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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le libéralisme : à l’origine de toutes les gauches.

    Notre ami Christian Vanneste écrivait ici, il y a quelques jours, que le libéralisme n’est pas une idéologie parce qu’il y a un grand nombre de courants en son sein. Mais il en va de même pour le socialisme, pour le nationalisme ou pour le conservatisme, ce qui n’ôte rien à leur caractère idéologique.

    1.jpgLes libéralismes ont un socle commun, l’individualisme ; or, c’est précisément l’individualisme, lequel est au cœur du libéralisme depuis ses origines au XVIIe siècle, qui pose problème parce qu’il affirme que les communautés (dont les communautés nationales) sont des illusions.

    L’individualisme moderne est né en Angleterre avec le moine franciscain anglais Guillaume d’Ockham (1285-1347) qui est à l’origine de la théorie nominaliste. Louis Dumont a écrit à son sujet que frère Guillaume peut être considéré comme le père spirituel des Anglo-Saxons modernes. C’est John Locke (1632-1704) qui transmit au XVIIIe siècle, via ses écrits philosophiques, le libéralisme et donc l’individualisme en France. C’est à partir de ses travaux que fut élaboré, par les philosophes des Lumières, le libéralisme français qui devint la référence intellectuelle des révolutionnaires de 1789. Jacques Julliard a écrit : “En dépit de l’épisode de la Terreur qui brouille les pistes sans modifier en profondeur la nature du phénomène, 1789 a accompli, contre l’Ancien régime, une révolution libérale ; elle a institué une société d’individus, là où auparavant existaient des ordres, des corporations, des professions organisées. Ce n’est pas seulement en matière juridique et politique, comme en témoigne la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que la Révolution française est individualiste ; elle est en outre libérale en matière économique, favorable à la propriété individuelle et à la libre entreprise” (Les gauches françaises). Même Robespierre, qui était un lecteur assidu de Rousseau, était libéral ; la société telle que la concevait les Jacobins était une société d’individus “fermement gouvernés par un Etat central puissant” (Julliard).

    La gauche, qui vit le jour en 1789, était libérale tandis qu’à droite siégeaient les Monarchiens qui étaient favorables à une réforme de la monarchie. Cette première gauche libérale a diffusé le virus individualiste dont héritèrent les socialismes qui, tous, ne connaissent que l’individu et ignorent les communautés polies par l’histoire. Selon Jacques Julliard, Jean Jaurès s’en réclamait, tout comme Saint-Simon et Proudhon. Jaurès a écrit : “C’est l’individu humain qui est la mesure de toute chose, de la patrie, de la famille, de la propriété, de l’humanité, de Dieu. Voilà la logique de l’idée révolutionnaire [….]. Voilà le socialisme’”.

    Le libéralisme, né à gauche, n’a été repoussé vers la droite qu’après la naissance du socialisme et, au XXe siècle, l’apparition du communisme l’a repoussé davantage encore vers la droite mais le péril communiste ayant disparu et le socialisme n’étant plus que l’ombre de ce qu’il fut, le libéralisme redevient l’idéologie de la gauche.

    Pour conclure, une citation de Jacques Julliard qui résume la situation : “Ce que cette longue traversée de deux siècles et demi nous a montré, c’est que la gauche, parti de l’individu face au primat du collectif qui était l’apanage de la droite, la gauche qui a fait la Révolution française au nom des droits de l’individu, droits politiques, économiques, sociaux, cette gauche devenue collectiviste au milieu du XIXe siècle à cause de l’impératif de défense des droits sociaux des classes laborieuses face à l’égoïsme féroce des détenteurs du capital, est aujourd’hui revenue, sans toujours le dire ni même le savoir, à ses origines : elle est redevenue le parti de l’individu.” (Les gauches françaises, page 879).

    La gauche étant le parti de l’individu, alors la droite est le parti de la communauté, c’est-à-dire qu’elle ne peut être libérale.

     

    Bruno Guillard

    (Source Boulevard Voltaire)

  • 8 mars 1921 : Création du Premier Régiment étranger de Cavalerie

     

    Mur-bleu gds.jpgAujourd'hui, l'Armée française célèbre cet évènement d'importance : la création du 1er REC, qui est le seul régiment de cavalerie au sein de la Légion étrangère et le seul régiment de la Légion au sein de la cavalerie, ce qui justifie sa devise « A nul autre pareil » qui était aussi celle du Roi Soleil. 

    Mais cette création porte également en elle une autre charge émotionnelle forte, qui mérite d'être rappelée : ce régiment a été créé avec des contingents de cavaliers tsaristes, les « Russes Blancs », ceux de l'armée de Wrangel, qui luttèrent héroïquement contre la révolution bolchévique. 

    On connaît le mot célèbre des révolutionnaires bolchéviques, « Février, c'est 1789, Octobre c'est 1793 ». Les marxistes léninistes avaient pleinement conscience de revivre, mais en accéléré, la Grande Révolution fondatrice de 1789, qu'ils voulaient pousser jusqu'à ses extrêmes limites, et dont ils voulaient que « leur » révolution fût la quintessence, l'expression la plus achevée...

    Alexandre Soljenitsyne a parfaitement dressé le parallèle entre Vendéens et Russes blancs. Au moment où la Révolution française, puis la bolchévique, ont lancé au monde leur message idéologique, porteur du totalitarisme, de la Terreur, du génocide et du goulag, Vendéens et Russes blancs ont envoyé au monde le message exactement contraire : celui de la liberté intérieure de l'homme, face au totalitarisme ; celui de l'enracinement dans une terre, une histoire, des traditions, face à l'idéologie, abstraite et désincarnée. « Leur patrie, ils l'ont dans le cerveau - disait Charette - nous l'avons sous les pieds... »  

    Voici comment Soljénitsyne évoque l'héroïque petite Vendée de Tanbow, dans son discours prononcé le samedi 25 septembre 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, pour l'inauguration de l'Historial de Vendée :  « La révolution russe, elle, n'a pas connu de Thermidor qui ait su l'arrêter. Elle a entraîné notre peuple jusqu'au bout, jusqu'au gouffre, jusqu'à l'abîme de la perdition. Je regrette qu'il n'y ait pas ici d'orateurs qui puissent ajouter ce que l'expérience leur a appris, au fin fond de la Chine, du Cambodge, du Vietnam, nous dire quel prix ils ont payé, eux, pour la révolution. L'expérience de la Révolution française aurait dû suffire pour que nos organisateurs rationalistes du bonheur du peuple en tirent les leçons. Mais non ! En Russie, tout s'est déroulé d'une façon pire encore et à une échelle incomparable. De nombreux procédés cruels de la Révolution française ont été docilement appliqués sur le corps de la Russie par les communistes léniniens et par les socialistes internationalistes. Seul leur degré d'organisation et leur caractère systématique ont largement dépassé ceux des jacobins. Nous n'avons pas eu de Thermidor, mais - et nous pouvons en être fiers, en notre âme et conscience - nous avons eu notre Vendée. Et même plus d'une. Ce sont les grands soulèvements paysans, en 1920-21. J'évoquerai seulement un épisode bien connu : ces foules de paysans, armés de bâtons et de fourches, qui ont marché sur Tanbow, au son des cloches des églises avoisinantes, pour être fauchés par des mitrailleuses. Le soulèvement de Tanbow s'est maintenu pendant onze mois, bien que les communistes, en le réprimant, aient employé des chars d'assaut, des trains blindés, des avions, aient pris en otages les familles des révoltés et aient été à deux doigts d'utiliser des gaz toxiques. Nous avons connu aussi une résistance farouche au bolchévisme chez les Cosaques de l'Oural, du Don, étouffés dans les torrents de sang. Un véritable génocide... »

    Ecoutez, en l'honneur de ces Russes blancs qui, comme nos Vendéens, ont tout tenté pour détruire la Révolution, le magnifique chant des Partisans Blancs, qui exalte leur sacrifice et leur grandeur. 

  • Le pouvoir qui préfère la repentance à la fierté nationale trahit la nation (I), par Christian Vanneste.

    Source : http://www.christianvanneste.fr/

    La France révèle avec une évidence accrue de jour en jour une fracture entre sa caste dirigeante et la nation. Le centralisme parisien, la place excessive de la haute fonction publique, formée dans le même moule et protégée durant une vie entière des aléas auxquels sont exposés la plupart des Français, expliquent cette situation que les luttes idéologiques et la concurrence pour s’emparer du pouvoir rendent plus dangereuse encore pour le pays.

    christian vanneste.jpgAvec le temps, le bilan s’assombrit. La France est mal gouvernée et court d’échec en échec notamment depuis 1981. Sa chute dans le classement des puissances économiques, l’effondrement de son école, le désastre sanitaire récent en portent témoignage. Les manifestations de 2018 lorsque les Gilets Jaunes n’étaient pas infestés par l’extrême-gauche traduisaient ce désaveu d’un pouvoir inopérant et injuste par un peuple indigné. Mais, de manière plus sourde, la montée de l’abstention est un autre signe du retrait de la Plèbe, cette sécession par laquelle à Rome les plébéiens manifestaient leur réprobation à l’encontre des patriciens en se retirant de la Cité. Or, ce qui frappe le plus dans le fossé qui se creuse entre l’oligarchie et la nation, c’est que la première ne se contente pas d’une mauvaise gouvernance, elle peut être accusée de trahison. Certes, cela s’est déjà produit lorsque la France était occupée, mais elle ne l’est plus, à moins qu’il faille donner raison aux thèses de Renaud Camus sur le remplacement de population, l’occupation par les immigrés, et la colonisation inversée qui en découle….

    La démocratie repose sur la notion de souveraineté du peuple. Elle suppose donc qu’il y ait un peuple et que la majorité de celui-ci décide de son avenir soit directement, soit à travers des représentants qu’elle élit et qui appliquent ses volontés. Non seulement on sait notamment depuis le contournement du « non » au référendum de 2005 par le Traité de Lisbonne que tel n’est pas le cas, mais on peut aujourd’hui se demander si l’obsession de nos gouvernements n’est pas de faire systématiquement triompher les préférences minoritaires, voire la préférence étrangère, tandis que la préférence nationale si légitime qui consiste à préférer un citoyen français à un étranger dans l’application du principe de solidarité serait considérée comme un crime. Les prétendues avancées en faveur de la minorité « d’orientation sexuelle », le caractère unilatéral de l’antiracisme qui tourne à une racialisation de la vie sociale au détriment de la majorité sont des signaux alarmants qui marquent une entreprise de destruction du Démos, sans lequel il n’y a ni nation, ni démocratie. Peut-être ceux qui rêvent de noyer la France dans la Grande Europe puis de placer cette dernière sous un gouvernement mondial ont-ils emprunté volontairement ce chemin ? Peut-être cette évolution n’est-elle que le produit suicidaire de mesures à court terme ? Dans les deux cas, il s’agit bien de trahison.

    Un domaine illustre particulièrement cette dérive : l’histoire. Le président Macron a reçu Benjamin Stora le vendredi 24 juillet 2020 et lui a confié une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ». Le locataire à titre gratuit de l’Elysée récidive : il avait déjà fait sienne la doctrine de l’Etat algérien sur la colonisation comme crime contre l’humanité. Le voilà qui confie à un historien engagé à gauche une mission qui aurait pour but de réconcilier les peuples algérien et français ! Instituée en 2010, la Fondation pour mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie a déjà pour objet d’expliquer ces événements et d’en transmettre la mémoire. C’est évidemment à elle que devait être confié ce travail. Mais créée sous la présidence Sarkozy, elle est donc suspecte. Elle a d’ailleurs failli subir le même sort que la Maison de l’Histoire de France supprimée sous Hollande. La repentance coloniale, oui, la fierté nationale, non ! Et ce ne serait pas de la trahison ? L’Etat algérien exige des excuses de la France, les Français d’aujourd’hui ont oublié une guerre que pour la plupart, ils n’ont pas connue. En revanche, est entretenue dans la minorité immigrée une vision négative de la colonisation qui justifie une soif de revanche camouflée en désir de justice, un excellent prétexte pour ne pas s’assimiler et multiplier au contraire les agissements nuisibles, des incivilités jusqu’au terrorisme. Que peut-on attendre d’une mission confiée à un historien partisan dans une situation aussi déséquilibrée ?

    On pouvait croire que Macron qui se vante d’avoir travaillé auprès de Paul Ricoeur ait davantage bénéficié de son enseignement. Dans Histoire et Vérité, le philosophe avait souligné les obstacles qui se dressent devant l’objectivité en histoire. Celle-ci n’est pas une science exacte, et elle l’est moins encore que d’autres sciences humaines. D’abord, parce qu’elle est « diachronique », dans le temps, qu’elle ne connaît du passé que ce que celui-ci a bien voulu transmettre, et qu’elle est soumise aux passions du présent quand elle étudie un passé proche. De plus, l’historien n’est pas un agent neutre, mais un citoyen qui est dans une position de « spectateur engagé » comme disait Raymond Aron. Le passé de Stora, membre du groupe trotkiste Alliance des jeunes pour le socialisme, l’organisation de jeunesse de l’OCI dirigée par Pierre Lambert ne plaide pas en sa faveur. Il est incroyable de voir le rôle que jouent les gauchistes de 1968 dans l’orientation des idées de la France d’aujourd’hui ! Quelle que soit l’importance des travaux de Stora, ils ne sont pas neutres et le poids qu’il a acquis est lié à sa position politique. Le 1er août 2014, Benjamin Stora a été nommé président du Conseil d’orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée qui inclut la Cité nationale de l’immigration par décret du Premier ministre Manuel Valls. Le paradoxe français d’une élite qui trahit son peuple va atteindre un sommet quand l’histoire officielle de notre pays aura pour but non de créer une mémoire commune et donc une conscience collective, mais de satisfaire les exigences d’un Etat étranger et les pulsions qui agitent des minorités. (à suivre)

  • A propos d'un article -excellent - de Marc Fumaroli : retrouver les bienfaits du ”temps long”, alors que notre Système p

                Il manque quelque chose dans nos Institutions. Et, pour être plus précis, quelqu’un, qui incarne et représente en permanence, sur le temps long, la réalité nationale.

                Un peu comme, à l’Académie française, on a un Secrétaire perpétuel,  la France doit retrouver ce qu’elle a eu jusqu’à la coupure révolutionnaire, et dont la prive depuis plus de 130 la République idéologique : le Roi, arbitre, qui surplombe les contingences, et qui incarne et représente ce « sens de l’Etat » dont parle Marc Fumaroli, dans son excellent article du Monde du 1er octobre, que nous reproduisons ci dessous in-extenso.

    P.S. : ajoutons -toujours tirée du Monde - la Tribune de Jean Clair : La manipulation financière du marché de.pdf. : "...La manipulation financière du marché de l'art a réduit les œuvres à de simples marchandises et a donné de la valeur à la pacotille kitsch des Koons ou des Murakami.... Du culte à la culture, de la culture au culturel, du culturel au culte de l'argent, c'est tout naturellement qu'on est tombé au niveau des latrines..."

    L'Etat, le patrimoine et "le business des biens culturels"

    On ne peut réduire à une simple opposition de goûts l'actuelle exposition de jouets japonais contemporains, de grande marque et de grand prix, dans le château de Versailles, traité en vitrine publicitaire. Cette confusion des genres (choquante pour les uns, intéressante pour les autres) est le révélateur d'une dérive de beaucoup plus longue haleine, et qui déborde l'esthétique, bien que celle-ci ait beaucoup à dire en cette affaire.

    J'ai dénoncé en 1992, dans L'Etat culturel (LGF), les débuts de cette dérive. Au nom noble de la démocratisation culturelle, l'Etat, non content de veiller sur le patrimoine national dont il a la responsabilité, se prenait déjà pour un mécène d'avant-garde. Et de subventionner et d'héberger le rock, le rap, le tag et autres emprunts à la culture de masse américaine, avant-gardiste par définition. Le succès commercial de ces irrésistibles variétés était pourtant aussi bien assuré par leurs puissants diffuseurs privés que le sont les vedettes de l'art dit "contemporain" par leurs non moins habiles galeristes et leurs fameuses "Foires". Koons a été exposé, après Versailles, à la galerie parisienne Noirmont. Nous ne tarderons pas à voir Murakami exposé à la galerie Gagosian, dès qu'elle ouvrira à Paris. Les musées publics d'Art dit "contemporain" ne manquent pas non plus.

    Hôte de l'American Academy en 1996, j'ai découvert à Rome que cette abdication de l'Etat, au sens européen, au profit du marché, était tout aussi redoutable en Italie qu'en France. Tardivement unifiée, mais se souvenant des ventes et des pillages dont elle avait été victime, l'Italie s'est dotée très tôt d'un appareil législatif et d'un corps puissant de conservateurs cultivés et experts qui font d'elle un "modèle" pour les Etats comme l'Angleterre et les Etats-Unis, à cet égard sous-développés.

    A l'ambassade américaine où j'étais invité pour je ne sais plus quelle fête, l'ambassadeur Bartholomew, qui avait lu L'Etat culturel, se mit en tête de me présenter à l'homme que Romano Prodi, vainqueur probable des élections prochaines, allait choisir comme ministre des beni culturali, Walter Veltroni. Très chaleureux, celui –ci me dit : "Ah! L'auteur de l'Etat culturel ! Comme je suis d'accord avec vous ! C'est bien simple, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons un patrimoine !" J'eus beau redresser cette lecture d'Arlequin dans un entretien à La Repubblica, Veltroni devint ministre. Il inaugura la dérive commerciale (défilés de mode et concerts de rock au musée), mais aussi la confusion sémantique entre patrimoine et fun de grande consommation. L'une et l'autre restées jusqu'alors latentes dans l'expression italienne "biens culturels", apparemment plus innocente que nos propres "affaires culturelles", mais non moins exposée à glisser du côté du marché, mobilier ou immobilier. Pas au point toutefois d'exposer Damien Hirst à la Villa Borghese.

    Depuis lors, si j'en crois Salvatore Settis, dans son livre Italia S.p.A, L'assalto al patrimonio culturale (Einaudi, 2002-2005) et dans ses articles de La Repubblica, les choses n'ont fait que s'aggraver en Italie. Une loi votée par le centre droit berlusconien au pouvoir a sérieusement endommagé le principe d'inaliénabilité du patrimoine national italien, public ou sous tutelle de l'Etat. La résistance de Settis et de ses nombreux soutiens dans la presse a du moins réussi, jusqu'ici, à limiter les effets du poncif "patrimoine "= "gisement culturel ", pensée unique dont se délectent en longues parlotes bureaucrates, organisateurs de colloques et politiciens de droite et de gauche. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le parallélisme des deux situations patrimoniales l'italienne et la française, une coordination, une confrontation, un dialogue ne se soient jamais établis de façon régulière entre deux pays frères, membres fondateurs ensemble de l'Union européenne ! A croire que l'Europe, qui nous rapproche matériellement, pousse spirituellement chacune de ses nations à un repli sur soi et à un provincialisme jaloux, lesquels ne se laissent transcender que par une fascination unanime pour un mythe américain fort étranger à la réalité des Etats-Unis.

    Le problème est donc loin de se résumer à un libéral "j'aime", ou à un réactionnaire "je n'aime pas Murakami ou Koons" sous les lambris de Versailles. Elle touche à notre idée de l'Etat et de ses serviteurs, à notre conception du patrimoine national et de ses conservateurs, et à notre philosophie des rapports que les uns et les autres se doivent d'entretenir avec le secteur privé et avec le marché de la culture de masse.

    L'Etat n'a pas les mêmes vocations en France (et en Italie) qu'aux Etats-Unis. Settis a rappelé de façon frappante que le village d'Oraibi, remontant au XIe siècle, dans la réserve d'Indiens Hopi de l'Arizona, a pratiquement disparu ces dernières années, dans l'indifférence générale, faute de fondation privée pour en faire un éco-musée. C'était pourtant le lieu où le grand historien de l'art Aby Warburg avait eu la révélation du dernier art dionysiaque vivant. Le système américain des "landmarks", abandonné aux pouvoirs locaux et à l'initiative privée, ne tient guère compte du contexte historique, urbain ou paysager, d'ailleurs infiniment plus mince aux Etats-Unis que dans la vieille Europe. A un degré à peine moindre, l'Angleterre a connu la même carence. On vante avec raison les mérites récents du National Trust, mais on oublie de rappeler que la main invisible du marché immobilier anglais, entre I945 et I974, a démoli, très librement, rien de moins que 1153 country houses, le plus souvent de grande valeur historique et artistique. Pourtant, ni à la Frick Collection ni au British Museum, on n'expose Tracey Emin.

    En France, en Italie, si le patrimoine est sous tutelle, il l'est pour éduquer par les chefs-d'œuvre son propriétaire collectif. Libre à chacun de s'ébrouer et s'esclaffer ailleurs. Nombre de nations, en Europe, en Amérique latine et en Asie s'inspirent de ce modèle, sans toujours y réussir. C'est que chez les deux "sœurs latines", malgré leurs histoires fort différentes, le sentiment d'identité et d'appartenance nationales, l'attachement à une mémoire historique et à ses strates successives, ne se conçoivent pas sans référence visible, tangible et inaliénable à un patrimoine public (et privé, mais sous tutelle publique) qui les incarnent en permanence et localement.

    Ce patrimoine monumental et muséal forme un tissu conjonctif où tout se tient. Seul l'Etat, avec sa législation et son personnel d'experts confirmés et dévoués au bien public, est en mesure d'en préserver la cohérence, l'intégrité, le sens et la leçon

    Il a tout intérêt à le faire, s'agissant de fondements du lien civique et du sentiment national, sur lesquels lui-même repose, tous deux aussi importants que la langue. Il se trahit et se démantèle lui-même si, oubliant ses intérêts fondamentaux, il se met à regarder le patrimoine qu'il a la charge de conserver, d'augmenter, et de faire goûter et comprendre au plus grand nombre, sous l'angle de son rendement économique, de sa vénalité financière, et de son exploitation à d'autres fins que l'intérêt civique et public qu'il se doit de servir.

    Si l'argent n'a pas d'odeur ni de patrie, la poésie, les arts, les souvenirs en ont. Il est plus nécessaire que jamais de rappeler cette évidence aujourd'hui. Il ne s'agit plus en effet comme naguère, d'approfondir le sentiment spontané d'appartenance nationale par la poésie, les arts et le souvenir, mais de le faire naître et croître chez les nouveaux venus dans la communauté nationale. Est-ce le moment de faire jouer à l'Etat le jeu surréaliste de la machine à coudre et du parapluie sur la table de dissection ?

    Veut-on plaire au plus grand nombre pour mieux l'instruire ? L'exposition Louis XIV voulue par Jean-Jacques Aillagon et qui a eu lieu, ou une exposition Hardouin-Mansart, font mieux comprendre Versailles que la transformation du palais et du parc en annexe du Nain bleu. L'exposition Mansart a eu lieu aussi, mais dans les salles étroites de Carnavalet. La rumeur prétend qu'elle a été refusée à Versailles par l'exclamation de l'un des prédécesseurs de son actuel président : "Mansart? C'est chiant !" Veut-on contribuer à la compréhension internationale et au dialogue des cultures ? Une exposition comparative entre le château des derniers Bourbons et la Cité interdite des empereurs de Chine, entre le Paris de l'époque Edo et le Tokyo des shoguns, ce serait tout de même autre chose, en influence et même en affluence, que la drolatique installation Murakami !

    Pourquoi dissimuler au public le fait que l'art dit "contemporain", cette image de marque inventée de toutes pièces par un marché financier international, n'a plus rien de commun, ni avec tout ce que l'on a appelé "art" jusqu'ici, ni avec les authentiques artistes vivants, mais non cotés à cette Bourse ? Pourquoi mettre sur le même plan un artiste comme François Morellet qui, invité au Louvre, étudie l'esprit du palais et l'embellit, et un Koons ou un Murakami dont on voudrait nous faire croire que leur kitsch, transporté à Versailles, "dialogue" avec la pompe magnifique de Le Brun, Le Nôtre ou Lemoyne?

    N'est ce pas égarer ce même public que l'Etat patrimonial a pour tâche au contraire d'éclairer et d'enseigner ? A cette question, qu'un nombre toujours plus grand de Français se pose, ce n'est pas le colloque hâtivement convoqué entre camarades du politiquement correct culturel et hexagonal, le 7 octobre, par l'Institut national du patrimoine, qui apportera une réponse. Ce ne sera pas non plus la circulaire diffusée ces jours-ci par l'ancien ministre Donnedieu de Vabres, où la reprise des poncifs "patrimoine-gisement de pétrole" ou "patrimoine-vitrine du marché de l'art contemporain" tente de se "refonder" en promettant des ateliers-boutiques aux Compagnons du Tour de France et des studios gratuits aux généreux mécènes étrangers, dans des monuments patrimoniaux dynamisés.

    La clef du malaise actuel, c'est le conflit d'intérêts voilé qui a affaibli, voire effacé, la distinction classique entre Etat et marché, entre politique et affaires, entre service public et intérêts privés, entre serviteurs de l'Etat et collaborateurs de gens d'affaires.

    Les considérations d'esthétique, de goût, d'arriération et d'avant-garde ne sont que rideaux de fumée pour dissimuler une offensive en règle du "business des biens culturels" (Salvatore Settis invenit) contre ce qui reste en France de bon sens dans le public et de sens de l'Etat dans l'administration et la classe politique.

    Marc Fumaroli, historien et essayiste, de l'Académie française

  • G 20, Discours et réalités, l'analyse politque d'Hilaire de Crémiers

            (Article paru dans Politique magazine n°  94, de mars 2011)

            G 20, Discours et réalités

            Il est bien de songer à l’ordre international. Mais encore faut-il en avoir les moyens et le premier d’entre eux : un État solidement installé dans la durée et l’efficacité.

    G20.jpg

            Les réunions d’ouverture du G20 entre ministres des Finances et banquiers centraux se sont tenues à Paris le vendredi 18 et le samedi 19 février. L’apparence était à la concertation ; mais l’apparence seulement. Les Chinois, selon une habitude qu’ils ont acquise de sommet en sommet, étaient les maîtres et ils l’ont fait savoir, comme les fois précédentes, à leur façon : ils ont refusé tout accommodement. Ainsi, selon leur exigence, les réserves de change et même les taux de change ne feront pas partie des indicateurs d’une gouvernance économique mondiale. C’est la rendre ainsi impossible ! Même refus sur la question des limites dans les balances courantes. Peu importe que ce soit une cause essentielle des déséquilibres. Autrement dit les Chinois sont et demeurent maîtres de leur monnaie, de leurs réserves de change, les plus importantes du monde – 2840 milliards de dollars –, de leur politique économique. Le ministre des Finances chinois, Xie Xuren, soutenu par le turc, a clairement signifié qu’imaginer les choses autrement, c’était rêver. D’ailleurs le FMI et la banque mondiale doivent maintenant compter avec la Chine.

            Lors d’une réunion à la Banque de France, Ben Bernanke, le patron de la Fed, la Banque centrale américaine, a donné comme d’habitude une leçon de vertu au monde, en s’opposant à son homologue chinois, Zhou Xiaochuan, sans l’affronter directement : les déséquilibres économiques, dit-il, et, en particulier, ceux des balances dus à des excédents commerciaux, n’étaient que la conséquence des tricheries de la sous-évaluation monétaire. Cela visait les Chinois ; mais c’était omettre de dire que les États- Unis, quant à eux, poursuivent invariablement leur propre politique d’émission monétaire et de rachat des bons du Trésor, donc de multiplication du dollar. Telle est la seule façon pour eux d’envisager une relance à bon marché de leur économie par l’afflux de liquidités, au prétexte qu’ils ne connaîtraient pas d’inflation réelle – c’est « l’assouplissement quantitatif » ! – alors que l’endettement fédéral atteint désormais le plafond légal de 14290 milliards de dollars qu’il faudra franchir – ça se jouera début mars –, en dépit de l’opposition conservatrice, pour assurer les paiements courants ; et cela sans se soucier de faire payer au monde entier les conséquences d’un tel laxisme. 1480 milliards de dollars de dettes, rien que pour l’année 2011… La politique du dollar n’est conçue que pour l’Amérique… jusqu’au risque du krach obligataire… Les pays émergents, en particulier le Brésil et l’Inde, sont décidés à sauver leur indépendance monétaire ; leurs ministres des Finances respectifs, Guido Mantega et Pranab Mukherjee, se sont opposés à tout contrôle strict international pour mieux conserver leurs propres contrôles nationaux. Singulièrement le Brésil, attaché à maintenir sa croissance face à la spéculation et au jeu des capitaux mouvants qui font monter sa monnaie… alors que le FMI ne songe qu’à supprimer le contrôle des changes ! Le Japon qui bat tous les records des dettes d’État, essaye de se tirer de ses difficultés, essentiellement internes, tout en se voyant surpassé par la Chine qui lui ravit le rang de deuxième économie mondiale.

    Une europe en implosion

            Et l’Europe ? Christine Lagarde avec cette intelligence ductile qui la caractérise, a réussi à faire croire qu’elle existait. C’est qu’elle y croit elle-même. Il est vrai qu’il faut bien croire pour espérer et goûter ainsi la force d’attraction d’un bien à embrasser !

            Cependant l’Europe n’est pas du tout en ordre de marche. Cela s’est fortement senti avant, pendant et après la rencontre. Il faut dire que les dettes souveraines y sont écrasantes ; les intérêts y sont divergents. Le système bancaire, intriqué de toutes sortes de crédits irrécouvrables et d’actifs dits toxiques, n’est, en dépit de quelques chiffres mirobolants mais essentiellement conjoncturels, qu’une machine à risques d’une extrême fragilité, comme le savent et l’écrivent tous les spécialistes, et dont le cas de l’Irlande et du Portugal n’offre qu’une pâle idée. Qui peut douter que le cas espagnol n’y ajoute bientôt un violent éclat ? Les taux d’emprunt de ces pays, comme ceux de la Grèce, sont dorénavant intenables, obligeant à un recours au Fonds d’aide européen, le FESF, même si la BCE, de son côté, prend le relais. Jusqu’où ? Sait-on que sur ces dettes souveraines les banques françaises sont exposées pour 485 milliards d’euros, les allemands pour 465… Et la BCE maintenant ?

            Tout repose sur un accord franco-allemand qui ne marchera que tant que l’Allemagne le voudra bien. C’est donc elle qui décide parce qu’elle a réussi à faire de sa politique économique la seule qui soit véritablement « crédible » dans le magma européen : le fameux modèle allemand ! C’est Angela Merkel qui ainsi a consenti à sauver la Grèce et l’Irlande ; et la raison en est tout simplement l’intérêt direct des banques allemandes. En accordant des prêts européens, l’Allemagne garantit ses propres créances. 

            Elle n’est pas la seule…

            Cependant le modèle allemand a ses limites et ses fragilités. 

            L’euro a jusqu’ici servi l’Allemagne. Mais aujourd’hui beaucoup d’Allemands sont sceptiques sur l’avenir de la zone euro. 

            Angela Merkel est en train de perdre les élections. Tous ces jours derniers, y compris pendant la rencontre de Paris, son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a rappelé que l’Europe ne pourrait exister que selon les critères allemands.

            Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a pendant tout son mandat mené une politique allemande de rigueur monétaire ; sauf que depuis plus d’un an il a été obligé, à l’encontre des traités européens, de se relâcher sur ses principes pour sauver la zone euro en ne cessant d’acheter des obligations d’État, plus que douteuses, et aussi dernièrement en consentant des prêts d’urgence à des établissements irlandais sur le point de fermer en contrepartie d’actifs… dont nul ne connaît la valeur.

            Eh bien, voici un fait significatif : il était prévu qu’Axel Weber, président de la Bundesbank, devait lui succéder à l’automne à la tête de la BCE. L’homme a refusé et, pour confirmer son refus, démissionné. La raison ? Il désapprouve la nouvelle politique de la BCE, il veut avoir sa liberté de parole ! Il ne croit plus à l’euro ; il pense d’abord à l’Allemagne… Qui sera dupe encore ? Il suffit de lire le dernier rapport du FMI :  l’avenir est aux investisseurs chinois ; la zone euro est au bord de l’implosion.

    Le discours et la réalité

            Voilà le climat dans lequel le G20 s’est déroulé. Certes une nuit de travail a permis de mettre au point quelques critères communs économiques et financiers sur les déficits, sur les dettes et sur l’épargne. Mais il y a loin de cette banale réalité au discours pompeux sur le nouvel ordre mondial. Le forum de Davos a été l’illustration d’un pareil écart. Ni Barack Obama ni Hu Jintao ne s’y sont déplacés. Nicolas Sarkozy y a fait un brillant discours ; les financiers et les entrepreneurs du monde ont répondu par des phrases sans fioritures.

            Lors de l’ouverture de la présidence française du G20, le président français a souhaité que soit pris en considération un intérêt général du monde sur trois grands points : les monnaies, la régulation financière, les matières premières dont les prix deviennent exorbitants… Intention louable, en effet. La banque mondiale s’inquiète d’une crise violente qui se prépare sur les denrées alimentaires… Rien n’est fait ou si peu.

            Le Marquis de La Tour du Pin et toute l’école sociale catholique dont bon nombre de membres étaient royalistes, ont développé des idées sur les mêmes thèmes à la fin du XIXe siècle. Ils dénonçaient la spéculation et ses opérations insensées sur les matières premières. Qui se souvient encore de La Tour du Pin ? 

            Sarkozy en a-t-il même entendu parler ? Ce catholique royaliste n’était ni libéral, ni socialiste ; seulement, il savait que pour obtenir un certain ordre et un ordre humain, il fallait d’abord des institutions humaines, dignes de ce nom, donc qui soient indépendantes, spirituellement libres, fortes d’une vertu enracinée dans l’histoire, animées d’un esprit de suite… Bref, le contraire des institutions actuelles qui sont celles du bavardage, de l’argent, de la démagogie, de l’ambition et de la carrière.

            Qu’en sera-t-il de cette présidence française du G20 en avril lors de la prochaine réunion de Washington et en novembre lors du sommet des chefs d’État à Cannes ? Supposons que la crise mondiale s’aggrave, que les crises sociales se déclenchent, que le prix du pétrole frappe les économies… Mais non, chers lecteurs, vous le savez bien : le seul point important est de savoir si Nicolas Sarkozy, si DSK, si Martine Aubry, si Villepin, si Royal, si Borloo, si Morin, si Hulot, si Mélenchon, si Éva Joly, si Besancenot… Au fait, qu’est-ce qui se passerait si l’État s’effondrait ? ■

  • La France est malade – Oser comprendre de quoi –, par Hilaire de Crémiers.

    Source: https://www.politiquemagazine.fr/

    Le virus républicain est la cause véritable de ses malheurs.

    La politique française est un amas de contradictions. Tout le monde le constate. Chacun y va de sa critique. Mais qui ose comprendre ? Oui, ose. En posant le seul, vrai, bon diagnostic : la France est malade de ses institutions.

    hilaire de crémiers.jpgPerversité des institutions

    Oser comprendre que nos institutions sont mauvaises, voire détestables ! Bien sûr que la France est malade spirituellement, mais prioritairement et fondamentalement, c’est politiquement qu’elle est aliénée, infectée, droguée, anéantie, dépressive. Les maux dont notre pays est de jour en jour de plus en plus affecté, ne gagnent en ampleur que par la connivence active ou passive du pouvoir et ne prospèrent que dans le cadre des principes et des pratiques qui constituent l’essence de la puissance publique en France. Depuis l’immigration sans frein qui a repris de plus belle en dépit de tout ce qu’on raconte, avec les accords algériens entre autres, attribuant le droit de séjour à tous les amoureux, jusqu’à l’insécurité quotidienne qui devient un drame lancinant pour les populations ; depuis l’affaissement moral entretenu par l’État avec ses lois de démoralisation systématique, autorisant l’infanticide tout aussi bien que le n’importe quoi sexuel, jusqu’à l’inéducation nationale organisée par l’État avec grand battage médiatique, discours grandiloquents, « Grenelle », enquêtes, questionnaires et consignes contradictoires ; depuis l’effondrement économique, industriel, agricole, commercial, longtemps camouflé sous des flots de promesses électorales, que les explications étatiques attribuent maintenant – c’est facile ! – au coronavirus, jusqu’à la misère sociale dont les gilets jaunes furent le signal alarmant ; depuis les abandons tragiques de souveraineté qui nous coûtent si cher et dont le président et le gouvernement ont fait semblant de s’étonner et même de s’offusquer – il faut le faire ! –, eux qui se flattent d’être antinationalistes, jusqu’aux risques de guerres civiles, transformées pudiquement en phénomènes de communautarisme, et jusqu’aux dangers de plus en plus fréquents de confrontations dans les engagements extérieurs, sans préparation politique et militaire suffisante. Les mêmes qui souhaitaient l’entrée de la Turquie dans l’Europe, s’aperçoivent maintenant de son expansionnisme, mais sont tenus par les incroyables concessions qui lui ont été faites ! Les mêmes qui fustigent le rôle de la France en Afrique, se font déborder sur les territoires que la France est censée sécuriser ! La liste des problèmes peut s’allonger. Elle inquiète à juste titre les quelques bons esprits qui fonctionnent encore en France.

    Ces faiblesses incontestables, la plupart des responsables en poste les connaissent parfaitement sans pouvoir en pointer les véritables causes, ni surtout la véritable cause, sans même en avoir le droit : interdit de parler ! Il faut phraser. Combien, cependant, vous confient la vérité discrètement ? Il y a encore, heureusement, des Français qui pensent et librement, mais c’est en secret. Jusqu’à ce que leur pensée intime soit, elle aussi, un jour censurée : on y vient. Comme dans 1984 et Le meilleur des mondes.

    Des théories idiotes

    Oui, la France est malade. Non seulement du coronavirus, mais, bien plus gravement, de sa République sans foi ni loi, aux principes aberrants, constitutionnellement ineptes, aux concepts abstraits et inefficaces sauf pour détruire, relevant d’une métaphysique terriblement datée, une sorte de rousseauisme robespierriste et sieyésien, revu et corrigé au gré des impératifs gaullistes par Capitant et Vedel, puis par Mitterrand et Chirac, livrant en pâture au monde l’un et l’autre pour leur gloire personnelle la souveraineté et l’honneur de la France, comme firent par la suite les Sarkozy, les Hollande et les Macron, toute une pseudo-métaphysique qui s’achève dans l’affligeante nullité toubonnienne et fabiusienne à la grasse prébende, sans doute pour mieux entériner toutes les atteintes à la France qu’une ridicule suffisance juridico-philosophique enveloppe de sophismes justificatifs. Voilà sur quoi la France vit ou plutôt à cause de quoi elle meurt.

    Il n’y a pas à s’étonner si la déliquescence et la désagrégation de la société française empirent ; longtemps, en effet, les anciennes et bonnes habitudes qui régissaient les Français, leurs mœurs, leur éducation, leur formation, tant dans leur vie quotidienne qu’au travail, et jusque dans la haute administration, comme dans l’industrie, l’agriculture, l’armée, l’hôpital, l’éducation, bref, partout, contrebalançaient heureusement les effets pervers des mécaniques politiques diviseuses et ravageuses ; il était encore possible de prendre de bonnes et sages décisions. Ainsi, encore, dans le nucléaire, cet été, avec l’installation d’Iter, un projet européen et international, mené sous direction française avec des ingénieurs et des savants remarquables, malgré toutes les décisions absurdes, essentiellement politiques, qui cassent notre filière et abîment pour des années encore les montages des EPR. Les saines habitudes, faites de savoir-faire et d’intelligence sociale, qui régnaient dans notre édifice économique, s’affaiblissent et s’effacent à force d’être systématiquement contrecarrées et bafouées.

    Reste alors la bêtise imprévoyante du régime qui ne rencontre plus guère d’obstacle et qui détruit tout sur son passage. Comme les derniers événements l’ont montré cet été, elle impose sa froide domination à tous les niveaux : les Français doivent devenir idiots, de plus en être contents et rassurés, puisque le régime en a décidé ainsi. Il ne manque pas d’esprits sagaces pour avoir perçu ce phénomène de persuasion malsaine et d’infantilisation technocratique, effrayant dans son doucereux et implacable totalitarisme. Se réalise sous nos yeux la société admirablement décrite par Soloviev ou par Newman ou par Benson qui sera la mise en scène préliminaire à la révélation de l’Antéchrist.

    Et voilà comment la Ve République doit affronter ce qui pourrait devenir demain sa crise existentielle, fatalité à laquelle furent soumises toutes les précédentes. Son heure est venue, ça se sent. Ce qui n’empêche nullement tous les ambitieux de la politique, le sommet de l’État étant une proie à saisir, de vouloir s’en emparer en s’imaginant tous des sauveurs – ce qui en fait beaucoup ! –, pour satisfaire en réalité leur envie immodérée de pouvoir. Jusqu’aux Sarkozy et Hollande qui viennent dire leur mot… et pourquoi pas s’essayer encore à jouer un rôle. Ça les rend fous !!! La vérité simple et nue qu’ils ne veulent pas admettre, c’est qu’aucun d’entre eux, absolument aucun, n’est fait pour diriger la France. Insupportable prétention !

    Seulement, ils savent que pour parvenir à leur but, il leur suffit de se servir à bon escient du plus grossier moyen de légaliser leur ambition et celle de leurs équipes : l’élection présidentielle, la plus trompeuse et la plus sotte qui soit ; deux Machiavel le savaient parfaitement : De Gaulle et Mitterrand qui en usèrent avec le plus grand art. L’élection présidentielle qui domine la vie politique tout entière, a l’avantage pour le gagnant de légitimer tout ce qu’il décide en tant que bénéficiaire du pouvoir. Les Français se font complètement avoir dans cette affaire. Élu comme un roi, à la place d’un roi, mais en faux roi – ce qu’ils savent d’ailleurs tous – , n’étant en fait qu’un aventurier de passage, le gagnant ne poursuit jamais que sa stratégie personnelle, fût-ce prétendument devant l’histoire. Même De Gaulle que tout le monde invoque aujourd’hui, et, la plupart du temps, à contresens, n’échappe pas aux traits de cette typologie d’histrion ; encore moins Mitterrand, son adversaire nécessaire qui revêtit le même habit, sans scrupule aucun.

    Et le Moloch tue !

    La machine se manie avec une certaine subtilité qui suppose l’appréhension des ressorts électoraux ; Mitterrand, Chirac étaient des as en la matière. Le baron noir de la série télévisée en montre de bons exemples à tous les niveaux. Les résultats s’anticipent en additionnant et en combinant les voix les plus contradictoires. Comment les Français sont-ils encore dupes ? C’est que le régime a su s’institutionnaliser comme religion officielle ; le citoyen, certes, devient incrédule mais il n’en est pas encore à renverser l’idole !

    Alors, elle demeure dans son temple. Et Macron s’en fait aujourd’hui le grand-prêtre : il prêche, il exhorte, il fulmine, il rappelle dogmes et discipline. Il s’est adjoint un bedeau en chef en la personne de Castex, l’homme qui dit à chaque instant ce qu’il faut faire et ne pas faire, comment processionner en rang et saluer la divinité avec gravité. Il est sérieux comme sa fonction l’y oblige. Il est le chef de tout un ballet de cérémoniaires. Jamais il n’y a eu autant de ministres et de secrétaires d’État – 43 dont les 3/4 sont inutiles pour la France, une dépense folle –, et tous avec leur pléthore de conseillers – là aussi tous les chiffres ont explosé –, mais chacun est affecté désormais à son secteur électoral qu’il est chargé de catéchiser méthodiquement pour le ramener en 2022 dans le giron de la république macronienne, la seule église officielle pour laquelle oeuvrent tous les médias payés par l’État et en dehors de laquelle il n’y a point de salut.

    Ainsi sont présentés le plan santé et le plan de relance à 100 milliards d’euros dont 40 de l’Union européenne, à ce jour non débloqués, et dont les objectifs sont, en fait, de fournir à Macron des arguments pour sa campagne de 2022. Et quelle est donc la raison de la nomination de l’inénarrable Bayrou qui resurgit avec sa tête de gugusse, à un commissariat au plan ressuscité pour l’occasion et qui ne peut faire qu’éclater de rire tous les gens sérieux ? Encore un prix à payer pour l’élection !

    Ajoutez-y la loi de bioéthique votée en urgence dans un hémicycle vide à la fin du mois de juillet : elle sera ainsi passée, ce que voulait Macron. Les nouvelles règles en sont connues. Toutes d’une totale immoralité selon les critères ordinaires de la plus naturelle des éthiques, mais légitimées, comme il a été dit plus haut, par l’autorité de la République qui se substitue ainsi non seulement à Dieu, mais plus gravement encore à la conscience personnelle qui n’existe plus. L’avortement étant admis dorénavant jusqu’à neuf mois – prétendument dans certains cas –, il paraîtrait normal que le président et son Premier ministre qui ont pris personnellement en charge cette loi, pour l’exemple, assistassent au premier avortement qui sera prévu dans un tel cadre, afin d’encourager le médecin à aspirer, étouffer, déchiqueter, écarteler, éjecter et achever l’enfant dans un vide-ordure ou un crématoire – neuf mois biologiques ! –, selon la prescription du Moloch républicain dont ils sont les grands prêtres et les ordonnateurs. Ils ne manqueront pas d’être proprement masqués et républicainement imperturbables ; ils reliront sans doute à cette occasion les pages de Flaubert dans Salammbô sur le sacrifice des enfants au Moloch carthaginois. Cependant, est-il sûr qu’il y aura un médecin pour une telle besogne ? Ils seraient capables de supprimer toute clause de conscience, puisqu’un tel avortement sera inscrit dans leurs chères valeurs.

    Quand donc la leçon portera-t-elle ?

    Baudelaire qui, dans sa noirceur provocante, se savait et se voulait un fieffé réactionnaire, lassé de l’incompréhension bourgeoise où se disputent lâcheté intellectuelle, paresse morale, sottise qui se croit et se dit savante, se laissait aller à cette amère constatation au spectacle d’un siècle usé que Léon Daudet qualifiait de stupide : « Je me suis arrêté devant l’épouvantable inutilité d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit ».

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  • Éphéméride du 17 mars

    1956 : Mort d'Irène Joliot Curie (Prix Nobel de Médecine 1935 avec Frédéric Joliot Curie)

     

     

     

    1267 : Mort de Pierre de Montreuil 

     

    Né vers 1200, il fut le successeur de Jean de Chelles* comme architecte de la cathédrale Notre-Dame de Paris. 

    De l’Encyclopedia Universalis :

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curie"Né vraisemblablement dans les premières années du XIIIème siècle à Montreuil-sous-Bois, l'architecte Pierre de Montreuil peut être considéré comme l'un des plus grands créateurs de ce siècle; son rôle a été décisif dans l'évolution de l'architecture rayonnante.

    Un certain nombre de textes évoquent son activité au Réfectoire (1239-1244) et à la Chapelle de la Vierge (1245-1255) à Saint-Germain-des-Prés. En 1247, il est cementarius (maçon) de Saint-Denis. Enfin, en 1265, il est dit Maître des œuvres de la cathédrale de Paris.

    Il devait mourir peu de temps après, et il fut enterré avec sa femme dans la Chapelle de la Vierge qu'il avait édifiée. Ce rare privilège suffit à souligner la très grande estime dans laquelle le tenaient ses contemporains.

    L'inscription qui courait sur la dalle, "De son vivant docteur des maçons", confirmait cette notoriété ainsi que le fait qu'il a participé aux plus grands chantiers de l'époque : Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis, Notre-Dame de Paris; en revanche, son rôle à la Sainte-Chapelle et au Réfectoire de Saint-Martin-des-Champs n'est nullement attesté.

    On peut suivre dans ces édifices une évolution assez notable, quoique la destruction du Réfectoire et de la Chapelle de Saint-Germain-des-Prés, ses premières œuvres, nous empêche de prendre la mesure exacte de son génie. Il donne à l'architecture un linéarisme de plus en plus souligné : les supports montent du sol sans interruption, pour recevoir directement la retombée des ogives. Les meneaux des fenêtres hautes se poursuivent dans le triforium pour mieux lier entre eux les deux niveaux. Ce goût si particulier pour le jeu des meneaux apparaît particulièrement dans les baies des édifices qu'il construit.

    Son chef-d'œuvre est sans conteste l'élévation du bras sud de Notre-Dame de Paris dont Jean de Chelles avait posé la première pierre. Elle apparaît comme l'œuvre d'un grand dessinateur qui a cherché à mettre en valeur un jeu de lignes extrêmement simples mais très harmonieuses. L'art de cour est parvenu là à son plus haut degré de raffinement."  

    * On sait encore moins de choses sur Jean de Chelles que sur Pierre de Montreuil : "Maître d'œuvre" du XIIIème siècle, Jean de Chelles fut un des architectes de Notre-Dame, où il commença sa "maîtrise d'œuvre" en 1258 jusqu'en 1265, date présumée de son décès. À cette date, il fut remplacé par Maître Pierre de Montreuil.

    À l'extérieur du transept sud, on peut voir une plaque datée de 1258 et signant sa maîtrise d'œuvre, puisqu'elle indique qu'il a élevé la façade nord et commencé la façade sud (vers 1250-1260). On lui doit aussi la façade nord du transept, le portail du cloître et sa rosace, le Portail Saint-Étienne

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    http://fr.structurae.de/persons/data/index.cfm?id=d001474  

     

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    1526 : François 1er retrouve la France, après avoir été libéré par Charles Quint

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    Le roi, prisonnier de son adversaire Charles Quint a du signer le Traité de Madrid (ci dessus), par lequel il s'engage à céder la Bourgogne, et laisse ses deux fils - dont le Dauphin, futur Henri II - en otages à Madrid.

    François 1er avait été fait prisonnier à la bataille de Pavie le 24 février 1525, étant ainsi, après Louis IX et Jean II le Bon le troisième roi de France fait prisonnier sur le champ de bataille (voir l'Éphéméride du 11 février).

    On est alors en plein dans la bataille décisive qui se joue entre la France - pour son indépendance... - et "la monstrueuse puissance" dont parle Bainville : Espagne et Allemagne accouplées, sous l'autorité des Habsbourgs...

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    La lutte contre la Maison d'Autriche - commencée entre Charles Quint et François premier - durera deux siècles, jusqu'au moment où, victorieuse, la royauté française comprendra que l'Autriche - l'ennemie séculaire - étant vaincue, elle devenait notre alliée face à un prince qui se proclamait roi en Prusse, en violation flagrante des Traités de Westphalie, et qui devenait donc, sitôt la menace habsbourgeoise écartée, la nouvelle menace dont il fallait se préoccuper.

    Cette vision "progressiste" des choses, au sens vrai du terme, ne fut hélas pas comprise par une large part du peuple ni des intellectuels, littéralement "passéistes" face à la modernité de l'heureuse hardiesse de la politique extérieure de Louis XV et de son "renversement des alliances"...

            

     

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    1560 : Échec de la Conjuration d'Amboise

              

    Il s'agissait d'un complot tramé par les huguenots, visant à enlever le roi François II, et le soustraire ainsi à l'influence des Guise, chefs de file du "parti" catholique...

    Ci dessous, le balcon du château où furent pendus les conjurés.

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    1680 : Mort de La Rochefoucauld

     

    Auteur des Sentences et Maximes morales, La Bruyère lui décerne ce bel éloge :

    "(La Rochefoucauld)...est la production d'un esprit instruit par le commerce du monde, et dont la délicatesse était égale à la pénétration...; observant que l'amour-propre est dans l'homme la cause de tous ses faibles, l'attaque sans relâche quelque part où il le trouve; et cette unique pensée, comme multipliée en mille autres, a toujours, par le choix des mots et par la variété de l'expression, la grâce de la nouveauté." (Discours sur Théophraste) 

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    • "Il faut une plus grande force de caractère pour supporter la bonne fortune que la mauvaise".

    • "Les grandes âmes ne sont pas celles qui ont moins de passion ou plus de vertu que les âmes communes, mais  celles seulement qui ont de plus grands desseins".

    • "Celui qui sort de votre entretien content de lui l'est de vous parfaitement".

    • "Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au dessous de ceux que nous haïssons."
     
    • "Les biens et les maux qui nous arrivent ne nous touchent pas selon leur grandeur, mais selon notre sensibilité."
     
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    Le château de La Rochefoucauld, Charentes
     
     
     
     
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    1808 : Création du Baccalauréat par Napoléon Premier

             

    Le mot vient du latin, bacca laurea (baie de laurier), la couronne de laurier étant depuis l'Antiquité le symbole de la victoire.

    Brève histoire des origines de ce diplôme mythique...

    Pour Napoléon, la création du baccalauréat est un acte politique fort, une réponse aux carences de la révolution en matière d'éducation qui, lorsqu'il arrive au pouvoir est toujours aux mains des congrégations religieuses. Napoléon considère qu'il faut repenser le système scolaire qui sera, avec le Code civil, un des fondements majeur sur lequel il va reconstruire la France.

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    Le concordat signé avec l'Église lui laisse les mains libres pour conduire sa réforme, inspirée par trois idées fortes :

    D'abord, faire naître le sentiment d'appartenance à une nation commune par l'unicité de l'enseignement. "Tant qu'on n'apprendra pas dès l'enfance s'il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux, l'État ne formera point une nation, il sera constamment exposé au désordre et au changement."

    Deuxième idée forte : pourvoir à l'absence de cadres administratifs émigrés à l'étranger pour fuir la Révolution.

    Enfin, doter l'université en professeurs capables de faire passer les examens aux élèves mais également susceptibles de former un corps intermédiaire chargé de diriger les opinions politiques et morales.

    Réorganiser l'université après la révolution française n'était pas une entreprise facile. Il fallait trouver des professeurs, il fallait trouver des inspecteurs généraux. Les effectifs de l'enseignement secondaire étaient inférieurs, dans la première moitié du XIXème siècle, à ce qu'ils étaient avant la révolution française. Pour structurer le nouveau système, il faut fixer à la future élite un objectif clairement identifié qui sert de pierre de touche à l'ensemble de toute cette charpente: ce sera le Baccalauréat.

    Aux Lycées est assigné un rôle bien précis : former les cadres de l'administration et de l'armée. Les jeunes gens, en uniforme, y seront astreints à un régime militaire, ils obéiront tous, sur toute l'étendue du territoire, au même emploi du temps et utiliseront les mêmes manuels. Issus de la bourgeoisie, ils seront éduqués sévèrement dans un esprit de docilité et de reconnaissance.

    Clé de voûte du système, le baccalauréat sanctionnera les études secondaires et ouvrira les portes des études supérieures.

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    C'est en 1806 que Napoléon dicte à Fourcroy les principes généraux devant conduire au Décret impérial créant le Baccalauréat. Deux ans et vingt deux rédactions successibles lui seront nécessaires. Le titre 3 du Décret définitif arrête les conditions des grades, des facultés et des moyens de les obtenir. L'article 16 stipule : "les grades dans chaque faculté seront au nombre de trois, à savoir, le baccalauréat, la licence, le doctorat". L'article 19 précise : "pour être admis à subir l'examen du baccalauréat dans la faculté de lettres, 1- être âgé au moins de seize ans, 2- répondre sur tout ce qu'on enseigne dans les hautes classes de lycées".

    Nous sommes le 17 mars 1808. Pour imposer cette révolution éducative, Napoléon s'est inspiré de la modernité de l'enseignement reçu à l'École militaire de Brienne où on formait des officiers du Génie, des artilleurs, des ingénieurs des Ponts et chaussées. Mais dans sa modernité, directement héritée de l'Ancien régime, le nouveau système éducatif est désormais totalement centralisé dans la main de l'État : c'est toute la différence, elle est loin d'être mince, et n'est nullement anodine...

    C'est Louis de Fontanes, grand maître de l'Université, qui est chargé par l'empereur de définir les modalités d'examen. Il y aura 5 baccalauréats : Lettres, Sciences (comprenant Mathématiques et Physiques) Médecine, Droit et Théologie.

    Dans la pratique, c'est un examen qui fait essentiellement appel à la culture gréco-latine. Après trois ans de mise en place, la première session à lieu en juillet 1809. Huit candidats seront interrogés en même temps par un jury de professeurs d'université. Les épreuves seront uniquement orales sous forme de discussion à bâtons rompus portant sur les auteurs grecs et latins, l

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Toute chose, même, bonne a une fin, hélas; mais, heureusement, les mauvaises aussi : demain, lundi, jour de l'Epiphanie  notre "période sans" s'achève, et nous retrouverons l'Editorial de Louis-Joseph Delanglade qui, sur un sujet d'actualité nationale ou internationale donnera la ligne du journal et fixera notre position...

    Nous disons "demain" mais, en fait, pour ceux qui rongent leur frein depuis trois semaines, et se contentent de relire Les Lundis de Louis-Joseph Delanglade, c'est dès ce soir, à partir de minuit que l'attente prendra fin : lafautearousseau paraît en effet tous les soirs à partir de minuit, de 5 en 5 minutes, en commençant par l'Ephéméride du jour, puis notre Rubrique "Activités partout en France" et ainsi de suite; c'est donc à 0h30 que les plus pressés, les noctambules et couche-tard, les insomniaques où les lève tôt (très tôt...!) ont accès à la dernière note du jour, qui apparaît donc en premier sur la page d'accueil... Plus qu'un peu de patience, donc...

     
    IMG_0096.jpg= Mardi, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compte Twitter A.F.Royaliste : celui-ci commence à être connu, le nombre de "re-tweets" continue d'augmenter, et les messages amicaux, de sympathie et d'encouragements aussi : nous touchons ainsi des personnes que nous n'aurions peut-être jamais atteintes, ou beaucoup plus tard, et la diffusion de nos idées s'en trouve accélérée : en ouvrant ce compte, nous avons créé cette synergie/trilogie Quotidien sur le Net / Page Facebook / Compte Twitter qui démultiplie nos ouvertures vers l'extérieur...

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    2014 JANVIER.jpg= Mercredi, avant de présenter bientôt plus à fond le numéro 34 de La Nouvelle Revue universelle - dont nous avons simplement, pour l'instant, annoncé la parution... - nous présenterons le nouveau numéro (125) de Politique magazine, en donnant l'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret.

    On peut dire que ce numéro débute l'année brillamment, en réunissant les collaborations de Jean-François Mattéi ("Gender, la mort du sexe"), Pierre Chalvidan ("Sainte famille"), Gérard Leclerc ("Du bon usage des crises"), Georges-Henri Soutou ("L'Iran et la bombe"), Jean des Cars ("L'Histoire est de chair et de sang")Jacques Trémolet de Villers ("La marche des robes n'aura pas lieu"), et en proposant un entretien avec Mgr Marc Aillet ("Un printemps des consciences")...

    Avec, évidemment, les rubriques habituelles, dont l'analyse politique d 'Hilaire de Crémiers ("Libérer la France"), Christian Tarente ("Drogue : l'Etat défaillant ") etc...

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    APPRENTI 1.jpgJeudi, on parlera social/économie/éducation, avec l'excellent reportage diffusé juste avant Noël par France 2 , et envoyé par David Pujadas.

    En effet, sans contestation possible, le 16 décembre, c'est à France 2 qu'est revenue la palme du bon reportage : Le miracle suisse. C'est sous cet intitulé que la chaîne a consacré la 43ème édition de son émission documentaire Un oeil sur la planète.

    Cette émission montre bien comment la Suisse a un taux de chômage des jeunes extrêmement faible, grâce au recours massif à l'apprentissage; cet apprentissage méprisé chez nous, et même maintenant empêché par un Vincent Peillon qui veut absolument, à 14 ans, garder les enfants à l'école. Et, pour quoi faire ? Mais, pour les endoctriner, bien sûr, pour les "conformater", pour en faire de bons petits républicains; et, tant pis si, à la sortie, c'est direction "Pole emploi" !...

    Eh, oui, à lafautearousseau, on n'est ni ronchon ni grognon, on n'a pas mal au foie, et on tâche d'être juste : on critique assez les "prestations" souvent politisées de trop de journalistes pour ne pas prendre son bien où et quand on le trouve; et, de David Pujadas à Gilles Bouleau, à chaque fois qu'à la télé un journaliste nous offre du réel et du vrai, on s'en réjouit et on le signale...

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    bernard pascaud 1.jpgEnfin, vendredi, nous donnerons la parole à Bernard Pascaud, pour son texte Délégitimer la République : qu'on l'appelle "République", "Régime", "Système" ou comme on voudra, le "semble Etat" (pour reprendre l'expression de Boutang) qui nous régit - si mal !... - fait chaque jour un peu plus la preuve de son inefficacité, autant que de sa malfaisance; son échec est patent, total, et dans tous les domaines il abaisse la France, qui ne reste ce qu'elle est que parce qu'elle a un "incroyable talent" - pour reprendre, sous forme de boutade amusée le titre d'une émission de télévision : c'est par les Français, par leur travail, par leur ingéniosité et leur courage, et certainement pas par ses Institutions. que la France compte encore...

    Et, donc, comme le dit Bernard Pascaud, "...délégitimer la république est aujourd’hui la forme la plus nécessaire de l’action politique. J’ai conscience en écrivant cela de commettre un blasphème contre cette république du Panthéon dont les frères de Peillon voudraient réactiver le culte. Même si le régime s’en charge lui-même, il convient d’accompagner le mouvement et de l’amplifier jusqu’à  l’amener à sa conclusion politique logique..."  

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    =Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    LE FRANCE.jpg=
     
    On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la célébration de l'Epiphanie ("couter Lully Marche des Rois Marche pour le Régiment de Turenne.mp3 ) au lancement du France... en passant par : le sacre de Philippe le Bel; le début du procès de Jeanne d'Arc; la mort de La Hire et de Charles d'Orléans; la mort de Charles le Téméraire; le mariage de Louis XII et d'Anne de Bretagne; François de Guise qui reprend Calais aux Anglais; les origines de la Galerie du Bord de l'eau; Louis XIV, enfant, qui quitte Paris pour échapper à la Fronde; le début du grand froid de 1709; la fondation de l'Ecole des Ponts et Chaussées; les origines de la Chapelle expiatoire; l'inauguration de l'Opéra Garnier; le début des travaux du Canal de Panama; la mort de Napoléon III; la IIIème République qui vend la collection des Joyaux de la Couronne; la découverte du Cratère de Vix; la première parution des aventures de Tintin; le premier Journal parlé, la première de Cinq Colonnes à la Une et les débuts d' "Apostrophe"...

    Sans oublier les naissances de Vaugelas, Simon Vouet, Montgolfier; Cathelineau; Jean-Baptiste Say; Bernadette Soubirous; Charles Péguy; Roger Guillemin; et les décès de Philibert Delorme, Antoine Coypel, Charles Cressent, Riesener; du Baron de Batz; de Louis Braille, Verlaine et du Baron Haussmann; de Stavisky et du Maréchal de Lattre de Tassigny ...

    En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, 

  • Yoram Hazony: le nationalisme est un humanisme.

    Philosophe politique et spécialiste d’études bibliques, Yoram Hazony est président de l’Institut Herzl à Jérusalem. Son dernier livre, “Les Vertus du nationalisme”, vient de paraître en français. © Yochanan Katz

    Entretien par Jeremy Stubbs

    Avec Les Vertus du nationalisme, l’essayiste israélien réhabilite cette idée tenue pour la principale responsable des tragédies du XXe siècle. Pour lui, les nations devraient tout simplement être indépendantes et jouir de la liberté de se développer selon leurs propres histoire et traditions.

    3.pngCauseur. Votre livre redéfinit positivement le « nationalisme » comme la croyance, non pas à la prééminence de sa propre nation, mais en l’idée que l’ordre mondial le plus stable et le plus juste est celui qui se fonde sur une pluralité d’États-nations indépendants.

    Yoram Hazony. Plutôt que de redéfinir le terme, je reviens à son sens traditionnel qui est le plus utile. La définition que je donne est celle avec laquelle j’ai grandi, dans une famille sioniste, et c’est celle qui prévaut toujours dans bien des pays comme l’Inde. Le problème, c’est que, après 1945, beaucoup d’intellectuels libéraux et marxistes, Orwell en tête, ont assimilé le mot à l’usage qu’en faisait Hitler. Si vous lisez celui-ci – et je ne vous recommande pas de le faire ! –, vous découvrirez qu’il utilise le mot « nationalisme » pour désigner son impérialisme raciste. Il a ainsi détourné un terme parfaitement respectable qu’on utilisait depuis longtemps et pour lequel il n’y a pas de substitut dans les langues européennes. Le « patriotisme » évoque l’amour de son pays mais, à la différence du nationalisme, il ne peut pas désigner une théorie politique selon laquelle les nations devraient être indépendantes et libres de se développer selon leurs propres lois et traditions.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à clarifier le sens de ce terme dans le débat public ?

    Il faut remonter aux années 1990 : après la chute du mur de Berlin, le monde est submergé par une vague d’utopisme qui s’exprime par exemple à travers le traité de Maastricht ou le nouvel ordre mondial, alors défini par les États-Unis. Dans cette vision, les nations doivent être neutres, sans identité culturelle ou religieuse particulière, ce qui tend à rendre caduques les frontières qui les séparent. La conséquence est qu’on représente l’histoire et les traditions politiques de chaque nation comme racistes, fascistes et généralement répréhensibles. C’est ce qui se passe quand cette vague de « post-nationalisme » arrive en Israël, où on l’appelle le « post-sionisme ». Israël a été fondé comme un État-nation classique, à l’instar de l’Inde au même moment. Mais à l’époque dont je vous parle, il y a une forte pression idéologique pour déprécier et rejeter les lois et les coutumes spécifiques à la nation, considérées désormais comme des facteurs d’oppression. Avec un groupe de collègues, j’ai donc créé un institut afin de réh ab iliter l’État-nation israélien(1). Nous avons réussi à influencer le débat public en Israël. De plus, nos recherches nous ont amenés à étudier l’histoire d’autres pays afin de comprendre les différentes généalogies et expressions de l’idée de nation. En 2016, alors que je travaillais sur un livre consacré plutôt à la théologie, j’ai réalisé que, face à des événements comme le Brexit, il était impératif d’écrire un livre sur l’État-nation.

    Votre ouvrage, qui est à la fois un livre d’érudition et un manifeste, est paru d’ abord en anglais en 2018. Le débat sur le nationalisme a-t-il avancé depuis ?

    La publication des Vertus du nationalisme a grandement stimulé le débat : outre quelque 400 comptes-rendus en anglais, presque autant d’articles ont été publiés sur les colloques que nous avons organisés à Washington et à Londres. Je dirais que la moitié des auteurs de ces textes, qu’ils fussent pour ou contre mes thèses, les ont bien comprises et en ont parlé de manière intelligente et honnête – ce qui est très rare. Un point majeur que j’ai essayé de clarifier concerne ce qu’on appelle le globalisme ou le transnationalisme : à mon sens, il ne s’agit pas d’une nouvelle idée, mais d’une très vieille qui est l’impérialisme. Les globalistes, comme les impérialistes d’antan, cherchent à soumettre toutes les nations de la terre à une seule loi et à une seule organisation, les leurs, parce qu’ils croient savoir ce qui est bon pour nous tous. Avec l’Union européenne et le nouvel ordre mondial des Américains, c’est la notion d’empire qui revient déguisée. Cette rectification a surpris les globalistes autant que leurs adversaires, mais beaucoup l’ont acceptée.

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    Vittorio Orlando (Italie), David Lloyd George (Angleterre), Georges Clemenceau (France) et Woodrow Wilson (États-Unis) à la conférence de la paix de Paris, en décembre 1918, qui aboutira à la signature du traité de Versailles. © Granger collection / Bridgeman images.

    Si les concepts et les termes sont plus clairs sur le plan intellectuel, qu’en est-il sur le plan politique ?

    En politique, il y a plus de confusion parce que, dans l’esprit des gens, les idées sont inséparables des politiciens qui les portent. Le débat politique sur la nation se confond avec la question « Aimez-vous ou non Trump, Johnson, Orban ou Modi ? ». C’est normal parce que, dans un pays démocratique, on a besoin de discuter des avantages et des inconvénients qu’il y a à élire une personnalité spécifique. Cependant, les idées politiques transcendent les appréciations personnelles. Par exemple, beaucoup de gens ont voté pour Trump, en dépit du fait qu’ils n’appréciaient pas du tout son style, parce qu’il incarnait à leurs yeux l’indépendance, les traditions et la fierté nationales. Il faut dire aussi que beaucoup d’autres n’ont pas l’h ab itude d’entendre un discours nationaliste : ils en ont peur, et ils ont tort. À mesure que le nationalisme, au sens où je l’entends, se normalisera, on verra émerger une plus grande variété de leaders nationalistes, dont certains seront moins excentriques, plus raisonn ab les, et en conséquence plus attractifs. Mais ce sera un processus long, sur vingt ou trente ans.

    Les politiciens nationalistes sont généralement traités de populistes, ce qui n’est pas un compliment. Quel est le lien entre nationalisme et populisme ?

    Ceux qui utilisent le terme « populiste » ont tendance à penser en termes de lutte des classes. Pour eux, notre époque est marquée par le combat entre, d’un côté, les classes moyennes et ouvrières et, de l’autre, des élites fortunées, puissantes et éduquées. Je ne prétends pas que ce combat n’existe pas. Ce qui me gêne dans cette thèse est qu’elle implique que le public au sens large en sait nécessairement plus que les élites. Dans une perspective nationaliste traditionnelle, ce postulat n’a pas de sens. Parfois, le public a raison contre les élites, parfois c’est le contraire. L’approche nationaliste traditionnelle consiste à déterminer quelles relations entre les élites et les autres classes seront les plus propices au bien commun de la nation. En résumé, j’évite le terme « populiste », parce que je ne veux pas réduire les choses à une lutte des classes, même s’il est vrai que, depuis au moins trente ans, nos élites sont majoritairement globalistes et antinationalistes.

    Quelles sont les implications de la culture « woke » et des protestations minoritaires qui ont marqué 2020 ? Ces mouvements identitaires ne risquent-ils pas de torpiller toute possibilité de renaissance nationaliste ?

    Il y a eu des événements choquants, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres pays, mais plus significative encore a été la capitulation d’institutions ét ab lies comme le New York Times ou l’université de Princeton – parmi des centaines d’autres – devant une forme de marxisme remis au goût du jour. Car pour les militants woke, tous ceux qui appartiennent à une catégorie ethnique ou « genrée » qu’ils approuvent – les dominés et les « racisés » –  forment un prolétariat au nom duquel ils cherchent à renverser les structures de pouvoir existantes. L’été dernier, nous avons découvert que les institutions libérales traditionnelles étaient sans défense devant cette subversion révolutionnaire. Et cela aura des conséquences sur le débat intellectuel et politique. Pendant longtemps, le débat a opposé l’internationalisme libéral et le nationalisme – et personnellement j’y ai participé volontiers. Désormais, l’internationalisme libéral se montre très hostile au libéralisme traditionnel. Résultat prévisible, la plupart de ceux qui soutiennent le vieux libéralisme se retrouveront dans le camp des nationalistes. En effet, on les somme de capituler devant cette nouvelle forme de marxisme. Les plus faibles courbent l’échine, mais les plus robustes dans leur libéralisme se rapprocheront du nationalisme.

    Le principe de l’autodétermination des peuples, cher au président Wilson au lendemain de la guerre de 14-18, a conduit à la désagrégation des empires. Ce même principe ne risque-t-il pas aujourd’hui de désagréger les nations à leur tour, les fracturant en régions ou en communautés distinctes ?

    Ici, il faut faire une distinction entre l’utopisme nationaliste que représente Wilson et le pragmatisme nationaliste que je prône. Toute structure politique peut être décomposée en ses éléments constituants. Nous voyons en Syrie ou en Irak que, quand les structures de gouvernement tombent, la société se décompose en clans indépendants, s’ ab îme dans une sorte d’anarchie tribale où chaque chef de famille doit s’armer et se défendre pour survivre. La thèse que je développe dans mon livre, et qui ressemble à celle de Pierre Manent, considère l’État-nation indépendant comme un point d’équilibre entre deux forces. D’un côté, la tendance vers l’empire universel qui apporte la paix en imposant un cadre unique à tout le monde. De l’autre côté, la tendance vers de plus en plus d’indépendance qui apporte la liberté, mais au prix du désordre. La première favorise l’harmonie sociale et la prospérité, mais pas la liberté ; la deuxième favorise l’autonomie, mais attise les conflits et la violence. Le nationalisme n’est pas une utopie où chaque groupe qui le désire devient un État indépendant, mais une façon pragmatique de réconcilier empire et anarchie.

    Dans ce cas, quelle doit être l’attitude de l’État-nation indépendant sur l’immigration et l’assimilation des immigrés ?

    Il faut d’ ab ord accepter le fait qu’un certain degré de diversité dans la population d’une nation est inévit ab le. Essayer d’imposer la même religion et une langue unique à tous les citoyens revient à transformer un nationalisme pragmatique en un nationalisme utopique, violent et oppressif. Il faut éviter à la fois que la nation vole en éclats et qu’elle devienne un instrument d’oppression. L’homme d’État cherche toujours à renforcer la cohésion de la nation et la loyauté réciproque entre les citoyens. Qu’il soit de gauche ou de droite, il doit se demander si l’immigration à grande échelle renforce la cohésion nationale ou l’affaiblit. Les gens qui arrivent de l’extérieur ne sont pas nécessairement un facteur de désagrégation. Certains étrangers peuvent être très motivés pour devenir français, par exemple, tandis que d’autres viennent seulement pour des raisons de nécessité vitale. Les premiers sont prêts à renforcer la culture nationale, mais les autres veulent défendre leur propre culture. L’homme d’État doit savoir si tel ou tel groupe crée une nouvelle tribu à l’intérieur de la nation, qui n’est pas loyale à celle-ci. Il n’y a pas de règle concernant l’immigration : il faut se faire un jugement pragmatique selon les circonstances.

    Les États-nations font aujourd’hui face à de nouvelles menaces : l’islamisme, les ambitions hégémoniques de la Chine… Ces menaces ne justifient-elles pas la création de blocs comme l’Union européenne qui a été fondée en partie pour faire contrepoids aux États-Unis et surtout à l’Union soviétique ?

    Ces menaces ressemblent aux vieux projets impérialistes. Les islamistes – à la différence d’un très grand nombre d’autres musulmans – ont une vision de l’islam qui entraîne nécessairement la soumission de l’Europe et du reste de la terre. Ils sont convaincus qu’il faut imposer la paix au monde par la conquête islamique. Ils sont fermés à toute négociation. On ne peut pas conclure un accord avec eux, comme Israël, par exemple, a pu le faire avec les Émirats arabes unis. Il faut combattre les islamistes à l’intérieur de la nation par la cohésion interne et à l’extérieur par des ententes avec les États musulmans non islamistes, par la dissuasion et – si nécessaire – par la guerre. Il n’y a pas d’autre solution. Les démocraties européennes ont des intérêts communs très forts en termes de sécurité, étant menacées potentiellement par la Russie, la Chine et la Turquie. Il n’y a aucune raison pour laquelle elles ne renforceraient pas le libre-échange qui profite à toutes. Mais est-il vraiment nécessaire de fonder une union fédérale, avec une gouvernance centralisée, une seule et même Cour qui impose sa loi aux nations et une monnaie commune ? La vision de de Gaulle et le marché commun ont été remplacés par un ordre utopique qui opprime les États-nations. Face à la crise actuelle, l’UE, aussi faible soit-elle, profite des circonstances pour imposer plus de centralisation et étendre ainsi son empire sur les nations.

    Yoram Hazony, Les Vertus du nationalisme (préface de Gilles-William Goldnadel), Jean-Cyrille Godefroy, 2020.

    [1]. Le Shalem Center, aujourd’hui le Shalem College, fondé en 1994.

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    Les Vertus du Nationalisme 24,00 €

    est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.
     
  • Au hasard de la navigation sur le Net : écho des Blogs, des Pages Facebook... et d'ailleurs

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de signaler à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous sommes en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées) 

     

    Sur le Blog La Couronne : "Je pense que par correction pour vingt siècles de monarchie en France on devrait mettre une fleur de Lys dans le blanc du drapeau français" (Hugues Aufray, le 21 septembre sur RTL)  

    1. De Benoît XVI : le droit... à ne pas émigrer, sur le Blog Zénit ("le monde vu de Rome) : http://www.zenit.org/article-32408?l=french

    2. ASSAWRA, Mouvement démocratique arabe, écrit à François Hollande sur son déplacement à Toulouse, où il a joué les "caniches" de Netanyahou : http://www.assawra.info/spip.php?article1372

    3. Naturalisation : Les libéralités de Valls, par Fabrice Madouas, dans Valeurs actuelles : http://www.valeursactuelles.com/actualités/société/naturalisation-libéralités-de-valls20121025.html

    4. les Rebelles, La Contre-Révolution, de Jérôme Besnard : c'est présenté par la boutique en ligne du Monde : http://boutique.lemonde.fr/livres/les-rebelles/la-contre-revolution.html 

    5. Famille et Liberté sur le Net : L'association vient d'ouvrir un compte Facebook et un compte Twitter. Vous pouvez, si vous êtes inscrit sur facebook, "aimer" la page, dont voici l'adresse : http://www.facebook.com/pages/Famille-et-Libert%C3%A9/172120852925616

    Si vous êtes inscrit sur twitter, vous pouvez vous "abonner" aux publications de la page, que voici : https://twitter.com/FamilleLiberte

    Vous pouvez signer la Lettre au Président de la République : http://s221021824.onlinehome.fr/ws_prod/petition_FL1/

     

     

    Famille et Liberté - 17 rue Dupin, 75006 Paris - Tel : 01 45 49 05 95 (www.familleliberte.org)

  • Nouvelles du Blog: de la semaine écoulée à celle qui vient.....

    • Voici ce que vous trouverez à partir de demain sur le blog. 
    • Notes longues : 
    • Dimanche : Tout ce qui est Racines est bon: Les fêtes de Jeanne Hachette à Beauvais.
    • Lundi : Alain Finkielkraut sur France inter (deux vidéos, de 9 et 18 mn.).
    • Mardi : La CGT contre.... la CGT ?
    • Mercredi : L'avertissement de Robert Zoellick, président de la Banque mondiale.
    • Jeudi : L' "affaire Burgaud"....
    • Vendredi : "Les expulser, oui, mais pour où ?..." (6/6);
    • Samedi : Nouvelles du Blog...
    • Notes courtes :
    • Dimanche: le sourire du dimanche.
    • Lundi: Réponse à un message sur la Turquie.
    • Mardi: Dialogue des Carmélites (opéra), sur Kto.
    • Mercredi: Sur Frédéric Mitterand, nommé ministre.
    • Jeudi: Libération de Florence Rey.
    • Vendredi: Halde à l'imposture !...
    • Samedi: Grand Versailles numérique.

          Ephémérides :

    ·       Dimanche : Première ascension officielle: le Mont Aiguille, dans le Vercors. Signature du Traité de Versailles (1918). Naissance d'Alexis Carrel.

    ·       Lundi Les Vendéens échouent devant Nantes. Premier Journal télévisé.

    ·       Mardi : Naissance de Charles VIII. Prise de Maastricht.

    ·       Mercredi : Mort de Léon Daudet.

    ·       Jeudi Saint Louis s'embarque à Aigues Mortes pour la IXème Croisade. Mort d'Olivier de Serres. Mort de Rousseau. Naufrage de La Méduse. Mise en service du Pont de Tancarville. Premier essai nucléaire à Mururoa. Gilles Vigneault reçoit la Légion d'Honneur.

    ·       Vendredi Couronnement d'Hugues Capet. Fondation de Québec. Mort de Marie de Médicis.

    ·       Samedi : Mort de Chateaubriand.

  • Union Royaliste Provençale : un ami véritable vient de nous quitter, pour le vrai Royaume...

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    Dès le premier jour, quand je lui ai ouvert la porte de notre beau local de la Rue Saint-Suffren à Marseille, Guy de Balanda est devenu -  et resté - un ami, notre camarade militant, notre frère Camelot...

    Nous étions cinq hier après-midi qui l'avons entouré et lui avons parlé jusqu'au dernier instant : deux de ses frères, Pierre et Hugues, un de ses fils, Axel, une de ses nièces, Aude, et moi-même; puis sont arrivés Albert et Roseline Motte : tous ensemble, nous avons récité un Je vous salue Marie...

    Ses infirmières ont été des modèles de douceur et d'humanité.

    Nous nous réunirons autour de lui probablement au Sacré Coeur et probablement Mardi; la famille me donne les informations dès que possible...

     

    Pour toi, Guy, après ces décennies de militantisme passées ensemble...

    La devise de Marie Stuart, "En ma fin est mon commencement".

    Et ce court poème de Pierre Boutang :

    Ce qu’on appelle vie est de ne pas Te voir.

    Ce qu’on appelle mort c’est regard qui commence.

    Ce qu’on appelle vie est l’attente de Toi

    Qui s’échappe à soi-même et en est l’ignorance.

    C’est de ne pas savoir ce que veut le détour.

    C’est croire en ce détour qui vient du creux de l’être

    Que l’on recherche et fuit dans la haine et l’amour.

    Ce qu’on appelle vie est la peine de naître.

    Ce qu’on appelle mort est le plus grand soupçon,

    Le regard d’en dessous vers l’être qui s’éveille,

    Et la peine de vivre a trouvé sa raison.

    « La rose est sans raison », sa racine est merveille.

     

    François Davin, lafautearousseau et tes amis et frères Camelots et militants

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    Fidélités royalistes Catalanes...

    De "Vers le Roi", page 85 (Léon Daudet) :

    "...A Perpignan, le soleil est plus chaud et moins mystique qu'à Lyon. Mais il y a, comme, à Lyon, dans toute la région, un ardent foyer royaliste entretenu, propagé, par nos amis Bertran de Balanda et d'Espéramoins, ce dernier orateur de premier ordre..."

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    lafautearousseau

  • Éphéméride du 27 septembre

    1997 : Jacques Maurras remet à la Ville de Martigues les clés de la bastide du Chemin de Paradis

     

     

     

     

    52 Avant Jésus-Christ : Capitulation de Vercingétorix à Alésia 

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    Sur le très intéressant dessin ci dessus, le texte - lui aussi très instructif - est malheureusement illisible ici. En voici donc la transcription :

    I : L'Oppidum, place-forte naturelle

    Construite sur un lieu surélevé, protégée par un mur d'enceinte, la ville des Mandubiens est un site exceptionnel par son importance stratégique, mais aussi politique et religieuse. Vercingétorix et ses 80.000 fantassins, contraints de s'y réfugier début août 52, ont de quoi tenir trente jours.

    II : Le dispositif de César
     
    Il érige une double ligne de siège avec pièges et redoutes : la contrevallation, pour empêcher les assiégés de sortir, et la circonvallation, pour protéger ses arrières. Ses troupes représentent 70.000 fantassins.
     
    III : L'armée de secours
     
    Pas moins de 240.000 fantassins et huit mille cavaliers. Mais elle arrive après soixante jours de siège. Dans un premier combat de cavalerie, les Germains font pencher la victoire du côté de César. Une tentative de nuit pour percer les défenses romaines se solde par un échec. Baroud d'honneur: la grande bataille rangée, qui se termine par un massacre.
     
     

     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, évènements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

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    1066 : Le Duc de Normandie à la conquête de l'Angleterre...
     

    Embarquement - à Saint Valéry sur Somme - de Guillaume, duc de Normandie, pour sa conquête de l'Angleterre : la victoire fera de lui - qui n'était jusque là que Guillaume le bâtard... - Guillaume le Conquérant.

    guillaume.JPG 

    Cette épopée est fidèlement racontée par l'extraordinaire "Telle du conquest" (toile de la Conquête), souvent appelé "Tapisserie de Bayeux" ou "Tapisserie de la Reine Mathilde" :

    TapC8.jpg

    Il s'agit en fait d'une broderie (laine sur lin), divisée en une série de panneaux, d'une longueur totale de soixante dix mètres, hauts de cinquante centimètres (la fin est malheureusement perdue).

    Elle détaille les événements clés de la conquête, notamment la bataille de Hastings, mais près de la moitié des images relatent des faits antérieurs à l'invasion elle-même.

    Le "Telle" a une valeur documentaire inestimable : il nous renseigne sur les vêtements, les châteaux, les navires, les conditions de vie de cette époque. Chaque scène est assortie d'un commentaire en latin. Il contient six cent vingt-six personnages, deux cent deux chevaux et mules, cinq cent cinq animaux de toutes sortes, trente-sept édifices, quarante-neuf arbres.

    Au total, mille cinq cent quinze sujets variés fournissent une mine de renseignements sur le XIème siècle...     

    300px-Normans_Bayeux.jpg

    • Inscrit au registre "Mémoire du Monde" de l'Unesco, ce document exceptionnel est présenté dans un musée qui lui est entièrement consacré  :

     http://www.tapisserie-bayeux.fr/ 

     

     • Vous aurez une version animée de ce Telle en cliquant sur le lien suivant :   

    http://lebibliomane.blogspot.com/2007/11/la-telle-du-conquest.html    

     
     

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    1627 : Naissance de Bossuet

     

    BOSSUET.JPG

     

    "Si c'est une grande puissance de pouvoir exécuter ses desseins, la grande et la véritable, c'est de régner sur ses volontés" (Sermon sur l'ambition). 

      La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on fait.
     Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.
      Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes (Oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autriche).
      Le plus grand dérèglement de l'esprit, c'est de croire les choses parce qu'on veut qu'elles soient, et non parce qu'on a vu qu'elles sont en effet (Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même).
      Le propre de l'hérétique, c'est-à-dire de celui qui a une opinion particulière, est de s'attacher à ses propres pensées.
     
     
     
  • Démographie et terrorisme intellectuel, par Champsaur

    herve-le-bras.jpgLe 28 Mars dernier une information de la plus haute importance pour la vie d’un pays, et le nôtre en particulier a tourné en boucle toute la journée. Il s’agissait de présenter les chiffres de la démographie. Néanmoins l’insistance et la lourdeur du procédé ne pouvait qu’inciter à quelques interrogations et à beaucoup de méfiance. À partir d’un rapport de quatre pages rédigé par l’INED (Institut National d’Études Démographiques) N° 498, Mars 2013, le Figaro titrait : « Les Français champions de la natalité malgré la crise ». Tous les media usèrent de titres et de présentations aussi dithyrambiques. Le titre du rapport lui-même était moins claironnant « France 2012 : fécondité stable, mortalité infantile en baisse ». (lien : http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1634/publi_pdf1_population_societes_2013_498_fecondite_mortalite.pdf

    Et c’est en vain que l’on cherchera plus de détails sur la composition de cette merveilleuse fécondité.

    Rien n’a notablement évolué depuis la polémique de Novembre 1998, lancée par Hervé Le Bras (photo, ndlr) contre madame Michèle Tribalat.

    (lien : http://olivier.hammam.free.fr/imports/user-ined/presse-publique/lemonde0611-10.html) et les suivantes.

    emmanuel todd 1.jpgLa nature de la querelle initiée par un gourou démontre bien que la démographie n’est pas réellement une science exacte et autorise facilement que la politique s’y installe. Cet intellectuel marxisant, excipant de son titre d’ingénieur de Polytechnique, ce qui ne se traduit nullement par la moindre rigueur scientifique dans ses publications, met sur le marché à jets continus, des contrevérités très arrangées, élucubrations théoriques difficilement étayables par des observations. Ce fut « L’invention de la France «  (1981, réédité en 2012) et aujourd’hui « Le mystère français » avec son alter ego, lui aussi marxisant Emmanuel Todd, autre coqueluche des media.

    Ce qui se veut de l’Histoire n’apporte rigoureusement rien de plus que les travaux de Braudel, Duby, Sauvy ou Chaunu (qui l’a cependant soutenu), mais avec la volonté évidente et délibérée d’évacuer le fait religieux et ethnique. « Oubliant » dans les évènements migratoires des décennies précédentes que les flux étaient de religion chrétienne dans l’immense majorité. Et cherchant à forcer une intégration impossible de l’islam. Avec des remarques de Le Bras dans un entretien à La Croix (31 Mai 1012), du genre «…Dès le début de L’Invention de la France, nous expliquons que c’est un pays constitué de populations d’origines très diverses. Donc, se plaindre de la diversité actuelle, c’est méconnaître l’histoire de la France. Certes, avec quelques brutalités – comme pour l’apprentissage du français et le confinement des langues régionales, le breton, l’alsacien ou le basque –, on est arrivé, aux XIXe et XXe siècles, à faire un pays qui est à la fois très divers mais qui se ressent aussi comme une nation. Et tout d’un coup, cette capacité de la France à faire nation serait perdue ? Nous pensons le contraire. Plutôt que de s’inquiéter du débat sur la soi-disant identité nationale ou sur la menace islamique, nous nous sommes dit que notre livre apportait une réponse positive : la République et la nation continuent à se forger avec des apports ethniques et culturels extérieurs. Je pense que le sentiment d’être un étranger pour un Breton qui arrivait à Paris à la fin du XIXe siècle devait être plus fort que pour un jeune Algérien ou un jeune Malien qui débarque aujourd’hui après avoir fait des études secondaires dans son pays … ».

    Et tout le reste de la même encre.

    Le Bras est parvenu à imposer par une décision du Conseil Constitutionnel (tant pis pour les chercheurs) une interdiction de procéder à des classifications par religions et ethnies (Loi relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile, Décision n° 2007-557 DC du 15 novembre 2007, cf. alinéa 29).

    michele tribalat.jpgDans le même temps l’ostracisme a frappé Michèle Tribalat. Il est illusoire et intellectuellement malhonnête de prétendre faire de la démographique en occultant des zones de recherches pour des raisons idéologiques, démarches qui nous rapprochent de Lyssenko … De plus à l’heure où les moyens de mesures sont de plus en plus performants et faciles en mettre en oeuvre. Et dans une situation d’une impérieuse nécessité. Nous trainons la règlementation AME (Aide Médicale d’Etat), merveilleuse trouvaille de Kouchner – Aubry (2000, gouvernement Jospin), ouvrant les soins aux résidants irréguliers. A titre d’exemple : quand madame Tchétchène, enceinte, arrive en France par des filières illégales, elle accouche d’un petit tchétchène automatiquement français. Le bilan de l’AME mérite clairement d’être chiffré et publié. 

    Nous en étions là de nos réflexions, quand nous avons croisé un article du New York Times publiant un sondage sorti des urnes sur la nature des votes à la dernière élection présidentielle américaine.

     (lien : http://elections.nytimes.com/2012/results/president/exit-polls)

    L’excellent trimestriel de Sciences Politiques, Commentaire, publie dans sa livraison de Printemps 2013, N° 141, la reproduction du papier. Nous ne rapportons que les critères retenus dans le tableur qui sert à étudier le fondement de l’élection.

    1 - Hommes

    2 - Femmes

    3 - Les âges

    4 - Race et ethnicité: Noirs, Asiatiques, Hispaniques, Blancs

    5 - Statut personnel ou familial: gay lesbienne ou bisexuels, non mariés, femmes actives avec enfants de moins de 18 ans, parents d’enfants de moins de 18 ans, couples mariés

    6 - Niveaux d’éducation : sans diplôme du secondaire, diplômés du secondaire, passage en collège, post graduate

    7 - Situation financière : améliorée, inchangée, détériorée, et un classement de 30.000 $ à 200.000 $ annuel

    8 - Opinion politique : démocrate, libéral, modéré, indépendant, conservateur, républicain

    9 - Zones d’habitation

    10 _ Religion : catholiques, juifs, protestants, un service religieux au moins une fois par semaine, protestants blancs, White born again

    Notons au passage que la religion musulmane n’est pas citée …Tout est ainsi résumé : la plupart des grands pays ne s’interdisent pas de recenser leur population selon les critères ethniques et religieux. Ne pas le faire ouvre la porte à beaucoup d’élucubrations et rend illisible l’inversion de population qui se déroule sous nos yeux. Et dans le pire des cas en invoquant le fameux « France terre de migrations », comme insistent nos deux intellectuels ci-dessus.

    Le summum de l’imposture est atteint avec ce critère asséné sans jamais aucune démonstration d’un développement économique lié la démographie (c’est en général l’Allemagne qui est visée, en lui promettant un sévère déclin). Jusqu’à ce que des économistes agacés finissent par rappeler que la plus grande progression démographique de ces dernières années est l’Afrique. Avec le développement économique que l’on connait !

    Peut-on espérer voir l’Université se dresser un jour contre cette règle absurde qui rend sans objet toute étude sur la population française ? Dans un carcan relevant d’un pur obscurantisme, indigne de la tradition de chercheurs de notre pays. Quand on lit les trajectoires de Le Bras (http://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Le_Bras) et sa vindicte contre tous ceux qui s’écartent du chemin balisé qu’il a tracé (comme Gérard Calot http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Calot ), on ne peut nier que cette matière est aujourd’hui entre les mains d’un commissaire politique. Lui et ses compères cultivent une maladie désormais bien identifiée, et de mieux en mieux dénoncée: le déni de réalité.

    L’hebdomadaire économique britannique The Economist l’avait mis à la Une le 31 Mars 2012), et Les Echos du 29 Avril 2013, dans une page d’entretien avec Henri De Castries, patron d’AXA (ci-dessous) « la France doit sortir du déni de réalité ».

    Oui, des certitudes sectaires infectent des pans entiers de l’Université. 

    HENRI DE CASTRIES.jpg

  • Éphéméride du 15 juin

    Joyaux de la Couronne de France, aujourd'hui exposés au Louvre

     

     

    1530 : François Premier fonde la Collection des Joyaux de la Couronne

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    La "Côte de Bretagne", Spinelle rouge taillée en forme de dragon par Jacques Guay en 1750, Musée du Louvre 

     

    Très brève histoire des Joyaux de la Couronne.pdf 

     

    Voir aussi l'Éphéméride du 11 janvier : La IIIème République vend les Joyaux de la Couronne

    et/ou notre évocation du 12 février :

    Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire. 

     

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    1594 : Naissance de Nicolas Poussin

     

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    L'été, ou Ruth et Booz

     

    17emesiecle.free.fr/Poussin.php

     

     

     

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    1618 : Naissance de Nicolas-François Blondel

     

    Nommé Directeur de l'Académie d'Architecture par Louis XIV, le 31 mars 1671, il se met immédiatement à concevoir la Porte Saint-Denis, qu'il bâtira en 1672, afin de célébrer les victoires du Roi sur le Rhin et dans sa guerre contre la Hollande.

    Inspiré de l’Arc de Titus à Rome, le monument mesure 24,65 mètres de largeur, 25 mètres de hauteur, 5 mètres d'épaisseur. L'arcade a 15,35 mètres sous clef et 8 mètres d'ouverture : il est percé d'un grand arc et de deux petites portes (de 3,30 mètres sur 1,70) pratiquées dans les piédestaux accolés aux piédroits.

    Les deux bas-reliefs sont de Michel Anguier et représentent  :

    • au Sud, le passage du Rhin et des figures allégoriques du Rhin et de la Hollande vaincus, sous les traits d'une femme affligée.

    • au Nord, Louis XIV soumet la ville de Maastricht..

    Dans la frise de l'entablement est inscrite en lettres de bronze la dédicace :

    Ludovico magno, À Louis le Grand.

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     L'édification de la Porte Saint Denis  est à rapprocher de la Porte Saint Martin (Éphéméride du 15 juillet) et, plus généralement, des travaux de démolition de l'enceinte de Louis XIII, créant le Cours Royal ou Nouveau Cours, à l'origine des Grands Boulevards (Éphéméride du 7 septembre)...

     

     

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    1693 : Discours de réception de la Bruyère à l'Académie française

     

    Récemment élu, La Bruyère prononce un discours de réception polémique, qui ravive la Querelle des Anciens et des Modernes.

    Celle-ci oppose depuis 1687 les Anciens, qui soutiennent que la littérature de l’Antiquité représente un ensemble de modèles insurpassables, et les Modernes, qui pensent que le siècle de Louis le grand ne le cède en rien à celui d'Auguste : c'est Perrault qui l'a déclenchée, en lisant un poème vantant l’époque de Louis XIV...

     

    "Après la publication de son livre, le discours de réception de La Bruyère à l'Académie a été le grand événement de sa vie littéraire... Il était fort attendu; on prétendait qu'il ne savait faire que des portraits, qu'il était incapable de suite, de transitions, de liaison, de tout ce qui est nécessaire dans un morceau d'éloquence. La Bruyère, ainsi mis au défi, se piqua d'honneur, et voulut que son discours comptât et fît époque dans les fastes académiques... Son discours, un peu long, était certes le plus remarquable que l'Académie eût entendu à cette date, de la bouche d'un récipiendaire." (Sainte-Beuve).

    La_Bruyere.jpg

    http://www.espacefrancais.com/jean-de-la-bruyere/

     

     

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    1772 : Naissance de Jean Jan  

     

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    Mort à 26 ans, pour Dieu, pour son Roi et pour ses libertés, Jean Jan n'est certes pas le plus connu des très nombreux chefs de guerre improvisés - mais non sans talent ni courage... - qu'a suscité la chouannerie. Cette insurrection populaire spontanée, illustration parfaite de la guérilla, a suscité tant de groupes distincts - avec autant de chefs... - qu'il semble vain de chercher à dresser un tableau complet de tous ces paysans ou aristocrates qui ont dirigé ces français valeureux, se formant en groupes aussi prompts à surgir qu'à se fondre dans leur bocage, une fois leur coup de main réalisé contre les Bleus.

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    L'événement majeur de sa courte vie (il est mort au combat le 24 juin 1798) est probablement la bataille de Guémené sur Scorff, dans le Morbihan, qui eut lieu le 28 janvier 1795.

    Le blog du Souvenir Chouan de Bretagne raconte cette bataille (

    (Cette bataille) "fait suite aux massacres que les Bleus ont commis la veille à Melrand où des femmes ont été violées puis assassinées, des enfants et au moins trois vieillards tués. Ces massacres punissent l'occupation du bourg par les Chouans de Jean Jan qui est là chez lui. Le 2ème Bataillon du Jura a réalisé ce forfait...

    Jean Jan est un jeune homme de belle stature, né le 15 juin 1772; il a fait ses études au collège Saint Yves de Vannes qui fut une vraie pépinière de chefs Chouans. Le collège fermant obligatoirement en 1791, Jean Jan rentra chez lui en défenseur acharné des libertés. Il va réunir quelques amis fondant ainsi une "amicale des Révoltés". Dans le nombre, son ami, Claude Lorcy qui portera plus tard le surnom "L'Invincible"...

    ...Pierre de Rémond du Chélas, dit La Couronne rejoint Jean Jan pour l'attaque.

    Né à Guémené le 15 mai 1759 il est ancien Cadet puis Sous-lieutenant de Navarre Infanterie ; nommé Lieutenant en 1786 il a démissionné en 1787. Retiré chez lui, avec femme et enfants, il entre en liaison avec Armand Tuffin, Marquis de La Rouërie dès 1791. Il sera arrêté en 1792 et emprisonné, avec sa famille au Faouët pendant trois mois. Libéré, il va constituer une division de Chouans, La Couronne, qui sera intégrée à l'armée du comte Sébastien de Silz.

    Pierre Mercier, dit "La Vendée", les accompagne avec sa propre troupe.

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    Jean Jan, 22 ans et demi, Pierre du Chélas, 35 ans et demi, Pierre Mercier La Vendée, 20 ans et demi : Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années.

    L'attaque des 600 Chouans a débuté de bonne heure contre les 150 Bleus qui se sont retranchés dans le