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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 19 juin

    Les transports postaux, aujourd'hui

     

     

    1464 : Par l'Édit de Luxies, Louis XI institue les Postes royales 

     

    Par l'Édit de Luxies, (en Picardie, qui s'appelle aujourd'hui Lucheux), Louis XI institue les Relais de poste, aux origines directes de la Poste, aujourd'hui...

    Le roi prescrit que les Relais de postes seront établis de 4 lieues en 4 lieues (une "lieue de Poste" = 3.898 mètres) et tenues par des maîtres tenant les chevaux courants pour le service du roi.

    Louis XI fixa à 234 le nombre de "chevaucheurs". 

     
    LOUIS XI POSTE.jpg
     
    Timbre commémoratif de Louis XI, Créateur de la Poste d'État (ci dessous) et Journée du Timbre (ci dessus) consacrée au "Créateur de la Poste du Roi par relais" 
     
    louis XI 1.jpg
     

    L'Édit de Luxies comprenait vingt six articles; en voici le début :  

     

    Institution et établissement que le roi notre sire veut et ordonne, être faits de certains coureurs et porteurs de ses dépêches en tous les lieux de son royaume, pays et terres de son obéissance, pour la commodité de ses affaires et diligence de son service et de ses dites affaires.

    Le dit seigneur et roi ayant mis en délibération avec les seigneurs de son conseil, qu'il était moult nécessaire et important à ses affaires et à son Etat, de savoir diligemment nouvelles de tous côtés, et y faire, quand bon lui semblera, savoir des siennes, d'instituer et d'établir dans toutes les villes, bourgs et bourgades, et les lieux que besoin sera jugé plus commode, un nombre de chevaux, courant de traite en traite, par le moyen desquels ses commandements puissent être promptement exécutés, et qu'il puisse avoir nouvelles de ses voisins quand il voudra, veut et ordonne ce qui suit :

    Art. 1er - Que sa volonté et plaisir est que, dès à présent et dorénavant, il soit mis et établi spécialement sur les grand chemins de son dit royaume, de quatre en quatre lieues, personnes féables et qui feront serment de bien et loyaument servir le roi, pour tenir et entretenir quatre ou cinq chevaux de légère taille, bien enharnachés et propres à tenir le galop durant le chemin de leur traite, lequel nombre se pourra augmenter s'il est besoin.

    Art II - Que l'officier chargé de l'établissement et générale observation de ladite institution, prenne le titre de Conseiller grand-mestre des coureurs de France.

    Art III - Et les autres personnes qui seront ainsi par lui établies de traite en traite, seront appelées Mestres tenant les chevaux courants pour le service du roy .

    Fait et donné à Luxies, près Doullens, le XIXème jour de juin, l'an de salut 1464.

    LOUIS

    Par le roy en son conseil,
    DELALOIERE

     

    relais de poste de pierre ecrite.jpg
     
    Relais de poste à Pierre Écrite, dans le Morvan. Sur l'ancienne route allant de Saulieu à Lyon par Autun, en son point culminant (598 mètres), ce relais de poste a été créé en 1780 et exploité jusqu'en 1851.
     
     

    Par la suite, on ne cessera, évidemment, de moderniser cet outil. Sous Richelieu, en particulier, l’intendant des Postes publie le 16 octobre 1627 un règlement par lequel "tout destinataire de lettres et de paquets doit payer sans contestation ni réplique les sommes que les agents de l’intendance leur réclament pour port desdits envois" : la taxation du courrier devient donc régulée par l’État...

    Une instruction, datée du mois d’août de l’année 1653 avertit le public :

    "On fait sçavoir à tous ceux qui voudront escrire d’un quartier de Paris en un autre, que leurs lettres, billets ou mémoires seront fidellement portés et diligemment rendus à leur adresse, et qu’ils en auront promptement réponse, pourvu que, lorsqu’ils écriront, ils mettent avec leurs lettres, un billet qui portera port payé, parce que l’on ne prendra point d’argent, lequel billet sera attaché à ladite lettre ou mis autour de la lettre ou passé dans la lettre, ou en telle autre manière qu’ils trouveront à propos, de telle sorte néanmoins que le commis le puisse voir et oster aysément.

     

    Pour en savoir plus :

    http://www.ladressemuseedelaposte.fr/La-Poste-en-quelques-dates

     

    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "À Royaume nouveau, "outils" nouveaux : la Poste" 

     

     

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    1623 : Naissance de Blaise Pascal

     

    BLAISE PASCAL.jpg

    "Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu'on eût vu depuis l'antiquité; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement; qui, à vingt-trois ans démontrera les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne physique; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s'aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion; qui, depuis ce moment jusqu'à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort, enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l'homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal"

    (Chateaubriand, Génie du christianisme, troisième partie, II, 6) 

     

    Dans la masse des choses que l'on pourrait évoquer à son propos, qu'il s'agisse de Lettres ou de Sciences : l'ancêtre de la machine à calculer, le premier système mécanique qui permet d'effectuer additions et soustractions avec report automatique des dizaines : cette machine est plus connue sous le nom de la Pascaline.

    PASCAL 1.gif

               

    En 1639, Étienne Pascal - son père- avait été nommé surintendant de la généralité de Rouen, et il passait beaucoup de temps à additionner des colonnes de chiffres, à l'aide de jetons. Son fils l'aidait dans ces travaux comptables et il a imaginé cet ingénieux système pour compter plus vite.

    Les roues dentées qui la constituent comportent 10 positions (de 0 à 9). À chaque fois qu'une roue passe de la position 9 à la position 0, la roue immédiatement à sa gauche, avance d'une position.

    Cette machine a été fabriquée dans de nombreux modèles, en différents matériaux : cuivre, ébène, ivoire. Elle coûtait 100 livres (un prix très élevé pour l'époque).

    PASCAL 2.gif

    Si on désire voir des exemplaires de la Pascaline, il faut se rendre au Conservatoire national des Arts et Métiers à Paris : voir l'Éphéméride du 29 mai...

     

    http://www.alalettre.com/pascal-bio.php

     

     

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    1767 : Jean Chastel tue "la bête du Gévaudan"...

     

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    http://www.musee-bete-gevaudan.com/histoire-de-la-bete-du-gevauda

     

     

     

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    1840 : Mort de Pierre-Joseph Redouté

     

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    Surnommé "le Raphaël des fleurs", ce peintre wallon de grand talent, né à Bruxelles et mort à Paris fut professeur de dessin de Marie-Antoinette, de Joséphine de Beauharnais, de la duchesse de Berry et de Madame Adélaïde, soeur du roi Louis-Philippe, de la reine Amélie et ses filles Marie-Christine et Louise-Marie (future épouse de Léopold 1er, roi des Belges)...

    Sa réputation lui vient d'aquarelles représentant des fleurs ou des plantes diverses, où il allie une précision scientifique à un grand raffinement des tons.

    Il a collaboré avec les plus grands botanistes et a notamment illustré la Flore antique de Desfontaines, la Flore de Navarre de Bonpland, les Plantes rares du jardin de Cels. Avec le peintre Van Spaendonck, il a collaboré au Recueil des vélins du Muséum d'histoire naturelle. Il a aussi participé à une centaine d'ouvrages, dont une Monographie des roses, qu'il publia lui-même et La Famille des liliacées.


    Le Muséum d'histoire naturelle de Paris (il avait été nommé "Maître de dessin au Museum d'Histoire Naturelle" en 1824) conserve plus de 6.000 aquarelles de lui...

     

    www.meublepeint.com/pierre-joseph-redoute.htm

     

     À Saint Hubert, en Belgique, se trouve le très intéressant Musée Redouté.

     

     

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    1867 : Exécution de l'Empereur Maximilien au Mexique (à Queretaro)

     

    Si cet épisode tragique marque la fin, pour Maximilien, elle marque aussi le commencement de la fin pour le Second Empire et pour Napoléon III, dont le prestige est déf

  • Société & Religion • La cyber-radicalisation des « revert muslimah » Du mariage halal au mariage avec Daech

     

    Par Albane de Saint Germain

    Maria, une jeune anglaise ex-chrétienne s'est mariée dans un milieu islamiste radical. Et ce n'est pas un cas isolé. Portrait de daechiennes. Une chronique publiée sur Causeur [21.10] qui n'égaiera pas notre week-end mais l'éclairera ... Une chronique très factuelle qui dépeint une très grave et finalement très triste réalité. Celle de nos sociétés sans repères, sans racines, sans fierté .... Nous avons aimé et avons été intéressés.  LFAR

     

    AAEAAQAAAAAAAAdUAAAAJDFjMWI5NTJjLWI0NTYtNDczMS1hMTgwLWZhNWE0ZTUxMTBhNA.jpgÀ lire son compte Twitter rose bonbon, Maria, une jeune anglaise née en 1995, possède tous les atouts d’une future mère poule : quand elle ne tient pas des propos lénifiants sur le mariage – « l’amour est inconditionnel », « mon mari est si mignon », elle réfléchit au prénom qu’elle donnera à son premier enfant et s’extasie sur des photographies de crépuscules dans des palmeraies. « La création d’Allah est belle », pérore t-elle dans un anglais mâtiné d’arabe.

    La jeune fille est une « revert muslimah » : chrétienne convertie depuis peu à l’Islam, elle considère toutefois qu’elle a toujours été musulmane. Mariée à un musulman pas très modéré, elle répète à l’envi que c’est grâce à l’Islam – qui est beau et parfait – qu’elle est passée de l’ombre à la lumière.

    Terrorisme et réseaux sociaux

    Les péripéties françaises du mois d’août sont l’occasion pour elle de s’insurger contre ces policiers qui, sur les plages de la Côte d’Azur, obligent les musulmanes en burkini à se déshabiller devant tout le monde. Il ne faut pas lui faire l’affront de ne pas comprendre que « c’est par amour pour son mari que l’épouse couvre son visage » : celles de ses « sœurs » qui la suivent sur twitter, des « revert muslimah » pour beaucoup, portent comme elle le hijab, si ce n’est la burqa, et elles n’en sont pas peu fières. « Les femmes musulmanes sont les diamants de l’Islam, et personne ne dévoile ses diamants aux étrangers » arguent-elles.

    L’on serait tenté de croire, à lire un peu trop vite ses propos souvent exaltés, que Maria n’est qu’une bigote parmi d’autres, qui aurait trouvé en l’Islam fondamentaliste une famille peut-être plus soudée que la sienne, et surtout l’identité dont elle avait besoin – elle qui vient d’un monde où la dépersonnalisation est de plus en plus forte, et où le vide spirituel est abyssal.

    Mais Maria ne se contente pas d’être radicale : elle ne se contente pas de chanter les louanges de la burqa et du hijab, ni de répéter que l’Islam est la plus belle religion qui soit – et peut-être la seule.

    Sa twittosphère – j’entends par là sa communauté de twitteurs – est à relents d’Al-Qaïda et d’Etat Islamique.

    Un djihadiste nommé… Jihad

    Ses twitteurs préférés ? Abdullah Al Noaimi, un ancien d’Al-Qaïda, et Jihad Matchmaker, un marieur de l’Etat islamique. Abdullah Al Noaimi est un barhreïni anciennement prisonnier à Guantanamo pour ses liens avec Al-Qaïda. Relâché en novembre 2005, il est rapatrié au Bahreïn et fait très vite partie des soixante-quatorze anciens prisonniers de Guantanamo alors cités par le Pentagone comme étant probablement engagés dans une activité terroriste ou militante. Il a ensuite été prisonnier en Arabie Saoudite et tient un compte twitter depuis sa libération. Maria s’y est abonnée en septembre 2016, et lit désormais les écrits de cet homme peu ordinaire qui, lorsque qu’il ne plaide pas pour la libération des prisonniers de Guantanamo – et notamment pour celle de Muhammad Rahim al Afghani -, se révèle très proche de l’Etat Islamique : militant, il relaie une photographie d’Issam Zahreddine, général de l’armée du gouvernement syrien, où l’on voit ce dernier, qu’Al Noaimi qualifie de « boucher de Poutine » poser devant des soldats mutilés de l’Etat islamique. Le message est clair : voici nos martyrs.

    Il faut dire que Maria suit très assidûment l’actualité syrienne, et pas n’importe laquelle : elle est abonnée au compte twitter d’un certain « Happy News », basé dans la « Syrie libre » – probablement à Alep. L’information est évidemment anti-Poutine et anti-Assad. L’Etat islamique n’est pas soutenu officiellement, mais l’on sait que la frontière entre rebelles anti-Assad et militants du Califat est parfois poreuse. Ce n’est pas « Happy News » qui dirait le contraire : à un twitteur qui lui explique qu’il condamne les « erreurs » de l’Etat Islamique tout en étant persuadé que l’organisation est  « Haqq » – un mot arabe qui signifie vérité -, il répond : « Je ne suis pas un supporteur de l’Etat Islamique, en fait je ne les aime pas et je n’aime pas leurs méthodes. Cependant, tu as raison, ils sont sur la bonne voie. C’est triste mais vrai. »

    Mariages halal

    Mais « Happy News » assure ses arrières. Il sait qu’il ne peut soutenir officiellement l’Etat islamique. Pourtant, si l’on remonte le temps à l’année précédente, l’on s’aperçoit qu’il officiait alors sous le pseudonyme de « Jihad Matchmaker » et avait alors pour mission d’arranger des mariages entre des militants anti-Assad et de jeunes musulmanes occidentales désirant partir en Syrie.

    « Soutenez Jihad Matchmaker, ce service est pour tous les moudjahids et les sœurs qui veulent faire des rencontres « halal » », écrivait le marieur djihadiste avant de donner quelques conseils aux futurs mariés :

    « L’alliance est un symbole de mariage pour les kouffars, ce n’est pas haram ». « Vous n’avez pas besoin d’être un soldat. Si vous ne pouvez pas vous battre nous avons aussi besoin de médecins, d’ingénieurs, etc. » précisait-il à l’attention des futurs maris soucieux de rejoindre la Syrie.

    Parmi les aspirants au mariage halal, beaucoup voulaient rejoindre la Syrie pour combattre dans les rangs de l’Etat islamique.  D’autres étaient déjà sur place, et leur vie de guerrier ne leur laissait guère le temps de trouver une femme : Jihad Matchmaker était là pour les y aider.  Le twitteur syrien – qui précisait toutefois que « Jihad Matchmaker est pour tous ceux qui veulent faire un mariage halal, pas uniquement pour l’Etat islamique » – était devenu une véritable agence matrimoniale au service – notamment – de l’Etat Islamique.

     

    C’est d’ailleurs en « surfant » sur le compte twitter anglophone de Jihad Matchmaker, que Yusra Hussein, une jeune bristolienne de quinze ans, s’était envolée vers la Syrie pour devenir l’épouse d’un djihadiste. Depuis, plus de nouvelles, au grand dam de sa famille.

    Les amies de Maria rêvent d’un mariage halal

    On ne sait si Maria, qui vit en Grande-Bretagne, a utilisé les services de cette étrange agence matrimoniale, qui a fermé ses « portes » il y a peu. Mais elle gravite dans un petit monde radical où il est devenu de style de porter le voile intégral et de rêver d’un mariage halal à la sauce Jihad Matchmaker.

    Aïcha, l’une de ses amies, qui la suit sur Twitter, est elle aussi britannique. Elle tient un blog où elle raconte sa vie de « revert muslimah » – elle vient d’une famille musulmane, pourtant. Mais trop modérée à ses yeux. Pour cette jeune fille, on ne plaisante pas avec l’Islam : faire sa prière cinq fois par jour et participer aux fêtes religieuses, cela n’est guère suffisant ; depuis qu’elle est « tombée » sur une vidéo YouTube expliquant en quoi les chansons de variétés qu’elle écoute durant son temps libre ne sont pas haram, elle a eu une révélation : elle a supprimé les 400 chansons que contenait son Ipod et s’est mise à entendre des « Allahu Akbar » durant son sommeil ; surtout, elle s’est mise à regarder Peace TV, une chaîne de télévision basée à Dubaï et aux Emirats-Arabes-Unis : elle s’est imbibée des flots de paroles de Zakir Naik, un imam salafiste indien qui prêche régulièrement sur la chaîne – dont il est le fondateur – et qui professe entre autres la suprématie de l’Islam, la diabolisation de la musique et de la danse, l’amputation des mains des voleurs, le droit pour les musulmans de battre leurs femmes et d’avoir des esclaves sexuelles, et la peine de mort pour les homosexuels. Zakir Naik aurait tort de s’arrêter en si bon chemin : il ajoute que les attentats du 11 septembre 2001 ont été « orchestrés par George W. Bush », qu’Ousama Ben Laden est un héros qui combat les ennemis de l’Islam et que « tous les musulmans doivent être terroristes ».

    Aïcha ne fait pas l’unanimité dans sa famille : elle est comparée aux « cousins du Bangladesh ».  Il faut dire qu’elle tient des propos peu amènes : « Puisse Allah détruire ce qui n’apporte rien d’autre au monde que le démon et la corruption », prie t-elle. Le mariage halal, pour elle, ce sera dans quatre ans, quand elle aura fini ses études. 

    Maéva, marieuse de l’Etat islamique

    Il n’est pas rare, dans le milieu de Maria et d’Aïcha, de voir de très-jeunes filles désirer se marier avec un soldat du Jihad, quitte à acquérir le statut très-glorifiant de « veuve de martyr » – « les veuves de martyr, vous valez très cher à nos yeux » assénait Jihad Matchmaker du temps de son activité.

    Nul n’est besoin, pour favoriser les rencontres, d’une cour assidue : il suffit, comme du temps de Jihad Matchmaker, d’un téléphone portable et d’une connexion internet pour mettre en relation de jeunes occidentales fascinées par le Jihad avec leurs futurs maris, ces « héros » de l’Etat Islamique qui se font pour l’occasion photographier avec leurs kalachnikovs.

    C’est ce qu’a fait Oum Zahra, alias Maéva, une jeune française de vingt-et-un an partie l’année dernière en Syrie pour faire office d’agence matrimoniale au service de l’Etat Islamique. Elle est aujourd’hui sous le contrôle de la police française.

    Que deviennent les mariées du Califat une fois arrivées en Syrie ?

    Jihad Matchmaker et Oum Zahra ne sont que des exemples parmi d’autres. Pour l’Etat Islamique, le mariage des guerriers est une question de survie : il faut permettre le repos du guerrier, d’abord, mais surtout assurer une descendance qui sera élevée dans l’idéologie du Califat, et qui pourra forger un peuple. Bref, il leur faut un Lebensborn façon islamiste. Inutile de dire à des jeunes filles telles que Maria ou Aïcha, qui rêvent surtout d’un mariage halal, d’une belle maison et d’un mari aimant, que c’est une vie de douleur qui les attend. Les marieurs de l’Etat islamique prennent grand soin de ne pas dévoiler la vérité.

    C’est une fois arrivées en Syrie que les mariées du Califat déchantent.  Elles qui fantasmaient sur le Coran ne voient plus que des armes ; elles qui voulaient une belle maison vivent dans des couveuses surveillées par des miliciennes ; et elles qui rêvaient d’un mari aimant se marieront avec des combattants uniquement occupés à tuer, à procréer – car il faut bien assurer l’avenir – et à s’offrir les services d’esclaves sexuelles achetées à bas coûts à des trafiquants de chair humaine.

    A tel point qu’il s’agit désormais pour l’Etat Islamique non plus tant d’attirer des femmes que de les empêcher de partir.   

    Albane de Saint Germain
    journaliste freelance

  • Francophonie canadienne. « UNE SOCIÉTÉ QUI NE FAIT PAS D’ENFANTS N’A PAS D’AVENIR ».

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    Un entre­tien avec Ilyès Zoua­ri sur le site ONFR+

    QUI :

    Pré­sident et co-fon­da­teur du Centre d’étude et de réflexion sur le monde fran­co­phone (CERMF), Ilyès Zoua­ri est un expert en démo­gra­phie et géolinguistique.

    LE CONTEXTE :

    Si la pra­tique du fran­çais pro­gresse glo­ba­le­ment dans le monde, elle recule dans cer­taines par­ties du monde comme au Cana­da hors Qué­bec, notam­ment en Onta­rio qui compte plus de 600 000 fran­co­phones.

    L’ENJEU :

    Pour conser­ver le dyna­misme du fran­çais, il faut agir sur deux fac­teurs croit cet expert : la concen­tra­tion de l’immigration sur les ter­ri­toires à majo­ri­té fran­co­phone et un chan­ge­ment de men­ta­li­té concer­nant la natalité.

    « Com­bien de locu­teurs fran­co­phones y a‑t-il à tra­vers le monde ?

    En pre­nant en compte les villes et ter­ri­toires où l’on peut vivre en fran­çais, la fran­co­pho­nie regroupe 524 mil­lions d’habitants, début 2021. C’est l’ensemble qui connaît la plus forte pro­gres­sion au monde avec 2,3 % de crois­sance par an, devant l’espace ara­bo­phone, en grande par­tie grâce au dyna­misme démo­gra­phique du conti­nent afri­cain. Mais on retrouve aus­si ce dyna­misme ailleurs dans le monde comme à Haï­ti, rede­ve­nu en 2020 le pays le plus peu­plé de la zone caraïbe, deux siècles après avoir per­du cette place au pro­fit de Cuba.

    Pour­quoi vos don­nées dif­fèrent-elles du chiffre de 300 mil­lions de fran­co­phones, avan­cé par l’Organisation inter­na­tio­nale de la Fran­co­pho­nie (OIF) ?

    Le chiffre de l’OIF ne concerne que les per­sonnes qui ont une maî­trise au moins assez bonne du fran­çais. En réa­li­té, cela amoin­drit consi­dé­ra­ble­ment l’importance réelle de fran­çais puisque dans les 33 pays fran­co­phones du monde, on a 524 mil­lions d’habitants qui, quelle que soit leur maî­trise de la langue, en ont une cer­taine connais­sance et l’utilisent au quo­ti­dien au contact de l’administration, de l’école, des médias…

    Existe-t-il des endroits insoup­çon­nés où la pra­tique du fran­çais gagne du terrain ?

    Le nombre d’apprenants du fran­çais comme langue étran­gère est en hausse constante, par exemple en Chine, en Corée ou encore en Inde, des pays qui essayent de conso­li­der leurs rela­tions éco­no­miques avec l’Afrique. En Amé­rique latine, au Cos­ta Rica ou en Répu­blique domi­ni­caine, le fran­çais se main­tient plu­tôt bien car son ensei­gne­ment est encore obli­ga­toire. Dans l’Amapá, un État dans le nord du Bré­sil, il existe une fran­co­phi­lie his­to­rique lar­ge­ment igno­rée, car il est plus proche géo­gra­phi­que­ment de la Guyane fran­çaise que du reste du pays duquel elle est cou­pée par l’embouchure du fleuve Amazone.

    À l’inverse, dans quelle région du monde le fran­çais recule-t-il le plus ? Pour quelle raison ?

    Prin­ci­pa­le­ment sur le conti­nent euro­péen. Cela s’explique par le dés­in­té­rêt mani­feste des auto­ri­tés fran­çaises pour la pro­mo­tion de leur langue. Elles devraient faire res­pec­ter le sta­tut de la langue fran­çaise comme langue offi­cielle dans plu­sieurs orga­nismes rat­ta­chés à l’Union euro­péenne. Le Brexit est une occa­sion qu’il reste encore à sai­sir. Il y a beau­coup de tra­vail à faire en la matière et il serait très béné­fique pour nous tous que la France soit aus­si atta­chée à la défense de sa langue que le sont les fran­co­phones du Canada. 

    Com­ment ana­ly­sez-vous, jus­te­ment, la situa­tion au Canada ?

    Le fran­çais au Qué­bec se porte assez bien même si, pour des rai­sons poli­tiques, cer­tains font pen­ser le contraire. Dans le Cana­da en dehors du Qué­bec, cette langue est en régres­sion. La fai­blesse de la fran­co­pho­nie au Cana­da, c’est qu’elle est mino­ri­taire. Sa force, c’est qu’elle est majo­ri­taire dans cer­tains ter­ri­toires. Il faut que ces ter­ri­toires comme le Nord et l’Est de l’Ontario ou l’Acadie au Nou­veau-Bruns­wick fassent ce qu’il faut pour res­ter majo­ri­taires, car une langue sans ter­ri­toire est vouée à disparaître.

    Ce main­tien démo­gra­phique passe par l’immigration, mais pour­quoi faut-il la redi­ri­ger prio­ri­tai­re­ment, selon vous, vers ces ter­ri­toires où elle est majoritaire ?

    Depuis une dizaine d’années, on observe une baisse constante du poids des fran­co­phones dans les loca­li­tés his­to­ri­que­ment fran­co­phones de l’Ontario. Si on conti­nue sur cette pente, dans quelques décen­nies, il n’y aura plus de villes et de vil­lages fran­co­phones en Onta­rio et les fran­co­phones seront mino­ri­taires par­tout, sans ter­ri­toire en dehors du Qué­bec. Pour main­te­nir ces zones fran­co­phones, il faut y orien­ter l’immigration, et évi­ter à tout prix d’orienter les fran­co­phones immi­grants vers des villes anglo­phones à mino­ri­té francophone.

    Mais, dans le cas de l’Ontario, des mil­liers d’immigrants convergent vers Toron­to, atti­rés par ses oppor­tu­ni­tés d’emploi et son dyna­misme mul­ti­cul­tu­rel. Com­ment inver­ser cette ten­dance de fond ?

    La fran­co­pho­nie à Toron­to est vouée à l’assimilation d’une manière ou d’une autre, ne serait-ce que par l’exogamie. Quand les com­mu­nau­tés locales se mobi­lisent et font preuve de créa­ti­vi­té pour atti­rer immi­grants, elles peuvent atteindre résul­tats spec­ta­cu­laires. On le voit avec les réseaux de déve­lop­pe­ment éco­no­mique dans le Nord et l’Est, avec les villes nom­mées « com­mu­nau­tés fran­co­phones accueillantes » ou encore avec l’Université de Hearst qui n’avait qu’une poi­gnée d’étudiants inter­na­tio­naux, il y a quelques années et qui main­te­nant en a plus d’une centaine.

    Dans cette optique, com­ment per­ce­vez-vous la créa­tion d’une uni­ver­si­té fran­co­phone à Toronto ?

    Je ne crois pas que ce soit une bonne ini­tia­tive. À terme, les quelques cen­taines étu­diants iront-ils ren­for­cer les com­mu­nau­tés fran­co­phones et contri­buer au main­tien du carac­tère majo­ri­taire des fran­co­phones là où ils sont ? Je pense que non. Encore une fois, une langue c’est un territoire.

    Que fau­drait-il faire pour ren­ver­ser le déclin de la fran­co­pho­nie hors Québec ?

    L’immigration est un enjeu impor­tant mais pas le seul, car les fran­co­phones de l’Ontario n’ont pas la maî­trise de la poli­tique migra­toire de la pro­vince et n’atteindront donc pas, de toute façon, leurs objec­tifs. Si on veut aller vers une crois­sance, il faut prendre conscience de la ques­tion de la nata­li­té. Il ne s’agit pas de faire des enfants comme avant. Nos ancêtres fai­saient sept ou huit enfants, car les anglo­phones en fai­saient cinq ou six. Mais aujourd’hui, la situa­tion a radi­ca­le­ment chan­gé : face à un taux de fécon­di­té de 1,5 chez les anglo­phones, il suf­fit que les fran­co­phones fassent deux enfants par foyer pour main­te­nir leur poids. Une socié­té qui ne fait pas d’enfants n’a pas d’avenir.

    Pour déve­lop­per sa fran­co­pho­nie, l’Ontario devrait-il s’investir plus sérieu­se­ment dans l’OIF, dont il est membre observateur ?

    L’adhésion de l’Ontario à l’OIF n’a pas de sens. D’ailleurs, de nom­breux pays ne devraient pas y être, car ils ne sont pas fran­co­phones et leur adhé­sion a été faite sur des cri­tères pure­ment poli­tiques. C’est le cas de l’Ontario. Ce qui s’est pas­sé depuis montre que cette pro­vince ne s’intéresse pas à l’OIF. S’il veut ren­for­cer ses liens éco­no­miques avec le reste de la fran­co­pho­nie (et il y a tout inté­rêt), l’Ontario ne doit pas comp­ter sur l’OIF qui est une orga­ni­sa­tion poli­tique, mais sur ses forces éco­no­miques francophones. »

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Mini-dossier : Le nouveau défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad...

                Chaque jour, les minorités chrétiennes d'Orient font l'objet de pressions, de spoliations et d'assassinats. Enquête au coeur d'une communauté en péril, d'Istanbul à l'Irak, berceau de la chrétienté.
     
                Sébastien de Courtois est devenu, au fil de ses livres, l'un des meilleurs connaisseurs des communautés chrétienne des confins, que les massacres et l'émigration repoussent sans cesse et menacent dans leur devenir même. Habitué des grands chemins, il est parti à leur rencontre et en rapporte un témoignage inquiet....
     
     
     
     
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      233 pages, 17 euros

                            Quatrième de couverture:

                « Après le récit de ces atrocités, je ne peux plus écouter les défenseurs de l'immobilisme de la même façon.... Il est vrai que les causes se bousculent au portillon de l'indignation. Mais ce silence envers ceux dont nous avons été si proches et qui nous font confiance frise l'indécence.... Les chrétiens d'Orient n'ont pas le vent en poupe, avec leur encens et leurs dialectes antiques, tenus pour réactionnaires dans nos pays, alors qu'ils sont à la pointe du progrès dans les leurs. J'aimerais voir les ardents partisans des grandes idées généreuses s'engager auprès des orientaux baptisés, lire des manifestes, signer des pétitions d'universitaires pour la défense des persécutés, ceci au nom des mêmes valeurs de liberté, de diversité et de tolérance, que l'on accorde sans sourciller à d'autres causes. »

                             En Irak, les deux dernières années furent particulièrement meurtrières pour les chrétiens d’Orient : en octobre, des prêtres, des femmes et des enfants ont été assassinés. Ce regain de violence fait suite aux attentats qui, depuis cinq ans, visent les Églises chrétiennes aux quatre coins du pays. Du jour au lendemain, plus de 12 000 chrétiens se sont réfugiés dans des villages au pied des montagnes. Un tel exil n’avait jamais été observé depuis… des siècles. Là, ils trouvent la protection armée – une milice de 2 000 hommes – rémunérée par le ministre chrétien du gouvernement du Kurdistan autonome. Cela sera-t-il suffisant ? Qui veut mettre fin à la présence deux fois millénaire des chrétiens d’Orient en Mésopotamie ? 
                             Au rythme actuel des massacres et de l'émigration, il n’y aura plus de chrétiens dans leur berceau originel. Quelques années suffiront à clore les chapitres d’une présence que les invasions arabes, turques et mongoles n’avaient pourtant pas entamée. Ce n'est pas seulement un cri de détresse, c'est le constat amer d'une réalité qui rappelle les massacres de 1915 en Turquie, ceux de 1933 en Irak.
    Sébastien de Courtois est parti à la rencontre de ces exilés entre le nord de l’Irak, la Syrie et la Turquie. Il nous en livre un récit vivant, et donne la parole à ces populations qui souffrent ainsi qu’à des grandes figures, comme le ministre chrétien Sarkis Aghajan du gouvernement autonome du Kurdistan, (d’où vient l’argent ? qui le protège ?) ou de l’évêque syriaque d’Alep, qui aide les deux cent mille chrétiens réfugiés en Syrie.   Un livre-témoignage qui fera date.

     Pour en savoir plus sur les chrétiens d'Orient: De Michel Gurfinkiel, dans drzz-info.pdf

     

    I : Le nombre de chrétiens divisé par deux en Irak

    Propos recueillis par J.-M. G. 24/12/2009 Le Figaro

    Sébastien de Courtois est chercheur à l'École pratique des hautes études et auteur du «Nouveau Défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad»


                Où les chrétiens ont-ils le plus souffert cette année ? En Irak, sans hésitation. Il n'y a pas de baisse de tension dans la cam­pagne de violences initiée contre eux depuis 2003. Ils sont combattus pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire «chrétiens». À l'approche des fêtes de Noël, puis de l'Épiphanie, le gouvernement irakien a promis sa protection à une communauté traumatisée. En un an, des dizaines de chrétiens ont été assassinés à Mossoul. Douze mille ont quitté la ville. La semaine dernière, pour la première fois, une école chrétienne a été la cible des extrémistes.

    Quelle est l'ampleur de leur diaspora au Proche-Orient ? D'une population estimée à 800 000 chrétiens, il n'en resterait plus que la moitié en Irak. Ils ont quitté les grandes villes, Bagdad, Bassora, et Mossoul, pour la région kurde. Mais ils sont également partis pour la Jordanie, la Syrie, l'Iran, le Liban et la Turquie. Où ils espèrent des visas pour l'Europe et le Nouveau Monde.

    Quel est le défi principal des chrétiens en situation minoritaire ? Chaque situation est différente. Au Proche-Orient, la question est simple : peuvent-ils continuer à vivre dans des pays où le fondamentalisme veut en faire des étrangers ! Souvent, ils en sont les habitants les plus anciens

     

     II : De Malek Chebel, islamologue

    « De nouveau, le livre de Sébastien de Courtois tire la sonnette d’alarme : dans peu de temps, il n’y aura plus de Chrétiens en terre d’Orient, ni en Turquie, ni en Syrie, ni en Irak. Partout où les derniers Chrétiens tentent de donner de la couleur à ces pays et garantir une diversité confessionnelle en lieu et place du monolithisme de la terreur, …partout, ils sont menacés d’extermination. A lire ces pages, à les relire, je me dis : « Quelle tristesse que le nom de l’islam soit ainsi souillé par quelques-uns au nom d’une pureté de la terre qui appartient au même Dieu. » Ce récit froid et sans haine de Sébastien de Courtois nous oblige à voir la réalité en face. Elle n’est pas belle. Il faut prendre conscience, il faut agir. » 

     

     III : De Annie Laurent

    Le calvaire des chrétiens du Proche-Orient est-il une fatalité ? La question vient à l’esprit en lisant le nouvel épisode tragique que retrace Sébastien de Courtois.

    Il s’agit ici des chrétiens d’Irak que l’écrasement du régime de Saddam Hussein par l’armée américaine, en 2003, a précipités dans l’horreur absolue. Pour ceux qui en réchappent, une seule solution : l’exode. Le récit s’ouvre d’ailleurs par une visite de l’auteur à des réfugiés assyro-chaldéens en transit à Istanbul, ce qui lui donne le désir d’aller voir sur place. Il y recueille des témoignages poignants, prend connaissance d’un martyrologe terrifiant jusqu’à l’écœurement, constate que la situation des chrétiens de Bagdad et Mossoul accueillis au Kurdistan n’est pas aussi rose que le dit la presse occidentale.

    Dans ce reportage, au style coloré, Courtois, qui écrit en baptisé décomplexé, regrette l’abandon de nos coreligionnaires orientaux, devenus gênants pour un Occident post-chrétien, livrant au passage quelques réflexions fort justes sur les rapports avec un islam en voie de radicalisation accélérée.  

     

    IV: Du blog dubretzelausimit, samedi 19 décembre 2009 

     

                     Dans le numéro 4 du magazine "Bonjour Istanbul" qui vient de paraître, j'ai rencontré pour vous Sébastien de Courtois. Rien ne laissait présager que les pas de ce jeune homme le mèneraient en Turquie sur ceux tracés par les chrétiens d'Orient, et pourtant...

                     Et pourtant, dans sa prime jeunesse, Sébastien rêvait déjà de Constantinople où son arrière grand-père travaillait pour la Banque Ottomane. Après des études de Droit et un Doctorat d’Histoire à l’Ecole des Hautes-Etudes à la Sorbonne, il travaille en mai 1997 dans un service juridique parisien. Un ami, désireux de découvrir la région du lac de Van et les églises arméniennes qui s’y trouvent, en particulier celle d’Akdamar, lui propose de l’accompagner. Sébastien se souvient parfaitement de cette première escapade en Turquie, dans une zone où les barrages et les contrôles d’identité sur les routes étaient fréquents et le couvre-feu de mise. De Bitlis, le destin va l’amener à Mardin au lieu de DiyarbakIr, après être monté dans le mauvais mini-bus. En sortant de la gare routière, la route de Sébastien - qui ignorait la présence de chrétiens dans cette partie du pays – croise celle d’un prêtre chaldéen francophone qui a fait ses études au séminaire Saint-Jean de Mossoul en Irak.
                    Cet homme de foi qui parle l’araméen – la langue du Christ - éveille son intérêt. Il le surprend aussi, notamment quand il l’invite à poursuivre son chemin à Tur Abdin, cette région englobant une partie de la province de Mardin et de celle de Sirnak et dont le nom signifie en syriaque « la montagne des serviteurs de Dieu ». Sébastien va finalement se rendre à Mydiat et passera quelques jours au monastère syriaque Mor Gabriel. C’est l’occasion pour lui de visiter de très anciennes églises et des villages chrétiens dont de nombreux habitants ont pour langue maternelle le syriaque.Ce voyage initiatique avec les  chrétiens d’Orient opère un déclic dans la vie du jeune homme qui décide de consacrer sa recherche historique et sa plume à cette communauté. Les publications sur le sujet sont rares, si rares que Sébastien décide de réaliser un livre de photos qui permet de mêler la beauté des paysages avec celles des monuments et des hommes. En 2000 et 2001, Sébastien retourne à Tur Abdin à quatre reprises avec Douchan Novakovic, photographe serbe, et son premier livre "Les derniers Araméens – le peuple oublié de Jésus" paraît finalement en 2004.
                    L’auteur, qui exerce une fonction d’attaché parlementaire au Sénat depuis 2003, entame, après cette première publication, une carrière journalistique. Il propose des reportages au Figaro Magazine, fasciné par l’écriture, le journalisme et le voyage qu’il souhaite associer par la même occasion. Il a d’ailleurs rédigé son premier article pour le quotidien du Figaro à l’âge de 19 ans… Il finit par quitter le Sénat en 2005 et continue sa thèse d’histoire sur les syriaques de Turquie en vivant des articles vendus au Figaro Magazine, à Géo, Grands Reportages et à d’autres titres de la presse magazine liés au voyage. Il confirme ainsi sa spécificité d’historien sur les chrétiens d’Orient. "Chrétiens d’Orient sur la route de la Soie, dans les pas des nestoriens", son second ouvrage publié fin 2007, allie le récit de voyage qui aura mené son auteur durant quatre mois d’Istanbul à Pékin en train, en bus … et à cheval, et l’histoire.
                     En 2008, Sébastien s’installe à Istanbul, ville à laquelle il se sent appartenir. Sans le savoir jusqu’à une époque récente, son premier logement se trouve dans l’immeuble mitoyen à celui occupé il y a bien longtemps par son arrière grand-père… Le passé a rattrapé le présent ! Début 2009, "Périple en Turquie Chrétienne" apparaît dans les rayonnages des libraires. Cet ouvrage est le fruit de deux mois de périple dans les rues d’Istanbul mais aussi à Antioche, ville du sud-est de la Turquie dans laquelle, selon les actes des Apôtres, le terme de chrétien a été utilisé pour la première fois, à Tarsus, Konya, Ephèse, Izmir, Bursa, Iznik, Ankara, Trabzon, Van et Tur Abdin. Il met en avant l’héritage historique chrétien de la Turquie en faisant également le point sur la situation des minorités chrétiennes dans le pays.
                      Au mois d'octobre vient de paraître "Le nouveau défi des chrétiens d'Orient : d'Istanbul à Bagdad". Ce dernier livre donne la parole aux réfugiés chrétiens d'Irak, tenus de s'exiler en Turquie ou en Syrie pour fuir la persécution qui sévit dans leur patrie.
    A travers les différentes œuvres qui ont vu le jour grâce à la plume de Sébastien de Courtois, un pan d’histoire souvent méconnu est ainsi accessible au grand public. Leur lecture permet de mieux connaître à la fois le passé important des chrétiens d’Orient et leur place dans l’histoire de la Turquie.
  • La fuite en avant, par Louis-Joseph Delanglade

    Il est évident que l’année 2013 se sera terminée de façon difficile pour le pouvoir. Que l’on en juge à l’aune de la politique intérieure ou à celle de la politique étrangère. Que l’on constate, par exemple, que la prétendue inversion de la courbe du chômage – tant annoncée - n’est qu’une sorte d’imposture comptable. Que l’on mesure, autre exemple, les difficultés de l’opération Sangaris, révélatrices d’un manque évident en hommes et en moyens.

     

    Là comme ailleurs, l’engagement du chef de l’Etat était patent, que ce soit de façon personnelle (« Moi, président ») ou institutionnelle (en tant que chef des Armées). Dans ce contexte, l’allocution du 31 décembre ne pouvait pas être de pure forme et ce fut bien, comme l’ont souligné MM. Barbier et Joffrin, un « acte politique ». Mais, en descendant dans l’arène, à la façon de M. Sarkozy, M. Hollande s’est délibérément inscrit dans la logique du quinquennat qui réduit la fonction de chef de l’Etat à celle de chef du gouvernement – et donc la dévalorise, ce qui constitue une faute.

     

     

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    Sur le fond, deux propositions importantes ont été avancées, sur le plan économique et sur le plan politique. Concernant la première, on peut difficilement interpréter la main tendue aux entreprises comme un simple virage social-libéral. Du social-libéralisme, que dire en effet si ce n’est qu’il est la simple confirmation d’un état de fait idéologique (M. Hollande s’étant toujours situé plutôt à la droite du P.S.) qui double un état de fait institutionnel (l’alternance au pouvoir des deux grands partis ne recouvrant pas de différence fondamentale) ? Or, force est de constater que cette orientation, qui n’a pas varié depuis des lustres, a conduit le pays dans l’impasse.

     

    Quant à l’antienne européiste (des « initiatives » seront prises au printemps concernant « l’avenir de l’Europe »), elle ne doit pas surprendre non plus. Comme l’ensemble du pays légal, M. Hollande ne veut, ni ne peut, admettre que cette « Europe », dont le point oméga serait l’Europe postnationale des Cohn-Bendit et consorts, n’est pas viable. Du coup, il en reste à la fantasmatique célébration, en creux, de ce que M. Chevènement – en en soulignant l’échec dans 1914-2014 : l’Europe sortie de l’Histoire ? - appelle « les trois P » (paix, puissance, prospérité). Il serait tellement plus simple, et plus efficace, d’admettre qu’une seule Europe est viable, tout simplement parce qu’elle existe de façon latente, celle des vieilles nations de l’ouest du continent.

     

    Administrer au pays une surdose de ce qui a contribué à ses maux actuels ressemble fort à  une sorte de fuite en avant et pourrait bien se révéler plus dangereux qu’efficace.

  • Vient de paraître, ce 18 septembre 2013 : Et la France se réveilla, de Vincent Trémolet de Villers et Raphaël Stainville

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     288 pages, 18 €

     

    Disons-le tout de suite, pour n'avoir plus à en parler après, et ne se consacrer qu'à l'essentiel, qui est excellent : si on se réjouit de la parution de cet ouvrage, de son "fond", on regrettera franchement le bonnet phrygien de la couverture, qui vraiment ne s'imposait pas, rappelant au passage ce qu’en avait dit Jean Sévillia, d’une façon très pertinente, et que nous faisons entièrement nôtre : "Eh, les filles, enlevez votre bonnet phrygien !..." 

    Cette réserve étant faite, nous souhaitons à cet ouvrage la plus large diffusion possible... 

    Commençons d'abord par en donner la première critique, parue dans Famille chrétienne (n° 1862, du 21 septrembre) et signée de Charles-Henri d'Andigné : Et la France devint bleu blanc rose.pdf

    la manif pour tous.jpg...Ce devait être une loi festive et consensuelle. Elle a fracturé le pays. En l’espace de trois grandes manifestations, la contestation de la loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels a mobilisé des millions de citoyens. Ce mouvement est en passe de modifier en profondeur la vie politique.

    Redisons pourquoi, dès le début, et constamment nous l'avons soutenu :  

    Lafautearousseau s'associe à la "Manif pour tous" parce que la famille c'est la base de la nation !


    Voici le premier livre qui retrace les origines profondes de cette vague populaire, la met en perspective avec la dernière campagne présidentielle et envisage quel peut être son avenir.


    Ecrit par deux journalistes, l’un politique, l’autre culturel, il s’appuie sur une enquête fournie. Les auteurs ont suivi le mouvement depuis sa naissance, ils ont rencontré ses organisateurs, les hommes et les femmes politiques qui y ont pris part ou l’ont combattu.


    VINGT TROIS.JPGDe la ligne Buisson aux succès de la droite Forte, des hésitations de François Hollande aux provocations de Pierre Bergé, de l’émergence de Frigide Barjot à la naissance des Veilleurs, du rôle de l’Eglise (photo : Mgr Vingt Trois, impeccable sur le sujet, du début à la fin, non encore écrite..., ndlr) à l’explosion des réseaux sociaux militants, des brimades policières aux condamnations judiciaires, cet essai montre comment une véritable révolution culturelle s’est amorcée autour de la Manif pour tous.

    Fourmillant d’anecdotes, de portraits, riche d’une fine analyse sur les différents mouvements qui ont conflué vers cette incroyable mobilisation, il donne un précieux éclairage sur une génération qui compte bien peser de tout son poids sur la vie politique et culturelle des années à venir...

     

    *Vincent Tremolet de Villers est rédacteur en chef du Figaro Hors- Série et du Figaro Histoire. Raphaël Stainville est journaliste politique au Figaro Magazine.

  • La très lente agonie de la Belgique par Pierre de Meuse

    AG DREUX 026.JPGUne nouvelle étape est venue s’ajouter à de nombreuses autres  dans le processus de désagrégation de la Belgique. La Nouvelle Alliance flamande a remporté la majorité relative aux élections municipales d’Anvers, avec des résultats analogues dans toute la partie flamande. De fait, son chef Bart De Wever a su manœuvrer avec finesse en laissant les   socialistes wallons porter seuls le poids de l’inertie, avec  un gouvernement de coalition auquel il n’a pas voulu mettre les mains. L’étape suivante sera, si les élections législatives lui donnent la majorité, une fédéralisation de la loi de finances, qui laissera les wallons financer seuls leur système social dispendieux et gérer les conséquences de leur laxisme en matière d’immigration. Autant dire que l’Etat belge ne sera plus qu’un sac percé, qui perdra un peu de sa substance à chaque craquement de l’actualité.  

    un-partisan-de-la-nouvelle-alliance-flamande-n-va-agite-un-d_860139.jpg 

    Faut-il regretter cette évolution historique ? Elle est en tout cas prévisible depuis la fin des années 40, quand les flamands s’étaient prononcés dans leur grande majorité pour le soutien à Léopold III, donnant ainsi  au roi le suffrage de la majorité des belges. Il dut abdiquer, cependant, sous la pression de la majorité des wallons, sensibles aux consignes des partis de gauche, et qui ne représentaient qu’une minorité du pays. Depuis, la monarchie s’est trouvée réduite à une fonction de plus en plus ténue, incapable de proposer un projet perceptible. Les néerlandophones ont ainsi pu constater qu’ils n’étaient qu’un peuple de seconde zone. Ils ont donc systématiquement, de réforme en réforme, enrayé la progression du français au détriment du flamand, plantant des barrières linguistiques tatillonnes, quelquefois mesquines, mais toujours efficaces. De leur côté, les wallons, de crainte de laisser s’aggraver leur position minoritaire, ont ouvert largement la partie francophone à l’immigration africaine. Une politique de Gribouille car le coût en prestations sociales est devenu insupportable. Avec la crise que connaît toute l’Europe, nous pourrions bien avoir dans l’est de la Belgique une situation « à la grecque », conduisant à une partition. Après la fin de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie (créées en 1919), quand assisterons-nous à la fin de la Belgique, créée en 1830 ? Il est normal que le processus général d’effritement de l’Etat-nation en Europe s’attaque d’abord aux Etats les plus faibles, les plus artificiels. Cependant une tendance similaire est visible en Ecosse, et en Catalogne. Ce n’est pas impunément que les Etats décident d’abandonner leur souveraineté et de sortir de l’Histoire.

  • La Dizaine de MAGISTRO...

            Par-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, il faut aller à l'essentiel ...
    du (bon) sens et des fondamentaux ... un choix de civilisation !

           MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique.

    Supprimer les notes  Chantal DELSOL  Membre de l'Institut
    Tout le monde se cherche  Denis TILLINAC  Ecrivain, chroniqueur
    A propos d'une stupéfiante enquête de la BBC  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Frustrations médiatiques  Denis TILLINAC  Ecrivain, chroniqueur
    Du 11 novembre 2010  Jean SALVAN  Officier, général de corps d'armée (2S)
    Prestations sociales et familiales : les impasses du "ciblage"  Roland HUREAUX  Haut fonctionnaire
    Après le remaniement, un oubli qui pèse lourd…  Béatrice BOURGES  Présidente de l'Association pour la Protection de l'enfance
    Alors euro ?  Eric ZEMMOUR  Journaliste, écrivain
    L’Euro peut-il survivre ?  Yves-Marie LAULAN  Economiste
    Suisse : quand le peuple reprend les choses en mains...  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Le Pape a-t-il raison d'être prudent face à l'islam radical ?  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Le grand déballage  Eric ZEMMOUR  Journaliste, écrivain

            Extrait du Laulan, L'euro peut-il survivre (début) :

            Au printemps 1860, sept étudiants munichois, bons alpinistes, partirent encordés de bon matin pour tenter l’ascension d’un modeste sommet dans les Alpes suisses. Aucun ne revint. L’un d’entre eux ayant trébuché, la corde, qui devait les assurer, entraina, au contraire, les sept malheureux dans le vide. C’est l’histoire de l’euro.
            Car si la Grèce n’avait pas fait partie de la zone euro, elle aurait promptement dévalué la drachme, procédé à une restructuration, avec ou sans l’aide du FMI, et l’affaire en serait restée là.
            C’est ici que l’on mesure l’immense sottise de la création de l’euro dans l’enthousiasme idéologique, des années 80, comme prélude obligé à une citoyenneté européenne pleine et entière.(1)
            Car, aujourd’hui, la chute de la Grèce, puis celle de l’Irlande, demain celle du Portugal peut-être suivie de l’Espagne et qui d’autre encore (2), menace de jeter à bas tout l‘édifice européen, amitié franco allemande comprise. Beau travail en vérité..... 
     

  • A propos du téléfilm de France 3 : un Henri IV bien montré...

                On n'attend pas de nous une critique cinématographique. Nous dirons seulement que, d'un point de vue politique et aussi -ce qui n'est pas rien...- du point de vue de la vérité historique sur l'essentiel, le téléfilm de France 3 est honnête, et montre bien l'aspect fondamental du règne de ce roi: un règne réparateur, voulu et mené par ce roi pacificateur et réconciliateur, donc bienfaisant; et dont  la bienfaisance s'est étendu à l'ensemble des domaines, aussi bien de la vie nationale que de la vie quotidienne du peuple.

                Après, chacun aimera ou n'aimera pas, préférera telle ou telle scène...; trouvera qu'effectivement  Henri III est montré de façon caricaturale (très peu de choses sur la grandeur politique de son règne...) et pourra formuler tel reproche ou telle critique... Pour nous, le jugement est ailleurs, et d'un autre ordre : Henri IV fut un bon roi, et pour cette raison il fut un roi populaire et aimé. Et il laisse effectivement un message, qui peut servir aujourd'hui...

                Jacques Bainville, dans les premières lignes du chapitre XI de son Histoire de France (Louis XIII et Richelieu : la lutte nationale contre la maison d'Autriche) dit une fois de plus l'essentiel: au fond, le principal succès d'Henri IV fut d'avoir laissé à la France un exemple si fort et si positif que, même mort, il suffit à garder la nation de tout désordre :

                "Au lendemain de la mort d'Henri IV, tout le monde craignit le recommencement des troubles. Crainte fondée : on était encore si près des guerres civiles et de la Ligue ! « Le temps des rois est passé. Celui des princes et des grands est venu. » Voilà, selon Sully, ce qui se disait après le crime de Ravaillac. Il y eut en effet un renouveau d'anarchie aristocratique et princière, de sédition calviniste. Mais la masse du pays tenait au repos dont elle venait de goûter. Elle était hostile aux ambitieux et aux fanatiques. Grâce à ce sentiment général, on passa sans accidents graves des années difficiles..."

                 Régner encore, d'une certaine façon, même après sa mort, tant est grand l'exemple que l'on a donné: n'est-elle pas là, aussi; n'est-elle pas là, surtout, la vraie grandeur d'un règne ?...

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  • Quelques instants en bonne compagnie...(11/15).

                Pour donner envie à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu, ou acheté... ou qui se demandent si cela vaut le coup...

                Pour nous, c'est sûr, il vaut le coup d'être acheté et lu, car c'est un bon livre...

                Quelques mises en bouche ?.....

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                                                                                       237 pages, 19,50 euros

     

               "Nos gouvernements ont fait venir en France, sous la pression du patronat, de très nombreux travailleurs étrangers, pour des raisons économiques, sans se soucier des conséquences sociales. Ces travailleurs y ont trouvé un intérêt matériel et se sont installés en France quand le regroupement familial a été autorisé. Mais, au lieu de les encourager à s'assimiler à la nation, nous leur avons dit, dans les années 1980, que la France était un espace multi-culturel, où chacun pouvait s'installer sans contrepartie. Les droits, mais pas les devoirs. Résultat: des communautés qui se côtoient sans participer à une histoire commune. Le cadre national devient flou.

                Il me semble qu'il faut distinguer la question de la religion de celle de ses implications sociales. Il y a sur notre sol des confessions différentes: c'est un fait. La question se pose aujourd'hui du statut de l'Islam. Le prince, garant de l'expression religieuse ? Oui ! Mais il ne peut pas tolérer les entreprises de déstabilisation sociale, que certains voudraient fonder sur de fallacieux arguments religieux." (Chapitre 6, Foi, Pages 122/123).

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  • D'accord avec... Roman Bernard : ”Un meurtre n'est pas un accident” (1).

                Hakim, élève au lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), est mort vendredi soir dernier (8 janvier, ndlr). Il a été poignardé le matin par un autre élève du lycée, prénommé Islam.

                Réaction immédiate du ministère de l’Éducation nationale : déclarer que le meurtrier n’était « concerné par aucun problème de discipline », dans des propos rapportés par l’agence de presse AEF. Pourtant, lors du reportage consacré à cette affaire dans le journal de 20 heures de France 2, lundi 11 janvier, le procureur de la République dans le Val-de-Marne en personne le décrit comme un élève « violent, qui avait des problèmes de discipline », notamment au lycée Romain-Rolland d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) où il était passé précédemment.

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    "Chassez le naturel, il revient au galop".
    C'est pareil pour la réalité: certains préfèrent la nier, et ont rempli les écoles de délinquants, qui n'ont rien à y faire, comme s'il s'agissait de bons petits élèves désireux d'apprendre, alors qu'ils ont tout autre chose en tête: on aura des "Darius Milhaud" à la pelle !....

                  On comprend donc que, pour l’Éducation nationale, est « sans histoire » un élève qui n’a pas encore eu de problèmes dans son établissement. Dans lequel il vient d’entrer…Rappelons en effet que cet élève était arrivé un mois seulement avant de commettre cet assassinat.

                  Il y a bien un décalage entre le discours officiel sur la violence à l’école, qui fait de chaque acte de violence grave un « cas isolé », et la réalité. En remplaçantil y a trois ans le logiciel Signa, qui comptabilisait tous les actes de violence grave, par le logiciel Sivis, qui se contente de donner des pourcentages, l’Éducation nationale a « cassé le thermomètre ».

                  On peut cependant penser, avec la multiplication des agressions ces dernières années, que la violence est en recrudescence à l’école, et qu’il va falloir y apporter des réponses. Sécuriser les établissements, comme le gouvernement s’y emploie, ne règle pas le problème de fond : pourquoi cet élève peut-il, alors qu’il est majeur et donc dégagé de l’obligation scolaire, passer de lycée en lycée, d’exclusion en expulsion ? Pourquoi n’a-t-il pas été écarté d’un cursus dans lequel il n’est manifestement pas à son aise ?

                  Autant de questions auxquelles aucun portique de détection de métaux ni aucune compagnie de CRS n’apportera de réponse. Avant qu’elles ne soient posées rue de Grenelle, la violence continuera.

    (1): de SOS Éducation,  http://www.soseducation.com/

  • Autour du Prince Jean ! Pourquoi Chantilly ?...(2/3)

    TimbrebisRVB.jpg            "De tous les lieux que le soleil éclaire, il n'y en a point de pareil à Chantilly"( Madame de La Fayette ).

                Maintenant que l'histoire du domaine de Chantilly nous est, dans ses grandes lignes, un petit peu plus familière; et avant de nous plonger dans la découverte d'une partie des inestimables trésors artistiques qu'il renferme (ce sera dans notre prochaine note...), faisons un peu plus ample connaissance avec la ville elle-même, son château et celui qui, ici, règne partout en maître, tant il est la passion d'une ville entière : le cheval.....

                Mais, Capitale du cheval, Chantilly mérite aussi le détour pour le Parc naturel régional Oise -Pays de France, sa flore et sa faune exceptionelle :

                www.parc-oise-paysdefrance.fr

    CHANTILLY PARC NATUREL.jpg     

                I : La ville où le cheval est roi.

                - http://www.chantilly-tourisme.com/

                - http://www.museevivantducheval.fr/fr/index.html

                 Ci dessous, les Grandes Écuries,construites par l'architecte Jean Aubert pour Louis-Henri de Bourbon, septième prince de Condé.

                 Elles accueillaient à cette époque 240 chevaux et 500 chiens répartis en différentes meutes pour les chasses quotidiennes qui avaient lieu tout au long de l'année.

                 Louis-Henri organisait de somptueux dîners sous le dôme monumental de 28 mètres de hauteur. Louis XV, le futur tsar Paul Ier et Frédéric II de Prusse y soupèrent, accompagnés par les sonneries des trompes de chasse.

    CHANTILLY ECURIES.jpg
    CHANTILLY 2.jpg

                 II : Le château.

                 - http://www.chateaudechantilly.com/chateauchantilly/fr/chateau/presentation.html

                 - http://www.institut-de-france.fr/index.php

    CHANTILLY 8.jpg
  • L'Autopsie de la Révolution, de Jacques Ellul, à nouveau disponible...

                 Quarante ans après sa parution, L'Autopsie de la Révolution de Jacques Ellul est à nouveau disponible... (1)

                 Sous le titre La Révolution nécéssaire, Jérôme Besnard consacre un article fort intéressant à Jacques Ellul dans le numéro 941 de Royaliste (du 9 au 22 février 2009).

                 Extraits....

    ELLUL.jpg

    (1) : Autopsie de la Révolution, Jacques Ellul. La Table Ronde, Collection Petite Vermillon, 356 pages, 11 euros.

                ...L'Autopsie de la Révolution n'est pas seulement une réflexion sur la Révolution, ses caractères. Elle est aussi un appel à une révolution nécessaire, titre du dernier chapitre, emprunté au livre-manifeste du groupe Ordre nouveau(rien à voir avec le groupuscule d'extrême-droite des années 1970) cosigné par Arnaud Dandieu et Robert Aron en 1933...

                ...cette Autopsie de la Révolution s'achève sur un vibrant appel à construire, bâtir une insurrection contre le monde moderne, insurrection rendue nécessaire par la folie d'un monde qui n'a plus que la technique pour seul horizon (1) : "Pour que la révolution soit nécessaire, il faut deux conditions : d'un côté que l'homme ressente une certaine impossibilité de continuer à vivre ainsi, même s'il ne sait pas exactement à quoi attribuer cette impossibilité et, d'autre part, que les structures fondamentales de cette société soient bloquées, c'est-à-dire qu'elles ne puissent pas évoluer dans le sens de la satisfaction des besoins ressentis, dans le sens d'une ouverture vers un possible"...

                 ...La révolution qui doit naître doit aller contre le courant prévisible de l'histoire, contre les valeurs du libéralisme marchand et contre ses structures actuellement dominantes..."

    (1) on croirait lire et entendre Boutang ("Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien.")... ou Jean-François Mattéi ("l'immonde moderne")...

  • LE PÉCHÉ ORIGINEL, par Louis-Joseph DELANGLADE

    caricature divorce peuple elites.jpgLucide, M. Hollande affirme le 5 février devant le parlement européen que « ce qui nous menace, ce n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples » : à une confiance de fond des marchés fondée sur la richesse réelle d’une Europe devenue pour eux la poule aux œufs d’or répond en effet, de plus en plus et un peu partout dans les pays de l’Union, le scepticisme et le mécontentement des peuples. Trois semaines plus tard, l’Italie vote, avec les résultats que l’on sait. C’est l’incompréhension et la consternation chez les européistes, atterrés par la montée d’un populisme honni conduisant d’après eux à « une impasse démocratique ». Les plus calmes soulignent la conjonction d’une forte abstention, d’une bonne campagne de M. Berlusconi et de la percée du M5S de M. Grillo. Les plus enragés invectivent les Italiens et leurs meneurs, allant jusqu’à les traiter de clowns.

     

    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la France pourrait bien connaître un scénario à l’italienne. Nous aussi sommes à la merci des marchés dont nous dépendons désormais (depuis une bonne trentaine d’années), puisque ce sont eux qui nous permettent de vivre à crédit et qui contraignent les gouvernements successifs à adopter des politiques de rigueur, donc à mécontenter les citoyens-électeurs. Il paraît ainsi difficile d’échapper à l’alternative austérité~populisme et on comprend la colère de ceux qui manifestent contre des sacrifices dont la seule justification est de confirmer une courbe et/ou une statistique bruxelloises. Aussi Mme Le Pen a-t-elle beau jeu de demander la tenue d’un référendum sur la sortie de la France de l’Union européenne en janvier 2014.

     

    En réalité, il n’y a pas divorce entre l’Union européenne et les peuples d’Europe car il n’y a jamais eu mariage. Conçue à l’origine par ses pères fondateurs comme une « zone » de paix et de prospérité, l’Europe – ou plutôt ce que l’on nomme abusivement aujourd’hui « Europe » - a été, au fil des ans, affublée de tous les oripeaux de la pensée unique, laquelle en a fait une sorte de paradis idéologique à venir pour les prétendues « valeurs  démocratiques ». Les européistes peuvent bien s’arracher les cheveux. Leur véritable tort  reste d’avoir rêvé une Europe coupée de ses réalités et honteuse de ses racines – comme l’illustre si bien l’exemple trivial des billets émis par la B.C.E. En fait, l’Europe existe, elle est même derrière nous : une diversité foisonnante de peuples et d’États, un inépuisable capital culturel et artistique, une étonnante capacité à travers l’histoire à être elle-même et un modèle pour les autres – et, au fond, pour reprendre les termes de José Antonio Primo de Rivera, une véritable unité de destin dans l’universel.

     

    C’est seulement dans le respect d’elle-même que l’Europe pourrait acquérir une dimension politique.

  • Préservatifs « républicains » ou la stérilité des politiques

     

    Par Christian Combaz*

    Christian Combaz juge que l'opération préservatifs « merci pour ce moment » lancée par les jeunes Républicains qui font la tournée des plages, illustre que la démocratie en ce moment ne vole pas très haut. Il a raison. Sauf que « en ce moment » nous paraît un peu restrictif et exagérément optimiste ou, si l'on préfère, trop indulgent pour les périodes précédentes. Et ce depuis fort longtemps ...

     

    PHO9e41d9cc-5dcc-11e4-8d02-d023d2df5b0e-805x453.jpgLa distribution de préservatifs par une formation politique, quel que soit le slogan imprimé sur le sachet, entrera dans les manuels d'histoire comme un symptôme de la médiocrité démocratique au temps de la publicité triomphante, c'est à dire dans les dernières années de la Cinquième république.

    Pour commencer, le mot de caravane appliqué à ce genre de distribution sur les plages rappelle ces arrivées du tour de France où les bannières du Conseil général se mélangent à celles du supermarché local au milieu d'une procession de 2CV Cochonou, de chars Pneus Kléber et de camions Vittel. L'habitude est de lancer de menus cadeaux le long du parcours afin d'infantiliser la foule, tous âges confondus, à travers une course effrénée au «truc gratuit», course dont les préservatifs républicains ne sont même pas l'objet puisqu'on trouve leur équivalent partout dans les boîtes de nuit.  

    Ensuite il faut croire que si l'intérêt de la gratuité ne joue pas, c'est donc le message qui est censé attirer le passant. Et là quand on lit, d'un œil navré, les explications des responsables de l'opération on s'aperçoit que le message est inexistant. Il s'agit d'attirer l'attention en affirmant que le projet politique est original, tout en utilisant des moyens éculés pour le faire. Il est probable que s'il y avait eu, au sein de l'équipe qui a imaginé cette campagne, deux ou trois vieux routiers de la propagande , ils auraient sonné le tocsin en affirmant que tout cela ne volait pas assez haut, mais personne ne les a invités pour éviter de l'entendre. Pendant la réunion, l'un d'entre eux aurait souligné que distribuer des préservatifs au nom d'un parti, c'est associer à son message l'idée de stérilité, d'absence de fécondité. A quoi l'un des jeunes aurait sans doute répondu: «peut-être, mais il y a aussi là-dedans l'idée de convivialité, de fête, de plaisir!». Le vieux aurait conclu: « de plaisir sans lendemain, c'est bien ce que je dis ».

    Difficile de ne pas lui donner raison.

    Finalement cette opération dont les auteurs se justifient piteusement aujourd'hui en rappelant qu'elle n'est pas la première, et qu'ils avaient fait la même chose il y a dix ans, tend à prouver que la tolérance à la sottise recule, alors que la sottise ne cesse de gagner du terrain. Du coup, ceux dont la patience est excédée chaque jour par ce genre d'initiatives finissent dans une sorte de faux-plafond de la politique où ils restent invisibles aux instituts de sondage jusqu'à ce que le faux-plafond s'effondre un soir d'élections.

     

    * Christian Combaz est écrivain et essayiste, auteur des Gens de Campagnol (Flammarion). Son prochain livre, Les Ames douces, paraîtra aux éditions Télémaque à la rentrée. Lire également ses chroniques sur son blog.