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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1229

  • Exposition • « América ! La maison d’Orléans et les États-Unis » au château de Chantilly

     

    Du 15 mars au 30 juin 2018, le cabinet des Livres du château de Chantilly accueillera l’exposition « America ! La Maison d’Orléans et les États-Unis (1778-1895) ».

    Cette exposition documentera  les liens très forts qui ont existé, sur quatre générations, entre l’une des principales dynasties européennes et la patrie de Washington depuis la guerre d’indépendance jusqu’aux lendemains de la guerre de Sécession. 

    Parmi les documents exposés, en provenance de Chantilly, de Cornell University, du musée de Blérancourt, de la Fondation de Chambrun/La Fayette (La Grange), et de la Fondation Saint Louis/Archives nationales, on trouvera notamment : deux pamphlets contre le duc de Chartres minimisant et ridiculisant son rôle dans le combat d’Ouessant (1778), les carnets de voyage aux États-Unis du jeune Louis-Philippe, ainsi que son portrait par un de ses frères, réalisé à Philadelphie en 1797, une carte des États-Unis offerte en 1807 par Louis-Philippe, duc d’Orléans, à son futur aide-de-camp Rohan-Chabot, qui l’annota lors de son séjour dans la région de Grands lacs, une lettre du duc d’Aumale (mars 1848) dans laquelle il déclare « Je serai probablement citoyen américain… je défricherai et vivrai de mon travail », son exemplaire de « La Case de l’oncle Tom » (by the little woman who started the great war, selon la phrase de Lincoln), les aquarelles du prince de Joinville et les photographies du comte de Paris relatives à la guerre civile américaine (1861-1865), divers documents relatifs à l’édition américaine de l’ouvrage du comte de Paris « The History of the Civil War in America » et une photographie du comte de Paris à Gettysburg, prise en 1890 et illustrant l’avènement du « tourisme de champ de bataille ».    (Source : Domaine de Chantilly)

  • Marseille : Un 21 janvier avec Louis XVI et notre engagement pour la France d'aujourd'hui

     

    Entrée, apéro, vin chaud et buffet-dînatoire 

    Anciens 12 € - Jeunes 8 €

    Inscriptions et renseignements par courriel ou par téléphone 

    Courriel : lafautearousseau@outlook.fr 

    Téléphone : 06 08 31 54 97

    Règlements de préférence par PayPal (Noter : « Louis XVI »)

     
    ou règlement sur place.
     
    Le nombre de places étant limité, il est conseillé de s'inscrire au plus tôt.
    A noter qu'il ne sera pas envoyé d'invitations par poste. Pour s'inscrire ou se renseigner, prière d'utiliser téléphone ou courriel.
    A faire suivre, diffuser, transmettre ... Merci.
     
  • Recompositions

     

    Par François Marcilhac

     

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    La recomposition de la classe politique ne fait que commencer, en ce début d’année 2018. À gauche, le Parti socialiste voit chaque jour un nouveau candidat se déclarer pour le prochain congrès qui devrait désigner, en avril, à Aubervilliers, le nouveau Premier secrétaire. Najat Vallaud-Belkacem ayant renoncé à se présenter et s’étant, comme son clone du centre-droit, Nathalie Kosciusko-Morizet, retirée provisoirement de la vie politique, la députée Delphine Batho est pour l’heure la seule femme, aux côtés des députés Olivier Faure et Luc Carvounas, de Stéphane Le Foll, député et ancien ministre, et d’Emmanuel Maurel, député européen, avant que Julien Dray, dinosaure mitterrandien, ne franchisse bientôt lui aussi le pas, à prétendre à la direction d’une organisation qu’il serait prématuré de déclarer moribonde. Si le PS est dans cet état, c’est non pas parce que la tradition sociale, laïque et républicaine de gauche, qu’il était censé incarner, est morte, mais bien parce qu’il n’a plus su la représenter, s’étant contenté, de 2012 à 2017, de gérer les affaires courantes pour Bruxelles et Mme Merkel. Le mariage pour tous, c’est bien maigre comme bilan, quand l’industrialisation du pays continue de s’effondrer, le chômage d’augmenter, la pauvreté de s’aggraver, l’immigration et l’insécurité de peser toujours davantage sur le pays réel.

    La vocation de l’Action française

    Il est vrai que le Parti socialiste a connu d’autres creux dans son histoire  : Gaston Defferre fait 5  % – moins qu’Hamon en 2017 – à la présidentielle de 1969, ce qui n’empêche pas, douze ans plus tard, Mitterrand de succéder au centriste Giscard. Or douze ans, à l’échelle de l’histoire d’un pays, ce n’est rien, ou presque. Du moins lorsque la nation n’est pas menacée d’une disparition programmée. Ou qu’elle n’a pas à affronter un tragédie nationale. Dans le cas contraire, c’est beaucoup. Beaucoup trop  ! En disant cela, nous ne pensons évidemment pas au temps nécessaire au PS pour se refaire, puisque les patriotes que nous sommes n’attendent rien de lui  : internationaliste, européiste, immigrationniste, sociétaliste, communautariste, écologiste au sens le plus démagogique du terme, dépourvu de tout projet industriel pour la nation, le PS n’a, d’une certaine façon, pas besoin de se refaire puisque son programme est appliqué à la tête de l’État. Et que sa tendance libérale-libertaire, devenue majoritaire en son sein depuis 2005 – le débat sur le traité constitutionnel européen fut décisif en la matière – a fait sa mue dans cette République en marche qui a réussi à concilier son projet avec celui d’un centre qui lui a toujours fait les yeux doux. Macron a réussi ce que Valls a lamentablement échoué à réaliser  : la création d’une force centripète neutralisant une gauche et une droite de conviction. Tel avait été le projet de Giscard en 1974, mais celui-ci dépendait encore trop de l’électorat gaulliste pour pouvoir voler de ses propres ailes, ce que Chirac lui a rappelé tout d’abord en démissionnant en 1976 puis en le faisant battre en 1981. Las pour la droite  ! C’est Chirac qui, ensuite, faisant une politique de centre après avoir succédé à Mitterrand, en trahissant – une vocation chez lui – les espoirs que la campagne menée sur le thème de la fracture sociale avait suscités, a lui-même scié la branche sur laquelle il était assis en se coupant de son électorat populaire de droite et en offrant au centre l’hégémonie. En quelque sorte, c’est Chirac qui a réalisé le plan de Giscard, l’imposture sarkozyste n’ayant réussi que provisoirement à freiner la progression d’un FN qui recueillait les déçus de la droite parlementaire tout autant que ceux de la gauche.

    Telle est la situation dont Wauquiez hérite, au lendemain d’une élection tout à fait honorable à la tête des Républicains  : la recomposition annoncée du mouvement à droite voit les barons du centrisme partir ou se mettre en congé les uns après les autres. Le dernier en date  : le Macron-compatible Juppé qui vient d’annoncer qu’il ne paiera pas sa cotisation l’année prochaine. Nous nous demandions dans un précédent éditorial si le costume ne serait pas trop grand pour Wauquiez  : à savoir s’il comprendrait que ces départs sont, pour lui, la chance historique de rompre définitivement avec le chiraquisme, dont l’impasse politique a fini d’écarter la droite parlementaire du retour aux affaires. Il est évidemment encore trop tôt pour le dire, et une nomination maladroite ici ou là (notamment celle du centriste et déplorable Leonetti à la tête du Conseil national du mouvement, lequel détermine, dans l’intervalle des sessions du Congrès, les orientations politiques) n’augure rien de bon sans toutefois hypothéquer l’avenir.

    Un boulevard devant Wauquiez

    C’est que Wauquiez, entre un PS inaudible au moins jusqu’en mai prochain, une France insoumise qui se discrédite devant les Français en devenant le canal politique, au Parlement, de l’islamo-gauchisme et un Front national qui s’abîme dans des considérations nombrilistes plutôt que de porter la voix du pays réel – seule Emmanuelle Ménard, qui n’a du reste pas sa carte au FN, est activement présente à l’Assemblée –, oui, Wauquiez a devant lui un boulevard, s’il le veut, pour recréer un grand mouvement de droite populaire. Car la question n’est pas déjà, ni peut-être du tout, de savoir si, à terme, il convient de parier pour une alliance, au moins électorale, entre la droite parlementaire et un FN rénové. La question est de savoir si Wauquiez saura prendre sa part de l’essentiel, à savoir dans la renaissance d’une droite de conviction, c’est-à-dire qui n’ait plus honte d’elle-même, et d’achever ainsi le cycle né, il y a cinquante ans, avec 1968. Il a toujours existé, à droite, et c’est heureux, différentes sensibilités – plus ou moins sociales, étatistes, conservatrices –, mais toutes doivent s’appuyer sur un même socle  : indépendance de la nation, respect de la loi naturelle, s’agissant notamment de la famille, partage d’une même culture fondée sur plus de quinze siècles de christianisme. Face à la politique mortifère de Macron, dont l’embellie dans les sondages ne fait que traduire le vide actuel de la vie politique française, il est nécessaire de créer une dynamique patriotique forte  : les préoccupations politiciennes viendront prendre leur part du phénomène – et le dénaturer – bien assez tôt. L’essentiel est de créer cette dynamique, pour changer la donne politique, condition du renouveau. Savoir se hisser au niveau des intérêts vitaux de la nation est la marque des hommes d’État. Malheureusement, il n’est pas certain que la République, qui en a évidemment déjà fourni dans son histoire, soit encore capable de le faire.

    Nos princes toujours parmi nous

    Nous disions plus haut qu’il avait fallu douze ans au Parti socialiste pour renaître au siècle dernier. Nous ne sommes pas certain que les patriotes aient encore douze ans devant eux pour agir  : que sera la France en 2030  ? Quel visage lui auront donné l’Europe, l’immigration, le communautarisme, le reniement de sa culture, les réformes sociétales, son déclin industriel et agricole  ? Les royalistes ne sont pas de meilleurs patriotes que les républicains  ; ils sont des patriotes plus conséquents. Définissant la monarchie comme le nationalisme intégral, ils ont compris que c’est en écartant le pouvoir suprême de la compétition qu’on assure au pays les conditions de l’indépendance et de la prospérité – la seconde n’allant pas sans la première. Or nos princes, descendants des quarante rois qui en mille ans ont fait la France, sont toujours parmi nous. Ils ne demandent qu’à servir, puisque c’est leur raison d’être. Ce serait folie que de ne pas faire appel à eux. L’Action française en tout cas n’a pas d’autre vocation que d’en convaincre les Français.    

  • Vitesse limitée, « fake news » et hausse des prix: bienvenue dans la France de Macron

    Emmanuel Macron à Calais, janvier 2018. SIPA

     

    Par Roland Hureaux

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgC'est, selon son habitude, à une fine analyse que Roland Hureaux se livre ici [Causeur - 18.01]Une fine et exacte analyse de la politique réelle d'Emmanuel Macron, intérieure et européenne. Faut-il cacher que nous nous sentons ici fort peu libéraux ? Encore faudrait-il s'entendre sur un sens précis à donner à ce mot-valise qui peut tout signifier. Ainsi, nous accepterions assez volontiers les notions par lesquelles ces excellentes analyses le définissent. Rappelons que Roland Hureaux fut l'un des participants au colloque d'Action française du 7 mai 2016, à Paris, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »    LFAR

     

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    Après un discours de vœux présidentiel assez plat, la rentrée a été inaugurée par trois coups de massue qui laissent pressentir ce qu’est la véritable nature du macronisme.

    Classes moyennes étouffées

    D’abord une hausse mirobolante des tarifs publics : fioul domestique, forfait hospitalier, cartes grises, paquet de cigarettes, timbres, etc. Toutes ces augmentations vont frapper les classes populaires, d’autant qu’elles s’accompagnent d’une hausse de la CSG ciblée sur les personnes âgées. Or, les revenus, salaires et retraites stagnent, on le sait, depuis des années.

    Peut-être certaines de ces hausses étaient-elles nécessaires, mais comment justifier celle des frais bancaires qui va peser principalement sur ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Il est clair que les banques qui comptent sur ces frais pour rattraper certaines folies spéculatives ont été mieux entendues par l’ancien ministre de l’Economie qui trône à l’Elysée que ce que Christophe Guilluy appelle la « France périphérique ».

    Il est probable qu’avec ces coups de matraque, la suppression promise de la taxe d’habitation, sera vite absorbée et au-delà.

    Vivre à 80 à l’heure

    Va dans le même sens, la décision d’abaisser la vitesse limite sur route à 80 km/h et de renforcer toute une série de sanctions, comme celles qui frappent l’usage du portable en voiture. Les amendes de stationnement seront parfois doublées. Ces mesures sont d’une utilité douteuse : elles vont sauver des vies, dit-on. Peut-être, mais pourquoi ne pas instaurer la vitesse-limite à 0 km/h pour avoir 0 accident ? Le nombre d’accidents mortels a considérablement baissé depuis plusieurs années. En tous domaines, la sécurité absolue, c’est la fin des libertés. Elle n’existe que dans les cimetières.

    Mais est-ce vraiment pour améliorer la sécurité routière que ces mesures ont été prises ? N’y a-t-il pas là aussi la volonté de cogner, dans un domaine où la légitimité de règles de plus en plus sévères et de sanctions de plus en plus lourdes est difficile à contester. La sécurité routière est plus facile à assurer que la sécurité tout court pour laquelle le gouvernement n’a aucun plan. Il est plus facile de transformer en coupable un honnête homme qui roule à 85 km/h sur une route départementale que d’attraper de vrais délinquants. Sarkozy en début de  mandat avait déjà usé de cette ficelle en frappant fort sur… les prostitué(e)s du Bois de Boulogne. La discipline routière est une bonne école pour la discipline tout court : elle habitue le public à obéir à la manière forte. Elle est comme la marche au pas dans la caserne : exercice apparemment sans conséquence mais qui  donne aux conscrits le pli d’obéir sans murmurer.

    Les « fake news », un complot ?

    La troisième mesure n’est qu’annoncée mais elle est encore plus inquiétante : la volonté de contrôler les fausses nouvelles, dites « fake news », circulant sur internet, particulièrement sur les réseaux sociaux. Ce projet ne concerne pas que les périodes électorales : les pouvoirs du CSA d’interdire l’octroi d’un canal  numérique à certains seraient accrus. Mais en période électorale, la porte serait grande ouverte pour demander au juge de dire le vrai et le faux. L’immixtion de l’autorité judiciaire dans le processus électoral est contraire à  toutes les traditions républicaines de notre pays. Macron a été élu en partie grâce à elle ; il est visible que, se sentant quelque part vulnérable, il compte, en un sens, sur elle pour se faire réélire. Il est vrai que la loi de 1881 sur la presse sanctionnait déjà la diffusion de fausses nouvelles. Mais ni la police, ni la justice n’avaient jamais fait de zèle sur ce sujet et cela concernait la scène publique, pas les correspondances numériques dont beaucoup ont un caractère privé. Dans un pays où une proportion importante de médias soutient le gouvernement, comment ne pas voir dans cette intention le projet d’une réduction autoritaire du dernier espace de liberté qui demeure : la toile ?

    Ainsi se précise peu à peu le plaquage sur la France d’une chape de plomb qui n’a rien à voir avec l’allure décontractée et branchée, soi-disant « libérale », que se donne le président.

    Chape de plomb que l’on observe déjà dans d’autres domaines : l’étouffement progressif des collectivités locales par la diminution des dotations, la quasi-disparition de l’opposition au sein d’une Assemblée aux ordres où la majorité n’a, faute de compétence et d’ancrage local, pas les moyens de contrôler le pouvoir.

    La France « illibérale » du président Macron

    Si les ordonnances travail accroissent quelque peu la liberté des patrons, elles rendent une partie de la population plus vulnérable et donc plus malléable. Ces textes prétendument libéraux contiennent au demeurant quelques  dispositions également dangereuses pour les libertés : si, comme il est normal, les indemnités de licenciement accordées par les tribunaux sont désormais plafonnées, elles ne le sont pas s’il est possible d’alléguer une discrimination quelconque. Le règne du politiquement correct judiciaire n’est pas près de se terminer.

    La politique de Macron a bien peu à voir avec le vrai libéralisme. Les décisions fiscales : l’exonération de l’ISF des seules très grandes fortunes, financières, la suppression (progressive) de la taxe d’habitation, vont prendre en sandwich les classes moyennes, déjà écrasées mais seules à même de compenser les pertes de recettes. Il est déjà question d‘un super impôt foncier dont seraient exonérés les investisseurs étrangers ou d’augmenter la taxe foncière, déjà très lourde dans beaucoup de communes. N’est-ce pas la liberté qu’on veut écraser en prolétarisant les couches intermédiaires instruites et enracinées, à même donc d’avoir encore quelque sens critique ? L’Empire romain finissant n’avait pas procédé autrement : une population accablée d’impôts glissant peu à peu dans le servage, la ruine des classes moyennes, un encadrement des  populations.

    Ne nous sera même pas épargnée la suite du grand remue-ménage des structures locales, parfaitement inutile et toujours  coûteux : les animaux de laboratoire dont on bouleverse sans cesse les repères territoriaux deviennent amorphes !

    Fort peu libérale est aussi l’absence dans le gouvernement actuel de la moindre velléité de réduire les dépenses publiques, qui atteignent déjà le record mondial, sauf les dépenses régaliennes (armée, justice), les seules auxquelles il ne faudrait pas toucher. Comme François Hollande, Emmanuel Macron a l’intention de respecter les critères de la zone euro : moins de 3 % de déficit, sans toucher aux dépenses sociales. Il ne lui reste qu’à augmenter les impôts : scénario déjà vu.

    La bruxellisation de la France

    Ne nous y trompons pas : la plupart de ces mesures ont probablement été imposées de l’extérieur, en particulier de Bruxelles. Toutes proportions gardées, le traitement qui est appliqué à la France ressemble à celui, totalement inhumain, que l’Union européenne inflige à la Grèce.

    Derrière une diplomatie virevoltante (et non exempte de bourdes), il y a la volonté de renforcer une Europe supranationale qui ne pourra être qu’allemande : la chape de plomb d’une discipline monétaire et financière, l’intolérance à la dissidence, l’ouverture à une immigration sur laquelle on compte à la fois pour payer les retraites et affaiblir les traditions nationales. On peut y ajouter la tendance, déjà vieille de plusieurs décennies, d’appliquer tous les règlements à la lettre sans cette flexibilité qui faisait le charme des pays latins. Même si le gouvernement de Berlin est pour le moment  en crise, son esprit est bien là.

    Dans la plupart des domaines, les logiques technocratiques, les mêmes qui depuis longtemps suscitent l’exaspération des Français : réduction du nombre des  communes, urbanisme de plus en plus contraignant, multiplication des vaccins obligatoires, installation d’éoliennes, réformes de l’Etat démobilisatrices, ne sont pas remises en cause et risquent d’être aggravées. Pour les bureaux qui les promeuvent, l’exaspération qu’elles suscitent chez beaucoup de Français ne sont pas interprétées comme l’expression légitime d’une autre rationalité qu’il conviendrait de prendre en compte, mais comme une résistance irrationnelle qu’enfin la conjoncture politique permet de briser.

    Si les mesures qu’a prises, ou s’apprête à prendre le Gouvernement, ne suscitent pas de réactions significatives, il est à craindre que notre pays ne s’enfonce peu à peu dans un nouvel âge de fer où l’esprit de liberté qui l’a longtemps caractérisé ne serait plus qu’un souvenir.  

    est essayiste.
  • Paris ce vendredi 19 janvier, Frédéric Rouvillois au Cercle de Flore

     Renseignements : cercledeflore@actionfrancaise.net

     

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  • La politique autrement ? Un slogan creux, creux, creux !

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [12.01] Mathieu Bock-Côté pointe la réduction du politique à la seule gestion et même bien souvent à un simple leurre. « Avant de faire de la politique autrement, nos politiciens auraient intérêt à faire de la politique, tout simplement. » A condition de savoir ce qu'il y a dans le politique, au sens plein, de supérieur et même de sacré.   LFAR  

     

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    Chaque fois que j’entends quelqu’un nous annoncer qu’il fera de la politique autrement, je me demande qui, dans la foule, le croit vraiment ou fait même semblant de le croire. 

    Je ne connais pas de slogan plus vide, plus creux, plus usé. On ne sait jamais à quoi il réfère et ce que veulent dire ceux qui nous le servent, sinon qu’ils semblent vouloir dire qu’ils seront plus gentils et respectueux que ceux qu’ils veulent remplacer. Et j'avoue que me méfie de ces politiciens qui se veulent tellement vertueux qu'ils se révèlent finalement impuissants et incapables d'avoir une emprise sur la société.

    La politique, quoi qu’on en pense, a quelque chose d’éternel. Il s’agit de prendre le pouvoir, de l’exercer, de lutter pour le conserver, et cela, idéalement, pour servir le bien commun, même si ce dernier reste difficile à définir puisqu’on en trouve plusieurs conceptions dans une société. La politique n’est jamais purement transparente et a toujours quelque chose de conflictuel. Car il y a toujours plus d’une personne à se vouloir chef et plus d’une équipe qui veut gouverner. Celui qui redoute le conflit et ne tolère pas d'être critiqué n'a pas grand chose à faire dans la vie publique.

    Évidemment, il y a de bons politiciens et de mauvais politiciens. Ils n’exercent pas tous leur art avec le même talent. Il y a des politiciens qui ont une autorité naturelle et le charisme correspondant. Il y en a qui ne parviennent pas à se faire aimer mais qui ont un talent véritable pour bien administrer la société. C’est comme cela depuis toujours et il en sera toujours ainsi. Cela ne changera pas tant que la bête humaine ne changera pas.

    Évidemment, qui reste au pouvoir trop longtemps s’encrasse. C’est à ce moment que se développe une tendance au népotisme. Quand un clan s’empare de la cité, qu’il la gère en fonction de ses avantages exclusifs, il corrompt presque inévitablement les institutions. Il faut alors faire le ménage, remplacer une élite par une autre, changer de personnel politique et donner de nouvelles orientations collectives. Tout cela relève de la politique éternelle.

    De temps en temps, il faut un pouvoir d’expérience. De temps en temps, il faut rajeunir le pouvoir. De temps en temps, il doit s’exercer fermement. De temps en temps, il doit s’exercer plus consenssuellement. De temps en temps, il faut le contester ouvertement. Évidemment, au fil de l’histoire, le pouvoir s’est exercé à travers différents régimes, et la démocratie est celui que nous privilégions puisqu’il est fondé sur l’indispensable consentement populaire, que nous tenons avec raison pour quelque chose de sacré.

    Mais il s’agit toujours, néanmoins, d’exercer le pouvoir, et le pouvoir relève non seulement de la participation et de la délibération mais aussi de la décision. La rhétorique sur la politique autrement sert en fait à occulter une question bien plus importante: que veut-on faire avec le pouvoir ? En d’autres mots, en parlant toujours dans le vide de processus et de méthode alternative de gouvernement, on oublie de parler des finalités et du projet que l’on souhaite mettre de l’avant. C’est pourtant de cela dont on devrait parler en politique. La politique est-elle encore capable de porter un projet et d'inspirer à un peuple une mobilisation collective pour un avenir différent?

    En d’autres mots, avant de faire de la politique autrement, nos politiciens auraient intérêt à faire de la politique, tout simplement. C’est-à-dire qu’ils ne se contentent pas de gérer la société au rythme de l’actualité médiatique, qu’ils ne se soumettent pas aux juges ou aux fonctionnaires et qu’ils s’emparent des enjeux de fond qui traversent la société. Des politiciens qui sont à la hauteur des questions qui façonnent notre temps et qui croient en la politique. C’est cela qui nous manque, aujourd’hui.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • À l’école, la « génération j’ai le droit », ou la dictature du moi, fait désormais la loi

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Une excellente chronique qu'on ne peut qu'approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 17.01. 

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

     

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    Parfois, on assiste à des règlements de comptes dans la presse dite mainstream. Ainsi Les Inrocks accusent Le Parisien d’avoir publié, ce mardi matin, un « dossier anti-jeunes ». Allez, pourquoi pas un dossier jeunophobe, tant qu’on y est ?

    Sur Twitter, Christophe Carron, de slate.fr, en remet une louche : « Petit délire réac de @Le_Parisien contre ces branleurs de jeunes. » Parce que les idées d’en face sont toujours un délire – un fantasme, du grand n’importe quoi -, et « petit », en plus. Mesquin, quoi. Dérisoire.

    En cause, une double page intitulée « Génération j’ai le droit », à l’instar du quatrième livre de Barbara Lefebvre, professeur d’histoire-géo étiquetée « réac » depuis qu’elle a contribué, il y a quinze ans – mais, dans ce domaine, la prescription n’existe pas, on est toujours condamné à perpète -, à l’ouvrage collectif Les Territoires perdus de la République. Elle a également fait parler d’elle en affrontant Emmanuel Macron sur le plateau de « L’Émission politique », en avril dernier.

    Qu’est-ce que la « génération j’ai le droit » ? « Une génération d’élèves et une génération de parents qui considèrent que leurs droits individuels prévalent sur l’intérêt général. On glorifie les identités particulières au détriment du bien commun », explique Barbara Lefebvre dans Le Parisien. Le « moi haïssable » de Pascal s’est mué en moi intouchable. Et « cet individualisme fait le jeu de deux courants : d’une part, le modèle ultralibéral, avec le culte de l’argent ; d’autre part, le communautarisme ». 

    « Oui. Dès la 6e, les élèves se lèvent en plein cours, tutoient et interrompent l’enseignant… », décrit-elle, pointant « deux rejets, deux crises : une crise de l’autorité et une crise de la culture », en même temps qu’une école qui a perdu le « sens de sa mission ». 

    On ne voit pas bien où est le « dossier anti-jeunes », car chacun en prend pour son grade : parents, professeurs et surtout gouvernants, qui ont laissé lâchement l’école se vider de sa substance. On ne voit pas bien, non plus, où est le « petit délire » : les faits que rapporte Barbara Lefebvre n’ont, hélas, rien de nouveau. C’est à peu près le même tragique constat qu’a fait Anne-Sophie Nogaret dans Du mammouth au Titanic, dénonçant une école maternante et démagogique à l’envi – « La victime[l’élève] n’est pas un adulte responsable mais un éternel enfant à qui il convient d’accorder une éternelle indulgence, l’infantilisant à vie » -, ou encore Florence Ehnuel, dans Le bavardage, parlons-en enfin, dépeignant une génération du bruit qui porte sa logorrhée en bandoulière comme son Eastpak, pour laquelle la parole est un besoin naturel – ils ne maîtrisent pas plus leur langue que, dans leur prime enfance, leur sphincter – et dont l’incontinence n’émeut pas les parents (« En luttant pour que l’attention l’emporte sur la distraction, suis-je un dinosaure qui appartient à un monde révolu ou suis-je en train de défendre des valeurs universelles qui restent d’actualité pour toute activité intellectuelle […] ? »).

    Une génération de syndicadolistes, revendiquant ses droits et déniant ses responsabilités : « Yapakmoi ! » et « Jparlèpa ! » roulent toujours des yeux indignés.

    Alors, on fait quoi ? On laisse se construire cette immense tour de Babel du moi où, « privés d’un accès exigeant à la langue, [les élèves] ne sont plus en capacité d’avoir une conversation avec quelqu’un qui vient d’un autre milieu », et dont ne parviendront à s’extraire que ceux ayant les moyens d’aller chercher ailleurs… ou l’on se retrousse les manches en cessant de nier l’évidence ?    

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • Attaque de drones contre les bases russes en Syrie

    La base navale de Tartous

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Dans la nuit du 6 janvier, treize drones équipés d’explosifs ont été lancés contre les bases russes installées en Syrie : dix visaient la base aérienne de Hmeimim et trois la base navale de Tartous. Ces deux bases sont situées à l’ouest de la Syrie, dans la zone dite alaouite.

    Le Ministère russe de la défense a annoncé la destruction en vol de tous les drones, qui n’ont donc provoqué aucun dégât.

    Ces drones ont été lancés depuis la province d’Idleb. Ce territoire situé au nord-ouest du pays, est devenu le réceptacle de nombreux combattants islamistes qui, au fil de leurs défaites, ont négocié leur reddition et ont été acheminés sous protection russe dans cette province.

    C’est en 2016 que les Russes ont inauguré cette stratégie : proposer à tel ou tel groupe qui tenait un territoire dans une partie du pays, de se rendre et de partir avec familles et armes légères. Le but était bien sûr d’éviter des combats difficiles et donc coûteux en hommes tout en purgeant progressivement le pays de zones incontrôlées.

    Les Syriens ont été difficiles à convaincre mais la stratégie a porté ses fruits et c’est ainsi qu’à l’ouest de Damas ou le long de la frontière libanaise, de nombreuses enclaves islamistes ont été libérées. Un long cortège d’autocars prenait alors le chemin de la province d’Idleb et l’armée russe veillait au bon déroulement des opérations.

    Bien évidemment, chacun savait qu’un jour ou l’autre, le problème de ce chaudron islamiste se poserait avec acuité, mais l’objectif prioritaire était de réduire la présence ennemie au sein de la Syrie utile.

    Lors des discussions qui ont accompagné la (fragile) réconciliation russo-turque, les Turcs ont proposé un marché aux Russes : ces derniers les laissaient entrer en territoire syrien pour couper en deux le territoire kurde (obsession des Turcs), puis l’armée turque poursuivait son avancée jusque dans la province d’Idleb. Elle y serait convenablement accueillie par la plupart des islamistes (sauf Al Nosra), tant le soutien d’Erdogan a été constant jusqu’en 2016.

    Idleb deviendrait ainsi une zone de « désescalade », concept devant permettre une pacification progressive du pays. Les Russes ont accepté et l’armée s’est installée en douceur (ou presque) dans la province.

    Le statu quo a ainsi duré quelques mois, dans une accalmie relative, malgré de fréquents règlements de compte entre factions islamistes, alimentés avec brio par les services secrets russes et syriens.

    L’armée syrienne a rompu la trêve il y a quelques jours.

    Elle avait de bonnes raisons pour cela. La route reliant Damas à Alep est menacée en permanence et il est nécessaire de réduire le territoire islamiste, trop proche de cette route. De plus Al Nosra joue un rôle important dans le contrôle de la province et ce groupe est exclu des accords de désescalade en raison de ses multiples crimes. Il a d’ailleurs lancé des attaques soudaines contre l’armée syrienne vers la ville d’Hama, au sud, où de nombreuses cellules terroristes subsistent, en sommeil pour l’instant.

    Damas a donc décidé de lancer une offensive vers le sud-est de la province. Appuyée par l’aviation russe, l’armée syrienne a repris plusieurs dizaines de villages en quelques jours.

    C’est alors que l’attaque de drones s’est produite et elle vient bien de la province d’Idleb, depuis un village tenu par des groupes islamistes.

    Poutine a lui-même commenté l’événement afin de souligner son importance. Il a exonéré la Turquie de toute responsabilité mais a laissé entendre que cette attaque avait nécessité une technologie de haut niveau que les terroristes ne maîtrisaient pas.

    Le Ministère russe de la défense a enfoncé le clou en se demandant pourquoi un avion américain de reconnaissance Poseidon avait survolé le jour même pendant quatre heures, à 7000 m d’altitude, la zone située entre Tartous et Hmeimim.

    Le Pentagone a qualifié  cette allusion de « totalement irresponsable » et a affirmé que ce type de drones est en vente libre sur internet, ce qui est tout de même un peu exagéré…

    Le mystère demeure mais maintenant le soupçon est là.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Un référendum sur l’immigration ? Chiche !

     

    Par Yvan Blot 

     

    maxresdefault y blot.jpgMacron assure qu’il veut renvoyer les immigrés illégaux. Les sondages donnent 65 à 70 % de personnes qui trouvent trop élevé le nombre des étrangers. Macron a-t-il la base sociale pour aller dans ce sens ?

    Il est l’élu de la bourgeoisie cosmopolite. Selon l’étude Ipsos-Sopra Steria de juillet 2017, « les clivages sociaux restent un discriminant très net : 77 % des ouvriers jugent qu’il y a trop d’étrangers en France contre 66 % des employés, 57 % des professions intermédiaires et 46 % des cadres ».

    Les dirigeants de l’oligarchie, notables de LREM, élus grâce à leur investiture, dirigeants d’associations pro-immigrés minoritaires, très grand patronat notamment financier, médias « officiels », universitaires de gauche sont hostiles à cette nouvelle orientation de Macron. Va-t-il passer outre ? Peut-il passer outre ?

    Quand la société est divisée avec, d’un côté, le peuple, de l’autre, les représentants d’organisations oligarchiques qui dirigent en fait le pays et qui bloquent toute réforme, il n’y a qu’une seule solution pour faire triompher la démocratie : le référendum.

    En Suisse, par exemple, la votation populaire « contre l’immigration de masse » a été adoptée par le peuple le 9 février 2014. Le texte voté prévoit des quotas d’étrangers « selon les besoins de l’économie dans le respect du principe de préférence nationale ». Tous les partis étaient hostiles, sauf un seul, le plus important parti suisse (30 % des voix) : l’Union démocratique du centre.

    Le clivage entre les élites politiques et le peuple se retrouve à l’étranger. La Commission européenne envisage de se venger sur les étudiants suisses en les excluant des programmes d’échanges universitaires subventionnés. Mais, selon un sondage Blick du 15 février 2014, 61,8 % des Allemands, 69,7 % des Français et 77,5 % des Anglais se montreraient « favorables » ou « plutôt favorables » à un modèle comparable à l’initiative « contre l’immigration de masse » acceptée en Suisse (RTS Info). 

    La question qui se pose en France est de savoir si un Président élu par la classe bourgeoise cosmopolite et sur une faible base numérique (24 % seulement des voix au premier tour de l’élection présidentielle) peut faire une politique inverse de celle de ses électeurs. On n’imagine guère l’oligarque Macron se lancer dans un référendum. Alors, comment franchira-t-il l’obstacle de ses propres réseaux oligarchiques ?

    La question du référendum se pose aujourd’hui en Europe, partout où la classe oligarchique dominante s’oppose aux souhaits du peuple qui souffre de l’immigration, de l’insécurité et du chômage.

    En matière d’immigration, la France viole les trois principes de sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Le fait que le peuple ne puisse rien dire sur l’immigration, en l’absence de référendum, est une atteinte évidente à la liberté. Qu’en pense M. Macron ? Les sociologues ont montré que la bourgeoisie cosmopolite évitait le contact avec les migrants dans le logement et à l’école. Les inconvénients concrets de la migration, c’est pour le peuple ! Pas d’égalité. Qu’en pense Macron ? Enfin, le sociologue américain Robert Putnam a montré que la diversité ethnique détruisait la solidarité et la fraternité. Plus la population est diverse, plus la méfiance est grande entre les individus. Donc, baisse de la fraternité. Qu’en pense Macron ?

    Il est difficile de faire une politique contraire aux idées de sa base sociologique. Seul le peuple, consulté par référendum, peut lever l’obstacle. En l’absence de ce recours au peuple, Macron a peu de chance de réussir à réduire l’immigration de façon concrète, même s’il le voulait vraiment.  

    Ancien député, président de l’association « Agir pour la démocratie directe »
     
    [Boulevard Voltaire, 15.1]
  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [4]

    Guerre des sexes ?

     

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    Fabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous terminez votre recueil par un «conte de Noël». À l'heure où la consommation a pris le pas sur le rite, quel sens peut encore avoir cette fête chrétienne ?

    Nous en arrivons à la consommation des siècles. Notre système est très fragile. La collapsologie est devenue une science très en vogue. La dinde aux marrons peut grossir jusqu'à nous boucher la vue, le fait est là : la pie-grièche à ventre rose disparaît du territoire français. Nous n'en sommes qu'au début de la disparition des espèces et des énormes flux migratoires consécutifs au réchauffement climatique.

    Le black-out n'est pas loin qui éteindra toutes les illuminations des artères commerciales : heureux ceux qui auront encore des bougies ! Quant aux cyborgs, qu'on nous présente comme des immortels, ils ne trouveront plus à recharger leurs prothèses ou à changer leurs pièces, et ils tomberont en panne.

    En fait, je ne suis ni décliniste ni progressiste. Je suis très simplement apocalyptique. Nous sommes les premières générations à être assurées non seulement que « les civilisations sont mortelles », comme disait Valéry, mais que l'espèce humaine est vouée à l'extinction - à plus ou moins long terme.

    Quel est le sens de cette certitude ? Et pourquoi continuer, dès lors, avec l'aventure humaine ? Il faudra bien, une fois que les écrans ne s'allumeront plus, que l'on se pose pour de bon la question. Alors on apercevra peut-être l'étoile au-dessus de l'étable de Bethléem: ce bébé juif qui paraît au milieu de la nuit, entre sa mère, son père, le bœuf et l'âne, l'adoration des bergers et des rois, c'est l'Éternel qui nous dit qu'il est bon d'être humain, d'avoir un corps, de travailler de ses mains, de parler du ciel à travers les simples choses de la terre, et que même si le monde devait disparaître demain - la figure de ce monde passe, dit saint Paul - il faudrait encore tenir notre poste, planter des arbres, élever des enfants, leur transmettre la poésie de la louange et de la supplication. Ce mystère de l'Incarnation sera le dernier rempart contre le transhumanisme, l'islamisme, l'animalisme, le spiritualisme et toutes les autres formes contemporaines de la désespérance.  •   Suite et fin.

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [3]

  • Éric Zemmour : « Le PS est un cadavre qu'il n'est même plus nécessaire de renverser »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Le nombre de candidatures se multiplie pour le titre de premier secrétaire d'un PS aux abois. Mais pour Éric Zemmour, les postulants se battent seulement pour le rôle de croque-mort. [RTL 11.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour démonte les ressorts idéologiques et politiques profonds qui ont sonné le glas de la social-démocratie en France et dans le monde.  LFAR

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Ils se jaugent. Ils se défient. Ils s'insultent. Ils se menacent. Les candidats ressemblent à des pilotes enfoncés dans le siège de leur formule 1, au moment du départ de la course. Sauf que leur formule 1 est un jouet avec des pédales et que leur compétition est pour rire.

    Mais eux ne rient pas du tout. Ils ne se sont pas aperçus que le parti dont ils briguent la direction s'est évanoui. Qu'ils poursuivent une chimère. Un mirage dans le désert. Ils ne se sont pas aperçus que les candidats sont plus nombreux que les militants qui vont voter, et que le Parti socialiste n'est plus un objet politique mais un objet d'Histoire. 

    Éric Zemmour

  • Le voyage de Pekin

    Emmanuel Macron et Xi Jinping à Pékin, le 9 janvier

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    En février 2017, lors d’un voyage en Algérie, le candidat Macron s’était cru autorisé à fustiger les prétendus « crimes contre l’humanité » que la France, y aurait commis, semblant vouloir se donner ainsi, fût-ce au mépris de l’Histoire, une dimension morale.

    En novembre, à Ouagadougou (ex-Haute-Volta) le président Macron a proposé un bilan plus « équilibré » de la période coloniale, prouvant ainsi qu’il a compris la faute politique que constitue une approche trop moralisatrice, à plus forte raison quand elle est fondée sur le déni. En janvier 2018, en voyage officiel en Chine, récusant toute « diplomatie de l’hygiaphone », il explique aux journalistes français que reprocher à Pékin de ne pas respecter les droits de l’homme reviendrait à « ignorer des distances culturelles et des choix profonds de société ». Convenons simplement qu’il a fait des progrès. 

    Deux points de convergence ponctuels (et peut-être critiquables) sur le multilatéralisme et le réchauffement climatique justifiaient déjà le voyage de Pékin, lequel aura par ailleurs donné lieu, comme il se doit, à la signature de nombreux accords et contrats. Mais M. Macron, qui a l’ambition d’établir un « partenariat stratégique » avec la Chine aura eu le bon sens de ne pas se comporter en marchand de tapis, affirmant dès son premier discours que France et Chine ne sont pas des nations tout à fait comme les autres (« Nous sommes deux civilisations, c’est-à-dire deux peuples qui, depuis des siècles, mettent en œuvre, dans tous les domaines, une certaine conception de l’homme »). S’il est difficile de prédire l’avenir franco-chinois, on peut quand même convenir que le volontarisme politique affiché par le chef de l’Etat redore le blason d’une diplomatie française qui semble enfin se retrouver elle-même. 

    Il est vrai que M. Macron inscrit son action dans une conjoncture particulièrement favorable. D’abord il succède aux deux piteux présidents que furent MM. Sarkozy et Hollande, celui-ci ordinaire, celui-là vulgaire, tous les deux incultes. Du coup, le voici qui se déclare. Et s’active, sans tomber dans l’agitation d’un Sarkozy ou le prêchi-prêcha d’un Hollande. Ensuite, il fait son entrée sur la scène internationale alors que les principaux « alliés » de la France - l’Allemagne de Mme Merkel, la Grande-Bretagne de Mme May, les Etats-Unis de M. Trump - sont dans une situation plus ou moins préoccupante pour les raisons que tout le monde connaît. 

    On peut à l’évidence lui reprocher de trop jouer la carte européenne ; on peut tout aussi bien saluer son opportunisme dans ce domaine. De même a-t-il raison, contrairement à tant d’autres, de parler à tout le monde, ce qui est de bonne politique : il reçoit MM. Trump et Poutine, puis MM. Netanyahu et Abbas, puis MM. Erdogan et Kurz ; le voici en Arabie Séoudite et bientôt en Iran, en Afrique noire puis en Chine. Ici et là avec des contrats à la clé mais aussi pour (ré)affirmer les grands axes d’une politique étrangère au fond très classique, avec toujours ce réalisme de bon aloi qui consiste à parler directement et au plus haut niveau des vrais problèmes. 

    A ceux qui trouveraient ces lignes trop enthousiastes, nous concéderons qu’Il ne faut pour autant pas s’emballer car tout cela n’est peut-être qu’un feu de paille. Là comme ailleurs, le temps seul permettra de juger la politique étrangère d’un M. Macron dont on peut seulement dire qu’il laisse entrevoir des perspectives intéressantes.   

  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [3]

    Guerre des sexes ?

     

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    Fabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous êtes un grand défenseur de la différence des sexes. À l'heure où le désir est soit criminalisé par un féminisme puritain soit caricaturé par l'univers marchand, quel regard portez-vous sur les relations hommes-femmes ?

    Là encore, je ne suis pas un défenseur des sexes, je remarque simplement que j'en ai un, assez capricieux, d'ailleurs, et qui n'est pas l'autre. Si seulement nous étions encore dans la guerre des sexes, genre Lysistrata ! Mais non, ce qui se joue à cette heure c'est la concurrence victimaire et le contentieux contractuel. Je m'explique. Nous devons dénoncer le harcèlement, le viol et rendre justice, mais le mode de dénonciation qui est en cours a des soubassements néo-libéraux, qui n'ont rien à voir avec les sexes. On veut dénier l'obscurité du désir, on prétend que toutes les relations devraient se dérouler comme le contrat passé entre deux agents rationnels dont les intentions sont parfaitement transparentes. Pour éviter toute accusation éventuelle, les maris auront la prudence d'obtenir un consentement signé de leur épouse, et éventuellement de la payer pour son « travail émotionnel ». Mais ça ne marche pas comme ça. Et même ça ne marche jamais. La polarité sexuelle ne pourra jamais être réduite à un marché passé entre deux contractants. Emmanuel Lévinas disait qu'elle contenait toujours une part d'adoration et de profanation. Il faut donc lutter - d'abord en soi-même - contre la violence faite aux femmes, mais il faut aussi admettre que le désir qui pousse un homme vers une femme - et réciproquement - n'a rien à voir avec la fiction de l'agent rationnel telle que l'invente la théorie économique moderne.

    Dans l'une de vos chroniques, vous faites un lien entre terrorisme et technocapitalisme… Selon vous, la propagation de l'idéologie djihadiste trouve un terreau favorable dans la mondialisation spectaculaire et marchande ?

    L'affrontement entre consumérisme et islamisme n'est que superficiel: c'est la même forma mentis ; dans les deux cas, il s'agit d'atteindre le paradis en appuyant sur des boutons. Daech n'a rien d'un retour des prétendues ténèbres médiévales. C'est un mouvement postmoderne, constitué par des individus déracinés, qui se recrutent par Internet, qui font des selfies avec kalachnikov et des vidéos d'égorgement dans des mises en scène de série télévisée, enfin qui subsistent grâce aux pétrodollars. Leur « Dieu » ne s'est pas fait chair. Il n'est ni charpentier ni talmudiste - ce qui leur aurait donné, avec le sens du concret, un certain sens de l'humour. Le djihadisme est peut-être une réaction au vide occidental, à son absence de sens ou de transcendance, mais c'est aussi une extension de ce vide, une perte radicale de la terre, de la culture et de l'histoire.  •  A suivre ...

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

  • Grenoble : ce lundi 15 janvier, au Centre Lesdiguières, projection du film « Gustave Thibon, Il était Une Foi ». A ne pas rater

    Le catholicisme a-t'il encore un avenir ? La disparition d'une ancienne croyance est-elle programmée ? Comment vivre à l'ère de la communication avec une vérité absolue dont le propre est d'être de plus en plus incommunicable ? Une vérité d'autant plus difficile à transmettre que le choix est désormais entre la faiblesse d'un Dieu désarmé et la puissance de l'homme magnifiée par la science et la technique. Quelle est donc cette religion nue « où l'attente du miracle fait place à l'adoration du mystère » ?
    En faisant dialoguer le philosophe, le conteur, le théologien que fût Gustave Thibon avec lui-même, ce film restitue l'inquiétude des chrétiens confrontés depuis le milieu du XXe siècle à une mutation technique, culturelle et anthropologique sans précédent.
    Plus qu'une méditation, à voix haute, il fait entrer en résonance les images et la parole, la musique et le verbe pour tenter d'ouvrir d'autres "chemins vers l'invisible".
    Par delà l'ascèse d'un esprit qui nous entraîne dans une ascension vertigineuse, ce documentaire pose aussi la question du coût de la sortie du religieux pour une société qui ne veut plus connaître que des « icônes » ou des idoles.
    La projection de ce film sera suivie d'un échange présentant la vie, l'oeuvre et les grandes intuitions de ce philosophe paysan de St Marcel d'Ardèche, qui était notre guide et notre ami.
    Nous partagerons ensuite la galette des Rois et évoquerons en ce début d'année nos voeux pour notre patrie, la France le monde et nos proches.

    CONTACT

    centreslesdiguieres@laposte.net

  • Courrier • Les Amis de Lafautearousseau : nouvelle adresse postale 

    Nouvelle adresse postale 

     TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgNous avons le plaisir de communiquer aux lecteurs et amis de Lafautearousseau notre nouvelle adresse postale ci-après :

    Les Amis de Lafautearousseau

    48 rue Sainte-Victoire

    13006 Marseille

    Notre boîte postale a en effet été clôturée. 

    Dans le cas où des courriers que vous nous auriez adressés vous auraient été retournés, merci de vouloir bien  les réexpédier à notre nouvelle adresse postale ci-dessus. 

    Navrés des dérangements que ce changement d'adresse aura pu causer à certains de nos lecteurs, nous vous remercions de de votre compréhension.