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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1274

  • Macron ou la « pensée complexe » ...

     


    2910916609.2.jpgOn s'interrogera encore un certain temps sur la pensée Macron et c'est l'avenir qui nous dira quelle politique concrète, quels actes, sortiront de ses ambigüités. Car de ce que l'on pense naît tôt ou tard ce que l'on fait. Sur quoi l'on est jugé.

    Le fond de la pensée d'Emmanuel Macron, c'est la volonté de concilier, surmonter les contraires. Résoudre les contradictions réputées artificielles. C'est ce qu'Edgar Morin appelle la complexité. Il n'est pas sans mérites de vouloir la penser. Mais encore moins sans risques. Malraux disait que la pensée est nuances mais l'action manichéenne. Emmanuel Macron en fera à coup sûr l'expérience.

    La pensée complexe c'est aussi ce que prône un certain personnalisme, chrétien ou non, dont Emmanuel Macron s'est peut-être imprégné lors de ses années de formation.

    Mais que ce soit dans le domaine de la culture, de l'immigration, de l'indépendance nationale, des options géostratégiques de la France, de son identité menacée, de l'enseignement de l'Histoire, de l'enseignement tout court, de la cohésion sociale, des questions sociétales, l'on pourra bien tenter la pensée complexe, essayer de concilier les contraires.

    Dans l'ordre de l'action, une prévalence s'imposera toujours.

    Entre ce qui fait vivre et ce qui fait mourir la conciliation est utopique, en un sens, mortifère ou criminelle.

    Il vient un moment où des choix s'imposent. Ils ne sont pas faits que de conciliation des contraires ... A trop s'interroger sur les moyens justes de concilier les contraires, le risque de ne rien décider, ou mal, ou trop tard, est grand.

    Maurras, dans son étude la plus connue sur Auguste Comte*, critique longuement l'idée dominante au XIXe siècle, du gouvernement de l'examen : examiner ce n'est pas encore gouverner.  Il y a un temps pour l'examen, un temps pour gouverner, qui est celui de la décision.

    Macron se dit pragmatique. Mais nous le voyons aussi idéologue. Peut-être les deux, en même temps. L'un de ces deux termes finira par être prévalent.

    L'on peut aussi tenter de concilier pensée complexe et pensée réaliste à la condition que lors de la prise de décision ce soit la pensée réaliste qui ait le dernier mot. On verra Macron à l'ouvrage.  

    *Auguste Comte, Bons et mauvais maîtres, Œuvres capitales, tome III, Flammarion, 1954

  • France-Algérie : la repentance, ça suffit !

     

    Par Nicolas Gauthier

     

    4241968552.pngL’Algérie et la France, c’est un peu comme les flippers d’antan : Same player shoots again et remettez un franc dans le nourrain !

    Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a plus de parties gratuites et que l’actuel et très diminué président algérien Abdelaziz Bouteflika continue de faire comme au siècle dernier. D’où cette ubuesque sortie voulant qu’on en remette une couche nouvelle sur une possible repentance franco-algérienne, à sens unique, tel qu’il s’entend.

    Allez, les violons, et faites chialer les grandes orgues de la pleurniche. Un ancien d’El Moudjahid, quotidien historique du FLN, nous confie : « Toujours la même rhétorique. Pour masquer leur incompétence, les vieux généraux du FLN en remettent une couche sur ces Français ayant toujours bon dos. La presse française n’en dira pas grand-chose, alors que ses homologues du Maghreb n’en ont globalement rien à foutre ! » Il est un fait que la récente sortie du président en fauteuil roulant est un peu passée sous les écrans radar d’une presse maghrébine ayant sûrement mieux à commenter que de ressasser les mêmes antiennes.

    Après, à quoi bon refaire l’Histoire ? Au-delà des deux rives de notre Mare Nostrum, commune depuis Homère et Ulysse, tout un chacun a été à peu près colonisé par tout le monde. Avec des bonheurs divers, certes. En Algérie, les Français ont laissé assez d’Arabes en vie pour se faire mettre dehors par d’autres nationalistes locaux. Idem en Andalousie, là où les Arabo-Musulmans, huit siècles durant, ont épargné assez d’Espagnols pour laisser la Reconquista se mettre en œuvre. On peut aussi décliner la question façon grecque : après quatre siècles de présence ottomane à Constantinople, que visitent les touristes, si ce n’est le Plaka, dernier quartier turc épargné par la furie nationaliste grecque ?

    Pourtant, de tout cet échange « colonial », parfois un brin rugueux, de belles choses demeurent, que ce soit à Séville ou Cordoue, Alger ou Tunis, Beyrouth ou Athènes. Allez là-bas en dehors des vacances, parlez aux gens, loin du tumulte, asseyez-vous avec les anciens, les vieux, dans ces campagnes où le touriste demeure encore chose inconnue. Oui, parlez avec eux, partagez thé, eau et sel – voire même vin sous la table – pour comprendre que nous participons aussi du même bloc civilisationnel et que l’islam, quoi qu’on puisse en dire, n’est jamais rien d’autre que magnifique hérésie chrétienne.

    D’un point de vue plus politique, Abdelaziz Bouteflika, en remettant sa tournée sur le comptoir de la repentance, commet donc une énième double faute. 

    La première consiste à considérer l’occupation française en Algérie comme une sorte de remake de son homologue allemande des années quarante dans la France du siècle dernier ; l’anachronisme historique étant la principale faute des historiens. Le verdict vaut pour ceux qui confondent souvent Reconquista espagnole avec débarquement de Normandie ; à ce propos, prière de relire le très salutaire Historiquement correct de Jean Sévillia.

    La seconde est encore plus grave, sachant qu’elle pousse ses coreligionnaires et compatriotes à sombrer dans la posture victimaire. Nos cousins arabes seraient donc trop nigauds et trop faibles pour avoir eux aussi été colonisateurs ; mais ces bandits ont tout de même réussi à aller jusqu’aux Vosges, avant d’en repartir, rigueurs climatiques aidant, probablement… Colonisés ils furent, colonisateurs ils l’ont également été : ainsi va la marche du monde.

    Pour en revenir à la diatribe d’Abdelaziz Bouteflika, le problème est que personne n’y croit plus. Généraux du FLN ? Tout juste des adjudants-chefs dans l’armée française, avec des femmes qui savaient coudre des galons… Une camarilla de fantoches vieillissants ne parvenant même plus à faire illusion. Et Dieu sait si, pourtant, l’Algérie aurait pu être une sorte de Californie méditerranéenne. Elle avait tout. Agriculture, gaz et hydrocarbures. Mais importe désormais fruits et légumes de ses deux voisins « pauvres », Maroc et Tunisie.

    Jadis, Napoléon III caressait l’ambition de fonder un royaume français d’Orient dont couronne ou turban auraient été confiés à l’émir Abdelkader. Cela ne se fit point. L’Histoire de France est jonchée d’occasions perdues.

    En attendant, les Algériens, peuple fier par excellence, se rêvent en boat-people. Quelle tristesse. 

    Journaliste, écrivain
    Boulevard Voltaire, 8.07
  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Culture • « Lorraine Airport » : la justice impose l’éradication du français

     

    Par Ilyes Zouari

    Excellent article que son auteur nous a fait l'amitié de nous transmettre. Notre accord va de soi.  LFAR 

     

    ilyes zaouari.pngChose passée inaperçue, le tribunal de grande instance (TGI) de Metz a débouté, en avril dernier, l’Association francophonie avenir (AFRAV), qui avait intenté une action pénale contre l’aéroport international de Lorraine suite à la décision de ce dernier de se donner, en toute illégalité, la dénomination anglaise de « Lorraine Airport ».

    En effet, et pour sa défense, la direction de l’aéroport estime que la langue anglaise est « plus adaptée au domaine aéronautique où l’anglais fait référence »… d’où une décision qui permettrait sans doute aux avions de ne pas se perdre dans le ciel ni d’exploser en plein vol. Cette attitude n’est pas sans rappeler celle de la direction collaborationniste de la SNCF qui avait poussé le gouvernent de Vichy à aligner la France sur l’heure allemande afin, selon elle, de faciliter la circulation des trains…

    Pourtant, la décision de l’aéroport de Lorraine est en totale contradiction avec la loi Toubon de 1994, qui interdit aux personnes morales de droit public « l’emploi d’une marque de fabrique de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étranger ». Ce qui n’a pas empêché le TGI de Metz de débouter l’association (au motif saugrenu que celle-ci « ne pouvait ester en justice »), tout comme l’avait fait avant lui le tribunal administratif de Nancy à la suite d’une première procédure intentée en 2015. Pire encore : le tribunal de Metz a même jugé nécessaire de condamner l’association à verser la somme de 1.500 euros à l’aéroport, alors que le budget annuel de cette petite structure formée de bénévoles n’est que de 2.000 euros.

    L’AFRAV compte toutefois faire appel. « Nous ne nous tairons pas et n’abandonnerons pas l’aéroport aux anglomanes », a déclaré M. Régis Ravat, président de l’association. Et d’ajouter : « Nous allons rassembler nos forces et nos sous pour revenir plus forts sur le terrain et continuer le combat […]. Plus que jamais la Résistance à la dictature au tout-anglais doit s’organiser, plus que jamais ceux qui contribuent à angliciser notre environnement linguistique doivent être dénoncés, attaqués et condamnés. »

    L’association AFRAV, particulièrement active et qui s’est dotée d’un site Internet régulièrement mis à jour, fait donc une nouvelle fois preuve d’un courage et d’une ténacité qui pourraient, et devraient, inspirer nombre de nos concitoyens. 

    D’ailleurs, qu’un aéroport international (ou une grande école) se donne un nom en anglais est absolument inimaginable au Québec, ou encore en Afrique francophone, vaste comme 3 fois l’Union européenne. Qu’un tribunal refuse d’appliquer la loi est également impensable à Montréal (3e pôle mondial de l’aéronautique et de l’industrie du jeu vidéo) où la loi… est la loi !

    Cette décision de justice prouve donc, une fois de plus, que la France est bien devenue une sorte de république bananière, où la « Justice » elle-même entrave et empêche l’application de la loi.

    Plus grave encore, et au mépris de ses propres intérêts économiques et géopolitiques, le message ainsi adressé par la France aux pays francophones, francophiles et au reste du monde est donc le suivant : cessez de parler ou d’apprendre le français, et mettez-vous au tout-anglais et aux valeurs qui s’y rattachent !

    La France d’aujourd’hui est bel et bien la principale menace qui pèse sur la langue et la culture françaises dans le monde. 

    Secrétaire général adjoint de la revue Population & Avenir

  • Civilisation  • Le danger transhumaniste

    A ne pas manquer ! La passionnante causerie d'Antoine de Crémiers, responsable éditorial à la Nouvelle Revue Universelle, sur le danger transhumaniste.  •

     

     

    Antoine de Crémiers, est responsable éditorial à la Nouvelle Revue Universelle, mais aussi du Café Actualité d'Aix-en-Provence et conférencier. Il est également responsable de la formation d'Action Française Provence.

    Le transhumanisme qui arrive est-il le stade suprême du libéralisme ? Sommes nous devant cette France des robots que le grand écrivain catholique Georges Bernanos nous annonçait dès 1947 ? La nouvelle génération des jeunes catholiques contestataires de la passionnante revue LIMITE a-t-elle raison de nous alerter ? Que doit-on penser devant le danger transhumaniste ? Quel rapport avec l'encyclique Laudato Si ? C'est a ce véritable et nécessaire exercice de réflexion que l'animateur du Café Actualité d'Aix en Provence, Antoine de Crémiers, nous fait participer. 

  • Politique & Société • Sympa le weekend du G20 à Hamburg ! La ville en état de siège ...

     

    Nouveaux heurts en marge du G20 à Hambourg, 70 personnes interpellées. C'est le spectacle d'une ville en état de siège qui est ainsi donné aux chefs d'Etat participant au G20. Fragilité extrême de nos démocraties ...*

      

    BBDZk8y.jpgVoitures incendiées, volutes de fumées au-dessus de la ville, manifestations multiples et police omniprésente: le centre de Hambourg est en état de siège pour l'ouverture du G20, vendredi. Des milliers de manifestants sont à nouveau sortis dans la rue avec cette fois l'objectif de bloquer l'accès de l'enceinte de la réunion aux délégations officielles.

    De nombreux véhicules ont été incendiés, dont certaines de la police, et des volutes d'une fumée noire ont recouvert une partie du centre de Hambourg, et du quartier attenant d'Altona, en début de matinée.

    Dans le Schanzenviertel, quartier au coeur des manifestations contre la réunion des principaux pays industrialisés et émergents qui secouent depuis jeudi la ville, « plusieurs personnes masquées et armées de barres de fer » se sont par ailleurs rassemblées devant le Rote Flora, un ancien théâtre occupé par des squatters en 1989 au cours de batailles de rue et haut-lieu de la contestation anti-G20, raconte également la police de Hambourg sur Twitter.

    Canons à eau

    Devant le bâtiment, près duquel des centaines de policiers anti-émeutes se sont positionnés, des manifestants jetaient des pétards et des poubelles ont été incendiées, saturant l'air d'une odeur âcre, selon des journalistes de l'AFP sur place.

    Au moins cinq canons à eau ont été actionnés pour tenter de canaliser les manifestants, dont plusieurs Black Blocs vêtus de noir, certains lançant des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre, ont dit des journalistes.

    La police, à l'aide de mégaphones, intimait aux personnes présentes l'ordre de quitter le secteur.La police Hambourg a annoncé sur Twitter plusieurs interpellations à Schanzenviertel et Sankt Pauli.

    15 personnes placées en garde à vue

    Selon l'agence de presse allemande DPA, des confrontations entre forces de l'ordre et militants radicaux se sont aussi déroulées dans "plusieurs endroits" de ce quartier, l'un des bastions des radicaux d'extrême gauche où la police a là aussi engagé les canons à eau.

    196 policiers ont été blessés depuis jeudi et 70 personnes ont été interpellées pour l'instant, dont 15 placées en garde à vue, a fait savoir la police. 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Hambourg, apparences et réalités

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Gaston d’Orléans

      

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpg« Quel lien peut-il y avoir entre Blois et Chambord ?

    La ville de Blois, comme le château de Chambord, viennent de démarrer leur période estivale. J’étais présent à Chambord pour une « soirée américaine » donnée par l’Orchestre de la Garde républicaine et pour un spectacle médiéval. Quant à la ville de Blois, elle inaugure une exposition consacrée à Gaston d’Orléans. D’après Marc Gricourt, le maire de Blois, cette figure n’avait pas été mise à l’honneur dans sa ville depuis des lustres.

    Blois et Chambord faisaient partie de l’apanage de Gaston d’Orléans, il y a donc réalisé de nombreux aménagements. Comme Louis-Philippe à Versailles, Gaston a évité à Chambord une « mort certaine ».

    1.-LOrchestre-de-la-garde-républicaine-c-La-Nouvelle-République-1.jpgQue ne dit-on pas des Orléans ? Il semblerait que tous les malheurs du « Royaume » nous soient dus ! Heureusement nous avons la peau dure. En fait, nous sommes plutôt des hommes de paix, bons militaires, passionnés des arts, plutôt attachés à la religion, très jaloux de notre indépendance. C’est ce qui ressort de l’exposition qui est consacrée à Gaston d’Orléans, sous la direction d’Elisabeth Latrémolière, dans un effort bien documenté de réhabilitation, qui bénéficie aussi au travail de Jean-Marie Constant.

    1.1.-Spectacle-médiéval-à-Chambord-1-1024x682.jpgJe ne nierai pas néanmoins le côté rebelle des Orléans, que l’on ressent aussi dans cette exposition. Il est sans doute lié à l’origine de notre nom. Pour faire court : en pleine Guerre des Gaules (58-51), les Carnutes de Cenabum (Orléans) se révoltèrent contre Jules César qui, en représailles, brûla la ville… Mais il y a un autre aspect qui domine aujourd’hui notre génération et celle de nos enfants : l’esprit familial. »   

     

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal, le 4 juillet 2017

    [Photo à droite ci-dessus  : l'orchestre de la Garde républicaine] 

    2.1.-Lexposition-Gaston-dOrléans-1-756x1024 - Copie.jpg

    Le site du Prince Jean de France

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Dans la Famille de France l'avenir dure longtemps : Le prince Gaston à Blois pour l’inauguration d’une exposition sur Gaston d’Orléans

  • L’idéologie trans

     

    Par Mathieu Bock-Côté

    Cette analyse*, remarquable dans sa brièveté, ne néglige pas le cas particulier, la marge. Mais elle se porte immédiatement vers le général, le social, la norme. Et, comme nous-mêmes ici, Mathieu Bock-Côté ne renonce pas aux fondamentaux : la nature humaine, la nature politique et sociale, la nature tout court, vainement niées par l'idéologie moderne ou postmoderne.  LFAR     

     

    2760774407.2.jpgDepuis quelques années, la société occidentale s’est ouverte à la réalité des transsexuels.

    Elle cherche à comprendre ceux qui se sentent étrangers à leur corps et qui croient être d’une autre identité sexuelle que celle qu’on leur a reconnue à la naissance.

    Table rase 

    Mais de ce souci légitime et nécessaire pour les trans, nous sommes en train de basculer dans l’idéologie trans. C’est-à-dire qu’on entend appliquer la grille de lecture trans à l’ensemble de la société.

    Ce glissement est inquiétant.

    On l’a encore constaté ces derniers jours avec une histoire qui nous vient de Colombie-Britannique.

    D’abord les faits : Kori Doty refuse de se considérer comme homme ou femme. C’est une chose.

    Mais il est manifestement en croisade. Comme nous l’apprenait la CBC, il lutte pour que son enfant ne soit inscrit ni comme garçon ni comme fille, sur les documents officiels. Pour l’instant, il y est parvenu sur sa carte d’assurance-maladie.

    À terme, il aimerait donner ce droit à tous les parents.

    Son objectif avoué : élever son enfant dans l’indifférenciation sexuelle.

    Un jour, l’enfant décidera s’il est un garçon ou une fille. Mais pour l’instant, il préfère lui imposer une identité flottante, désincarnée.

    Précisons qu’à ce qu’on en sait, l’enfant ne semble témoigner d’aucun trouble de l’identité sexuelle. C’est le parent qui décide explicitement de lui imposer son idéologie et sa vision du monde en prétendant le libérer de la pression étouffante de la société.

    Et pourtant, des cas semblables risquent de se multiplier dans les années à venir. On y verra un symptôme de la diffusion de la théorie du genre, qui se prétend scientifique.

    Cette théorie repose sur l’idée suivante : le masculin et le féminin sont de pures constructions sociales artificielles. Entre le sexe biologique et l’identité sexuelle d’une personne, le lien serait ténu, pour ne pas dire inexistant.

    La théorie du genre ne se contente pas de dire que la définition du masculin et du féminin varie au fil des époques, ce qui va de soi : elle veut simplement abolir cette distinction.

    L’individu, quel qu’il soit, devrait pouvoir choisir son sexe. Ainsi, il pourrait décider intégralement de son identité, sans que la nature ou la culture s’en mêlent. Il se définira seulement par son désir et ses fantasmes.

    C’est le fantasme effrayant de la table rase.

    Nature

    Autrement dit, on prend désormais la marge pour la norme. Mais si c’est une chose de respecter les marges, c’en est une autre de les prendre pour modèles. Grâce à l’État, et peut-être demain, grâce à l’école, on veut imposer l’idéologie trans au commun des mortels.

    Mais on oublie que la nature humaine n’est pas qu’un amas de préjugés.

    À de très rares exceptions, souvent dramatiques et qui méritent évidemment notre sympathie et notre soutien, être homme ou femme va de soi, ce n’est pas un choix, c’est même un fait de nature aussi insurmontable qu’absolument évident.

    La nature humaine est sexuée et cela fait sa beauté. À vouloir arracher l’individu à la nature humaine, à terme, on le détruira. 

    * Journal de Montréal, 4.07

    Mathieu Bock-Côté

  • Humour & Société : Les sujets des épreuves du bac sous Emmanuel Macron

     

  • Hambourg, apparences et réalités

     

    Publié le 7.07.2017 - Réactualisé le 8.07.2017  

    En deux mots.jpgFaut-il accorder quelque importance au G20 qui s'ouvre aujourd'hui, pour deux jours, à Hambourg ?

    Sans-doute est-il pour les vingt chefs d'Etat qui s'y retrouvent, l'occasion d'échanger, de se jauger, et même de se toiser, de se mesurer. L'on servira aux peuples de moins en moins crédules, avec le concours des médias, la fable d'une sorte d'entente - ou même de gouvernance - mondiale, façon Attali. Gouvernance mondiale qui serait dans ces G20 en quelque sorte, préfigurée.  

    La réalité est tout autre. Elle est même l'inverse. 

    Comme les jeux olympiques restaurés à l'ère moderne devaient, suivant Pierre de Coubertin, signifier par le sport l'unité universelle et manifestèrent surtout la confrontation des nationalismes, le G20 en cours - et ceux à venir - consacrera en arrière fond, ce que l’on appelle le retour des nationalismes, en réalité leur permanence et de plus en plus ces temps-ci la montée de leurs affrontements. 

    La remise en cause du libre-échangisme par la première puissance économique du monde - via Donald Trump qui ne fait que l'officialiser avec éclat - est un fait majeur mais non pas nouveau. Leur retour au protectionnisme est désormais proclamé mais a toujours été pratiqué par les USA. Quant à la réaffirmation du dogme libre-échangiste par l'Allemagne et par la Chine, elle provient du simple fait que cette option idéologique constitue pour elles une aubaine considérablement lucrative. Le mondialisme de ces deux dragons est un nationalisme.  

    Economique, pour l'heure, mais pas seulement. 

    Le G20 sera aussi l'occasion pour les participants de mesurer l'intensité montante des affrontement géostratégiques. Ils se manifestent notamment en Europe de l'Est, où rien n'est réglé, au Proche-Orient, où règnent le chaos et la guerre, en Asie, où la compétition pour la puissance et l'hégémonie, prend de plus en plus la forme de la course aux armements. Les gesticulations de la Corée du Nord, indocile marionnette chinoise, les budgets militaires de Pékin, le réarmement du Japon avec la bénédiction de Washington, sont le signe de la dangerosité du monde actuel et du risque accru de conflagration de grande ampleur. 

    La littérature nous apprend - comme l’Histoire et parfois mieux -  que les dirigeants des puissances qui s’opposent aiment à se rencontrer avant que telle ou telle fatalité ou nécessité ne les conduisent à faire parler les armes. 

    Armes économiques, armes de guerre : le G20 de ce week-end, sera l'une de ces rencontres qui sous des dehors aimables et des protestations d'amitié, servent surtout à évaluer les rapports de force. 

  • Quand Boutang se fait entendre à Versailles, à la terrasse d'un café...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgL'après-midi durant laquelle le président de la République s'exprimait devant le Congrès, j'étais aussi à Versailles, « cerné » par les nombreux camions de forces de l'ordre qui surveillaient sans trop d'inquiétude le quartier. Les longues files de véhicules de gendarmerie semblaient former un paisible cordon de sécurité autour du parc royal, sans troubler le vol rapide des perruches et des martinets qui sillonnaient le ciel en le striant de leurs cris stridents. En somme, une belle journée de lundi, jour traditionnellement calme pour la cité des rois. 

    Le discours présidentiel était suivi d'un œil indifférent et d'une oreille distraite par quelques clients des cafés alentours, et la place du Marché parlait d'autre chose, des épreuves du baccalauréat aux préparatifs de vacances : la politique, fut-elle si proche sur le plan topographique, semblait s'être toute entière retranchée derrière les grilles du château. Et pourtant ! A la terrasse d'un estaminet réputé pour abriter quelques esprits non-conformistes, un écrivain fameux pour sa faconde et ses éclats de voix semblait incarner à lui seul la forte protestation de l'esprit français contre les facilités du moment. M'apercevant et me hélant joyeusement, il se saisit du livre que j'avais alors en main et se mit à en lire à haute voix la dernière page, suscitant la surprise des tables voisines, surprise qui n'excluait pas une part de curiosité, voire d'intérêt, tandis que ses interlocuteurs cherchaient à suivre le débit rapide et furieux du liseur improvisé. 

    maitre-philosophes-omer.jpg« L'âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n'est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche : même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien. » 

    Certains auront reconnu le style et les mots d'un grand royaliste, philosophe et militant, et qui a, en son temps, travaillé à enrichir la réflexion royaliste, en particulier sur la grande question de la légitimité politique, sans réussir, malheureusement, à se faire entendre au-delà d'un cénacle d'intellectuels et du cercle des fidèles de la Maison de France. Je me souviens ainsi d'une journée passée avec Pierre Boutang, entre l'amphithéâtre de la Sorbonne dans lequel il livrait sa lecture toute personnelle de Maurras et les jardins du Luxembourg où, avec l'ami Norbert Col, spécialiste d'Edmund Burke, et le professeur François Callais, meilleur connaisseur français de « La Jeunesse Royaliste » des années 1890, nous l'écoutions parler de la France et de ce qui lui semblait nécessaire pour qu'elle retrouve sa place éminente et historique, « grande », dans le concert des nations et face aux pressions d'une société de consommation qui prenait trop souvent les couleurs de bannières étoilées si peu françaises... 

    gar%20dites%20le%20fleurs.jpgDans cet extrait déclamé avec force par Sébastien Lapaque, il y a là les éléments forts d'un état d'esprit politique qui en appelle, non au conformisme ni à un vain légalisme, mais à une véritable refondation du pouvoir politique sur la notion de légitimité. La formule, rude, d'une société dont les banques seraient les cathédrales sonne juste, au moment même où l'argent étend son règne sur des espaces jadis gouvernés par l'entraide et la convivialité : la nouvelle initiative de La Poste consistant à discuter avec des personnes âgées à intervalles plus ou moins réguliers contre une sorte d'abonnement payant est, à cet égard, fort (et malheureusement) révélateur ! Je me souviens d'une époque (qui s'éloigne visiblement à grand pas) où, surtout au village, le facteur était, certains jours, accueilli avec une bonne tasse de café ou, en fin de tournée, par quelque liqueur sympathique, et où il était un personnage avec lequel on prenait toujours le temps d'échanger quelques mots ; son passage régulier rassurait les familles quand elles ne pouvaient, elles, se déplacer pour s'occuper des vieux parents. Tout comme les services payants de covoiturage sur la toile ont remplacé l’auto-stop traditionnel que j'ai jadis beaucoup pratiqué et qui me permettait de rallier Lille à partir de Lancieux, ou Paris à partir de Rennes, en quelques heures, et cela sans débourser le moindre sou vaillant si ce n'est celui d'un café ou d'une bière dans un bistrot routier... 

    Pierre Boutang a bien raison : à quoi bon être « conservateur » dans une société qui oublie, par ses pratiques, ses devoirs antiques et civiques, et « financiarise » tout, tout en laissant des pans entiers de notre patrimoine, autant foncier que civilisationnel, s'effacer, y compris par l'indifférence publique ? D'où cet appel, qui rejoint celui de Bernanos ou même « la révolution rédemptrice » évoquée par Maurras, à une « légitimité révolutionnaire », à ce « retournement » politique que peut incarner une nouvelle Monarchie et sa famille historique. Saint-Just qualifiait le roi de « rebelle » et le décrivait comme un danger pour la République : Boutang reprend habilement la formule, non pour seulement déconstruire la société politique du moment, mais pour fonder ce nouveau régime dont l'une des raisons d'être est de transmettre, au fil des siècles, ce qui constitue l'unité profonde de la France, dans tous ses aspects et toutes ses espérances. Une transmission qui n'exclue pas la défalcation du passif, et le renouvellement positif : ce que l'on peut nommer « la tradition critique », chère à l'exercice historique de la Monarchie en France... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Un monarchiste à la tête des eurodéputés

    Antonio Tajani.  

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Notre chroniqueur met en relief le profil d’un citoyen sans reproche de la République italienne, quoique de conviction royaliste, et qui, depuis cette année, préside le Parlement européen.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgTout le monde connaît le tonitruant et rugueux Martin Schulz, surnommé le « gaucho-brutal » par certains de ses collègues, le social-démocrate allemand qui présida jusqu’en janvier 2017 l’assemblée européenne siégeant tour à tour à Strasbourg et à Bruxelles. En revanche, rares sont les gens, en Europe et environs, qui sont à présent en mesure de citer le nom, pourtant facile à retenir, de ce Latin avenant, à l’abondante chevelure poivre et sel, Antonio Tajani, et qui, depuis le début de cette année, est à son tour le président des eurodéputés, et cela au moins jusqu’en 2019. 

    Cet homme politique italien, né à Rome en 1953 (et ayant l’accent de la campagne romaine), parfaitement intégré aux jeux politiciens compliqués de la démocratie italienne, a même été un temps porte-parole du pittoresque Silvio Berlusconi. Eurodéputé dès 1994, vice-président du Parlement continental, un temps même commissaire européen aux Transports, il mit en pratique sa conception des économies budgétaires en renonçant à son indemnité annuelle de 468.000 euros. Il n’a pourtant pas de fortune personnelle, et a toujours travaillé, étant tour à tour officier de l’armée de l’air, juriste puis journaliste radio avant son cursus politique. 

    Souverainiste affirmé et catholique assumé, ce qui est encore à la limite accepté, en France et ailleurs, par le « politiquement correct », Antonio Tajani a été perfidement qualifié d’« ancien monarchiste » par le quotidien parisien Libération. Or, le nouveau président du Parlement européen est toujours de conviction royaliste, pour son pays l’Italie en tous cas. Il ne peut évidemment plus militer au grand jour au sein du mouvement monarchiste de la Péninsule mais il est resté notoirement fidèle à la Maison de Savoie qui a réunifié l’Italie en 1860-1870 et a été renversée en 1946 par un référendum républicain notoirement « corrigé »… 

    Saluons en tout cas la tolérance des républicains italiens maintenant au pouvoir à Rome et qui n’ont pas essayé d’entraver  l’ascension du Signor Tajani vers le « perchoir » de Bruxelles et Strasbourg! Jamais en France cela n’aurait été possible, même si le futur président Macron a, il est vrai, regretté en 2015, quand il était ministre, la décapitation du roi Louis XVI et même s’il est allé sous les caméras, pendant la campagne présidentielle, rencontrer en Vendée le monarchiste Philippe de Villiers, ancien eurodéputé, promoteur de la fameuse Cinéscénie du Puy-du-Fou. 

    Antonio Tajani vient, en tout cas, de lancer un clin d’œil aux royalistes européens, qui sont nombreux au sein des démocraties couronnées du Vieux Continent, et même dans certaines républiques. Ce clignement oculaire, il a eu lieu au monastère franciscain de Gorizia, en Slovénie (anciennement en Autriche-Hongrie) où le président Tajani est allé faire, cette année, une « visite patrimoniale» à la crypte où reposent plusieurs princes de la branche aînée des Bourbons de France, à présent éteinte, dont le roi Charles X (1821-1830).  • 

    Peroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 30.09.2016

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    « Vous êtes ridicules » : Juncker face à un Parlement européen vide ...

  • Un cardinal ghanéen appelle à « fermer le robinet » de l’immigration africaine

     

    Par Charles Rouvier

    Nous sommes d'accord avec cette excellente tribune [Boulevard Voltaire, 6.07]. Simplement, nous croyons la France aujourd'hui trop affaiblie pour mettre en place une quelconque politique d'Etat d'aide à l'Afrique. Même à supposer son efficacité garantie. Nous ne pouvons pour l'instant que nous aider nous-mêmes à sortir de la crise où nous sommes plongés. Restent, en effet, les actions charitables dont l'Eglise a toujours montré la voie.   LFAR

     

    sans-titre rouvier.png« Fermer le robinet » de l’immigration. « Pas juste sécher mais fermer le robinet ». Ces mots auraient pu sortir de la bouche d’un député LR ou FN que certains médias se seraient empressés de classer consciencieusement au classeur F de « fasciste » dans le tiroir « xénophobe » de la rangée « nauséabonde ». Problème : ils ont été proférés par un Africain on ne peut plus noir : le cardinal ghanéen Peter Turkson.

    Cette déclaration est vraie dans son image : elle est parlante, simple, directe et surtout juste. L’immigration en Europe, depuis quarante ans, est effectivement un flot continu coulant de plus en plus fort d’un gros réservoir africain plein à craquer dans un lavabo européen fort joli, mais bien petit et surtout bouché. Et jusqu’ici, les pauvres politiques migratoires – minées, soit dit en passant, par les juridictions européennes et les menées d’ONG agissant au-dessus des lois – n’ont, de fait, été jusqu’à présent que du séchage avec une serviette éponge déjà imbibée.

    Elle est vraie, aussi, dans sa logique : le prélat sait que cette immigration de masse est l’arrêt de mort de l’Europe. Mais il sait aussi que cet arrêt de mort est recto-verso, qu’à son envers figure le nom de l’Afrique. Ces populations jeunes et dynamiques n’auront aucune motivation à faire fructifier la terre que Dieu leur a donnée tant que luiront à l’horizon les feux d’une Europe riche comme un puits, prospère, sûre, confortable… et dont il suffit littéralement de pousser la porte. Un puits qui risque fort de s’assécher à force d’être pompé par tous, laissant tout le monde dans la mouise. Ou dans la vase. 

    Elle est vraie, enfin, chrétiennement : c’est un cri de vérité, seule chose qui compte pour un chrétien, et d’autant plus pour un successeur des apôtres. Si domine malheureusement, en Occident – Rome comprise – un discours totalement irresponsable sur les questions migratoires, ici, chaque chose est remise à sa place : la charité commande d’aider les autres, mais aider les autres, ce n’est pas se suicider. Entre donner son sang et se tailler les veines, il y a une légère différence. Donner une moitié de son manteau de légionnaire, ce n’est pas se dessaisir entièrement de son armure, armes, casque et insignes d’un grade et d’un rang dont il ne vous appartient pas de disposer. 

    Le cardinal Turkson, après avoir dit ce que n’est pas la charité véritable, décrit concrètement à quoi elle ressemblerait : aider les Africains chez eux. La question n’est même pas celle d’une responsabilité des anciens pays colonisateurs (responsabilité n’étant pas culpabilité, rappelons-le) : il incombe simplement aux pays riches d’aider les populations moins bien loties. Et cela vaut quelles que soient les responsabilités respectives des Européens et des Africains dans le déséquilibre de leur condition. L’Église a montré la voie en érigeant partout en Afrique des écoles, universités, patronages, manufactures diverses là où les gouvernements laïcs ne se souciaient, en général (du moins dans un premier temps), que de mines, de bois et de chemins de fer.

    Seule cette forme de charité serait utile, c’est-à-dire propre à résorber les problèmes auquel fait face ce continent sinistré. Rien à voir avec le fait de se laisser tout bonnement envahir.

    Nous constatons, au fil du temps, à quel point éclot, en ces terres oubliées et blessées d’Afrique, une pensée mesurée, cohérente, solide et résistante à la décadence ; un contraste salutaire avec les ineffables « conférences des évêques » européennes, dont les silences coupables succèdent aux compromissions. Le cardinal Sarah en est le meilleur exemple ; ce n’est visiblement pas le seul. 

    Juriste