Retour sur la disparition d'Edmond Siméoni
Edmond et Gilles Simeoni à Lozzi, plus haut village de Corse à 1044 mètres d'altitude
Par Michel Franceschetti

Tous les Corses sont devenus orphelins vendredi 14 décembre, quand Edmond Simeoni a rendu son dernier soupir à Ajaccio.
Il incarnait la défense de la Corse et de son peuple depuis si longtemps...
Né le 6 août 1934 à Corte, il fit ses études de médecine à Marseille et exerça à Bastia au milieu des années 1960 comme gastro-entérologue.
Avec son frère Max, il anima la contestation au projet d’un centre d’expérimentation nucléaire en Corse (1960), créa le CEDIC (centre d'étude et de défense des intérêts de la Corse) puis l’ARC (Action Régionaliste Corse) en 1967. Il se fit connaître en 1970 par son opposition au déversement des boues rouges de la société italienne Montedison au large de l’île de Beauté. Pour sauver une Corse en état de sous-développement avancé, son mouvement s'engagea dans la dénonciation de la mainmise des clans sur la vie politique locale, la redécouverte de la culture traditionnelle corse, la lutte contre la spéculation et la défense de l’environnement.
En 1974, l'ARC publia son livre-manifeste « Autonomia » réclamant la reconnaissance du peuple corse et une autonomie interne dans le cadre de la République.
Tout bascula le 21 août 1975. Un commando de militants de l’ARC dirigés par Edmond occupa une cave d’Aleria pour dénoncer les scandales financiers dans la filière viticole et l'impunité dont bénéficiaient certains pieds-noirs. Le ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski, couvert par le 1er ministre Jacques Chirac, utilisa des moyens démesurés: 1.500 gardes-mobiles, blindés, hélicos… Les armes parlèrent et firent 2 morts à Aleria et 1 à Bastia le lendemain. Le jacobinisme n'avait pas voulu discuter.
Incarcéré, Edmond fut amnistié en 1981. Mais le FLNC, fondé en 1976, avait commencé ses actions terroristes. Simeoni s'opposa toujours aux violences clandestines, ce qui lui valut de nombreuses critiques des extrémistes. Il continua à incarner un courant modéré dans la forme mais intransigeant sur la défense des racines qui font l'identité corse. Elu plusieurs fois sur les bancs de l'assemblée territoriale, il était reconnu comme un sage qui gardait une grande influence. Il eut la joie de voir son fils Gilles devenir maire de Bastia puis président du conseil exécutif de la Corse. ■
Edmond travaillait beaucoup auprès des Corses de l'extérieur, persuadé que leur appui était nécessaire pour sauver son île. Il écrivait toujours beaucoup et certains de ses très récents textes sont très instructifs.
Droit à l'existence du peuple corse
« Le Peuple Corse qui a le droit imprescriptible à la vie - il le tient de l'Histoire et de sa légitimité -, a aussi le droit en vertu des conventions internationales, le droit imprescriptible, à la reconnaissance officielle, à la maîtrise de son destin dans son Pays, pour y vivre paisiblement dans la paix; mais aussi par la création d'un développement maîtrisé et mieux partagé, projet dont le socle est constitué par les principes de l'humanisme. »
Blog d'Edmond Simeoni, 21 novembre 2018
Sur la violence
« Que notre combat engagé, pour la reconnaissance, la dignité et la liberté, n’a jamais eu pour vocation de démembrer nos Etats respectifs. Leur intransigeance, leur refus systématique de dialogue ont inévitablement suscité, dans certains cas et suivant les Pays, des actions violentes que l’on peut regretter mais qui sont tout à fait compréhensibles ; L’objectif a toujours été de faire reconnaître les droits et la légitimité de nos peuples en lutte. Il y aurait suffi une volonté et des évolutions adaptées, conformes aux intérêts légitimes des parties pour prévenir cette évolution. »
Remise du Prix Coppieters à Edmond Simeoni le 24 novembre 2018
L'autonomie
Le plus important est, écrit Edmond Siméoni dans son billet du 1er mars, de « poursuivre notre chemin sans outrances, sans violences avec pour objectif un statut d’autonomie de plein droit dans la République. »
Qu’est-ce que cette autonomie ? Edmond le précise dans le quotidien « La Dépêche » du 7 février :
« Nous voulons rester dans une République qui conserve ses pouvoirs régaliens : la monnaie, la Défense, la Police, la Justice, les Affaires étrangères, avec pour le reste une autonomie de gestion. »
Idées et personnalité d'Emmanuel Macron
(publié sur son blog le 1er mars 2018).
« Le Président de la République Française est un homme pressé, affairé, ambitieux ; il voit le monde à travers le diagramme, les ratios, la productivité ; il est parfaitement à l’aise à Davos et il vit les rendez-vous avec les grands de ce monde avec une jubilation manifeste. Il croit que le monde économique en particulier doit être tiré vers le haut, par des entreprises leaders performantes et qu’ainsi le cycle vertueux finira par profiter à toutes les bases.
On cherche en vain, dans sa démarche générale, une once d’humanité, de compassion, de compréhension; on a l’impression, peut-être fausse, qu’il considère les sociétés, les peuples, les entreprises, les institutions comme de simples variables d’ajustement qui doivent progressivement trouver leur juste place, grâce à l’harmonie rédemptrice du capital, des grands groupes, des financiers ! Un fantasme.
A mon sens, le lien avec la Corse est clair ; il ne connaît pas du tout le dossier et la modestie des enjeux locaux, à l’échelle mondiale, le dissuade de s’y intéresser .»
A l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils seront publiés chaque jour à partir de celui-ci. Bonne lecture ! LFAR
La rédaction de LʼHistoire a été judicieuse dans son choix de nous rappeler lʼimportance de de lʼœuvre de l’évêque dʼHippone, notamment du livre La Cité de Dieu. Il y a bel et bien une actualité de saint Augustin. Pour comprendre les enjeux de lʼheure, lʼétude de sa pensée est très précieuse.
Charles Baudelaire suggère cela dans un poème publié dans le recueil Le Spleen de Paris qui est une critique radicale du positivisme comtien, et qui a pour titre le « Le joujou du pauvre ».
Cette poésie, composée au milieu du XIX








Là encore, une « révolution royale », qui n’est pas un simple changement de locataire du Pouvoir, pourrait ouvrir de nouvelles possibilités à l’économie et à la consommation dans notre pays. En attendant, chaque consommateur, royaliste ou non, peut s’engager dans une « régence » économique en pratiquant ces quelques gestes simples qui transforment l’acte de consommer en acte social, économique et politique éminemment français. Le jeu en vaut la chandelle, et peut permettre une suite heureuse : alors, au-delà des paroles, agissons, concrètement et simplement, pour un Noël français !

Comme certaines parallèles finissent par se côtoyer et même par se croiser, contrairement aux préceptes de la géométrie euclidienne, cela donne un film qui saisit dès les premières images, éclatantes, du générique. Long panoramique qui remonte les quais de Marseille, de la Joliette vers le Vieux Port et qui montre, mieux qu'un long discours combien la ville est une juxtaposition de quartiers qu'unit seulement la vocation maritime et l'amour inconditionnel pour le glorieux Olympique de football. Cités HLM du nord, beaux immeubles du sud, villages de maisonnettes imbriquées les unes dans les autres, le tout relié par des ponts, des estacades, des portions d'autoroutes qui éventrent la cité et la parcellisent. Partout aussi des entrepôts, des hangars, des docks ; et beaucoup d'usines désaffectés dont le béton finit de s'esquinter au rude soleil. Marseille ne va pas bien : chômage, violence, difficultés d'intégration d'une immigration galopante.
Et ravages de la drogue, bien sûr. C'est peut-être par là qu'il faut commencer à saisir le film tant l'héroïne pèse sur le destin de Michèle (Ariane Ascaride), dont le mari est alcoolique, chômeur et violent et dont la fille Fiona se prostitue à toute la cité pour payer ses doses, incapable d'élever son bébé, dont elle ne connaît d’ailleurs pas le père. Fiona, c'est Julie-Marie Parmentier, que j'ai découverte dans Les blessures assassines de Jean-Pierre Denis - l'histoire du crime abominable des sœurs Papin - et dont la qualité de jeu ne cesse de me bluffer).
Autour d'elle, les habituels complices de Guédiguian, Paul (Jean-Pierre Darroussin), doux vieux garçon aux parents aimants (Jacques Boudet et Pascale Roberts) et Gérard (Gérard Meylan), muré dans ses souvenirs et sa violence. À côté d'elle, qu'elle ne verra pas mais qui, comme elle, font partie de la grande respiration blessée de la ville, un couple bourgeois, en train d'éclater (Christine Brücher et Jacques Pieiller), un jeune Comorien, Abderramane (Alexandre Ogou), une belle fille un peu timbrée, Ameline (Véronique Balme)... destins qui se croisent, qui influent peut-être les uns sur les autres...
Rares sont les scènes apaisées, dans La ville est tranquille ; je n'en vois, à dire vrai, qu'une seule, très drôle, d'ailleurs : Paul (Darroussin, donc), qui est conducteur de taxi, chantant à Michèle (Ascaride), L'Internationale, en français, anglais, espagnol, allemand... Mais que de séquences tendues, pénibles, douloureuses, même (ainsi les supplications de Fiona, en manque d'héroïne, à sa mère, pendant que son bébé hurle).


Préfacé par le père Boulad, jésuite égyptien qui s’y connaît, voilà un livre qui dénonce une catégorie d’idiots utiles de l’islam conquérant : les catholiques.