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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1230

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Livres • L'opinion de Péroncel-Hugoz sur l'ouvrage d'Annie Laurent, où se côtoient la grande histoire et notre actualité quotidienne

     

    Par Péroncel-Hugoz*

     

    2222227622.jpgAvec son récent opus sur les chrétiens orientaux, notre consoeur de la presse catholique, Annie Laurent, nous donne une clé à la fois historique et contemporaine pour embrasser l'ensemble de la question  de la Chrétienté orientale, à un moment où, sauf en Egypte, avec le bloc de 10 millions de Coptes, se pose tragiquement la question de l'avenir sur place, surtout en Syrie et en Irak.

    Déjà en Turquie, la Chrétienté, naguère diverse et consistante, ne comporte plus qu'une poignée de fidèles, après tueries, expulsions, prévarications et autres exactions. Au mépris de tous ses engagements, Ankara, à ce jour, interdit toujours la ré-ouverture du séminaire grec-orthodoxe de l'archipel stambouliote des Princes.

    COMPASSION SANS PASSION

    Forte de son expérience de terrain au Levant, auteur déjà de plusieurs ouvrages sur le lancinant face-à-face Islam/Occident, Annie Laurent nous conduit avec compassion mais sans passion à la découverte du drame politico-humain qui se joue à nos portes. Les Français férus d'Histoire constateront avec nostalgie que les promesses de protection délivrée au cours des siècles aux Catholiques d'Orient par Saint-Louis, Anne d'Autriche, Napoléon III et de Gaulle ne sont plus tenues, sauf au niveau « individuel » par des associations comme SOS Chrétiens d'Orient.

    Impossible, en refermant le fort volume d'Annie Laurent, de ne pas regretter que n'ait pas été appliqué le vieux projet français du XIXème siècle de transporter vers nous (à l'époque on pensait surtout à l'Algérie française) quelques millions de chrétiens orientaux, notamment des catholiques comme les Maronites du Liban. Au lieu de cet appel à nos co-religionnaires, nous avons préféré laisser entrer à tout-va, chez nous, des millions de musulmans, notamment des Algériens qui venaient de refuser de rester français...

    Il y a aujourd'hui dix ou douze millions de mahométans dans l'Hexagone, soit autant que de chrétiens, toutes variétés confondues, dans tout l'Orient arabe...  

    Annie Laurent, Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ? Une vocation pour toujours, Salvator, 2017, 22 €  

    * Péroncel-Hugoz est notamment l'auteur d'Une croix sur le Liban, 1984, Gallimard Folio-Actuel.

  • Société • Les prix 2017 de la Carpette anglaise ont été attribués ...

     

    Les distinctions attribuées le sont en termes brefs, ironiques et savoureux d'une redoutable efficacité. Les lecteurs de Lafautearousseau apprécieront les choix 2017.  LFAR

    Réuni chez Lipp, le 13 décembre 2017, sous la présidence avisée de Philippe de Saint Robert (écrivain, engagé dans la défense de la langue française), le jury composé de représentants du monde littéraire, politique [1] et associatif [2], a décerné le prix de la Carpette anglaise 2017 à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son entêtement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

    A été distinguée, au second tour de scrutin par huit voix contre une à l’association française de normalisation (AFNOR [3]) : Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris à destination des touristes et des étudiants étrangers, pour avoir fait projeter en février 2017 sur la tour Eiffel le slogan « Made for Sharing » de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.

    Le prix à titre étranger [4] a été attribué, au premier tour de scrutin, à M. Donald Tusk, président du Conseil européen, pour s’exprimer en priorité en anglais excluant notamment le français de sa communication.

    Que déshonneur leur soit rendu !

    L’Académie a décidé dans le souci d’équilibrer le prix de la « Carpette » par la création d’un prix annuel de glorification de personnalités ou institutions qui se seront illustrées dans la promotion de la langue française. Dans ce but, un prix « Tapis rouge » sera créé en 2018 et remis au printemps prochain.

    Le cas Macron

    Emmanuel Macron, page Facebook

    Emmanuel Macron, page Facebook

    Les débats du 13 décembre 2018 ont été plus animés qu’à l’ordinaire. En effet, la liste des lauréats à choisir comprenait le nom de M. Emmanuel Macron. Il s’était en effet distingué en 2017 par des actes : divers anglicismes publics, dont sa « Task force », surtout des allocutions en anglais, en janvier à l’université Humboldt de Berlin, cet été à la télévision pour reprocher – légitimement – à M. Donald Trump sa sortie de la Cop21, puis en décembre par l’affichage public « One planet Summit » lors de la conférence – bienvenue – qu’il a organisée à Paris.

    Mais il était aussi, dans la logique du « en même temps », proposé pour un prix à créer du « Tapis rouge » saluant dûment ses annonces enthousiasmantes : d’adoption le 3 mai de la charte de francophonie proposée par l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) ; d’une politique de relance du français et de la Francophonie (29 août à Paris, puis 9 novembre à Abou Dhabi), assortie d’un plan concret pour le début de 2018 ; et, le 16 septembre à Port-Marly : « Nous restaurerons Villers-Cotterêts et en ferons le château de la Francophonie », dont le projet bien connu de l’Élysée est porté depuis 2001 par ALF et d’autres associations.

    Mais, dans sa grande sagesse, l’Académie a décidé, à une large majorité, de ne pas mettre en cause le chef de l’État, ni dans un sens, ni dans l’autre.  

    (Albert Salon un diplomate français engagé dans la défense de la francophonie.)

    [1] Anne Cublier, Marie Treps, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.
    [2] Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
    [3] Des textes d’origine européenne jamais traduits en français pourront désormais figurer dans la collection des normes nationales. Ainsi un texte en anglais pourrait être mis à la disposition du public, en tant que norme nationale portant le sigle « NF ».
    [4] Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.
    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
    Courriel : parlerfranc@aol.com Académie de la Carpette anglaise, Le Droit de comprendre, 222 avenue de Versailles, 75016 Paris.

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Lectures • La piraterie dans l'âme, essai sur la démocratie

     

    Par Jean-Michel DUFOUR

     

    couvcurnier_piraterie-2.jpgPourquoi recommander la lecture d'un essai sur la démocratie : la piraterie dans l'âme de J.P/ Curnier (Edition Lignes, 2017) ?

    C'est pour procéder à un bel exercice d'hygiène mentale afin d'échapper au formatage officiel de la pensée.

    En effet  le chapitre d'ouverture qui s'intitule : « ce que nous appelons la démocratie » comporte d'emblée une succession de questions pertinentes générées par le malaise ressenti face à l'écart considérable entre l'idéal qui sous-tend le mot « démocratie » et les différentes formes de réalité politique :

    - A quoi attribuer l'inexistence d'interrogations sur la forme d'organisation que suppose la démocratie ?

    - A quoi sert  réellement la démocratie ? alors qu'elle ne s'est jamais présentée comme une réponse pratique aux problèmes qui se posent à l'humanité et que l'efficacité n'est pas ce qui la caractérise le plus.

    Un début de réponse apparait si l'on considère que la démocratisation correspond à un ensemble de concessions destinées au maintien d'un minimum de paix sociale afin de ne pas entraver l'entretien d'une domination de quelques-uns. L'accord semble unanime sur l'inspiration morale de la démocratie,et cependant rien n'empêche de vouloir l'imposer par les armes. Pour s'autoriser à parler de démocratie,il suffit de constater l'existence de 3 facteurs fondamentaux :

    - disposer de médias dits « libres » (la question de leurs propriétaires et de leurs intérêts propres est toujours soigneusement occultée),

    - entretenir une totale liberté de choix et de facilités financières pour permettre une consommation débridée  (les systèmes de crédit si préjudiciables à la pensée),

    - mettre en place des élections intronisant des"professionnels de l'administration d'un état inchangé des choses (miroir aux alouettes du suffrage universel).

    La cohésion sociale, autrement dit la réduction de la fracture sociale, tient à la nécessité de produire toujours plus de richesses pour asseoir l'illusion de liberté et d'égalité proclamées. 

    La pression économique habille la démocratie et l'obligation de croissance est son talon d'Achille.

    Une donnée importante est généralement passée sous silence : Il s'agit du profond hiatus entre la vie politique « démocratique » et les règles antidémocratiques de la vie au travail.

    Un chapitre est consacré à la démocratie athénienne pour  montrer qu'elle n'est qu'un mythe moderne En réalité  c'était une forme d'oligarchie composée d'élites dont le fonctionnement s'appuyait sur l'esclavage et la prédation.

    Alors pas de démocratie parfaite ?

    Si, la piraterie du XVIIe au XVIIIe. J.P. Curnier  établit, citations à l'appui, que les codes, les règles, le fonctionnement des compagnies de pirates en font une société légaliste et égalitaire,où la démocratie repose sur l'égalité dans le travail ainsi que sur « l'autorité de la compétence ».

    La démocratie aurait-elle la piraterie dans l'âme ? 

    Bonne lecture.  

  • Cinéma • Pour distinguer trois films parmi les cent-onze que j’ai vus en 2017 !

    Silence, de Martin Scorcèse

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Chers lecteurs, 

    Difficile de me livrer à cet exercice de distinguer trois films parmi les 111 que j’ai vus en 2017 !

    Tout choix est un renoncement, et les critères diffèrent qui font discriminer telle ou telle réalisation.

    La capacité de choisir le bien étant l’essence même de la liberté, mes Césars personnels iront aux suivants :

    1. Silence, de Martin Scorcèse, sur l’évangélisation du Japon au XVIIe siècle, qui pose précisément le problème de la liberté de celui que l’on torture par victimes interposées ;

    2. Le Procès du siècle, de Mick Jackson, sur le procès d’un révisionniste, qui après Katyn, brise le tabou des vérités imposées par le Procès de Nuremberg ;*

    3. La Passion Van Gogh, de  Dorota Kobiela et Hugh Welchman, pour l’originalité de l’animation qui met en scène les peintures de l’artiste. 

    Pour alimenter votre « best of », je vous communique aussi ci-dessous les choix de trois critiques de Perles de culture sur TV Liberté :

    En numéro 3 : Blade runner 2049 ou Get out (que je n’ai pas vus) et The Square

    En numéro 2 : La Promesse de l’aube, Dunkerque et L’École buissonnière

    En numéro 1 : unanimité sur Au revoir là-haut 

    Anne Brassié rappelle enfin les films à voir en famille, de production ou distribution SAJE :

    Little boy

    Dieu n’est pas mort

    Saint Ignace

    La Rébellion cachée (docu film de Daniel Rabourdin sur le « génocide vendéen »)

    Je n’ai vu aucun de ces quatre films, mais j’y ajoute L’Étoile de Noël 

    Je termine en indiquant que personnellement, je ne considère pas 2017 comme un mauvais millésime avec près d’1/3 des films dont j’ai pu dire qu’il aurait été « dommage de ne pas le voir », ou « une excellente soirée » ou un « très bon film ».

    Espérons qu’il en sera de même en 2018, qui commence déjà bien.

    En vous rappelant le blog Je ciné mate que je viens de créer, et en remerciant ceux qui m’envoient parfois des commentaires, que je lis toujours avec beaucoup d’intérêt, ou des recommandations de films à voir ou à éviter, je vous souhaite bien évidemment une bonne année cinématographique.  

  • Pas-de-Calais : Trois gardiens de prison agressés. Jusqu'à quand devrons-nous supporter cette engeance ?

    La prison de Vendin-Le-Vieil dans le Pas-de-Calais

     

    Trois surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, ont été violemment agressés ce jeudi par un détenu considéré comme le cerveau des attentats de Djerba en 2002.

    Le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi de l'enquête. Une enquête est ouverte. Après l'agression de trois gardiens de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi des faits et lance une enquête pour tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste. Les investigations ont été confiées à la DGSI et à la SDAT. 

    Ce jeudi après-midi, Christian Ganczarski, un détenu considéré comme le cerveau des attentats de Djerba en 2002 s'en est pris à plusieurs surveillants dans une prison du Pas-de-Calais sur les coups de 15h ou 15h30. 

    Il avait demandé à passer un coup de téléphone. Sa seconde requête en ce sens a été acceptée et au moment de sortir de sa cellule, il s'est jeté sur les trois surveillants pénitentiaires, à l'aide d'un couteau de cuisine. L'un des surveillants a été hospitalisé pour des points de suture à la tête. Un membre du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa a signalé que les deux autres blessés l'étaient pour l'un à la carotide, pour l'autre à la poitrine. 

    Aucun pronostic vital n'est engagé. Un quatrième surveillant, présent, lors de l'intervention, n'a pas été blessé mais a saigné du nez, selon une information de l'AFP. Il a le profil d'un prisonnier radicalisé, et a crié "allahou akbar" au moment de son attaque. 

    Les syndicats pénitentiaires appellent au débrayage 

    Christian Ganczarski, placé à l'isolement, faisait l’objet d’une procédure d’extradition vers les Etats-Unis. Libérable d'ici quelques semaines, après avoir été arrêté en 2003, il était question de l'extrader vers les Etats-Unis qui le réclament car il est soupçonné d'être impliqué ans la préparation des attentats du 11 septembre 2001. Or, cette sortie, selon des informations recueillies par BFMTV ce jeudi soir, avait été annoncée il y a quelques jours, ce qui nourrit la colère des surveillants pénitentiaires qui estiment que l'annonce a pu les mettre en danger. L'ensemble des syndicats concernés ont appelé à un débrayage dans les établissements pénitentiaires de France ce vendredi. Les personnels du centre de Vendin-le-Vieil appellent en tout cas à se réunir dans la matinée, à 6h30, devant la prison. 

    La prison de Vendin-le-Vieil doit accueillir Salah Abdeslam lorsqu'il comparaîtra lors du procès prévu à Bruxelles pour une fusillade survenue dans la capitale belge en mars 2016 pendant sa cavale. Le procès devait initialement se tenir en décembre dernier mais son ouverture a été reportée au 5 février prochain.     

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  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgFabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous prônez le retour à une vie simple, le goût du foyer et de la décroissance. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir retourner à la bougie ou de vivre comme un amish ?

    J'aime bien les amish, je l'avoue. J'ai la naïveté de penser que cultiver la terre, se déplacer à cheval et lire la Bible en famille est tout de même mieux que de faire du trading haute fréquence, prendre le RER et consommer du . Cependant, je ne prône aucun « retour ». Je ne veux pas déserter mon poste. Si la providence m'a fait naître à cette époque, c'est pour faire avec. Marx a très bien montré que les « robinsonnades » étaient complices de la logique capitaliste : on prétend retourner à la nature, refaire le monde avec quelques vieux outils sur une île déserte, mais par là on ignore que l'homme est par nature l'héritier d'une histoire, et l'on renforce le fantasme du self-made-man.

    Alors la vie simple, oui, bien sûr, qui ne voudrait d'une vie simple, au fond ? Mais on n'y arrive pas sans drame. Ni sans composition - sans modus vivendi. Mon ton est d'ailleurs moins prescriptif que descriptif. Je ne crie pas : « Vive la décroissance ! »

    J'observe seulement que la consommation des marchandises nous a fait perdre la pratique des choses. S'il fallait me rapprocher de certains courants politiques, j'évoquerais le mouvement Arts and Crafts de William Morris, et plus encore le distributisme de Chesterton (tous deux admirés par Houellebecq, du reste). À égale distance du socialisme et du capitalisme, et de leurs monopoles d'État ou de multinationale, ils préconisaient non pas une meilleure répartition des revenus (laquelle ne conteste pas la suprématie monétaire et marchande), mais une juste distribution des moyens de production, dans un éloge de la petite propriété familiale.

    À vrai dire, c'est une vieille histoire. Elle se trouve déjà dans la Genèse. Quand Laban propose à Jacob un meilleur salaire, celui-ci lui répond : « Et moi, maintenant, quand vais-je travailler pour ma maison ? » (Gn, XXX, 30). •  A suivre ...

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

  • Éric Zemmour : « La politique du droit d'asile est un grand théâtre »

    Le groupe de Visegrad auquel s'ajoutent la Pologne, l'Autriche et quelques autres pays ... 

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Le cap des 100.000 demandeurs d'asile a été franchi en 2017. Pourtant les associations d'aide aux demandeurs d'asile ont rompu les discussions avec un gouvernement qui, selon elles, n'a jamais été aussi répressif.  [RTL 9.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour démonte cette légende ou ce bobard. Ici, nous sommes de ceux qui pensent qu'il y a des moyens de contenir la vague migratoire hors de nos frontières. Les pays de Visegrad et quelques autres, avec des moyens bien inférieurs aux nôtres, en montrent l'exemple. Chez nous, malgré les paroles, la volonté n'y est pas. Voilà tout.   LFAR

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    C'est comme au théâtre. Des portes qui claquent, des bouderies, des éclats de voix, de grandes tirades, des cadavres dans le placard, des accords secrets. Des réconciliations au dernier acte. La politique de l'immigration, en général, et du droit d’asile, en particulier, est un grand théâtre où chacun joue son rôle.

    Les associations et les grandes consciences ont le beau rôle : celui du gentil, du généreux, de l'humaniste, des bras ouverts. D'autant plus ouverts que c'est l'État qui paye, subventionne et rémunère leurs services (...). L'État, c'est-à-dire vous et moi, c'est-à-dire nos impôts. Nous payons avec nos impôts pour accueillir des gens dont nous ne voulons pas. 

    Éric Zemmour

  • SNCF : notre ruineuse incapacité à investir

     

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    L'actualité a mis en lumière, ces jours-ci et en même temps, les difficultés de la SNCF et ses succès. 

    Ses succès sont « commerciaux ». C'est ainsi que l'on parle aujourd'hui et cela veut dire que son chiffre d'affaires a augmenté dans toutes ses composantes, le fret excepté, ce qui n'étonnera pas ceux qui ont pu avoir  recours à ce service SNCF inadapté et obsolescent et ont dû l'abandonner au plus vite.

    La progression du trafic TGV qui avait connu un certain tassement les années passées, a repris significativement. Cela non plus n'est pas surprenant si l'on considère le service d'excellence que rend ce train d'exception. Le fondement du succès dit commercial, c'est en réalité la performance technique. 

    Mais le trafic augmente aussi sur les autres lignes, nonobstant les cars Macron. A bien des égards, le réseau SNCF, c'est évidemment, c'est toujours, non seulement l'un des plus anciens - songeons que les premiers trains de passagers ont roulé en France sous le règne de Louis-Philippe (1837) et que ce roi y a voyagé en compagnie de la toute jeune reine Victoria ! - mais aussi l'un des meilleurs du monde.  Malgré leurs légitimes sujets de mécontentement, les usagers ne l'ignorent pas. 

    Que signifient alors les difficultés à répétition que la SNCF connaît par ailleurs et dont l'Etat lui fait publiquement grief ? Non sans un certain culot d'ailleurs car ledit État n'est pas étranger à une bonne part des difficultés de l'Entreprise. 

    Naturellement, ne sont pas à écarter les déficiences de gestion, les privilèges sans-doute excessifs dont jouissent nombre d'agents - et il y en a beaucoup - les pratiques dispendieuses, etc. Comme il peut y en avoir et comme il y en a toujours eu dans toute entreprise, a fortiori dans une entreprise de cette taille et relevant du secteur public. 

    L'essentiel de la question est probablement ailleurs, ne concerne pas seulement la France mais aussi nombre d'autres pays européens dont l'Italie et même l'opulente Allemagne, malgré le colossal bénéfice de son commerce extérieur et l'insolente santé de ses entreprises. Et cette cause, n'est autre que le vieillissement des infrastructures, autrement dit, l'insuffisance des budgets d'investissement réduits à la portion congrue, comme partout mangés par les dépenses de fonctionnement, que le niveau des charges, sociales et fiscales, en France plus qu'ailleurs, rend incapacitantes. 

    Ainsi, les équipements SNCF – sauf de brillantes exceptions - s'usent, se brisent, tombent en panne, buggent, etc. D'où les retards, les gigantesques encombrements de passagers, les gares à l'arrêt, qui ont fait l'actualité des dernières semaines. 

    En somme, le niveau de la dette (qu'on devrait d'ailleurs mettre au pluriel car il n'y a pas que celle de l'État), les coûts étatiques et territoriaux, les charges sociales et de santé, la charge du chômage, le déficit récurrent presque systémique de notre commerce extérieur, et, sans-doute aussi le coût considérable de l'immigration, finissent par bloquer notre capacité d'investissement, d'entretien et d'innovation, en tous secteurs mais, en l'occurrence, en matière d'infrastructures ferroviaires. Lorsque roula en France le premier train de passagers, en 1837, la ligne allait de Paris à Saint-Germain (19 km). A la fin du règne de Louis-Philippe, en 1848, la France avait déjà construit 2000 km de voies ferrées ...  

    Notre faible capacité à investir, on le sait bien, se définirait, en matière de santé humaine, comme une pathologie. Et nous ne sommes pas en route pour en résorber les causes.   

    Par-delà ces dernières, une question vient à l'esprit : où vont les centaines de milliards d'euros - et même milliers - créés et mis sur le marché par la BCE au titre du Quantitative Easing ? Vont-ils à l'investissement économique, aux entreprises, à l'industrie, au commerce, à l'agriculture, aux grands projets, aux infrastructures à maintenir ou à créer, ou vont-ils principalement grossir la bulle financière ? 

    La réponse est claire et force est d'en conclure que la financiarisation extrême de notre économie joue à plein pour l'affaiblissement de nos pays et de nos peuples, dans leurs équipements, leur richesses réelles, leur capacité à construire leur avenir. Le Pays Réel ne se nourrit pas de richesses virtuelles, de bulles en voie d’explosion. Et ces dernières n'ont d'autre effet que de le ruiner.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgFabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publierons ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

    XVM549d0af0-e666-11e7-b1b5-c67a4b247897.jpgDans votre livre, Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi), vous chroniquez le devenir de notre humanité, menacée par l'emprise grandissante de la technique. Seriez-vous technophobe, ou pire « décliniste » ?

    En vérité, je suis absolument technophile. L'enjeu, à mes yeux, est même de sauver la technique. Car la technique n'a jamais été autant en recul qu'aujourd'hui.

    Un personnage de Houellebecq dans Les Particules élémentaires en fait l'aveu : « Mes compétences techniques sont largement inférieures à celle d'un homme de Neandertal.» Jusqu'à une époque récente, l'homme a eu des mains, organes très spirituels, de réceptivité plus que de préhension, sortes de fleurs animées capables de faire fleurir le monde, d'étoiles de chair pouvant saluer, bâtir, offrir, rayonner sur les choses. Mais l'organisation technologico-marchande a fait de nous des manchots. Le progrès technologique est le plus souvent une régression technique.

    Au lieu de jouer d'un instrument de musique, on clique sur une playlist. Au lieu de faire des choses, on les achète, grâce au salaire gagné à gérer des tableaux Excel et des présentations PowerPoint. L'innovation n'a pas besoin de moi pour être critiquée : elle suppose l'obsolescence de ses merveilles ; pour mieux nous tenir en haleine dans l'oubli de nos mains, elle ne cesse de se détruire d'elle-même.

    Supposez que j'adhère pleinement à l'idée que l'iPhone X est vraiment le gadget ultime, avec son application Face ID, qui permet de convertir votre visage en moyen de paiement: Apple m'interdira de le faire, parce qu'il y aura l'iPhone XI puis le XII, et que je dois mettre une croix sur le X. Bref, un marteau a plus d'avenir que n'importe quel smartphone. J'ai d'ailleurs un marteau et une guitare qui appartenaient à mon père (il ne m'a pas légué son Blackberry 5790). C'est donc l'hégémonie technologique qui tend à favoriser le déclin de l'humain.

    Rien n'est plus décliniste même que les espoirs du transhumanisme : son projet n'est-il pas de nous désincarner, de remplacer le logos par le logiciel, et les savoir-faire par l'imprimante 3D ? Il s'agit donc moins de tracer une limite entre bonne et mauvaise technologie que de comprendre que la technologie n'est bonne que si elle se met au service de la technique. Il est bon, par exemple, de regarder une vidéo YouTube pour redécouvrir la cuisine de grand-mère, faire un potager, coudre un vêtement ou menuiser un meuble…  •  A suivre ...

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

  • Tandis que Gérard Collomb va présenter sa loi immigration ...

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Tandis que Gérard Collomb, en ce début année, va présenter son projet de loi Immigration – qui ne sera peut-être encore que de la poudre de perlimpinpin, pour reprendre l’expression du Président – et qu’il nous ressort la vieille rengaine usée de la politique de la ville, coûteuse, ruineuse, inefficace et complètement à côté de la plaque, Trump et Poutine, à la tête de deux hyperpuissances, agissent concrètement et nous montrent l’exemple.

    Aux États-Unis, la chute d’admission des réfugiés au quatrième trimestre 2017 a été de 79 % : 5.323 au lieu de 25.671 réfugiés au quatrième trimestre 2016 (dont 13 % seulement de musulmans et 60 % de chrétiens). Les États-Unis, mais aussi Israël, la Hongrie, les pays de l’Europe de l’Est et l’Australie nous montrent donc l’exemple.

    Poutine, lui, en ce début d’année 2018, a décidé de faire un cadeau aux jeunes parents russes. Une allocation supplémentaire de 3.700 euros sera accordée dès le premier enfant sur une période de dix-huit mois. La Russie est donc à l’antipode de la politique du socialiste Hollande et du grand-père par alliance sans enfants Macron qui s’attaque au principe de l’universalité des allocations familiales, sachant très bien qu’en faisant cela, c’est à la classe moyenne française qu’il s’attaque.

    Les 220.000 avortements en France favorisés par une folle politique libertaire et laxiste et payés par nos impôts correspondent à l’immigration légale de 200.000 extra-Européens et celle de 20.000 clandestins par an. Ils devraient être limités et combattus par une loi nouvelle revue et corrigée beaucoup plus stricte qui reviendrait à l’esprit de la loi Veil. De Gaulle, devant l’Assemblée constituante en 1945, n’avait-il pas déclaré que « si le peuple français ne se multiplie plus, alors la France ne pourrait plus rien être qu’une grande lumière qui s’éteint ».

    La France et l’Europe doivent donc à la fois arrêter l’immigration et favoriser la natalité, afin de survivre et de garder leur identité. L’Europe, avec son taux de fécondité de 1,6 enfant par femme, ne fait plus d’enfants et devient le seul endroit au monde qui appartient à tous les immigrés de la terre. Comme a pu le dire Frauke Petry, ancienne responsable de l’AfD en Allemagne : « L’Union européenne ne veut plus des peuples, mais des populations. » 

    Le nombre de naissances en France métropolitaine a baissé pour la sixième année consécutive, soit 747.000 naissances seulement en 2016. L’indice de fécondité est passé à 1,89 : en dessous du taux de reproduction minimum des populations à l’identique, qui est de 2,1 enfants par femme et ce, malgré l’apport significatif d’une population immigrée extra-européenne avec un taux de fécondité de 2,6 par femme (selon un ouvrage de l’INSEE publié en 2012) .

    Il faut savoir que, même avec une immigration zéro, la population d’origine immigrée continuerait d’augmenter en France. La France, selon ses prévisions actuelles, devrait compter 74 millions d’habitants en 2050, dont 30 % de population d’origine immigrée. On n’intègre plus, on assimile encore moins, aujourd’hui dans notre pays. Alors, avec de telles perspectives statistiques, comment ne pas imaginer qu’on pourrait aller droit vers une guerre civile ? 2050, c’est dans 32 ans seulement, soit le temps pour un enfant de devenir un homme !

    L’Allemagne, avec un taux de fécondité toutes origines par femme de 1,39, tout comme l’Italie, perdent 150.000 autochtones par an. L’Allemagne est morte et commence tout juste à le savoir sans avoir encore réagi. Selon Thilo Sarrazin, dans son ouvrage best-seller Deutschland schafft sich ab, si l’Allemagne du 8 mai 1945 avait connu le même taux de natalité que les Palestiniens, il y aurait aujourd’hui 600 millions d’Allemands…  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Emmanuel Macron, l’équilibriste

     

    Par François Marcilhac

     

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    Le président de la République a donc fini par adresser ses vœux aux Français le soir du 31 décembre. Il avait laissé planer le doute sur ses intentions, mais il s’est tout de même plié à cette tradition républicaine, de son bureau de l’Élysée. Des vœux, toutefois, dont la longueur inhabituelle a pu indisposer les Français, qui, s’interrompant dans les derniers préparatifs du réveillon pour l’écouter, ont pu ressentir comme une impolitesse cette volonté indiscrète de s’imposer. Une innovation, tout de même – il en fallait bien une  : des vœux de deux minutes adressés aux jeunes sur les réseaux sociaux – Macron les pense-t-il incapables de suivre ses verbeux développements  ? Des premiers vœux en tout cas moins suivis que ceux de Sarkozy en 2007 ou de Hollande en 2012  : signe que sa récente embellie sondagière ne traduit aucune attente réelle, seulement un attentisme, devant l’effet des projets dont les Français n’ont pas encore pu mesurer l’impact sur leur pouvoir d’achat. Le Conseil constitutionnel a ainsi validé la baisse progressive de la taxe d’habitation pour 80  % d’entre eux, dans l’attente de sa disparition – pour tous  ? –, bien que cette mesure, qui va à l’encontre du principe constitutionnel de l’égalité desFrançais devant l’impôt, soit un piège pour les communes… Mais manifestement les “sages” de la rue de Montpensier continuent de voter Macron en favorisant ses entreprises.

    Tel Protée dans la mythologie

    Mais, à travers ces vœux dépourvus de toute annonce, il a surtout cherché à modifier son image de président arrogant, déconnecté des Français. Aussi ne pouvions-nous nous empêcher de songer à ce que Pierre-André Taguieff disait de lui dans un entretien au Figaro le 17 septembre dernier  : «  Macron s’adapte à chaque public en lui offrant ce qu’il attend, dans un contexte donné. C’est pourquoi il enfonce si souvent des portes ouvertes, et donne, “sans rien céder” (l’une de ses formules figées), dans les clichés ou les lieux communs.  » Le public, ce soir-là, c’était «  celles et ceux  » qui le regardaient, appartenant, «  chacune et chacun  », à toutes les couches de la société française  : tel Protée qui, dans la mythologie grecque, avait le don de se métamorphoser sur l’instant, ou, comme le soulignait encore Taguieff de manière moins poétique, tel un caméléon, épousant «  les valeurs de ses interlocuteurs  », il est apparu, exercice oblige, en même temps comme un superpatriote, croyant de manière presque hystérique dans le destin de la «  nation française  », dont il nous a resservi l’ «  esprit de conquête  », comme à Versailles en juillet dernier, un président à la fibre sociale particulièrement développée et un humaniste, pour lequel il n’y avait plus ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, mais qui, subitement, se pose la question du sens même de la réussite. Le tout pour introduire des banalités sur la valeur-travail, la formation-tout-au-long-de-la-vie, la cohésion de la nation et l’école, qui doit en être le «  creuset  » – mot ordinairement employé en français pour traduire l’américain melting-pot –, et, bien sûr, les sans-abris – quel président de la République ne pense pas à eux un 31 décembre au soir depuis plus de vingt ans  ? Sans oublier «  la fraternité  », sur laquelle il veut «  miser  » – comme au casino  ? –, puisque, réécrivant l’histoire – son élection n’a correspondu à aucun enthousiasme populaire –, il continuera de «  faire ce pour quoi vous m’avez élu  », le tout, évidemment… «  sans rien céder  », «  malgré les voix discordantes  ». Et de conclure, comme le jeune président Kennedy l’avait fait lors de son discours d’investiture  : «  demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour votre pays  »… On est tenté de lui retourner la question…

    Mais, derrière cette entreprise de communication, il y a surtout le fond d’un discours qui ne fait que reprendre les thèmes habituels. Et le premier d’entre eux  : l’Europe. Macron est allé jusqu’à s’adresser, par-delà les Français, à ses «  chers concitoyens européens  » (sic)  : «  2018 est une année toute particulière et j’aurai besoin cette année de vous  », a-t-il déclaré, avant d’expliquer que des «  consultations citoyennes  » (resic) seraient organisées en Europe «  pour que les projets politiques s’adaptent aux aspirations des citoyens  » et, surtout, d’insister d’une manière particulièrement pesante, au risque de froisser les autres États membres de l’Union européenne, sur un couple franco-allemand auquel il semble réduire la dynamique européenne, si tant est qu’une telle dynamique existe encore… On comprend pourquoi, le président voulant retrouver «  l’ambition européenne  » et «  dessiner un grand projet  » pour l’Europe, il désigne de nouveau, comme chaque fois qu’il prend la parole, ceux à qui il ne veut «  rien céder  »  : «  J’ai besoin qu’ensemble, nous ne cédions rien, ni aux nationalistes, ni aux sceptiques.  » Ce qui relativise le ton outrancièrement patriotique de son propos général, et correspond mieux à la nouvelle charte de la République en Marche adoptée à l’automne, où les mots «  nation  » et «  France  » ne figurent pas, au bénéfice d’une «  Europe  » à laquelle se réduit le projet de nos marcheurs…

    Les mots ont-il encore un sens  ?

    De même, reprenant le mot d’un autre mort – Rocard –, s’il prévient que «  nous ne pouvons pas accueillir tout le monde  », c’est pour, en même temps, donner une étrange définition du droit d’asile  : la France serait la «  patrie  » des réfugiés, alors qu’elle ne devrait être que leur… refuge, par définition temporaire, si les mots ont encore un sens, d’autant qu’il veut promouvoir une «  grammaire de la paix  ». «  C’est un devoir moral, politique  » et, bien sûr… «  je ne céderai rien  ». On sait que Collomb, le ministre de l’Intérieur, a, lui, commencé de céder devant les exigences des associations immigrationnistes en matière de contrôle des clandestins…

    Ces vœux ont été une illustration particulièrement frappante du «  en même temps  » macronien, lequel ressemble de plus en plus à un numéro d’équilibriste. Car Macron est en même temps patriote et européiste, en même temps immigrationniste et favorable à une politique d’asile apparemment restrictive, en même temps adepte d’un discours social et, dans les faits, défavorable aux classes populaires et aux classes moyennes, qui s’en apercevront dès l’année prochaine, en même temps désireux de libérer les énergies et inventeur d’un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu qui, à la fois, sera une usine à gaz pour les TPE et PME et attentera à la vie privée des salariés – ce qui ne sera pas sans peser sur les relations à l’intérieur des entreprises, sans que les patrons, qui ne veulent pas de cette réforme, y soient pour quelque chose…

    Une société douce et honnête

    Les Français seront, n’en doutons pas, moins nombreux d’ici quelques mois, voire quelques semaines, à accorder leur soutien à l’exécutif et à la majorité. Que de temps perdu, d’occasions manquées et de reculs mettant à mal notre place dans le monde  ! C’est pourquoi, à l’aube d’une nouvelle année qui sera riche, n’en doutons pas, en déceptions pour ceux de nos compatriotes qui croient encore dans la capacité du régime à préserver l’essentiel et à se réformer, il nous faut redoubler d’énergie. Nous la trouvons dans la présence même de la famille de France, toujours fidèle à elle-même, au long de cette histoire qui la lie indéfectiblement aux Français dans ce que Louis XIV appelait une «  société douce et honnête  ». Alors que la famille de France, qui incarne notre espérance, traverse un deuil cruel avec le décès du prince François, l’Action française adresse à Mgr le comte de Paris, duc de France, et au dauphin Jean, ses vœux les plus sincères, qui se confondent avec ceux qu’elle forme pour la France.