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Actualité France - Page 358

  • « Affaire Laforêt » : « Pas de noir », la planète antiraciste en ébullition ! Et si on relisait Claude Lévi-Strauss ?

     L'agence immobilière Laforêt à Levallois-Perret

     

    Mur-bleu gds.jpgIls sont, soi-disant, pour la liberté de la presse, les soi-disant antiracistes. Pour eux, par exemple, Charlie Hebdo peut se moquer en des termes particulièrement brutaux et grossiers des religions ou des sinistrés d'Amatrice, ils s'en fichent, du moment que, Charlie Hebdo, c'est « leur » côté, et « leur » presse, et « leur » opinion. Mais, dès qu'on dit une chose qui leur déplaît, alors, là, ils hurlent à la mort. C'est cela que nous dénonçons ici, une fois de plus :  cette tartufferie, cette arnaque du siècle qu'est le soi-disant antiracisme dont ils ont fait leur fonds de commerce (juteux, le fonds de commerce !), cette mauvaise foi abyssale des chantres du politiquement correct.  

    Voyons-y donc d'un peu plus près : « Pas de noir », spécifiait - il est vrai sans ambages - une annonce de location immobilière à Levallois-Perret. Et, aussitôt, le sieur Sopo et toute la clique de monter au créneau.

    Au dit sieur Sopo, et à toute la dite clique, conseillons donc de relire (mais, pour certains, ignares et incultes, de lire...) ce court extrait d'un dialogue fort intéressant entre Claude Lévi-Strauss et Didier Eribon : 

    1986689724.jpgClaude Lévi-Strauss : …que des cultures, tout en se respectant, puissent se sentir plus ou moins d’affinité les unes pour les autres, c’est une situation de fait qui a existé de tout temps. Elle est dans la normale des conduites humaines. En la dénonçant comme raciste, on risque de faire le jeu de l’ennemi, car beaucoup de naïfs se diront : si c’est cela le racisme, alors je suis raciste…

    Didier Eribon : Y a-t-il des apparences physiques qui font naître en vous de l’antipathie ?

    Claude Lévi-Strauss : Vous voulez dire des types ethniques ? Non, bien sûr. Tous incluent des sous-types qui, les uns nous semblent attrayants, d’autres pas... j’appartiens à une culture qui a un style de vie, un système de valeurs distinctives ; et donc des cultures très différentes ne me séduisent pas automatiquement.

    Didier Eribon :   Vous ne les aimez pas ?

    Claude Lévi-Strauss :   Ce serait trop dire. Si je les étudie en ethnologue, je le fais avec toute l’objectivité et même toute l’empathie dont je suis capable. Il n’empêche que certaines cultures s’accordent moins volontiers que d’autres avec la mienne... Il y a et il y aura toujours des communautés portées à sympathiser avec celles dont les valeurs et le genre de vie ne heurtent pas les leurs propres ; moins avec d’autres. Ce qui n’empêche que même avec celles-ci, les rapports peuvent et doivent rester sereins. Si mon travail requiert le silence, et qu’une communauté ethnique s’accommode du bruit et même s’y complaît, je ne la blâmerai pas et n’incriminerai pas son patrimoine génétique. Je préférerai toutefois ne pas vivre trop près, et apprécierai peu que sous ce méchant prétexte, on cherche à me culpabiliser... 

    De près et de loinClaude Lévi-Strauss et Didier Eribon, Éditions Odile Jacob, 1988, pages 209 à 212.
  • Marseille, islamo-gangstérisme : 33e accident du travail, record battu !

     

    Mur-bleu gds.jpgOn serait tenté d'écrire : A Marseille, rien de nouveau, pour paraphraser le célèbre titre À l'Ouest, rien de nouveau, d'Erich Maria Remarque. 

    Ou alors, pour paraphraser cette fois Antonio de Oliveira Salazar*, que, à Marseille, on vit « habituellement » dans le crime organisé, le monde de la drogue ayant pignon sur rue, et ayant poussé des racines solides et profondes, qu'il sera bien difficile d'arracher le jour où les pouvoirs publics voudront - enfin ! - éradiquer, partout en France, ces pègres immigrées qui se « font » jusqu'à 90.000 € par jour, dans certaines « cités » (même si c'est un peu moins dans d'autres) en vendant leur saleté de drogue.

    Mais, on s'y est fait. Pendant la vente de drogue, les achats de Noël continuent ! pourrait-on dire. Un Noël, soit dit en passant, qui est maintenant, pour beaucoup, vidé de sa substance chrétienne, et remplacé par une écœurante course à la consommation et au matérialisme le plus désolant qui soit.   

    Oui, on s'y fait, on s'y est fait. Pensez donc : 33 tués, c'est presque trois par mois, alors cela finit par devenir de la routine. Bientôt, à ce rythme-là ce sera tous les jours, comme les bulletins météo, et on n'y fera même plus attention du tout.

    Le Système aura réalisé l'objectif de Salazar (mais, bien sûr, pas dans le même sens, pas dans le même esprit !) : faire vivre les Français « habituellement » dans la violence, la délinquance, la drogue et l'islamo-gangstérisme partout, tel un cancer, étendant ses tentacules de plus en plus loin de ses bases de départ. La 33e victime - dont on ne donne ni nom ni prénom : tout le monde a compris. - avait 19 ans, et a tout de même reçu quinze balles : tant qu'à faire, autant ne pas lésiner !

    Règlement de comptes dans les « quartiers nord », disent, fatalistes, les policiers du cru. Bref, rien que du devenu très banal, du très... habituel dans notre Système qui préside à l'affaissement du pays, et à son enfoncement dans tout ce qui ronge, gangrène, détruit toute société digne de ce nom... 

    * Salazar a dit un jour à Henri Massis que son objectif était de « faire vivre le Portugal habituellement ».
  • Le général Pierre de Villiers veut une augmentation du budget des Armées : nous aussi !

     

    Mur-bleu gds.jpgMais pas dans la même proportion. Le général demande une augmentation progressive jusqu'à 2%, alors que, nous, nous ne cessons de demander que le budget de la Défense retrouve son niveau de 1960, soit un budget de 4% du PIB : 1% pour chacune des trois Armes, et 1% pour le nucléaire.

    thCANJFBZ4.jpgCependant, le fait que le plus haut gradé de l'Armée française ose prendre la parole publiquement sur le sujet, et pour demander une augmentation des crédits militaires est, en soi, une bonne chose, et une initiative à soutenir. D'autant plus qu'un autre général, Vincent Desportes, a immédiatement apporté son soutien aux propos de Pierre de Villiers.

    Ecoutez les 7 minutes de cet entretien entre le général Vincent Desportes et un journaliste de France info. Nous ne partageons pas du tout l'opinion du général sur l'Europe de la Défense, qu'il exprime dans les toutes dernières secondes de cette intervention, mais tout le reste est très « bon à prendre » et permettra à ceux qui ne sont pas très au fait des choses militaires d'avoir une image plus précise des - tristes - réalités ; et du sort lamentable que le Système réserve à nos soldats, dont la compétence, le bon esprit et le dévouement ne sont plus à signaler... 

    Lire et écouter ...

    Le général Vincent Desportes soutient le général Pierre de Villiers

  • Robert Redeker : « Le but de la politique est la continuation de la nation dans la durée »

     

    Par Alexis Feertchak

    Le mot de « valeur » est prisé à gauche comme à droite. Le philosophe Robert Redeker dénonce dans l'entretien qui suit l'usage de ce terme galvaudé qui dissimule une faillite de la politique et le triomphe du vide idéologique [Figarovox, 16.12]. Sachons reconnaître que lorsque nombre d'intellectuels qui publient, s'expriment dans les grands médias, ont une audience importante, tiennent le discours qu'on va lire, s'insurgent à ce point contre la pensée dominante, lui opposent une contre-culture cohérente et forte, l'on a bien affaire à cette percée idéologique dont parle Buisson. Et dont il dit avoir la certitude qu'elle portera ses fruits. Notre avis est que c'est là un espoir qui - pour cette fois - n'est pas illégitime.  Lafautearousseau   

     

    Le mot « valeur » est partout en politique. On parle sans cesse des valeurs de la République. Qu'y a-t-il derrière l'omniprésence de ce mot ?

    Pas grand-chose de consistant. Les valeurs ne sont ni des idées, ni des concepts, ni des principes. L'invocation politique rituelle des valeurs est une mode très récente. Plongez-vous dans la littérature politique d'il y a une trentaine d'années seulement, écoutez les discours d'alors, vous constaterez l'absence de ce recours obsessionnel aux valeurs. Au lieu de révéler ce que l'on pense, le mot valeur le dissimule. Pourquoi ? Parce qu'il est aussi vague qu'abstrait. Il peut aussi cacher que l'on ne pense rien du tout, que l'on n'a pas de conviction arrêtée, justifier tous les revirements. Le même Premier ministre peut au nom des valeurs user et abuser du 49.3 avant de mettre à son programme présidentiel la suppression de ce 49.3 pour honorer ces valeurs !

    De trop nombreux politiciens sombrent dans l'illusion suivante : les valeurs sont les buts de l'action politique. Pourquoi faire de la politique ? Pour les valeurs ! C'est-à-dire pour du vide ! Funeste erreur ! On fait de la politique pour la nation, pour la France, pour le peuple, pour le social, pour l'histoire, jamais pour des valeurs. Les valeurs ne constituent ni la réalité d'un peuple ni un projet de société, ces objets de la politique. Elles sont trop inconsistantes pour définir un projet de cette nature. Les valeurs ne sont que le cadre à l'intérieur duquel la politique peut se déployer. Elles ne sont pas un programme, elles sont des bornes. Les valeurs sont hors politique, elles sont extrapolitiques. Loin d'avoir affaire aux valeurs, la politique rencontre les projets, les réalités et, par-dessus tout, la nation et le souci du bien commun.

    À gauche particulièrement, ce mot est dans toutes les bouches...

    La rhétorique creuse des valeurs est le linceul dans lequel a été enveloppé le cadavre de la gauche. C'est une thanatopraxie, le maquillage du cadavre. Cette fatigante psalmodie sur les valeurs évoque les récitations funéraires. C'est parce qu'elle est morte, parce qu'elle n'a plus rien à dire, plus rien à proposer pour l'avenir à partir de son passé (le socialisme), que la gauche se gargarise, de tréteaux en tribunes, avec les valeurs. Les valeurs fournissent la matière d'une péroraison se substituant aux défuntes promesses de socialisme (le progrès social, l'émancipation dans et par le travail). La thématique des valeurs est le dispositif que la gauche a bricolé pour basculer de la défense des classes populaires (« les travailleurs » comme, elle disait d'un mot que symptomatiquement elle n'emploie jamais plus) vers celle des minorités sexuelles et ethniques. La gauche a abandonné son projet social (réaliser la justice économique) pour lui substituer un projet anthropologique (l'exaltation des différences sexuelles et culturelles). Le discours sur les valeurs a permis de prendre ce virage. Autrement dit, l'invocation des valeurs est le moyen trouvé par la gauche pour abandonner les classes populaires. L'extrême-droite récupère la mise. Dernier point : ce discours sur les valeurs est aussi l'instance qui la dispense la gauche du devoir d'inventaire. La ridicule prestation de Ségolène Royal aux obsèques de Fidel Castro est, à cet égard, pleine d’enseignements : la gauche ne parvient pas à condamner totalement certaines dictatures sanguinaires, donc à liquider l'inventaire, parce que celles-ci ont prétendu s'appuyer sur les idéaux (l'égalité, la justice, le partage, etc.…) dont elle se veut le bras armé.

    Lors de la primaire de la droite, les électeurs étaient invités à signer la charte des valeurs de la droite et du centre. Pour exprimer leur souhait que la droite retrouve son identité, beaucoup évoquent la « droite des valeurs ». Est-ce le bon chemin que la droite emprunte ?

    Je réponds en trois temps. D'une part, la droite s'est laissé imposer par une gauche pourtant en coma dépassé l'obligation d'en appeler sans cesse aux valeurs. Par la reprise de cette thématique, la droite se croit obligée de répliquer aux accusations permanentes d'anti-républicanisme et au soupçon larvé de racisme, de fascisme, voire d'inhumanité, que la gauche fait peser sur elle. Nous avons dans ce soupçon et dans la propension de la droite à y répondre, l'ultime résidu de feu l'hégémonie idéologique de la gauche. Mieux : la dernière métastase de l'antifascisme. D'autre part, évoquer des « valeurs de droite » revient à les relativiser. Le relativisme pointe le bout de son nez dès que l'on latéralise politiquement les valeurs. Si des valeurs existent, elles sont universelles. Il est plus pertinent de parler d'idées et de programmes de droite ou de gauche.

    À ces deux remarques il faut ajouter une précision. Les valeurs ne sont pas le contenu de l'action politique, mais ses frontières. Elles ne disent rien de positif, elles tracent des limites. Elles définissent un intérieur et un extérieur. La laïcité, par exemple, que l'on hisse au statut de valeur, est une telle frontière : elle exprime une limite à ne pas dépasser dans l'expression publique d'un sentiment religieux. À l'image de toutes les valeurs elle fonctionne comme le démon de Socrate : une voix intérieure qui dit non. Ainsi de toutes les valeurs. Ces frontières s'imposent à la droite comme à la gauche.

    Une civilisation est-elle définie par des valeurs, des coutumes, des attachements ?

    Pas uniquement. Les aspects dont vous parlez procurent à l'existence collective d'un peuple sa couleur, sa particularité. Si on se limite à ces aspects, on parlera plutôt d'une culture. La culture, toujours particulière, toujours bornée, toujours nationale, est le terreau à partir duquel une civilisation peut germer et se développer. Une civilisation se définit par ce qu'elle donne au monde, et qui est pourtant marqué du sceau de la culture qui la nourrit. La France donne au monde, entre autres choses, Molière et Stendhal, dont les œuvres n'auraient pu voir le jour ailleurs. Elle donne au monde son architecture, sa musique, ses savants, et même sa gastronomie… C'est le don irremplaçable, insubstituable, qui définit une civilisation plutôt que seulement ses valeurs et coutumes.

    La référence aux valeurs va souvent de pair avec le discours « droits-de-l’hommiste ». N'y a-t-il pas un paradoxe entre des valeurs qui peuvent impliquer une forme de relativisme et des droits de l'homme qui sont considérés comme naturels et objectifs, dépassant les volontés humaines ?

    Les droits de l'homme, devenus les droits humains, sont une invention métaphysique du XVIIIe siècle. Ils sont suspendus dans les nuées. Ils servent de principes structurant l'action politique, et non, comme les valeurs, de frontières. Ils sont affirmatifs, positifs, et non limitatifs, négatifs. La différence est alors celle-ci : posés au départ, les droits de l'homme ne sont pas déduits, ils sont une hypothèse politique, tandis que les valeurs sont un résultat, une construction politique. Plutôt que de paradoxe, je parlerai de jeu, comme d'un roulement à billes « qui a du jeu » : une valeur comme la laïcité trace la frontière que la liberté de penser et de croire, comprise dans les droits de l'homme, ne peut dépasser. Néanmoins il faut éviter d'être la dupe de ces droits de l’homme : ils n'ont rien d'évidents ni de nécessaires, ils sont une illusion métaphysique propre à une certaine civilisation. Ils n'auraient pu être inventés ailleurs que dans l'Europe chrétienne et rationaliste. Ils sont enfants d'une certaine civilisation, la nôtre. Ils ne sont pas universels, mais universalisables.

    L'histoire est faite de mots comme la nation ou la République qui sont davantage des êtres voire des personnes morales et fictives que des concepts ou des idées. Diriez-vous que l'abus du mot « valeur » traduit une certaine impuissance du politique, qui n'est plus en prise avec le réel ?

    Guettée par le relativisme, souvent thanatopraxique, la péroraison sur les valeurs fait oublier l'essentiel, qui est ceci : le but de la politique est d'assurer la survie d'un peuple dans la durée malgré les vicissitudes et selon le souci du bien commun. La République est une structure politique, qui dans notre histoire s'est appelée tantôt monarchie, tantôt empire, ou tantôt « république » (au sens de démocratie). La nation est l'âme de cette structure. C'est une âme qui survit à chaque vie individuelle qu'ainsi qu'aux différents états de la République (les régimes politiques). C'est aussi une âme fragile, qui peut disparaître si on ne la nourrit pas (par la transmission). Qu'est-ce que l'éducation publique sinon une forme de transmigration de cette âme, la nation, qui renaît de génération en génération ? L'éducation est bel et bien une métempsychose politique. Le but final de la politique est la continuation de la nation dans son originalité irremplaçable par-delà l'existence et les intérêts de chacun. C'est de cela bien plus que des valeurs que gauche et droite doivent parler. 

    « La culture, toujours particulière, toujours bornée, toujours nationale, est le terreau à partir duquel une civilisation peut germer et se développer »

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    Professeur agrégé de philosophie, Robert Redeker est écrivain. Il a notamment publié Le soldat impossible (éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2014) ; Bienheureuse vieillesse (éd. du Rocher, 2015) et dernièrement L'École fantôme (éd. Desclée De Brouwer, 2016). 

    Alexis Feertchak  

  • Éric Zemmour : « Cette année qui vit les peuples de l'Ouest dire qu'ils ne veulent pas mourir… »

     

    Par Eric Zemmour

    « Brexit, élection de Donald Trump, éviction d'Alain Juppé et de Matteo Renzi... Un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire a soufflé en 2016. » [Figarovox 23.12]. Et sans-doute Eric Zemmour pense-t-il - comme nous - que la France et le monde moderne ont grand besoin tout à la fois de révolution et de réaction. Souvent pessimiste - comme Bainville à qui il s'apparente à beaucoup d'égards - il égrène ici des notes d'espoir. Comme Villiers, comme Buisson, ses amis. Et dans le même sens. Jadis on eût appelé le grand courant qu'évoque Zemmour, contre-révolution. Même si nous en sommes encore assez loin. Aujourd'hui, on invoque « un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire ». Va, donc, pour l'un et pour l'autre.  Pourvu qu'ils soufflent dans le sens de l'ordre véritable et du Bien Commun. Lafautearousseau   

     

    XVM764cf474-abe5-11e6-8287-ace72c3558b9.jpgLe vent a soufflé fort. Du début à la fin de l'année. Un vent d'ouest chargé de fureur, de ressentiment, de désespoir. Un vent qui emporte tout sur son passage. Un vent qui ne respecte rien, aucune vache sacrée, aucune institution, aucune tête couronnée. Un vent révolutionnaire et réactionnaire à la fois. Le vent des peuples qui ne veulent pas mourir, et des nations qui veulent rester elles-mêmes. Un vent populiste, ont dit avec mépris et colère les élites. Le vent du repli, de la peur, ont-elles continué sans rien comprendre.

    Un vent qui a d'abord frappé l'Angleterre, où il a arraché l'arbre européen. Ses racines n'étaient pas très profondes, mais les intérêts de certains étaient puissants. Le peuple anglais a, malgré toutes les mises en garde venues des élites du monde entier, opté pour la sortie de l'Union européenne : le Brexit. L'Angleterre populaire a voulu avec éclat mettre un coup d'arrêt à une immigration européenne et surtout extra-européenne qui avait transformé Londres en une cité cosmopolite d'où les Anglais de souche ont été chassés.

    Nos élites en ont tiré comme conclusion qu'il ne fallait plus organiser de référendum ; que le suffrage universel était incapable de traiter des questions trop complexes, et le peuple pas capable non plus de choisir le bon président des États-Unis. Donald Trump est sorti vainqueur d'une compétition que ne pouvait pas perdre Hillary Clinton. Le mâle blanc de plus de 50 ans (et sa femme) a vaincu la candidate des minorités. Et des médias. Un Trump qui lui aussi a séduit l'électorat en promettant un mur pour arrêter l'immigration mexicaine et le retour au protectionnisme commercial pour stopper la désindustrialisation. Bref, le retour des frontières et la défense d'une Amérique américaine.

    Le vent soufflait toujours plus fort, mais certains ont continué à ne pas l'entendre. Alain Juppé était donné gagnant de la primaire de la droite par les sondages et les médias depuis deux ans. Son ode à l'identité heureuse et à la diversité plaisait tant aux médias et à la gauche. Le vainqueur annoncé a été vaincu. Mais pas par son adversaire privilégié. Nicolas Sarkozy a bien tapé sur le bon clou, mais c'était le marteau qui était mauvais. Le marteau, c'était lui. Trop de tactique, pas assez de convictions ; trop de paroles, pas assez d'actes. Par ici la sortie. Son meilleur ennemi n'allait pas tarder à le suivre. François Hollande reconnaissait qu'il ne pouvait pas se représenter. C'était une première dans la Ve République qu'un tel renoncement. Il est vrai qu'Hollande n'avait en vérité jamais été président de la République.

    15750249-2016-en-une-photo-bye-bye-hollande-cameron-obama-renzi.jpgLe vent ne cessait de souffler. Il emportait encore le premier ministre italien, Matteo Renzi. Encore un référendum, encore une coalition des non. Encore un social-libéral emporté par la houle populaire. Déjà la routine. Sur une photo prise quelques mois plus tôt, on voit Obama, Cameron, Renzi et Hollande entourer Angela Merkel pour un sommet occidental. L'Allemande est la dernière à garder son trône. Pour combien de temps encore ? 

    Eric Zemmour           

  • Pour la très belle crèche qu'il a installée dans l'Hôtel de Région, un double bravo à Laurent Wauquiez ! 

     

    Mur-bleu gds.jpgAlors que les Tribunaux administratifs ridiculisent la Justice, interdisant une crèche ici mais l'autorisant là, dans une grotesque guerre picrocholine menée par quelques laïcards qui vivent encore en 1905, quelqu'un a bravé l'ire de ceux dont l'horloge mentale s'est arrêtée au temps du petit père Combes : une centaine de santons en terre cuite, une superficie totale de 14m2, c'est la crèche de Noël qui a été installée dans le hall d'entrée du siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes par son président, Laurent Wauquiez. 

    En dehors de toute considération de politique politicienne, ou de toute prise de parti, ce geste nous paraît mériter un double bravo. 

    D'abord parce que Laurent Wauquiez « a osé » : oui, il a osé braver le politiquement correct de tous ceux qui hurlent contre les crèches, alors qu'ils n'hésiteront jamais à partager avec les musulmans le repas de rupture du jeûne, ou à leur souhaiter un « bon ramadan » ! Les adeptes de la Nouvelle Religion Républicaine s'étranglent dès qu'on dit « crèche », et bien sûr plus encore quand on en installe une, alors qu'ils ouvrent toutes grandes les portes à l'Islam : eh, bien ! qu'ils s'étranglent, en admirant cette crèche dans un Hôtel de Région ! Nous, nous voulons des crèches partout, parce que « nous sommes un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires... » comme le disait fort justement de Gaulle.
     
    Ensuite parce que, ce faisant, Laurent Wauquiez montre qu'il a bien compris une chose, finalement, fort simple, mais qui échappe à nos beaux esprits : « ...ne devient culturel que ce qui est entré dans les mœurs par la force de l'habitude. Le culturel c'est le cultuel... avec, en plus, l’R.… du temps ! Il n'y a donc au fond pas de différence entre notre tradition religieuse et notre culture... Ne nous laissons pas enfermer par une laïcité qui ne cherche qu'à nous étouffer. » (Dominique de Longeaux, Courrier des lecteurs de Famille chrétienne n° 2029) 
  • Société • Les prix 2016 de la Carpette anglaise ont été attribués ...

     

    Les distinctions attribuées le sont en termes brefs, ironiques et savoureux d'une redoutable efficacité. Les lecteurs de Lafautearousseau apprécieront les choix 2016.  LFAR

     

    L’académie de la Carpette anglaise* s’est réunie le 16 décembre 2016. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif** et littéraire.

    Au premier tour de scrutin, par huit voix sur treize, la Carpette anglaise 2016 a élu Mme Anne-Florence Schmitt, directrice de la rédaction de Madame Figaro pour l’abus constant d’anglicismes et d’anglais de pacotille, dans cette revue destinée à un large public féminin.

    La Carpette anglaise 2016 à titre étranger*** a été attribuée, à l’unanimité, à L’ENS Ulm qui développe des filières d’enseignement uniquement en anglais en se prétendant être une école internationale.

    L’académie félicite par ailleurs M. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, pour avoir exclu l’anglais de la communication européenne depuis le Brexit.

    Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion, Dominique Noguez et Marie Treps sont membres de cette académie. 

     

    * La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

    ** Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC), Courriel (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l'initiative et l'émancipation linguistique), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

    *** Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise. Courriel : parlerfranc@aol.com

    Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris.

  • Les travailleurs d'ECOPLA veulent sauver leur entreprise !

     

    Nous ne savons rien du sérieux et de la solidité du dossier de SCOP produit par les salariés d'ECOPLA. On peut même en douter si la CGT y est mêlée. Et les Tribunaux de Commerce ne sont pas, en principe, des assassins. Souvent tout au contraire. Mais sur l'impéritie de l'Etat en matière de défense des intérêts économiques français ; sur la financiarisation destructrice de notre appareil de production ; sur le sort néfaste qui en résulte pour les salariés et, plus encore, pour la nation toute entière, nous n'avons pas de doute. A l'instar du grain de sel qui suit.  LFAR  

     

    Mur-bleu gds.jpgNous avons récemment parlé de la défaillance du Système, du Pays légal, des Pouvoirs publics - du moins au plus haut niveau - dans le dépeçage aberrant de notre tissu économique•, que les responsables de notre semble-Etat laissent faire, dans la plus parfaite inconscience ...

    Que dire de plus, aujourd'hui, devant cette lamentable « affaire » des salariés d'ECOPLA, prêts à reprendre leur entreprise, à qui les banques et les élus locaux apportent leur appui, mais que le Tribunal de commerce assassine en livrant, il n'y a pas d'autre mot, leur outil industriel à des étrangers qui n'ont qu'une hâte : prendre les machines et le savoir-faire, et déguerpir chez eux. Et tant pis pour la France et pour ses salariés, qui sont traités comme du bétail et semblent ne compter pour rien. 

    C'est une honte et un scandale. Qu'au moins soit rendue publique la solidarité des royalistes avec ces travailleurs courageux, injustement et follement sacrifiés...  

    RAPPEL DES FAITS

    Les salariés d'Ecopla ont d'abord appris que leur dossier « SCOP » (Société Coopérative et Participative : les salariés rachètent leur usine, et en deviennent les gestionnaires) n'était pas retenu ; puis, que le Tribunal de commerce leur a préféré leur ancien concurrent italien, un groupe qui ne compte pas reprendre de postes ni même les bâtiments, mais uniquement les machines et le savoir-faire.  « Nous pouvions reprendre 25 personnes tout de suite » explique Karine Salaün, l'une des porteurs du projet, « et nous avions misé sur 66 emplois dans 5 ans... C'était un projet créateur d'emplois, un projet industriel dans la vallée du Grésivaudan... Cela représentait aussi d'autres emplois, on sait que pour un poste il y en a 3 induits... ».

    Le projet de SCOP est soutenu par des députés locaux dont Pierre Ribeaud (PS), l'Union Régionale des Scop, la Communauté de Communes, la Préfecture et plusieurs banques. 

    LA PAGE DE FR3 DU 21 DECEMBRE

    Le collectif Ecopla Scop bloque toujours l'entrée de l'usine

    Ce mercredi 21 décembre, les ex-salariés d'Ecopla ont refusé de laisser entrer dans l'usine un camion du repreneur italien CUKI COFRESCO. Alertés la veille par la présence sur place d'un premier camion, ils craignent un déménagement « furtif » des machines.

    Depuis le 20 décembre au matin, le collectif Ecopla Scop et ceux qui le soutiennent se relaient devant l'usine de Saint-Vincent-de-Mercuze pour s'assurer qu'aucun camion n'entre ou ne sorte du site, de peur que l'outil de travail soit démantelé, et le fichier client pillé.

    Ce mercredi, malgré la demande des forces de l'ordre et d'un huissier venu constater le blocage, ils n'ont pas bougé, empêchant un camion de pénétrer dans l'enceinte de l'usine.

    Le collectif s'est organisé pour qu'une trentaine de personnes se relaient en permanence sur place, et a alerté les élus locaux.

    Le maire de Grenoble les a assurés de son soutien dans un communiqué : « Je soutiens le combat des ECOPLA pour la sauvegarde de leur outil de travail. Les ECOPLA sont le symbole d’une financiarisation folle qui détruit notre tissu industriel. Cette entreprise doit être sauvée d’une mise à bas organisée par des repreneurs qui n’ont que faire de la sauvegarde du savoir-faire industriel unique de notre région.» 

    Une délégation devrait tenter de rencontrer le président de la République en visite à Chambéry le jeudi 22 décembre. 

    Le vrai problème d'Alstom ? La faiblesse de notre « puissance publique », de la classe politique, du Système...

  • Boualem Sansal : La France en voie de faire allégeance au Calife ? Discours sur l'Islamisme

    Boualem Sansal et Daniel Pouzadoux  

     

    Intervention de Boualem Sansal devant la Fondation Varenne [13 décembre 2016]*. Importante tant par son contenu - nous laissons nos lecteurs le découvrir - que parce qu'elle a été faite devant de grands noms de la presse française et d'illustres personnalitésLFAR 

    Il ne faut désespérer ni Billancourt, ni le Qatar, ni l’institut  

    Mesdames et Messieurs, bonjour, bonsoir,

    Daniel Pouzadoux m’a fait l’amitié de m’inviter à votre cérémonie et il a poussé la gentillesse jusqu’à me demander de venir au pupitre dire quelques mots.  Je le remercie très chaleureusement.  Je vais le faire en essayant de ne pas vous ennuyer, j’ai tendance ces derniers temps à me répéter, et pas de la meilleure façon, je veux dire la politiquement correcte. 

    Je ne sais pas si vous l’entendez mais je vous le dis, parler devant vous n’est pas facile, dans la salle je vois de grands noms de la presse française… c’est impressionnant. Et flatteur pour moi, dans mon pays, l’Algérie, j’ai droit au traitement pour lépreux, on lâche les chiens, on jette des pierres. En ce moment, à la suite d’un supposé amalgame, blasphème, ou mauvaise pensée de ma part, on délibère à mon sujet, et la fumée n’est pas blanche, ça ne dit rien de bon. Mais passons, rien n’est certain tant qu’il n’est pas arrivé.  

    Je voudrais, avec la permission de Daniel, et la vôtre aussi, vous dire deux trois choses sur l’islamisme. Il y a d’autres sujets mais celui-ci les dépasse, il tient le monde en haleine, et la France en premier, elle est une pièce essentielle dans son programme de domination planétaire.  C’est ici qu’il gagnera ou perdra face à l’Occident, il le croit, voilà pourquoi il s’y investit avec tant de rage, derrière laquelle cependant agit un monde étonnant de froide intelligence et de patience.

    Personne ne peut mieux qu’un algérien comprendre ce que vous vivez, ce que vous ressentez, l’Algérie connaît l’islamisme, elle en a souffert vingt années durant. 

    Je ne veux pas laisser entendre que l’islamisme est fini dans ce pays, simplement parce que le terrorisme a reflué, c’est tout le contraire, l’islamisme a gagné, à part quelques voix dissonantes qui s’époumonent dans le désert, rien ne s’oppose à lui, il a tout en main pour réaliser son objet. Tout son programme, dont le terrorisme est un volet important mais pas le plus important, il en est dix autres qui le sont davantage, ne vise que cela : briser les résistances, éteindre les Lumières avec un grand L et installer les mécanismes d’une islamisation en profondeur de la société. On peut dire que l’islamisme ne commence véritablement son œuvre qu’après le passage du rouleau compresseur de la terreur, à ce stade la population est prête à tout accepter avec ferveur, humilité et une vraie reconnaissance.

    On en est là en Algérie, le programme se déroule bien, les islamistes travaillent comme à l’usine, ils contrôlent tout, surveillent tout, le point de non-retour est franchi et le point final arrive comme un coup de poing. Encore quelques réglages et nous aurons une république islamique parfaite, tout à fait éligible au califat mondial. Vous en entendrez parler, je pense.

    Un  exemple  pour  le  montrer :  dans  la  petite  ville  où j’habite, à 50 kms d’Alger, une  ville universitaire dont la population, 25000 habitants environ, se compose essentiellement  d’enseignants,  de  chercheurs  et d’étudiants,  il  y  avait  avant  l’arrivée  de  l’islamisme, dans les années 80, une petite mosquée branlante, coloniale par son âge, que ne fréquentaient que quelques vieux  paysans  des  alentours ;  aujourd’hui,  après  deux décennies de terrorisme et de destruction, et alors que le  pays manque  de  tout,  il  y  en  a  quinze,  toutes  de bonne taille et bien équipées, eau courante au robinet, hautparleurs surpuissants,  climatisation  et  internet  à tous les étages, et je vous apprends que pour la prière du  vendredi  elles  ne  suffisent pas  pour accueillir  tous les  pénitents.  Il faudrait clairement en construire quinze autres ou réquisitionner les amphis et les laboratoires.  Attention, je ne fais pas d’amalgame, ni de persiflage, je ne dis pas que les pénitents sont des islamistes, aucun ne l’est, je vous l’assure, n’ayez crainte, je dis simplement que les islamistes ont bien travaillé, en peu de temps ils ont assaini le climat et fait de nous de bons et fidèles musulmans, ponctuels et empressés, et jamais, au grand jamais j’insiste, ils ne nous ont demandé de devenir des islamistes comme eux. « Point de contrainte en religion », c’est dans le Coran, sourate 2, verset 256.   

    En Algérie, on suit avec beaucoup d’inquiétude l’évolution des choses en France.  Je ne parle pas de nos islamistes, ils se félicitent de leurs avancées chez vous, ni de notre gouvernement, tout entier mobilisé au chevet de son vieux président, M.  Bouteflika, je parle de ceux qui ont de l’amitié pour vous et ceux qui ont des parents en France et qui voudraient les voir continuer de vivre leur vie française le mieux possible. Je vous le dis, ceux-là sont inquiets, très très inquiets et même désespérés. Ils vous en veulent pour cela.

    Inquiets parce qu’ils constatent jour après jour, mois après mois, année après année, que la France ne sait toujours pas se déterminer par rapport à l’islamisme : est-ce du lard, est-ce du mouton, est-ce de la religion, est-ce de l’hérésie ?  Nommer ces choses, elle ne sait pas, c’est un souci. Pendant ce temps, le boa constrictor islamiste a largement eu le temps de bien s’entortiller, il va tout bientôt l’étouffer pour de bon.  Insouciante qu’elle est, la mignonne est allée faire amie-ami avec les gros cheikhs du Golfe que chacun sait être les géniteurs et les dresseurs du boa et surtout d’anciens redoutables détrousseurs de caravanes. 

    Inquiets de voir la France des libertés verser dans le maccarthysme. Que se passe-t-il, bon sang, il n’est plus possible, pour personne, de parler de certains sujets liés à la Chose sans se voir aussitôt traîné au tribunal et condamné sévèrement.  On en sort encore avec des amendes, des sursis et des marques à l’épaule, mais le jour n’est pas loin où on se verra appliquer la vraie charia. 

    Inquiets et dégoutés de  voir  cette  grande  nation laïque et avant-gardiste exhiber à tout bout de champ ses  imams  et  ses  muftis,  ses  pachas  de  l’UOIF,  ses commandeurs du CFCM, et, pour la note moderne, deux trois sœurs cagoulées à l’arrière-plan, comme jadis au temps des colonies de papa elle promenait de cérémonies en cérémonies ses caïds chamarrés bardés de médailles, ses marabouts en boubous et autres sorciers en plumes, et repousser fermement ceux qui peuvent parler  aux  gens  sans  réciter  un  seul  verset  ou  lever  de doigt  menaçant  au  ciel.  On croirait que la France n’a pas été décolonisée en même temps que ses colonies ou que la laïcité y a été abrogée par un édit du grand imam.

    Inquiets et en colère de voir que les algériens de France, pourtant instruits de la vraie nature de l’islamisme, et pis, qui savent qu’il a lancé une OPA sur leurs enfants, ne s’engagent pas plus que ça dans la lutte contre lui, pas au-delà des protestations de principe : « C’est pas ça l’islam » ; « L’islam est paix, chaleur et tolérance », « l’islam est une chance pour la France ». Misère, comment le dire :  l’urgent n’est pas de sauver l’islam de l’amalgame mais de sauver les enfants de la mort  

    Inquiets et effarés de voir l’Europe se déliter et devenir un amplificateur de crises et fabricant d’un islamisme européen véritablement monstrueux, qui par ses prétentions totalitaires et ses haines tous azimuts, s’apparente au nazisme-fascisme d’antan, qu’il contribue de la sorte à ressusciter.

    Désespérés en fin de compte de voir que la France et l’Europe sont à mille lieues de pouvoir concevoir et mener ensemble le seul combat qui puisse venir à bout de l’islamisme : le contre-djihad, conçu sur le principe même du djihad.  Et le djihad n’est pas la guerre, c’est mille chamboulements dans mille domaines différents, menées sans restriction ni frein, dans un mouvement brownien accéléré irréversible.

    Après tout ça, y-a-t-il de l’espoir ? Oui, il existe, il est puissant, la France est un grand pays avec une immense histoire pleine de ressort et d’énergie, il continue de vivre et de se projeter dans l’avenir, mais chacun sent que l’effort coûte de plus en plus, que le poison islamiste court dans ses veines, que la langueur de la décadence le travail, que le pays perd de sa cohérence et de son unité, que le gouvernement n’y entend goutte, que l’Europe est un boulet, bref chacun comprend que la fin approche. L’espoir est précisément là, dans cette horrible sensation que l’Histoire est finie, c’est là que le désespoir trouve sa meilleure énergie. 

    Il y a une condition cependant, un vrai challenge de nos jours, la France    doit retrouver l’usage de la parole libre et en faire une arme.  Si le terrorisme se combat dans la discrétion et la patience, par le renseignement et l’infiltration, l’islamisme se combat par la parole, dite au grand jour, haut et fort. Ce combat a toujours été celui des journalistes et des écrivains, qu’ils reprennent le flambeau, il est à eux. 

    On  n’oubliera  pas  de  mener  ce  combat  en  premier contre l’armée des idiots utiles et des bienpensants, qui avec une poignée de considérations de patronages ont réussi  à  paralyser  la  France,  peuple  et  institutions,  et l’ont livrée aux islamistes et demain à la guerre civile : « pas d’amalgame tu feras »,  « l’assassin de ton frère est ton frère, des bisou ours tu lui adresseras »,  « raciste et islamophobe tu es si tu ne tends pas l’autre joue »,  « ta coulpe tu battras car colonisateur et esclavagiste tu fus »,  « de remords et de pénitences, tu te nourriras »,  « ta place tu cèderas, d’Hilmi tu seras »,  « paix, tolérance et soumission, tu pratiqueras avec tes agresseurs ». 

    Ces formules sont arrivées à l’école, avec d’autres douceurs du même genre, ce qui facilite les abandons de demain. « Cons et dangereux », disait d’eux Yves Montand, qui fut lui-même un idiot-utile des plus célèbres, c’était hier, aujourd’hui il dirait plus : « cons, dangereux, et heureux de l’être ».  

    Vous l’avez noté, à aucun moment je n’ai parlé de l’islam.  Vue par-là, l’affaire nous dépasse, on est dans l’intouchable, l’islam, c’est Allah, c’est Mahomet, le Coran, le Califat, la Oumma, c’est la fin universelle des hérésies et de la mécréance.  « L’islam est l’horizon indépassable de notre temps », ce cher Jean-Paul Sartre nous le dirait sans faute s’il revenait parmi nous. 

    A côté, l’islamisme n’est rien, avec sa pauvre charia et ses sabres ébréchés, on pourrait le balayer ce soir, si on nous le permettait, il n’est que l’expression des délires et des caprices de bédouins du désert arabique, abrutis par des siècles d’ignorance et de consanguinité féroce, soudainement enrichis et ennoblis par des Anglais idiots et accueillis à bras ouverts dans les grandes capitales d’Europe. Nous vivons les frasques de ces enfants monstrueusement gâtés, jouisseurs fous et insatiables.

    Aujourd’hui, ils saccagent des pays comme hier, quand ils apprirent à prendre l’avion et actionner des ascenseurs, ils saccageaient les palaces du monde libre avant de les acheter pour les mettre à leur goût.  C’est cela que les idiots-utiles et les bienpensants aiment en vérité :  l’argent des cheikhs, il sent bon l’encens et le mazout.  Avec eux, Billancourt ne désespérera jamais, et d’ailleurs par leur faute Billancourt n’existe plus, il a disparu en même temps qu’une certaine France. A Colombe-les-deux-Mosquées, il y en a un qui doit salement râler.   

    Pour terminer, je voudrais vous dire mon sentiment sur les propositions récentes de l’institut Montaigne pour réformer l’islam et rendre possible l’émergence d’un islam de France. J’ai vérifié, c’est bien d’islam qu’il parle, d’islam de France, ce qui déjà est un gros blasphème, l’islam est un, il est partout chez lui. C’est par le JDD du 18/9 passé que j’en ai pris connaissance.  Ces propositions qui s’enfilent comme des perles sont au nombre de dix et se résument ainsi : on lève une redevance sur le halal, on construit des mosquées, on forme des aumôniers et des imams, on enseigne l’arabe aux écoliers et le français aux imams, on expurge l’histoire, on crée un secrétariat d’Etat à la laïcité et aux cultes, on implique les maires, on actionne la diplomatie pour endiguer l’influence des régimes wahhabites d’Arabie et du Qatar. Quand j’ai lu ça, je suis tombé à la renverse,

    J’ai compris que le plan était un programme d’arabisation et d’islamisation des plus sévères, il ne laissait aucune possibilité de faire machine arrière en cas de regret. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau au plan d’arabisation et d’islamisation que le pouvoir algérien a mise en œuvre en Algérie au début des années 80 sous la pression de l’Arabie saoudite et qui allait en peu de temps faire de nous des perroquets wahhabites salafistes. 

    Il fallait réfléchir et comprendre l’intention de l’institut.  Même à long terme et dans un climat apaisé, ces propositions seraient à mon avis sans portée ni effet quant à l’objectif visé :  réformer l’islam et faire émerger un islam de France, accepté de tous, les Français d’abord, religieux et laïcs de tous bords, et ensuite tous les pays arabes et musulmans, et à leur tête l’Arabie saoudite gardienne universelle du dogme. 

    Au contraire, elles joueront dans le sens de la réalité et celle-ci est la suivante : la France est déjà très avancée dans la voie de son islamisation par un islam importé, archaïque et brutal, sectaire et haineux, affairiste et opportuniste en diable, fortement teinté de salafisme mais pas seulement, adepte du djihad mondialisé, et ces propositions généreuses inespérées vont formidablement aider à son expansion et son enracinement.

    L’effet multiplicateur et accélérateur n’a pas été pris en compte dans l’étude, il jouera à plein, ce que l’étude montre    pourtant puisqu’elle nous apprend que 29% des musulmans de France sont déjà en rupture avec la communauté nationale.  Il semblerait que l’institut n’a pas travaillé sur la réalité mais sur une image de la réalité. Le fait de formuler de telles propositions dans ce contexte de déchirement et après une année 2015 riche en attentats islamistes, révèle que le but recherché par les planificateurs des attentats est atteint :  la France est prête à tout céder, les dix propositions de l’institut se présentent comme un acte d’allégeance au calife.

    Je ne veux pas désespérer l’Institut M. mais on doit le lui dire :  le calife tient son pouvoir d’Allah, il n’attend rien de personne, il écrase tout sur son chemin, les idiots utiles, les allégeants et les soumis en premier. Je vous remercie.

    * Fondation pour la promotion des métiers du journalisme

  • Apaisée, la France ?

     

    Par François Marcilhac

     

    500021990.3.jpgLa pré-campagne électorale continue d’étaler son spectacle dégradant, mêlant ambitions personnelles et intérêts partisans, voire infrapartisans : à droite, après la désignation du chef, ce sont les places subalternes, dans le parti ou dans le futur gouvernement, qui sont âprement disputées. 

    Au centre, Bayrou, qui se voyait déjà en premier ministre de Juppé, se demande de quelle façon il pourra exister au printemps prochain, tandis que Macron est lancé comme une marque de lessive par des médias qui aimeraient en faire le troisième homme du premier tour — comme Bayrou en 2007. Qu’il n’oublie pas alors que la roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole électoralo-médiatique : Bayrou s’en souvient encore. Quant à la gauche, c’est la bousculade depuis l’annonce par Hollande de sa non-candidature, Valls ayant laissé à Cazeneuve l’administration des affaires courantes jusqu’au mois de mai prochain pour gagner la primaire. On pensait que ce dernier avait atteint son niveau d’incompétence en devenant le premier flic de France : on se trompait lourdement. Avec Hollande à l’Elysée, Ayrault aux affaires étrangères et Le Roux à l’intérieur, nous voilà dotés de fortes personnalités pour relever les défis que le pays aura à affronter d’ici au printemps 2017 : car le monde ne va pas s’arrêter de tourner dans l’attente du résultat de nos différentes échéances électorales.

    GUERRE INSTESTINE AU FN

    Pendant ce temps, le Front national, qui veut apaiser la France, se déclare ouvertement la guerre à lui-même, Marine Le Pen n’arrivant plus à imposer de la retenue à son principal lieutenant, qui dissimule de plus en plus mal son impatience à s’emparer de tout l’appareil, quoi qu’il dût en coûter en termes de cohésion et, finalement, de résultats aux prochaines élections. Qu’importe ! A moins de bouleversements tels, que la paix civile en serait menacée — mais alors la tenue de l’élection serait elle-même compromise —, il ne se fait aucune illusion sur la possibilité pour Marine Le Pen d’être élue en 2017, hypothèse chaque jour plus folklorique quand c’est sa présence au second tour qui devient incertaine. D’où une stratégie de plus en plus agressive d’isolement de Marine Le Pen : purges successives, au risque d’affaiblir considérablement le parti, provocation flagrante à l’encontre de Marion Maréchal-Le Pen contraignant habilement, sous couvert d’appel au calme, Marine Le Pen à descendre de son piédestal incontesté pour devenir, contre sa nièce, la porte-parole du clan Philippot, et à révéler au passage son cynisme peu glorieux sur la question de l’avortement en 2012, consistant, au lendemain de son élection à la tête du parti, à amadouer les soutiens de Bruno Gollnisch. Coup double, la cheffe s’étant égratignée elle-même en tant que femme de conviction.

    D’autant que la remise en cause du mariage pour tous et la filiation feront probablement les frais du même cynisme : Philippot n’a-t-il pas déjà préparé les esprits en parlant, à ce sujet, de « culture du bonsaï », Marine Le Pen qualifiant aujourd’hui, sur le même mode, de « lunaire » la question du périmètre et du remboursement de l’IVG ? Lorsque Philippot jugera que l’électorat de la Manif pour tous a fini de se dissoudre dans un soutien peu glorieux à François Fillon, alors la doctrine officielle du FN passera à la trappe cette question sociétale, qui, c’est bien connu, n’est pas la priorité des Français.

    IDENTITÉ ET SOUVERAINETÉ

    Vous avez dit priorité ? Les commentateurs opposent à l’envi, au sein du camp national au sens large du terme, les tenants d’une ligne souverainiste à ceux d’une ligne identitaire. Or pour un pays comme la France — il en est différemment des empires —, le rapport de la souveraineté à l’identité est analogue au rapport de la nationalité à la citoyenneté : c’est celui du convexe au concave, souveraineté et identité n’étant que les deux aspects, extérieur et intérieur, d’une même réalité : l’Etat-nation. Isoler ces deux concepts comme réellement indépendants, c’est tomber dans le piège des mondialistes, qui ont été les premiers à introduire dans le débat cette fausse opposition en 1992, à l’occasion du référendum sur le traité de Maastrichit.

    Il vont plus loin, aujourd’hui : à travers les migrants définis comme résidents — concept neutre destiné à balayer l’opposition entre étrangers et nationaux —, ils veulent finir par imposer une citoyenneté déconnectée de la nationalité, sous couvert de l’universalité d’un droit hors-sol, tandis qu’une contre-identité (multiculturelle) finirait par imposer une gouvernance, plus encore qu’une souveraineté, européenne. Ce n’est pas pour rien que l’Europe s’attaque à la fois aux frontières nationales (Schengen) et à l’identité des peuples européens en exigeant une intégration réciproque des nationaux et des immigrants (doctrine officielle de l’Union européenne depuis 2004). Ce n’est donc pas parce qu’ils sont eux-mêmes convaincus de la pertinence de cette opposition artificielle, que les tenants d’une ligne souverainiste et ceux d’un ligne identitaire ont raison de l’entretenir, à moins de se situer dans une ligne identitaire postnationale — ce qui n’est pas le cas de Marion Maréchal-Le Pen —, ou dans une ligne nationale post-identitaire, où la laïcité tient lieu d’identité de substitution, ce qui est peut-être le cas, en revanche, de Florian Philippot.

    REGARDER VERS LA RUSSIE

    Toutefois, ne désespérons pas ! L’exemple de la Russie, que la fin du communisme et l’échec de la CEI ont contrainte à se repenser aussi, sinon uniquement, comme une nation — à laquelle, d’ailleurs, s’adressait uniquement De Gaulle —, est là pour le prouver. Tout en prenant en compte, même au plan culturel, le fait musulman, c’est autour de son identité millénaire chrétienne que se construit la nouvelle Russie, laquelle cherche à assumer, parfois non sans conflits ni paradoxes, toute son histoire. Ce que ne lui pardonne pas l’oligarchie mondiale. Car ce n’est pas tant le Poutine restaurateur de la puissance russe qu’elle diabolise que le Poutine refondateur de la nation russe dans son identité et sa souveraineté, avec lesquelles l’« Occident », c’est-à-dire les Etats-Unis et ses satellites européens, avaient cru en finir dans les années 1990. D’où les provocations incessantes à l’égard d’une Russie qui cherche simplement à jouer pleinement son rôle de puissance eurasiatique, « facteur d’équilibre dans les affaires internationales et du développement de la civilisation mondiale », comme le rappelle la doctrine extérieure russe, que Poutine vient de redéfinir via un document d’une trentaine de pages, publié le 1er décembre dernier. D’où, aussi, la désinformation systématique — un vrai pilonnage médiatique — dont son action, notamment en Syrie, fait l’objet, et qui redouble d’intensité alors qu’Alep-est, aux mains depuis quatre ans des islamistes, est sur le point d’être libérée. Cette nouvelle doctrine prend acte, dans l’affaire ukrainienne, de la volonté d’ « expansion géopolitique » de l’Union européenne, qui vise également, aux côtés des Etats-Unis, ou à leur service, à « saper la stabilité régionale et globale ». Elle constate aussi que « le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente  ». Nul ne saurait s’en réjouir, mais les torts ne seraient-ils pas partagés ? On dit que l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche pourrait rebattre les cartes. La diplomatie française n’a aucune raison d’attendre pour recouvrer son indépendance. Plutôt que de s’aligner sur Berlin et de faire semblant de redouter pendant les élections de 2017 une cyberguerre russe visant à déstabiliser le pays, Paris devrait renouer un vrai dialogue avec un partenaire historique millénaire. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • Merveilleux Maurras ! Que disait-il de la Grande Mosquée de Paris lorsqu'elle fut construite ?

     

    3578948983.jpgOn sait que la décision de construire la Mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, fut prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane ayant combattu pour la France. Et manifester aux survivants la reconnaissance de leur sacrifice par le pays.

    Qu'en a dit Charles Maurras le 13 juillet 1926, lors de son inauguration ? Pas un mot contre l'idée même de rendre un hommage mérité, aux combattants musulmans de la Grande Guerre. A leur propos il parle des « nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ». Il n'y a pas chez Maurras de haine raciale. Ni de haine religieuse : il ne juge pas de l'Islam en soi. Mais il sait l'antagonisme des religions et des civilisations. Et sa culture historique autant que son jugement et son intuition politique l'amènent à pressentir et signaler un danger pour la France. Presque nul, alors. Présent et menaçant aujourd'hui sur notre sol même. Maurras ne dénonce pas l'hommage rendu aux combattants, ne critique même pas le fait de construire une mosquée à Paris. Avec mesure il écrit : « Nous venons de commettre le crime d’excès ». Son texte explicite en quoi consiste cet excès. Suit le pressentiment d'une menace : la crainte que nous ayons à payer un jour notre imprudence, en ce sens criminelle ; le souhait (Fasse le Ciel !) que les musulmans bénéficiaires de notre générosité « ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. » Et nous y sommes.  LFAR         

     

    capture-d_c3a9cran-2015-08-11-c3a0-21-12-31.png« Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »

    Charles Maurras le 13 juillet 1926

  • Sur les chemins de chez nous

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Peu importe qui il est. Désireux d’accomplir la promesse qu’il s’était faite sur son lit d’hôpital (« si je m’en sors, je traverse la France à pied »), un jour, il s’est mis en marche. Pas façon Macron, façon chemineau, comme un personnage de Giono. A pied donc, de Tende à La Hague, une belle diagonale du Mercantour au Cotentin, du 24 août au 8 novembre 2015, en empruntant au maximum les chemins les plus improbables, les plus délaissés, les plus retirés de la vraie France profonde. En est résulté un petit livre qui, en contrepoint du récit de cette pérégrination, propose une véritable réflexion sur la France d’aujourd’hui.

     

    Fuyant le « clignotement des villes » et méprisant les « sommations de l’époque » (en anglais, comme il se doit à l’ère de la globalisation : « Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected ! »), le voyageur met en pratique une stratégie de « l’évitement ». Eviter quoi ? Ce qu’il appelle « le dispositif ». D’abord visible à l’œil nu : c’est la France des agglomérations telle que l’ont voulue les « équarrisseurs du vieil espace français », ZAC et ZUP des années soixante ayant enfanté les interminables zones pavillonnaires et les hideuses zones commerciales. Laideur partout.

     

    XVM344ffd0c-80af-11e6-8335-81b4993a1518-805x453.jpgCe réquisitoire implacable contre le saccage du territoire rejoint la dénonciation de la mondialisation, cette « foire mondiale » qui ruine un terroir « cultivé pendant deux mille ans ». Aux « temps immobiles » a succédé un « âge du flux » dont le « catéchisme » (« diversité », « échange », « communication ») est véhiculé par l’arrivée d’internet et la connexion généralisée. Temps immobiles : une nuit passée au monastère de Ganagobie (« Les hommes en noir […] tenaient bon dans le cours du fleuve. En bas, dans la vallée, les modernes trépidaient ») ; ou la vision du Mont-Saint-Michel (« C’était le mont des quatre éléments. A l’eau, à l’air et à la terre s’ajoutait le feu de ceux qui avaient la foi »).

     

    Faisant sienne la vision de Braudel selon laquelle la France procède d’un « extravagant morcellement » humain et paysager, l’auteur dénonce ensuite le « droit d’inventaire » que s’arrogent  « les gouvernants contemporains », notamment « les admirateurs de Robespierre » qui,  favorables à « une extension radicale de la laïcité », veulent « la disparition des crèches de Noël dans les espaces publics » (et pourquoi pas des milliers de calvaires ?) pour les remplacer par … rien du tout, le néant, la mort.

     

    Ce n’est certes pas un livre de propagande, ni un bréviaire idéologique mais bien l’œuvre d’un loup solitaire. Un livre qui peut sembler défaitiste, voire nihiliste (« je me fous de l’avenir »), au mieux nostalgique. Voir dans l’auteur un énième avatar du « bon sauvage » serait pourtant bien réducteur. On l’imagine mieux prêt à « chouanner » (selon le mot de Barbey qu’il rapporte lui-même). C’est sans doute là sa véritable portée : « Sur les Chemins noirs » de Sylvain Tesson est l’œuvre d’un antimoderne de bonne race qui nous aide à retrouver le chemin de chez nous. 

     

    Sur les chemins noirs. Sylvain Tesson, Gallimard, 144 p., 15 €

     

  • La matinale de France Inter ? Mais, c'est un Vatican à elle toute seule !

     

    Mur-bleu gds.jpgL'actualité (primaire à droite, Syrie, Trump, terrorisme...) nous a fait reporter cette petite réflexion, faite le jeudi 24 novembre. Mais, comme c'est tous les matins pareil, sur France Inter, on peut tout aussi bien dire aujourd'hui ce que l'on a ressenti ce jeudi 24 novembre...

    Ce jour-là, comme d'habitude, Patrick Cohen Grand Prêtre de la Vérité Cosmique, Universelle et Obligatoire, officie. On n'est pas membre de l'Eglise catholique, à France Inter, on ne doit pas aller souvent à la Messe, Dieu, on n'y croit pas, pas plus qu'aux vérités révélées, et, le Pape, on n'en veut pas. Mais c'est parce que France Inter EST Dieu, et Patrick Cohen son prophète. Et que la Vérité Cosmique, Universelle et Obligatoire sort de la bouche dudit Patrick Cohen et de ses acolytes, comme Thomas Legrand, Léa Salamé et consort...

    L'infaillibilité pontificale ? Obscurantisme médiéval et billevesée de grenouilles de bénitiers ! Par contre, tous les matins, on a droit à l'infaillibilité Cohenienne et compagnie !

    Ce jeudi 24 novembre, donc, à l'heure de la Messe (pardon, de la Matinale de France Inter, faites excuse, M'sieu-Dames) le prêtre (re-pardon, Patrick Cohen) a invité deux personnalités pour le sermon (re-re pardon : pour la proclamation du Dogme, Intangible et Infaillible) : Bérénice Levet (philosophe) et Caroline Mécary (avocate, membre d'Europe Ecologie Les Verts). Le thème de la prédication (ô flute ! encore trompé : du débat orienté à conclusion forcée et obligatoire...) est double : mariage pour tous et avortement.

    Cohen commence très fort : angoissé (vite, un Lexomil !) il demande aux invités « Y a-t-il une vague conservatrice, une volonté de retour en arrière ?».

    Cohen montre donc son vrai visage « retour en arrière » signifie que son opinion est vérité, toute autre idée ou positionnement ne pouvant être que rétrograde. Objectivité, quand tu nous tiens (ou, plutôt, quand tu nous lâches...) !

    Souvenez-vous, on est alors pile poil entre les deux tours de la primaire de la droite et du centre, et Fillon vient de se déclarer, « à titre personnel », opposé à l'avortement et hostile à l'adoption plénière par les paires homosexuelles (déclarées « couple » par une loi qu'il faudra bien abroger un jour, le plus tôt étant le mieux).

    Il y avait aussi cette stupide et malvenue campagne « Sexe entre hommes », avec affiches placardées à côté d'établissements scolaires. 

    Caroline Mécary lance alors à un Patrick Cohen qui - tel le corbeau de la fable - «ne se sent plus de joie » : « ...Sous l'influence d'une frange catholique, dont on sait qu'ils votent très à droite (bravo pour la façon qu'elle cause, la philosophe, c'est qu'est-ce qu'on peut dire !) on remet sur le tapis des questions dont vous avez rappelé qu'elles étaient réglées... »

    Admirable ! Le Pape Cohen, derrière son micro, c'est-à-dire tiare en tête et crosse en main (« en uniforme et avec ses outils » comme il est dit dans Don Camillo !) a donc déclaré, infailliblement, la Vérité. L'affaire est « réglée ». La preuve ? Dame Mécary insiste, et revient sur le sujet : « ...Avortement... Ouverture du mariage civil à tous les couples, qui permet aux homosexuels de bénéficier des mêmes droits... CES QUESTIONS NE DOIVENT PAS ETRE REOUVERTES, ELLES ONT ETE TRANCHEES, ET BIEN TRANCHEES. »

    Dieu existe, je l'ai rencontré est le titre d'un livre d'André Frossard. Il a raison, Frossard : Dieu existe, et nous le rencontrons tous, tous les matins, sur France inter. Il tranche les questions, et il les tranche bien : c'est Dame Mécary qui l'a dit. Ça, c'est un « bon » Dieu ! On en a, du bol, en France, parce qu'il est chez nous, Dieu, eh oui, pas chez les autres, cocorico !  Ils peuvent aller se rhabiller, les Allemands, avec leurs milliards d'excédent commercial, ou les Anglais, avec leur reine Elisabeth : nous, on a bien mieux que tout ça, nous, on a Dieu ! Soi-même, oui M'sieu-Dames...

    La plupart d'entre nous se contentent de n'entendre que sa voix, mais c'est bien l'essentiel, non ? puisqu'il détient la vérité, et qu'il la livre chaque matin, avec une largesse et une générosité qui forcent le respect. Mais ceux qui veulent peuvent prendre avion, train ou voiture et se rendre à Paris, Maison de la Radio : il y apparaît chaque matin !

    Elle est pas belle, la vie ? 

  • Livres • Patrick Buisson : « La percée idéologique à laquelle nous assistons aura un jour une traduction politique. » 

     

    À l’occasion de la sortie de son livre La Cause du peuple, Patrick Buisson évoque ici pour Boulevard Voltaire [10.12] Nicolas Sarkozy, Donald Trump, le hiatus entre les promesses de campagne et l’action politique, le combat entre « les enracinés du local » et « les agités du global », l’absence de culture de la classe politique, l’identité, l’amitié française, le lien social, les enjeux métapolitiques, la révolution conservatrice, le fait religieux, le sursaut identitaire, la possible guerre civile… mais aussi son espérance : nous sommes à la fin d’un cycle et au début d’un autre. 

     

    22 minutes

    Comme un maurrassien, Buisson fait remonter ce cycle finissant aux Lumières et le définit par ce que nous appellerions ici un processus révolutionnaire conduisant à la société que nous connaissons aujourd'hui. En ce sens, Patrick Buisson est aussi un antimoderne. Volens nolens, il se rattache à la pensée contre-révolutionnaire. Laquelle serait donc, un jour, maitresse du nouveau cycle qui s'ouvre. C'est évidemment à ce titre qu'il nous intéresse éminemment. C'est, pour la cause que nous défendons ici, d'une importance majeure.  Lafautearousseau   •

    La Cause du peuple

    Boulevard Voltaire 

  • Au PS, rien de nouveau. Ah, si ! Une piscine...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe PS, vous savez, c'est ce parti en pleine déliquescence, aux permanences vides et au nombre de candidats à on ne sait trop quoi inversement proportionnel à la quantité d'adhérents et de militants. Une sorte d'armée mexicaine, quoi, avec plus de généraux que de soldats, mais aussi où, pour parodier Prévert et ses « feuilles mortes », les condamnés et les élus « en délicatesse » avec la Justice se ramassent à la pelle; la dernière en date, étant, dans la région provençale, Sylvie Andrieux : définitivement condamnée par la Cour de Cassation à un an de prison ferme, elle vient enfin de démissionner de l'Assemblée nationale, où elle siégeait toujours, mais si !

    Mais il ne se passe bien sûr pas que cela, au PS, en Provence.  Voilà qu'on a appris quelque chose de nouveau, il y a quelques jours, à propos de Samia Ghali, élue des archi-pauvres quartiers Nord mais qui vit dans le luxueux secteur Corniche/Roucas Blanc, et qui vient de faire « valider » sa piscine illégale par un tour de passepasse sur lequel il n'est pas inintéressant de revenir...

    Le parquet national financier, dans une enquête préliminaire qu'il vient d'ouvrir, s’intéresse notamment aux conditions d’achat de la villa marseillaise de Samia Ghali parce que, parmi les étrangetés du dossier, une piscine construite illégalement et promise à la destruction a miraculeusement été sauvée. Les mauvaises langues - pensez !... - ont immédiatement parlé de piscines à vagues, piscine à remous et autres gentillesses...

    La Cour d’Appel d’Aix-en-Provence avait pourtant bel et bien ordonné sa démolition, mais, en cette période de Noël, que se passe-t-il ? Le Petit Jésus existerait-il donc vraiment ? Ô, mânes de Robespierre et de Marat ! Quelle horreur épouvantable ! Et il aurait déposé chez Samia Ghali, au pied de la crèche (non, pardon, du sapin : on ne fait pas de crèches chez les laïcards, voyons ! revoyez vos classiques !) il aurait, donc, déposé, un joli cadeau pour la sénatrice riche des quartiers pauvres : l'annulation de l'arrêt de la Cour d'Appel ! Et dire qu'il y en a qui persistent à ne pas croire en Dieu... Quelle ingratitude ! 

    Rapide rappel de l'affaire : c'est un garagiste marseillais qui a vendu à Samia Ghali et à son époux (le citoyen Dumontel) sa villa du Roucas-Blanc, située dans un espace boisé classé. Comme le garagiste avait construit une piscine illégalement, il avait été condamné en 2005 à démolir sa piscine sous astreinte de 75 € par jour de retard. La cour d'appel confirma le jugement, l'astreinte atteignant alors 193 000 €, mais le garagiste avait engagé un recours pour obtenir une remise de cette astreinte.  

    Entretemps, la villa avait été vendue pour 1,3 million d'€, les acheteurs s'engageant dans l'acte notarié à faire « leur » le problème de l'astreinte. Ils demanderont ensuite une régularisation de la construction, qu'ils obtiendront en 2013 via la modification du Plan local d'urbanisme (PLU).

    Tout est évidemment plus facile à une sénatrice qu'à un citoyen lambda : dédions donc ce tour de passe-passe, ou de magie républicaine, aux milliers de simples citoyens, travailleurs, entrepreneurs et autres qui se débattent sans fin, empêtrés dans les griffes de notre sur-administration kafkaïenne - en même temps qu'ubuesque - et de ses 420.000 lois, décrets, normes et règlements divers (en attendant ceux qui arrivent...).

    De source judiciaire, on précise que c'est sur la base du rapport privé d'un géologue - rapport « non judiciaire et non contradictoire » - que les époux Ghali-Dumontel auraient obtenu la régularisation. « L’État s'est montré parfois bien plus pointilleux », dit cette même source judiciaire, qui relève « une complaisance qu'on ne retrouve pas dans des dossiers plus anonymes ». Faut-il y voir quelque passe-droit ?  

    Evidemment, la sénatrice riche des quartiers pauvres crie au « harcèlement ». Elle n'en est pas encore, comme Cahuzac, à jurer devant la représentation nationale (« les yeux dans les yeux et le botox dans le front », comme dit Canteloup...) qu'elle n'a rien demandé, mais, alors, absolument rien, mais, on le sait bien, avec notre Pays légal très largement corrompu, il faut s'attendre à tout... 

    Une enquête du parquet national financier a bien été ouverte sur ce dossier. Que dira-t-elle ? La décision a été mise en délibéré au 17 janvier.