Lourdes questions
« C'est contre la stratégie du Pouvoir qu'il convient aujourd'hui de porter les plus graves accusations. »
Quelle aura été la stratégie du Pouvoir face aux Gilets jaunes ? Peut-on seulement imaginer qu'il n'y en ait pas eu une ? Et si la réponse est non, en quoi a consisté cette stratégie ?
« Lourdes questions », comme on l'a dit. Et réponses tout aussi lourdes. Gravement accusatoires.
Comment transmuer une saine révolte d'un Pays Réel exsangue, exaspéré par la voracité d'un Système désormais détesté dans son essence, en une troupe de casseurs marginaux, ultra-violents d'où la masse des gilets jaunes des débuts s'est retirée peu à peu, inexorablement, de semaine en semaine ? Comment lui ravir le soutien de l'opinion ? Elle est là évidemment la stratégie du Pouvoir.
Laquelle ? Pourrir la révolte populaire, celle des « braves gens » des débuts qui avaient fait reculer Macron en décembre par leur nombre, par leur sincérité et par leur détermination et qui l'avaient effrayé aussi à cause du soutien que leur apportaient plus des deux-tiers des Français, ramenant la popularité du Chef de l'État à presque rien. L'allié inavoué de cette opération, l'auxiliaire précieux du pourrissement, ce seront les hordes de l'ultragauche, troquant ou non, selon le cas, leurs cagoules, leurs capuches et leurs sinistres habits noirs, pour un gilet jaune. L'on ne distinguerait que rarement entre vrais et faux gilets jaunes. Ces derniers on les confondrait avec les vrais gilets jaunes. L'on appellerait l'ensemble indifférencié « les manifestants ». Comme si les Black Blocs étaient des « manifestants » ! Les médias se chargeraient comme un seul homme de l'amalgame sans besoin d'instructions ni de consignes. Le soutien populaire au mouvement Gilets jaunes s'effriterait lui aussi de semaine en semaine. Quoique, encore aujourd’hui, il avoisine toujours 50%.
On établirait des parallèles de diversion, dépréciatifs. Par exemple, l'on monterait en épingle les manifestations écologistes, si nombreuses, si paisibles et par-dessus le marché si « festives ». Le concept tant apprécié ! Il n'y aurait ni Baudelaire ni Murray pour dire son fait à ce « festivisme » nigaud et parfaitement déplacé quand à quelques encablures les Champs-Élysées brûlent. Et puis l'on lancerait le Grand débat, réplique moderne, façon 2019, des États-Généraux de 1789, mais transformés en One man show présidentiel, ce que Louis XVI, roi d'une France organique et non d'un peuple atomisé, n'eût jamais osé faire en admettant que l'idée alors inconvenante lui en fût venue.
On ne tentera donc rien pour neutraliser les violents : Black Blocs, Antifas, racailles et pillards. Les mêmes ou à peu près que l'on avait vu se greffer sur les occupants plus ou moins alternatifs de Notre-Dame des Landes, les mêmes venant de toute l'Europe en appoint des troupes locales. Pour casser, détruire, exercer leur pleine violence révolutionnaire anarcho-nihiliste. Rien n'a été fait pour les neutraliser préventivement et peu de choses sur le terrain. Manque de moyens, désorganisation de la Préfecture de police, absence d'instructions claires et appropriées à la gravité de la situation, de la part des « politiques », trop d'effectifs de police - et les plus aguerris - affectés à la protection des bâtiments officiels plutôt qu'à la rue, comme le pense Alain Bauer ? Ou stratégie du pourrissement, du discrédit et de l'amalgame ? Mais ces deux explications s'excluent-elles ? Et pourquoi donc ? Leur cumul, tout au contraire nous semble parfaitement vraisemblable. Et, en fait, conforme à la réalité.
La vérité est qu'on n'a pas voulu (Macron, Philippe, Castaner) se priver des précieux auxiliaires que l'on s'est trouvé depuis quatre mois pour se tirer d'affaire. Pauvres, pauvres Gilets jaunes !
Dans un peu plus d'un mois, ce sera le 1er mai et ce seront les défilés traditionnels convoqués par des syndicats fantomatiques qui n'ont plus ni adhérents, ni troupes, ni gros bras pour expulser les indésirables. Plus question d'incriminer les gilets jaunes. Comme le 1er mai 2018, [Photo] les Black Blocs et autres similaires engeances se chargeront de la casse sur le dos des centrales syndicales frappées d’obsolescence et d'impuissance. Rendez-vous est pris. Il serait bien étonnant que les Black Blocs ne l'aient pas déjà inscrit à leur agenda. Ce sont des révolutionnaires organisés et efficaces. Nous verrons bien. Accusera-t-on les syndicats de la casse ?
C'est contre la stratégie du Pouvoir dans l'affaire des Gilets jaunes qu'il convient aujourd'hui de porter les accusations les plus lourdes. ■
Commentaires
Macron laisse pourrir ou organise le désordre pour mettre la pression sur le Conseil Constitutionnel qui examine en ce moment son projet de loi anti casseurs !!
Il espère faire adopter sa loi , voir la faire durcir, pour mieux réprimer la France mécontente
La France n'étant plus une démocratie, pourquoi se gêner ??!!
Les bandes de casseurs sont bien connus des services de police , mais ce samedi, cette police n'a pas reçu d'ordre pour agir : nombreux témoignages de policiers écœurés !!
Cynisme total de Macron et de sa clique, sa politique est une abjection
Quand donc le peuple va-t-il vraiment se révolter et chasser ces traitres du pouvoir ?...……...
La lente installation de la dictature molle en France est "en marche", et le pouvoir macronien le fait pas à pas comme forcé par des événements qu'ils organise à dessein. C'est la stratégie de l'erreur, comme en escrime, où la parade tend à pousser, de plus en plus loin, assaut après assaut, la lame de l'adversaire sur le côté, pour ouvrir l'espace décisif. Beaucoup sentent bien sans réagir, que les libertés reculent chaque fois un peu plus, tant les interdits pris isolément semblent inoffensifs.. Lorsque la matérialité de l'addition de tous ces coups de rasoirs dans les liberté deviendra parfaitement apparente, il sera trop tard, les portes blindées seront refermées sur la démocratie française. Macron est connu pour son absence d'empathie, il n'aime ni le peuple, ni la France, il ne cherche que le pouvoir dans lequel il se baigne avec ostentation et délice. Sa politique n'est que l'addition de ressentis personnels, vaguement adossés aux théories socialisantes d'écrivaillons, servant à lui fournir le corset de respectabilité nécessaire à leur déclamation. La réalité est un opportunisme cupide, que seule freine de temps à autre, sa fatuité névrotique. Comme la médiocrité est, en politique, le plus partagé des défauts, il n'a aucun mal à trouver des hommes et des femmes pour l'accompagner dans sa triste besogne d'émiettement de la France, sous le couvert d'un double langage qui tord les mots, à défaut des réalités décrites. Il n'y a rien de bon à attendre de ces gens là.
Tout à fait d'accord avec vous. Lisez le dernier livre de Philippe de Villiers et vous verrez qu'avec Jean Monet, Roosvelt et autres, cette destruction de la France a commencé pendant la guerre 14/18 et s'est accélérée sous De Gaulle,( SAFER, POS ), a eu un répit sous le Président Pompidou, pour reprendre sous Giscard et s'accélérer depuis jusqu'à ce jour. Rien d' étonnant avec la légalisation du crime d'avortement qui devient aux yeux de certaines un droit. Je pense qu'un jour, il y aura une punition divine.
Excellent, Phidias !
Rien à ajouter à cette analyse totalement irréfutable parce qu'elle pose des questions que le mainstream médiatique ne pose pas vraiment/ Complicité par omission ! Il est vrai qu'il y a longtemps que nos faux maitres en politiques ne récitent plus le confiteor. et que son souvenir s'est perdu sous l'action dissolvante e de ceux qui on voulu rendre la religion moins rébarbative . il nous s en rendu le monde invivable. et résultat nous avons un Président très tendance, qui ne cesse de faire repentance r sur le dos des autres et jamais d e lui-même.A défaut de vraie remise en cause nous courrons droit ... à quoi exactement?
Merci pour ces intéressants commentaires.
Celui d'Henri pose une question qui colle parfaitement à l'actualité étrange que nous vivons : "A défaut de vraie remise en cause nous courrons droit ... à quoi exactement ?"
Peut-être devons-nous admettre avec simplicité que nous nous trouvons dans l'un de ces moments de l'Histoire, où il n'est guère possible de prévoir ou même d'imaginer, de quoi demain sera fait. L'on a cru que la Révolution était terminée avec la fête de la Fédération. Presque personne n'était républicain parmi les têtes pensantes et agissantes de la révolution en marche quasiment jusqu'à la veille du vote de la Convention qui décida à une voix de majorité la mort de Louis XVI.... Qui sait ce qui va arriver aujourd'hui ? Comment sortirons-nous des troubles en cours ? Il nous semble presque impossible de nous faire une opinion sur ce point-là. Nos certitudes sont d'un autre ordre.
Gérard POL
Lafautearousseau
Merci à Phidias de son commentaire travaillé et percutant., qui est un morceau d'anthologie et qui mériterait d'être diffusé et repris dans une vraie action plus vaste. Je pense à des précédents....