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L'aventure France racontée par les cartes...

La France contre la Convention (II)...

La France contre la Convention (II)...

De Michel Mourre (Dictionnaire encyclopédique d'histoire, article "Fédéralistes (Insurrections, 1793)", page 1748.

Pendant la révolution française, nom donné aux insurrections par lesquelles s'exprima le mécontentement des provinces devant la centralisation révolutionnaire et la dictature exercée par la capitale.
Le refus des méthodes terroristes, la crainte des bouleversements sociaux, l'attachement à la religion catholique contribuèrent également à la crise fédéraliste, qui, en certains endroits, fut exploitée par des éléments ouvertement contre-révolutionnaires.
Dès le printemps 1793, les Montagnards accusèrent les Girondins, représentants de la bourgeoisie provinciale, de sympathiser avec le fédéralisme et de préparer le démembrement de la république.
Après la proscription des Girondins (2 juin 1793), la crise devint une révolte caractérisée. Des administrations locales se constituèrent en gouvernements indépendants et nouèrent des ententes.
La révolte affecta surtout l'Ouest (Caen), le Sud-Ouest (Bordeaux) et le Sud-Est.
Les insurgés de Normandie essayèrent de marcher sur Paris, mais furent arrêtés par les troupes de la Convention à Vernon (13 juillet); le mouvement de l'Ouest fut ainsi rapidement étouffé, mais il avait inspiré Charlotte Corday, qui vint à Paris assassiner Marat.

A Lyon et dans le Midi, le fédéralisme, pénétré d'éléments royalistes, fut plus redoutable. Lyon soutint un siège de deux mois (août/octobre 1793) contre les forces de la Convention, et la ville subit une répression impitoyable.
Marseille s'insurgea également, mais fut soumise dès le 25 août. Toulon reçut les secours des Anglais et ne fut pris qu'en décembre 1793, après un siège qui mit pour la première fois en valeur le jeune Bonaparte.
Au moment le plus critique, une soixantaine de départements se trouvaient en état d'insurrection. La Convention triompha de cette crise en envoyant dans les départements des représentants en mission munis de pouvoirs dictatoriaux, et en plaçant à la tête des administrations locales des agents nationaux, sous le contrôle de comités révolutionnaires.
L'oeuvre décentralisatrice des constituants de 1791 fut ainsi ruinée.