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Actualité France - Page 359

  • Des djihadistes « français » vont revenir ? C'est une Cour martiale recréée qui doit les recevoir...

     

    grain de sel.jpgLe procureur François Molins et Daniel Thomson, auteur d'un retentissant Les Revenants nous préviennent : il faut s'attendre à une reprise des attentats et carnages de masse, en France, à cause de la déliquescence de Daech : 2.000 "français de plastique" partis combattre en Syrie aux côtés de Daech vont en effet rentrer, disent-il, et il faudra allonger les peines de prison afin d'éviter qu'ils ne commettent des attentats.

    Mais il ont tort.

    Il ont même faux sur toute la ligne.

    Nous sommes en guerre, oui ou non ?

    Si nous ne sommes pas en guerre, alors cessons de jouer la comédie de l'état d'urgence, renvoyons les soldats dans leurs casernes et leurs terrains d'entraînement  pour qu'ils s'y exercent et se préparent, permettons aux policiers et gendarmes de souffler enfin et de prendre leurs jours de repos bien mérités etc... etc...

    Par contre, si nous sommes en guerre, alors agissons comme on le fait ordinairement en temps de guerre : recréons une Cour martiale pour juger les désertions, trahisons et autres actes contraires à l'action de l'armée française.

    Par exemple, pour ces pseudo français, français uniquement "de plastique" mais "sans avoir le coeur ni l'esprit français", comme le disait le Père de Foucauld*. Ils ont fait un choix : ils ont trahi la France, leur pseudo pays, pour servir dans l'armée ennemie qui nous attaque et nous assassine, à Nice, à Magnanville, à Paris et ailleurs.

    A leur retour, il ne faudra pas les emprisonner : ce devra être la Cour martiale, la condamnation, et fusillés ! On a fusillé des pauvres hères, en 14/18, parce qu'ils n'en pouvaient plus des conditions inhumaines des tranchées; on vient à peine de les réhabiliter, un siècle après, et on serait clément envers des traîtres pour de bon, complices conscients et lucides des lâches assassins, et qui se  sont transformés, chez nous, en bêtes fauves ?

    Dans son livre fort utile, Daniel Thomson dit - ce que tout le monde savait déjà - que Daech ne peut plus "recevoir" de combattants (en fait, d'assassins...) et que le message délivré maintenant est : restez chez vous, pour frapper chez vous. Sauf que, "chez vous", c'est ici, et c'est "chez nous", c'est la France. Et on traiterait avec des égards ces misérables traîtres et assassins, faux combattants mais vrais traîtres et vrais salauds, soldats du meurtre, du crime, de l'abjection ? Comme on le fait avec ce Salah Abdeslam qui devrait être ad patres depuis plusieurs mois déjà ?

    Non, on doit agir, en temps de guerre, comme il convient d'agir en temps de guerre, et envoyer des signaux forts, qui s'appellent, en l'occurrence, pelotons d'exécution... 

    * Dans sa lettre à René Bazin : Père de Foucauld

  • Société • Frédéric Rouvillois : « La maîtrise des codes est  un moyen d'intégration »

     

    Par Stéphane Kovacs 

     

    INTERVIEW - Professeur de droit public, Frédéric Rouvillois - que les lecteurs de Lafautearousseau connaissent bien - est l'auteur du Dictionnaire nostalgique de la politesse (Éditions Flammarion, 2016). Pour lui, le savoir-vivre est la condition du vivre ensemble [Figaro, 8.12].

     

    Pourquoi est-ce important  de maîtriser les bonnes manières aujourd'hui ?

    À vrai dire, c'est important pour de très nombreuses raisons, certaines purement pragmatiques, d'autres beaucoup moins. Parce que le savoir-vivre est la condition du vivre ensemble, parce que la politesse s'avère particulièrement vitale lorsque les conditions d'existence sont plus difficiles et parce que la maîtrise des codes est un moyen d'intégration et, le cas échéant, au sein de l'entreprise par exemple, un argument supplémentaire permettant de départager deux candidats de même valeur. D'où le développement contemporain des manuels de savoir-vivre dans l'entreprise. À quoi s'ajoute le fait que la politesse est un moyen de réenchanter un peu un monde terne et prosaïque, de lui rendre des couleurs, de la poésie. La politesse n'est jamais loin de la nostalgie.

    À l'heure des nouvelles technologies, a-t-on encore le temps d'être poli ?

    Les nouvelles technologies ne font, sur ce point, que confirmer une tendance déjà ancienne, puisqu'elle remonte au lendemain de la Première Guerre mondiale. Dans un monde où tout va vite, dans cette civilisation de l'homme pressé, on a de moins en moins de temps: or, par définition, la politesse implique de donner un peu de son temps aux autres, gratuitement. Autant dire qu'elle va à rebours de l'évolution contemporaine. Ce qui me paraît du reste une raison supplémentaire pour essayer de la respecter…

    François Fillon veut que l'on enseigne la politesse à l'école. N'est-ce pas plutôt aux parents  de le faire ?

    François Fillon a sans doute raison d'insister là-dessus, même si c'est d'abord à la famille d'inculquer aux enfants, dès leur plus jeune âge, les règles de la politesse, c'est-à-dire, du respect de l'autre. L'école, sur ce plan, ne peut être qu'un lieu de confirmation et de mise en œuvre des acquis. En somme, si l'on attend qu'elle apprenne la politesse aux plus jeunes, ont fait sans doute fausse route. Cela ne saurait être son rôle, et elle n'en a pas les moyens. 

    Stéphane Kovacs 

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Société & Culture • Le temps retrouvé de la politesse

    Frédéric Rouvillois : « La politesse est une vertu nécessaire dans notre monde nombriliste »          

  • Femmes s'abstenir ! Le reportage choc de France 2 sur l'islamisation en cours dans le 9.3 et ailleurs...


    Mur-bleu gds.jpgNous critiquons souvent, ici, la cléricature médiatique :

    pour la confusion si fréquente qu'elle fait entre « carte de parti » et « carte de presse » ;

    pour les leçons de pseudo morale, évidemment « politiquement correcte », qu'elle ne cesse de nous asséner ;

    pour ses commentaires tendancieux, qui s'apparentent plus au bourrage de crâne qu'à l'information honnête et impartiale... 

    Raison de plus, lorsque, d'aventure, les censeurs qui nous désinforment laissent passer une perle dans leurs filets, pour ne pas rater l'occasion - c'est si rare - de le signaler et, pourquoi pas, de leur tirer, pour une fois, un grand coup de chapeau. Nous l'avions d'ailleurs déjà fait, par exemple, avec David Pujadas*  et, aujourd'hui, nous allons le refaire, avec ce même David Pujadas, et toujours à l'occasion de son JT de 20 heures sur France 2.

    Le sujet : « l’effacement des femmes » dans les rues de certains quartiers, par peur. Par peur de qui ? Mais de l'Islam, de la religion musulmane et des hommes qui la font appliquer avec rigueur : à Lyon, à Rilleux-la-Pape et pas seulement dans le 9.3 où, vous allez l'entendre, ces barbus islamistes disent carrément : « ici, tu n'es pas à Paris, tu es dans le 9.3... Ici c'est comme au bled... » ; ce qui veut dire, ici, on n'est pas en France, mais en terre d’Islam ; ici, se promener en jupe, prendre un café en terrasse, aller dans un bar, pour une femme, c'est : NON !

    Ecoutez ce court reportage de France 2 (5'47"), et lisez la petite dizaine de lignes du lien qui suit la vidéo : en 2005, lors des grandes émeutes des banlieues, la classe politique lâche et bête qui nous gouverne a fait appel aux « grands frères » pour calmer les « petits jeunes » ; « on » a exclu les femmes, les mères, les parents ; résultat : les « grands frères » de l'époque, devenus hommes mûrs aujourd'hui, « tiennent » la rue, et y font régner l'ordre ; leur ordre, l'ordre islamique, comme on disait jadis, « l'ordre règne à Varsovie » : charmant ! 

    Il faudra bien, un jour ou l'autre, que la totalité du territoire national redevienne ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d’être ; et que des pans entiers de ce territoire cessent d'être « comme au bled » : si cela est possible par des moyens pacifiques et calmement maîtrisés, ce serait l’idéal ; s'il fallait employer des moyens plus énergiques, cela s'appellerait, par exemple, une guerre de libération nationale... 

    Société : quand les femmes sont indésirables dans les lieux publics

    * Lutter contre la fraude sociale : eh, oui, encore faut-il, tout simplement, le vouloir...

  • Questions à Hilaire de Crémiers par Franck ABED [Agoravox]

    « L’événement politicien : la renonciation de Hollande. L’événement politique : l’anneau de Jeanne d’Arc » 

     

    2771589182.jpgFranck ABED : Bonjour. Quel fut l’événement le plus marquant de l’année 2016 pour la France ?

    Hilaire de CREMIERS : L’événement politicien : la renonciation de Hollande. L’événement politique : l’anneau de Jeanne d’Arc.

    Franck ABED : Le peuple américain s’est donné un nouveau président en la personne de Donal Trump. Que vous inspire cette élection ? Est-ce que cela peut influencer le cours des choses en vue de la présidentielle de 2017 ?

    Hilaire de CREMIERS : C’est le signe du refus populaire des fausses élites. La France connaît le même phénomène.

    Franck ABED : Les primaires de la droite et du centre ont démontré l’incapacité des catholiques à peser sur le jeu démocratique, à s’organiser et à être efficaces. En choisissant le candidat Poisson qui n’avait aucune chance de gagner, tout le monde a pu constater que le vote catholique ne représentait rien ou pas grand-chose. Comprenez-vous cette faculté chronique des catholiques à faire les mauvais choix ?

    Hilaire de CREMIERS : Non, le vote Fillon fut un vote traditionnel et catholique. Tout le monde le sait. Mais le système est tel qu’il ne peut jamais s’exprimer comme tel.

    Franck ABED : Différents acteurs et observateurs de la vie politique française estiment que le Front National a de grandes chances de se retrouver au deuxième tour de l’élection présidentielle en 2017. Pensez-vous que cette analyse soit juste ? En admettant que oui, est-il possible que Marine Le Pen devienne le futur président de la République ?

    Hilaire de CREMIERS : Oui, plus que vraisemblablement le Front national sera au deuxième tour. Il est en revanche plus que vraisemblable que tout le système empêchera Marine Le Pen de parvenir au pouvoir.

    Franck ABED : François Fillon sera candidat pour Les Républicains à l’élection présidentielle de 2007. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose concernant la défense de la loi naturelle à laquelle les catholiques français sont attachés ?

    Hilaire de CREMIERS : Tout dépendra de ce qu’il fera, osera et pourra faire.

    Franck ABED : Etant donné que le royalisme politique est moribond, comprenez-vous les royalistes qui rejoindraient François Fillon ?

    Hilaire de CREMIERS : Les royalistes ne sont pas moribonds. Ils sont libres et feront ce qu’ils jugeront le meilleur. Je parle de ceux que je connais.

    Franck ABED : Selon vous est-ce que la majorité des catholiques votera pour les Républicains ou pour le Front National lors de l’élection présidentielle de 2017 ?

    Hilaire de CREMIERS : Qu’est-ce que la majorité des catholiques ? Pratiquants ? Non pratiquants ? Il n’y a jamais eu de parti catholique en France, en tant que tel. Et heureusement !

    Franck ABED : Ces dernières années les sujets politiques ont souvent été les mêmes : immigration, terrorisme, islam, Union Européenne, insécurité, chômage. Plus personne n’évoque la Francophonie. Comment l’expliquez-vous ?

    Hilaire de CREMIERS : La France n’a plus ni diplomatie ni rayonnement. La faute au régime. La Francophonie ne rapporte plus rien aux politiciens. Ils s’en désintéressent.   

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    Propos recueillis le 5 décembre 2016

  • Le remaniement ? A minima, comme tout ce que fait François Hollande...

     

    Mur-bleu gds.jpgQuel rapport y a-t-il entre Jacqueline Sauvage et le remaniement ministériel qui vient d'avoir lieu ? Aucun, sauf celui-ci, qui va à l'essentiel : c'est de l'a minima, tout à fait dans la ligne de la personne et de l'action du capitaine de pédalo qui, pour le plus grand malheur de la France, est encore aux commandes du pays pour cinq mois. Grâce partielle pour Jacqueline Sauvage (ce qui ne sert à rien), remaniement partiel pour le gouvernement, ce qui ne sert à rien non plus : on est dans le replâtrage d'urgence, dans le bidouillage en catastrophe, dans la motion de synthèse type du PS qu'affectionne tant notre « sous-préfet aux champs » de semble-président !

    Il y a une chose, pourtant, qui ne nous a pas échappé : la non promotion de Jean-Yves Le Drian. Il faut dire que les liens entre les deux hommes appartiennent, maintenant, au passé...

    Très proches, et amis de longue date, c'est chez Jean-Yves Le Drian que François Hollande, candidat à la primaire du PS, avait tenu son premier meeting en 2009. Et lors de son élection à la tête de la région Bretagne, François Hollande, pourtant opposé au cumul des mandats, l'avait autorisé à conserver son poste au gouvernement. Et, même si Le Drian avait clairement, une ou deux fois, parlé en bien de Manuel Valls, l'entente entre les deux hommes restait intacte.

    Mais tout a changé avec la parution de l'absurde livre/bombe Un président ne devrait pas dire ça : Jean-Yves Le Drian n'a vraiment pas, mais alors pas du tout apprécié les confidences faites à Fabrice Lhomme et Gérard Davet sur les « opérations homo », ces exécutions de terroristes qu'il a admis avoir autorisées. Ces informations sont classées secret-défense, et, à juste titre, « la Grande Muette » n’aime pas voir ces choses-là étalées au grand jour, son patron encore moins. Le climat s'est dégradée à un point tel que Le Drian a d'abord déclaré : « Si d'aventure le président de la République estimait ne pas devoir se présenter, alors à mon avis Manuel Valls serait naturellement… évidemment à ce moment-là, je pense, le mieux placé pour assurer cette fonction » ; puis, dimanche dernier, 4 décembre, soit deux jours avant le remaniement, il a surenchéri :

    « Quand on voit la manière dont la gauche ressemble à une bombe à fragmentation, tout s'éclate de partout, à un moment donné on voit bien qu'il faut une boussole. Est-ce que la boussole sera le président de la République sortant ? C'est à lui de le dire ». Ambiance !

    Nous laisserons le pays légal, en pleine déconfiture, s'auto-déchirer et s'autodétruire allègrement : ce ne sont pas là nos affaires, et tout le monde voit bien que tout cela n'est pas à la hauteur de ce dont la France a besoin. Et nous laisserons le pédalo en perdition achever pathétiquement ses derniers mois de dérive, avant un naufrage final qui a commencé, de fait, dès les débuts du quinquenium horribilis...

    Il y a juste une chose à dire, au milieu de tous ces remugles de marigot qui ne concernent ni la France ni ceux qui veulent sa grandeur et sa prospérité. C'est que Jean-Yves Le Drian a été, et reste, un bon ministre de la Défense, et, probablement, la seule personnalité vraiment valable de ce semble-gouvernement. N'étant pas sectaires, et prenant notre bien où nous le trouvons, nous sommes parfaitement capables de voir, au PS comme dans la gauche en général, et comme partout dans la classe politique, celles et ceux qui ont le sens du service de la France. 

    Nous avons plusieurs fois écrit, ici même, qu'un Hubert Védrine ferait un excellent ministre des Affaires étrangères du Roi de France. Eh, bien ! un Le Drian, lui, ferait un excellent ministre de la Défense du même Roi de France... 

  • « Conservateur et libéral, la grande tension » : une analyse d'Éric Zemmour

     

    3578948983.jpgZemmour commente ici « une histoire didactique et passionnante du conservatisme, qui s'achèverait en supplément d'âme du libéralisme ». Une occasion pour lui de faire ressortir avec clarté et pertinence les « tensions » - c'est à dire, au fond, les contradictions - existant entre ces concepts, qui se voudraient alliés. Et les réalités politiques et sociales qu'elles engendrent. Encore faudrait-il s'entendre sur les mots. «  Conservateur », pour commencer. Un mot qui n'a de sens ou de valeur que par son objet. Il avait un sens lorsque Comte lançait son « Appel aux conservateurs» [1855 !], un sens tout autre - ridicule et négatif - pour les nationalistes et monarchistes autour des années 1900. Vers 1980, Boutang pensait qu'il n'y avait déjà plus rien à conserver de notre société proprement dite - « qui n'a que des banques pour cathédrales ». Que voulons-nous conserver ? La modernité et ses avatars postmodernes ou la France profonde, la France historique, sa civilisation ? A travers son analyse des tensions entre capitalisme et libéralisme sous leurs traits d'aujourd'hui, Zemmour - comme Buisson - n'hésite pas à remonter au vrai clivage - sous quelque vocable qu'on les désigne - entre la France historique multiséculaire et celle opposée qui naît des Lumières et de la Révolution. Dans quel camp se situera de fait le courant qui se réclame aujourd'hui du conservatisme ? C'est bien là, à notre avis, la question de fond.  Lafautearousseau    

          

    522209694.4.jpgSi la victoire de François Fillon en a étonné plus d'un, ce n'est pas seulement parce que peu de gens pouvaient imaginer que « Mister Nobody » s'immiscerait dans le combat de coqs entre Sarkozy et Juppé, mais aussi, et surtout, parce que son programme était à la fois le plus libéral (en économie) et le plus conservateur (sur les mœurs), ce qui paraissait doublement incompatible avec la France. L'affaire semblait entendue depuis belle lurette : notre pays aimait trop l'État pour être libéral, aimait trop l'égalité pour tolérer la liberté, aimait trop la Révolution pour avoir le respect des traditions, et tenait le travail, la famille et la patrie pour des valeurs maudites depuis Vichy. Les augures ont eu tort. Un conservatisme libéral semble renaître en France dans le sillon de Fillon, qui paraissait embaumé sous le masque poussiéreux et oublié de Guizot ou de Renan.

    Dans ce nouveau contexte politique, le livre de Jean-Philippe Vincent tombe à pic. Qu'est-ce que le conservatisme ? s'interroge notre auteur. Sa réponse est à la fois philosophique et historique. L'auteur nous plonge avec délectation dans une évocation des grands anciens, Burke, Maistre, Chateaubriand, Balzac, Tocqueville, Renan, Taine, revenant même jusqu'à la République romaine de Cicéron, pour dégager les grands axes d'une pensée conservatrice qui s'oppose en tous points à un progressisme, « pot-pourri d'existentialisme et de marxisme », qui a pignon sur rue en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    « Le rapport au temps est totalement opposé chez les conservateurs et les progressistes. Ces derniers utilisent le futur (un futur utopique ou rêvé) pour interpréter le présent ; les conservateurs utilisent le passé pour interpréter le présent et agir dans l'instant… La nostalgie du passé est quand même plus raisonnable que la nostalgie du futur. »

    C'est de la belle ouvrage, didactique en diable, parfois même un brin scolaire, écrit d'une plume qui ne cherche pas l'effet, un peu comme ces vieilles vestes en tweed qu'affecte le jeune homme très British choisi en couverture du livre. Notre auteur nous permet de combler notre ignorance des penseurs les plus récents du conservatisme qui, à part Soljenitsyne et peut-être Bertrand de Jouvenel, sont largement méconnus en France.

    Jean-Philippe Vincent veut y voir la preuve que le conservatisme est une pensée encore vivante. Il annonce pour notre époque l'émergence d'un conservatisme libéral en Europe, et la victoire de François Fillon a dû le réjouir. Il cherche à tout prix à marier libéralisme et conservatisme, celui-ci comme « le supplément d’âme » de celui-là. Pourtant, il n'ignore nullement que conservatisme et libéralisme se livrent une guerre sourde depuis des décennies : que le principe d'autorité et le respect des traditions, des enracinements et des nations, qui définit le conservatisme, est miné par le libéralisme qui fait de l'individu et du marché les seuls maîtres de notre destin. Notre auteur est lucide : « C’est que le libéralisme, pour fonctionner de façon appropriée, a un besoin vital de racines conservatrices, des racines que pourtant il s'évertue à saper. » Mais fait profession d’optimisme : « C’est un fait que l'éthique du capitalisme est un conservatisme. Et c'est également un fait que lorsque cette éthique est subvertie par le jeu débridé du marché, le risque est grand non seulement pour le capitalisme, mais pour plus globalement pour le système libéral-démocratique. De ce simple point de vue, capitalisme et conservatisme apparaissent comme complémentaires et même étroitement complémentaires : il ne peut guère y avoir de capitalisme durable sans une éthique conservatrice. »

    C'est pourtant une « complémentarité » qui tourne le plus souvent au conflit ouvert où c'est toujours le même qui perd. Les destins des deux incarnations modernes de ce conservatisme libéral cher à notre auteur en sont des preuves cruelles. En France, le quinquennat de Georges Pompidou a été miné par le travail de taupe culturel d'une extrême gauche libertaire issue de Mai 68, qui imposa ses codes à visage découvert sous Giscard et prit le pouvoir sous Mitterrand. Et la plus grande réussite du libéral Pompidou est une industrialisation du pays conduite grâce à un colbertisme remarquablement efficace. En Angleterre, notre auteur rappelle pertinemment que le thatchérisme fut avant tout une philosophie morale et religieuse. La « Dame de fer » avait pour haute ambition de restaurer l'éthique victorienne de l'effort, du travail, de l'épargne, de la religion et de la patrie. Elle était sincère et déterminée. Mais le marché n'avait que faire de ses ambitions morales et l'Angleterre devint le pays du culte de l'argent, du cosmopolitisme de la ville-monde Londres, des mafias russes et des paradis fiscaux, de l'alcoolisme de masse des jeunes et des grossesses précoces des adolescentes, et d'une immigration venue du monde entier, charriant en particulier un islam qui y prit ses quartiers, imposant ses mœurs et jusqu'à sa loi, prônant à visage découvert le djihad et la charia. Dans ces deux exemples, on voit bien où est le capitalisme, on voit bien où est le marché, on voit même où est le libéralisme, mais on ne voit pas où est le conservatisme. On ne voit pas où est son « éthique judéo-chrétienne issue de l'Europe du XVIIe siècle » où le libéralisme est né. On voit mal la doctrine sociale de l'Église. On voit mal l'amour des préjugés et des coutumes et des traditions cher au grand Burke. C'est ce qu'ont rappelé avec force les classes populaires anglaises, marginalisées économiquement, géographiquement et culturellement par trente ans de thatchérisme, avec le référendum sur le Brexit !

    Notre auteur fait mine d'ignorer que le capitalisme du XIXe siècle a muté, à partir du milieu du XXe siècle, qu'il a abandonné le culte de l'épargne pour celui de la consommation, l'économie de l'accumulation pour l'économie du désir, la morale austère du stoïcisme (même un brin hypocrite) pour l'immoralité joyeuse de l'hédonisme, la stricte hiérarchie du patriarcat pour l'égalitarisme indifférencié du féminisme. Le libéralisme est passé de Guizot à Cohn-Bendit ; l'héritier du conservatisme est devenu son pire ennemi. Le fils ingrat a tué le père. Au moins, François Fillon et ses soutiens sont-ils prévenus. 

    Qu'est-ce que le conservatisme ? Jean-Philippe Vincent, Les Belles lettres, 245 p., 24,90 €.

    Eric Zemmour

    Le Figaro 30.11

  • Des nazis aux djihadistes : petit exercice de mise à jour sémantique...

     

    Mur-bleu gds.jpgDimanche soir, France 2 a diffusé le film de Quentin Tarantino « Le commando des bâtards » (en étatsunien : « Inglourious basterds »). On ne fera pas ici une critique cinématographique de l'œuvre, on se bornera seulement à s'arrêter sur un point bien précis.

    Le film est dur et violent, et repose sur une réalité qui ne l'est pas moins : la cruauté des nazis dans la France occupée, et particulièrement leur sauvagerie décuplée dans l'extermination des Juifs. Les mots employés par Brad Pitt (le personnage principal du film) et par deux ou trois autres acteurs sont, à l'image de la réalité racontée, d'une dureté extrême :

    - « ...On aura une mission à remplir : tuer les nazis ! Ça vous tente ? Les nazis n'ont aucune humanité, il faut les détruire... tous ces fils de pute... »

    - « Notre rayon c'est la liquidation de nazis : les Allemands auront la nausée, seront terrorisés, vont nous entendre arriver... »

    - « Les membres du Parti national-socialiste ont conquis l'Europe par le meurtre, la torture, les menaces et la terreur. Nous allons leur rendre la monnaie de leur pièce. Nous allons massacrer les soldats allemands... ils trouveront les corps mutilés, démembrés, éventrés de leurs frères après notre passage... »

    On s'arrêtera là, parce que c'est le même langage tout au long du film.

    Mais, il paraît que nous sommes en guerre. Aussi nous sommes-nous demandé ce qui se passerait si l'on transposait le langage du film de Tarantino avec - mutatis mutandis - notre situation d'aujourd'hui...

    Remplacez, par exemple, « parti national-socialiste » par « Daech », « allemands » par « djihadistes » et « nazis » par « terroristes islamistes ».

    Nous serions véritablement en guerre avec les terroristes islamistes de Daech, nous le serons véritablement, quand les mêmes propos seront tenus à leur encontre.

    Au lieu de cela, on installe des cellules psychologiques de « dé-radicalisation » - mi "Bisounours" mi "Camping paradis" - pensant que cela va ramener dans le droit chemin les gentils petits "copie conforme" d'Abdelhamid Abaoud, Mohamed Merah et autres « terroristes sans humanité » : leurs admirateurs/successeurs ont encore de beaux jours devant eux ! 

    Qu'attend-on, alors, pour fusiller Salah Abdeslam, qui est un traître, puisque, légalement, il est français, au lieu de le garder bien au chaud, avec une salle de musculation privée ?

     

  • François Hollande s'est moqué du monde

     

    3436523574.2.jpgFrançois Hollande s'est moqué du monde : il n'a pas « pris la décision » de ne pas se représenter, il y a été contraint. Par son impopularité extrême et par les ambitions croisées, pressantes, assassines, des hommes de son clan, jusques et y compris parmi ses ministres et notamment le premier d'entre eux.  Il a été chassé du pouvoir comme un vulgaire président du conseil de la IVe République.  Lui-même, ces derniers temps, se définissait comme « le spectre de l’Elysée ». Il n'y règnera plus qu'à ce titre au fil des cinq prochains mois, se contentant de regarder ce qu'il restera de gouvernement - ou plutôt les grands corps de l'Etat - expédier mécaniquement « les affaires courantes » comme on disait jadis sous Guy Mollet, Félix Gaillard ou Bourgès-Maunoury. Des noms que tout le monde - ou presque - a oubliés.

    Le moins que l'on puisse dire est que François Hollande n'avait pas été élu, en 2012, pour l'attrait qu'il pouvait exercer sur le corps électoral, pour la « violente amour » qu'il lui aurait inspirée, mais par rejet de Nicolas Sarkozy. Le même rejet persistant qui a bouté ce dernier hors de la primaire de la droite dès le premier tour et a renvoyé violemment Alain Juppé dans ses cordes bordelaises au second.

    Chirac aussi avait été réélu en 2002, non pour ce qu'il rassemblait d'adhésions, mais négativement. C'est à dire, contre. Contre Jean-Marie Le Pen.  On gouverne peu et mal dans de telles conditions ... Chirac, le bulldozer de Georges Pompidou, devint alors un roi fainéant.

    En 2007, au contraire, Nicolas Sarkozy bénéficia d'un vote d'adhésion, celle d'une grosse moitié des Français. Cela eût permis de gouverner, sans la survenue de la crise financière de 2008 et ... sans le départ étatsunien de Cécilia et son remplacement sentimentalo-politique gaucho-bobo par Carla Bruni Tedeschi et son entourage artiste, hyper cosmopolite et libertaire.

    Envers Sarkozy, l'adhésion se transforma en rejet et le gouvernement relativement facile du pays des débuts du quinquennat en une fin de mandat entravée. La France fut finalement peu ou mal gouvernée sous Nicolas Sarkory malgré hyper activité et incessante communication ... Buisson explique fort bien cet échec de Nicolas Sarkozy - qui a été aussi le sien.

    Ces rappels d'un passé cumulatif de faiblesses, incohérences, échecs et futilités diverses, font surtout ressortir que malgré la solidité des Institutions de la Ve République, dont on fait si grand cas, il y a au moins quelques quinze ans que la France n'est plus sérieusement gouvernée.

    Sans-doute, les institutions de la Ve valaient beaucoup mieux que celles de la IVe République, mais l'érosion les mine, la médiocrité aggravée des hommes leur ôte une grande part de leur sérieux et de leur efficacité,  le passage au quinquennat les a affaiblies et rendues plus dépendantes des fluctuations de l'opinion et du Parlement, les partis y ont repris le dessus tandis que leurs propres crises, voire leur éclatement, ouvrent la voie aux simples ambitions individuelles et à la compétition entre écuries au service d'un vulgaire « leader » ... 

    François Fillon - dont le programme, pour ce qu'il comporte comme pour ce qu'il ne comporte pas, peut susciter de sérieuses objections de fond - saura-t-il briser ce cycle long d'une France peu et mal gouvernée et sauver les Institutions de la Ve de leur perversion apparemment inexorable, jusqu'à leur implosion ? L'on peut légitimement douter qu'il soit de taille à relever un défi d'une telle ampleur.

    Les républiques, en France, ne sont pas de ces régimes qui durent huit siècles et se transforment au fil du temps long, de façon relativement paisible.  Elles sont à durée limitée et ont des fins de tragédie.

    La question qui se pose est désormais la suivante : quel sera le destin de la Ve république, quand et comment finira-t-elle, par quoi sera-t-elle suivie ? Il serait dommage qu'en la circonstance - sans-doute une crise grave - l'on n'ait pas le courage de sortir des vieux cycles républicains, toujours achevés en catastrophe. Le courage d'essayer autre chose. 

  • Un symbole fort : une nouvelle croix à deux pas de la Tour Eiffel, et l'aurore qui éclipse le crépuscule

     

    Mur-bleu gds.jpgLa construction, au pied de la Tour-Eiffel, de la cathédrale de la Sainte Trinité de Paris, avait été décidée en 2007 entre Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine. C'était la fin d'un assez mauvais feuilleton sur l'utilisation qui serait faite de ce terrain : certains avaient même proposé d'y édifier une mosquée ! En ce lieu hautement symbolique de notre ville capitale, on nous permettra de nous réjouir de voir surgir de terre plutôt la croix des racines chrétiennes de l'Europe que le croissant d'une religion qui a agressé et envahi par deux fois cette même Europe, en 711 par l'Espagne, et en 1492 par Constantinople. Et qui lui fait la guerre aujourd'hui de la façon que l'on sait...

    Coiffée de ses cinq bulbes dorés, la cathédrale a donc été consacrée hier, dimanche 4 décembre, par le Patriarche Cyrille? seizième patriarche de Moscou et de toute la Russie, depuis le 27 janvier 2009. Mais sans Vladimir Poutine ni François Hollande, ni d'ailleurs aucun représentant de haut rang de l'Etat français, ce qui n'honore pas notre pays, et n'est pas à la hauteur de l'évènement : si la Russie avait envoyé son ministre de la Culture, Vladimlir Medinski, et son ambassadeur, Alexandre Orlov, le semble-gouvernement français n'était représenté que par un simple secrétaire d'État (Jean-Marie Le Guen) ! A gouvernement misérable, attitudes misérables...

    Et pourtant, malgré ces mesquines contingences d'un Pays légal et d'un semble gouvernement à bout de souffle, la consécration de ce dimanche est des plus importantes, d'abord en ce qu'elle est, mais aussi en ce qu'elle annonce :

    - En ce qu'elle est, d'abord, puisque - on vient de le voir - malgré l'opposition farouche de certains, dont l'ancien maire de Paris, le non regretté Bertrand Delanoë, d'autres projets farfelus auraient pu voir le jour en ce lieu prestigieux. C'est finalement la Croix qui l'a emporté, et un symbole fort de notre proximité avec notre allié naturel, la Russie.

    - Et aussi en ce qu'elle annonce, sur la Russie, justement : quel que soit le vainqueur de la prochaine élection présidentielle - Marine Le Pen ou François Fillon - il rétablira des relations normales et assainies avec la Russie, qui est, redisons-le, notre partenaire et allié naturel dans une Eurasie triplement indispensable :

    • pour faire contrepoids aux géants comme la Chine ou les Etats-Unis, dans les domaines économiques, politiques, diplomatiques ... ;

    • pour mener et gagner la guerre contre le terrorisme islamiste de Daech et Compagnie, non seulement en Irak, en Syrie, en Libye, mais aussi, et en un sens surtout, en Europe et ici, chez nous;

    • enfin, pour renforcer le ressourcement spirituel des peuples d'Europe ; pour que, réunis et rapprochés à nouveau autour de leurs racines communes, les frères européens redécouvrent les intuitions de leurs origines, comme le répétait saint Jean-Paul II ; ou qu'ils retrouvent, comme le disait Jean-François Mattéi, clôturant son magistral Le regard vide par cette citation du Phylèbe, de Platon, « le chemin qui conduit chez nous ».

    Ainsi va se clôre, dans quelques mois à peine, une funeste période, qui n'aurait jamais dû être ouverte, et qui ne le fut que par le seul aveuglement idéologique et la faiblesse intellectuelle du semble-gouvernement Hollande, au mépris des considérations de bon sens les plus élémentaires et des intérêts nationaux français les plus évidents. Les stupides « sanctions » économiques soi-disant infligées à la Russie, et qui nous pénalisent bien plus qu'elle, seront levées ; et dans tous les domaines, les relations redeviendront normales, et il faut espérer que l'on tournera définitivement la page de l'épisode tragico-ubuesque des Mistral, qui a sérieusement nui à notre crédibilité.

    A ce moment-là, soit Poutine viendra à Paris, soit le nouveau Chef de l'Etat français ira à Moscou : et la poignée de main au sommet qui n'a pas eu lieu ce dimanche sera, ce jour-là, celle de la réconciliation.

    Et le crépuscule de notre pauvre diplomatie actuelle aura définitivement laissé la place à l'aurore d'une politique nouvelle et fructueuse, sur ce point précis de la Russie... 

  • Il renonce à se représenter : le dernier échec du "Quinquenium horribilis"...

     

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    grain de sel.jpgComme César ou Napoléon, ou plutôt - plus prosaïquement - comme François Mitterrand, François Hollande a tâché de dresser lui-même ce qu'il souhaiterait que l'Histoire retienne de son quinquennat, essayant de faire que le constat, évidemment, soit à son avantage. Hélas pour lui, comme la plupart des choses qu'il a  faites, il a mal "fait" sa sortie, il l'a  ratée, et ce n'est certes pas cette autosatisfaction ahurissante qu'il nous a servie hier soir - et qui ressemble à s'y méprendre à de l'autisme politique - que la suite des années (ne disons même pas "l'Histoire" !...) retiendra.

    En réalité, cette prestation, pénible pour lui et pour le public, restera pour ce qu'elle est vraiment, la dernière "phrase" de sa fameuse anaphore de la campagne de 2012, "Moi, président..." : "Moi, président, j'échouerai si totalement, si profondément, si lamentablement que je ne pourrai même pas me représenter en 2017" !

  • Gendarme écrasé volontairement à Tarascon-sur-Ariège : le premier assassin, c'est le juge !

     

    Mur-bleu gds.jpgIl a plus de quarante condamnations à son actif, ce voyou délinquant archi-multi récidiviste dont on n'a donné ni le nom ni le prénom (mais, après tout, c'est inutile, car on a très bien compris, par cette omission volontaire, de quel genre d'individu il s'agissait !) : viol sur mineur, incendies, cambriolages, rebellions, conduite sans permis... mais il était libre comme l'air ! Le dernier juge à l'avoir eu en face de lui a décidé, en effet, qu'il devait avoir sa chance. Et il l'a eue, sa chance. Résultat : le « véhicule a délibérément foncé sur les gendarmes, percutant violemment le major Rusig qui est tombé à terre », a déclaré à l'AFP le général Bernard Clouzot, commandant de la région de gendarmerie. Le major devait décéder quelques heures plus tard...

    Le procureur a rappelé, après l'odieux assassinat, que ce fauve en liberté avait tenu en sa présence des propos « glaçants », comme disent les journaleux, dans leur jargon : « la prochaine fois ce sera vous ou moi... » et, après les faits, alors qu'il était « menotté dans un véhicule de gendarmerie », un terrible « je vous avais prévenus ».

    Bien sûr, comme d'habitude, Bernard Cazeneuve, le préposé aux enterrements d'honnêtes français assassinés par les voyous est venu décorer à titre posthume le gendarme ; et déclarer que tout sera fait, que rien ne sera toléré, qu'une fermeté totale sera appliquée et bla-bla-bla et bla-bla-bla... jusqu'à la prochaine cérémonie funèbre.

    Mais quel juge a donc « donné sa chance » à un monstre pareil ? N'est-il pas, ce juge, le premier coupable de l'assassinat du major Rusig ? Et ne doit-il pas, en conséquence, être jugé lui-même ? La réponse ne fait aucun doute, car c'est bien lui, ce juge inconscient, qui a permis que cette bombe humaine rencontre, par un triste hasard, la route de ce gendarme exemplaire, marié et père de deux enfants de 23 et 25 ans, qui commandait depuis 2011 la brigade de Tarascon-sur-Ariège.

    Un Français comme tant d'autres, qui accomplissait son devoir, comme tant d'autres, et qui fut victime du laxisme, de l'inconscience et de l'esprit déformé d'un juge (ou plusieurs...).

    On l'a dit plusieurs fois, ici, il ne s'agit pas de déclarer « tous pourris » l'ensemble des magistrats de France, mais bien de constater que l'idéologie permissive et laxiste a gangréné un nombre important de juges, ce qui n'est pas du tout la même chose. Dénoncer les juges « folamour » n'est pas critiquer la Justice ou la Magistrature : c'est au contraire demander - ce qui est bien le moins - que Justice et Magistrature échappent à l'esprit de parti et/ou de mode, ainsi qu'au politiquement correct, qui persiste à voir dans le délinquant (ou le terroriste islamiste...) autre chose qu'un délinquant (ou un terroriste islamiste...) ... 

     

  • Victoire écrasante de Fillon : Les débats ne sont pas tranchés

     

    Par Gérard Leclerc

    Une excellente synthèse des questions et problèmes restant en suspens après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite. De fait, ce que montreront sans-doute les mois à venir, il semble qu'en profondeur, elle ne résout rien. LFAR

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLa victoire écrasante de François Fillon dimanche est de bon augure pour l’élection présidentielle, mais il reste de rudes étapes à parcourir pour parvenir au but. La première étape n’est peut-être pas la plus difficile. Ayant déjà réussi à s’adjoindre l’état-major et la troupe sarkozystes, François Fillon devrait aussi s’acquérir ceux qui se sont reconnus dans la personne d’Alain Juppé, en dépit de blessures inévitables. Ainsi, trois droites se retrouveraient réunifiées sous la houlette du nouveau leader : la droite dite conservatrice qui lui a permis de l’emporter au premier tour, la droite bonapartiste de Sarkozy et la droite centriste de Juppé. Mais le compte n’y est pas, car il manque, pour faire une majorité électorale véritable, tout un peuple déclassé, celui de la France périphérique qui continue à se reconnaître en Marine Le Pen.

    Et il est vrai qu’un certain discours libéral peut contribuer à maintenir et même approfondir la rupture avec cette France là. Henri Guaino s’en est fait l’avocat, en contestant durement certains aspects du programme de François Fillon, rejoignant ainsi le réquisitoire de Florian Philippot. Qu’en est-il du gaullisme social, que ce compagnon de Philippe Seguin semble avoir abandonné ? L’intéressé se défend en répondant que c’est le retour au plein emploi qui permettra de remédier aux maux du chômage et de la pauvreté. Mais la discussion est ouverte et promet de faire rage dans les prochains mois.

    Il y a d’ores et déjà une controverse intéressante à propos du gauchissement opéré par la contamination chevènementiste du Front national, où la France profonde de droite ne se reconnaîtrait pas. Mais il y a aussi une discussion ardente dans certains milieux catholiques, pas forcément de gauche, qui ne reconnaissent pas la doctrine sociale de l’Église dans un programme digne de la dame de fer. Et l’anti-libéralisme du pape François, si sensible dans son encyclique sur l’écologie, irait à l’inverse des orientations d’une politique économique, dominée par les canons de l’orthodoxie financière. Je ne trancherai pas ces débats, mais ils sont dignes d’attention et ont le mérite d’approfondir les enjeux de cette bataille qui va durer jusqu’au printemps prochain. 

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 novembre 2016.

  • Libérer l’intelligence

    Aude Lancelin, Alain Badiou et le philosophe Jacques Rancière. 

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    2771589182.jpgBrexit, Trump, Fillon, et demain quoi ? Les présidentielles ? Les instituts de sondages, les commentateurs de presse, de radio et de télévision ne voient jamais rien venir. Aussi doctement ils se sont trompés, aussi doctement ils se justifient. Questions de méthode, disent les uns ; électorat volatil, ajoutent les autres. Coupure entre les peuples et « les élites » politico-médiatiques, précisent les plus audacieux ; et ils ont évidemment raison.

    Toutefois, ce n’est jamais que de l’ordre du constat. Il restera ensuite aux mêmes – est-il utile de donner des noms, tant ce sont toujours les mêmes qui pérorent sentencieusement ? – à juger que lesdits peuples n’ont rien compris : l’appellation de « populisme » suffira à désigner globalement le monstre d’ignorance et d’erreur dont les soubresauts ont faussé les mesures de leur juste balance.

    Mais c’est là tout simplement « stigmatiser ». Pour des professionnels de « l’antistigmatisation », il devrait y avoir matière à réflexion. Eh bien, non ! « Populisme » désigne, « populisme » condamne. Le mot suffit. Il couvre toute la réalité. L’investigation a tôt fait d’y déceler les relents « les plus nauséabonds » : la droite toujours extrême, le traditionalisme toujours obtus, la xénophobie toujours présente, le racisme toujours caché, le catholicisme toujours réactionnaire, enfin le petit Blanc toujours bête et méchant qui ne comprend rien aux vastes conceptions planétaires de ceux qui savent, dirigent, commandent et commentent. Cette litanie indéfiniment répétitive est reprise en boucle par la grande majorité des médias.

    Et c’est là le vrai problème. C’est cette quasi unanimité qui est effrayante, proprement orwellienne. Est-il même encore permis de se poser les questions de fond ? Comment et pourquoi les mêmes présentations, les mêmes explications, les mêmes jugements s’étalent-ils sur toutes les ondes, sur toutes les colonnes de journaux, sur tous les supports numériques homologués ?

    Qui manipule, qui désinforme, comme disait Volkoff ? Jean Sévillia a parfaitement expliqué dans son œuvre magistrale Écrits historiques de combat (Perrin) ces opérations de manipulation mentale : l’Occident prétendument libre, la France singulièrement, est victime sans le savoir d’un « terrorisme intellectuel » – le mot est précisément choisi – pour justifier un « politiquement » et, plus encore, un « moralement correct ». Chacun est sommé de penser comme il convient.

    Tout modèle de « gouvernance » politique, économique, morale, donc toute « alternance » au pouvoir n’est envisageable que dans ce cadre : c’est l’échelle de « valeurs ». Le mot est dans toutes les bouches.

    Et les médias ? Aude Lancelin, la journaliste de gauche de l’Obs et de Marianne, dévoile le faux mystère – que tout le monde connaît – dans son livre-témoignage Le Monde libre (éd. Les Liens qui libèrent). Il n’y a, pour ainsi dire, plus de presse libre, vraiment libre. L’argent tient tout. Le gros argent, celui qui par nature est en connivence avec l’État. Et les journalistes d’État sont au diapason. Pas de carrière sans soumission. à quelques exceptions de talent près.

    L’opinion se fabrique, puisque tout se vend et s’achète. Banquiers, marchands, marchands de télécom en particulier pour la presse de gauche, capitalistes de tous poils sont les maîtres de la presse, des « valeurs » et de « l’opinion ». Le cynisme est la règle. Aude Lancelin en a fait l’amère expérience.

    Dans L’avenir de l’Intelligence, Charles Maurras en 1905 écrivait « Ces charlatans… font les dignes et les libres, alors qu’ils ont le mors en bouche et le harnais au dos. Ils nient la servitude pour en encaisser les profits, de la même manière qu’ils poussent aux révolutions pour émarger à la Caisse du Capital ».

    Rien a changé sinon en pire. L’intelligence est serve. Il faut la libérer. Politique magazine est libre. Tous ses lecteurs le savent. Le dossier de ce numéro qui porte sur le phénomène Donald Trump, le prouve une fois de plus.

    Alors encore un mot, chers Amis lecteurs ou abonnés : donnez-nous les moyens de notre liberté. Vous savez ce qu’il faut faire. Vous avez reçu un courrier à cet effet ou vous trouverez en page 5 de votre exemplaire la formule simple qui vous y convie à l’occasion de ce Noël qui vient. Merci. 

     

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    Editorial du numéro de décembre 2016 de Politique magazine : à commander ici !

  • Robert Ménard : Sortie de mon « Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir »

     

    La France ne veut pas mourir !

    Chers amis,

    Les Français qui souffrent sont des millions.

    Ils ne sont pas une France de la périphérie, pour reprendre le titre d'un ouvrage brillant. Ils sont le coeur saignant de la France. Ils sont les victimes immolées dont le sacrifice doit être tu et même enseveli sous les mensonges.

    ILS SONT LA FRANCE.

    Ils vivent en direct sa déchéance et sa disparition.

    J'ai choisi de répondre POINT PAR POINT à toutes les accusations fallacieuses que suscitent nos actions à Béziers. Et pour cela, je publie un Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir.

    ACHETEZ ICI

    Au-delà de la simple riposte, j'y expose un plan de sauvetage de la France. Cette France qui souffre plus que jamais depuis plusieurs décennies de l'incurie et du cynisme coupables de ses gouvernants, qu'ils soient de droite ou de gauche. 

    Immigration galopante, montée de l'islamisme, déclin de l'école publique, défiguration urbaine, langue de bois des médias, trappes à pauvreté générées par la mondialisation toute-puissante, etc.

    Et si Béziers constituait une sorte de modèle à porter à l'échelle nationale ?

    Tout se joue maintenant, à l'ouverture de la campagne présidentielle.

    Je vous invite donc à lire cet Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir.

    CLIQUEZ ICI

    Sauver la France ne tient qu'à nous.

    Cordialement,

    Robert Ménard

  • 2017 : sauve qui peut !

     

    par CS

    Dans les rangs des conseillers du chef de l’État et de ses ministres, c’est la débandade. Il s’agit de retrouver un poste avant la fin de mandat de François Hollande et la Bérézina annoncée de la prochaine élection présidentielle.

    L’été a été « meurtrier » pour le président de la République et ses ministres. Entre le 1er juin et le 27 août, pas moins de 48 conseillers ont quitté le navire élyséen et gouvernemental. À titre de comparaison, sur la même période en 2011, à un an d’une échéance identique, seuls 11 d’entre eux avaient choisi de voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

    Signe d’une certaine fébrilité, la vague de départs est donc précoce. Les cabinets les plus touchés sont l’Élysée (5), le ministère des Finances (4), Matignon (4), les ministères de l’Aménagement du Territoire (3), de la Ville (3), du Travail (3).Parmi les postes les plus exposés, ceux de conseiller (32), directeur de cabinet (8), directeur de cabinet adjoint (5) et chef de cabinet adjoint (5) ont le plus connu de changements.

    L’augure d’une déroute aux prochaines élections présidentielle et législatives en mai et juin 2017 fait peur à tout ce petit monde. La très grande majorité des sondages en France n’annoncent-ils pas une Bérézina pour le pouvoir et ce, quelle que soit la volonté de François Hollande de se représenter ? « Ces gens fournissent un travail colossal et sacrifient leur vie de famille. C’est légitime qu’ils aient envie de saisir les postes intéressants qui se présentent », relativise un conseiller toujours en poste. De plus, les dernières grandes réformes du quinquennat – en particulier les lois Travail et Biodiversité – ont été adoptées. L’agenda ministériel et parlementaire est, en quelque sorte, en roue libre.

    Fidèle parmi les fidèles

    Où sont donc « recyclés » les conseillers de nos gouvernants ? Aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Ainsi, parmi les départs les plus emblématiques, Thierry Lataste (62 ans), le « dir’cab’ » de l’élysée, a été nommé haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie en juin dernier. Une très belle fin de carrière pour ce haut fonctionnaire, plusieurs fois préfet, et arrière-petit-neveu de Jean-Joseph Lataste, béatifié par le pape Benoît XVI le 3 juin 2012 ! Benoît Puga (63 ans), chef d’état-major particulier de François Hollande – après avoir été celui de Nicolas Sarkozy – a été promu grand chancelier de la Légion d’honneur, le 1er septembre dernier, succédant à Jean-Louis Georgelin.

    Ces postes prestigieux viennent récompenser et couronner une carrière bien remplie au service de l’État. Jérémie Pellet, Sciences-Po, ENA, conseiller pour le financement de l’économie à Matignon, a rejoint, en juillet dernier, l’Agence française de développement comme directeur général délégué. Beau tremplin pour cet ancien de BNP Paribas âgé de 38 ans. La conseillère Afrique de l’élysée, Hélène Le Gal, qui avait été récusée pour être ambassadrice au Rwanda en 2011, a quitté ses fonctions en septembre. Elle a été nommée ambassadrice de France en Israël.

    Le chef de cabinet du président, Isabelle Sima, 46 ans, a elle aussi fait ses cartons. Cette fidèle d’entre les fidèles, qui avait rencontré le président en Corrèze dès la fin des années 80, a été nommée préfet du Cantal. Enfin Nathalie Iannetta, conseillère sport du président depuis deux ans, ex-journaliste de Canal +, a rejoint la prestigieuse UEFA, l’instance de régulation du football européen, au poste de « chief advisor ».

    Salaires juteux

    D’autres hommes et femmes de l’ombre ont choisi le secteur privé : l’ex-conseillère à l’économie de François Hollande, Laurence Boone, 47 ans (Sciences-Po et London Business School) a ainsi rejoint l’assureur Axa comme chef économiste. Son salaire ? Supérieur à 130 000 euros par an ! Le conseiller aux finances du chef de l’état, Jean-Jacques Barbéris, 36 ans (agrégation d’histoire, ENA), a opté pour l’entreprise Amundi, la société de gestion d’actifs issue du rapprochement de Crédit agricole Asset Management et de Société générale Asset Management.

    Avec, à la clef, un salaire d’environ 400 000 euros par an. Un autre conseiller à l’économie, Julien Pouget, (40 ans, X-Mines) a choisi l’entreprise pétrolière Total, pour un poste à haute responsabilité et un salaire à la hauteur de la tâche qui l’attend. A tout juste 37 ans, Hugo Richard, ancien chef adjoint de cabinet de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense, est devenu directeur des affaires publiques de la coentreprise Airbus Safran Launchers (aérospatial).

    Aide au retour à l’emploi

    Mais, depuis l’affaire Pérol (lire encadré), ces reconversions dans le privé sont sous surveillance rapprochée. Une commission de déontologie contrôle le pantouflage, notamment le risque qu’un conseiller travaille dans une entreprise dont il avait la responsabilité au sein des cabinets. Un garde-fou imparfait puisque cette commission n’a qu’un rôle consultatif, mais une précaution qui ne facilite pas, pour les conseillers, la « vie d’après ».

    Certaines nominations déclenchent une polémique, comme celle de Philippe Mauguin, directeur de cabinet de Stéphane Le Foll au ministère de l’Agriculture. Nommé à la présidence de l’Institut national de la recherche agronomique, il a dû faire face à la fronde des presque 2 000 chercheurs de l’Institut et d’une partie de la droite parlementaire contre ce « parachutage politique ». Il a même dû passer par les fourches caudines d’un comité d’experts et d’une audition très tendue pour accéder à ce poste. En effet, « faire du cabinet » n’est plus le sésame qu’il représentait au temps où l’État était encore tout-puissant.

    Le moindre interventionnisme de la puissance publique conjugué aux multiples plans d’économie a réduit les postes au sein de la fonction publique… Et avivé la concurrence entre hauts fonctionnaires. Une provision pour les aides au retour à l’emploi de 1,85 M€ a même été constituée dans le budget de l’élysée. Elle est destinée aux agents contractuels qui ne sont pas assurés d’un reclassement dans la  fonction publique. La fin du pantouflage ? Non, quand même pas. 

    Repris du numéro de décembre 2016 de Politique magazine : à commander ici !