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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (30)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le calamiteux coup d'état militaire des "Cent jours" (5/5)...

    1815 : Louis XVIII arrive à Gand, capitale du Royaume de France pendant les Cent-Jours...

     

    1A.jpgLorsque Napoléon revint de l'île d'Elbe, sans s'être rendu compte que les Anglais lui avaient tendu un piège en le laissant volontairement s'échapper, Louis XVIII avait deux solutions : abandonner Paris et le pouvoir, ou résister, par la force, à ce coup de force. C'est cette seconde solution qu'il choisit, confiant au Maréchal Ney (ci-contre) le commandement d'une troupe suffisante pour arrêter Napoléon. Ney, qui promettra, théâtralement, de ramener le monstre dans une cage de fer...

    On sait comment celui qui fut et reste, malgré tout, un grand soldat, s'acquitta de sa tâche ! (il sera fusillé après la fin lamentable et catastrophique des Cent Jours : voir l'Éphéméride du 7 décembre)

    Après la trahison de Ney, la folle équipée devient véritablement ce qu'elle fut : un Coup d'État militaire.

    Chateaubriand parlera avec justesse, dans ses Mémoires d'Outre-Tombe, de ces "Quelques militaires dont la funeste fascination avait amenée la ruine de la France, en déterminant la seconde invasion de l'étranger..." (La Pléiade, Tome I, page 973). Un seul exemple suffit à démontrer cette "funeste fascination" et ce mauvais esprit : à Sisteron, le maire royaliste Jean-Joseph-Laurent de Gombert entend bien arrêter Napoléon, à partir de sa forteresse dotée de canons : mais, pendant la nuit, quelques dizaines de militaires désarment la forteresse...

    Et Louis XVIII se retrouve devant le même dilemme, aggravé par le risque réel, avec la trahison d'une partie de l'armée, d'affrontements sanglants, inutiles et fratricides entre Français s'il essaie à nouveau d'employer la force.

    Fin politique, et conscient comme tous les esprits lucides et sensés de son temps, que l'entreprise démente de Napoléon ne peut ni durer, ni, encore moins, réussir, Louis XVIII choisit, cette fois, la solution politique : il quitte Paris, le 20 mars au soir, et, après un voyage de dix jours, va s'installer à Gand, alors en Hollande, où il sera dignement reçu, en son très bel hôtel, par le comte Jean-Baptiste d'Hane-Steenhuyse.

    Le Roi trouva l'hôtel si beau qu'il écrivit : "ce logement était préférable à tous ceux que j'avais habité lors de ma première sortie de France". 

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    Façade arrière, donnant sur le Jardin...

    "...De notre château royal de Gand", écrivait Louis XVIII, dont "la force tranquille", "la confiance tranquille dans la force de son nom et de son droit lui ont rendu son trône", écrira Guizot...

     

    De Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 930) :

    "Le roi, bien logé, ayant son service et ses gardes, forma son conseil. L'empire de ce grand monarque consista en une maison du royaume des Pays-Bas, laquelle maison était située dans une ville qui, bien que la ville natale de Charles-Quint, avait été le chef-lieu d'une préfecture de Bonaparte : ces noms font entre eux un assez bon nombre d'événements et de siècles..."

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    C'est de là que, pendant toute la durée des Cent-Jours, Louis XVIII va organiser et diriger le gouvernement royal en exil, faisant ainsi de Gand la capitale du Royaume de France, jusqu'à son retour définitif à Paris, le 8 juillet 1815

    Dans la Garde qui l'avait accompagné, ou parmi ceux qui le rejoindront : les jeunes Alphonse de Lamartine et Alfred de Vigny; Guizot et Portalis; le duc de Lévis, aïeul de l'académicien qui prononcera le traditionnel éloge de son prédécesseur : Charles Maurras...

    Blacas dirigeant la Maison du Roi, le ministère fut formé avec Chateaubriand à l'Intérieur, Beugnot à la Marine, Jaucourt aux Affaires étrangères, Feltre à la Guerre, et Lally à l'Instruction publique. Louis XVIII était également accompagné des maréchaux Marmont et Victor, et fut rejoint, dans ses dernières heures d'exil, par le maréchal de Bourmont, qui fit défection à Napoléon le 15 juin, soit 3 jours avant Waterloo...

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     
    De Thierry MARIANI :
    "Vous n’avez peut être pas eu l’occasion de voir le tweet de @rglucks1, vite effacé, puisque le coupable idéal n’était pas le vrai coupable. Quant à #BHL, on le devine annulant à regret ses prestations médias où il s’apprêtait à faire son numéro habituel de vieux moralisateur."

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    Il faut trouver une solution pour empêcher ces fous furieux de nuire, eux qui semblent ne vouloir rêver que de nous entraîner vers une troisième guerre mondiale, les insensés !...

     

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    1. Reconquête communique :

    "Tableau récapitulatif des collectivités qui subventionnent SOS Méditerranée, ONG immigrationniste : sosmediterranee.fr/wp-content/upl Vos impôts n’ont pas à financer l’invasion migratoire de la France !"

    (Cliquez sur chaque image pour l'agrandir, puis utilisez le zoom)

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    2. Comment ne pas être d'accord avec l'énorme "coup de gueule" d'Annie Duperey, qui dit ce que nous disons depuis le début :

    RÉ-INTÉGRATION DES SOIGNANTS, POMPIERS, GENDARMES SUSPENDUS !

    (extrait vidéo 1'54)

    https://twitter.com/PhilippeMurer/status/1592833636176654337?s=20&t=G-sfVQ74zLOHqfVjMOcB0Q

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    3. Oui, "il pleut sur Nantes..." comme le chantait Barbara, et comme le reprend Goldnadel, avec cette "histoire" réellement "hallucinante", comme on dit en langage "djeuns" !

    G-William Goldnadel (1)
    "Incroyable ! Mon confrère D a été convoqué par le C de l’Ordre de Nantes pour avoir publié un article dans VA en Nantais de souche qui ne reconnaît pas sa ville. Cette opinion ne serait pas "majoritaire au sein du barreau". Et alors ? Hallucinant d’intolérance. Il pleut sur Nantes."
     
    G-William Goldnadel (2)
     
    "Mon confrère vient de m’autoriser à donner son identité, il s’agit de Me Kevin Dailly, du Barreau de Nantes. Il a donc fait l’objet d’une convocation par le Bâtonnier. Cette convocation est d’autant plus hallucinante qu’il ne s’exprimait pas es qualité d’avocat. Conformisme obtu."
     
    Ce Bâtonnier ? :

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    4. Après avoir augmenté de 50% la taxe foncière de la Ville de Paris, Anne Hidalgo a fait voter ce jeudi une subvention de 100.000 euros à SOS Méditerranée, ONG qui n'est q'un vulgaire chaînon dans la grande galaxie des Mafias trafiquants de chair humaine, véritables négriers des temps modernes... Les Parisiens qui vivent dasn une ville de plus en plus sale, de plus en plus "saccagée", de plus en plus envahie apprécieront !...

    L'ONG sur le terrain de l'aide aux migrants

     

    5. Une équipe de France ? Ou, plutôt, une équipe de Françafrique... Le Système a "aboli" la françafrique, il nous a retiré de là-bas, parfois inconsidérément et en nous laissant remplacer aussitôt par d'autres dont ni nous, ni les Africains n'auront à se louer... mais, pour ce qui est du ballon rond, le pas n'a manifestement pas (pas encore ?) été franchi ! Les équilibres démographiques ne semblent pas exister pour les sélectionneurs - ou leurs maîtres, à l'Elysée : y a-t-il en France 33 millions de citoyens noirs, pour que ceux-ci représentent une telle proportion de l'effectif ?

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    "...Il ne faut pas se payer de mots. C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France..." (Charles de Gaulle)

    Et l'équipe dite "de France" ne serait plus l'équipe de France, mais de Françafrique...

     

    6. Avec nos amis de l'Action française Mulhouse :

    "La région Grand Est a décidé arbitrairement de fermer le lycée des métiers Charles de Gaulle de Pulversheim pourtant réputé pour ses formations d’excellence et professionnalisantes. Face à ce mépris de la jeunesse et de son avenir l'AF Mulhouse s'est mobilisée !"
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    L'article de l'IREF, signé Philbert Carbon :

    LES VILLES DIRIGÉES PAR LES ÉCOLOGISTES : UN ENFER !

    https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/les-villes-dirigees-par-les-ecologistes-un-enfer/

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    1. Il y a toujours deux façons de voir les choses,  la bonne et la mauvaise. Exemple concret :

    1. La mauvaise, celle de BFM :

    "En réponse à @BFMTV. Paris: un voleur se blesse gravement en tombant dans les escaliers du métro après avoir agressé une femme pour son téléphone."

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    2. Et, dans la famille "cingleries de foldingues", je demande...

    Jacques Attali : "L’Islam est une des dimensions fondatrice et positive du passé et de l’avenir de l’Europe."

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    Certes, il vaut mieux entendre "ça" que d'être sourd, mais tout de même ! À ce stade dépassé de cinglerie stratosphérique, c'est sûr, "il n'y a plus qu'à tirer l'échelle" !...

     

    3. Dépression des jeunes : à qui la faute ? D'accord avec Charlotte d'Ornellas. Reste à poser la "question politique" : qu'est-ce qui a dynamité et démoli tous les cadres protecteurs dont on bénéficiait il y a quelques décennies (essentiellement : la famille et l'école) ? Qu'est-ce qui a créé un monde où le bourrage de crâne est sans limite (médias... ) ? Qu'y a-t-il, ou n'y a-t-il pas, dans la tête des enfants, pré-ados et ados ? On sait que la nature a horreur du vide : on va s'éloigner un peu du propos de Charlotte d'Ornellas, mais en apparence seulement : et si ces jeunes déboussolés et maheureux étaient, aussi, "les enfants de Jules Ferry ?"

    (extrait vidéo 5'01)

    https://twitter.com/soseducation/status/1635927221352161281?s=20

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    Certes, on ne peut nier l'évolution des choses, et tout faire retomber, toujours, sur le Système. Il n'empêche : les enfants vivaient "avant" dans une Société où "le vertical" était présent et fort (croyance en Dieu, Patriotisme, Familles...); aujourd'hui, seul "l'horizontal" est distillé, en permanence et partout, alors que tout ce qui "tirait vers le haut", vers le Vrai, le Beau et le Bien, s'est effondré, combattu par le Système. Ne reste comme idéal (!) proposé aux jeunes que "le matériel", "du matériel" : le fric, la drogue, le sexe, l'abrutissement par "le virtuel"...

    Certes, encore, il ne s'agit ici, que de quelques lignes, tracées à grands traits, sur un débat immense : raison de plus pour en parler, au moins un peu, chaque jour...

    Le débat est ouvert : vous pouvez poster vos commentaires, suggestions, critiques et autres...

     

    4. Mélenchon a perdu une bonne occasion de se taire ! Il a cru utile de poster ce misérable tweet :

    "Aujourd'hui, il y a 140 ans que Karl Marx est décédé. Gratitude intacte."
     
    Merci pour les 120 millions de morts (ou davantage, on ne sait plus...)

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    5. D'accord avec Fabien Bouglé, sauf sur l'infâme globish qu'il emploie au lieu de "dénigrement du nucléaire", et qui n'apporte rien à l'expression de sa légitime colère, que nous partageons...

    "Disons le clairement le #nucléairebashing consistant à dénigrer le système électrique nucléaire français qui fonctionne très bien depuis 50 ans est le fait de traîtres à leur pays la France Si ces derniers préfèrent les #éoliennes et le #charbon qu'ils partent vivre en Allemagne !"

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    VIVE LE NUCLÉAIRE !

     

    5 BIS. Posté sur tweeter par Énergie Vérité :

    "La remise à niveau de notre parc #nucléaire va mettre à l'épreuve nos finances exsangues. Pourtant, #EnMêmeTemps, l'accélération du raccordement des usines #éoliennes inutiles plantées au milieu de nulle part absorbe des dizaines de milliards d'#argentpublic. Arretons l'#éolien."

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui en "braquant les projecteurs" sur les Camps chantiers de Vignemont

    https://catholiquedefrance.fr/les-camps-chantiers-de-vignemont/

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    Le projet ?

    Le camp chantier de Vignemont a pour but de créer un jardin autour de la chapelle du 12ème siècle qui surplombe la ville de Loches...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (211)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Fidélités royalistes (I) : Lyonnaises...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    "Lyon est une ville arrosée par trois fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais..." (Léon Daudet)



    De "Vers le Roi", pages 83/84/85 :

    "...Les journées ensoleillées, "royales", se présentent nombreuses à ma mémoire : voici la fête de la Saint-Philippe à Lyon, organisée jusqu'à la guerre, pour toute la région, par notre ami Me Flachaire de Roustan, ancien bâtonnier, honneur du barreau lyonnais.
    Lyon passe à bon droit pour une ville brumeuse, mais cette brume, au printemps et en été, devient exactement une poudre d'or, où flambent, mêlées, la silhouette de Fourvières, les vitres étincelantes et sans persiennes des Brotteaux et de la Croix-Rousse.
    Je lui trouve alors une beauté extraordinaire, dans sa robe grise et pourpre de méditation, où disparaissent et s'estompent ses possibilités révolutionnaires.
    Elle a l'air d'attendre quelque évènement, à la fois mélancolique et providentiel, quelque miracle payé chèrement.
    Le quartier de Vaise, où avait lieu le banquet, n'est pas spécialement agréable; c'est une banlieue pelée, comme toutes les banlieues.
    Mais les coteaux de la Saône, les quais, le parc de la Tête d'Or, les larges avenues du centre, tout cela est incomparable et d'une rare poésie.
    C'est une des villes de France où l'on mange le mieux, non seulement au cabaret et même au caboulot, mais chez les particuliers.
    Je me souviens encore, après dix ans bientôt écoulés, d'un plat de morilles noires à la crème qui eût rendu fou de joie Brillat-Savarin ou Ali Bab, auteur de l'étourdissante Gastronomie Pratique; et aussi d'une sole aux petits champignons, commandée et recommandée par Pujo, rue Lanterne, qui n'a nulle part son équivalent.
    On ne réfléchit pas assez à la fertilité d'imagination de la sole, qui sait toujours à quelle sauce se vouer. Elle est le Frégoli des entrées et des poissons.
    Se perdre dans Lyon; marcher au hasard; monter ces escaliers vétustes, qui mènent à des placettes abandonnées; redescendre par une pente raide, entre des couvent aux sonneries d'argent; longer l'un ou l'autre fleuve, au soir tombant; comparer les reflets de la Saône à ceux du Rhône; entrer à Guignol pour y retrouver, sous les auspices de Gnafron et de Chignol, le plus fin théâtre classique; manger une bugne, boire un verre de Brindas; évoquer un peu du passé - pas trop, ça rendrait triste - de cette cité que hante l'histoire; écouter le frissonnement de la nuit , avant de rentrer se coucher, dans un hôtel généralement confortable; y rêver des musées de soieries, ou de la pathétique Chapelle des Missions, rue Sala, ou des poésies de Soulary et de Clair Tisseur; cela, je vous l'assure, vaut la peine du dérangement.
    C'est à Lyon que Lemaître fit, oralement, sa première déclaration royaliste, à un dîner Place Bellecour. Grand enthousiasme, mais, en sortant, nous ne retrouvâmes plus, ni lui, ni moi, nos chapeaux, envoyés ensemble au vestiaire, puis égarés. Il fallut rentrer tête nue à l'hôtel sous les étoiles. Lemaître, d'habitude assez ronchonneur, avait pris la chose philosophiquement. Moi pas, car je tiens et même je m'attache - comme on dit dans le peuple - à "mes effets".
    Mais, à peine arrivés dans nos chambres respectives, nous voyions arriver nos chapeaux, découverts sous une banquette, au moment de la fermeture. Joie, joie, pleurs de joie et de reconnaissance !..."

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (49)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : "Dedans Paris, ville jolie..." (Clément Marot) : Molière et l'église Saint Eustache...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    La fontaine Molière...

     

    De Paris Vécu, 1ème Série, Rive droite, page 123 :

    "...la Fontaine Molière est sans intérêt, sauf qu'elle fait penser à Molière, auquel tout Français, digne de ce nom, ne pensera jamais assez.
    Molière, c'est, avec Rabelais, notre plus grand typificateur, c'est le comique mêlé au tragique, comme dans le point de dentelle blanche et noire qui constitue la trame de nos jours.
    C'est, au-dessus des grimaces, danses, cérémonies, farces et galanteries, le grand, le sublime bon sens, tel que le ciel bleu de cet Orgon et "plan d'Orgon" où il séjourna et joua.
    Molière c'est la source toujours jaillissante, le roboratif par excellence, l'eau de jouvence qui désaltère, chasse et purge le dégoût que peuvent nous donner les hommes..."

     

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    ... et l'église Saint Eustache...

     

    De "Paris vécu", 1ère série, Rive droite, pages 19/20 :

    "...À ceux qui vont dans les églises, pour y prier ou y méditer, je recommande l'église Saint-Eustache.
    Elle est spacieuse, silencieuse, ancienne, pleine de pensées reposantes, réconfortantes, après le labeur et la peine.
    C'est une des haltes de la vieille ville, avec ce bric-à-brac de statues, de tableaux de sainteté, de vitraux modernes qui faisait grincer Huysmans, mais qui, personnellement, ne me déplaît pas.
    Je ne tiens pas à ce qu'une église soit un musée. Il me suffit qu'elle soit un sanctuaire, qu'on y sente palpiter un peuple d'anciennes oraisons.
    La foi n'a pas besoin de goût, ou du moins de ce goût qui consiste à comprendre et sentir la beauté d'ici-bas.
    La foi a son beau à elle, qui est purement spirituel, hors des formes et de la couleur. Du moins il me paraît qu'il en est ainsi.
    La très grande douleur est très voisine de la très grande foi, en raison, je pense, du Calvaire.
    Dans la plus grande douleur de ma vie, l'assassinat de notre bon petit garçon Philippe, je suis resté, pendant de longs mois, inaccessible à la beauté physique, à la couleur, aux aspects de l'art ou de la nature. Il s'était fait en moi un vaste "blanc", une sorte de retrait de tout ce qui n'est pas l'âme blessée.
    L'âme existe, elle est tout autre chose que l'esprit, que le noos, avec lequel on la confond souvent. Elle est indépendante de l'instruction, de l'éducation de la connaissance, étant elle-même une connaissance uniquement appliquée à Dieu.
    Un fou peut parfaitement garder son âme intacte. Le terme de "psychologie" est faux. C'est noologie qu'il faudrait dire. Car notre "Psyché" n'a rien à voir avec la raison, ni la logique inductive ou déductive.
    La pitié et le remords, tels sont les deux réflexes les plus puissants , par lesquels nous ressentons en nous les influences mystérieuses de l'âme. Mais elle parle quelquefois dans la prière.
    Aussi la station de Saint-Eustache est-elle comme une préparation à Notre-Dame des Victoires et au Sacré-Coeur.
    Au point de vue de la topographie mystique de Paris, de la carte spirituelle de cette ville composite et extraordinaire, Saint-Eustache elle-même n'est qu'une suite de Saint-Séverin, qui, elle, dépend de Sainte-Geneviève.
    Je ne parle pas d'un lien historique entre ces divers sanctuaires. C'est autre chose. Je parle d'un lien surnaturel.
    Nous nous rendrons compte, chemin faisant, ô vous qui voulez bien m'accompagner, de l'abondance et fréquence du surnaturel dans Paris, de cet au-delà qui est comme une exhalaison double du passé et de l'avenir, comme un nuage insinuant et mobile, venu de l'arrière et de l'avant..."

     
  • Ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu à Rennes, le 6 février 2016... Un drôle de 6 février ...

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgC'était un 6 février, j'aurai dû me méfier... En arrivant en ma ville natale de Rennes, au milieu de l'après-midi, je savais pourtant, quelques minutes avant de descendre du train, que le centre-ville était en ébullition : près de moi, un passager apprenait, par téléphone, que les bus ne circulaient plus, « à cause de manifestations désordonnées » (en fait, le terme utilisé était plus simple et moins correct...). Effectivement, en arrivant à bon port, la première chose que j'entendis, c'était le bruit caractéristique et entêtant d'un hélicoptère tournoyant au-dessus de la ville, s'arrêtant de longs moments au-dessus d'un point sans doute précis avant que de sembler glisser vers un autre point non moins précis. L'ancien Champ de Mars (aujourd'hui esplanade Charles de Gaulle), à quelques dizaines de mètres de la gare, était étrangement jonché de vêtements multicolores tandis qu'un chariot métallique se consumait et, avec lui, les restes d'un mannequin ou d'un épouvantail ; quelques flammèches sortaient, un peu plus loin, de restes d'une sorte de boîte de conserves... 

    Un peu plus loin, rue d'Isly, toutes les façades des agences bancaires étaient, de haut en bas, maculées de peinture, voire constellées d'impacts, et les distributeurs de billets disparaissaient sous une épaisse couche de couleurs criardes et de farine (ou d'une matière y ressemblant) ; par terre, des bouteilles brisées, des coquilles d’œufs, et toujours de la peinture, à peine sèche... Une odeur légèrement âcre flottait dans l'air, qui rappelait les gaz lacrymogènes abondamment déversés sur les manifestants, casseurs et passants, nombre de ces derniers n'ayant parfois aucun rapport avec le défilé des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes tout comme, d'ailleurs, les activistes tagueurs qui avaient  inscrit « Zad partout ! » et de multiples slogans dont la plupart n'avaient rien à voir avec l'objet de la manifestation... 

    L'une de mes premières réactions fût de penser que tout cela risquait bien de déconsidérer la légitime contestation d'un projet d'aéroport inutile et que l'humour de certains slogans n'empêchaient pas la bêtise de certains autres... Intérieurement, je pensais que ces dégradations allaient servir de prétexte au Pouvoir pour dénoncer, avec une parfaite hypocrisie, l'opposition à ce projet industriel au cœur du bocage nantais, et j'en voulais (et j'en veux toujours) aux extrémistes de gauche et revendiqués anarchistes de leur absence de clairvoyance, voire pire ! « Les chiens de garde du Capital », diraient certains... En tout cas, des agitateurs qui jouent la carte du pire comme pour être bien sûrs qu'il se réalise ! Sans négliger la part de manipulation... 

    La plupart des témoins et des riverains avec lesquels j'ai discutés alors que je poursuivais mon chemin vers le centre-ville m'ont confirmé cette étrange impression d'abandon du terrain par les forces dites de l'ordre : si l'hôtel de ville était bien protégé, voire surprotégé, par des dizaines de gardes vêtus et casqués de bleu, ce n'était pas le cas des rues que devait prendre le carnaval des manifestants et que des encagoulés ont consciencieusement saccagées, par le bris ou par la peinture, transformant la forme mais surtout le sens de la manifestation... 

    Un serveur de café, non loin de la place de la République, m'a expliqué son incompréhension devant les désordres et devant la réaction lacrymogéneuse des forces de l'ordre qui, au lieu de calmer les émeutiers, les excitait et leur permettait, au milieu de la panique des passants du samedi, de commettre leurs méfaits. Quelques uns provoquaient et harcelaient les policiers et gendarmes, mais tout le monde subissait les lacrymogènes, sans autre profit que celui des casseurs, bien sûr équipés pour en éviter les effets. Le café de La Paix dut fermer ses portes quelques minutes devant la situation devenue dangereuse pour ses clients et pour éviter l'intrusion de manifestants cagoulés mêlés aux familles qui se promenaient paisiblement et se retrouvaient pris dans les effluves de lacrymogènes...  

    Qui est responsable de ce gâchis ? Bien sûr, il y a les casseurs qui se parent d'une cause pour masquer leur nihilisme et, souvent, leur bêtise, même si, il faut le dire aussi pour être complet et honnête, certains ont peinturluré les façades des agences immobilières et bancaires avec l'idée que cela était l'acte contestataire d'un ordre injuste à leurs yeux : après tout, je me souviens que le philosophe maurrassien Pierre Boutang fulminait aussi contre « cette société qui n'a que des banques comme cathédrales » et qui déclarait, avec une exagération toute bernanosienne, qu'il « n'y avait rien à en conserver »... En disant cela, je ne trouve, en revanche, aucune excuse à ceux qui s'en sont pris aux murs des Halles, à ceux de la Poste et des particuliers, dans un geste purement destructeur et d'une grande laideur, pas seulement sur le plan esthétique ! Aucune excuse non plus pour ceux qui menaçaient des manifestants pacifiques ou des commerçants inquiets en brandissant des manches qui avaient servi, les minutes précédentes, à porter des banderoles ! 

    En approchant de la Mairie, puis en redescendant les rues qui menaient de celle-ci aux quais ou au boulevard de la Liberté, j'ai recueilli moult témoignages, et discuté avec nombre de personnes, y compris quelques jeunes déguisés et qui se désolaient de la tournure que les choses avaient prises, s'accrochant désespérément à la seule revendication pour laquelle ils étaient venus, celle de  l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et qui est aussi la mienne... Je les ai suivis dans leur dérisoire et touchante pérégrination, pour le coup totalement inoffensive, interrompue, rue d'Orléans, par l'intervention coléreuse de quelques policiers en civil, matraque télescopique en main, sans que celle-ci n'aille, d'ailleurs, au-delà de mots et de quelques gestes menaçants. Autour de moi, la foule était interloquée : certains murmuraient que la police se trompait de coupables, d'autres se demandaient, à voix basse au plus fort de la tension, pourquoi l'intervention policière n'avait pas eu lieu plus tôt et, surtout, à l'encontre des casseurs ; d'autres encore, moins compréhensifs à l'égard des jeunes chevelus, haussaient les épaules en dénonçant, là encore sans grand éclat, les manifestants assimilés à de simples voyous sans foi ni loi... 

    J'ai parlé des responsabilités des casseurs, mais il y a celles, aussi, des « autorités » qui portent, parfois, si mal leur nom... Les questions que, dans les discussions, se posaient de nombreux témoins et passants, mais aussi des commerçants qui avaient senti venir, pour certains, les incidents, portaient sur l'étrange passivité des forces de police au moment où il aurait fallu intervenir et interpeller, non quelques isolés, mais les casseurs que des riverains et des commerçants (en particulier rue Jules Simon, près des Halles de Rennes) ont pu voir se livrer à leurs déprédations en toute impunité. La maladresse des propos du préfet, quelques heures après, qui mettaient tous les manifestants dans le même sac, a fait tiquer quelques témoins et, évidemment, les manifestants pacifiques parmi lesquels je compte aussi des amis dont je connais à la fois l'engagement et la probité : « Les carnavaliers ont montré leur vrai visage, celui de casseurs »... Non pas « des », mais « les » ! Ce genre d'amalgame est révélateur : il s'agit ainsi de culpabiliser et de criminaliser la contestation d'un projet qui aurait mérité, dès ses origines, un véritable débat, autant économique qu'environnemental, et non une « imposition » administrative, politique et étatique. Il s'agit de décrédibiliser et, plus encore, de faire taire toute velléité de protestation, toute manifestation d'un « avis contraire » à ce qui a été décidé, en des lieux qui ne sont pas forcément seulement politiques... Quelle étrange conception de la liberté d'opinion et d'expression ! 

    Sans doute peut-on deviner les raisons de cette attitude du préfet (quel rôle, aussi, du maire de la ville, Mme Appéré ?), au moment où M. Valls affirme vouloir passer en force et commencer les travaux après l'expulsion, que l'on dit imminente, des derniers paysans présents sur la zone ainsi que de leurs alliés « zadistes », parfois considérés comme bien encombrants, à tort ou à raison (ou les deux à la fois). Il s'agit de montrer la fermeté de la République quand elle ne peut plus, en fait, répondre aux défis du temps et qu'elle se laisse déborder sur tant de fronts... Cet ordre-là n'est pas l'ordre au sens fort et noble du terme, il n'en est que la caricature sinistre et inquiétante pour qui aime notre pays et ses libertés, notre civilisation et ses particularités, notre patrimoine et ses richesses, autant environnementales que littéraires, gastronomiques, historiques... « L'ordre n'est plus dans l'ordre », pourrait-on dire comme les non-conformistes des années 1930, ceux-là mêmes qui ne se contentaient pas, qui ne voulaient plus de ce qu'ils nommaient aussi le « désordre établi », qui est celui, encore et toujours, de notre triste époque... 

    C'était un samedi 6 février, et, étrangement, il flottait dans l'air un drôle de souffle, un rien de souffre... Sur la table du café de La Paix, il y a encore un exemplaire de Marianne qui titre sur un autre 6 février, celui de 1934... Oui, vraiment, drôle de 6 février, à Rennes... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • De la coutume à la corporation, par Frederic Poretti-Winkler.

    "La Fraternité fut le sentiment qui présida dans l'origine à la formation des communautés professionnelles." LOUIS BLANC"L'Histoire de la Révolution "
    La Royauté fut, durant son histoire, la protectrice du monde ouvrier. Elle encouragea la création des Corps de métier par la codification et la transcription des us et coutumes professionnels, dans le grand "Livre des Métiers" que rédigea Etienne Boileau, grand prévôt de Paris, aidé du conseil des anciens, travail malheureusement non terminé car celui-ci mourut la même année que Saint-Louis (1270).

    frédéric winkler.jpgCelui-ci écrivit en préface: «Quand ce fut fait, concueilli et ordoné, nous le feimes lire devant grand plenté (grand nombre) des plus sages, des plus léaux et des plus anciens homes de Paris, et de ceus qui devaient plus savoir de ces choses : lesquels tout ensemble louèrent moult cette œuvre ; il représente enfin une organisation spontanée et autonome». Ce livre magnifique de 121 règlements, est une mine d'or de bon sens, véritable bible des organisations ouvrières autonomes du temps jadis."Quand les maîtres et jurés boulangers, iront par la ville accompagnés d'un sergent du Châtelet, ils s'arrêteront aux fenêtres où est exposé le pain, et si le pain n'est pas suffisant, la fournée peut être enlevée par le maître."Mais le pauvre n'est pas oublié, et : "les pains qu'on trouve trop petits, li juré feront donner par Dieu le pain".(Louis Blanc) La première partie parle des coutumes professionnelles, puis le chapitre suivant traite des redevances de chaque corporation. La corporation sera le nom retenu pour parler des différents groupements de métiers, confréries, charités, maîtrises, ghildes, hanses, collèges, fraternités, jurandes...

    ORGANISATION AUTONOME
    C'est la troisième partie sur les droits et pouvoirs des juridictions royales et seigneuriales qui ne fut pas terminée. Ces corps parfaitement structurés et organisés possédaient, privilèges et avantages, protégeaient leurs membres et assuraient qualité, formation, soins, repos, entraides et compassion...L'Etre humain trouvait dans son métier l'accomplissement de son destin temporel et spirituel. Comment ne pas voir pour aujourd’hui, une grande leçon face aux égarements de la jeunesse et aux destructions programmées du monde artisanal, commerçant et paysan. C’est souvent à l'ombre des abbayes, évêchés et monastères que se fonda de nombreuses corporations. Un saint patronnait chacune d'entre elles et les membres s'y regardaient en frères (confréries)."Abrités sous la bannière du même saint, priant les uns pour les autres au pied des mêmes autels, le cultivateur, l’homme de métier, l’industriel et le commerçant ne voyaient pas dans leurs voisins des antagonistes, mais des frères et des amis...C'est ainsi que les Confréries développaient la charité chrétienne et, par là, maintenaient à un niveau très élevé la valeur morale et professionnelle de leurs membres ; car on avait à cœur de bien apprendre son métier et de l'exercer en toute conscience et dans toute sa perfection, et c'est pour obtenir ce résultat que travaillait spécialement le second élément de la confrérie."("Les anciennes corporations").Cette vie intense et communautaire était jalonnée par le sens des responsabilités, de la compétence et de l'élévation spirituelle."C'est là, disait Georges Valois, le merveilleux secret de l'ordre social dans les nations de la chrétienté...Les passions temporelles, dont on pourrait craindre les dérèglements, sont utilisées pour le maintien de la paix chrétienne et de la paix civique. En premier lieu, c’est l'instinct de puissance, qui, dans une société non organisée, entraîne l'homme à la guerre perpétuelle, et qui, dans notre monde classique, l’entraîne au travail et devient un merveilleux instrument de progrès social."Les saines institutions canalisent les esprits tumultueux, orgueilleux, anarchiques au profit des métiers devenant ainsi dans l'organisation, des facteurs sains d'évolutions. Cette organisation " procurait à ses membres le moyen de se documenter sur les meilleures méthodes de travail, sur les perfectionnements à réaliser et les inventions capables de transformer la technique du métier ; par conséquent, c’était une lutte contre la routine, c’était l'aide aux chercheurs souvent isolés, et la création d'un utile esprit d'émulation."("Les anciennes corporations").Ces multitudes de petites républiques avaient leurs propres lois qui remontaient à la nuit des temps, Mercier relatait l'exemple de la corporation des fumistes ayant jugé et pendu l'un des siens, coupable de vol sans que l'autorité royale n'ait eu son mot à dire...
    Au XIVe siècle, les marchands de l’eau dirigent administrativement la ville de Paris. A Troyes pendant Jeanne D’Arc, « bouchers, boulangers, orfèvres pourront faire partie du conseil de ville ; des pâtissiers, meuniers, couturiers, maçons, cordiers, chapeliers, tonneliers et des représentants d’une quinzaine d’autres professions prendront part à des assemblées qui délibèrent sur la dépréciation des monnaies, sur les aides demandées par le roi, sur les impôts nécessaires pour payer les fortifications, même sur les attaques dirigées contre la ville par les gens de guerre ».(E.Coornaert)

    CARACTERE POPULAIRE
    Toute l'histoire de notre beau pays de France est jalonnée d'exemples sur le caractère éminemment populaire de la Royauté française. Pensons à Saint Louis qui, avant de partir en croisade, s’assura que tout pauvre paysan de France bénéficierait d'une "retraite" pour ses vieux jours. Esprit de charité, compassion, entraide, la société d'alors était empreinte de christianisme. L’Eglise, maison du peuple réglait la vie du travail en sonnant de ses cloches le réveil comme le repos. La protection des pauvres était essentiel et la législation recommandait la probité au mesureur, défendait au tavernier de hausser le prix du vin, comme boisson du menu peuple, étalage des denrées sur les marchés pour constater fraîcheur, qualité et loyauté. Pour la petite bourse des pauvres, surveillance des prix et les marchands ne se serviront qu'après tous les autres habitants..."Les bouchers étaient au pied de la tour Saint-Jacques; la rue de la Mortellerie rassemblait les maçons; la corporation des tisserands donnait son nom à la rue de la Tixeranderie qu'ils habitaient; les changeurs étaient rangés sur le pont au Change, et les teinturiers sur le bord du fleuve..."Chaque corps de métier constituait un petit Etat avec ses lois, ses rites, ses fêtes religieuses et jours chômés, ses bannières, fêtes et processions, sa "sécurité sociale», ses formes de retraites, ses hôpitaux, enfin son organisation propre, autonome et fraternelle."Les malades, les veuves, les orphelins étaient sous la protection des chefs du métier qui s'en occupaient comme de leur propre famille"("Les anciennes corporations").
    "Et premier, que nous et chacun de nous, confrères et consoeurs, debvons et sommes tenus par nos dicts serments, tenir foiz et loyauté, l'ung envers l'autre désirer le bien l'ung de l'autre, et si aucun de nous savait le domaige de son confrère, lui anuncer féablement que ci son frère, le ayder, conforter et soutenir son droit, si besoin estait."Voilà ce que disent les statuts des boulangers d'Epinal, dont on retrouve les premières traces en 630 (VIIe siècle).Jamais un ouvrier n'était abandonné."La communauté ou confrérie était la seconde mère de l'ouvrier. Pauvre, malade, trépassé, jamais elle ne l'abandonnait.», quelle leçon pour le monde dit démocratique d'aujourd'hui... Cela est d'autant plus intéressant que nous vivions alors en Monarchie féodale, nous ne nous embarrassions pas alors de mots vides de sens comme démocratie, droits de l'homme, liberté, égalité, fraternité martelés sur nos monuments comme un affront envers la démophilie et la charité évangélique bien réelle du temps jadis...En France, c’est la liberté qui est ancienne, c’est le despotisme qui est nouveau, disait Madame de Staël. Rappelons que les métiers s'auto-organisaient librement dans des villes libres où l'administration se faisait par des gouverneurs assistés par des bourgeois élus au suffrage de tous. Les corporations étaient parties prenantes dans les conseils des cités féodales. Elles participaient et discutaient de tout, de la répartition des impôts, de l'organisation communale, de la défense et de la sécurité de la ville...Cette organisation décentralisée limitait tout empiètement arbitraire de l'autorité, soit du seigneur soit du roi."Quelle est la classe du continent, qui oserait prendre aujourd'hui des allures aussi indépendantes en face de la bureaucratie européenne ?" (Le Play)
    Frederic PORETTI - Winkler (Les Communautés de Métier, à suivre)

  • Marseille prête à ouvrir son port, par Laurence Mildonian (avec A.Mt).

    Après les gardes-côtes italiens, le "Sea Watch 4" est venu à la rescousse du "Louise-Michel", en récupérant 150 rescapés. PHOTO AFP

    Source : https://www.laprovence.com/

    Réagissant à des navires de sauvetage appelant à l'aide en Méditerranée, la Ville a déclaré être prête à les accueillir

    C'est une première qui n'a pas manqué de faire réagir. Alors que samedi soir, le Louise-Michel, navire de sauvetage en mer affrété par l'artiste Bansky, lançait un appel à l'aide internationale après avoir secouru 219 migrants en Méditerranée, le premier adjoint Benoît Payan, puis la maire de Marseille Michèle Rurbirola, annonçaient sur Twitter que "Marseille, ville d'accueil et solidaire ouvrira son port" si le navire en faisait la demande, appelant au passage l'État à "prendre ses responsabilitésOn ne quitte jamais son pays par plaisir, ajoutait hier matin Michèle Rubirola. Il faut entendre le désespoir des gens et on ne peut pas accepter que des personnes continuent à mourir en Méditerranée, donc j'en appelle à l'État."

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    Des déclarations qui rompent avec la réserve de la précédente mandature. Silencieux en juin 2018, quand L'Aquarius de l'association SOS Méditerranée cherchait un lieu sûr pour débarquer 600 migrants, Jean-Claude Gaudin avait déclaré en septembre de la même année que "cela ne le gênerait pas d'accueillir" le navire, évoquant la tradition d'ouverture de la cité phocéenne. Un an plus tard, le maire LR écrivait au préfet pour lui faire part de son hostilité au projet faisant de Marseille un port d'accueil pour les migrants étrangers, hostilité partagée par la candidate LR à la mairie, Martine Vassal.

    "Nous sommes très heureux que les collectivités remettent ce sujet à l'ordre du jour, comme des élus corses l'ont fait en 2018", se réjouit Fabienne Lassalle, directrice adjointe de SOS Méditerranée, association dont le navire, l'Ocean Viking, est actuellement bloqué en Sicile (lire ci-dessous). "En réalité, seul un État, à travers son autorité maritime nationale, a le pouvoir de désigner l'une de ses villes comme port d'accueil, et Marseille est très éloignée des deux navires, bien plus que l'Italie et ce ne serait sans doute pas la meilleure des solutions de repli pour eux. Cependant, cela reste extrêmement positif que la Ville se positionne ainsi et interpelle l'État en l'appelant à prendre ses responsabilités en la matière, poursuit la directrice adjointe. Nous devons venir en appui à l'Italie, seule en première ligne dans l'accueil de ces populations migrantes, c'est une question de solidarité envers ces femmes et ces hommesmais aussi entre États européens."

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    À l'automne dernier, l'accord de Malte avait commencé à prévoir une répartition des rescapés entre six pays, incluant la France, l'Allemagne ou le Portugal. "Il fonctionnait jusqu'à ce que la crise du Covid fasse voler cet accord en éclats", poursuit Fabienne Lassalle. Or, malgré la crise sanitaire, les traversées n'ont pas cessé, au contraire. Et alors que du côté du Rassemblement national, le sénateur Stéphane Ravier réagissait hier à la déclaration de Michèle Rubirola en pointant une "déferlante migratoire", la directrice adjointe de SOS Méditerranée rappelait le rôle des navires de sauvetage en mer : "On est loin de l'appel d'air qu'on nous suspecte de créer, nous ne sommes que des citoyens qui avons armé des bateaux pour assister des personnes en danger parce que les États sont défaillants. Que des navires viennent à leur secours ou pas, il faut bien comprendre que si ces personnes se jettent à l'eau, c'est parce qu'elles fuient des tortures et sévices qu'elles subissent dans leurs pays, notamment en Libye." La question de l'accueil et de la répartition de ces réfugiés, "c'est un vrai sujet dont les États doivent se saisir. J'espère que personne n'a en tête que la meilleure façon d'y répondre, c'est de laisser des gens mourir en mer", glisse la responsable. Contactée, la préfecture n'a pas donné suite à nos sollicitations.

     

    Benoît Payan, premier adjoint à la maire de Marseille : "Quand quelqu'un se noie, on ne lui demande pas ses papiers, on le sort de l'eau"

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    Plaidant l'ouverture du port aux navires de sauvetage quand il était élu de l'opposition, Benoît Payan a réitéré son voeu samedi.Ph. G.R.

    Vous avez déclaré, samedi soir sur Twitter, que le port de Marseille serait ouvert au bateau "Louise-Michel" s'il en faisait la demande. Saluée par une partie de la population, l'annonce soulève le débat sur la place de Marseille dans l'accueil des migrants...

    Benoît Payan : C'est une confusion légitime et c'est à nous d'être extrêmement pédagogiques à ce sujet. Il ne s'agit ni de réfugiés, ni de migrants, mais de naufragés à qui on doit porter secours. Nous ne sommes pas Paris, Bourg-en-Bresse ou Grenoble, mais Marseille, capitale de la Méditerranée. Par notre histoire, la ville a le devoir et la responsabilité d'ouvrir son port à toutes les femmes et les hommes qui sont en danger de mort. Quand quelqu'un se noie, on ne lui demande pas ses papiers, on le sort de l'eau. Cela fait fantasmer une partie de la droite et de l'extrême-droite de confondre allègrement porter secours et accueillir les migrants et les immigrés. Et c'est parce qu'ils sont noirs et arabes qu'on veut faire peur à la population. Si ces femmes et ces hommes étaient blancs, on dirait qu'ils se noient et qu'on doit les aider.

    Si le navire venait accoster à Marseille, qu'adviendrait-il de ses occupants ?

    Benoît Payan : On commencerait par soigner ceux qui sont entre la vie et la mort. Ensuite, c'est un autre sujet, qui relève de la politique d'accueil des pays les plus riches de la Méditerranée. Concrètement, c'est le droit commun qui s'appliquerait. Ceux qui n'ont pas de droits, ceux qui seraient en situation irrégulière seraient appelés à repartir chez eux. Mais cette situation convoque avant tout notre histoire et notre humanité : qui sommes-nous pour faire des débats sur les structures d'accueil quand quelqu'un se noie ?

    La maire Michèle Rubirola ne se contente pas pourtant d'annoncer l'ouverture du port de Marseille, elle demande au président Emmanuel Macron d'accompagner la Ville et à l'État "de prendre ses responsabilités"...

    Benoît Payan : La politique doit être globale, et on doit arrêter de détourner le regard sur ce qui se passe. Jusqu'à quand fera-t-on la part belle aux passeurs en fermant les yeux sur la situation ? Quand cherchera-t-on des réponses ? Quand aidera-t-on l'Italie qui paie un lourd tribut à organiser l'accueil de ces populations dans l'indifférence générale ? Il y a des milliers de morts par an dans la Méditerranée, il appartient à Emmanuel Macron de prendre le leadership sur cette question. La France est le plus grand pays de la Méditerranée et l'un des pays les plus riches du monde, il est temps de prendre nos responsabilités pour travailler à une politique globale sous peine de laisser la Méditerranée devenir un immense cimetière.

     

    Mobilisation autour du navire de SOS Méditerranée bloqué en Sicile

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    Une trentaine de personnes ont manifesté samedi soir sous l’Ombrière du Vieux-Port.PHOTO AFP

    Le sauvetage en mer est un devoir, La mer ne doit pas devenir un cimetière. S'ils n'étaient qu'une trentaine samedi soir à manifester sous l'Ombrière du Vieux-Port, les pancartes derrière lesquelles les militants de SOS Méditerranée se sont couchés sur des gilets de sauvetage durant 45 minutes, pour un symbolique die-in, rappelaient les drames qui continuent à se dérouler au large de nos plages, et l'urgence à libérer l'Ocean Viking.

    112 000 signatures

    Le navire de l'ONG née à Marseille est bloqué depuis fin juillet par les autorités italiennes, à Porto Empedocle, en Sicile, en raison de "plusieurs irrégularités techniques et opérationnelles". "On lui reproche de transporter plus de passagers que ce qu'il est autorisé à recevoir, or le droit maritime distingue bien la notion de passagers et celle de rescapés, mais à force de se retrouver seule en première ligne pour gérer l'accueil des migrants, l'Italie finit par trouver des prétextes fallacieux pour bloquer les navires de sauvetage comme le nôtre", se désole Fabienne Lassalle, la directrice adjointe de SOS Méditerranée. Des manifestations du même type avaient été organisées à Toulouse, Lyon et Paris samedi, après Bordeaux, Lorient ou Frontignan les jours précédents.

    Une pétition lancée il y a un mois sur change.org avait déjà recueilli hier soir près de 112 000 signatures. Selon SOS Méditerranée, qui revendique avoir sauvé plus de 31 000 hommes, femmes et enfants depuis 2016 avec L'Aquarius puis l'Ocean Viking, au moins 22 000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée en six ans.

  • Éphéméride du 8 août

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    1784 : Sociaux parce que royalistes ! Naissance d'Alban de Villeneuve Bargemon

     

     

     

     

     

    1534 : Jacques Cartier atteint l'embouchure du Saint Laurent  

     

    C'est en effet le nom du  saint du jour, Saint-Laurent, qu'il donne au fleuve dont il achève l'exploration : il avait réussi à convaincre le roi François 1er de financer un voyage pour découvrir le passage par le nord entre l'Océan Atlantique et l'Océan Pacifique.

    Jacques Cartier repartira pour remonter le Saint-Laurent l'année suivante, arrivant ainsi au village indien de Hochelaga, près duquel fut bâtie plus tard Montréal. C'est là qu'il apprend des Indiens le nom de Canada qui voulait dire, en fait, village.  

    QUEBEC SAINT LAURENT.png
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    1784 : Naissance d'Alban de Villeneuve Bargemon

     

    Il est sans conteste l'un des pionniers du magnifique mouvement des royalistes sociaux au XIXème siècle :

     

     

     (le scripte de cette vidéo ici : https://www.actionroyaliste.fr/le-precurseur-de-la-justice-sociale-alban-de-villeneuve-bargemont/)

     

    Avec Albert de Mun, voir l'Éphéméride du 6 octobre), La Tour du Pin (voir l'Éphéméride du 1er avril), Le Play (voir l'Éphéméride du 5 avril) et d'autres, il fait partie de ces Légitimistes trop souvent ignorés aujourd'hui, et injustement traités, à qui Michel Mourre a rendu justice, dans son Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, article Légitimistes (page 2624, extrait) :

     

    "…Ce serait faire une caricature que de représenter tous les légitimistes comme des nostalgiques du passé, fermés aux problèmes de leur temps ; bien au contraire, ils furent les premiers, avec les socialistes, à dénoncer les méfaits du capitalisme sauvage. Villeneuve-Bargemon, dans son Traité d’économie politique chrétienne (1834) et Villermé, dans sa grande enquête de 1840 sur la condition ouvrière, furent les précurseurs du catholicisme social. Bénéficiant de la confiance d’une grande partie des masses rurales, les légitimistes firent campagne, souvent en liaison avec les républicains, contre le régime électoral censitaire de la Monarchie de Juillet. Leur force électorale se manifesta après la Révolution de 1848, avec 100 élus à l’Assemblée constituante (avril 1848) et 200 à l’Assemblée législative (mai 1849). Cédant à l’affolement suscité par l’émeute socialiste de juin 1848, la plupart des députés légitimistes se réunirent avec les orléanistes dans le "parti de l’Ordre" . Fermement hostiles au coup d’Etat du 2 décembre et au second Empire, ils apparurent, après les défaites de 1870, comme les hommes de l’ordre et de la paix et eurent de nouveau près de 200 élus à l’Assemblée nationale élue en février 1871.

    Ils incarnaient toujours la vieille France rurale, mais, avec Albert de Mun et La Tour du Pin, ils continuaient aussi à affirmer leurs préoccupations sociales et leur soucis de défendre les ouvriers contre les abus du capitalisme..."

     

     

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    1786 : Première ascension du Mont blanc

     

    Jacques Balmat, dit Mont Blanc, réussit la première ascension du Mont (4.807 m) en compagnie du Docteur Paccard, le 8 août 1786, à 18 h 23.

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    1793 : Début du siège de deux mois de la ville de Lyon, insurgée contre la Convention       

     

    1. De Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, page 2759 :

    "...En mai 1793, les Lyonnais se révoltèrent contre la Convention, et la commune insurrectionnelle, d'abord dirigée par des Girondins (Biroteau, Chasset), passa, dès la fin de juillet, aux mains des royalistes. Du 8 août au 9 octobre 1793, assiégée par une armée aux ordres de Dubois-Crancé, la ville se défendit avec héroïsme. Quand elle tomba enfin, la Convention décréta que Lyon serait détruite et qu'on ne laisserait debout que les maisons  des pauvres; la ville reçut le nom de Commune-Affranchie, qu'elle devait conserver jusqu'au 9 Thermidor. Collot d'Herbois et Fouché firent régner la Terreur (près de 700 personnes guillotinées ou mitraillées sommairement), mais Lyon échappa à la destruction projetée..."    

           

    2. De T. Bouzard, Anthologie du chant militaire français :

    "L’élimination des Girondins de la Convention, le 2 juin 1793, et la dictature instaurée par le Comité de salut public dirigé par les Montagnards entraîna de nombreux soulèvements en province. Lyon s’insurgea sous le commandement de Louis-François Perrin, comte de Précy, ancien officier de marine et ancien commandant de la garde de Louis XVI. Assiégée par les armées révolutionnaires de Dubois-Crancé, la ville est bombardée faute de pouvoir être investie. Réduits à la famine, les Lyonnais se battent à moins d’un contre dix. Lyon est finalement prise le 9 octobre 1793 et condamnée à être rasée par la Convention. Fouché, le futur ministre de la police de l’Empire, applique et exécute les Lyonnais au canon !"

          Louis François Perrin de Précy       

     

    Le 12 octobre 1793, le conventionnel Barère se vante de son succès en ses termes :

    "Lyon perdra son nom, elle sera appelée Ville-Affranchie. Elle sera détruite. Tout ce qui fut habité par le riche sera démoli, il ne restera que la maison du pauvre, les habitations des patriotes égarés ou proscrits, les édifices spécialement employés à l'industrie et les monuments consacrés à l'humanité et à l'instruction publique. Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville avec cette inscription : Lyon fit la guerre à la liberté; Lyon n'est plus..."

     

    Environ 2.000 personnes sont fusillées ou guillotinées...

    C'est cet épisode héroïque et tragique qu'évoque le chant de "La Ligue Noire", ou des "Fantassins lyonnais" : les paroles de ce chant guerrier reprennent l’air d'une chanson d'Adam Billault, "Aussitôt que la lumière..."; elles furent écrites par un chasseur du bataillon de la Déserte : 

     

    Écouter  "La Ligue noire" ou "Les fantassins lyonnais" :

    (Paroles (complètes) : la ligue noire.pdf 

     

     

    (Gauthier et Albitte sont les conventionnels représentants le Comité de Salut Public;Montessuy est un fort situé au nord de Lyon.
    Caron fait référence à Charon, le fils des Ténèbres et de la Nuit qui, dans la mythologie grecque assurait le transport des défunt vers le royaume des morts, grâce à sa barque. Précy est le chef royaliste de l'insurrection : avec beaucoup d'autres, il a héroïquement défendu Louis XVI lors de la journée d'émeute du 10 Août, aux Tuileries...)
     

    lyon.JPG
     

     

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    1819 : "Tout soldat porte dans sa giberne le bâton de maréchal"...

     

    "Formule souvent attribuée, à tort, à Napoléon 1er; elle fut lancée par Louis XVIII dans une allocution aux élèves de Saint-Cyr, le 8 août 1819" (Michel Mourre). 

    Une autre version donne la formule, du même Louis XVIII aux mêmes : "Rappelez-vous bien qu’il n’est aucun de vous qui n’ait dans sa giberne le bâton de maréchal…"

    "Maréchal de France" n'est pas un grade : c'est l'une des deux seules dignités de l'Armée française, avec le "Soldat de Première classe". C'est Philippe Auguste qui créa cette dignité, le Maréchal devenant le deuxième dignitaire de l'armée royale, après le Connétable de France, jusqu'à la suppression du poste de ce dernier, en 1626.

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    Sur la signification des symboles du bâton de maréchal : http://crcv.revues.org/11815

     

    De Michel Mourre :

    "Le nombre de maréchaux augmenta peu à peu. Il y eut d'abord un seul maréchal, puis deux sous Saint Louis, trois sous François premier, quatre sous Henri II, cinq sous François II, sept sous Charles IX, neuf sous Henri III, vingt après la g

  • Éphéméride du 30 juin

    1998 : Fondation des American friends of Versailles

     

     

     

     

    1470 : Naissance du futur Charles VIII 

     

    Il n'aura qu'un règne très court, durant lequel il sera, en quelque sorte, conduit par les modes et l'air du temps, notamment l'esprit d'aventure qui soufflait sur la France d'alors (en pleine pré Renaissance, si l'on peut dire) dont a parlé Jacques Bainville :

    CHARLES VIII.jpg

    "...Charles VIII, devenu majeur, était à la tête d'un État pacifié, prospère et de la plus belle armée d'Europe. La France le poussait à agir. Elle s'était ennuyée sous Louis XI. Comme il lui est arrivé maintes fois, elle était lasse d'une vie prosaïque. Une autre génération était venue. Les maux de la guerre étaient oubliés. On aspirait au mouvement, à la gloire. Où diriger ce besoin d'activité ? Oh ! les tâches ne manquaient pas. La France n'était pas encore finie. Vers la Lorraine et le Rhin, entrevus par Charles VII, il restait beaucoup à faire, mais ce n'est pas là qu'allaient les imaginations. Et puis, pour épouser la duchesse bretonne, pour rompre le projet de mariage autrichien, Charles VIII avait renoncé par traité à la Franche-Comté et à l'Artois. Reprendre sa parole eût entraîné des complications, peut-être des périls. Une route restait ouverte et le sentiment public y poussait le jeune roi. C'était plus fort que le raisonnement : tout conspirait à nous entraîner en Italie.

    guerres d'italie.JPG
     

    Sagement, Charles VII et Louis XI avaient refusé de soutenir les droits sur Naples qu'ils tenaient de la maison d'Anjou. Ils avaient résisté aux sollicitations des cités italiennes. Mais un esprit d'aventures soufflait en France. Beaucoup d'Italiens étaient venus : leur pays de soleil attirait. En développant le commerce, - l'essor de Lyon date de ce temps-là, - Louis XI avait donné naissance à de nouveaux courants : Lyon et ses soies sont en rapport avec le Piémont et la Lombardie. Et il avait encore, cet avare, donné naissance à des idées de luxe : d'Italie, il ne venait pas seulement des cages de fer. Italian ! Italian ! C'était un désir, le goût de l'art, du beau, plus que celui des conquêtes, qui animait les Français. Si l'on cherche les résultats des brillantes campagnes de Charles VIII, de son entrée à Rome, de sa chevauchée jusqu'à Naples, on les trouvera surtout dans l'ordre esthétique. Le beau voyage ! Ce fut une vraie guerre de magnificence. Qu'elle plût aux Français ! Avec quelle complaisance il fut parlé des exploits de Bayard et de la Trémoille ! Quelle revanche des années grises où Louis XI, enfermé à Plessis-lès-Tours, coiffé de son vieux chapeau, ruminait de longs calculs !

    Il y avait toutefois, dans ces guerres d'Italie, une idée politique; c'était d'écarter Maximilien qui, épousant toujours, tenait de sa seconde femme Blanche Sforza des droits sur le Milanais. C'était aussi d'écarter l'Espagne dont les princes s'étaient emparés du royaume de Naples au détriment de la maison d'Anjou. L'anarchie italienne attirait les convoitises et l'Italie nous appelait à l'aide. Savonarole, à Florence, saluait le roi de France des noms de libérateur et de vengeur. Ainsi tout invitait Charles VIII à franchir les Alpes..."

     

     

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    1599 : Aux origines de l'Arsenal de Toulon...

     

    Le véritable fondateur de l'Arsenal de Toulon - après les Toulonnais eux-mêmes, on va le voir... - est Henri IV. En 1595, par Lettres patentes, il reconnaît que les habitants de Toulon ont élevé à leurs frais les murailles faisant de leur ville une citadelle, transformant ainsi leur port de pêche en port de guerre : il accorde donc aux habitants de Toulon l'usufruit à perpétuité des fossés et terrains à gagner sur la mer. Cette concession est l'acte de naissance de fait de l'Arsenal de Toulon...

    De plus, Henri IV entoure la ville d’une enceinte en forme d’étoile à 7 branches, avec des murailles de 15 mètres de hauteur. Les fortifications sont prolongées dans la mer par deux grands môles formant le premier véritable port : la vieille darse, qui abrite port de commerce et port de guerre.

    Le 30 juin 1599, un arrêt rendu par le Parlement de Provence confirme la volonté royale, et précise qu'une partie de ces terrains est "destinée à servir à la construction, à fabriquer des vaisseaux et pour bâtir un arsenal"

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    Pouvait-on rêver rade plus idéale ?

    http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/dates.htm

     

    L'histoire de Toulon est ainsi intimement liée à sa géographie et à son rôle militaire et naval. La ville a grandi au rythme de son port et de l'extension des fortifications et de son Arsenal.

    C'est en 1481 pour que s'affirme sa vocation maritime avec le rattachement de la Provence à la France. On construit la Tour Royale en 1514 et c'est Henri IV qui fait creuser la première darse et édifier un Arsenal. Richelieu, Colbert et Vauban font de Toulon un port à la taille des ambitions maritimes des Rois de France.

    Aux heures tragiques de la Révolution, en 1793, Bonaparte conquiert sa première notoriété en commandant l'Artillerie au siège de Toulon et Toulon sera débaptisée en Port-la-Montagne. Bonaparte repasse à Toulon en mars 1796 pour la campagne d'Italie et, en 1798, c'est à Toulon qu'il concentre les troupes qui y embarquent pour l'expédition d'Égypte.

    En mai 1830, une flotte considérable part pour la conquête de l'Algérie commandée par l'Amiral Duperré (voir l'Éphéméride du 14 juin).

    C'est aussi à partir de Toulon que le grand marin et explorateur Dumont d'Urville voguera à la découverte de la Vénus de Milo et de l'Antarctique, où il donnera à la Terre Adélie le prénom de sa jeune femme toulonnaise.

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    De 1836 à 1893, date de la visite de l'Escadre Russe venue de Cronstadt, l'Arsenal va être agrandi et doté de nouveaux bassins et appontements. Toulon est devenu un port de départ et de liaison pour les colonies comme le Tonkin.

    La seconde guerre mondiale verra le sabordage de la flotte le 27 novembre 1942, et les bombardements de novembre 1943 et août 1944; la ville fut totalement libérée par les troupes du Général de Lattre de Tassigny, mais elle était détruite à plus de 45 % !...

    Premier port militaire français, les eaux sûres de sa rade accueillent désormais la plus importante composante des bâtiments de la Force d'Action Navale.

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    http://toulon.fr/laissez-seduire/article/base-navale

     

    http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm

     

     

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    1673 : Prise de Maastricht par Vauban

     

    Cinq jours auparavant, durant le siège de la ville, le Capitaine des Mousquetaires du Roi, d'Artagnan, a été tué (voir l'Éphéméride du 25 juin).

    Ci dessous, sa statue à Auch.

    D'ARTAGNAN.jpg

    "J'ai perdu d'Artagnan en qui j'avais la plus totale confiance et qui était bon à tous" déclara Louis XIV, qui l'avait chargé en effet de plusieurs opérations de confiance, notamment l'arrestation de Nicolas Fouquet.

    Il était Capitaine de ces Mousquetaires qui formaient deux régiments, appelés Mousquetaires gris et Mousquetaires noirs en fonction de la robe de leurs chevaux (voir l'Éphéméride du 3 octobre) :

     

             http://www.lemondededartagnan.fr/SITE/FRA/mousquetaires_chap06.htm

     

    C'est Jean-Baptiste Lully qui a composé les deux marches de chacun de ces Régiments :

    Écouter :

     

      Lully Marche MOUSQUETAIRES GRIS.mp3

     

      Lully Marche MOUSQUETAIRES NOIRS.mp3

     

     

     24 juin,loi d'exil,orléans,du pont de nemours

     

     

    1836 : Mort de Claude, Joseph Rouget de Lisle

     

    Beaucoup l'ignorent, mais Rouget de Lisle était... royaliste !

    Son temps de gloire ne dura guère : à peine trois mois ! Il composa en effet Le chant de guerre de l'Armée du Rhin le 10 mai 1792, mais fut destitué de sa charge de Capitaine le 10 août suivant, par Lazare Carnot en personne - l'organisateur du Génocide vendéen... - parce qu'il avait osé, fort courageusement, protester contre l'internement de Louis XVI après la journée d'émeute du 10 août 1792.

    Emprisonné sous la Terreur, il échappa à la guillotine grâce à la chute de Robespierre.

    Sa phrase malheureuse dans ce "Chant de Guerre..." (doux euphémisme, pour parler d'un propos carrément raciste...) : "...Qu'un sang impur abreuve nos sillons !..." peut, à la rigueur, s'expliquer - à l'époque... - par l'enfièvrement de cette période troublée; une sorte d'erreur de jeunesse, en quelque sorte...

    Par contre, ce temps d'exaltation grandiloquente et ridicule étant passé depuis bien longtemps maintenant, il est carrément scandaleux que le régime politique d'un grand pays civilisé conserve ce membre de phrase xénophobe, haineux et... raciste dans un chant de guerre violent et brutal, choisi comme hymne national...

    Au retour de Louis XVIII, Rouget de Lisle composa Le chant du Jura (Que la France et son roi soient heureux l'un par l'autre/ De leur commun bonheur va naître enfin le nôtre....), mais ne rencontra pas de succès, ni auprès de Louis XVIII, ni auprès du public.

    Il se retira alors dans sa ville de Lons-le-Saunier...

  • Éphéméride du 10 juillet

    Statue d'Antonin, à Nîmes

     

     

    138 : Accession au pouvoir de l'Empereur Antonin le Pieux 

     

    Titus Aelius Fulvius Antoninus Pius succède à l'empereur Hadrien, en tant que "fils adoptif".

    L'Empire romain est alors à son apogée, sous le règne des quatre empereurs de la dynastie dite des Antonins : Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle.

    Si les familles des trois autres empereurs de cette dynastie sont d'origine "espagnole" (et viennent d'Andalousie), la famille d'Antonin, elle, est originaire de Nîmes (Nemausus) :

     

             http://www.arenes-nimes.com/fr/nimes/40-decouverte/       

    Il n'y eut quasiment pas de guerres durant les vingt trois années de son règne, ce qui, joint à une sage politique de réduction des dépenses, apporta à l'empire une période de prospérité rarement atteinte; c'est également de ce temps que date, pour l'essentiel, l'expression de Pax romana.

     "Il mourut universellement regretté", dit de lui Michel Mourre dans l'article qu'il lui consacre (Dictionnaire encyclopédique d'histoire) :

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    Temple d'Antonin et Faustine (son épouse), Forum romain
     

    "...D'une famille de banquiers originaires de Nemausus (Nîmes), il hérita d'une fortune considérable et conquit rapidement par sa simplicité, sa douceur, son humanisme raisonnable, l'affection de tous. Consul en 120, il fit particulièrement apprécier ensuite ses qualités de sage administrateur comme proconsul en Asie, fut adopté par Hadrien en 138 et monta sur le trône six mois plus tard, à plus de cinquante ans.

    Son règne marque l'apogée de la Pax romana : bien qu'il ait dû combattre les Berbères, les Daces et les Germains, Antonin ne cessa de vouloir la paix et assura au monde une tranquillité qui fut célébrée avec enthousiasme par tous ses contemporains. En Bretagne, il protégea les possessions romaines en faisant édifier (vers 140) entre le Forth et la Clyde, le mur d'Antonin. À l'intérieur, le règne fut marqué par un profond renouveau religieux et Antonin fut peut être un des derniers romains qui aient pratiqué sincèrement les cultes anciens de Rome, ce qui lui a valu son surnom.

    Dès son avènement, il avait abandonné à l'État son énorme fortune, et son administration économe lui permit de laisser le trésor de l'Empire riche de 2.700.000.000 de sesterces, chiffre qui n'avait jamais été atteint. Antonin gouverna toujours avec l'appui des classes cultivées et en collaboration étroite avec le Sénat, auquel il rendait scrupuleusement ses comptes..."

    Antonin-denier-temple-augus.gif

     

    Dans l'Histoire Auguste, on trouve ces deux paragraphes le concernant :

    • 1 : "A senatu divus est appellatus cunctis certatim adnitentibus, cum omnes eius pietatem, clementiam, ingenium, sanctimoniam laudarent"

    Soit : 

    "Il fut proclamé divin par le sénat, tous les sénateurs ayant rivalisé pour faire approuver cette décision, car tous rendaient hommage à sa piété, sa clémence, son intelligence et sa grandeur d'âme"

     

    2 : "Fuit vir forma conspicuus, ingenio clarus, moribus clemens, nobilis, vultu placidus, ingenio singulari, eloquencia nitida, litteratura precipua, sobrius, diligens agri cultor, mitis, largus, alieni abstinens, et omnia haec cum mensura et sine jactantia, in cunctis postremo laudabilis et qui merito Numae Pompilio ex bonorum sententia comparatur".

    Soit :

    "Il était d'une beauté remarquable, doué de talents évidents, d'un caractère amène, d'un comportement noble avec une physionomie sereine, avait une rare intelligence, une éloquence brillante, une culture hors du commun; il était sobre, très attaché à la mise en valeur de ses terres, doux, généreux, respectueux du bien d'autrui, pratiquant toutes ces vertus avec mesure et sans ostentation; bref, il était à tous égard digne d'éloges et les gens de bien le comparaient à juste titre à Numa Pompilius." 

     

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    Glyptothèque de Munich, buste d'Antonin le Pieux. Par son père, Titus Aurelius Fulvius, et son grand-père, Titus Aurelius Fulvius également, il est originaire de Nemausus (Nîmes).

     

     

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    817 : Première mention de l'Abbaye de Sorèze...

     

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    Il s'agit d'un Capitulaire de l'empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne mentionnant l'Abbaye de Sorèze, village où existait un établissement religieux dès le IXème siècle...

    Sous les Carolingiens, le capitulaire est un document législatif, divisé en petits chapitres nommés capitula, d'où son nom.

    Après diverses tribulations (Normands, Guerres de religion...) l'Abbaye devint  Collège, en 1682. Louis XVI fit de ce Collège une École militaire en 1776 en 1793, qui sera supprimée peu après, par la Révolution.

     

    Les dominicains reprirent l'école en 1854, sous la direction d'Henri Lacordaire.

    Aujourd'hui, l'École -  d'excellence - fonctionne toujours mais le lieu abrite aussi le Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXème siècle. L'ensemble des bâtiments (sauf deux ajouts modernes), le Parc et ses statues, le sol des cours ont été classés au titre des Monuments historiques le cet ensemble a obtenu, en 2013, le label Maisons des Illustres en hommage au Père Henri Lacordaire.

    Parmi ceux qui ont fréquenté l'école : l'économiste Bastiat; le navigateur La Pérouse; Henri de La Rochejaquelein, Généralissime de l'Armée catholique et royale...

     

     

     

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    1472 : Jeanne Hachette contraint les troupes de Charles le Téméraire de lever le siège de Beauvais...

     

    Le 10 juillet 1472, les ouvriers couvreurs travaillant sur les toits de la cathédrale Saint Pierre voient s’élever, au loin, une poussière immense.

    Aussitôt, les 30 églises de la ville donnent l’alarme : il s’agit de l’armée de Charles le Téméraire et de ses Bourguignons qui, sachant la ville sans garnison et ses remparts en mauvais état, pensent s’en emparer sans coup férir. C’est compter sans le peuple et les bourgeois qui, courant aux remparts, et s’improvisant piqueurs, archers ou hallebardiers, soutiennent pendant onze heures l’assaut des Bourguignons aguerris.

    Cependant, fatigue et lassitude gagnent les défenseurs. Déjà, un soudard du Téméraire a pris pied sur la porte de Bresles. Il va y planter son étendard et crier "Ville prise !". Alors une femme, Jeanne Laisné, se rue sur lui, l'assomme d'un coup de hache, lui retire sa bannière et le précipite du haut du rempart.

    À ce spectacle, les défenseurs reprennent courage, l'ennemi se démoralise et bat en retraite, le Téméraire lève le siège. Beauvais reste au Roi !...

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    Face à l'Hôtel de Ville, la statue de Jeanne Hachette, par Vidal Dubray

     

    Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne; sur l'hommage que le roi Louis XI vint rendre en personne, l'année suivante, à Jeanne Hachette et à sa "bonne ville" de Beauvais; et sur les belles Fêtes qui, depuis, commémorent chaque année ce glorieux fait d'armes, voir l'Éphéméride du 24 juin

     

     

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    1480 : Mort du "Bon roi René"

     

    10 juillet,antonin le pieux,nimes,henri ii,coup de jarnac,proust,maurras,action française,revue grise,pie xii,jeanne d'arcPour Michel Mourre, René d'Anjou (ci contre, peinture de Nicolas Froment) - appelé aussi René 1er d'Anjou, René 1er de Naples, René de Sicile, ou, surtout, en Provence, le Bon Roi René - fut "le type même de ces grands personnages du Moyen-Âge en son déclin..."

    Ce n’est pas par ses actions politiques, diplomatiques ou militaires que son règne fut important : au contraire, dans ces trois domaines, il ne connut finalement que des revers. S’il est devenu, et resté, "le bon roi René", c’est parce qu’il prit une part active au développement économique de ses terres, et pour son action dans les domaines des Arts et de la Culture, pour lesquels il se révéla être un mécène avisé et actif.

    Le "bon roi" René a favorisé la relance des économies locales, très affectées au début du XVème siècle par les séquelles de la peste (1347-1350) et par les conflits incessants, dont la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Il fit prospérer l’ensemble de ses domaines, surtout les villes d'Angers, Aix-en-Provence, Avignon et Tarascon, et s'intéressa également à l'entretien des forêts et à la bonne santé des vignobles.

    Ami et allié du roi de France Charles VII, il a, par exemple, soutenu les travaux d'irrigation dans le Luberon et la plaine de la Durance, à partir du barrage de l'étang de la Bonde, l'un des premiers construits en France.

    Il fut aussi - et peut-être surtout... - un homme d'une grande culture. Fin lettré, il parlait plusieurs langues, avait des connaissances en latin, en italien et en grec, et entretenait une troupe de théâtre dirigée par Triboulet, qui écrira chez lui la Farce de Maître Pathelin.

    Si les sciences, comme la médecine et la biologie, l'intéressaient, il s'entoura de peintres, de brodeurs, d'orfèvres et d'enlumineurs célèbres : il a protégé le peintre Nicolas Froment, à qui l’on doit l’exceptionnel Triptyque du buisson ardent de la cathédrale d’Aix-en-Provence.

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    Le panneau central représente la Vierge et l'Enfant sur le buisson ardent. Au premier plan, sur la droite, Moïse, gardant son troupeau, se déchausse à la vue de cette apparition.

    Le "bon roi René", donateur, est représenté, selon l'usage, en position d'orant, agenouillé, à gauche, du tableau; à droite, son épouse, la reine Jeanne de Laval.

  • Prise en otage, par Louis-Joseph Delanglade

    On y a encore eu droit. Pour faire court : Mme Le Pen et MM. Copé, Désir et Mélenchon nous ont, à l’issue du premier, puis du second, tour des élections municipales, resservi la même soupe électoraliste. Chacun, selon les résultats de son parti, affichant sa satisfaction ou cachant mal son dépit. Tous semblant oublier qu’ils sont bien les seuls à croire encore à leur petit jeu « démocratique » et « citoyen ».

     

    Dans la bouche même de ses thuriféraires, celui-ci finit par se ramener à une sorte de compétition sportive au point d’en emprunter le vocabulaire : on a ainsi entendu journaleux et politiciens professionnels parler de « match » et de « mi-temps  (l’entre-deux tours) et même eu droit, de-ci de là, aux « on ne lâchera rien » ou « on a gagné, on a gagné » des affidés et encartés, semblables en cela aux plus excités et avinés des bandes de supporteurs. Minable.

     

     

    divorce peuple elites.jpg

     

     

    Quel crédit accorder à un système électif dont les résultats sont censés manifester la volonté et la légitimité populaires, lorsque le total des non votants (non inscrits et abstentionnistes) auquel s’ajoutent, de facto, les bulletins blancs ou nuls, dépasse franchement la moitié de la population en âge de voter ? C’est-à-dire que l’élu, le plus souvent, ne représente, en tout cas dans les villes d’une certaine importance, qu’un quart, au mieux un tiers, des électeurs potentiels : n’est-ce pas que le système est complètement décrédité ?

     

    Encore plus grave, parce que relevant cette fois de la vraie politique : il s’agissait d’élections municipales, donc en principe essentiellement « locales ». Or, l’imprégnation idéologique est telle que la quasi-totalité des scrutins concernant les villes - grandes et moyennes - se sont déroulés sous l’interventionnisme direct des états-majors des partis. Ces derniers, poussent même la stupidité jusqu’à se croire propriétaires d’un capital-voix totalement « démotivé », c’est-à-dire sans rapport avec les réalités concrètes induites en l’occurrence par une élection municipale - comme le prouvent les habituels désistements mais aussi certaines alliances qui relèvent de la simple magouille.

     

    On a ainsi presque toujours voté, les 23 et 30 mars, pour ou contre le pouvoir socialiste. Tous l’ont bien sûr affirmé à droite et à l’extrême-gauche. Seul, par pur intérêt conjoncturel, le P.S. a voulu faire semblant un temps de croire le contraire, avant de se contredire – d’abord en laissant fuiter quelques jours avant le premier tour un certain nombre d’« affaires » potentielles visant manifestement à déstabiliser la droite, ensuite par ses annonces à caractère national destinées avant le second tour à faire savoir qu’il avait compris le message.

     

    Il n’y a qu’une leçon politique à tirer de ces élections : la res publica reste plus que jamais l’otage des factions.

  • Secrets d'Histoire : cette fois-ci, c'est Richelieu...

    stephane bern richelieu.jpg

    Après la soirée à Versailles, quand la France rayonnait, parce que Louis XIV menait une authentique "politique de civilisation", pour reprendre l'expression chère à Edgar Morin, voici que Stéphane Bern nous emmène sur les traces de Richelieu...

    "Un héritage précieux", dit le chroniqueur" ? Et comment ! Nous verrons bien ce qu'en dit Bern, mais, pour nous en tenir à trois seuls exemples, Richelieu c'est :

    1. Le créateur véritable de la marine française : sous Louis XVI, elle permit à l'armée française de traverser l'Atlantique, et d'aller écraser les Anglais sur terre, donnant leur indépendance aux Etat-Unis. Vingt ans après, suite aux folies révolutionnaires et à l'incurie impériale, Napoléon la laissait au fond de l'eau en seulement deux désastres - Aboukir et Trafalgar - et se révélait impuissant à franchir les 30 malheureux kilomètres de la Manche !

    2. Le constructeur visonnaire et grandiose de Richelieu, ville et château, château hélas démoli intégralement par la fureur révolutionnaire, qui  - on le sait - nous a définitivement privé du quart, voire du tiers, de notre Patrimoine artistique, commettant ainsi un crime contre la France, son Histoire, ses Arts et son Patrimoine; mais aussi un crime contre la Culture universelle et contre l'humanité; un crime imprescriptible.....

              Les deux vidéos suivantes permettent de se faire une

     petite idée de cette folie criminelle :

     

              Ensemble, extérieur et intérieur :

              http://www.dailymotion.com/video/x2kmkt_trailer-richelieu-complet_tech

             Extérieur et jardins seuls :

             http://www.dailymotion.com/video/x2k4r6_nautilus-richelieu-phase-2_creation

              Voici une vue de la ville de Richelieu dans son état actuel:

    VILLE DE RICHELIEU.JPG

    3. Et aussi, et surtout, le génial artisan des Traités de Westphalie, qui emerveillaient tant Jacques Bainville, et qui devaient assurer à la France deux siècles de prépondérance en Europe; lui permettre de repousser ses frontières (acquisitions de la Franche-Comté, de l'Alsace, de la Flandre gallicante, de la Lorraine...) : une prépondérance et une marche vers sa frontière naturelle du Rhin stoppée net par la funeste Révolution, qui inaugura la politique d' "intelligence avec l'ennemi" (la Prusse), initiée par les philosophes - du moins, auto-proclamés tels... - et poursuivie par la Révolution, la République et les deux Empires, jusqu'à sa conséquence logique : Sedan, et la construction, à nos portes, de l'immense Empire allemand, et l'impossibilité d'achever notre "marche vers le Rhin", c'est-à-dire d' "achever" le territoire national...

  • Le goulag ou la guillotine, pour Lorant Deutsch ?

    LORANT DEUTSCH METRONOME.jpgImpayable, le groupe PCF-parti de Gauche du Conseil de Paris, qui a déclaré “orienté idéologiquement” le Métronome de Lorant Deutsch, et veut que la Ville de Paris cesse d’en faire la promotion.

    Droit dans ses bottes, Alexis Corbière déclare :

    “Or il y a un problème majeur”, (ce livre) “contient de très nombreuses erreurs, affabulations et inventions historiques”... “il propose une vision orientée répondant à une lecture idéologique assumée, pétrie de convictions religieuses de l’auteur… qui ne se cache pas d’être hostile à la République, particulièrement à la Révolution française et se dit nostalgique de la monarchie”. Horreur, enfer et damnation !.... Encore un qui, comme dirait une autre impayable, NKM, voudrait, même si c'est à sa manière, toute différente, "faire gagner Charles Maurras" ? Mais il en sort donc de partout, des royalistes de toutes tendances, en cette époque où l'on ne célèbre même plus Jean-Jacques Rousseau.....

     

    “C’est très inquiétant que la Ville ait abondé dans la "pipolisation" culturelle et qu’elle soutienne un ouvrage contestable qui dénigre la Révolution et la Commune”, a déclaré pour sa part Danielle Simonnet, conseillère PG lors d’une conférence de presse de pré-Conseil.

    En somme, la guerre est déclarée : les fossiles, mammouths et autres diplodocus révolutionnaires, qui croient encore que l'on peut empêcher la vérité de sortir du puits, à la fin des fins, veulent faire taire Lorant Deutsch. Et, pour cela, qu'on l'asphyxie, avec la bonne vieille pratique, si éprouvée, de la conspiration du silence. Mais la roue a tourné, le mur de Berlin est tombé, l'URSS est morte et le marxisme-léninisme avec. Il n'y a qu'eux qui ne s'en sont pas encore rendu compte !

    Ils se couvrent de ridicule, et rament à contre-courant, en tentant d'empêcher un jeune et talentueux Lorant Deutsch d'enthousiasmer les foules avec la vérité historique. Leurs actes sont comme leur pensée : d'arrière-garde, dépassée, périmée, obsolète.... Leur avenir est derrière eux, et il est atroce : ils n'ont ni el courage ni la lucidité de le reconnaître. La seule chsoe qu'ils souhaitent, c'est qu'on ne vienne pas pas interrompre leur douillet ronronnement idéologique, leur douillette installation dans le Système duquel ils vivent grassement....

    Et voilà qu'arrive le grand méchant loup Lorant Deutsch ! Et qu'il met les pieds dans le plat ! Et qu'il vend à deux millions d'exempalires ! C'est insupportable : il dénigre la Révolution et la Commune ? Une guillotine, vite, ou un goulag !... Comme au bon vieux temps.

    Sauf que leur bon vieux temps, heureusement, n'existe plus....

  • Deux livres sur Paris : Paris sacré, et Notre-Dame de Paris...

                Merci au Blog de Benoît de Sagazan ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/ ), qui attire toujours l'attention sur des choses de qualité, et dont on ne regrette jamais d'avoir suivi les conseils : cette fois ci, le Blog nous met sur la piste de deux beaux livres sur Paris.....

    I : Paris sacré, photos de Gilles Targat et texte de Corinne Targat, collection Paris balade, Editions du Chêne, 14,90 € :

     

                Ce petit guide français-anglais est d’abord un bel objet. La qualité de ses illustrations en font un ouvrage agréable à consulter. On s’y égare avec plaisir. Mais c’est aussi un guide, plutôt pratique avec paris sacré.jpgses textes courts et ses plans. Une belle manière de (re)découvrir le Paris des églises, des temples, des cimetières, des pagodes…

          Des vestiges des édifices paléochrétiens aux monuments de la fin du XXe siècle, cet ouvrage propose une évocation quartier par quartier des plus hauts lieux sacrés d’une ville deux fois millénaire. Il s’agit d’un voyage au fil des siècles parmi les œuvres qui témoignent de la propension des hommes de toutes époques à tenter de s’élever.

          Partant des vestiges de sépulcres de l’Île de la Cité, berceau de la ville fondé au IIe siècle, pour se terminer au Sacré-Cœur, symbole du XXe siècle tourmenté, tiraillé entre spiritualité et modernité, l’itinéraire propose 75 lieux sacrés de la capitale, incontournables ou moins connus, à travers 120 photos commentées de courtes légendes bilingues.

    II : Notre-Dame de Paris, cathédrale médiévale, Editions du Chêne, 224 pages, 25 euros

                Symbole de l’art ogival, ruinée par les pillages et les destructions révolutionnaires, Notre–Dame fut massivement restaurée au XIXe siècle, et l’édifice que nous admirons aujourd’hui est en grande partie l’œuvre de Viollet-le-Duc.

    paris nd.jpg            Au Moyen-Age, Notre-Dame n’est pas seulement la cathédrale des évêques et des clercs, détenteurs du pouvoir et du savoir religieux. « Bible de pierre » destinée à faire entrevoir aux fidèles la grandeur du mystère divin, théâtre de prédications et de miracles devenus célèbres, elle devient aussi progressivement, de Philippe-Auguste à Louis XI, le lieu privilégié du culte royal.

                Après avoir étudié les circonstances de la naissance de celle qui fut en son temps la plus grande des cathédrales d’Europe, l’ouvrage met en lumière la spiritualité et l’expérience religieuse d’une société occidentale en pleine mutation. Le regard de Joël Laiter donne à voir Notre-Dame dans sa majesté et son intimité, telle que personne ne l’a encore jamais admirée.