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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Bonne et heureuse année à vous tous, chers amis lecteurs de Lafautearousseau !

    Tous nos vœux à vous tous.

    Aux Français courageux, à ceux qui ne le sont pas encore ; à nos Princes qui maintiennent vivante, eux aussi avec courage, la tradition millénaire qu'il leur a été donné d'incarner ; et par-dessus tout, nos voeux pour la France, notre patrie, aujourd'hui partagée entre l'espoir légitime que suscite la salutaire réaction populaire de ces dernières semaines et les inquiétudes tout aussi légitimes que fait naître parmi les Français le chaos qui s'installe. Ce n'est pas l'anarchie que nous voulons, bien-sûr, mais l'ordre vrai. Ce que Boutang appelait l'ordre légitime et profond. Notions à creuser ...

    Tous nos vœux encore aux lecteurs de Lafautearousseau, courageux aussi parce que notre quotidien ne fait pas dans la facilité, le slogan usé ou la répétition à l'infini du même, l'incantation, la polémique vulgaire ... trop souvent pratiqués ailleurs. C'est par leur réflexion, leur compétence politique, leur action réfléchie, que les royalistes français peuvent compter, peser dans la France d'aujourd'hui qui lutte à tâtons pour sa survie.  Ce n'est pas autrement. 

    Partageons ces vœux enfin entre tous ceux qui collaborent à Lafautearousseau et doivent être remerciés de leur travail, souvent anonyme, toujours désintéressé, car ils servent la France. N'oublions pas enfin les auteurs des nombreux commentaires reçus quotidiennement sur Lafautearousseau - qui l'enrichissent et sont souvent d'excellente tenue. Merci à eux, aussi.  

    Bonne et heureuse année 2019 à tous, vive la France, vive le Roi !  ■ 

    Lafautearousseau

     

    Et rendez-vous aux messes, cérémonies, conférences et débats qui seront organisés partout en France et à l'étranger autour du 21 janvier pour honorer la mémoire de Louis XVI, marquer l'origine du grand déclin français que nous vivons et envisager les voies qui nous permettraient de sortir du chaos.   
  • La reconnaissance de l’identité française, par Jean-François Mattéi

                Dans la livraison de janvier de Magistro ( www.magistro.fr ) Jean-François Mattéi revient sur le thème de l'identité française. Vous avez été nombreux à apprécier les extraits que nous avons proposé sur ce Blog de son ouvrage magistral (puisqu'on parle de Magistro !...), Le Regard vide. Essai sur l'épuisement de la Culture européenne.

                Vous retrouverez la même hauteur de vue, et la même profondeur de l'analyse, dans le texte qu'il a confié à Magistro, et que nous reproduisons ci-dessous...

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    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

    La reconnaissance de l’identité française, par Jean-François Mattéi

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                Commençons par écarter les malentendus et dissiper les hypocrisies.

                Les adversaires du débat sur l’identité française dénient toute pertinence à la question posée en la jugeant infondée, illusoire ou dangereuse. Ils ne font ici que justifier doublement ce même débat. D’une part, en y participant par leur opposition, ce qui relève de la définition du débat d’idées. D’autre part, en montrant, par leurs réticences, sinon leurs craintes, que ce débat est d’autant plus nécessaire qu’ils ne savent plus ce qu’est l’identité française, ou, plus encore, qu’ils s’en désintéressent. Or, l’identité d’un peuple manifeste l’acte politique par excellence, celui que Rousseau appelait, dans une formule précisément identitaire, "l’acte par lequel un peuple est un peuple". Que cet acte fondateur et permanent soit aujourd’hui oublié par ceux qui, pourtant, tirent leur identité de citoyen de l’identité nationale, témoigne, par son paradoxe, de la nécessité de s’interroger sur lui.


                Aux yeux des censeurs, il est interdit de soulever la question de l’ "identité nationale" comme si l’alliance de ces mots était blessante pour les autres identités. On notera pourtant que ceux-là mêmes qui dénient aux Français le droit d’affirmer leur identité, ou simplement de s’interroger sur elle, se montrent plus tolérants à l’égard de l’identité des autres. On salue avec respect la culture des peuples différents des Français pour mieux critiquer la culture française qui sert de repoussoir avant d’être niée. Ainsi entendait-on récemment Madame Martine Aubry tancer le Président de la République qui "fait honte à la France" parce qu’il aurait instauré un "débat malsain". Or, selon Mme Aubry, "l’identité de la France n’est pas ethnique, pas religieuse, pas culturelle", mais c’est "l’appartenance à des valeurs communes". C’est déjà admettre qu’il y a bien une identité de la France. Mais d’où proviendraient ces valeurs partagées si elles ne sont ni naturelles, c’est-à-dire données par la race, ni culturelles, c’est-à-dire acquises par une histoire commune ?


                Il est vrai que la notion d’identité est délicate à appliquer aux sociétés humaines. Venues des mathématiques où elles se révèlent d’autant plus remarquables qu’elles résolvent les équations du second degré, les identités semblent concerner le seul monde des nombres. Dans l’ordre anthropologique, comme le montrait Lévi-Strauss dans son cours du Collège de France de 1975, l’utilisation de l’identité commence par "une critique de cette notion". La question "qui suis-je ?", en effet, pour un homme comme pour une civilisation, est aussi indécise que la question "que sais-je ?" En posant la dernière question, Montaigne n’avait pas d’autre prétention que de peindre en lui, non pas l’être, mais le passage. Il reste pourtant que Montaigne n’a jamais confondu son identité avec celle de La Boétie – "parce que c’était lui, parce que c’était moi" - et que Lévi-Strauss a reconnu que l’identité est "une sorte de foyer virtuel auquel il nous est indispensable de nous référer pour expliquer un certain nombre de choses". Ces choses ne sont pas minces si elles concernent l’être d’un homme, d’une société ou d’une civilisation.


                Il suffit de ne pas penser ce foyer comme une identité crispée, refermée sur elle-même, pour éviter qu’elle se fourvoie dans l’exclusion des autres. S’il nous est "indispensable", en revanche, de partager une identité sereine, c’est parce que, seule, la distinction de notre identité avec celle des autres peut assurer leur reconnaissance mutuelle. En d’autres termes, et c’étaient ceux de Montesquieu : à la question comment peut-on être Français ?, la réponse est nécessairement : comment peut-on être Persan ?  L’interrogation sur l’identité d’un peuple, et de sa culture, s’avère indissociable de l’interrogation sur l’identité des autres peuples, et des autres cultures. C’est une chose en effet bien extraordinaire pour un Français que d’habiter ce "foyer" identitaire qui s’est forgé à travers l’histoire à partir d’une myriade d’identités disparates, celte, romaine, franque, sarrasine, italienne, plus tard algérienne, portugaise, espagnole ou polonaise. La mosaïque française est formée de tesselles de diverses formes et de diverses couleurs dont chacune assure l’unité d’un dessin identique en s’intégrant en lui. Ce que ne reconnaissent pas les critiques de l’identité française, c’est que toute société, ou toute culture, est contrainte, du seul fait de son existence, à affirmer son être par opposition à celui d’autrui. C’est moins là un processus d’exclusion de l’autre qu’un processus d’inclusion de soi, lequel, paradoxalement, a besoin de l’altérité de l’autre pour assumer sa propre identité.

                Nul ne l’a mieux vu que Jean-Jacques Rousseau. En annonçant déjà Lévi-Strauss, il soulignait que toute société partielle, précisément parce qu’elle n’est pas totale, ce qui la rendrait totalitaire, se révèle différente de la grande, c’est-à-dire du genre humain. Et Rousseau d’énoncer cette phrase décisive qu’il justifie en mettant en cause ceux qui la récusent : "Tout patriote est dur aux étrangers ; ils ne sont qu’hommes, ils ne sont rien à ses yeux". Tout en notant que l’essentiel est d’être bon envers ceux avec qui l’on vit tous les jours, l’auteur de l’Émile concluait par ce conseil : "Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins". L’identité d’un peuple est donc réelle, lorsqu’elle est vécue librement sans se figer sur elle-même, à la condition, non pas d’exclure l’altérité, mais de la reconnaître comme une identité différente. Telle est l’étrangeté de la reconnaissance identitaire qui a besoin du regard de l’autre pour le tourner vers soi. Ce n’est pas là une identité de négation de l’étranger, mais bien une identité d’affirmation du national. La véritable négation serait plutôt celle de cette haine de soi, en laquelle Constantin Castoriadis, dans un article du Monde  du 9 janvier 1999, voyait "la forme la plus obscure, la plus sombre et la plus refoulée de la haine". Elle croit bon de nier son identité pour exalter celle d’autrui au détriment de leur reconnaissance réciproque.

                La polémique à propos de l’entrée au Panthéon d’Albert Camus est un nouvel avatar de ce déni d’identité. Il suffit que le Président de la République propose un transfert des cendres de l’écrivain pour que l’épouvantail d’une récupération politique soit brandi. Récupération de qui ? De l’extrême droite ? Le rédacteur en chef de Combat  aurait-il partagé les thèses du Front national ou d’un autre parti extrémiste ? L’homme de gauche serait-il devenu, parce qu’il préférait sa mère à la justice, c’est-à-dire la vie de sa mère à la justice du terrorisme, un homme d’extrême droite ? Cela ne tient guère. D’où viendrait alors la récupération ? Des Européens d’Algérie dont il faisait partie et qu’il n’a jamais reniés même quand ils l’ont critiqué, sifflé et exclu de leurs rangs ? Ce serait alors exclure, en même temps que Camus, toute une catégorie de Français dont on ne reconnaîtrait pas l’identité. En fait, le débat sur l’entrée de Camus dans un temple consacré à tous les dieux, en termes modernes, à l’universel, est révélateur de la méfiance à l’égard de l’identité française. Né d’un père d’origine bordelaise et d’une mère d’ascendance espagnole, Camus incarnait charnellement, par la générosité de son engagement comme par la fidélité de son enracinement, l’universalité de la culture française. Ce serait une amère ironie de l’histoire que l’auteur de L’Étranger qui vivait de toutes ses fibres l’étrangeté native de l’existence humaine ne puisse incarner, en reposant au Panthéon, l’identité de la France qui est celle de ses œuvres.

                Qu’est-ce que l’identité d’un Français ? Non pas seulement la connaissance de son passé et de ses traditions, comme il en va de toutes les sociétés et de tous les peuples, mais son identification quotidienne à ce qui mérite d’être identifié comme Français. C’est-à-dire son paysage (Vidal de la Blache disait que "la France est un être géographique"), son humanité (Michelet soulignait que si l’Angleterre est un empire et l’Allemagne un pays, "la France est une personne", et, par-dessus de tout, sa culture. La culture n’est pas un dépôt intellectuel, scientifique et artistique assoupi dans les bibliothèques, mais, comme l’indique son étymologie latine, du verbe colere, "prendre soin" (ainsi l’agricultura est le « soin de la terre »), le soin que l’on porte à ce qui est digne d’être soigné afin d'en d'en produire les fruits. Et les fruits de l’identité française sont, avec sa langue, ses œuvres auxquelles chaque Français s'identifie à tout instant, dès qu’il parle et qu’il agit. L’acte par lequel un peuple est un peuple, une personne une personne, et un citoyen un citoyen, n’est autre que ce processus constant d’identification aux œuvres que d’autres Français ont créées avant nous et que d’autres Français, s’inscrivant dans cet héritage, feront plus tard fructifier.
    "Comment peut-on être Français ?", s’étonnent ceux qui, pour se détacher de tout enracinement, n’acceptent plus de l’être. En évitant d’être le seul peuple qui, pour exalter l’identité des autres, croit nécessaire de répudier la sienne.

  • Education : Relayer l'action de SOS Education en faveur du maintien des notes...

           Supprimer les notes serait une aberration.

           SOS Education en a resumé les principales raisons dans le très bon texte que nous communiquons ici, et avec lequel on ne peut qu'être d'accord.

           Sauf à être un idéologue impénitent, du genre de ceux qui ont des yeux pour voir, mais ne veulent pas voir, et des oreilles pour entendre, mais ne veulent surtout pas entendre.... ce qui est la définition même du pédagogiste de base, façon Meirieu (et consorts...) dont les théories sont directement responsables du désastre éducatif français actuel :

    sos education.jpg

    Que faire quand un système scolaire devient tellement mauvais que parents et citoyens menacent de se rebeller, parce qu'ils comprennent que l'avenir de leurs enfants est en grand danger ?

    Arrêter les expériences pédagogiques désastreuses ?
    Revenir au bon sens et aux méthodes éprouvées ?
    Restaurer une ambiance de travail dans les classes ?
    Cesser de dévaloriser les bons élèves et d'excuser les cancres ?

    Non. Tout au contraire. Puisque le niveau de nos élèves est devenu une telle honte pour notre pays... interdisons les notes !

    Cette catastrophe, que les membres de SOS Éducation n'osaient même pas imaginer dans leurs pires cauchemars, est en train d'arriver dans nos écoles.

    Une association qui bénéficie du soutien du Ministère de l'Éducation national, l'AFEV, a lancé l'offensive peu après la rentrée scolaire.

    Comme au Québec il y a vingt ans, ils veulent interdire les notes. Ainsi, selon eux, il n'y aura plus ni bons, ni mauvais élèves dans nos écoles !! Et tant pis si, comme au Québec, le niveau d'illettrisme dans la population monte en flèche (l'orthographe française a quasiment disparu du Québec suite à cette réforme ; peu de jeunes Québecois connaissent encore les bases de l'orthographe, y compris en faculté de médecine).

    Tous les pays qui ont pratiqué ce genre d’utopie reviennent dessus : la Suisse, le Danemark, la Suède et même les États-Unis remettent progressivement les notes au goût du jour dans leurs pratiques.

    Quand l'AFEV a lancé sa proposition en septembre 2010, personne n'a voulu y croire.

    Mais le 11 novembre 2010, ils ont publié dans Le Nouvel Observateur un appel pour la suppression des notes à l'école élémentaire, signé par vingt personnalités, dont Eric Debarbieux, un des principaux conseillers du ministre de l'Éducation Luc Chatel !!!

    Et là, stupeur : toutes les fédérations de parents d'élèves se sont déclarées favorables à cette mesure pourtant suicidaire.

    Ainsi, la FCPE, dont la direction parisienne est depuis longtemps acquise aux pédagogistes les plus radicaux, mais aussi la PEEP, plus modérée, et même l'APEL, la fédération des parents du privé, se sont toutes liguées derrière l'AFEV.

    Il est donc quasiment certain que nos enfants au primaire vont avoir droit à cet ultime coup de rame sur la tête, qui risque de les noyer définitivement par dizaines de milliers.

    Comment sauront-ils s'ils progressent, s'ils ne peuvent plus comparer leurs notes avec celles du trimestre précédent ? Comment se motiver le soir pour repasser ses leçons ? Comment prendre au sérieux les interros écrites... si elles ne sont plus notées ? Comment être fier d'avoir bien travaillé... si le professeur ne marque pas l'effort, et si donc les parents ne peuvent pas savoir ?

    Ceux qui veulent casser le système des notes les accusent d'être « stigmatisantes », et même « traumatisantes ». Ils veulent, disent-ils, « mettre fin à l'élitisme et à la sélection ». Supprimer les notes, c'est aussi un moyen d'éviter de voir si un établissement se casse la figure.


    Mais si, parmi eux, il y en a un seul qui a des enfants à l'école, ils devraient savoir qu'il n'y a plus aucun classement (c'est interdit), et qu'il n'y a plus aucune sélection avant le bac !! Ce qui pose d'ailleurs de graves problèmes !!!

    Actuellement, la plupart des écoles ne donnent déjà plus de notes, mais des A (acquis), B (en cours d'acquisition) ou C (non acquis). Tout se passe comme si les enfants ne pouvaient supporter que des 20, 15 ou 10 ! Le zéro et le 5 sont de toute façon totalement proscrits, trop stigmatisants, même quand l'enfant se conduit mal.

    Ce système, totalement flou, fausse de façon dramatique l'évaluation des enfants. Plus personne ne sait au juste comment ils se situent par rapport aux exigences des programmes. Des livres entiers ont été écrits à ce sujet, par des instituteurs affolés !

    Et on voudrait aggraver encore la situation en passant un décret interdisant définitivement les notes dans toutes les écoles ???

    Ici à SOS Éducation, c'est la mobilisation générale.

    Nous sommes en train de réunir toutes nos forces pour empêcher que l'irréparable ne soit commis.

    Aidez-nous. Faites circuler la pétition à Luc Chatel à tous vos amis. En dix ans de mobilisation, nous n'avions jamais eu à faire face à une menace aussi grave.

    Il est capital que vous agissiez très très vite. Cliquez-ici pour signer la pétition au ministre :

    http://soseducation.com/suppressiondesnotes/signe.php

    Un grand merci d'avance,



    Vincent Laarman
    Délégué général

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : la Monarchie française, pour les libertés et contre la dictature !

    Voici un argument que certains opposent régulièrement aux royalistes et auquel il nous semble utile de répondre : « La Monarchie, c’est la dictature, tout le contraire de la République… » Eh bien, non, la Monarchie, ce n’est pas la dictature tout comme la République, ce n’est pas la liberté, et nous le prouvons !

    jean philippe chauvin.jpgDans l’histoire comme dans le projet contemporain, et c’est de la France dont il s’agit ici, la Monarchie n’est pas une dictature et n’a pas vocation à le devenir, même si la tentation d’un régime autoritaire a pu exister de la part de quelques royalistes lors du premier XXe siècle, furieux de la déliquescence d’une IIIe République qui laissait la voie ouverte à la puissance germanique et, bientôt, à l’occupation de notre pays.

    Sous l’Ancien régime, la Monarchie était plus fédérative que centraliste, et les provinces, les villes, les métiers avaient de nombreuses libertés, des « franchises et privilèges » disait-on alors, au point que l’historien Funck-Brentano a pu parler d’une « France hérissée de libertés ». Cela n’empêchait pas la construction d’un État central qui s’imposait peu à peu à tous, à un rythme lent mais sans discontinuer et sans, sur le fond, attenter aux « libertés traditionnelles », cherchant plutôt l’équilibre que la démesure. Bien sûr, la nécessaire lutte contre les féodalités ne se faisait pas toujours dans la délicatesse et la raison d’État, en devenant un élément important de l’exercice et de l’essence même de l’État, a parfois justifié des mesures qui ressemblent à celles d’un état d’urgence contemporain. Comme tous les régimes humains, la Monarchie n’est pas « parfaite », en particulier parce qu’elle reconnaît, justement, l’imperfection des hommes, et qu’elle s’en contente sans vouloir forger un « homme nouveau », vieux rêve des utopies que les républicains de 1793 voudront mettre en application, obligés alors d’instaurer un régime de Terreur qui préfigure les totalitarismes du XXe siècle…

    La Monarchie, aujourd’hui, ne serait pas plus une dictature qu’elle ne l’a été avant 1789 et de 1814 à 1848, cette dernière période étant celle de l’installation définitive d’un système parlementaire qui, sous les Républiques suivantes, a dégénéré en parlementarisme, au moins jusqu’en 1958 et l’instauration d’une République plus « monarchique » que les précédentes sans aller jusqu’à son terme institutionnel logique…

    S’il y a l’exemple des Monarchies européennes, plus symboliques que décisionnaires, elles ne sont pas forcément représentatives des espérances monarchiques françaises. Mais elles montrent à l’envi que l’idéal monarchique n’a rien de dictatorial, et, dans le cas de l’Espagne, la royauté a permis et a mené une « révolution tranquille » qui, si elle peut parfois nous surprendre, a inauguré véritablement une pratique du débat politique décomplexé et un régime parlementaire classique selon les canons européens… Ce dernier exemple ne signifie pas que cette forme de la Monarchie soit exactement adaptée à la France, mais il montre les possibilités démocratiques offertes par une Monarchie locale.

    La Monarchie « à la française », par son essence même, est la meilleure antidote à la dictature, y compris à celle de l’Opinion publique, souvent versatile et parfois inflammable : en ancrant la magistrature suprême de l’État dans le temps et dans les habitudes, au-delà des intérêts particuliers (et antagonistes, souvent) du moment et d’un lieu, elle peut jouer ce rôle de représentation diplomatique nationale et celui d’un trait d’union entre les diversités françaises, d’un arbitrage permanent et mesuré sans être omnipotent et hyperactif… En somme, tout l’inverse d’une République trop centralisée ou (et ?) trop féodaliste dont l’état d’urgence désormais presque permanent depuis 2015 apparaît comme la défense maladroite d’un régime qui ne croit même plus en sa légitimité propre…

    Jean-Philippe Chauvin

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • Adhérer à Gens de France, soutenir l'action du prince Jean de France

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     Illustration/montage réalisée par le Blog La Couronne

              Vous savez parfaitement pourquoi nous soutenons le prince Jean. Certainement pas parce qu’il serait le Messie appelé à sauver le monde. Pas non plus parce qu’il détiendrait la baguette magique qui, d’un coup, ferait de la France un paradis. Nous le soutenons pour deux principales raisons. D’abord, parce que le principe qu’il incarne – après son père et avant son fils – est, pour nous tous, Français, un rappel constant, vivant, de ce que nous sommes, d’où nous venons, et de l’avenir de la France à bâtir ensemble.


            D’autre part, forçant sa nature qui l’y portait peu, bravant tous les obstacles semés à l’envi sur sa route, ce prince a pris la parole : dans son livre Un Prince français, dans ses éditoriaux de la Lettre de Gens de France, dans des tribunes données à la presse, dans des interviews, à la radio, à la télévision, dans des conférences en France et à l’étranger, il a abordé les sujets les plus divers en ne tenant qu’un seul langage. On peut le dire d’un mot : c’est un langage capétien. C’est pour cela que sa voix, même quand elle semble peu porter, prend cette résonnance si particulière, si unique. Elle vient du fond des âges, des sources mêmes de notre histoire, des origines de notre langue et de nos manières d’être et de penser. Mais pour l’entendre, encore faut-il pouvoir l’écouter ! Dans l’assourdissante cacophonie qui nous environne, bien peu de voix s’élèvent pour parler de ce qui est vrai, de ce qui est beau, de ce qui est bon, de ce qui est juste. La France, on le sait, on le voit, s’enfonce dans une crise dont personne ne connaît le bout. Les élites ont déserté, et ceux qui font profession de penser ne parviennent qu’à étaler leur désarroi. Pratiquement seule, l’Eglise défend la cause de l’homme et le respect de sa vie.


            Mais la France, qui peut en parler? Qui peut dire quelque chose de crédible sur elle, sur son destin dans cet univers tourmenté ? Croyez-moi – je sais que vous me croyez ! –, le prince Jean a aujourd’hui le devoir de tenir ce rôle. Et nous, nous avons le devoir de l’y aider. Nous devons le soutenir, répondre à son appel. Sa tâche est des plus ardues, peut-être au-delà des forces humaines. Mais ni lui ni nous ne pouvons nous dérober.
    Soutenir Gens de France, c’est aider le prince à «devenir lui-même», c’est-à-dire à être et agir en prince de France. Je sais à quel point c’est difficile pour beaucoup d’entre nous, toujours sollicités par les plus justes causes. Mais celle-là est centrale, capitale.

             Le moindre soutien est déjà un signe de votre présence. Ne tardez pas, adhérez si vous n’avez pas encore sauté le pas. Renouvelez votre adhésion si vous ne l’avez pas encore fait. Et si vous ne voulez pas être «encarté», rien de plus simple que de faire un don, en ligne sur le site ou dans une simple enveloppe envoyée par la poste. N’oubliez pas : 66 % de vos cotisations et dons sont déductibles de votre impôt sur le revenu, dans les limites légales applicables. Un don de 100 euros ne vous coûte que 34 euros !

             Chers amis, écoutez-le et soutenez-le. Soutenez-le pour pouvoir l’entendre. Soutenez-le maintenant. 

    Bulletin d'Adhésion à Gens de France

    crbst Gens 20de 20France 2090

  • Aujourd'hui, dans les Ephémérides : un siècle et demi avant le nazisme, le Totalitarisme en action : massacre des Lucs s

    Quand Oradour sur Glane était en Vendée…..

    Photo 81 : Quand Oradour sur Glane était en Vendée…..

    Oradour-sur-Glane, 28 février 1794 / Les Lucs sur Boulogne, 10 juin 1944....

    Ou : Quand l’Histoire se répète…..

    Ou: Les nazis n’ont rien inventé…..

    Protagonistes : 10 juin 1944 : La neuvième Colonne infernale du général Cordellier et le peuple sans défense des Lucs sur Boulogne; 28 février 1794 : la 2ème Divison SS Das Reich et le peuple sans défense d’Oradour sur Glane.

    I : - (aux Lucs) Les Républicains, une fois entrés dans le village, rassemblent la population devant l'église. Les villageois n'étaient guère en mesure de se défendre, la population présente comptant principalement des vieillards, des femmes, des enfants dont 109 avaient moins de 7 ans.
    - (à Oradour) En début d'après-midi, les Waffen S.S. encerclent Oradour et rabattent vers le centre-bourg les personnes qui travaillent dans les champs. La population est rassemblée sur la place principale (le Champ de Foire) pour le prétexte d'un contrôle d'identité. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants qui seront menés dans l'église.

    II : - (aux Lucs) La quasi-absence d'hommes adultes convainquit les Républicains que ces derniers avaient participé aux combats sous les ordres de Charette. Matincourt avait choisi de ne pas faire de quartier ; de plus, il souhaitait que l'opération se fasse en économisant le plus de cartouches possibles. Les soldats firent donc entrer la population dans l'église jusqu'à ce que, tout à coup, la cohue s'arrête, l'église s'avérant trop petite pour pouvoir contenir toute la population du village.
    - (à Oradour) Les hommes sont répartis en six groupes et menés dans les plus grandes remises ou granges d'Oradour où les allemands ont installé des mitrailleuses.

    III : - (aux Lucs) Les Républicains mirent leur baïonnette au canon, chargèrent et massacrèrent toutes les personnes restées à l'extérieur. Les portes de la chapelle furent ensuite fermées, emprisonnant les civils à l'intérieur.
    - (à Oradour) A 16 heures, et en quelques secondes les hommes sont abattus sans comprendre pourquoi. Certaines victimes recevront le coup de grâce.

    IV : - (aux Lucs) L'église fut ensuite incendiée et des tirs de canons provoquèrent son éboulement.

    - (à Oradour) Les allemands recouvrent les corps de matériaux combustibles et mettent le feu dans ces lieux de supplices ainsi qu'aux maisons. Seulement cinq hommes pourront sortir de la grange Laudy sans être abattus par les bourreaux. A 17 heures, c'est au tour des femmes et des enfants (400 personnes) réunis dans la petite église. Les allemands déposent une caisse au milieu de la foule, au milieu de l'édifice. Il en dépasse un cordon qu'ils allument. Cette caisse destinée à asphyxier, explose et met en éclat les vitraux. L'asphyxie ne s'opère alors pas comme les allemands le prévoyaient. C'est alors qu'ils tirent sur les femmes et les enfants.

    On le voit, les similutudes entre ces deux monstruosités sont nombreuses, et troublantes....

    Il existe toutefois deux différences entre ces deux crimes contre l’humanité. Deux, mais de taille :

    I : Oradour fut une sauvagerie unique, alors que la sauvagerie des Lucs n'est guère exceptionnelle durant l'épisode des Colonnes infernales : de janvier à mai 1794, d'autres villages connurent un sort semblable….

    II : Le nazisme dans son ensemble fut jugé, et condamné, à Nuremberg. Les Vendéens attendent toujours, plus de deux siècles après, non la vengeance, non des réparations ou des indemnisations, mais la simple Justice. Et la fin du mémoricide....

  • Dans notre Éphéméride de ce jour (2/2) : mort de Léon Daudet

    1942 : Mort de Léon Daudet  

     

    Dans notre Catégorie Grandes "Une" de L'Action française, voir les trois qui lui sont consacrées pour l'occasion :
     

     

    Lorsqu'il disparaît, ce premier juillet 42, Léon Daudet, qui avait déjà souffert de plusieurs attaques cérébrales, est toujours, officiellement le Directeur politique de L'Action française, ce quotidien fondé en 1908, en partie grâce à un don de 100.000 francs fait par son épouse, Marthe Allard, qui venait de les hériter de Madame de Loynes.

    Mais le quotidien n'a plus que trois ans à vivre (voir l'Éphéméride du 24 août)...

    Né en 1867, Léon Daudet avait 36 ans au moment de la fondation de L'Action française, et aura donc passé quasiment la moitié de sa vie en dehors du royalisme, et l'autre moitié dedans... : il venait en effet de rencontrer Charles Maurras deux ans auparavant, et aussi le jeune Jacques Bainville; et seule la mort séparera ces trois amis, que pourtant - du point de vue de la personnalité - tant de choses séparaient !...

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    Que trois hommes aussi différents et, chacun, d'une personnalité aussi affirmée aient pu durant toute leur vie - à partir du moment où ils se sont rencontrés - être et rester amis au quotidien, dans le même mouvement et les mêmes locaux, sans la moindre "dispute" notable, voilà qui constitue une exception remarquable dans l'histoire politique...

    Lorsqu'on parle de Charles Maurras, de Léon Daudet et de Jacques Bainville, c'est  peut-être la première chose qu'il convient de signaler (voir l'Éphéméride du 9 février - naissance et mort de Jacques Bainville; l'Éphéméride du 20 avril - naissance de Charles Maurras; l'Éphéméride du 1er juillet - mort de Léon Daudet; et l'Éphéméride du 16 novembre - naissance de Léon Daudet et mort de Charles Maurras)...

     

    Ce cas unique d'amitié a été magnifiquement évoquée par Jacques Bainville dans les quelques mots de remerciements qu'il prononça au siège du journal, à l'occasion de son élection à l'Académie française :

    Vertu de l'amitié

    De tradition familiale, par le grand-père paternel notamment - Vincent -, la famille Daudet était royaliste; mais, après l'échec de la restauration du Comte de Chambord, Alphonse Daudet, sans jamais toutefois être républicain militant - et encore moins révolutionnaire... - s'était, à tout le moins, éloigné de cette tradition; le jeune Léon, à ses débuts politiques, semblait promis à une brillante carrière dans la classe politique républicaine d'alors : il épousa même la petite-fille de Victor Hugo, mariage malheureux, qui ne dura pas.

    Mais il se remaria vite - pour un mariage heureux cette fois - avec sa cousine, Marthe Allard, déjà royaliste, elle; puis, un jour il rencontra Charles Maurras, et il renoua alors définitivement avec la tradition royaliste de sa famille, mais à 37 ans seulement : on verra tout cela - et bien d'autres choses encore... - dans notre Album (321 photos) :

    Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet 

    que nous avons souhaité le plus complet possible, à la fois sur sa vie privée (son enfance, sa famille...) et  sa vie publique, à partir du moment où il rencontra Charles Maurras, puis Jacques Bainville...

    Frappé d'hémorragie cérébrale dans la nuit du 29 au 30 juin, Daudet meurt le lendemain, à 17h28, dans son mas de Provence, à Saint-Rémy, où il s'était retiré depuis deux mois. Il y était voisin de la famille Mauron, qui habitait alors le mas d'Angirany. Sa mère venait de mourir deux ans auparavant, à l'âge de 96 ans, après une vie bien plus longue que celle de son père, le grand Alphonse Daudet, emporté, lui, prématurément, à 57 ans...

    Député pendant quatre ans et demi, il a droit, comme tout parlementaire, à sa notice dans la Base de données officielle de l'Assemblée nationale :

     

    http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=2156

     

    Voici, à partir de plusieurs sources différentes, un essai de rapide évocation de celui que Marcel Proust comparait à Saint Simon...

    DAUDET 1.JPG

     

    1. Kléber Haedens, préfaçant la réédition des Souvenirs littéraires, en 1968, écrivait :

    "Léon Daudet est un homme si extraordinaire que nous ne pouvons nous faire encore aujourd’hui, plus de vingt-cinq ans après sa mort, qu’une faible idée de son œuvre et de sa vie. Il faudrait allumer un grand feu de mots, à la manière du Rabelais qu’il aimait tant, pour donner la première image de ce qu’il fut.

    Journaliste, romancier, tribun, polémiste, conférencier, critique, essayiste, biographe, mémorialiste, médecin, député, voyageur, philosophe, etc. Il s’est battu quatorze fois en duel, a vu son fils assassiné, a été jeté en prison, s’est évadé d’une manière à la fois joyeuse et retentissante, a connu l’exil et le retour, les plus grandes joies comme les plus grandes douleurs..."

    DAUDET 2.jpg

     

    2. Michel Toda a probablement exprimé une vérité profonde en écrivant :

    "Sans la rencontre de Charles Maurras dont la pensée rigoureuse le brida et le disciplina pour son plus large profit, Daudet, emporté par son trop plein d’énergie, par sa surabondance de vie, n’aurait pas évité les abîmes. C’est tout à fait certain, et l’on peut croire qu’il trouvera là les éléments d’une règle de conduite qui l’endiguèrent sans le contraindre ni l’appauvrir..."

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    On connaît l'épitaphe célèbre de La Fontaine écrite pour son ami Molière, et gravée sur son tombeau, au Père La Chaise :

    "Sous ce tombeau gisent Plaute et Térence
    Et cependant le seul Molière y gît.
    Leurs trois talents ne formaient qu'un esprit
    Dont le bel art réjouissait la France..."

    On peut appliquer à la lettre ce bel épitaphe à l'amitié littéralement extra-ordinaire qui unit, toute leur vie durant, ces trois amis si dissemblables en tous points que furent Bainville, Daudet et Maurras : une amitié que seule la mort vint interrompre, et qui dura envers et contre tout parce qu'elle était fondée sur l'essentiel, sur les choses de l'esprit : "Eadem velle, eadem nolle, ea est vera amicitia", devait rappeler Léon Daudet le jour des obsèques de Bainville, parti le premier en 1936 alors qu'il était le plus jeune. Daudet devait mourir six après lui, en pleine guerre; et Maurras encore dix ans après en 1952.

    Aventure extra-ordinaire que celle de L'Action française et de l'amitié de ces trois grands français : oui, vraiment, "leurs trois talents ne formaient qu'un esprit,
    dont le bel art réjouissait la France..."
     

                  

    3. Voici un extrait de Charles Maurras et son temps (Ernest Flammarion, 1930) dans lequel Daudet restitue quelque chose de l'amitié qui réunissait les trois figures de proue de l'Action française, Bainville, Maurras et lui-même, Daudet (montage photo ci-dessus). Une amitié intellectuelle, certes, fondée sur l'accord des esprits, mais aussi, on va le voir, une amitié qui ne se limitait pas à l'intellectuel.

    Cet extrait a le mérite de rendre un peu de la réalité vivante, de la chaleur de ce que fut l'entente de ces trois amis. Et, au-delà des habituels développements sur leurs qualités intellectuelles, de nous les restituer dans ce qu'ils avaient d'humain, de bien vivants, en chair et en os si l'on peut dire...

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     "En septembre 1925, nous avions décidé, nos amis Bainville, ma femme et moi, de nous rendre à l’invitation de Maurras à Martigues et de lui amener, comme il le désirait, Hervé Bainville, jeune homme de quatre années et son très jeune filleul François Daudet. Cette mémorable expédition commença mal : le train rapide faillit télescoper, près de Sens, un expresse qui le précédait, et, à partir de là, tel le bateau ivre, dériva de Sens à Saint-Germain-des-Fossés, à Montluçon, à Bourges, à Ganat, à Tarare, à Lyon et vers quelques autres villes encore ; si bien qu’au lieu d’arriver à Marseille le matin à neuf heures, comme il se doit, nous n’y parvînmes, après mille détours et péripéties, qu’à onze heures du soir. Soit quatorze heures de retard, et pas de pain, ni de victuailles dans le wagon restaurant ! Ma femme eut une inspiration très heureuse :

    - Je suis sûre, nous dit-elle, que Maurras aura préparé à souper. Ne restons pas ici. Sautons, avec nos bagages, dans ces deux automobiles, et allons tout de suite à Martigues !

    Sitôt dit, sitôt fait. Après quarante kilomètres avalés dans la nuit chaude et blanche de poussière, nous débarquions, vers minuit, dans la célèbre demeure du chemin de Paradis. Maurras, balançant une grosse lanterne, nous conduisit aussitôt dans la salle à manger, au milieu des rires et des cris d’appétit des enfants bien réveillés.

     maison-maurras-martigues-moderne.jpg

     

    Une jeune dame de beaucoup d’esprit a défini ainsi Maurras : "Un maître de maison". Ce grand politique, ce poète admirable, ce redresseur de l’ordre français s’entend comme personne à régaler ses amis. Son hospitalité fastueuse avait combiné, ce soir-là, un festin de Pantagruel ou de Gamache, lequel commençait par une bouillabaisse classique, exhaussée de la "rouille" traditionnelle, qui met la soupe de soleil à la puissance 2 ; se continuait par des soles "bonne femme" et des loups grillés ; atteignait au grandiose et au sublime avec un plat d’une douzaine de perdreaux de Provence, demeurés tièdes et dorés, sur des "lèches" de pain, comme on ne les obtient que dans la vallée du Rhône – pardonne-moi, ô Bresse – et arrivés à la consistance du baba. Chaque enfant mangea son perdreau. Celui qui écrit ceci, comme disait Hugo, mangea deux perdreaux, pécaïre, toute une sole, le tiers de la bouillabaisse, et le reste à l’avenant, suivi de près par Jacques Bainville, romancier, journaliste, historien et financier des plus gourmands.

    Maurras ne cessait de nous encourager et de nous verser à boire, car j’aime autant vous dire tout de suite que sa cave est à la hauteur de sa table et qu’il est un des très rares amphitryons de France sachant vider, dans les grands verres, quelques bouteilles de vin du Rhône. Il nous en ouvrit, cette nuit-là, de prodigieuses. La conversation roula sur la poésie, le langage et la Provence, dans une atmosphère à la Platon. Les enfants, gonflés de nourriture et de sommeil, étaient allés se coucher, bien entendu, et dormirent douze heures d’affilée.

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    Le lendemain, Maurras nous emmenait tous faire quelque deux cents kilomètres en automobile dans cette région enchantée qui est entre les Alpes et la mer, où l’on ne peut faire dix pas sans rencontrer un grand souvenir, un vers de Mistral, ou une belle fille élancée, au teint mat et aux yeux noirs. Ainsi passaient et couraient les douces heures claires de l’amitié et de la fantaisie. Ne croyez pas ceux qui vous diront que les gens d’A.F. sont des censeurs ou docteurs moroses ; ou qu’ils ont mauvais caractère. Depuis vingt-trois ans que je vois quotidiennement Maurras, je n’ai cessé de découvrir de nouvelles raisons de l’admirer et de l’aimer...

    De ce dispensateur de lumière, la grande caractéristique, la "dominante", comme disait mon père, est la bonté. A toute heure, en toutes circonstances, l’ami de Maurras peut compter sur Maurras, son temps, cependant si précieux, sa peine, son intrépidité. Menacés de mort, l’un et l’autre, pendant des années, par les influences allemandes de la police politique républicaine, - qui comprit, dès 1911, l’importance de la partie engagée- nous n’avons échappé jusqu’à présent à cette conjuration criminelle que par la grande question de la Sûreté Générale : "lequel des deux ?"

    Or, pendant ce jeu alterné, Maurras n’a jamais cessé de chercher à dériver le risque sur lui. Mais ceci n’est rien. Sur ce bras fort et le seul capable de soutenir l’Europe défaillante, je me suis appuyé, le dimanche 25 novembre 1923, date fatale, devant le corps de mon petit Philippe, lâchement assassiné par la police, à l’âge de quatorze ans et demi. Sans rien nous dire autrement que par l’échange de regards, nous scellâmes, en ce jour et à cette heure, un serment qui sera tenu..."             

  • Trois français(e) catholiques tués à Nice, par Olivier Perceval.

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    Peut-on blas­phé­mer à pro­pos de la Répu­blique ?

    Immi­gra­tion mas­sive et sans contrôle depuis plus de qua­rante ans, ouver­ture des fron­tières à tous les vents sous pré­texte d’Union Euro­péenne, favo­ri­sant l’entrée en France de tous les virus, qu’ils soient COVID ou Isla­miste, idéo­lo­gie de l’antiracisme pous­sée à l’extrême pour don­ner nais­sance à un racisme anti-occi­den­tal et anti-fran­çais.

    olivier perceval.jpgAh qu’elle est belle l’Europe, anti­chambre de la mon­dia­li­sa­tion heu­reuse chère à nos élites qui ont mis en place le pré­sident Macron. (Le mot « élite » est lâché, je peux donc être ran­gé dans la case infa­mante des popu­listes.)

    Mais heu­reu­se­ment, face à la bar­ba­rie qui tue nous avons des réponse fermes : Bou­gies, marches blanches, ils n’auront pas ma haine ! Ils ne pas­se­ront pas !

    Ce qui est pour le moins cari­ca­tu­rale dans la nou­velle Geste de l’État laïque, c’est la guerre autour d’un tor­chon­heb­do­ma­daire, dont la rédac­tion certes fut igno­mi­nieu­se­ment déci­mée par les fous d’Allah, mais qui n’en demeure pas moins un tor­chon, de même que les vic­times ne sont pas néces­sai­re­ment héroïques parce que vic­times.

    Ce qui est cari­ca­tu­rale, c’est que face aux enne­mis de la France et des fran­çais, notre dra­peau, de tri­co­lore qu’il fut, s’est trans­mu­té en cari­ca­tures de Maho­met.

    Et voi­ci que la réponse natio­nale aux actes san­gui­naires, est de publier dans les manuels sco­laires de nos enfants, les couilles du pro­phète pour expli­quer la liber­té d’expression.

    Et après, on va nous expli­quer qu’il ne faut pas faire d’amalgame. Qu’il n’y a aucun lien entre les musul­mans immi­grés et l’Islamisme (radi­cal).

    Sauf que Maho­met est le pro­phète de tous les musul­mans, qu’ils soient radi­ca­li­sés ou non.

    On vat donc scan­da­li­ser toute la masse de ceux qui ne demandent qu’à prier tran­quille­ment et faire leurs ablu­tions, pour défier ceux qui tentent de nous impo­ser la Cha­ria et qui insultent chaque jour notre patrie.

    Cela dit pour sti­mu­ler et ren­for­cer l’islamisme, si c’est le but recher­ché, c’est une bonne stra­té­gie pour uni­fier les musul­mans.

    Pour ma part, face au laï­cisme hys­té­rique, je donne rai­son au pré­sident de l’IFCM, qui consi­dère que péda­go­gi­que­ment, une telle déci­sion pué­rile et aveu­glée par l’idéologie, de l’État ne s’impose pas et pour­rait être même contre-pro­duc­tive.

    Ain­si donc, cha­cun son sacré : Les musul­mans, comme les catho­liques du reste se consi­dèrent comme des créa­tures de Dieu (cha­cun le sien). Les répu­bli­cains quant à eux, incréés, sacra­lisent la laï­ci­té, (concept chré­tien à l’origine, ce qui lui confé­rait des limites) comme l’Alpha et l’Oméga de toute orga­ni­sa­tion humaine, et si ce n’est pas un dieu, ça s’en rap­proche sin­gu­liè­re­ment.

    Il n’est certes pas ici ques­tion de faire de la théo­lo­gie et de déter­mi­ner en les com­pa­rant, quelles sont les notions du sacré qui l’emportent en qua­li­té.

    En revanche, la France, terre d’asile, tient ce prin­cipe de l’ancienne monar­chie très chré­tienne. Sauf que ce prin­cipe s’appliquait au monde chré­tien et non à ceux que l’on com­bat­tait dans le cadre des croi­sades pour défendre la Jéru­sa­lem très chré­tienne.

    Aujourd’hui, en s’attaquant à une Église niçoise, en tuant selon le rituel du sacri­fice musul­man des parois­siens et parois­siennes, le maho­mé­tan inculte a cru s’en prendre à un sym­bole de la France, alors que notre Église en ruine ago­nise sous les coups de bou­toirs des répu­bli­cains les plus convain­cus consti­tués notam­ment par une bonne par­tie de son cler­gé sécu­la­ri­sé.

    Du reste, un cer­tain nombre de musul­mans sont hor­ri­fiés par le prin­cipe du crime com­mis dans une Église, crime qu’ils trouvent intui­ti­ve­ment blas­phé­ma­toire.

    Le droit au blas­phème, qui semble être la reven­di­ca­tion sacrée du moment, pour­rait signi­fier qu’au nom de la liber­té d’expression, toutes les idées, toutes les inter­pré­ta­tions de l’organisation humaine et socié­tale, dès lors qu’elles s’expriment en toute liber­té, offensent peu ou prou ceux qui sont pas­sion­né­ment d’un avis contraire. Et ça, pour­rait s’inscrire dans le concept de liber­té reven­di­qué par la France comme fai­sant par­tie de son ADN.

    Mais elle peut être aus­si la mise en cause des croyances d’une par­tie de la popu­la­tion par la mise en situa­tion ordu­rière de ce qu’elle vénère le plus. Les catho­liques qui vivent cela depuis deux siècles, après s’être insur­gés dans un pre­mier temps, ontle plus sou­vent fait le dos rond et ont prié pour les mécréants. Les musul­mans, dans leur grande majo­ri­té, récem­ment arri­vés sur notre sol et aujourd’hui ins­tal­lés en masse, sup­portent en grin­çant, menacent par­fois et fina­le­ment cer­tains passent à l’acte san­glant comme en témoigne le car­nage de Char­lie Heb­do.

    Les défen­seurs du droit d’expression ne voient pas qu’ils s’insurgent contre des effets dont ils sont res­pon­sables des causes , en lais­sant s’installer, au nom de la laï­ci­té les tenants d’une reli­gion contraire à celle qui est consti­tu­tive de notre culture natio­nale, en refu­sant de mettre en place un tra­vail d’intégration et d’assimilation sous pré­texte du res­pect de leur culture, et agis­sant comme si les outrances LGBT, et les blas­phèmes seraient sans effets sur cette popu­la­tion qui tient la plus-part de nos ban­lieues.

    L’entrée en piste de l’in-sultant Erdo­ghan s’affichant comme notre enne­mi, réveille en outre, chez nous, les immi­grés d’origine turque qui se donnent comme mis­sion sur notre sol de chas­ser les armé­niens, toute honte bue, comme au bon vieux temps du géno­cide.

    Nous atten­dons des fidèles de l’Église Laï­ciste et blas­phé­ma­toire qu’ils pro­fitent de l’occasion pour expul­ser les étran­gers pre­nant notre pays pour un champs de bataille. Ce serait un signe très clair envoyé au grand turc.

    Et puisque le blas­phème semble être la nou­velle reli­gion offi­cielle, qu’on me per­mette de décla­rer que la Répu­blique si révé­rée par ceux qui n’ont de cesse que de salir notre His­toire mil­lé­naire, est une vieille truie assise sur une France qu’elle a trans­for­mée en bauge insane et qu’il serait temps de la conduire à l’équarrissage.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Présidentielle 2022 : la droite française, ce grand désert idéologique, par Natacha Polony.

    "Le paradoxe est qu’il y a des gens qui pensent, à droite. Olivier Marleix est de ceux, à droite, qui ont compris que la dérégulation et le libre-échange élevés au rang de Tables de la Loi avaient conduit la France au bord du gouffre."
    Hannah Assouline 

    À droite, voilà dix ans qu’on ronge son frein, qu’on fustige le pouvoir en place et qu’on attend que la bonne vieille alternance qui a prévalu pendant quarante ans joue son rôle. On y croit et on se bouscule. Mais pour ce qui est du logiciel, on serait plutôt sur Microsoft Windows première version.

    Une année électorale s’ouvre, et les Français s’aperçoivent que le nombre de candidats à la magistrature suprême est inversement proportionnel à l’appétit des citoyens pour leurs discours et leurs propositions. Ceci explique sans doute cela : c’est parce que les politiques émergent par défaut que n’importe lequel d’entre eux peut se sentir pousser des ailes. Après tout, François Hollande a été élu président de la République, successeur du général de Gaulle…

    Mais un mystère persiste. Ce quinquennat ressemble, avec le recul, à la succession des plaies d’Égypte. Non pas que les « gilets jaunes », l’assassinat de Samuel Paty ou la débâcle gouvernementale et administrative face au coronavirus soient tombés du ciel ; ils sont la conséquence de processus de long terme. Mais, à l’échéance de ce quinquennat, on attendrait de ceux qui prétendent faire mieux qu’Emmanuel Macron qu’ils aient intégré ces cataclysmes (car ce sont bien des faits majeurs) – auxquels sont venus s’ajouter les manifestations contre la réforme des retraites, mouvement social d’ampleur, dans la lignée de celles contre la loi El Komry – dans leur logiciel de pensée.

    À droite, voilà dix ans qu’on ronge son frein, qu’on fustige le pouvoir en place et qu’on attend que la bonne vieille alternance qui a prévalu pendant quarante ans joue son rôle. On y croit et on se bouscule. Mais pour ce qui est du logiciel, on serait plutôt sur Microsoft Windows première version. Certes, la belle invention que sont les primaires avait déjà transformé les débats au sein des Républicains, anciennement UMP, en un concours au nombre de fonctionnaires supprimés. Ajoutons-y quelques coups de menton sur le thème « le problème, c’est qu’on n’a jamais osé faire de réformes », et c’était emballé. Depuis Juppé 1995, et la plus belle trahison d’un mandat politique, après une élection sur le thème de la fracture sociale, la droite française a l’air de bégayer.

    Concours de beauté

    C’est d’autant plus étonnant qu’il se passe des choses, ailleurs. La Grande-Bretagne post-Brexit invente une droite hybride, ayant intégré les aspirations des classes populaires et les frustrations de ces territoires détruits par la désindustrialisation. Une augmentation du smic de 6,2 %, 34 milliards de livres investis dans le NHS, l’hôpital public, un gigantesque plan d’investissement dans les infrastructures… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a un renouveau idéologique outre-Manche. Pendant ce temps, de ce côté-ci, Valérie Pécresse proclame, dans le Point : « Je suis deux tiers Merkel, un tiers Thatcher. » On reste confondu devant tant de modernité !

    Les autres prétendants déclarés ou putatifs, de Michel Barnier au maire de Cannes, David Lisnard, sont à peu près sur la même ligne et se contentent de considérer que tous les maux de l’économie française se résoudraient avec une réforme des retraites que ce petit joueur d’Emmanuel Macron n’a pas mise en place. Encore ont-ils un avis sur la question, ce qui n’est pas forcément le cas d’un Éric Ciotti, davantage occupé à inventer une formule par jour pour exister entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, à coups de « racines chrétiennes de la France » et de suppression du regroupement familial. Il y aurait bien Xavier Bertrand, avec sa « République des territoires ». Une expression qui fleure bon les ronds-points, les villes moyennes et la France enclavée. Mais personne, pour l’heure, n’a compris de quoi il s’agit. Décentralisation ? Plan d’infrastructures ? Mystère.

    « On nous propose un concours de démagogie dont la principale vertu est de masquer le vide en matière économique. »

    Le paradoxe est qu’il y a des gens qui pensent, à droite. Un Olivier Marleix vient de boucler le programme des Républicains – parce qu’on continue avec cette formidable hypocrisie d’un programme du parti qui n’a rien à voir avec le programme du candidat mais qui laisse croire que l’élection présidentielle serait autre chose qu’un concours de beauté. Olivier Marleix est de ceux, à droite, qui ont compris que la dérégulation et le libre-échange élevés au rang de Tables de la Loi avaient conduit la France au bord du gouffre.

    Thématiques sécuritaires et migratoires

    Quelqu’un qui a travaillé sur le dossier Alstom ne peut pas ne pas avoir intégré qu’une politique industrielle doit se définir en dessinant le périmètre de nos intérêts essentiels, de ce qui ne doit pas être abandonné à la magie du marché. Mais il est vrai que, pendant qu’Olivier Marleix travaillait sur l’indépendance de la France, Valérie Pécresse se réclamait du programme « Fillon 2017 », inspiré par Henri de Castries, quintessence du néolibéralisme atlantiste. Le même Henri de Castries qui dîne avec Éric Zemmour, parce que, on ne sait jamais, il faudrait être sûr que, de ce côté-là non plus, si l’on bouscule la politique migratoire, on ne vienne pas mettre en danger le business.

    Deux semaines après la rentrée politique, on a bien compris que cette présidentielle risquait d’être entièrement consacrée aux thématiques sécuritaires et migratoires. Thématiques qui n’ont rien d’illégitime. L’assassinat de Samuel Paty devrait obséder n’importe quel responsable politique. Un enseignant a été décapité. En France. En 2020. Mais ce n’est pas un discours raisonnable sur la difficile reconquête des esprits qui nous est proposé. C’est un concours de démagogie dont la principale vertu est de masquer le vide en matière économique, dans un pays où l’on peine à vivre correctement de son travail, où des pans entiers du territoire décrochent, où l’État a déserté.

    Source : https://www.marianne.net/

  • L’Almanach royal de la Couronne pour l’année 2021.

    Dans quelques semaines, cela fera deux ans que le prince Jean est devenu chef de la maison de France. Il était donc devenu indispensable de repenser l’Almanach de la Couronne afin d’expliquer les changements intervenus avec l’avènement du nouveau chef de la maison de France, dans son organisation.

    Comme notre précédent Almanach, celui-ci est également publié sous la forme des almanachs royaux de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, outre la partie « traditionnelle » des almanachs royaux, vous pourrez y découvrir des documents inédits que des royalistes ont bien voulu confier aux auteurs, éclairant les opinions politiques des chefs de la maison de France.

     

    Comme il y a deux ans, plusieurs membres de la famille royale (la princesse Marie de France, le prince Eudes de France, le prince Charles-Philippe d’Orléans et la princesse Marion d’Orléans) ont apporté leurs concours à la rédaction. Les auteurs ont également pu compter sur l’aide précieuse de la responsable des archives de l’ordre souverain de Malte, ainsi que sur le secrétaire de l’ordre constantinien de Saint-Georges pour préciser certains aspects concernant l’histoire de la maison de France au 20e siècle. Qu’ils soient tous remerciés, et nous espérons que ce nouvel Almanach vous plaira autant que son prédécesseur.

     

    Réservez dès maintenant, votre Almanach de la Couronne 2021

    Source : https://www.la-couronne.org/

  • La Belle Histoire de France du 05/09/2021.

    Le règne de Louis XIV et les dernières années du cardinal Mazarin.

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  • Culture & Loisirs • In memoriam : L’année commence mal

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

     

    D’abord on n’ira plus Chez Laurette, et on ne dansera plus langoureusement sur la musique de Wight Is Wight, Michel Delpech, nous a quitté le 2 janvier 2016. Après la gueule de bois au lendemain de l’enterrement de cette funeste année 2015, le départ du trouvère qui nous rappelait les jours heureux, n’était pas pour nous remettre en forme. Ses chansons les plus populaires ont marqué les adolescents d’hier et d’aujourd’hui, car on a tous rêvé d’un grand amour Pour un Flirt, regretté que la République à sa naissance ne soit pas aussi Jolie que Marianne, et parcouru les belles routes départementales du Loir-et-Cher.

    Après s’être égaré souvent dans des zones ésotériques imprégnées de paradis artificiels, il avait sur son chemin de Damas, celui de saint Paul, rencontré le Christ. Il nous a légué en 2013, un très beau livre, J’ai osé Dieu, édité aux Presses de la Renaissance,‎

    Deux jours plus tard… Attention on ne rit plus !

    Le tonitruant, caractériel, facétieux Adjudant de la Gendarmerie, Jérôme Gerber, ci devant Michel Galabru, vient d’éteindre son dernier cigare.

    La liste de ses rôles tenus au théâtre, au cinéma et à la télévision nécessiterait plusieurs pages de grand format. Seulement, rappelons que sa carrière théâtrale débuta à la Comédie Française en 1950, suite à un Premier prix qu’il obtint après trois ans d’étude au Conservatoire National dans la classe de Denis d’Inès. Il y restera sept ans en interprétant différents auteurs classiques et modernes. S’ensuivirent de nombreux rôles au Boulevard et surtout au cinéma. On lui a parfois reproché d’avoir tourné des films alimentaires, mais ainsi qu’il le disait avec humour : « si j’étais capable d’autres choses pourquoi les metteurs en scène de renom, ne sont ils pas venus me chercher ? » A partir de 1964, la saga du Gendarme de Saint-Tropez le révéla au grand public et cette association avec le grand Louis de Funès de Galarza, lui permit une grande carrière de comique. C’était sans compter que son talent était multiple et que ce personnage rabelaisien et aussi pagnolesque avait plusieurs cordes à son arc, dont une pouvait vibrer sous le coup d’un archet tragique.

    Grâce à la perspicacité de Bertrand Tavernier, il interpréta, en 1976, le rôle terrible du sergent Joseph Bouvier dans Le Juge et l’Assassin, rôle pour lequel il reçut le César du meilleur acteur en 1977. C’est oublier que cette facette dramatique avait été déjà décelée en 1970 lors de son interprétation au théâtre dans Les Poissons Rouges de Jean Anouilh, au Théâtre de l’Œuvre. Dans le même registre on ne peut oublier le film, réalisé par Jean Becker en 1983, Un été meurtrier, où sa prestation dans le rôle du père d’Eliane, interprétée par Isabelle Adjani, nous révèle une nouvelle fois son sens inné de la tragédie et de la douleur. Le summum de son art de l’interprétation, incontestablement, fut son rôle de Monglat, le roi du marché noir, dans Uranus de Claude Berri, sorti en 1990. La puissance et la violence que pouvait exprimer l’acteur étaient liées à la plus profonde morbidité du personnage, tour de force exceptionnel !

    On ne passera pas sous silence l’aide qu’il porta aux jeunes artistes sans jamais en faire cas avec grande pudeur. Il reprit la salle du conservatoire Maubel, pour créer un théâtre, puis le Théâtre de 10 heures pour en faire un tremplin pour les jeunes auteurs et comédiens, et enfin fut à l’origine des Estivales de Malaucène, dans le Vaucluse.


    A 85 ans, enfin ! Le Molière du meilleur comédien lui est décerné en 2008.

    Le 4 janvier 2016, à 93 ans, le Boulanger, fils adoptif de Raimu, est mort de tristesse après le départ de sa femme et de son frère bien aimé.
    Michel Galabru était un de nos plus grands acteurs français.

    Un jour plus tard…

    Pierre Boulez rejoint son maître, Olivier Messiaen, au firmament étoilé des notes musicales.

    Tour à tour et concomitamment, il fut compositeur, chef d’orchestre, grand théoricien de la musique contemporaine, et en corollaire pédagogue.

    A la recherche d’outils technologiques et informatiques, nouveaux instruments de ses compositions et de celles des créateurs contemporains, il fonda en 1969, l’IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), Université et laboratoire du son, mais surtout école d’art. Son œuvre et sa personnalité furent souvent vilipendées, mais de par son obstination et sa puissance créative, il parvint à s’imposer et devenir la référence du monde musical contemporain.

    Pierre Boulez, durant un demi-siècle, malgré une œuvre prolifique a été plus un penseur et théoricien de l’art, qu’un véritable prophète. Il est vrai que son enseignement de la construction et la déconstruction de la phrase musicale, pourrait s’apparenter au Clavier bien tempéré de Johann Sébastian Bach, avec ses préludes et fugues utilisant les 12 demi-tons de la gamme chromatique. Bach terminait par cette dédicace que n’aurait pu renier Pierre Boulez : « Pour la pratique et le profit des jeunes musiciens désireux de s’instruire et pour la jouissance de ceux qui sont déjà rompus à cet art. »

    Mais Johann Sébastian Bach célébrait l’âme alors que Pierre Boulez ne s’intéressait qu’à l’alchimie cérébrale au détriment du chant.

    Toutefois, on ne pourra nier sa profonde compréhension des œuvres musicales de tout temps et pour exemple, on écoutera avec attention, son interprétation du morceau archi- connu du Boléro de Ravel. Le chef d’orchestre va au plus profond de l’inspiration avec un grand sens de l’épure, sorte de démarche janséniste sur un sujet profane.

    Pierre Boulez est mort le 5 janvier 2016 à Baden-Baden. Nous sommes en deuil d’un des plus grands artistes de nos dernières décennies, qui restera le pilier du rayonnement de la musique contemporaine française.

    L’œil de Satan est entré dans la tombe

    Bowie-600x398.jpgSouvent la ydriase révèle une souffrance cérébrale importante. Elle peut être aussi la cause d’émotions et se traduire par des phénomènes physiologiques. Elle est aussi un signe d’attirance.

    À 15 ans, lors d’une bagarre dans la cour de l’école, David Robert Jones, né le 8 janvier 1947, reçoit un coup de poing de poing d’un camarade de classe. Son œil gauche est gravement atteint et lui laisse à vie la pupille dilatée. (Phénomène de la mydriase, agrandissement du diamètre de la pupille).

    La planète le connaîtra sous le nom de David Bowie. Sophistiqué à l’extrême, il sera d’une incurable curiosité en visitant tous les types de musiques et en créant son propre style. En avant-garde de façon permanente, il a devancé tous les compositeurs de sa génération et dans tous les styles, rock, soul, funk, disco, techno avec l’aide de toute une instrumentalisation électronique dans des spectacles qui se voulaient apocalyptiques.

    A partir de 2004, David Bowie apparaît rarement mais se paye le luxe de vendre 140 millions d’albums dans le monde. Adepte du satanisme et arborant sa bisexualité avec outrance, le personnage se voulait sulfureux et parfois violent.

    Mais les clefs de cet être emblématique, icône du dandysme, adulé par les bobos qui n’ont rien compris à ce Janus, sont données dans le film Furyo, réalisé en 1983 par Nagisa Oshima. Duel infernal entre deux seigneurs, le capitaine Yonoi qui dirige, en 1942, avec cruauté un camp de prisonniers anglais, et un détenu, le major Cellier, interprété par David Bowie, lui-même. Entre eux se joue une lutte pour l’honneur, troublée par une attirance réciproque et ambigüe. Fascination et opposition de deux civilisations. On se souviendra longtemps de l’image de l’officier enterré vivant, dont seul le visage émerge de la terre, avec son expression souveraine.

    Mais David a deux yeux différents, l’un jette un regard provoquant à l’adresse d’un public complaisant, l’autre est en état d’introspection, en recherche de la paix bouddhique, la sérénité familiale et peut être aussi la grande quête de la spiritualité. Lors du concert en l’honneur de Freddy Mercury, donné au Stade Wembley en 1992 devant des dizaines de milliers de personnes, David Bowie, a achevé son spectacle en s’agenouillant avant de réciter le Notre-Père…

    Satan était un ange déchu, mais croyait en la miséricorde, il est mort le 10 janvier 2016 à New York. 

  • Patrimoine : Prenez part aux « années folles de la visite », par Iris Bridier.

    C’est ainsi que les nomme Patrivia, ces retrouvailles avec les sites culturels après plus de six mois de fermeture. L’heure est à la fête et il y a urgence, pour sortir de la morosité ambiante, à redécouvrir les joyaux de notre français.

    3.pngPont du Gard, château de Chenonceau ou de Fontainebleau, abbaye de Fontenay ou de Fontfroide, Palais des papes, domaine de Chantilly, hôtel des Invalides, grâce à un système innovant de réservations en ligne et de jauges, la start-up garantit au public une visite en toute sécurité et rassure aussi bien les gestionnaires des sites que les visiteurs.

    Confrontés de plein fouet à la affectant le milieu culturel, ces gestionnaires se retrouvent souvent dans un gouffre financier, loin du stéréotype du châtelain aisé. Par exemple, un château de moins de 1.000 m2 coûte, en entretien, 80.000 euros de par an. Le visiteur permet donc d’aider à préserver ce joyau.

    Parce que le beau fait du bien, cette opération « Printemps des châteaux » invite donc petits et grands à retrouver leur âme d’enfant et à s’émerveiller devant la beauté de nos sites historiques. Châteaux, églises, musées, parcs, abbayes, ce Pass Patrimoine, créé en partenariat avec la Fondation du patrimoine et la mission , permet de visiter de manière illimitée et avec une réservation gratuite l’ensemble des 500 lieux membres de l’opération.

    Enfin, soucieuse d’accompagner les gestionnaires de site dans leur réouverture, Patrivia vient d’éditer un guide des bonnes pratiques à leur attention afin de les aider à valoriser leur site en terme de visibilité, d’. Elle propose ainsi de rassurer les visiteurs, certes, mais également de leur raconter une , un récit vivant et animé avec une pointe de mystère, et surtout de les faire rêver, par de belles photos qui révéleront la beauté architecturale du lieu. Animations, visites pédagogiques, nouvelles technologies : tout a été pensé pour que cette réouverture tant attendue se passe de manière sereine et que puisse éclore, au cours de ce « Printemps des châteaux », ce patrimoine exceptionnel que nous avons la chance de posséder.

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    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Année Saint-Joseph Au cœur du mystère de Noël, par Gérard Leclerc.

    Nativité, Notre-Dame-des-Champs, Paris.

    © Philippe Lissac / Godong

    Le pape François est donc venu confirmer le grand attachement des papes de l’ère contemporaine à la figure de l’époux de la Vierge Marie et du père de Jésus. C’est à l’occasion des 150 ans de la décision de son prédécesseur, le bienheureux Pie IX, d’invoquer saint Joseph comme patron de l’Église universelle, que le Souverain pontife adresse sa lettre apostolique aux fidèles.

    gerard leclerc.jpgDans le but «  de faire grandir l’amour envers ce grand saint, pour être poussés à implorer son intercession et pour imiter ses vertus et son élan  ».

    Nul doute qu’il recevra un accueil fervent à son initiative, tant le patronage du juste par excellence est cher aux chrétiens, qui l’invoquent dans leur vie quotidienne et dans certains moments difficiles. Faut-il sous-entendre que les fidèles du rang soient sur ce point plus attentifs que les théologiens patentés ? Lorsque saint Jean XXIII décida d’introduire le nom de Joseph dans le canon de la messe, il fut critiqué par certains liturgistes pointilleux. Mais le jésuite Jorge Bergoglio trouve dans la tradition de sa compagnie de solides appuis à sa propre dévotion. Un grand mystique du XVIIe siècle, le Père Lallemant, n’hésitera pas à invoquer saint Joseph au cœur même de sa méditation du mystère chrétien. Ce qui peut expliquer la persistance d’un attachement de la part des fils de saint Ignace.

    Le gardien et le guide

    Le pape François n’explique-t-il pas que, tous les jours depuis quarante ans, après les laudes, il récite une prière à saint Joseph tirée d’un livre français de dévotion des années 1800 ? On comprend qu’il ait le vif sentiment de rejoindre dans l’épreuve actuelle tous ceux qui ne font pas la Une des journaux, mais n’en sont pas moins «  en train d’écrire les événements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarché, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul  ».

    Joseph est l’homme inaperçu, dont la présence est indispensable à l’avènement du Salut. Il faut absolument méditer le texte magnifique de François, qui intervient aussi providentiellement à l’approche de Noël. Dans toutes les crèches du monde, Joseph est bien à sa place comme point de repère mais aussi comme premier acteur dans les circonstances de l’avènement du Sauveur. Il est le gardien et le guide, l’homme de toutes les déterminations. Et il sait, de révélation divine directe, qui est cet enfant : «  Elle (Marie) enfantera un Fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera le peuple de ses péchés  » (Mt 1, 20-21). C’est Joseph qui donne son nom «  Dieu sauve  » à l’héritier des promesses, ce qui lui vaut à jamais notre attachement et notre tendresse.

    Source : https://www.france-catholique.fr/