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  • Un avion russe abattu par les Syriens à cause d’une nouvelle attaque israélienne.

     

    Par Antoine de Lacoste 

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    Un avion de surveillance russe, un Illiouchine 20, a disparu des radars dans la nuit de lundi à mardi.

    Il survolait la Méditerranée pour rentrer à sa base aérienne de Hmeimim, à quelques kilomètres au sud de Lattaquié, le fief alaouite.

    C’est la DCA syrienne qui a frappé par erreur cet avion, ce que les Russes ont annoncé assez tôt. On imagine l’embarras de l’armée syrienne d’autant que 14 militaires russes sont morts dans l’accident.

    8aebb94d-49fd-41ad-ae51-6eb3b093515e.jpgMais les autorités militaires russes n’en sont pas restées là et ont imputé une part de responsabilité aux Israéliens. En effet, 4 F16 de l’Etat hébreu attaquaient au même moment plusieurs cibles près de Lattaquié. Ce sont apparemment des dépôts de munition qui étaient visés. L’attaque, qui a fait plusieurs morts dans les rangs syriens, a évidemment entraîné une riposte syrienne massive. De nombreux missiles israéliens ont été interceptés par les batteries S200 fournies par la Russie, mais hélas un des missiles sol-air a détruit l’appareil qui se trouvait là par hasard et, bien sûr, dans le plus grand secret.

    Les raids israéliens sont très nombreux en Syrie et posent de sérieux problèmes de sécurité à l’aviation russe, prévenue au dernier moment. Cette fois, les Russes ont été avertis à peine une minute avant le raid, ne leur laissant pas le temps de prévenir leur appareil afin qu’il change de route.

    La colère des militaires russes contre Israël est grande mais Poutine a préféré calmer le jeu en évoquant des « circonstances accidentelles tragiques ». Il ne souhaite manifestement pas en faire une affaire d’Etat au moment où il privilégie le jeu diplomatique, plutôt que l’escalade militaire. Après tout Israël s’était, pour une fois, montrée souple dans la reconquête récente de la province de Deraa, au sud du pays par l’armée syrienne. Elle avait laissé faire exigeant seulement l’exfiltration des casques blancs (une demande américaine), et la présence de militaires russes sur le Golan.

    La dernière province tenue par les islamistes, Idleb, fait également l’objet de discussions serrées avec la Turquie. Poutine et Erdogan se sont rencontrés à Sotchi pendant 4 heures pour trouver un compromis. Le résultat est encore un peu flou, mais un accord se dessine pour démilitariser une partie de la région, ce qui éviterait aux islamistes soutenus par Ankara de subir les bombardements russes. Mais comme il faudra bien régler son compte à Al-Nosra (devenu Hayat Tahrir al-Cham), le choix des cibles risque d’être un peu complexe.

    L’accord entrant en vigueur mi-octobre, Russes et Turcs ont un peu de temps pour affiner le processus.

    1035916445.jpgC’est un succès pour Erdogan qui évite ainsi l’offensive généralisée qu’il rejetait. Mais aussi pour Poutine qui, méprisé par les Occidentaux, démontre qu’une nouvelle fois, il est le seul à pouvoir parler avec tous les acteurs locaux du conflit syrien.

    Dans ce contexte, une crise avec Israël n’était pas envisageable.

    Mais le droit que s’arroge Israël à bombarder régulièrement la Syrie qui ne la menace pas est tout de même exorbitant. Mais, protégé par l’Amérique, tout est permis.   ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Paris et Alger à couteaux tirés

     

    Par M. M'Hamed Hamrouch

    du journal en ligne marocain le360

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgOn lira cette analyse [21.09] avec le plus grand intérêt. Elle est naturellement menée selon le point de vue marocain. Mais l'inquiétude extrême qu'elle reflète pour la région, la situation algérienne qu'elle décrit et les menaces que contient cette situation qu'elle signale avec vigueur, concernent aussi la France, pour toutes sortes de raisons très évidentes. Elle aussi est menacée ! LFAR   

     

    1964773036.2.jpgL’ancien ambassadeur de France à Alger, Bernard Bajolet, également ex-patron du renseignement extérieur français (DGSE), sonne la charge contre un régime algérien moribond. Décryptage.

    « Le président Bouteflika, avec tout le respect que j’éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement. Et rien ne changera dans cette période de transition ». Le constat est sans appel et, tenez-vous bien !, il a été dressé par l'ex-patron de la DGSE (de 2013 à 2017). 

    XVMff9f3760-bce0-11e8-b260-bfef21ea63e5.jpgDans une interview au quotidien Le Figaro, Bernard Bajolet, (photo) également ancien ambassadeur de France en Algérie (2006-2008), insinue que le pronostic vital du régime algérien moribond est engagé. Lisez bien que c’est le régime algérien qui « est maintenu « en vie artificielle », Abdelaziz Bouteflika et ce régime ne faisant qu’un seul corps et la maladie de ce dernier implique forcément celle de la nomenclature qui ne doit sa survie qu’à la force de la poigne qu’elle continue de resserrer autour du peuple algérien frère, au nom d’une certaine « légitimité historique » !  « La nomenclature algérienne, issue ou héritière de la guerre d’Algérie, a toujours besoin de se légitimer en exploitant les sentiments à l’égard de l’ancienne puissance coloniale », charge l’ancien patron du renseignement français. 

    Une charge (officieuse) d’une crudité inédite et qui démontre à quel point Paris est agacée par ce régime-voyou, que ses apparatchiks octogénaires tentent, bon an mal an, de maintenir sous perfusion, tout comme Bouteflika qu’ils veulent introniser à vie à la tête de l’Etat algérien, ou ce qu’il en reste, dans le seul but de préserver leurs intérêts, au détriment d'un peuple livré en pâture à l'incurie et en proie à la voracité des hommes en uniforme. 

    La charge de l'ancien patron de la DGSE intervient quelques jours après une vive passe d’armes entre Paris et Alger, qui a ordonné, mercredi dernier, la levée du service de sécurité en faction devant les édifices diplomatiques français en Algérie, dont l'ambassade, les consulats, à l'exception des écoles. Une mesure de rétorsion qui fait suite au refus des autorités françaises de mettre en place une garde statique au niveau de la résidence de « son excellence monsieur l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Abdelkader Mesdoua » ! 

    Pour préserver l’intérêt de ce diplomate, le régime algérien est prêt à sacrifier ceux, bien plus importants, de tout un peuple !  Il suffit que l’un des hommes liges de « Fakhamatohou » le Raïs soit inquiété, pour que tout l’appareil de l’Etat, en déliquescence avancée, sonne l’hallali et rue dans les brancards ! 

    L’expérience a démontré que rien ne vaut « Fakhamatohou Monsieur Bouteflika », qui veut battre des records de longévité au pouvoir, pas même l’avenir de son peuple, à plus forte raison celui, commun, des peuples de la région, que ce régime veut séparer, notamment les peuples marocain et algérien frères, en verrouillant systématiquement les frontières, entretenant à coups de milliards de dollars piqués dans « la gamelle du pauvre » citoyen algérien, une entité séparatiste nommée « RASD » et qui n’a d’existence que le nom ! 

    N’est-il pas temps pour ce tant attendu sursaut de conscience collectif du danger que représente ce régime despotique, qui ne peut continuer d’hypothéquer impunément le droit d’une région à la paix, à la stabilité, à un avenir meilleur ? Jusqu’où peut-on laisser ce régime-voyou jouer avec la sécurité d’une région qui a déjà fort à faire avec le péril terroriste, les mafias de la drogue et de la traite des êtres humains ?

    Les rapports de ce régime biberonné à la haine ne sont pas tendus qu’avec la France, ils le sont aussi avec le Maroc, la Tunisie, la Libye, le Mali, le Niger… Alger entretient des relations exécrables avec tout le monde ! A-t-elle raison contre tous ? Qu’attend donc le monde pour sauver l’Algérie et la région de ce régime assassin ?   

    M'Hamed Hamrouch

  • Dédié à toutes les Mlles. (& MM.) de Bauret qui s'ignorent

    Henry de Montherlant 

    «La véritable tare de Mlle de Bauret, qui était en partie la tare de son âge, et en partie celle de son époque, était que pour elle nouveauté était synonyme de valeur. C'est là signe certain de barbarie : dans toute société, ce sont toujours les éléments d'intelligence inférieure qui sont affamés d'être à la page.»

    Henry de Montherlant 

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    Les Célibataires
    Grasset 1934
  • Une France orpheline

     
    par Louis-Joseph Delanglade
     

    sinistra-italiana_una-nuova-proposta-il-documento_sfondo-rosso-170204 - Copie.jpg

    La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017 (publication du ministère des Armées) voit dans « la menace djihadiste » la « menace la plus immédiate et la plus prégnante », la situant ainsi parmi les priorités de défense de la France. Le site France Diplomatie explique que la lutte contre le terrorisme est un des quatre objectifs fixés à l’intervention militaire française en Syrie. Objectif concret, quantifiable même, en rapport avec la sécurité directe de la population et du territoire français. On sait que des résultats ont été obtenus. On peut le penser d’autant plus que M. Hollande lui-même aurait autorisé en 2015 des exécutions ciblées de terroristes présumés en Syrie. Et, si l’on en croit les « indiscrétions » réitérées du partenaire américain, indiscrétions immédiatement reprises par la presse française (dernière en date : cette photo, exhibée par France 24 le 13 septembre, d’un véhicule militaire français dans l’est de la Syrie face à des okok_8.jpgcombattants islamiques, à Deir Ezzor), les forces spéciales françaises sont bien présentes sur les différents théâtres d’opérations. Libre aux naïfs de s’imaginer qu’il s’agit d’aider les amis kurdes de M. Lévy ; nous préférons penser avec M. Lacoste (LFAR, 19 septembre) que les propos de Mme Parly, ministre des Armées de M. Macron (Europe 1, 15 octobre 2017 : « S’il y a des djihadistes qui périssent dans ces combats [pour la libération de Raqqa, alors tenue par les forces de l’Etat islamique], je dirai que c’est tant mieux. ») ces propos sont « courageux » et, ajouterons-nous « prémonitoires ». 

    Objectif spécifique sans doute atteint donc et pourtant la France devrait en toute logique connaître un véritable revers politique et diplomatique. Si l’on considère en effet les trois autres objectifs assignés à l’intervention, on peut dire du quatrième (« poursuite d’une solution politique ») qu’il est d’une niaise évidence et des objectifs deux et trois (« protection des populations civiles » et « lutte contre l’impunité des crimes de guerre ») qu’ils relèvent d’un humanitarisme benoît qui explique le fiasco auquel il faut s’attendre désormais. Dès 2012, et plusieurs fois par la suite, M. Fabius alors ministre des Affaires étrangères avait cru bon d’affirmer que « Bachar ne peut pas être l’avenir de la Syrie ». M. Fabius s’est alors trompé deux fois : la première dans la forme, c’est certain, en traitant un chef d’Etat étranger avec une familiarité ironique totalement déplacée ; la seconde sur le fond, c’est désormais plus que probable, en s’imaginant que la solution serait celle qu’il souhaitait conjointement avec M. Hollande et la quasi-totalité du microcosme politico-médiatique. On sait ce qu’il en est aujourd’hui : la chute d’Idlib, dernière enclave d’importance où se regroupent les factions islamistes, et paraît-il démocratiques, hostiles à l’Etat syrien, est inévitable ; ailleurs, de-ci de-là, notamment dans l’est du pays, subsistent quelques poches tenues par des combattants de l’Etat islamique et promises à une disparition encore plus rapide. 

    BHL-Syrie.jpgBien entendu, ni M. Fabius, ni M. Hollande, aveuglés par leur approche idéologique de la situation, ne pouvaient imaginer que l’affaire pût se terminer par un succès de M. Assad, bien soutenu par ses alliés russe et iranien. Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Macron, malgré une certaine dose de réalisme dans l’approche politique, on n’a pas vu grand-chose. Aujourd’hui, la France est bien le seul Etat participant à la guerre dont on ne voit pas très bien ce qu’il peut encore espérer retirer de celle-ci. On comprend ce que veulent Israël, l’Iran, la Turquie ou la Russie. Même les Etats-Unis, pourtant tiraillés entre le désir de M. Trump de se désengager et celui du Pentagone de rester jusqu’au bout, pourront du fait de leur stature internationale faire entendre leur voix. 

    Bien incapable d’avoir seule les moyens de sa politique étrangère démocratique et humanitariste, Paris va devoir payer le prix fort pour ses errements. On n’imagine pas en effet que la diplomatie française puisse se rétablir au point de peser sur l’après-guerre. Parce qu’elle n’aura ni su ni voulu mener une vraie politique régionale, la France est « orpheline d’une stratégie syrienne », selon l’expression de M. Haski, le successeur de M. Guetta sur les ondes de France Inter (chronique de géopolitique, lundi 17 septembre).   

  • Élisabeth Lévy huée : jusqu’à quand la parole féministe sera-t-elle confisquée ?

     

    Par Gabrielle Cluzel

    C'est à nouveau un fait de société que Gabrielle Cluzel commente ici avec talent, humour et lucidité. C'est plus encore un fait de civilisation. Une civilisation qui se désagrège. [Boulevard Voltaire, 17.09].  

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel participe - d'ailleurs toujours brillamment - à certains de nos colloques et conférences, dont quelques unes sont les siennes propres.   LFAR

     

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    Après la redevance sans télé, la démocratie sans peuple, voici le débat sans contradicteur. On n’arrête pas le progrès, et celles et ceux, comme dirait l’autre, qui le portent en étendard.

    À son université d’été du féminisme, Marlène Schiappa avait osé inviter… Élisabeth Lévy. Stupeur et tremblement. Horreur et malédiction. Marlène Schiappa ferait bien de se méfier, deuxième avertissement. Dans son récent bouquin avaient déjà été repérés quelques mauvais signaux maternalistes. Son ouverture d’esprit, aujourd’hui – à saluer -, va lui attirer des ennuis avec la brigade des meufs. Élisabeth Lévy, tel Danton haranguant Robespierre, pourrait bien lui crier sur l’échafaud médiatique : « La prochaine, ce sera toi ! » La terreur féministe est comme toutes les autres : implacable et, une fois lancée, difficile à enrayer.

    Le Huffington Post rapporte, vidéo à l’appui, qu’« Élisabeth Lévy a été huée ». Il est vrai que la salle avait été largement chauffée par une tribune indignée dans Libération, il y a quelques jours, signée Léa Domenach (« réalisatrice et scénariste, militante féministe »).

    Pour elle, « inviter Élisabeth Lévy ou Raphaël Enthoven (car lui aussi, un malheur n’arrivant jamais seul, était de la partie) aux premières Universités d’été du féminisme organisées par le gouvernement, [c’était] obliger encore les femmes à justifier leur combat ».

    Nous sommes d’accord, ma chère Léa, c’est le côté désagréable des débats, un peu comme les dissertations de français ou les démonstrations de maths au lycée : il faut justifier. Quand il serait si simple et si plaisant d’assener en tapant du pied. Si, à présent, même les féministes doivent avoir des arguments, alors là, tout fout le camp.

    Son rêve, pourtant, écrit Léa Domenach, était de voir « débattre des féministes entre elles sur la prostitution, le voile ou les violences sexuelles » afin de « crever certains abcès », avec des intervenants « dont les avis divergent ». Mais vraiment un tout petit peu, sans doute ? Sur la longueur du voile, par exemple : on fait un ourlet ou pas ? Parce que, côté crevaison d’abcès en tous genres et déstockage massif d’avis divergents, Élisabeth Lévy est championne, meilleure ouvrière de France. Sauf que les féministes sont des fillettes fragiles qui n’aiment point trop être bousculées. Leur estomac ne tolère qu’un léger nuage de contradiction dans leur tasse de thé, qu’elles tiennent le petit doigt en l’air.

    « Tu vis sur quelle planète ? », a-t-on entendu fuser dans la salle, rapporte Le Huffington Post. Pas la même que la leur, manifestement. S’il en est une qui a les deux pieds sur Terre, ancrés dans la vraie vie, c’est bien Élisabeth Lévy. Quand les autres ne connaissent que la galaxie des licornes et des petits poneys où rien ni personne ne vous contrarie. C’est tellement plus gentil ainsi.  

    Ecrivain, journaliste
    Son blog
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

     

  • Famille de France • Dreux : signature d'une charte d'engagement des délégués du comité Proximum dont la princesse Philoména fait partie

    Photo sur le site de la mairie de Dreux, la princesse est aux côtés du maire Gérard Hamel

     

    La mairie de Dreux a publié sur son site l'information suivante :

    Mercredi 19 septembre, 44 membres du comité Proximum se sont réunis à la mairie en présence du maire, Gérard Hamel pour une signer une charte d'engagement.

    Cette signature permet d'officialiser l'action de ces hommes et femmes en faveur de leurs quartiers. Leur but : servir de relais entre l'ensemble des habitants et la mairie. Avec un budget par quartier qui leur est attribué, ils peuvent également agir directement en faveur du bien être des habitants (résolution de petits soucis de quartier, création de fêtes de quartier...).

    Le blog La Couronne a ajouté le commentaire ci-après :

    Notre Dauphine, Son Altesse Royale la princesse Philoména, n’est pas une princesse à se plaire dans une tour d’ivoire ; contrairement à nos élus nationaux, qui aiment à se couper du peuple ; la princesse Philoména, est une princesse allant au contact des Français et s’impliquant directement et concrètement dans leur vie réelle. Aussi, depuis 2015, la princesse est impliquée dans la vie municipale de Dreux, au sein du comité « Proximum », dont elle est un membre très actif.   

  • Au patrimoine cinématographique • Les Rois maudits

     

    Par Pierre Builly

    Les rois maudits de Claude Barma (1972) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgSomptueux 

    Plus de 1500 pages dans l'édition Omnibus ; plus de dix heures de télévision découpées en six épisodes diffusés entre décembre 1972 et janvier 1973. Du lourd, du solide, de l'abondant. Je ne connais pourtant personne qui ayant commencé à tourner les pages du Roi de fer, premier volume de la série, se soit arrêté en route ; et je ne crois pas que cinema-druon-game-thrones-2563773-jpg_2203438_660x281.jpgbeaucoup de téléspectateurs qui, aux temps anciens où la petite lucarne avait des ambitions, aient décroché de l'histoire fastueuse adaptée du roman de Maurice Druon (photo) par Marcel Jullian, mise en images par Claude Barma. 

    C'est touffu, pourtant, et c'est dense, et c'est ancien. Même en 1972, où l'on était considérablement moins ignare qu'aujourd'hui, ces histoires qui se passent au début du tragique 14ème siècle paraissaient bien anciennes. La succession de Philippe IV le Bel, les intrigues de cour, les querelles de succession, les destinées des États, tout cela pouvait paraître bien singulier et lointain. À l’inverse, il est vrai que la malédiction des Templiers, les orgies de la Tour de Nesle, l'homosexualité du roi Édouard II d'Angleterre donnaient une touche assez excitante à cette période de l'Histoire de France. 

    les-rois-maudits.jpgN'empêche que ça a dû être drôlement difficile de condenser une myriade d'aventures, dont quelques unes sont inventées ou reprennent des légendes mystificatrices et un exposé très honnête et très intelligent des grands enjeux et des grandes orientations qui ont conduit à la Guerre de Cent ans mais surtout, et au delà, à présenter la constitution de l'État moderne. 

    Le parti a été pris, à juste titre, de ne pas dépenser de sous dans des séquences de foule ou de bataille et de concentrer les moyens, importants mais nullement démesurés, sur la richesse de l'interprétation. Dès lors, les scènes sont stylisées, épurées, dénudées, les décors ne sont qu'un simple fond et les personnages s'adressent aux spectateurs ou alors une voix off (celle de Jean Desailly) intervient dès qu'il s'agit d'expliquer un point un peu complexe ou de resituer l'action dans le contexte. 

    Cette apparente théâtralisation donne, en fait, beaucoup de rythme à la série : elle permet les ellipses narratives, va au plus juste et au plus concis de l'intrigue, montre les caractères dans leur nudité. Et, pour autant, elle ne cache rien des replis de ces récits de bruit et de fureur, assassinats, empoisonnements, étranglements, jeux tragiques du pouvoir et de la trahison. 

    Philippe le Bel, à qui  Georges Marchal prête sa parfaite stature, est un des plus grands Rois de notre France, qui en compta beaucoup. Si l'esprit national est sans doute né avec son arrière-arrière grand père Philippe Auguste et la victoire de Bouvines en 1214, c'est sous son règne que se sont établies les fondations de l'État moderne et que, avec l'aide des grands serviteurs de la Couronne, Nogaret, Marigny, Châtillon, les féodalités ont commencé à être pliées et soumises. Tout cela n'est naturellement pas allé sans une certaine vigueur dans l'action. Et puis ces temps étaient rudes... 

    Une figure superbe et catastrophique domine Les rois maudits : celle de Jean Piat, immense acteur de théâtre (photo en tête) qui s'incorpore le rôle de Robert d'Artois jouisseur, buveur, ripailleur, coureur de jupons et d'aventures dont, pour notre plus grand malheur les tentatives pour récupérer la province d'Artois, dont il a été frustré, conduiront à la Guerre entre France et Angleterre. Mais toute la distribution, qui s’appuie sur de fortes personnalités issues de la Comédie française est remarquable. 

    Les-Rois-maudits-louis seigner - Copie.jpgEn premier lieu Louis Seigner (photo 1), papelard, subtil, redoutable banquier siennois, Geneviève Casile (photo 2), glacialement belle reine Isabelle délaissée par son mari sodomite et devenue la cruauté même, Hélène Duc, hautaine Mahaut (photo 3), tante et ennemie jurée de son neveu Robert. Et quelques autres, qui ne sont pas des moindres : Catherine Rouvel, sataniste empoisonneuse, Muriel Baptiste, la reine débauchée de la tour de Nesle, Henri Virlojeux, subtil pape Jean XXII... 

    La télévision française d'aujourd'hui donne à voir des adaptations, peut-être de qualité, de l'histoire des Borgia ou des Tudor, amples elles aussi de crimes, de sang et de sexe. Qu'est-ce qui l'empêcherait de montrer aux spectateurs décérébrés du siècle la naissance de notre pays ? 

    On peut bien dire que le poignard et le poison étaient monnaie courante sous nos Capétiens. Mais regardez leur œuvre : c'est la France.      

     

     Coffret-Rois-maudits-L-integrale-DVD.jpg

    Coffret DVD autour de 20 €

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

     

  • Famille de France • Quelle belle famille royale en exercice cela nous ferait ! Tout autre chose tout de même !

     

    168205_419268338107770_1930754385_n.jpgC'est de ce balcon ouvert sur la Méditerranée que les Princes avaient annoncé le 16 août dernier la prochaine naissance de leur cinquième enfant. Qui est pour bientôt, maintenant ! 

    « Au milieu de nos vacances au Cap Brun, nous vous saluons tous et avons la joie de vous annoncer que Gaston, Antoinette, Louise-Marguerite et Joseph seront bientôt rejoints par un petit prince ou une petite princesse. La naissance est prévue pour le début du mois d'octobre.

    Bel été à tous ! »   

    Le prince Jean de France
    (Page facebook)
  • Société • D'accord avec Gérard Leclerc : les réseaux sociaux ne sont que des machines à décerveler les esprits !

     

    par Gérard Leclerc
     

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    Décidément, les fameux réseaux sociaux se permettent tous les culots.

    Je trouve sur ma boîte mel une véritable injonction de la part d’un organisme spécialisé dans l’activisme pétitionnaire. Je ne sais qui s’est permis cette intrusion et comment elle s’est produite. Mais aujourd’hui, je la trouve inadmissible et insupportable. Je lis : « Gérard, une nouvelle pétition prend de l’ampleur sur change.org, nous pensons que vous pourrez peut-être la signer. Adressée à ordre des médecins. Que le docteur Bertrand de Rochambeau soit démis de ses fonctions. Signez cette pétition d’un seul clic. » L’olibrius qui a rédigé ce texte inconcevable devrait être lui-même banni de ses fonctions, parce qu’il ne comprend même pas le texte censé avoir provoqué son courroux. En l’espèce, le docteur Bertrand de Rochambeau n’a pas demandé la suppression du droit à l’avortement. Il a simplement eu le courage d’affirmer qu’en conscience, il ne lui était pas permis d’accomplir un acte abortif qui supprime une vie.

    arton22931-9c303.pngLe texte pétitionnaire vaut son pesant de mauvaise foi ou d’inintelligence caractérisée. Je lis encore : « Intolérable ! À l’heure où la France manque de gynécologues, à l’heure où les patientes dénoncent des sévices sexuelles de la part de leurs praticiens, à l’heure où nous faisons entrer Simone Veil au Panthéon, nous devons sauvegarder ce droit (qui n’en déplaise à ce cher monsieur) est toujours légal en France. » J’arrête la lecture de ce pataquès invraisemblable qui aurait déjà reçu plus de 17 000 approbations.

    Le véritable scandale, c’est que l’on puisse lancer dans l’opinion une opération qui brave les lois élémentaires de la raison, et même du bon sens. Et cela dans le but d’abolir tout simplement la liberté de conscience et la liberté d’expression de ses convictions. En ce qui me concerne, je ne veux plus entendre parler de change.org et je me désinscris sur le champ de cette machine à décerveler les esprits. ■ 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 septembre 2018.

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le « scandale Facebook » - dit aussi « scandale des données »

  • Livres • C'est la gauche qui a fait le fascisme

     
    Par Philippe Ménard
     

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    Les « antifas » sont des archi-sots. Ils l'ont toujours été.

    Frédéric Le Moal a livré une somme sur le fascisme dont le premier et immense mérite est de parler... du fascisme. Le fascisme italien. Le fascisme de Mussolini. Et Frédéric Le Moal pose une question simple : qu'est-ce que le fascisme ? Il y répond longuement. C'est un des fils de la Révolution française. C'est un socialisme. C'est un étatisme. C'est un totalitarisme. C'est une histoire violente et sanglante, où la haine du christianisme se mêle au nationalisme, le rejet féroce du libéralisme à l'amour de l'État. C'est une volonté de révolution permanente qui se radicalise sans cesse - mais échoue (heureusement) à devenir aussi puissant que le totalitarisme soviétique ou nazi. Car l'Église, la monarchie, les différences régionales d'une Italie à peine réunie, les forces conservatrices, en un mot, lui ont fait barrage, outre que la personnalisation du pouvoir, tout entier incarné par Mussolini, lui a été fatale une fois le dictateur déchu (1943). Et la guerre n'a pas aidé.

    L'auteur non seulement raconte par le menu la progression totalitaire du mouvement puis du gouvernement, sur plus de vingt ans, mais en plus cite abondamment les oeuvres du Duce, les journaux du parti : ce qu'il dit de la nature profondément révolutionnaire du fascisme n'est pas une reconstruction idéologique a posteriori mais le lent et véridique dévoilement du vrai fascisme, tel qu'il a été, enfin débarrassé des oripeaux réactionnaires dont l'a affublé le communisme antifasciste. Ce que l'insulte « fasciste » recouvre aujourd'hui, de même que son grotesque doublon, les « antifas » (aux méthodes précisément fascistes), est l'inverse de la réalité vécue par les Italiens. Le fascisme, progressiste, anticapitaliste, antisémite, anticlérical (et même anticatholique), antibourgeois, antidémocratique, rêvant de forger un homme nouveau, le fascisme est de gauche. De Gaulle, Poujade, Trump, Sarkozy, Le Pen, Bush, Poutine et Chirac (pour reprendre et compléter la plaisante liste que dresse l'auteur) sont aussi fascistes qu'ils sont sardines à l'huile.

    Revenons sur quelques point cruciaux de l'histoire que nous raconte l'auteur. Tout d'abord, le Mussolini socialiste se transforme naturellement en Mussolini fasciste, sans se renier en rien. C'est l'époque où tous les socialismes tendent au totalitarisme, remède pervers aux désillusions libérales - déjà ! Ensuite, c'est la Révolution française qui met en place un paradigme redoutable : l'absolutisme du pouvoir politique et le contrôle total que l'État doit exercer sur la vie des citoyens, le culte d'une nation sacrée à laquelle on doit une absolue obéissance, la régénération nécessaire du peuple par la contrainte. La Révolution informe le fascisme. C'est d'ailleurs l'accomplissement d'une épiphanie révolutionnaire qui pousse l'Italie dans les bras de l'Allemagne nazie. Enfin, il a existé des fascismes tant les courants étaient nombreux mais tout tendait vers le Duce. L'incarnation du fascisme dans l'icône Mussolini, aussi risible que les photos de Poutine torse nu, a sans doute été aussi perverse dans ses effets ; le pape Pie XI l'avait averti (p. 243) : « Dites de ma part à M. Mussolini que sa façon de se diviniser me déplaît et lui fait du mal [...I Faites-lui comprendre, en mon nom, que Notre Seigneur est le seul Dieu. Il ne pourrait donc être qu'une idole, un fétiche, ou un faux dieu ou, au maximum, un faux prophète. Invitez-le, toujours de ma part, à se rappeler que les peuples, les foules, tôt ou tard finissent par abattre les idoles. » Frédéric Le Moal raconte magnifiquement l'ascension et la chute de Mussolini, en éclairant ce destin à la lumière des convictions politiques, de l'idéologie. Le fascisme est bien mort, conclut-il. Mais, ajoute-t-il, « ce qui perdure, en revanche, c'est la tentation de remodeler l'être humain, de le transformer en fonction d'une idéologie, de l'émanciper de sa propre et inaliénable nature. »   

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    HISTOIRE DU FASCISME,
    Frédéric Le Moal,
    Perrin, 2018,
    426 pages, 23 €

     

    Debray Les Baux.jpgA lire dans Lafautearousseau la suite magistrale de Pierre Debray ...

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  • Cinéma • Mary Shelley

     

    Par Guilhem de Tarlé

    A l’affiche, Mary Shelley, un film britannique de Haifaa Al Mansour, avec Elle Fanning (Mary Shelley), Douglas Booth (Percy Shelley) et Tom Sturridge (Lord Byron).


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    Pour moi Frankenstein, c'était des films de série B, d'épouvante et d'horreur, pour des cinémas de quartier. Je découvre l'existence de ce roman volumineux vieux de 200 ans, à prétention philosophique, en tout cas psychologique et introspective, quasi autobiographique, racontant le désir de vengeance d'un être rejeté par son créateur.

    On pourrait dire qu'en écrivant ce livre, Mary Wollstonecraft Godwin « fait (à dix-huit ans) son deuil » de sa mère, morte 11 jours après sa naissance.

    Mary-Shelley.jpgC'est la révolte de cette jeune fille de 16 ans qui s'amourache et s'enfuit avec  un homme marié, lequel abandonne femme et enfant.

    Ce film nous montre une société intellectuelle individualiste, libérale et libertaire, féministe et gauchisante, soixantehuitarde avant l'heure, (pardon pour cette suite « pléonasmique ») aussi dépravée qu'elle l'est à notre époque avec des Percy Shelley et Lord Byron qui n'ont rien à envier à beaucoup de ceux qui se pavanent sur les plateaux de télévision.

    La différence c'est qu'aujourd'hui les révolutionnaires soixantehuitards sont au pouvoir, et leurs chimères dans nos institutions et nos lois : « Il est interdit d'interdire » sauf pour « sauver la planète », sachant qu' « il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».    

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Réunion de rentrée de la section d'Action Française de Toulon, ce samedi 22 septembre

     

    La jeune section d'Action Française de Toulon vient d'annoncer sa prochaine réunion de rentrée en ces termes pleins d'allant qui devraient mobiliser jeunes et anciens :  

    C'est avec joie et enthousiasme que l'Action Française de Toulon vous convie à sa première rentrée.

    C'est à cette occasion que sera lancé officiellement notre cercle de formation, Pierre DEBRAY. Nous vous attendons nombreux Toulonnais !

    Comme le dit la devise de notre ville : « Concordia parva crescunt », « Par la concorde les petites choses deviennent grandes » !   ■ 

    Plus de détails suivront.
    En attendant, contact : 
    toulon@actionfrancaise.net

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    Mercredi dernier, l'AF Toulon et Marseille distribuaient des flyers pour annoncer cette rentrée ! Bravo !

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