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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1227

  • Un météore dans le ciel politique français ?

     

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    Emmanuel Macron ne sera-t-il qu'un météore inattendu, très vite apparu et très vite disparu dans le ciel politique français ?

    La question est récurrente ces jours-ci à l'heure des mauvais sondages, des doutes et des départs plus ou moins fracassants, en tout cas indignes, parmi les plus proches du chef de l'État ; à l'heure des « affaires », qu'elles aient eu ou non l'importance que l'agitation des médias, des partis et des assemblées leur a conférée ; à l'heure des impasses - surtout l'obstination européiste qui ne conduit nulle part parce que personne ne veut vraiment du fédéralisme de Macron en 42854247_1714857268624358_8101024579067052032_n.jpgEurope ;  enfin, à l'heure de la rupture avec les Français sur quelques sujets qui touchent à leur être profond : l'immigration, le multiculturalisme, la repentance, le dénigrement de ce qui est français, les fréquentations douteuses, les photos inacceptables en fort mauvaise compagnie ; sans compter le chômage et la pauvreté ; en bref, à l'heure des déceptions qui font qu'entre Emmanuel Macron et les Français, en tout cas la plus grande partie d'entre eux, le courant ne passe pas ou plus.  

    On a fait quelque crédit au départ à cet homme jeune, brillant et audacieux, comme les Français les ont toujours aimés. Qui 54627661.jpgrecevait Poutine à Versailles et Trump sur les Champs-Elysées pour admirer et applaudir l'armée française. Qui fêtait ses quarante ans à Chambord... Dans l'ombre du roi-chevalier. Un vrai roi, celui-là, pas une apparence ... 

    Ce capital crédit - en attente de voir - consenti au jeune Macron d'il y a un an est donc largement entamé. Mais est-ce qu'il se trouve quelqu'un en position de le recueillir ? Les Français qui, sans savoir du tout qui il était, ont applaudi il y a un an au « dégagisme » opéré par Emmanuel Macron, comme un de ces coups d’Etat légaux dont notre République est coutumière, verraient-ils d'un bon œil le retour des politiques exécrés, évincés hier ? C'est plus que douteux. Les Français ne sont pas si sots. Une majorité considère que ces politiciens faillis ne feraient pas mieux qu'Emmanuel Macron. Ont-ils tort ? Reporteraient-ils alors leur attachement, leurs espoirs et même une certaine adhésion sur les partis dits populistes, en nombre suffisant pour les porter au pouvoir ? Cela aussi, pour l'heure, nous paraît douteux. 

    Alors quid ? Nous nous sommes de fait habitués à être gouvernés par des hommes qui sont en place par défaut. Sans réel consentement, sans adhésion, sans lien affectif quelconque. Nous sommes devenus une drôle de démocratie, si tant est que nous n’en ayons jamais été une. 

    En fait, avec Macron, les Français ont peu ou prou cru ou espéré en une sorte de changement de régime. En tout cas en un « autre chose », fût-il mal défini. Macron s’est gardé de les détromper. Au contraire. 

    Au bout d'un peu plus d'un an, ils constatent que presque rien n'a changé. Ils se disent comme jadis : « Non vraiment c'était pas la peine, non pas la peine assurément de changer de gouvernement ». Et ils retombent dans leur scepticisme, leur indifférence, leur morosité ou, s'ils sont lucides, leur inquiétude et leur colère. Les esprits simplistes se réjouiront ou se lamenteront, selon leur camp, qu'Emmanuel Macron « dévisse » comme il est dit dans les médias. C'est ne pas voir plus loin que le bout de son nez ... Le problème politique français passe largement le cas Macron, X ou Y. 

    laic.jpgLa question du régime n'a jamais cessé de se poser à la France depuis la Révolution, comme en témoignent les dix-huit régimes qu’elle a connus, dont cinq républiques. Cela, Emmanuel Macron lui-même l'a compris. Il l'a dit en termes explicites, inattendus et spectaculaires. Les premiers mois de son quinquennat ne sont, en creux, que l'illustration de ce manque de roi qu'il a en même temps diagnostiqué et tenté de combler dans la forme sinon dans le fond tant il est vain de chercher à concilier un principe et son contraire. Et, l'autre jour, Zemmour avouait considérer que le message républicain est désormais désuet. Macron est la preuve qu'un régime désuet peut s'inventer un renouvellement pour, quoique épuisé, durer encore un peu. Il semble bien que ce ne peut être pour très longtemps, ni pour de bien grandes choses ... Il finit d’ailleurs par arriver un jour ou même les petites deviennent difficiles.   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (99 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Les deux parenthèses molles

    par Claude Wallaert 

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    Jupiter ou voyou ? 

    C’était par un bel après-midi d’été, dans la mairie d’un bourg du centre de la France. Une petite assemblée se tenait dans la salle des mariages : onze adultes et quatorze enfants. Tous étaient joyeux, propres et pimpants : il s’agissait pour le maire, ceint de son écharpe tricolore, de remettre à une jeune femme la médaille de la famille française ; cette décoration a été créée en 1920 pour honorer les mères de quatre enfants et plus, de nationalité française. La maman du jour avait un mari, neuf enfants, et visiblement attendait le dixième … Le maire lut un hommage chaleureux qui montrait qu’il aimait bien ces administrés un peu atypiques. La maman remercia en quelques mots, avec un beau sourire, sans oublier personne, et en terminant par son mari, qui se tenait à ses côtés, aussi ému qu’il l’avait été quelque vingt ans auparavant, devant un autre maire, dans un autre village. Ensuite, on déboucha quelques bouteilles, on servit chouquettes et gougères, à la grande joie des enfants qui se mirent à courir partout…

    Dominant la scène, accroché au mur dans son cadre officiel, le président Macron, le sourcil conquérant, affichait son sourire de premier de la classe, les poings accrochés au bureau élyséen, campé entre les molles parenthèses de ses bras.

    C’était au moment où, dans cette paisible campagne, résonnaient encore, quoique un peu assourdis, les échos du tintamarre Benalla. Ce jeune homme de 26 ans a provoqué, en effet, un beau chahut à retardement, puisque les faits reprochés remontent au premier mai dernier, ce qui a mis au jour, comme l’on sait, des « curiosités » relatives à son salaire, à ses privilèges, ses ambitions présumées, et bien d’autres choses encore, attestées ou non, qui font les délices des journalistes qui ne savent pas comment vendre leur papier d’été. Il ne s’agit pas d’un criminel, non, mais à coup sûr de ce qu’on appelle un trublion, un intrigant, dont l’ambition un brin tapageuse et exhibitionniste a eu l’heur de plaire au personnage tout fier dans son cadre présidentiel ; notre jeune président serait-il tiraillé entre la majesté jupitérienne, et un certain tropisme décadent, voire quelque peu canaille ?

    1901356836.jpgOn peut le penser : qu’on se souvienne en effet de la fête de la musique, qui a vu Monsieur et Madame Macron recevant publiquement à l’Élysée, et avec la plus grande familiarité, un groupe de danseurs LGBT, dont l’un portait sur son ticheurte l’inscription « Fils de migrants, noir et pédé ». Quel contraste surprenant entre la véhémence grandiose des célébrations républicaines au Louvre et à Versailles, et les gesticulations adolescentes du jeune Emmanuel et, encore dernièrement, ses effusions dans les bras de la pulpeuse présidente de la Croatie, dont la valeureuse équipe venait pourtant de perdre la coupe du monde de football !

    photo_originale.jpgTout cela, en réalité, est à l’image de notre France : il y a encore des cloches qui sonnent dans le ciel de villages paisibles, des parents généreux, des enfants aimés et joyeux, des entrepreneurs intrépides, un superbe savoir-faire français, bref un patrimoine ancré et porteur d’avenir. Il y a aussi les caïds féodaux de la drogue, les zélateurs médiatiques d’un futur frelaté, la tourbe bourdonnante des partis politiques promoteurs d’ambitions dévoyées, et le pays en voie de désertification spirituelle, donc en danger de mort…

    Et dans son cadre officiel, sourcil conquérant, sourire ambigu, campé devant une fenêtre de l’ancien hôtel d’Évreux, Macron regarde ces deux France sur lesquelles il n’a aucune prise ; ses bras sont deux parenthèses molles… 

  • Communiqué de L'Union Royaliste Provençale, représentant unique de l'Action française en Provence

    Rassemblement Royaliste des Baux de Provence, le prince Jean de France, Marcel Jullian (2002)

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    À l'attention du service politique  

    Communiqué de Presse

    L'Union Royaliste Provençale, représentant unique de l'Action française en Provence 

    L'Action française en Provence est représentée par l'Union Royaliste Provençale.

    Créée en 1937 à l'initiative du commandant Dromard avec l'assentiment et l'appui de Charles Maurras, elle mène le combat royaliste d'Action française en Provence notamment par des conférences et des colloques. Elle a organisé les grands rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux, et édité le mensuel Je suis Français.

    Elle anime également quotidiennement le blog lafautearousseau, qui figure parmi les blogs politiques ayant la plus grande audience, ainsi que les pages Facebook et Twitter de l'AF Provence.

    L'Union Royaliste Provençale est la fédération régionale du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française) dont le siège se situe au 10, rue Croix-des-Petits-Champs à Paris, et dont le Secrétaire Général est François Bel-Ker.

    Aucune autre organisation en Provence n'est légitimée à se prévaloir de l'Action française.

    Marseille, le 25 septembre 2018 

    Jean-Eugène Gugliotta
    Président de l'Union Royaliste Provençale 

    Contact Presse
    presse@actionfrancaise.net
    www.actionfrancaise.net
  • Sommes-nous dans les années trente ?

    Edouard Daladier et André François-Poncet, ambassadeur à Berlin (années trente)
     
    Par Jean-Philippe Chauvin
     

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    Les vives polémiques sur les propos et les attitudes de l'actuel président, conjuguées avec les débats non moins vifs sur ce que l'on a le droit ou pas de dire, et qui a le droit, ou non, de s'exprimer, sont la manifestation de cette « dissociété » qui a pris l'avantage sur la communauté nationale (que certains voudraient résumer à un « vivre-ensemble » qui n'existe pas, ou plus) et sur l'agora intellectuelle que d'autres nommaient jadis « la république des lettres ».

    L'hystérisation contemporaine, qui se répand plus vite que du temps de l'imprimé grâce aux réseaux sociaux numériques, est parfois désespérante et elle nuit à la véritable discussion qui nécessite du temps et de la réflexion, ainsi qu'elle autorise la possibilité de se tromper ou d'être convaincu par d'autres arguments que les siens propres. Aujourd'hui, les délateurs, jadis félicités sur les assignats républicains des années 1790, sont les maîtres de jeux de plus en plus sombres et violents. 

    une-plaque-de-nom-de-rue-en-francais-pour-rue-de-la-republique-byb67h.jpgQuand, dans la lignée des inquiétudes « de gauche » médiatisées, quelques historiens et « Insoumis » évoquent les « funestes années trente », je pense pouvoir leur rétorquer quelques choses simples, et ouvrir, au sens noble du terme, la discussion sans préjugé : 

    1. Ces fameuses années furent d'abord, avant de sombrer dans la tragédie, des temps de recherche et de débats intellectuels dont les revues de l'époque, qu'elles se nomment RéactionEsprit,L'Ordre Nouveau ou La Revue du XXe siècle restent les preuves imprimées : les nouvelles pistes de la pensée antilibérale ; la critique de l'Argent et, pour certains, de la Technique ; la réflexion permanente sur les institutions et, au-delà, sur l'esprit du politique ; etc. Tout cela mérite le détour, et les partisans actuels de la décroissance y trouvent certaines de leurs références utiles à la compréhension du monde contemporain, de Georges Bernanos à Jacques Ellul, entre autres. 

    2. La liberté d'expression y était, en France, plus reconnue que dans nombre de pays limitrophes, même si cela s'accompagnait d'une violence de ton et, parfois, d'action, et que la République n'aimait pas toujours la contradiction, au point de faire assassiner, en son nom propre ou par d'autres qu'elle, quelques opposants trop virulents, comme au soir d'émeute du 6 février 1934... 

    3. Si les extrêmes ne sont guère recommandables, il n'y a néanmoins pas de « fascisme français » malgré les pâles copies de l'Italie mussolinienne chez les partisans du « Faisceau » (disparu dès 1927) de Georges Valois ou les « francistes » de Marcel Bucard, plus groupusculaires et mythomanes que vraiment actifs. Sans doute le traditionalisme moderne de Maurras, si critiqué et parfois fort critiquable par ailleurs, a-t-il empêché, et c'est tant mieux, l'éclosion d'un jacobinisme fasciste ou d'un totalitarisme hexagonal. 

    maulnier songeur.jpg4. Les problèmes contemporains, et le contexte général, sont-ils semblables à ceux d'hier ? C'est sans doute là qu'il y a, effectivement, le plus de similitudes avec les années trente : une ambiance délétère sur la scène internationale et une montée des exaspérations populaires dans nombre de pays, y compris en France, avec la rupture entre élites mondialisées et classes populaires et moyennes, entre les métropoles et les périphéries, en particulier rurales ; le retour de la question sociale, très souvent couplée à la nationale ; les « questions sociétales » qui ne sont que l'autre formulation de la crise de civilisation évoquée jadis par Thierry Maulnier (photo), Emmanuel Mounier et Jean de Fabrègues, entre autres. Mais les réponses d'aujourd'hui sont-elles forcément celles d'hier ? 

    Sans doute peut-on constater que les « non-conformistes » des années trente (dont Maulnier et Fabrègues furent « les lys sauvages ») ont échoué à imposer leurs idées à la tête de l’État avant 1958, même si de Gaulle, en bon lecteur des « néo-41U3SlEZAbL._SX235_BO1,204,203,200_.jpgmaurrassiens » (sans en être lui-même, malgré une légende tenace véhiculée par les hommes de Monnet, et reprise par Mauriac), en reprendra ensuite les grandes lignes dans sa Constitution de la Cinquième République et dans sa tentative (avortée) de résolution de la question sociale : l'inachèvement du règne gaullien et ses limites bien réelles, en renvoyant les principales idées des revues « hors-système » aux catacombes, ont enterré presque (ce « presque »qui laisse encore un espoir, n'est-ce pas ?) définitivement les espérances de ceux qui les animaient. Si les royalistes peuvent en concevoir quelque amertume, cela ne doit pas être une excuse pour déserter le combat intellectuel et politique et, au-delà, civilisationnel... « L'espérance, c'est le désespoir surmonté », clamait Bernanos. 

    Alors, que les royalistes de bonne volonté s'engagent, pour que ces nouvelles ou fantasmées « années trente » d'aujourd'hui ne débouchent pas sur le pire comme en 40, mais sur le Roi, « possibilité du Bien commun effectif », tout simplement ! Ce serait bien, tout compte fait, « la revanche de Maulnier », ou celle d'un autre « M » célèbre et controversé...   

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Prochain « Secrets d’Histoire » sur « Louis-Philippe et Marie-Amélie, notre dernier couple royal »

     

    C'est le blog La Couronne qui nous l'apprend en ces termes :

    Monsieur Stéphane Bern vient d’annoncer que le prochain numéro de son émission « Secrets d’Histoire », diffusé sur France 2, le mardi 30 octobre à 21h, sera consacré à « Louis-Philippe et Marie-Amélie, notre dernier couple royal ». 

    photo-blog3.pngEn janvier dernier, Son Altesse royal le Duc de Vendôme avait  reçu au Domaine Royal de la chapelle de Dreux, Stéphane Bern et son équipe pour le tournage de plusieurs séquences de cette émission avec notamment une interview du Prince Jean qui connaît parfaitement l’histoire du Domaine Royal puisqu’il y réside à l’année avec sa famille.

    Après le tournage avec le Dauphin de France à Dreux, Stéphane Bern avait poursuivi son périple au château d’Eu afin de narrer aux téléspectateurs la vie et les tribulations du Roi Louis-Philippe et de la Reine Marie-Amélie. Le dernier couple royal français appréciait vraiment cette demeure de campagne normande où régnait une vie familiale harmonieuse au milieu des collections de tableaux de la Grande Mademoiselle. 

    Une belle émission historique avec en bonus la présence du Dauphin de France… Bref une belle émission à ne rater sous aucun prétexte.    

  • Famille de France • Le prince Jean s'exprime après la mort de Charles Aznavour

     

    168205_419268338107770_1930754385_n.jpgLe Dauphin de France via son compte Facebook officiel :

    « C’est un monument, un poète, un défenseur de notre belle langue française qui vient de nous quitter. J’adresse, ainsi que mon épouse, toutes mes condoléances à la famille de Charles Aznavour, un extraordinaire chanteur qui laisse en héritage pour les générations actuelles et futures, ce qu’il avait de plus précieux en lui : l’amour de la France. 

    Prince Jean de France »   

    Le prince Jean de France
    (Page facebook)
  • Le coup d’État judiciaire

     

    Par Philippe Mesnard
     

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     Les juges prennent le pouvoir

    En juillet 2018, le Conseil constitutionnel a considéré qu’il ne pouvait y avoir de délit de solidarité au nom du principe de fraternité, donnant à cette valeur républicaine plus de substance qu’elle n’en avait jamais eu jusque là – et, incidemment, pourrait-on dire, rendant obsolète une partie des lois en vigueur dans le pays ; et le même mois, le Conseil d’État a considéré que l’extension de la PMA aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes seules ne posait aucun souci, donnant ainsi blanc-seing aux parlementaires pour modifier la loi et, incidemment, intervenant de façon très prématurée dans le débat sur la bioéthique. Enfin, toujours en juillet, une pétition de professeurs de droit mettait en garde contre la volonté expresse de la Cour de cassation de se consacrer davantage à la « création normative » – autrement dit d’imaginer des lois en lieu et place du législateur. En effet, selon le propre exposé des motifs de la Commission de réforme, « la haute juridiction doit, à l’instar de l’évolution suivie par la plupart des grandes cours suprêmes d’Europe (Allemagne, Espagne, Suisse, Autriche,…), être mise en mesure de consacrer davantage d’énergie, de moyens, de temps, à sa fonction de direction et d’unification de la jurisprudence, créatrice de droit, au regard de celle, plus traditionnelle, de nature « disciplinaire » ou juridictionnelle, de contrôle de la légalité ».

    Un peuple mauvais et ignorant, des juges sages et savants

    Ces trois faits sont symptomatiques d’une dérive constante consistant à enlever au peuple le pouvoir de faire des lois et même à prévenir, par une évolution constante des lois, la possibilité pour le peuple d’exprimer son opposition à une évolution ou, a contrario, son désir d’évolution.

    Le fait que le pouvoir judiciaire tende à s’affranchir n’est pas neuf et, des rois de France jusqu’à Balladur, on a vu se tenir des lits de justice qui n’avaient pour fonction que de rappeler aux juges qu’ils sont là pour faire appliquer intelligemment la loi, pas pour la discuter. La nouveauté de ces dernières années est que si le pouvoir judiciaire veut s’affranchir du législatif, c’est de plus en plus souvent avec l’assentiment de ce dernier, ou en tout cas avec l’assentiment des gouvernants. Le peuple, en effet, est désormais disqualifié : il pense mal, il vote mal, il ne sait pas, il ne devrait pas être autorisé à déléguer une souveraineté qu’il est incapable d’exercer, et ses représentants, encore tout crottés de la glèbe dont ils sont issus, n’ont eux-mêmes rien à dire, surtout si la matière en jeu est réputée fondamentale par ceux qui savent, les experts, les juges – ou l’Union européenne, avec la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Bref, ceux qui ne sont pas élus.

    La République idéale : plus de peuple !

    Non seulement la France et ses institutions se sont rangées avec servilité sous les institutions européennes mais en plus les élites disent désormais clairement que toute consultation populaire – comme la dernière en date, lors des États généraux de la bioéthique – n’a aucune valeur : le peuple doit politiquement disparaître. Tout montre un mouvement politique d’ensemble, avec sa composante judiciaire, qui consiste à imposer aux Français un nouveau droit, au mépris des lois existantes et du processus d’élaboration législatif. La future réforme constitutionnelle ne fera sans doute qu’accentuer les choses, et les coups de semonce de juillet 2018 ne sont qu’un avant-goût d’une rationalisation du parlementarisme qui pourrait transformer radicalement la Ve République : la – mystérieuse – volonté générale n’aura plus besoin de s’exprimer et même on niera qu’elle existe, en tout cas qu’elle soit pertinente. Mais peut-être est-ce au cœur des origines du régime qu’il faut chercher les raisons et les possibilités de ces dérives judiciaires ? Les valeurs républicaines, Liberté, Égalité, Fraternité, sont-elles objectives ou vagues ? Ce qui arrache au peuple les conditions de maîtrise de son destin, les lois étant supposées régler la vie en commun, n’est-ce pas précisément le mythe originel de la Constitution, qui ne parle vraiment ni de la France ni des Français mais du régime idéal, et donc désincarné, auquel doit tendre la France, qui est plus un projet qu’une réalité ? Le coup d’état judiciaire n’est qu’un avatar de plus dans l’opposition entre pays réel et pays légal.  

    Philippe Mesnard
    Politique magazine
  • Honte à l’Union européenne, qui n’a pas le courage de commercer en euros avec l’Iran !

     

    Par Marc Rousset   

     

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    L’Union européenne, protectorat de l’Amérique, a fait le bon diagnostic sur le scandale des sanctions américaines à l’égard de l’Iran, mais elle n’a pas la volonté politique d’une Europe puissance des nations pour commercer en euros avec l’Iran et le monde entier. « Il est absurde que l’Europe paie 80 % de sa facture énergétique de 300 milliards d’euros par an au total, en dollars alors que 2 % seulement de notre énergie provient des États-Unis », a déploré M. Juncker, jugeant également « ridicule » que les entreprises européennes achètent des avions européens en dollars plutôt qu’en euros.

    La majorité des hommes politiques européens qui parlent du problème du règlement international en euros ne comprennent pas ce qui se passe et les raisons exactes ne sont jamais expliquées d’une façon claire, technique et précise dans les médias. L’une des raisons est qu’en fait, l’euro, monnaie unique, contrairement à ce que l’on nous raconte, n’existe pas !

    L’euro est monnaie unique en apparence seulement car les euros italiens ne peuvent pas dévaluer vis-à-vis des euros français ou allemands mais, en fait, les banques centrales des pays européens sont toujours techniquement indépendantes les unes des autres et présentent toutes les symptômes d’une monnaie propre à chaque pays avec leurs propres réserves physiques en or. Elles pourraient reprendre immédiatement, chacune, leur indépendance vis-à-vis des autres banques centrales. La BCE n’est, en fait, que la consolidation comptable des bilans des différentes banques centrales européennes. La zone euro peut se défaire techniquement en une nuit, si elle explose !

    La preuve en est le « système Target 2 » de règlement entre les banques centrales qui fait qu’aujourd’hui, dans la zone euro, la Bundesbank détient 1.000 milliards d’euros de créances bancaires sur les autres banques centrales alors que la Banque centrale d’Italie est débitrice de 460 milliards d’euros, principalement vis-à-vis de l’Allemagne.

    Et comme il n’y a pas, techniquement, une véritable zone euro, la BCE et l’Union européenne ont été incapables, jusqu’à ce jour, de mettre en place un système européen interbancaire européen indépendant du système international SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) sous l’emprise de Washington, de la Fed, des banques américaines et du roi dollar. La volonté de mise en place de ce système est en paroles seulement. « Nous devons augmenter l’autonomie et la souveraineté de l’Europe en matière économique, commerciale et financière », a déclaré le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas, le mois dernier, à Berlin. Un système interbancaire de paiement européen indépendant, conforme au droit européen, avec l’euro comme moyen de paiement international pour commercer avec le monde entier est urgent.

    L’Europe impuissante face aux sanctions américaines contre l’Iran souhaite mettre en place seulement un système de troc sophistiqué à partir de la vente de pétrole iranien. L’Union européenne sera amenée à créer, comme du temps du rouble dans les pays satellites de l’ancienne URSS, une chambre de compensation sans transactions financières dans la zone euro. Si l’Iran vend du pétrole à l’Espagne, ces euros serviront à régler pour un même montant directement l’exportateur allemand des machines-outils à l’Iran en évitant les transactions en dollars qui pourraient exposer les acheteurs et les vendeurs européens à des sanctions américaines.

    L’impérialisme américain est odieux, scandaleux, inacceptable. Les grands groupes tels que Total, Peugeot, Renault, Airbus, Siemens, suite aux menaces de représailles sur le marché intérieur américain, ont déjà tous renoncé. Mais la malheureuse chambre européenne « croupion » de compensation s’attire, cependant, les foudres du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche John Bolton. Il a osé déclarer :

    « Les États-Unis seront “agressifs et inflexibles” dans l’application des sanctions […] L’Union européenne est forte dans sa rhétorique, mais faible pour l’appliquer. Nous allons surveiller le développement de cette structure qui n’existe pas encore et pour laquelle aucune date de création n’a été fixée. Nous n’avons pas l’intention de permettre à l’Europe ou quiconque d’éviter nos sanctions. »

    Debout, l’Europe puissance des nations anti-Macron à construire !   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • A Toulon, ce soir, mercredi 3 octobre, ouverture du cycle de conférences du Cercle Pierre Debray...

     

  • Aznavour, l'art d'être Français

    « Je suis devenu Français d'abord, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d'être, dans ma langue… J'ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être Français… Il faut le faire. Ou alors il faut partir. »

    Charles Aznavour

     

     

  • Une Allemagne à l'avenir incertain ...

    Stuttgart, le château neuf 

     

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    Jacques Bainville avait visité l'Allemagne pour écrire à vingt ans son Louis II de Bavière (1900).

    Il en retira que tout en Allemagne - celle de Guillaume II - avait l'aspect d'une honnête maison de famille propre et bien ordonnée. L'Allemagne présente aujourd'hui encore cette allure générale qu'un siècle d’extraordinaires tribulations et de tragédies inouïes n'a pas vraiment modifiée. 

    Louis-II-de-Baviere.jpgAu temps de Louis II, l'industrialisation du pays était déjà largement en route et les technologies du XXe siècle s'installaient à grands pas.  Elles intéressaient Louis II comme tous les princes européens de son temps. Il les voulut à Neuschwanstein, son château des légendes germaniques. (que Maurras eût dites barbares) ...  Ces technologies, l'Allemagne allait savoir les exploiter à grande échelle au cours des décennies suivantes, et les développer jusqu'à l'excellence. Bainville a dit aussi, dans un contexte historique qui justifiait sa remarque, que l'Allemagne faisait l'industrie pour la guerre et la guerre pour l'industrie. N’agitons pas des peurs anachroniques : aujourd'hui, jusqu'à nouvel ordre, elle fait surtout l'industrie pour l'exportation. Elle y réussit jusqu'à l'exagération, sa marque de fabrique,  et en tout cas mieux que quiconque dans le monde. Chine exceptée. 

    Mercedes-Benz20S-Klasse20W26.jpgVisitez donc, si vous ne l'avez déjà fait, le musée Mercedes de Stuttgart. Tout un symbole. Vous y verrez d'abord un bâtiment ultra-moderne d'une esthétique acceptable, pure, dessiné par des architectes et des ingénieurs d'évidente compétence et de bon goût. Tout l'inverse du musée Guggenheim de Bilbao à qui l'on pourrait le comparer, laideur en moins, pour sa taille et ses volumes. L'intérieur retrace l'épopée de l'industrie automobile européenne à travers les réalisations Daimler-Benz et Mercedes, depuis les temps héroïques des premiers véhicules à moteur jusqu'aux IMG_0497.jpgplus récents modèles qui aujourd'hui inondent le monde, y compris les USA de Donald Trump lequel les menace des pires sanctions ... Le musée Mercedes de Stuttgart n'est pris ici que comme symbole de la puissance et de l'excellence de l'industrie allemande d'aujourd'hui. Esthétique comprise. 

    Côté ville, à Stuttgart, vous longerez les châteaux des ducs de Wurtemberg, l'un ancien, l'autre dit nouveau inspiré de Versailles, détruit pendant la dernière guerre, reconstruit après à l'identique, et vous croiserez une population nombreuse qui sait festoyer après l'effort, souvent vêtue de costumes ou même d'uniformes traditionnels, et qui vit selon ses racines, entre bière et vin, Danube et Neckar. Mais une population qui décroit en nombre et croît en âge ce qui est le véritable drame de l'Allemagne d'aujourd'hui et sans-doute bien plus encore de demain. 

    Cette évolution funeste s'apprécie si l'on peut dire d'un simple coup d'œil. Les beaux hôtels des bords du lac de Constance ou de La Forêt Noire ne sont plus habités de jeunes et fringants voyageurs mais principalement de vieillards plus ou moins valides qui viennent y user leurs forces déclinantes, y briller de leurs derniers feux ... Les plus « jeunes » y arrivent, à travers les routes boisées de Bavière ou du Bade, dans leurs voitures de collection de toute beauté qui ramènent aux temps anciens d'avant ou d'après-guerre. Celles-là même que l'on a admirées au musée Mercedes de Stuttgart... Nostalgie de la jeunesse, quand tu nous tiens ...! 

    Une partie non-négligeable de la réalité allemande d'aujourd'hui nous semble tenir dans cette dialectique : une puissance industrielle encore intacte face à un effondrement démographique sans analogue. Des entreprises encore dynamiques et insolemment prospères et une population vieillissante de retraités accrochés à leur épargne, veillant à sa préservation et à sa rentabilité. 

    picture.jpgL'Allemagne d'Angela Merkel, c'est à dire le grand patronat allemand, a longtemps cru pouvoir compenser ce déclin démographique par l'immigration. Derrière l'appel de la Chancelière à l'accueil d'un million et demi de migrants, il n'y avait pas que de bons sentiments. Il y avait aussi de gros intérêts. Réels ou supposés car les Allemands ont dû éprouver que tous les arrivants n'étaient pas des Turcs laborieux et qu'il ne serait pas si facile de les mettre au travail, à supposer qu'ils aient un métier. L'expérience - négative et amère à bien des égards - ne pourra pas, de toute évidence, être poursuivie ni renouvelée. Elle a déstabilisé la chancelière Merkel et fragilisé sa grande coalition ; elle a réveillé le sentiment national et identitaire allemand, à droite comme à gauche, car la gauche allemande a peu à voir avec la gauche française. Et pas seulement aux extrêmes : un homme comme Thilo Sarrazin, issu de l'établissement, n'en procède nullement. 

    L'Allemagne est donc - comme la France - à la croisée des chemins. Comme le nôtre, malgré de flatteuses apparences, son avenir est incertain. Elle entre dans une zone de risques et de turbulences encore difficilement identifiables mais réels. Et qui, bien-sûr, comme toujours, intéressent la France. C'est ce que nous avons essayé de montrer et de décrire simplement et bien partiellement à travers quelques choses vues Outre-Rhin.   

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Moscou va livrer des S-300 à la Syrie

     

    Par Antoine de Lacoste 

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    Israël a-t-il fait le bombardement de trop ?

    La semaine dernière, alors que 4 F16 israéliens attaquaient des positions syriennes près de Lattaquié, la riposte syrienne avait entraîné la destruction d’un avion d’observation russe, un Iliouchine 20, provoquant la mort de 15 militaires.

    L’armée russe, furieuse, avait reproché à Israël de n’avoir prévenu de cette attaque qu’une minute avant les frappes, empêchant cet avion de se mettre à l’abri. Elle était même allée plus loin en accusant les pilotes israéliens de s’être mis à l’abri derrière l’Iliouchine, ce qui n’est pas avéré, et d’avoir indiqué de fausses coordonnées de position d’attaque. L’armée israélienne a protesté disant qu’à aucun moment ses avions n’ont agi ainsi et que lors de la riposte syrienne fatale, ses avions étaient déjà rentrés dans leur espace aérien. Ce n’est pas avéré non plus.

    Poutine avait calmé le jeu, ne souhaitant pas une crise diplomatique avec Israël à un moment délicat du conflit syrien, lié au sort de la province d’Idleb occupée par les islamistes.

    1200px-Official_portrait_of_Sergey_Shoigu_with_awards.jpgLe revirement est aujourd’hui spectaculaire et l’annonce par le Ministre russe de la Défense,  Sergueï Choïgou (photo), de la livraison de S-300 à la Syrie « sous deux semaines » est un vrai tournant.

    Pour l’instant, l’armée syrienne est dotée de S-200, matériel relativement vétuste même s’il a permis la destruction en vol de nombreux missiles israéliens. Un accord entre la Syrie et la Russie en 2010 devait permettre la livraison de la nouvelle génération  des armes anti-aériennes russes, les S-300, à partir de 2013. A la demande pressante d’Israël, Poutine a renoncé à cette livraison, au grand dam de la Syrie, très déçue mais ne pouvant guère reprocher quoi que ce soit au sauveur russe.

    Mais, « la situation a changé et cela n’est pas de notre faute » a solennellement  déclaré Sergueï Chouïgour. Ces S-300 permettront des ripostes d’une portée de 250 km et de frapper plusieurs cibles à la fois. De quoi « refroidir les têtes brulées et empêcher les actes irréfléchis  constituant une menace pour nos soldats » a-t-il conclu.

    Rarement un langage aussi dur n’a été employé contre Israël même si le Kremlin, de son côté, a rappelé que cela ne visait aucun Etat en particulier. Voire.

    1035574114.jpgLa différence de ton entre l’armée et le Kremlin est sans doute la clé de ce revirement. Il semble probable que l’armée, n’acceptant plus de faire courir des risques inutiles à ses militaires, ait fait pression sur Poutine pour que ces S-300 soient livrés. Entre « les informations trompeuses d’Israël » dénoncées par la Défense et « une succession de circonstances tragiques » plaidée par le Kremlin, Poutine a choisi de combler ce hiatus inédit. Il a même choisi d’appeler en personne le Président syrien Bachar el-Assad pour lui annoncer la bonne nouvelle.

    Benjamin Nétanyahou a vivement réagi déclarant que « mettre des systèmes avancés entre des mains irresponsables augmenterait les dangers dans la région ».

    La partie promet d’être serrée.   ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Où Léon Bloy (avril 1914) donne une assez exacte description de notre chienlit

    Léon Bloy (1846-1917)

    Publié le 27 mars 2017 - Actualisé le 2 octobre 2018 

    « Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, moeurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l'enfance, élection de chenapans ou de goîtreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, etc., tels sont les fruits de l'arbre de la Liberté ».

            

    Léon Bloy, avril 1914

  • Quand la mémoire flanche

    Alger, 1957 ... 
    par Louis-Joseph Delanglade
     

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    Pendant la campagne présidentielle, de passage à Alger, M. Macron avait cru bon de condamner moralement la présence « coloniale » française en Algérie - condamnation évidemment inadmissible notamment au vu du contexte.

    Un peu plus tard, dans une interview au Figaro, il avait rééquilibré son propos : « Nous devons réconcilier des mémoires fracturées : celle des harkis, celle des pieds-noirs, celle des Français d'origine algérienne, celle des binationaux . » Cette fois, il s’agissait de traiter sur un pied d’égalité, en leur accordant à toutes la même légitimité aux yeux de l’Etat, des « mémoires » dont le rapport à la France n’est pas le même : harkis et pieds-noirs ne sont ni des immigrés ni des binationaux ; la mémoire des premiers fait partie de la mémoire française, celle des seconds est une mémoire étrangère et la conception mémorielle égalitariste de M. Macron n’est pas satisfaisante. 

    Or, voici que ce dernier vient de commettre une double faute en reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans la disparition à Alger en I957 de Maurice Audin. La première faute est de faire passer pour une innocente victime celui qui, au nom de son engagement communiste, n’aura été qu’un porteur de valises pour le compte du F.L.N., organisation terroriste avant l’heure en guerre contre la France. La dixième division parachutiste commandée par le général Massu n’a fait que son devoir en gagnant la bataille d’Alger, mission dûment confiée par le pouvoir politique. Quand on sait les atrocités commises par les combattants du F.L.N., quand on veut bien comprendre que ces atrocités constituaient un mode de combat, on voit mal comment nos soldats auraient pu répondre efficacement, sauf à utiliser tous les moyens. Celui qu’il faut bien appeler un traître a sans doute été arrêté et interrogé pour obtenir des renseignements visant à éviter des dizaines d’attentats perpétrés contre des civils. M. Macron n’avait donc pas à demander pardon à Mme veuve Audin. 

    La seconde faute aura été le moment choisi, quelques jours seulement avant le 25 septembre, « journée nationale d’hommage au harkis ». Il se trouve que, outre quelques décorations et quelques millions d’euros de mesures en leur faveur (le tout bien mérité, convenons-en), Mme Darrieusecq, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées, a annoncé pour décembre « une initiative mémorielle d’envergure […] une reconnaissance pleine et entière » de l’engagement puis du calvaire de ces soldats français en Algérie et en France même. Très bien. Mais comment ne pas penser que M. Macron, encore et  toujours soucieux de « travailler sur l'apaisement des mémoires » semble vouloir ainsi faire l’équilibre entre un Audin complice des terroristes et tortionnaires du F.L.N. et ces soldats français trahis et abandonnés par certains de leurs chefs ?  S’il y a eu faute de l’Etat voire de l’Armée, ce n’est pas pendant la bataille d’Alger, c’est plutôt lors du dénouement tragique de 1962.

    M. Macron se souvient mal et mal à propos. A force de vouloir faire du « en même temps » une sorte de méthode opératoire, il participe à un nivellement mémoriel inacceptable.   

  • Zemmour réagit à la polémique Nick Conrad : « Les Blancs ne sont qu’une expression pour dire les Français »

     

    Le clip « Pendez les Blancs » du rappeur Nick Conrad a suscité un tollé et a engendré de nombreuses réactions. Sur LCI, Eric Zemmour a dénoncé la « culture du rap francophobe (...) qui appelle au meurtre des Français » et qui se répand dans les banlieues. Ecoutez ! 

     

     

    La vidéo du rappeur Nick Conrad n'en finit plus de faire réagir. Invité de la matinale de LCI vendredi 28 septembre au matin, Eric Zemmour s'est lui aussi exprimé sur la chanson et le clip tournés à Noisy-le-Grand, accusés de racisme anti-blanc. « Ce n’est pas un acte isolé, c’est une culture. Ça fait longtemps : 10 ans, 15 ans que les rappeurs appellent à tuer les flics, appellent à tuer les Français, appellent à détruire la France. Je peux vous sortir des listes de chansons longues comme le bras. Ce n’est que le dernier » , a-t-il expliqué. 

    « Il y a une culture du rap francophobe qui déteste la France, qui déteste les Français, qui appelle au meurtre des Français. Les blancs ne sont qu’une expression pour dire les Français (...). Il y a une culture de la haine de la France qui s’est répandue dans d’innombrables banlieues. Alors heureusement, tous les banlieusards, même ceux qui sont de culture musulmane ne sont pas touchés, grâce à Dieu »  a ajouté celui qui a été sous le feux des critiques pour avoir critiqué le prénom d'Hapsatou Sy, la chroniqueuse de Thierry Ardison.

    Toujours sur les banlieues, assurant que la France se dirigeait vers une nouvelle guerre civile, Eric Zemmour a conclu ainsi ses propos : « Il y a aujourd’hui dans toutes nos banlieues une contre-société qui a créé un contre-peuple, avec une contre-civilisation qui repose sur l’islam. C’est ça la vérité de nos banlieues que l’on ne veut pas dire et que l’on ne veut pas croire. »