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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • PARIS, 7 ET 8 MAI 2022 : GRAND COLLOQUE D'ACTION FRANCAISE : QU'EST-CE QU'UNE NATION ? ET CORTEGE DE JEANNE D'ARC

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    Grand colloque d’Action française, suivi d’un banquet dans la plus pure tradition des Camelots du Roi

     

    AU PROGRAMME :

           14h30 : Introduction par Philippe Mesnard, membre du bureau politique de d'Action française

    • Guillaume Bernard : La Nation, une idée de gauche ?
    • Chantal Delsol : L’État nation de Jean Bodin a-t-il disparu ?
    • Matthieu Detachassahar : La France contre les post-nations ?
    • Paul-Marie Couteaux : Entre l’empire et la tribu : la Nation.
    • Guillaume de Prémare : La France est-elle une nation catholique ?
    • Jérôme Besnard : Les nationalismes en Europe centrale et orientale.
    • Benoit Dakin : La Nation comme protectrice des identités locales
    • Francis Bergeron : La presse et la Nation ?
    • Fréderic Rouvillois : Le progressisme contre la Nation.

          17h45 : Conclusion par François Marcilhac, directeur politique de l'Action française

          20h00 : Grand banquet

     

          Retrouvez également sur place, les stands de nos partenaires, une buvette et la Librairie de Flore.

    JE M'INSCRIS

     

    La Restauration nationale
    10, rue Croix-des-Petits-Champs 75001 Paris

    www.actionfrancaise.net

  • Au Système !

    Le 49.3 a bien fait rire les caricaturistes....

     

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  • Ce Système dont nous ne voulons plus...

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    En juin 1980, le journal Royaliste titrait, sur fond de Marianne vacillante : « Qui croit encore au système ? » : nous étions en pleine Giscardie, et les contestations restaient vives, dans le même temps que les Gauches s'apprêtaient à accéder au pouvoir, pour la première fois sous la Cinquième République, et soufflaient constamment sur les braises, s'enivrant de grands mots et de slogans qui se voulaient encore « révolutionnaires ».

    Les royalistes n'étaient pas les derniers à contester la présidence de « Foutriquet », selon le mot du philosophe Pierre Boutang, et à prôner un changement de tête, en attendant et en préparant un changement dans les institutions, certains en approfondissant celles de la Cinquième, « de la monarchie élective à la monarchie héréditaire et arbitrale » et d'autres, plus rudement, en renversant l'ordre centraliste, « de la République jacobine à la Royauté fédérale des peuples de France ». Mais tous pouvaient se reconnaître dans le titre de Royaliste, et, près de quarante ans après (ces fameux « quarante ans » que les Gilets jaunes évoquent comme un véritable mantra), après ces quatre décennies sans doute perdues pour la France (sauf peut-être sur la question de la décentralisation, avec les lois de 1982 et de 2004), ce titre paraît tout à fait adapté à la situation ! 

    Bien sûr, il paraît nécessaire de définir ce que l'on peut nommer « système » pour éviter tout malentendu et toute illusion, et ne pas se tromper ni de cible ni d'enjeu. Le « système », c'est d'abord un état d'esprit libéral (au sens le plus extrême du terme) mis en pratique par le jeu d'institutions de moins en moins politiques et de plus asservies par les féodalités financières et économiques, de la République à l'Union européenne, et c'est surtout l'imposition d'une « gouvernance mondialisée » symbolisée et représentée par le pouvoir de grandes villes-monde ou d'immenses zones métropolisées qui n'ont plus guère de rapports avec les pays et les populations historiques sur lesquelles elles vivent, souvent à leur dépens, comme du temps de la romanisation antique. Le système, c'est ce carcan de la démocratie dite représentative de plus en plus lointaine pour ceux qu'elle prétend représenter sans leur laisser le droit à la libre parole, et qui est aux mains de partis et de notables de moins en moins représentatifs des réalités sociales de notre pays ; c'est ce que l'on pourrait nommer « le pays légal », celui des élus, des parlementaires (qualifiés souvent de « parlementeurs », comme en février 1934 ou dans les années 1950, avant le retour du général de Gaulle) et des ministres, mais aussi des syndicats, des médias ou des artistes de la société du spectacle, vitrine de la société de consommation. 

    Au regard des derniers événements, l'on peut aisément constater que ce système, qui porte aujourd'hui le nom « synthétique » de « République » et qui a peu à voir avec le sens premier de ce mot, la « Res publica » (la chose publique, ou la communauté publique, de la Cité), se défend bien à défaut de bien gouverner : la célèbre formule d'Anatole France, l'auteur du conte si peu républicain « L'île des pingouins », reste actuelle, et les méthodes du Sinistre de l'Intérieur, M. Castaner, démontrent à l'envi ces procédés de « basse police » qui vont si bien à ce système qui, à défaut d'être bien aimé, entend forcer les citoyens à l'accepter sans contester.

    images.jpgLes diverses limitations de la liberté d'expression, les censures insidieuses ou les manipulations nombreuses, sans oublier les nouveaux moyens de la répression courante, des charges en moto (que j'avais, un des premiers, évoquées dans mon témoignage sur les événements parisiens du samedi 1er décembre) aux blocages de bus de manifestants bien en amont de Paris, de l'usage (inédit en ville depuis 2005) des blindés frappés de l'écusson de l'Union européenne (tout un symbole !) aux jets inconsidérés de gaz lacrymogène sur des manifestants un peu trop joyeux (comme place de l'Opéra samedi 15 décembre), sans oublier les projets ministériels et gouvernementaux de limitation légale du droit de manifester, tout cela marque une radicalisation d'un Système aux abois, furieux de s'être laissé bousculer par des « manants en gilets jaunes », sortis des profondeurs d'un « pays réel » négligé, voire oublié des « élites » (sic) tout d'un coup empêchées de « mondialiser en rond », selon l'heureuse expression d'un commentateur radiophonique... 

    les-manants-du-roi-979181-264-432.jpgEn d'autres temps, Jean de La Varende, écrivain enraciné de Normandie, avait réhabilité le sens du mot « manant », en rappelant sa véritable et historique signification : « des manants, le beau mot qui réunissait gentilshommes et terriens... de maneo : je reste, je persévère et j'attends. Les autres pouvaient fuir ; pouvaient courir où l'on se divertit : à eux, les manants, de continuer, d'assurer. » 

    35282784_524232294690752_2201719867948662784_o.jpgAlors, oui, en nous souvenant d'où nous venons et qui nous sommes, il nous est possible et fort légitime de revendiquer, face à un système féodal-libéral inquiet de ne plus être « la seule alternative » chère à Margaret Thatcher, d'être « les manants du roi », non pour détruire ce qui s'effondre, mais pour fonder un nouveau pacte social et politiquement royal, à l'écoute et au service de tous, cette alliance de l'Autorité nécessaire au sommet et des libertés garanties à la base, cette nouvelle arche française prête à affronter les tempêtes de ce « monde global » et de son « globalitarisme » néfaste pour les hommes comme pour la planète toute entière : pour ramener les Fouquet contemporains à la raison, il nous faut un « Louis XIV institutionnel », non un tyran mais un roi « protecteur des hommes et défenseur de la paix ». 

    La Monarchie n'a pas de sceptre magique, mais elle est la meilleure arme contre les spectres d'une mondialisation devenue folle d'avoir toujours eu tort... ■  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    A lire dans Lafautearousseau

    Au fait, qu'est-ce que le « Système » dont nous parlons ? Essai de définition ...

  • Le Système en est à désavouer ses préfets qui appliquent... ses décisions !...

                Alexis Brézet a fort bien analysé (1) l'affaire du Préfet Bernard Fragneau. "Un haut fonctionnaire courageux" ("il y en a", note-t-il avec malice...) qui a préféré demander à être relevé de ses fonctions plutôt que d'accepter d'être désavoué par cet Etat qu'il n'a fait que servir.

                Préfet de la région Centre et du Loiret, lorsque le scandale est arrivé, Bernard Fragneau, serviteur intègre et méritant de l'Etat, a été nommé préfet hors cadre le mercredi 31 mars.

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    Quand un Préfet applique les lois,
    et s'élève contre ce que Brézet appelle fort justement "la tyrannie de l'émotion"
    c'est simple: on le vire !...

                Nicolas Sarkozy a donc envoyé un nouveau signal fort aux délinquants du monde entier: le frère - clandestin - qui bat sa soeur n'est pas poursuivi ni expulsé, et reste donc bien au chaud chez nous; et la soeur, également clandestine, prétendant risquer un mariage forcé au Maroc - alors que rien n'est moins sûr... - peut rester au chaud ici, elle aussi !

                Chapeau !

                Question à dix centimes d'euro: qu'est-ce qui va augmenter ? Les clandestins et nos impôts...

                Moyennant quoi le même Sarkozy redonne aux Préfets la charge de suspendre les allocations familiales versées aux parents démissionnaires.

                Oui, mais, comme dit Brézet, "encore faudrait-t-il que le premier Préfet qui s'avisera d'appliquer cette sanction ne soit pas désavoué..."

    (1) : On lira l'article ici : La casquette et le chapeau.pdf

  • Dégage, le Système !.....

            D'après Marianne, voilà un mot promis à un bel avenir. L'hebdomadaire, qui lui prédit une carrière radieuse et foudroyante, le reprend dans sa Une, en référence à ce qui s'est passé en Tunisie, se passe en Egypte et, par effet de contagion (ou de domino, comme on voudra le dire...) pourrait se passer ailleurs, et même... en France ! Connaissant Marianne, on voit bien à qui et à quoi pense le journal... N'ayant pas, nous, ses préoccupations, nous voyons par contre très bien à qui et à quoi l'appliquer, ce slogan qu'on nous promet ravageur : à l'ancien régime actuel, avec ses Bastilles innombrables et ses privilèges scandaleux, ses blocages, son idéologie à bout de souffle, qui ne tient plus que par une seule force, la force d'inertie....

            Eh, oui, ce Système qui avait promis monts et merveilles a vieilli, terriblement mal vieilli; il n'a pas tenu ses promesses; il a échoué, tout simplement, en sclérosant le pays qui, lorsque la Révolution a brisé sa dynamique, était le pays le plus en avance....

            220 ans après la funeste Révolution, catastrophe nationale et internationale aux conséquences incalculables; 135 ans après l'instauration de la République idéologique qui en est issue, oui, Marianne a raison, en mettant le doigt sur le mot juste, celui qui convient, celui qui résume tout et qui dit tout. Et qui "ne pourrait pas" devenir d'actualité, qui "est" d'actualité.

            Appliquons-le à ce Système qui a failli, ce qui nous donne Dégage, le Système !....

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  • L'échec du merveilleux système, décrit par le Médiateur de la République, soi-même...

                ... mais sans qu'il en donne les raisons, sans qu'il en cherche les causes, et sans qu'il voie ce qui crève les yeux: après 130 ans de pouvoir sans partage, leur système est à bout de souffle. Il est épuisé et archaïque: dans sa fiscalité et ses impôts, injustes et si souvent aberrants; dans sa sur-administration, inefficace et gaspilleuse; dans ses prisons où l'on se suicide à un rythme ahurissant (Camus ne disait-il pas qu' "une société se juge à l'état de ses prisons ?...)...

                Ecoutons le médiateur, personne au demeurant fort estimable : "...société fracturée... au bord de la rupture... sentiment d'injustice... angoisse et rancoeur... précarité... un système où l'administré fait figure d'éternel suspect... application des textes plus formelle qu'humaine... fossé entre les citoyens et l'Etat..."

                N'en jetez plus !... Quel contraste - et quel problème ! - si l'on se réfère aux promesses des origines !

                Que s'est-il donc passé, où est le "hic", qu'est-ce qui a foiré pour que la situtaion devienne, à ce point, calamiteuse ?

                La réponse est simple : le merveilleux système a échoué, tout simplement... Il n'a pas tenu ses promesses, et, manifestement, il ne les tiendra pas plus demain, vu l'état lamentable dans lequel il se trouve.

                Mais c'est tellement énorrme, cela crève tellement les yeux, c'est une telle évidence devant eux... qu'ils ne le voient pas !...

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  • Michel Piccoli ”provocateur” et ”militant” ? La bonne blague ! Un conformiste douillettement installé dans le Système, ç

    1111111111111111111111111111111111111111111111111.jpgMichel Piccoli vient de mourir. Le JT de 13 heures de TF1 lui a consacré un reportage/hommage sans goût ni grâce, et sans aucun intérêt. Par contre, le JT de France 2 en a proposé un panégyrique excessif et scandaleux, à notre goût.

    Précisons bien, tout d'abord, deux choses :

    1. Nous ne nous placerons pas, ici, du point de vue de la critique cinématographique; peut-être notre excellent ami Guilhem de Tarlé s'en chargera, lui qui tient avec le brio que vous lui connaissez cette rubrique "Cinéma" sur lafautearousseau...

    2. Nous parlerons seulement de l'homme et de ses engagements, puisque France 2 a salué avec emphase et, très certainement, avec une très grande exagération, ses qualités de "militant" et de "provocateur" (!). 

    Nous ne sommes pas des charognards, comme nous l'avons déjà écrit ici à plusieurs reprises, et nous disons "paix aux morts", à chaque décès, comme nous l'avons fait la dernière fois pour Jean-Pierre Mocky. Mais dire "paix aux morts" n'empêche pas de déclarer imbuvables les tombereaux d'éloges mielleux du politiquement correct et de la bien-pensance de gauche, aux manettes de tout ce qui est presse écrite, orale et télévisuelle dans ce maudit Système...

    Ainsi, appeler "provocateur" et "militant" quelqu'un qui a toujours hurlé avec les loups (grand ami de Mitterand, tiens, tiens...), qui a toujours été "du côté du manche", qui a toujours marché dans le sens du vent ("de gauche", bien entendu !...) voilà qui est, certes, dur à entendre, et qui doit être dénoncé...

    Comme Jean-Pierre Mocky, Michel Piccoli jouait au révolté, à l'anar, au gaucho et tout et tout, mais il savait pertinemment qu'il avait toute l'intelligentsia avec lui, et tous les médias, et tous les "installés"; et il est très vite devenu ce qu'il était, un pseudo révolutionnaire, bien douillettement installé dans le Système, un bon petit conformiste bien confortablement recyclé dans ce monde du fric qu'il vomissait en paroles, mais dans lequel il vivait bien, et même très bien...

    Le voir, le poing levé ? Mais, quelle dérision ! Illustration parfaite de la hideuse alliance du Fric et de la Révolution ! Beurk...

    Cette hypocrisie, cette tartuferie du personnage et de ses "amis" qui le pleurent aujourd'hui, c'est à vomir...

    Et c'est cela que nous voulons dénoncer.

    Dernière chose : on l'entend déclarer dans le reportage mielleux de France 2 "...je sais que je n'irai ni au ciel ni en enfer..." Qu'est-ce qu'il en savait, lorsqu'il a proféré ce propos ? Par contre, maintenant, il a sa réponse...

    Et là, pour le coup, franchement, on n'aimerait pas forcément être à sa place !

    lafautearousseau

  • Florence Aubenas le raconte elle aussi, à sa façon: l'échec du merveilleux système.....

                Quand on écoute Florence Aubenas présenter son bouquin à la radio, et quand on le lit, ce bouquin, on est assez consterné du tableau qui nous est proposé. Et une question vient à l'esprit, lorsqu'on découvre avec la journaliste, ces horreurs qu'elle décrit de l'intérieur et par le menu: mais dans quelle société, dans quel système sommes-nous, qui ont accouché de situations pareilles ?

                 Si on se réfère aux promesses des origines, de la Grande Révolution de 1789, qui devait apporter -entre autres merveilles- "le bonheur", cette "idée neuve en Europe", qu'est-ce qui a foiré, pour qu'on en soit arrivé là, aujourd'hui, deux siècles après ?

                Et 130 ans après que la République idéologique, héritière évidemment directe de ces immortels principes, soit installée ? Et disposant, bien entendu, de tous les pouvoirs, pour appliquer ces fameux principes édictés par la Révolution libératrice et émancipatrice, principes parfaits nous assurait-on, puisque basés sur la Raison ?

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    Florence Aubenas décrit une réalité.
    Mais comment une telle réalité est-elle encore possible,
     si longtemps après qu'on ait edicté, puis appliqué, des principes aussi grandioses et aussi immortels que ceux de 89 ?....
    Tu jugeras de l'arbre à ses fruits:
    Soit la situation actuelle est le fruit -pourri- de l'arbre, et donc l'arbre est mauvais;
    soit l'arbre -les principes- est impuissant à changer les choses, mais alors que valent ces principes ?......

                C'est au nom de la perfection de ces principes que les révolutionnaires ont d'ailleurs justifié leur(s) incessante(s) monstruosité(s): "Une nation ne se régénère que sur un tas de cadavres"expliquait doctement Saint Just. A qui Carrier faisait écho: "  "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé".

                Régénérer: il est là la maître mot des révolutionnaires. Or, deux siècles après, et 130 ans après, sommes-nous dans un état de choses à ce point "régénéré"? Nageons-nous dans le bonheur ? Il semblerait que non... Du moins si on lit Florence Aubenas....

                Mais, pourquoi ? Puisque les principes étaient parfaits, et qu'on les a appliqués pendant 130 ans ?

                Maurras a passé sa vie a démontrerla Monarchie. Bernanos lui a, d'ailleurs, reproché de s'en tenir assez exclusivement à des démonstrations... Et si, aujourd'hui, on se passait un peu, de temps en temps, de démonstrations, pour, tout simplement, constater les réalités; et, les ayant constatées, demander des comptes aux tenants du merveilleux système ?

                Quand on voit comment il a vieilli, terriblement vieilli, et surtout terriblement mal vieilli. Et quand on voit comment il n'a, tout simplement, pas tenu ses promesses. Pour cela, pas besoin de démonstrations: les accusations sont portées, non par nous, et non d'une façon idéologique, mais par toutes ces personnes qui, d'Emmaüs à Florence Aubenas dressent le tableau de la situation parfois apocalyptique dans laquelle se débat une partie non négligeable de la population.

                 Oui, comment cela est-il possible, quand on se réfère aux promesses des origines ?.....

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    Comment vit-on en France, aujourd' hui, quand on a un revenu inférieur au Smic - voire pas de revenu du tout ? Pour le savoir, Florence Aubenas quitte temporairement sa famille, ses amis et son emploi de grand reporter au Nouvel Observateur pour vivre pendant six mois dans la France de tout en bas. Embauchée d'abord comme femme de ménage dans une ville de province, cumulant les contrats précaires, elle plonge dans un autre monde. Un monde où le travail est rare et les nuits brèves, l'exploitation maximale et la solidarité active. Où les lieux de rencontre sont le Pôle emploi et l'hypermarché local. Entre colère et résignation, chacun lutte pour sa survie.
    Régénérée, la France où ça se passe, "ça" ?.....

    220 pages 18 euros

  • Un Système sans sa police, une police contre le gouvernement et ses propres syndicats : avis de tempête sur le Pays léga

     

    Mur-bleu gds.jpgComme le dit justement Frédéric Rouvillois, dans sa tribune de Figarovox du 31 octobre : « Comparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes... »  

    Certes, le malaise dure depuis longtemps : on se contentera de ne remonter qu'à la voiture incendiée le 18 mai à Paris, avec deux agents à l'intérieur, et au CRS brûlé par un cocktail Molotov le 15 septembre, toujours à Paris, un de ses collègues, blessé à la tête, étant évacué par hélicoptère. Des violences alarmantes qui, ajoutées à une multitude d'autres, ont suscité un immense ras-le-bol chez les policiers, mais qui n'ont d'abord attiré comme réponses officielles que le mot de « sauvageons », scandaleusement employé par Bernard Cazeneuve alors qu'il fallait évidemment parler d'assassins, parfaitement conscients, parfaitement organisés, et sachant pertinemment ce qu'ils voulaient ; puis la non moins scandaleuse insinuation de Jean-Christophe Cambadélis - patron d'un PS où les condamnés et mis en examen ne se comptent même plus... - voyant dans la colère des policier « la patte du Front national ». Deux maladresses de taille qui ont au moins autant contribué que les faits eux-mêmes à l'explosion de colère policière, n'en doutons pas. 

    Résultat : aujourd'hui, le pouvoir politique est plus qu'interpellé, contesté, par ceux-là même dont le rôle normal est de faire respecter son autorité.  

    On s'attendrait à ce que ce semble-pouvoir change d'attitude : eh bien, non ! Aux policiers qui manifestent, que dit-on ? On les convoque devant l'IGPN ! 80.000 peines décidées par la Justice ne sont pas exécutées, les trafics de drogue - entre autres - explosent, et rapportent 90.000 euros par jour, pour ne prendre que ces deux exemples, et qu'est-ce qui est le plus urgent à faire pour notre pauvre semble-gouvernement ? Traduire devant l'IGPN - sorte de moderne Inquisition anti-flic - les policiers qui dénoncent le pourrissement de la situation sans se lasser, bien au contraire, puisque leur mouvement dure, s'amplifie et s'enracine. 

    Une suggestion : pourquoi ne pas envoyer les gens de l'IGPN faire un stage d'un mois ou deux sur le terrain ? Par exemple dans une des cités de ces 1.500 zones de non-droit officiellement reconnues en France (il y en a, en fait, bien plus). Eux qui travaillent bien douillettement planqués dans d'assez confortables locaux, chauffés l'hiver, climatisés l'été, pourraient ainsi montrer aux pauvres bouseux qui, eux, se tapent le terrain du 1er janvier au 31 décembre comment on fait pour éviter les soi-disant « bavures », lorsqu'on est tombé dans un traquenard à un ou deux contre cinquante ou cent, jetant des cocktails Molotov...  

    Si l'IGPN devait n'être qu'une institution qui entrave, de fait, le travail de la police, favorisant, de fait, la délinquance, alors il faudrait envisager sa suppression, et sa refondation sur d'autres bases. Car son action, dans la situation présente (sanctionner des policiers qui n'ont rien fait de mal) ce n'est rien moins que porter un coup de poignard dans le dos à une police et des forces de l'ordre déjà en état d'infériorité sur le terrain face à la superposition de la délinquance et du terrorisme, l'une et l'autre surarmées. 

    La vérité est qu'un régime, quel qu'il soit, ne peut vivre « sans », et encore moins « contre », sa police : si l'on n'a pas confiance dans les policiers, et qu'on leur préfère les délinquants, qu'on les désarme et qu'on les révoque. Sinon, il n'y a que trois choses à faire, et d'urgence : 

    qu'on leur donne vraiment les moyens matériels d'agir, et non une aumône de 250 millions : il ne s'agit plus de maintenir l'ordre, mais de faire face à de véritables et multiples guerillas, qu'elles soient idéologiques (casseurs d'extrême-gauche, « no borders »...) ou simplement délinquantes; 
     
    qu'on reconnaisse ce qui est devenu plus qu'une exigence, une nécessité : la « présomption de légitime défense »
     
    qu'on cesse immédiatement toute poursuite contre tout policier qui n'a commis qu'un crime : alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur l'explosion inédite de la violence, partout dans le pays. 

    Sinon, dans cette pétaudière que devient notre malheureux pays, par la faute du Système, le dit Système a du souci à se faire... Il n’y a pas lieu de le plaindre, lui. 

     
    A lire aussi dans Lafautearousseau 
     

    Graffitis terroristes à la Sorbonne ? Ecrits par les enfants d'un Système né dans la Terreur...

     

  • François Bayrou récupéré par le Système...

              Il était sympathique au début de la campagne, François Bayrou: sa posture et sa position représentaient en effet l'espoir de quelque chose de nouveau, dans un monde politique très conformiste, voire sclérosé dans son opposition répétitive, lassante et finalement assez stérile entre deux blocs antagonistes, toujours les mêmes; chacun répétant presqu'inlassablement les mêmes choses, excluant à priori tout ce qui n'était pas lui, rejetant d'avance dans les ténèbres extérieures toute personne ou toute idée proposée par "les autres"...: de ce "jeu" politique là, François Bayrou s'est démarqué nettement et, en le critiquant vertement, il a trouvé un écho véritable dans l'opinion; il s'est attiré la sympathie de bon nombre de nos concitoyens; il a porté pendant quelques semaines un projet qui semblait à même de dépasser ce clivage stérile des partis et de proposer à un plus grand nombre de citoyens des objectifs fédérateurs en dehors du sempiternel affrontement "bloc conte bloc"....

              Ce faisant, il rencontrait, en même temps qu'il lui donnait des arguments, une part non négligeable de l'opinion qui, depuis quelque temps, se méfiait et se détournait de la classe politique. Oui mais voilà: nous sommes dans un système donné et, comme nous l'avons dit souvent, ce ne sont pas (ou pas forcément...) les hommes ou les femmes qui sont sont mauvais, c'est le système qui les empêche de donner leur pleine mesure et qui les stérilise. Ainsi en fut-il de François Bayrou: son parcours, commença dans le sillage et le souvenir volontiers évoqué d'Henri IV, autre béarnais, autre rassembleur fameux; Bayrou souhaitait lui aussi rassembler, et guider vers les sommets. Noble ambition, et fort sympathique; mais n'est pas Henri IV qui veut; il ne suffit pas de vouloir, il faut aussi pouvoir; et c'est là que les chaînes politiques du système auquel appartient Bayrou -et qu'il n'a pas remis en cause-  le retinrent et le ramenèrent violemment au sol, d'où il avait tenté de s'extraire; autour des maisons qu'ils protègent, on voit ainsi parfois de grands chiens de garde, attachés à des chaînes assez longues, qui semblent prendre leur envol et se ruer sur quelqu'un qui passe à proximité; à peine ont-ils fait quelques mètres, la chaine brise net leur élan...!

              Ainsi en fut-il pour François Bayrou, qui commença sous les auspices d'Henri IV, mais finit assez piteusement comme Iznogoud, le héros de bande dessinée qui "voulait être calife à la place du calife": ce qui au début représentait vraiment quelque chose de positif fut peu à peu absorbé et comme recouvert par les intérêts de groupe et de parti, puis par les intérêts personnels tout courts; on passa des grandes visions et des grands projets aux querelles personnelles de préséance, les rancoeurs et les inimitiés refirent surface: bref, très vite le système récupéra et "recycla" (qu'on nous pardonne l'image...) celui qui avait eu l'audace de vouloir faire autre chose, de vouloir être différent, et qui finit tellement semblable à ce qu'il dénonçait la veille, tellement conforme à la pratique habituelle de l'intérêt partisan avant l'intérêt général. Sic transit...mais quelle tristesse tout de même, quelle dérision ! c'est une leçon à méditer....

  • Changer de système. Tout simplement !....

                Cela peut paraître paradoxal de prime abord, mais nous souffrons à la fois d'un excès de libéralisme et d'un excès de socialisme. C'est pourquoi il faut changer de Système.

                C'est ce que pense Christophe Geffroy -à qui nous avons fait écho plus d'une fois...- dans son très interéssant éditorial du mois de mars dans La Nef ( http://www.lanef.net/t_article/changer-de-systeme-geffroy-christophe.asp )

                Et de citer Benoît XVI, qui nous exhorte à changer nos comportements....

                On ne peut que considérer les écrits de Christophe Geffroy avec intérêt et sympathie. Dans l'ordre du politique,qui est le nôtre, notre rôle est de proposer l'instauration -ou la ré-instauration, comme on voudra...- d'un pouvoir fort, capable de s'opposer aux forces de l'Argent.

               L'Argent, le capital, qui a été, de fait, libéré par la Révolution, elle qui a abattu le pouvoir du Sang, basé sur la Tradition, l'Histoire, la Spiritualité, et qui -venu du fond des âges, ce dont il tirait sa légitimité et sa force-, pouvait s'opposer à la toute-puissance de l'Or, que plus rien ne s'arrête aujourd'hui....

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    Changer de système

    Editorial, Geffroy Christophe, La Nef n°213 de mars 2010

     

                 Sommes-nous sortis de la crise financière de septembre 2008 ? Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, non seulement ne le pense pas, mais craint fort que les mêmes causes produiront à l’avenir les mêmes effets. Il l’explique dans un livre roboratif à contre-courant de la pensée dominante (1). Il estime en effet que nous n’avons pas pris la juste mesure de cette crise, car rien de fondamental n’a été corrigé, ni notre « cupidité » remise en cause un seul instant. À ceux qui ne voient que la dimension financière, il oppose la faillite d’un système conjuguée à une grave crise morale.

     

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    Joseph Stiglitz

                Comment ne pas voir ici le parallèle avec l’exhortation de Benoît XVI nous pressant « à adopter de nouveaux styles de vie » à l’opposé du consumérisme actuel (2) ? Le système dénoncé par Stiglitz est celui du libéralisme économique pur et dur qui affirme que le libre marché est en toutes circonstances le meilleur régulateur possible, qui pousse aux déréglementations, à la libre circulation des capitaux… et qui conduit finalement à l’obsession du court terme en vue d’une rentabilité financière maximum.



                Cette logique libérale pousse à la financiarisation de l’économie, c’est-à-dire que les activités financières occupent une part croissante dans l’économie et dans les grandes entreprises. Beaucoup d’entre elles, notamment ce que l’on nomme les multinationales, ne se caractérisent plus par un savoir-faire technique, mais sont devenues d’immenses groupes hétéroclites mus essentiellement par un souci de retour financier à court terme sur investissement. Une branche est achetée ou vendue en fonction de sa rentabilité. Ce n’est plus une logique industrielle et encore moins humaine ou nationale, c’est une logique financière de profit maximum qui ne recule devant aucune délocalisation.

     

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                 Beaucoup de chrétiens craignent cette critique virulente du néo-libéralisme, car ils pensent que ce système est un moindre mal face à la seule alternative qu’ils envisagent, le socialisme, qui n’a que trop montré ses échecs et dont nous supportons encore les effets – le poids de la bureaucratie et des interventions intempestives de l’État dans des prérogatives qui ne sont pas les siennes (alors qu’il ne remplit plus ou mal celles, régaliennes, qui le justifient). Eh ! oui, c’est bien l’un des paradoxes et des difficultés de l’heure de souffrir à la fois d’un excès de libéralisme et de socialisme – dont on ne dira jamais assez qu’ils sont frères ennemis, « frères » signifiant qu’ils puisent aux mêmes sources philosophiques en réduisant l’homme à un vulgaire homo economicus.

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                 Les catholiques, néanmoins, ne devraient pas être surpris par cette analyse, car j’ose dire qu’elle est celle de la doctrine sociale de l’Église pour qui se donne la peine de lire les textes sans lunettes idéologiques : Caritas in veritate (2009), la magistrale encyclique sociale de Benoît XVI, va très précisément dans ce sens. Mais pour le comprendre, il faut bien saisir une distinction rarement faite : le capitalisme financier qui nous gouverne – auquel peu de monde tient vraiment, sauf la toute petite minorité qui en profite – n’est pas la même chose que le principe de la liberté d’initiative – à laquelle nous sommes fondamentalement attachés (3). Ce qui caractérise le capitalisme financier, c’est l’inégale répartition du pouvoir dans l’entreprise – juridiquement des sociétés anonymes (SA) –, seuls les capitalistes ayant le pouvoir de décisions : or, ces capitalistes – les porteurs de parts de ces SA – sont le plus souvent totalement étrangers à la société dont ils sont actionnaires ; la seule chose qui les intéresse est donc le rendement de leur investissement, d’où l’obsession de la rentabilité de ces grandes multinationales qui se financent sur les places boursières (4).

     

     

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                Que l’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas le néo-libéralisme qui défend la libre entreprise à taille humaine – c’est-à-dire la PME familiale ; au contraire, sa folle logique pousse à la concentration des entreprises, à la constitution de groupes multinationaux toujours plus puissants au détriment du tissu des PME qui n’ont pas les moyens de résister à la concurrence déloyale des fabrications délocalisées dans les pays à main-d’œuvre bon marché et peu soucieux d’écologie.  

     

                Depuis l’hégémonie du néo-libéralisme à la suite de la chute du mur de Berlin, un autre phénomène ne cesse d’inquiéter : celui de la croissance des inégalités des salaires. Ceux-ci ont beau grimper en moyenne, le salaire médian, lui, stagne ; autrement dit, seul le groupe des hauts revenus profite de cette croissance (5). Cette paupérisation des classes moyennes est au demeurant à l’origine de la crise des subprimes aux États-Unis.

     

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                 Cette crise financière a-t-elle ébranlé le leadership américain ? L’économiste Jacques Sapir estime que le tournant s’est produit en réalité lors de la crise de 1997-1999. Celle-ci, écrit-il, « montre que les États-Unis et les institutions financières internationales qu’ils contrôlent directement ou indirectement sont incapables de maîtriser l’univers financier qu’ils ont créé » (6). Sapir en arrive ainsi à montrer que le « siècle américain » a avorté à ce moment-là, mais que, ce faisant, la voie s’est ouverte pour un « retour des nations ». Les événements de 2008 lui donnent raison, mais c’est un autre sujet sur lequel nous aurons à revenir.


    (1) Le triomphe de la cupidité, de Joseph E. Stiglitz, Les liens qui libèrent, 2010, 474 pages, 23 e.
    (2) Encyclique Caritas in veritate, n. 52.
    (3) Sur cet aspect, cf. Jacques Sapir, Les trous noirs de la science économique. Essai sur l’impossibilité de penser le temps et l’argent, 2000, rééd. Seuil « Points Économie », 2003.
    (4) Cet aspect est évoqué par Benoît XVI dans Caritas in veritate, n. 40.
    (5) Jacques Sapir, Le nouveau XXIe siècle. Du siècle « américain » au retour des nations, Seuil, 2008, p. 22-23.
    (6) Ibid., p. 79.  

  • Séguin, archétype des désanchantés du Système ?.....

                Un "semble État", disait Boutang. La chose publique, caricaturée et dénaturée en république idéologique (en démocratie idéologique) est en effet devenue comme un spectacle, confirme Zemmour, notamment dans sa dernière phrase: le spectacle continue !

                Voilà ce qu' "ils" en ont fait, de la chose publique. Et c'est pour cela que Séguin était déçu. Déçu ou, plus justement encore, désanchanté; Zemmour employant, pour sa part, le mot de "désespoir" et, pour ceux de la classe politique qui -lors des obsèques- ont senti cela, plus ou moins confusément, et dont le degré de sincérité peut varier beaucoup, celui de "remords".

                Tout à fait d'accord avec Zemmour: l'enterrement de Séguin n'était pas seulement l'enterrement de Séguin. Ou, dit d'une autre façon, en enterrant Séguin, c'est aussi la foi, l'espoir, les illusions de la nouvelle religion -déjà ancienne, maintenant- qu'on enterrait. Une nouvelle religion qui a vieilli, beaucoup vieilli, et surtout terriblement mal vieilli; qui n'a pas tenu ses promesses; et qui ne tient plus que par habitude, par la force d'inertie. Et qui est finalement devenue à son tour, maintenant, le nouvel ancien régime...

                Séguin était désanchanté de s'être rendu compte qu'on avait fait tout ça pour ça...

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  • Un populisme lassé du système 

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    Que cela plaise ou pas, le Front National est un parti politique inscrit dans le régime républicain, certains diront dans le « système ». Qu’il ait été ou non sciemment utilisé à partir des années Mitterrand pour diviser la droite puis servir de repoussoir est possible. M. Onfray le pense qui dénonce « cette étrange perversion qui consiste [notamment à gauche] à nourrir le monstre Le Pen qu’on prétend combattre » (Le Figaro, 23 avril). De fait, même si on est loin dans cet entre deux tours du déchaînement de haine et de violence de 2002, même si quelques fissures sont apparues dans ledit « système », s’affiche sans vergogne la connivence anti-Le Pen de la très grande majorité des journalistes et des politiciens, avec en amont leurs soutiens financiers plus ou moins avoués, et en aval leurs petits camarades censés représenter le monde socio-culturel.

     

    Pourtant, on ne peut nier que le Front National représente aussi quelque chose de plus profond : la France des petits et des oubliés ; ni urbaine, ni nantie, ni… d’origine immigrée, une France des pauvres qui existe bel et bien (il suffit de regarder les images télévisées) et qui croît au fil des mois. Aucun point commun entre cette France-là  et un système dont elle est la première victime. Rien de plus explicite qu’une carte de géographie : celle du premier tour fait apparaître une fracture entre ceux que M. Zemmour nomme « les vainqueurs et les vaincus de la mondialisation » (RTL, 25). Dans ces conditions, et même si la formule paraît discutable, on peut voir dans l’affrontement du second tour « un vote de classe ». M. Slama va plus loin : « La lutte des classes ressurgit politiquement à la faveur d'un duel de second tour qui va opposer le libéral Emmanuel Macron à la souverainiste Marine Le Pen. » (Figaro, 24).

     

    Il est probable, mais rien n’est certain, que M. Macron va l’emporter. Cela ne signifie nullement que le parti de la France des profondeurs soit vaincu, voire éliminé. Bien au contraire. Mieux vaut sans doute pour le Front National capitaliser afin de mieux rebondir dès les élections législatives. De toute façon, l’intérêt pour le pays d’un parti comme le F.N., c’est d’abord que celui-ci permet, malgré ses erreurs et maladresses, d’imposer dans le débat public des thèmes capitaux, comme celui de l’immigration. Cependant, et c’est frustrant, la présente élection n’a pas fait la part belle aux angoissantes questions de civilisation. Les onze candidats du premier tour s’en sont ainsi tenus pour l’essentiel, quand ils ne se contentaient pas des imprécations et incantations habituelles en pareil cas, à des propositions de prétendue bonne gestion : on pouvait penser qu’il s’agissait d’élire un secrétaire d’Etat, au mieux un Premier ministre - fonctions hautement respectables, mais fonctions gestionnaires. Certes, pour le second tour, Mme Le Pen (par exemple dans son discours de Nice) et M. Macron (par exemple dans son déplacement à Sarcelles) semblent se chercher sur leurs conceptions de la France. Mais cela semble plutôt être chez l’un et l’autre purement tactique, tant l’approche de l’élection renvoie forcément chacun à ses fondamentaux politiciens. Peut-être en ira-t-il différemment à l’occasion du débat de mercredi.

     

    Un parti politique peut-il, pourra-t-il, porter la nouvelle réforme, mieux la révolution intellectuelle et morale dont ce pays a besoin ? On peut tout à la fois l’espérer et en douter. Sans doute faudra-t-il d’abord que se manifeste, selon l’heureuse formule déjà employée dans ce blog, « un populisme lassé du Système ». 

  • En marche pour sauver le Système ?

     

    En deux mots.jpgNous serions sacrément incohérents si nous pleurions sur le coup de balai exterminateur qui vient d'être promptement donné dans la fourmilière politicienne, les députés sortis, les caciques et les vieux profiteurs renvoyés, le concept même de parti contesté, la présidence normale abolie, etc.

    Sera-ce seulement au profit d'un nouveau parti, d'une jeune caste aux dents encore plus longues que celle de ses prédécesseurs repus, d'une nouvelle « élite » mondialisée, anglicisée, encore plus proche que l'autre du monde de l'Argent ? Au fond, le Système n'avait-il plus d'autre ressource que de sacrifier ses anciens pour se sauver ?

    Dans tous les cas de figure, ce qui vient de se passer - le « coup » Macron - signe l'épuisement du régime bien plus que sa résurrection.

    Macron ou un autre quelconque ne réussira pas à grand-chose s'il ne s'agit ni de sauver le Pays de son déclin, ni son identité en péril, mais seulement le Système, sa caste dirigeante, son idéologie et la mise en œuvre de cette dernière.

    S'il ne s'agit que de cela, quelle que soit la force persistante des Institutions de la Ve République, il y a de fortes chances pour que Macron et ses amis soient assez rapidement et assez durement rejetés.

    Sans-doute est-il en train de monter dans le Pays - Patrick Buisson l'a montré - une aspiration insistante à des changements d'une tout autre nature et profondeur.

    Contredisant tous les dogmes de la démocratie française, c'est à un homme - non â un parti, non â une idéologie - que les Français ont remis le pouvoir.

    Un homme, c'est â quoi les peuples ont toujours cru, se sont toujours confiés pour être gouvernés. A fortiori, lorsqu’au-delà de l’homme, une lignée, une dynastie instaure une légitimité.

    Alors, au delà de Macron, en marche pour une monarchie en bonne et due forme ? 

  • Oui le Système est en mode défensif !

     

    La note d'Amaury Grandgil, reprise de Causeur, que nous avons publiée hier, à propos des conditions d'évacuation de l'église Sainte Rita à Paris, n'avait pas pour objet, nous semble-t-il, d'entrer dans des querelles religieuses qui ne sont pas de notre ressort. Pas davantage d'envisager l'affaire Sainte Rita sous son angle judiciaire. Deux remarques cependant : comme à beaucoup, il nous semble en premier lieu que les forces de l'ordre devraient avoir aujourd'hui des impératifs quasi exclusifs d'une autre urgence et d'une autre importance que l'évacuation - très contestée - précipitée et violente, d'une église ou d'une chapelle catholique, quel que soit son statut. Deuxième remarque : de tous temps, l'AF, avec en son sein des croyants et des incroyants, a défendu l'héritage catholique lorsqu'il était menacé. Et ce, d'ailleurs, en évitant toute confessionnalisation. C'est sans-doute ce qu'ont voulu faire les étudiants d'A.F. qui ont pris part à la défense de l'église Sainte Rita.  

    A ce propos, nous avons reçu de Philippe Lallement [Papy, dans les commentaires de Lafautearousseau], les réflexions suivantes qui nous ont intéressés et qui, sans-doute, intéresseront aussi nos lecteurs. LFAR 

     

    Oui le Système est en mode défensif !

    Les remarques de Philippe Lallement 

    1. Une preuve de plus de la décomposition du Système. L'oligarchie chevauche un cheval mort !

    2. Clin d'oeil de l'histoire... comme les premiers étudiants d'AF en 1906 lors des Inventaires, la nouvelle génération remonte en ligne plus de 110 ans après.

    3. Oui contre le pire et contres les pires, il est temps pour les nouveaux maurrassiens de mettre à l'eau « l'arche franco-catholique »*. Les grandes manifestations de la Manif pour Tous ont montré la direction à prendre.

    J'espère qu'a l'occasion du camp MRDS** de cet été - à l'esprit très constructif - les jeunes cadres de la nouvelle génération de maurrassiens intégreront « l'arche franco-catholique » dans leur réflexion stratégique. Et si oui, alors je leur conseille de faire retour sur leurs maîtres, un peu délaissés, que furent Gustave Thibon et Pierre Debray.

    4. Remarque : oui le Système est en mode défensif; oui l'AF est en mode conquête. Très révélateur !

    5. Et encore bravo au site LFAR d'alimenter quotidiennement ces nouveaux militants en arguments intellectuels et culturels.

    *  Ces expressions sont de Charles Maurras, dans sa très célèbre lettre de 1951 à Pierre Boutang.

    ** Camp Maxime Real Del Sarte