UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1225

  • Maurras et le Fascisme [8]

    Blum versus Mussolini 

    Par Pierre Debray

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgC'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

     

    2235704335.jpg

    Le fascisme français 

    L’essai de M. Paul Sérant, parce qu’il se borne à l’étude des réactions, d’ailleurs plus passionnelles que concertées, d’écrivains, risque d’accréditer la légende selon laquelle le fascisme serait un phénomène politique de droite. En fait, les auteurs dont il traite ont tous, à l’exception de Céline, plus ou moins fleureté avec les milieux nationalistes. 

    À la vérité, il ne saurait y avoir de fascisme français que jacobin. Marcel Déat devait en apporter, sous l’Occupation, une démonstration irréfutable. Il n’avait pas de peine à découvrir dans Le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau, les fondations idéologiques de l’État totalitaire. « Il y a eu, écrivait-il, tout au long des cent cinquante années, une école démocratique autoritaire », qu’il suffirait de prolonger pour retrouver, sous une forme authentiquement nationale, l’inspiration même du fascisme italien et du national-socialisme allemand. Selon lui, « la révolution française comme la révolution allemande* sont pour une large part des mouvements nationaux, une affirmation unitaire irrésistible. Voilà qui entraîne quelques conséquences et permet quelques rapprochements. C’est par là que s’explique l’esprit totalitaire du jacobinisme, par là que se manifeste le rôle de l’État, c’est de là que part l’incontestable socialisme montagnard ». On ne saurait mieux dire. 

    Sans doute, s’est-il trouvé, dans la droite française, quelques esprits faibles que troublaient les succès de Mussolini, et qui prétendaient fabriquer un fascisme français tout d’imitation, en se contentant de reprendre les uniformes et les rites des lig10.jpgfaisceaux de combat, c’est-à-dire l’aspect purement extérieur, et contingent (photo). Le premier en date d’entre eux fut Georges Valois, qui devait d’ailleurs finir communiste après quelques péripéties intellectuelles assez pitoyables. Il est troublant que cet exemple malheureux ait eu quelque pouvoir de fascination sur un journaliste qui, plus récemment, prétendait lui aussi « recommencer Maurras », en attendant de finir comme bas agent de M. De Gaulle. Ce qui est du reste une fin plus logique qu’il pourrait sembler au premier abord. 

    Et dépit du soutien de cette haute finance qu’il insultait publiquement, tout en la courtisant en secret, Valois n’a guère duré plus d’une saison. Son fascisme n’était en réalité qu’une diversion, simple tentative pour diviser l’Action française dont le pouvoir craignait les menaces. Quant aux Ligues, comme les « Jeunesses patriotes », il leur arriva sans doute d’utiliser certaines des techniques d’action de propagande du fascisme, mais elles ne faisaient que continuer le vieux courant, plébiscitaire et boulangiste, plus puissant d’ailleurs à Paris que dans les provinces, que l’on ne saurait ni socialement, ni idéologiquement, confondre avec le fascisme. 

    Les seules tentatives sérieuses furent conduites par des éléments socialistes ou socialisants. L’histoire des mois fiévreux qui précédèrent le 6 février 1934, reste sans doute à faire. On ne saurait trop souhaiter que les témoins, et je pense en particulier à Georges Calzant, apportent à cet épisode mal connu de notre histoire nationale, l’irremplaçable contribution de leurs souvenirs.

    Qu’il suffise d’évoquer les conciliabules entre journalistes de droite et politiciens de gauche, comme Eugène Frot, ou ce « Plan du 9 juillet », préfacé par Jules Romains qui préconisait – assez voisin de celui mis en place plus tard par Charles De Gaulle : renforcement de l’exécutif, vote de défiance contre le ministère entraînant la dissolution automatique, Sénat ne pouvant ni renverser le gouvernement, ni être dissous. Ce sont les promoteurs du « Plan du 9 juillet » qui avancèrent les premiers l’idée d’une école polytechnique d’administration, véritable séminaire technocratique pour hauts fonctionnaires. On sait que Jean Zay, ministre de Léon Blum, la fera sienne et que M. Michel Debré la réalisera en 1945, par l’installation de l’École Nationale d’Administration. On trouvait d’ailleurs, dans l’aréopage du Plan du 9 juillet, à côté de jeunes socialistes comme P. O. Lapie, des hommes comme Philippe Boegner et Louis Vallon, dont on n’ignore pas le rôle qu’ils devaient jouer par la suite dans l’entourage du gaullisme.

    Néanmoins, c’est lors du trentième congrès du parti S.F.I.O., réuni à partir du 14 juillet 1933 à la Mutualité, qu’on vit éclater une révolte qui pouvait faire penser à celle qui avait dressé, à la veille de la première guerre mondiale, Mussolini contre les « officiels » du socialisme. Le congrès, en principe, était chargé de régler un obscur différend entre la commission exécutive du parti et le groupe parlementaire, accusé d’avoir soutenu un « gouvernement bourgeois ». Bientôt, il apparut que cet incident servait de prétexte à une offensive en règle conduite par Max Bonnafous, Adrien Marquet, député-maire de Bordeaux et surtout Marcel Déat. Lorsque 738_discours_de_leon_blum_au_congres_socialiste_1932_2_wiki.jpgMarquet déclara que la France entrait « dans la phase qui préparera et permettra la réalisation des idéologies du XIXe siècle, chaque nation constituant, dans son cadre intérieur, un pouvoir fort qui se substituera à la bourgeoisie défaillante », Léon Blum s’écria (photo) : « je suis épouvanté ». De même il murmura, dit-on, « c’est presque du fascisme » en entendant le jeune Charles Lussy soutenir que « c’est par le gouvernement qu’on peut faire la révolution ». 

    Les hérétiques furent d’ailleurs battus, très largement, en dépit des succès de 106500240-612x612.jpgtribunes que Déat surtout avait remportés (photo), car Léon Blum tenait solidement l’appareil du Parti. Quelques semaines plus tard, ils quittèrent la S.F.I.O., qui perdit à cette occasion quelque chose comme vingt mille adhérents. Néanmoins, ceux que l’on nommait désormais les néo-socialistes ne parvinrent pas à conquérir une base militante. Ils se trouvèrent réduits à s’amalgamer à quelques autres groupuscules pour constituer, sous la houlette de Paul-Boncour, « l’union socialiste et républicaine », qui n’eut jamais d’importance que dans l’arithmétique parlementaire. 

    Les néo-socialistes s’opposaient à Léon Blum sur deux points essentiels. D’une part, ils répudiaient la fiction de l’internationalisme prolétarien, soutenant que « c’est autour de l’axe national que gravite aujourd’hui toute l’action économique réelle ». D’autre part, ils entendaient s’appuyer sur les classes moyennes, qui, menacées selon eux de prolétarisation par l’action du capitalisme financier, devenaient révolutionnaires.

    Il est remarquable qu’à l’époque, Léon Blum voyait lui aussi dans le stalinisme et le fascisme des « formes intermédiaires entre le capitalisme et le socialisme ». Les néo-socialistes en profitaient pour lui opposer la nécessité de créer, également en France, l’une de ces formes intermédiaires plutôt que de poursuivre indéfiniment la réalisation d’un « socialisme pur » pour l’heure utopique.    (A suivre)

    *Celle d’Hitler

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]  [7]

  • Euro : Au bord du précipice

     

    Par Antoine DUPERTUIS

    Royaliste numero 1150_Page_01.jpgL’écrasante majorité des Français - responsables politiques et dirigeants économiques inclus - croient à tort que l’euro est une monnaie unique. Nous avons relevé cette courte mais intéressante chronique dans la dernière livraison de Royaliste*. Elle informe, explique, instruit. Évite que nos positions en matière européenne se réduisent à des caricatures et à des slogans, comme elles le font trop souvent dans le camp eurosceptique, dont nous sommes  LFAR  

    En réalité, les banques centrales nationales n’ont pas été supprimées. L’euro est un système de monnaies nationales (euro-franc, euro-mark, euro-peseta, etc.), toutes dénommées « euro » et liées entre elles par un taux de change fixe et perpétuel de 1 pour 1. De plus, l’euro n’est pas une créance sur la BCE mais sur l’Eurosystème, qui comprend la BCE et les 19 banques centrales nationales participantes. Cette architecture monétaire s’appuie sur le dispositif Target-2, un système de paiement interne à l’Eurosystème entre banques centrales de la zone euro qui permet aux banques commerciales de transférer des fonds en temps réel par-delà les frontières des Etats membres. Les soldes Target-2 permettent d’identifier les pays créanciers et débiteurs vis-à-vis de tous les autres.

    C’est un baromètre des flux de capitaux internes et de la fragmentation financière au sein de l’Union économique et monétaire. Par exemple, lorsqu’un agent économique italien achète un bien à une contrepartie allemande, la transaction apparait comme une créance de la Banque centrale allemande (Bundesbank) envers l’Eurosystème et comme une dette de la Banque centrale d’Italie. La Banque centrale allemande crée au taux de 1 pour 1, en contrepartie d’une créance en euro-lires détenue dans son bilan (monnaie douteuse), des euro-marks (bonne monnaie) qui seront crédités sur le compte bancaire de la contrepartie allemande.
    Or, les divergences de compétitivité entre les pays de la même zone monétaire provoquent avec Target-2 une dégradation continuelle de la solidité de la Bundesbank par le gonflement important des créances douteuses de cette dernière sur les Banques centrales nationales des pays déficitaires. Par ce mécanisme, la Bundesbank, dont le bilan total n’était que de 250 milliards au début de l’euro, va prochainement détenir une position créditrice vis-à-vis de l’Eurosystème de 1000 milliards d’euros, pendant que l’Italie en est déjà à une position débitrice de plus de 460 milliards d’euros !

    En cas de sortie de la zone euro d’un pays déficitaire, les créances de la Bundesbank sur celui-ci seront exigibles et non remboursables au vu des montants en jeu. Il s’agit d’un risque d’appauvrissement considérable pour l’Allemagne, qui l’emporte nettement sur ses excédents commerciaux. Rien d’étonnant alors à ce que pas moins de 154 économistes allemands de haut niveau, dans une tribune publiée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung en mai dernier, aient recommandé une procédure de sortie de l’euro…L’Allemagne, première nation à sortir de cette monnaie funeste ?  ■ 

    * 10 - 23 septembre 2018

  • Le nationalisme c’est la vie

     

  • Maurras et le Fascisme [7]

    Mussolini, 1923 

    Par Pierre Debray

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgC'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

     

    2235704335.jpg

    De nombreux paysans de la plaine de Pô désiraient passer de la condition d’ouvrier agricole à celle de propriétaire. Ils se heurtèrent aux ligues, qui s’opposèrent à l’achat, n’acceptant qu’une location collective. Mussolini prit hardiment le parti des aspirants propriétaires, lançant le mot d’ordre « la terre à ceux qui la travaillent ». En d’autres termes, tout comme Lénine en Russie, il fondait son action sur le mot d’ordre le plus apte à entraîner les paysans pauvres. Ceux-ci rejoignirent les faisceaux à l’appel de deux vieux militants syndicalistes, Umberto Pasella, futur secrétaire Michele_Bianchi_Portrait.jpggénéral des faisceaux, et Michele Bianchi (photo), qui sera l’un des quadriumvirs de la marche sur Rome. Michele Bianchi, en particulier, était très populaire pour avoir mené dans toute l’Émilie les grèves agricoles entre 1907 et 1913. 

    Dans la plaine du Pô la bataille entre les ligues social-démocrates et les faisceaux fut rude, mais l’appui de la majorité de la petite paysannerie permit à Mussolini de sortir victorieux du conflit. Les socialistes officiels et les communistes commirent l’erreur de tenter de se venger en assassinant des fascistes. Les faisceaux ripostèrent par des expéditions punitives. Tous ceux qui se rendaient compte que l’agitation maximaliste jetait l’Italie dans un chaos dont rien ne sortirait rejoignirent Mussolini. Les statistiques datant de novembre 1912 donnent une image assez exacte de l’origine sociale des fascistes : 15% d’ouvriers des villes, 24% d’ouvriers agricoles, 12% de paysans propriétaires, 13% d’étudiants, 10% d’employés, 10% de commerçants, 3% d’industriels, 10% d’enseignants, 5% de fonctionnaires, etc. 

    Les faisceaux constituaient de simples groupements de combat. Mussolini eut le plus grand mal à les transformer en un parti. Il faillit même perdre le contrôle de son organisation. Pourtant, il parvint à franchir le passage toujours délicat de l’action violente à la conquête politique des masses. Ce qui lui donna le Pouvoir. En réalité, il ne disposait que d’un instrument fragile, d’autant que les deux seuls militants de grande valeur dont il disposait moururent prématurément, l’un, Corrodini à la guerre, l’autre, Michele Bianchi, d’épuisement après la prise du pouvoir, dont il avait été l’un des grands artisans. Le parti national fasciste insuffisamment trempé à l’inverse du parti bolchevique de Lénine, s’embourgeoisa rapidement. Mussolini resta toute sa vie un homme seul. Par ailleurs, il lui avait fallu composer d’une part avec la Maison de Savoie, qui conservait la fidélité de l’armée, d’autre part avec l’Église, si bien que le socialisme fasciste dégénéra, à son tour, en mouvement réformiste. 

    À la vérité, l’Italie n’était pas la Russie. Elle manquait des ressources en hommes et en matières premières dont a besoin un pays de vocation mondiale. L’impérialisme fasciste dut prendre un caractère territorial plutôt qu’idéologique. Il se heurta à la Grande-Bretagne. On sait ce qui s’ensuivit et comment l’Italie fut entraînée aux côtés de l’Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale, ce qui provoqua l’effondrement sans gloire du régime.

    Donc le fascisme constitue un mouvement révolutionnaire qui a avorté, non pas de la faute de Mussolini, mais du fait des circonstances contraires. Il est permis de se demander pourquoi un tel mouvement est apparu à la plupart des contemporains comme situé à droite et non pas à gauche ? Il y a deux raisons : d’une part, Mussolini s’est présenté comme un défenseur de l’autorité, d’autre part, comme un adversaire du régime parlementaire. L’autorité, pour quoi faire ? Elle peut être destinée à restaurer un ordre traditionnel ou au contraire à rendre plus efficace une entreprise de subversion. On ne saurait prétendre que l’Union Soviétique soit un pays où l’autorité fasse défaut. L’hostilité au parlementarisme ? Rien que de commun aux révolutionnaires et aux contre-révolutionnaires. Lénine critique la démocratie « libérale » avec autant de violence que Charles Maurras. Le socialisme révolutionnaire auquel appartient Mussolini a toujours affirmé son mépris des députés.

    L’équivoque de l’autorité et de l’antiparlementarisme, a été utilisée plus récemment par un autre homme de gauche, Charles De Gaulle, afin de piper l’opinion nationale, de la même manière que Mussolini. Le césarisme, fasciste ou gaulliste, conduit à l’aventure militaire et finalement au désastre, par le mouvement propre au le-romantisme-des-ecrivains-fascistes-français-1.jpgjacobinisme en action. On comprend ainsi l’erreur intellectuelle de ces hommes dont Paul Sérant décrit l’itinéraire politique, qui passèrent de l’Action française ou de ses marges au fascisme sans même se rendre compte qu’ils allaient de la contre-révolution à son contraire (photo). 

    Maintenant que nous avons situé les situations respectives de Mussolini et de Maurras, en montrant à quel point elles furent antagonistes, nous pouvons porter un jugement motivé sur un Brasillach, un Drieu la Rochelle, un Abel Bonnard pour ne pas parler d’un autre, dont le cas relève de la morale et non de la politique.    (A suivre)

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]

  • Politique magazine numéro d'été : « Macron face aux Gaulois réfractaires »

     

    Au sommaire de ce nouveau numéro :

    UN DOSSIER :  Le coup d’État judiciaire

    ÉGLISE Sortir de l'ambiguïté  

    GÉOPOLITIQUE L’Europe en état de décomposition avancée

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    VIGNETTE 172.jpg

    Sommaire du mois

    S’abonner à Politique magazine

  • Poutine, Erdogan et Rohani négocient l’offensive sur Idleb.

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    1456949215.png

    La Conférence de Téhéran s’est déroulée le vendredi 7 septembre. Le Président iranien Rohani y a accueilli Poutine et Erdogan. Aucun autre invité : ce sont ces trois-là qui ont l’avenir de la Syrie entre leurs mains.

    Mais les divergences sont réelles et la Conférence, sans être inutile, n’a pas permis de les aplanir.

    Russes et Iraniens sont à peu près d’accord à court terme : il faut lancer une offensive générale sur la province d’Idleb, occupée à 60% par le groupe islamiste Hayat tahrir al-Cham (HTC), l’ex Front al-Nosra dont tous les cadres viennent d’al-Qaïda.

    HTC et Daech ne sont que les deux faces de la même pièce, comme le rappellent 5b890800dd99a715688b4568.jpgles autres groupes insurgés sunnites (photo), qui tiennent 40% du territoire et qui ont eu des accrochages sanglants avec HTC.

    Le problème, ce sont justement ces 40% restants : ils sont tenus par des islamistes à la solde des Turcs qui ont d’ailleurs plusieurs postes militaires au cœur même de la province.

    Erdogan n’a pas envie de lâcher ses alliés et surtout il ne veut pas que ce soit ensuite l’occasion pour les Kurdes de se réinstaller près de sa frontière, notamment à Affrin, d’où il les a chassés il y a quelques mois.

    Il a pourtant fait une concession importante en qualifiant Hayat tahrir al-Cham de « groupe terroriste ». C’est une première mais il n’est pas allé plus loin : son objectif était d’obtenir qu’un nouveau cessez le feu soit établi et que le mot figure dans le communiqué final. Il n’a pas eu gain de cause. Poutine, sous le regard amusé de Rohani, a déclaré : « Je pense que, globalement, le Président turc a raison : ce serait une bonne chose. Mais nous ne pouvons pas assurer à leur place qu’ils (les islamistes) arrêteront de tirer ou d’utiliser des drones armés. »

    Rappelons à ce sujet que les bases russes installées non loin d’Idleb font régulièrement l’objet d’attaques de drones armés et Poutine ne peut évidemment accepter que cette situation se prolonge indéfiniment.

    Les Iraniens veulent en découdre comme toujours : en face, ce sont des sunnites et, pour la grande puissance chiite, aucune discussion n’est envisageable.

    Pour les Russes, moins concernés par ces divisions internes à l’islam, il s’agit d’un problème stratégique crucial : il est hors de question de laisser 10 000 combattants islamistes administrer une province sur le territoire syrien.

    L’assaut aura donc lieu, mais ce sera une opération délicate : il ne faut pas se fâcher avec Erdogan et donc éviter de lui tuer ses alliés et que faire si Erdogan envoie des renforts, comme l’armée syrienne est en train de le faire ?

    Les occidentaux eux, sont pathétiquement inutiles : les Américains rappellent tous les trois jours qu’une attaque chimique entraînerait une riposte massive de leur part, ce qui est une façon de laisser faire Poutine tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle manipulation. La France et l’Angleterre ont confirmé, comme il se doit.

    Les Russes, de ce fait, ont renforcé leur présence navale au large de la Syrie.

    En attendant l’offensive terrestre, les bombardements russes et syriens ont repris. Leur intensité et le choix des cibles (exclusivement des positions tenues par HTC), montrent que le compte à rebours a commencé.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Maurras et le Fascisme [6]

    Mussolini, 1923 

    Par Pierre Debray

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgC'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

     

    2235704335.jpg

    Mussolini a justifié son attitude par un article prophétique, quand on songe qu’il date de 1915 : « Notre intervention a un double but : national et international... Elle signifie : contribution à la désagrégation de l’empire austro-hongrois, peut-être révolution en Allemagne et par un contrecoup inévitable, révolution en Russie. Elle signifie, en somme, un pas en avant pour la cause de la liberté et de la révolution...» Et le 12 juin 1914 déjà : « Nous comprenons les craintes du réformiste et de la démocratie devant une telle situation. » 

    Après la victoire, il pourra affirmer : « Nous, les partisans de l’intervention, nous sommes les seuls à avoir le droit de parler de révolution en Italie. » Et il explique Prima-Guerra-Mondiale1-800x400-800x400.jpgque « la guerre a appelé les masses prolétariennes au premier plan. Elle a brisé leurs chaînes. Elle les a extrêmement valorisées. Une guerre de masse se conclut par le triomphe des masses. Si la révolution de 1789 - qui fut en même temps révolution et guerre - ouvrit les portes et les voies du monde à la bourgeoisie, la révolution actuelle qui est aussi une guerre, paraît devoir ouvrir les portes de l’avenir aux masses qui ont fait leur dur noviciat du sang et de la mort dans les tranchées. » 

    Le Mussolini de 1919 qui reconstitue ses faisceaux se donne un programme anarcho-syndicaliste. À la fin de l’année de 1919, il envoie d’ailleurs son « salut cordial » au chef anarchiste Malatesta. Que réclament les faisceaux ? Le suffrage universel avec vote des femmes, la suppression du sénat, vieille revendication de la gauche ; la journée de huit heures avec retraite à 65 ans ; la création de conseils ouvriers pour « perfectionner les démocraties politiques » et permettre la participation du travail à la gestion de l’économie ; le remplacement de l’armée permanente par une milice nationale « purement défensive » avec de courtes périodes d’instruction. Il est remarquable que lors du congrès de Vérone, du 17 novembre 1943, Mussolini, libéré par les Allemands de sa prison, reprendra son programme originel. 

    320px-Fasces_lictoriae.jpgLe mot de faisceau n’a du reste pas été forgé par lui. Il est apparu pour la première fois en Sicile aux alentours de 1890, où il désignait des groupes d’anarcho-syndicalistes, qui s’attaquaient aux féodaux. Ainsi que l’écrit M. Prelot, les premiers fascistes « sortis du socialisme par la porte de gauche, celle du syndicalisme révolutionnaire, ces soréliens, ces blanquistes reprochent surtout aux “ officiels ” d’être des révolutionnaires pour rire qui dissertent et palabrent toujours sur le grand soir, sans se décider jamais à agir... » 

    Certes, l’événement justifiait Mussolini. « Mai 1915 a été, affirmait-il, le premier épisode de la révolution, son commencement. » Effectivement, l’entrée en guerre de l’Italie avait provoqué un rapide développement de l’industrie lourde et la constitution de masses prolétariennes. La fin du conflit trouvera l’Italie dans un état d’épuisement financier qui rendra impossible la reconversion de l’économie de guerre. D’où le chômage, générateur de convulsions sociales. Mussolini n’en aura cependant pas le profit. Les sociaux-démocrates joueront contre lui du pacifisme populaire. En 1919, il essuiera à Milan un terrible échec électoral, n’obtenant que 4 657 voix contre 70 000 aux socialistes orthodoxes. Il écrira dans un mouvement de découragement : « À nous qui sommes les morituri de l’individualisme, il ne reste pour le présent obscur et le lendemain ténébreux que la religion désormais absurde, mais toujours consolante de l’anarchie. » 

    Le 3 décembre 1919, c’est la grève générale. Les mouvements populaires se continueront tout au long de l’année 1920 par des occupations d’usine et des révoltes agraires. L’historien fasciste Valsecchi écrira plus tard que « le parti socialiste n’avait qu’à tendre la main vers le pouvoir d’État pour s’en emparer, mais il eut peur de le faire et montra son impuissance ». En réalité, la social-démocratie était partagée en trois tendances : réformiste qui craignait l’action violente, maximaliste, qui au contraire y poussait sans savoir l’organiser, communiste repliée sur un sectarisme que Lénine leur reprochera durement. Sa défaite ne s’explique cependant pas uniquement par sa division. Il manquait aux travailleurs en lutte un appui militaire. L’armée régulière maintenue dans une stricte discipline et les anciens combattants voyaient avec mépris et colère le désordre s’installer sans que le gouvernement semblât désireux de lutter.

    Mussolini comprit que le socialisme n’aboutirait pas sans l’union des producteurs et des soldats. Là-dessus il était d’accord avec Lénine. Les soviets de 1917 ne s’intitulent-ils pas soviets d’ouvriers et de soldats ? Les fascistes avaient commencé par encourager les occupations d’usine et même ils avaient tenté de les transformer en expropriations. Le 17 mars, la maison Franchi Grigorini de Dalminé ayant refusé un relèvement de salaire, ils s’étaient emparés de l’usine et l’avaient fait fonctionner sans le patron. Cependant les cinq premiers fascistes, pour la plupart socialistes interventionnistes et intellectuels d’avant-garde, étaient rejoints par de nombreux « arditi », anciens membres des corps francs, l’équivalent de nos parachutistes, qui ne voulaient plus du vieil ordre bourgeois, tout en se montrant écœurés par le pacifisme des socialistes officiels. L’interventionnisme de Mussolini qui l’avait isolé dans le premier temps, commençait à le servir. Il en tira les conséquences. Il lui fallait fondre les deux clientèles. Il y parvint sans rompre avec la tradition du socialisme révolutionnaire. Il engagea, en effet, la bataille contre les socialistes officiels, non pas dans les grandes villes, mais en Émilie. Cette région paysanne était l’une des plus rouges d’Italie. Les ouvriers agricoles étaient organisés en ligues qui avaient acquis un véritable monopole de l’emploi. Nul ne pouvait travailler la terre sans leur permission.     (A suivre)

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]

  • Après Chemnitz, nouveau drame à Köthen en Saxe ... La réaction allemande s'étend, s'amplifie

     

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgLFAR avec AFP. Nouvelle manifestation antimigrants hier dimanche, au soir, dans l'est de Allemagne à la suite de la mort d'un jeune homme dans une bagarre avec deux Afghans.

    Après Chemnitz, Köthen ? Dans cette petite ville de Saxe-Anhalt de 26.000 habitants, l'annonce du décès d'un Allemand de 22 ans, tué par deux afghans  dans la nuit de samedi à dimanche a aussitôt provoqué des réactions analogues à celles auxquelles l'on avait assisté il y a deux semaines à Chemnitz après un meurtre commis par deux migrants ... 

    DmrCmvGXgAEOjfI.jpgHier soir, dimanche, une « marche » a été organisée à Köthen sous haute surveillance policière. Plus de deux mille personnes se sont rassemblées pour dire leur colère contre la politique d'asile en Allemagne. Les deux suspects ont été arrêtés, l'un d'eux fait l'objet d'une procédure d'expulsion. 

    La politique de Merkel contestée

    En Allemagne, s'installe donc un climat antimigrants que le drame de Köthen ne fait que renforcer. « Combien (de morts) encore ? », a tweeté Alice Weidel, leader de l'AfD en réclamant un « tournant » dans la politique d'asile « maintenant ». Elle a ironisé sur le prochain « concert d'extrême gauche » qui pourrait être organisé en Saxe-Anhalt, comme il l'avait été à Chemnitz.. 

    La personnalité d'Angela Merkel figurait hier encore en première ligne des récriminations des manifestants. Trois ans presque jour pour jour après sa décision d'ouvrir les frontières de l'Allemagne à un afflux massif de « réfugiés », la politique de la chancelière se révèle de plus en plus contestée. Pour 50% des Allemands, l'accueil des réfugiés n'a « pas réussi », selon un sondage Infratest Dimap pour l'ARD. Pour 69% d'entre eux, « l'intégration des migrants » a échoué ainsi que « la prévention de la criminalité ». Globalement, seulement 31% des personnes interrogées se disent « satisfaites » du travail du gouvernement. Angela Merkel, qui a annoncé son intention de se rendre à Chemnitz en octobre à la rencontre des habitants, aura du mal à restaurer la confiance !   

    A lire dans Lafautearousseau... 

    580234331.2.jpg

    Chemnitz : « L’OPA hostile » de l'Islam qui occupe et mobilise les peuples d’Europe

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

     

  • Livres & Histoire • Jean Sévillia : « Notre dernière victoire »


    Par Jean Sévillia

    Une recension à lire parue dans la dernière livraison du Figaro magazine [7.09]. Une remarquable leçon d'histoire. Qui conduit à une inéluctable prise de conscience de notre terrible déclin. Pourquoi ?  LFAR

     

    1400806989.jpg

    En 1918, la France était la première puissance militaire au monde, position qui lui a permis de gagner la Première Guerre mondiale. 

    À l'occasion du centième anniversaire de l'armistice de 1918, tous les chefs d'Etat ou de gouvernement des pays ayant participé à la Première Guerre mondiale doivent se retrouver à Paris le 11 novembre prochain.

    Donald Trump ayant annoncé sa venue, la présence du président des Etats-Unis confortera sans aucun doute l'idée selon laquelle la guerre de 14-18 aurait été gagnée par les Alliés grâce aux troupes de l'Empire britannique et surtout grâce aux Américains, entrés tardivement dans le conflit, mais dont l'arrivée sur le terrain aurait décidé de la victoire finale. Or, cette idée est fausse, comme le rappelle Michel Goya, un ancien officier, docteur en histoire contemporaine, dans un livre parfaitement documenté.

    Le 14 juillet 1919, deux semaines après la signature du traité de Versailles, le grand défilé de la victoire avait lieu à Paris avec toutes les armées alliées, mais c'était 1 000 « gueules cassées » de l'armée française qui ouvraient le défilé, et trois maréchaux français (Joffre, Pétain et Foch) qui chevauchaient en tête des troupes.

    diapo_francais_char_premiere_guerre_mondiale_11.jpgSans diminuer en rien l'extraordinaire endurance des Britanniques, engagés au feu pendant quatre ans, ou la bravoure des Américains, montés en ligne à partir du printemps et de l'été 1918, la vérité de l'Histoire oblige à dire que ce sont les forces françaises, parce qu'elles étaient les plus nombreuses, qui ont supporté le plus gros de l'effort de guerre, et qu'elles possédaient, à la fin du conflit, des capacités de manoeuvre que n'avaient pas leurs alliées. Chars jpg_aquarelle_francois_flameng.jpgRenault, avions Breguet, (photos) camions militaires, réseau de télégraphie sans fil : l'industrie française, de plus, avait fait de « l'armée française de 1918, écrit Michel Goya, la plus moderne du monde », offrant aux combattants des moyens inconnus de ceux de 1914, moyens qui ont largement contribué au résultat final. Par conséquent, c'est bien la France, première puissance militaire au monde, qui a gagné la Grande Guerre.

    Pourquoi cette puissance s'est-elle ensuite délitée, pour aboutir à l'effondrement de 1940, c'est une tragique histoire sur laquelle l'auteur revient brièvement. Pour les nations aussi, la roche Tarpéienne n'est jamais loin du Capitole.   

    Les Vainqueurs. Comment la France a gagné la Grande Guerre, de Michel Goya, Tallandier, 348 p., 21,50 €. 

  • Au patrimoine cinématographique • Soleil trompeur

     

    Par Pierre Builly

    Soleil trompeur de Nikita Mikhalkov (1994) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgLa Russie martyre

    L’environnement historique du film – qui n’est pas forcément bien connu en France – est celui pendant lequel l’Union Soviétique s’est complètement fermée aux influences extérieures, pour s’instituer en phare révolutionnaire, en Contre-Église à quoi des millions d’existences ont été sacrifiées et tant d’espérances fauchées.

    Soleil trompeur 2.jpgLa Russie, en 1936, est donc opaque et fermée, les échanges avec l'extérieur sont réduits au minimum, dans tous les domaines (sait-on que l'URSS participe à ses premiers Jeux Olympiques seulement à Helsinki, en 1952, et c'est l'URSS triomphante de la victoire sur l'Allemagne !) et pourtant il n'y a guère qu'une quinzaine d'années que la Révolution a triomphé : c'est très bref et ça laisse subsister des pans entiers du monde enfui.

    Ainsi, au tout début de Soleil trompeur, lorsque Mitya (Oleg Menshikov), le traître, le transfuge, rentre à l'aube dans son appartement bourgeois à proximité de la place Rouge et qu'il est servi par un vieux domestique, français ainsi qu'il était de règle dans toutes les familles de qualité, qui n'est pas encore bien parvenu à maîtriser la langue russe (André Oumanski).

    Soleil trompeur 3.jpgLe colonel Kotov (Nikita Mikhalkov lui-même), héros de la révolution soviétique a épousé Maroussia (Ingeborga Dapkunaïté), issue de la très bonne bourgeoisie d’avant-guerre, et il est à peu près parvenu à s’intégrer dans le monde raffiné, nostalgique, condamné, de sa belle-famille. Le couple est venu passer un dimanche d’été dans la confortable datcha où la vie est paisible entre dentelles et samovar, porcelaines précieuses et soupirs discrets sur cet « Avant » qui n'est plus possible.

    Soleil trompeur 4.jpgSergeï Kotov est pris entre les deux mondes : celui de sa femme et celui qu'il voudrait offrir à leur fille, Nadia (Nadezhda Mikhalkova, sa propre fille dans la vie) et qu'il évoque dans une séquence très pure, lors de la promenade en barque sur la rivière, lorsqu'il dit que la Révolution a été faite pour que tout le monde puisse avoir les doux petits petons de Nadia qu'il caresse alors...

    Le retour de Mitya auprès des siens, auprès de Maroussia dont il a jadis été amoureux, va commencer à abîmer le calme apparent des choses. Mais, pour Kotov et les siens, il y a bien pire que Mitya : il y a Staline.

    Soleil trompeur 5.jpgL'extraordinaire, de ce film qui dispense une rare puissance d'émotion et dont la fin est d'une désespérance totale, est sa conformité à l'âme russe, telle qu'on la voit en Occident mais surtout telle qu'elle doit réellement être : on y passe du rire aux larmes, de la tendresse au burlesque (la séquence où les grands-mères jettent à l'eau les médicaments de la servante hypocondriaque, Mokhova, les pitreries de l'oncle Kirik), de la gaieté à la gravité, de la légèreté au tragique d'une façon qu'on ne connaît pas en Occident.

    Soleil trompeur 6.jpgLa journée d'été s'achève et la paix descend sur la terre russe ; Kotov va monter dans la voiture des tueurs du NKVD et sait très bien qu'il ne reviendra pas, qu'il ne reverra plus tous ceux qu'il aime ; et c'est à ce moment, juste avant la dure séquence finale que Mokhova et les grands mères entonnent « Les cloches du soir » une de ces bouleversantes chansons slaves qui appellent la sérénité et le repos, alors même que Kotov va mourir, sa femme et sa fille vont être déportées en Sibérie, Mitya va se suicider ...   

    sans-titre.png

    DVD disponible autour de 10 €

  • Société & Insécurité • Xavier Raufer : « Reprendre le contrôle des quartiers »

     

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgXavier Raufer est un essayiste, expert en questions de criminalité. Il a publié des ouvrages consacrés à la criminalité, au terrorisme et à l'insécurité urbaine.

    Il participe régulièrement à diverses publications de presse ou émissions télévisées.

    On écoutera avec intérêt la vidéo qui suit, où, interrogé par Boulevard Voltaire, il analyse avec réalisme, lucidité et expertise, la situation et les conditions d'une reprise de contrôle de ce qu'on nomme pudiquement les quartiersLFAR 

     

      La chaîne officielle de Xavier Raufer,

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR