s'y opposent. La majorité attendent le Medhi le jugement dernier, après avoir déclaré la guerre "sainte" à nous tous. C'est eux qui nous regardent comme des perdants, en se pensant supérieurs, car ils ont la foi.I Alors ils font semblant de s'adapter à nos sociétés, la sagesse leur demande d'attendre dans le calme, même s'il y en a qui outrepassent les ordres.
Nous acceptons de vivre dans le mensonge des révolutionnaires, depuis 1793, nous ne sommes pas dans une réflexion commune , avec un objectif commun, nous vivons une vie individuelle dispersée, Le monarque , oui, mais il lui est nécessaire d'avoir en appuis tout un peuple qui le soutienne. Je disais par ailleurs que les catholiques étaient devenus Protestants, qui sont devenus Athées, qui attendent d'être Mahométans ou esclaves de. Cette phrase a été mal interprétée, je voulais mettre en valeur notre absence de foi collective, d'objectif collectif, si tous les chrétiens se réunissaient face au danger qui nous menace nous retrouverions ce qu'à été le haut moyen âge et ses chevaliers. Ce sont les chevaliers qui ont construit la France et l'Europe. Il leur fallait un chef, le roi bien entendu, à condition qu'il soit chevalier. Leur devise: défense du territoire, de la femme et de l'enfant. Nous , nous acceptons les femmes voilées, la construction des mosquées, et que l'Algérie renvoie dans son Vatican notre Pape! A force de se baisser, nous allons avoir mal au dos.
mouais !?
ces monarchies ne sont-elles pas que des faux pouvoirs, une simple façade de l'ancien régime ?
Aujourd'ui, très factuellement, qu'ont fait ces monarchies pour que nos états nations ne sombrent pas ?
Qu'ont fait ces monarchies pour empêcher notre déliquescence sociétale ?
Qu'ont-elles fait pour empêcher la main mise des oligarchies mondialistes sur nos nations , sur nos vies ?
Je n'ai encore jamais vu ou entendu un "monarque" exiger le retour aux valeurs qui ont fondées notre civilisation
Arrêtons de nous bercer d'illusions. Et puis , au fait, de quoi vivent donc les membres de ces monarchies ?
Qu'elles prennent donc la tête du combat politique si elles ont un projet politique à proposer au peuple
mouais ... le pur négatif ça ne sert à rien.
Petitjean, vos objections sont justifiées. Il est vrai que la monarchie est une institution essentiellement conciliatrice. Même si certaines d'entre elles se risquent quelquefois à des discours politiques au sens le plus élevé du terme (je pense au discours de la reine Margrethe sur l'immigration), il ne faut pas compter sur elle pour faire la révolution. Mais justement, en France le problème ne se pose pas: la monarchie implique en soi le renversement du désordre établi.
D'accord avec Antiquus .
Benoît écrit à propos des rois d'aujourd'hui: "S'ils sont les premiers serviteurs de leur pays, ils ne sont pas que symbole. Ils sont aussi acteurs." Approfondir cette affirmation et la défendre est tout-à-fait possible et utile; discuter publiquement sur les droits et les devoirs du Roi dans la future restauration monarchique désirée ardemment par les royalistes ne peut que faire advenir cette restauration plus rapidement car elle sera, alors, la conclusion d'un débat démocratique et populaire qui par le fait même en aura démontré l'urgente actualité.
Mais, peut-être que Benoît n'a pas fait de grec, en quoi il est évidemment excusable. Peut-on se permettre de lui rappeler qu'à l'origine dans l'antiquité, on rapprochait les deux parties d'un objet préalablement coupé en deux, peut-être plusieurs générations avant -disons à titre d'illustration: en 1792!- pour faire la preuve que des relations d'hospitalité avaient été contractées: voilà l'utilité d'un symbole. Transposons cette étymologie aux conséquences immensément heureuses du retour du Roi.: on voit tout-de-suite l'importance absolument unique de la présence renouvelée du Roi parmi nous, bien au-dessus des décisions du pouvoir exécutif des élus.
Benoît est donc excusable de n'y avoir pas pensé mais l'est-il d'avoir utilisé un ton condescendant et méprisant vis-à-vis du malheureux "Pauvre monsieur " qui "date.., qui date.".?
Les discussions entre royalistes sont utiles, nécessaires, car ils sont des citoyens mais ne serait-il pas très souhaitable qu'ils respectent, en "gens de qualité", en "gentilshommes "ceux qui expriment des opinions un peu différentes? Ce respect des personnes ne devrait-il pas être une caractéristique des royalistes d'aujourd'hui?
Réponse à petit jean et aux autres:
La gouvernance fut elle monarchique ne peut vivre que si tous les sujets oeuvrent tous vers un objectif de vie préalablement défini. ceci vaut aussi pour notre république avec les citoyens,puisque ce sont les mêmes. Or, depuis la fin de la grande guerre de 1914-1918, avec un passage colonial et la chute de la deuxième guerre, 1940-1945, nous ne sommes plus dans une lige de vie avec un objectif à long terme. En 1945 la France n'existait plus. Nous sommes passés tout près de la colonisation Américaine ou Soviétique et nous n'en sommes pas encore sortie.
Le pouvoir c'est le peuple dans son ensemble qui le détient, c'est bien pour cela que nous vivons dans le mensonge de ceux qui prétendent nous apporter le bonheur et la richesse. Comme aurait dit ma grand mère: c'est pas beau de mentir tout le temps. Mais en contre parti nous somme content de vivre dans le mensonge perpétuel. Et... et cela fait vivre les médias.
Inutile de sa battre (sans armes) sans socle moral, l'histoire va nous réveiller d'ici peu,
Je suis davantage de l'avis de le cosquer de kerviller que de celui de petitjean. La société ne peut s'exonérer de ses responsabilités. Elle ne doit pas être passive et tout attendre du Politique. Celui-ci ne peut pas tout sur elle.