Éric Zemmour : « La France, terre de violences et patrie de la guerre civile »
Manifestation à Toulouse, le 26 janvier. - Crédits photo : AFP
Le thème de « la haine française » molle ou violente, est ancien. Haine de soi ou haine entre soi. Maurras en a traité il y a un siècle dans un livre - Quand les Français ne s'aimaient pas, (1916) - dont le titre a été des milliers de fois repris en divers sens. Aux exemples qu'il donne, Zemmour aurait pu ajouter la Fronde, la Commune ou l'épuration. D'autres encore. Son analyse appliquée à l'actualité est d'une grande lucidité. Comme d'habitude. (Figaro Magazine du 1.02). LFAR
Des blessures à la tête, des gens éborgnés, des mains arrachées.
A chaque semaine, son nouvel acte de manifestations de « gilets jaunes ». A chaque semaine, son nouveau lot de heurts, de violences, de blessures graves. Les « gilets jaunes » se plaignent des brutalités policières. Les policiers se plaignent de la violence des manifestants. Dialogue de sourds. Les deux camps n'ont pas tort. Depuis novembre, il y a eu, dans les rangs de la police, plus de mille blessés. Mais on n'avait jamais vu depuis Mai 68 les forces de police aller ainsi au contact des manifestants, les viser à tir tendu, à face d'homme et à courte distance ; jamais on n'avait vu charger la police à cheval, jamais on n'avait vu des blindés se mettre en branle, jamais on n'avait vu les effectifs de la BAC se déployer et attaquer. Depuis la mort de Malik Oussekine, en 1986, la police française s'enorgueillissait de ses méthodes pacifiques, qui évitaient le contact, et donc les risques de blessures ou de morts, ce que ne faisaient pas ses homologues anglo-saxonnes.
Mais c'était avant. Avant le 1er décembre. Avant le saccage de l'Arc de triomphe retransmis par les télévisions du monde entier. Une humiliation nationale qui a été lavée par un changement de doctrine policière. Désormais, le temps du contact est revenu. Et le temps des dégâts aussi. D'où cette impression d'inédit, de deux poids deux mesures. D'abord, ce ne sont pas des « gilets jaunes » qui ont saccagé l'Arc de triomphe, mais des bandes de pillards venus de banlieue. Et puis on se souvient justement des émeutes de banlieue de 2005. Alors, aucune manifestation n'était déclarée (!) et pourtant les émeutiers ne furent jamais inquiétés. C'était le temps de l'ancienne doctrine. Celle du refus de tout contact. Une doctrine qui est toujours d'actualité dans les banlieues, lorsque les forces de police sont accueillies à coups de boulons, molestées, quand leurs voitures ne sont pas brûlées, y compris avec des hommes à l'intérieur.
Jamais le ministre de l'Intérieur ne donna alors l'ordre aux forces de police de charger - bien au contraire ; jamais non plus les ministres, les députés de la majorité ne se permirent de lancer des insultes et d'accabler les banlieues du mépris dont elles abreuvent les « gilets jaunes ». Déjà, lors de la manifestation de 2013 de la Manif pour tous, on avait remarqué que les ordres donnés aux policiers étaient moins tendres. Mais le pacifisme des manifestants avait alors évité le pire.
En banlieue, la passivité des forces de l'ordre a été interprétée comme de la faiblesse ; le rapport de force a changé d'âme ; la peur a changé de camp. On comprend que les policiers ne veuillent pas revivre ça. Mais pourquoi se venger sur les « gilets jaunes »? Cette violence, cette fureur, cette colère, venues de toutes parts, rappellent à ceux qui l'avaient oublié que la France a toujours été un pays violent, un pays de haines mal recuites, d'affrontements brutaux, de luttes des classes, de guerres de religions et de guerres civiles. La France est ce pays où les Français passent beaucoup de temps à ne pas s'aimer et même à se détester les uns les autres. Et ce temps semble bel et bien revenu. ■


Ce sont nos amis du blog La Couronne qui ont réuni et publié, les premiers, les premières photos de presse et une brève vidéo des obsèques du Comte de Paris. Nous reprenons ici leur commentaire.





En raison de l'importante actualité princière, à laquelle nous nous devions de faire largement écho, nos rubriques habituelles du weekend ont été exceptionnellement supprimées. Pour Lafautearousseau Weekend, rendez-vous samedi et dimanche prochains. Bonne lecture, bonne journée à tous ! LFAR
Les obsèques de Monseigneur le comte de Paris seront célébrées ce samedi 2 février 2019 à 15 heures, en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux. 



L'héritier du trône du Portugal, Dom Duarte de Bragance, dans un entretien récent publié dans L’incorrect, a exprimé la sympathie de la Maison royale du Portugal pour le nouveau chef de la Maison de France, Monseigneur le duc de Vendôme. L'entretien publié le 28 janvier avait été réalisé, quelques jours avant la disparition du comte de Paris.

Cet apologue tragique et néanmoins cocasse nous a rappelé telle ou telle des conférences de Gustave Thibon. Il y expliquait : « On dit que la nature est maternelle. Bon. C'est entendu. Mais on oublie de dire qu'elle l'est pour tout le monde. Elle l'est pour la poule quand elle lui donne à manger des vermisseaux. (Beaucoup moins pour ces derniers). Mais elle l'est aussi pour le renard en créant des poules inoffensives qui feront sa pâture.». La vérité est que la nature est alternativement maternelle et cruelle. Les saints ont bien pu rêver d'un âge et d'un lieu où cette dualité serait abolie, où l'agneau dormirait paisiblement entre les pattes du loup et où la gazelle affectueuse lècherait la crinière d'un lion attendri, ces temps ne sont pas advenus. La dualité nature maternelle / nature cruelle semble bien la réalité existentielle et ontologique de ce bas-monde. Les Chrétiens attribuent cela à la chute et espèrent en un royaume qui n’est pas de ce monde…
Il en est certainement largement de même de nos ancêtres les hommes. L'homme est omnivore, chasseur-cueilleur, dès le paléolithique. Nous le sommes encore 3 ou 400 000 ans ayant passé. Ce serait une révolution, une rupture anthropologique aussi destructrice que la négation des sexes, que de tenter, sans-doute en vain, de faire de l'homme un herbivore. Les végans et les antispécistes ne sont pas de doux illuminés qu'il faudrait prendre à la légère. Dans des sociétés ouvertes aux pires extravagances destinées à les atomiser, ce sont des individus dangereux.

Le public peut se recueillir dès aujourd’hui et jusqu’à vendredi, de 13h à 17h, dans la chapelle royale Saint-Louis, à Dreux, pour rendre hommage à Monseigneur le Comte de Paris.
Nous proposons (...) à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture ! Péroncel-Hugoz
Les conversions à l’islam concernant principalement les femmes, la
Devant le Bundestag, le président de la République a récemment proclamé la nécessité de créer une « Armée européenne », expression qui va beaucoup plus loin que les formules plus fréquentes de « défense européenne » ou de « personnalité européenne de sécurité et de défense ». Car là il ne s’agit plus de simplement coordonner, mais d’ « intégrer » et même d’unifier. Mme Merkel a repris l’expression devant le Parlement européen. Cela nous ramène aux années 1950, quand on désignait par le raccourci d’« Armée européenne » ce qui était en fait le projet de Communauté européenne de défense (CED) imaginé par la France pour contrôler le réarmement allemand, que souhaitait Washington ; et que Paris pensait bien diriger. Quand il devint évident que ce ne serait pas le cas, et qu’en outre la France perdrait une large partie de sa souveraineté pour la politique extérieure et la défense, le traité de la CED échoua devant le parlement français (30 août 1954).