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L'aventure France racontée par les cartes...

A Royaume nouveau, "outils" nouveaux : la Poste...

A Royaume nouveau, "outils" nouveaux : la Poste...

Avec un Philippe Auguste, qui a quadruplé le territoire; ou avec un Louis XIV, qui lui a ajouté Roussillon, Flandre, Artois et, surtout - "roi de l'Est", "roi du Rhin"... - la Franche-Comté et l'Alsace, Louis XI est donc l'un des plus grands rassembleurs de terres françaises...
A cet "ensemble France" alors en perpétuelle expansion, il fallait évidemment une administration conséquente, et des moyens réels d'unification : la création de la Poste est un bon exemple de ce souci.
Non que Louis XI ait eu, le premier, l'idée de ce service, en général, ni l'idée de le créer en France, en particulier : Michel Mourre note que les premiers services postaux firent leur apparition dans les grands Empires de l'Antiquité, et aussi en Chine ou chez les Aztèques.
Mais ces services étaient pratiquement reservés à l'Etat, au souverain, aux hauts fonctionnaires. Les riches particuliers pouvaient faire acheminer des courriers personnels, mais le service était très lent : il fallait environ un mois pour faire parvenir une lettre de Rome à Lyon...
Officiel ou privé, le service du courrier existait donc bien, sur notre territoire, et depuis fort longtemps.
Il n'en demeure pas moins que c'est bien Louis XI qui donna l'impulsion décisive à un puissant mouvement d'organisation régulière du service postal, qui devait aboutir, par étapes, à l'apparition du Service que nous connaissons aujourd'hui...

C'est le 19 juin 1464, par l'Edit de Luxies (aujourd'hui, Lucheux), en Picardie, que Louis XI institue les Postes royales.

Les Relais de postes seront établis de 4 lieues en 4 lieues (lieue de Poste = 3.898 m) et tenues par des maîtres tenant les chevaux courants pour le service du roi. Louis XI fixa à 234 le nombre de chevaucheurs.

L'Edit de Luxies comprenait vingt six articles; en voici le début :

Institution et établissement que le roi notre sire veut et ordonne, être faits de certains coureurs et porteurs de ses dépêches en tous les lieux de son royaume, pays et terres de son obéissance, pour la commodité de ses affaires et diligence de son service et de ses dites affaires.
Le dit seigneur et roi ayant mis en délibération avec les seigneurs de son conseil, qu'il était moult nécessaire et important à ses affaires et à son Etat, de savoir diligemment nouvelles de tous côtés, et y faire, quand bon lui semblera, savoir des siennes, d'instituer et d'établir dans toutes les villes, bourgs et bourgades, et les lieux que besoin sera jugé plus commode, un nombre de chevaux, courant de traite en traite, par le moyen desquels ses commandements puissent être promptement exécutés, et qu'il puisse avoir nouvelles de ses voisins quand il voudra, veut et ordonne ce qui suit :
Art. 1er - Que sa volonté et plaisir est que, dès à présent et dorénavant, il soit mis et établi spécialement sur les grand chemins de son dit royaume, de quatre en quatre lieues, personnes féables et qui feront serment de bien et loyaument servir le roi, pour tenir et entretenir quatre ou cinq chevaux de légère taille, bien enharnachés et propres à tenir le galop durant le chemin de leur traite, lequel nombre se pourra augmenter s'il est besoin.
Art II - Que l'officier chargé de l'établissement et générale observation de ladite institution, prenne le titre de Conseiller grand-mestre des coureurs de France.
Art III - Et les autres personnes qui seront ainsi par lui établies de traite en traite, seront appelées Mestres tenant les chevaux courants pour le service du roy .

Fait et donné à Luxies, près Doullens, le XIXe jour de juin, l'an de salut 1464.

LOUIS

Par le roy en son conseil,
DELALOIERE