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Actualité France - Page 358

  • Société • Les prix 2016 de la Carpette anglaise ont été attribués ...

     

    Les distinctions attribuées le sont en termes brefs, ironiques et savoureux d'une redoutable efficacité. Les lecteurs de Lafautearousseau apprécieront les choix 2016.  LFAR

     

    L’académie de la Carpette anglaise* s’est réunie le 16 décembre 2016. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif** et littéraire.

    Au premier tour de scrutin, par huit voix sur treize, la Carpette anglaise 2016 a élu Mme Anne-Florence Schmitt, directrice de la rédaction de Madame Figaro pour l’abus constant d’anglicismes et d’anglais de pacotille, dans cette revue destinée à un large public féminin.

    La Carpette anglaise 2016 à titre étranger*** a été attribuée, à l’unanimité, à L’ENS Ulm qui développe des filières d’enseignement uniquement en anglais en se prétendant être une école internationale.

    L’académie félicite par ailleurs M. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, pour avoir exclu l’anglais de la communication européenne depuis le Brexit.

    Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion, Dominique Noguez et Marie Treps sont membres de cette académie. 

     

    * La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

    ** Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC), Courriel (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l'initiative et l'émancipation linguistique), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

    *** Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise. Courriel : parlerfranc@aol.com

    Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris.

  • Les travailleurs d'ECOPLA veulent sauver leur entreprise !

     

    Nous ne savons rien du sérieux et de la solidité du dossier de SCOP produit par les salariés d'ECOPLA. On peut même en douter si la CGT y est mêlée. Et les Tribunaux de Commerce ne sont pas, en principe, des assassins. Souvent tout au contraire. Mais sur l'impéritie de l'Etat en matière de défense des intérêts économiques français ; sur la financiarisation destructrice de notre appareil de production ; sur le sort néfaste qui en résulte pour les salariés et, plus encore, pour la nation toute entière, nous n'avons pas de doute. A l'instar du grain de sel qui suit.  LFAR  

     

    Mur-bleu gds.jpgNous avons récemment parlé de la défaillance du Système, du Pays légal, des Pouvoirs publics - du moins au plus haut niveau - dans le dépeçage aberrant de notre tissu économique•, que les responsables de notre semble-Etat laissent faire, dans la plus parfaite inconscience ...

    Que dire de plus, aujourd'hui, devant cette lamentable « affaire » des salariés d'ECOPLA, prêts à reprendre leur entreprise, à qui les banques et les élus locaux apportent leur appui, mais que le Tribunal de commerce assassine en livrant, il n'y a pas d'autre mot, leur outil industriel à des étrangers qui n'ont qu'une hâte : prendre les machines et le savoir-faire, et déguerpir chez eux. Et tant pis pour la France et pour ses salariés, qui sont traités comme du bétail et semblent ne compter pour rien. 

    C'est une honte et un scandale. Qu'au moins soit rendue publique la solidarité des royalistes avec ces travailleurs courageux, injustement et follement sacrifiés...  

    RAPPEL DES FAITS

    Les salariés d'Ecopla ont d'abord appris que leur dossier « SCOP » (Société Coopérative et Participative : les salariés rachètent leur usine, et en deviennent les gestionnaires) n'était pas retenu ; puis, que le Tribunal de commerce leur a préféré leur ancien concurrent italien, un groupe qui ne compte pas reprendre de postes ni même les bâtiments, mais uniquement les machines et le savoir-faire.  « Nous pouvions reprendre 25 personnes tout de suite » explique Karine Salaün, l'une des porteurs du projet, « et nous avions misé sur 66 emplois dans 5 ans... C'était un projet créateur d'emplois, un projet industriel dans la vallée du Grésivaudan... Cela représentait aussi d'autres emplois, on sait que pour un poste il y en a 3 induits... ».

    Le projet de SCOP est soutenu par des députés locaux dont Pierre Ribeaud (PS), l'Union Régionale des Scop, la Communauté de Communes, la Préfecture et plusieurs banques. 

    LA PAGE DE FR3 DU 21 DECEMBRE

    Le collectif Ecopla Scop bloque toujours l'entrée de l'usine

    Ce mercredi 21 décembre, les ex-salariés d'Ecopla ont refusé de laisser entrer dans l'usine un camion du repreneur italien CUKI COFRESCO. Alertés la veille par la présence sur place d'un premier camion, ils craignent un déménagement « furtif » des machines.

    Depuis le 20 décembre au matin, le collectif Ecopla Scop et ceux qui le soutiennent se relaient devant l'usine de Saint-Vincent-de-Mercuze pour s'assurer qu'aucun camion n'entre ou ne sorte du site, de peur que l'outil de travail soit démantelé, et le fichier client pillé.

    Ce mercredi, malgré la demande des forces de l'ordre et d'un huissier venu constater le blocage, ils n'ont pas bougé, empêchant un camion de pénétrer dans l'enceinte de l'usine.

    Le collectif s'est organisé pour qu'une trentaine de personnes se relaient en permanence sur place, et a alerté les élus locaux.

    Le maire de Grenoble les a assurés de son soutien dans un communiqué : « Je soutiens le combat des ECOPLA pour la sauvegarde de leur outil de travail. Les ECOPLA sont le symbole d’une financiarisation folle qui détruit notre tissu industriel. Cette entreprise doit être sauvée d’une mise à bas organisée par des repreneurs qui n’ont que faire de la sauvegarde du savoir-faire industriel unique de notre région.» 

    Une délégation devrait tenter de rencontrer le président de la République en visite à Chambéry le jeudi 22 décembre. 

    Le vrai problème d'Alstom ? La faiblesse de notre « puissance publique », de la classe politique, du Système...

  • Boualem Sansal : La France en voie de faire allégeance au Calife ? Discours sur l'Islamisme

    Boualem Sansal et Daniel Pouzadoux  

     

    Intervention de Boualem Sansal devant la Fondation Varenne [13 décembre 2016]*. Importante tant par son contenu - nous laissons nos lecteurs le découvrir - que parce qu'elle a été faite devant de grands noms de la presse française et d'illustres personnalitésLFAR 

    Il ne faut désespérer ni Billancourt, ni le Qatar, ni l’institut  

    Mesdames et Messieurs, bonjour, bonsoir,

    Daniel Pouzadoux m’a fait l’amitié de m’inviter à votre cérémonie et il a poussé la gentillesse jusqu’à me demander de venir au pupitre dire quelques mots.  Je le remercie très chaleureusement.  Je vais le faire en essayant de ne pas vous ennuyer, j’ai tendance ces derniers temps à me répéter, et pas de la meilleure façon, je veux dire la politiquement correcte. 

    Je ne sais pas si vous l’entendez mais je vous le dis, parler devant vous n’est pas facile, dans la salle je vois de grands noms de la presse française… c’est impressionnant. Et flatteur pour moi, dans mon pays, l’Algérie, j’ai droit au traitement pour lépreux, on lâche les chiens, on jette des pierres. En ce moment, à la suite d’un supposé amalgame, blasphème, ou mauvaise pensée de ma part, on délibère à mon sujet, et la fumée n’est pas blanche, ça ne dit rien de bon. Mais passons, rien n’est certain tant qu’il n’est pas arrivé.  

    Je voudrais, avec la permission de Daniel, et la vôtre aussi, vous dire deux trois choses sur l’islamisme. Il y a d’autres sujets mais celui-ci les dépasse, il tient le monde en haleine, et la France en premier, elle est une pièce essentielle dans son programme de domination planétaire.  C’est ici qu’il gagnera ou perdra face à l’Occident, il le croit, voilà pourquoi il s’y investit avec tant de rage, derrière laquelle cependant agit un monde étonnant de froide intelligence et de patience.

    Personne ne peut mieux qu’un algérien comprendre ce que vous vivez, ce que vous ressentez, l’Algérie connaît l’islamisme, elle en a souffert vingt années durant. 

    Je ne veux pas laisser entendre que l’islamisme est fini dans ce pays, simplement parce que le terrorisme a reflué, c’est tout le contraire, l’islamisme a gagné, à part quelques voix dissonantes qui s’époumonent dans le désert, rien ne s’oppose à lui, il a tout en main pour réaliser son objet. Tout son programme, dont le terrorisme est un volet important mais pas le plus important, il en est dix autres qui le sont davantage, ne vise que cela : briser les résistances, éteindre les Lumières avec un grand L et installer les mécanismes d’une islamisation en profondeur de la société. On peut dire que l’islamisme ne commence véritablement son œuvre qu’après le passage du rouleau compresseur de la terreur, à ce stade la population est prête à tout accepter avec ferveur, humilité et une vraie reconnaissance.

    On en est là en Algérie, le programme se déroule bien, les islamistes travaillent comme à l’usine, ils contrôlent tout, surveillent tout, le point de non-retour est franchi et le point final arrive comme un coup de poing. Encore quelques réglages et nous aurons une république islamique parfaite, tout à fait éligible au califat mondial. Vous en entendrez parler, je pense.

    Un  exemple  pour  le  montrer :  dans  la  petite  ville  où j’habite, à 50 kms d’Alger, une  ville universitaire dont la population, 25000 habitants environ, se compose essentiellement  d’enseignants,  de  chercheurs  et d’étudiants,  il  y  avait  avant  l’arrivée  de  l’islamisme, dans les années 80, une petite mosquée branlante, coloniale par son âge, que ne fréquentaient que quelques vieux  paysans  des  alentours ;  aujourd’hui,  après  deux décennies de terrorisme et de destruction, et alors que le  pays manque  de  tout,  il  y  en  a  quinze,  toutes  de bonne taille et bien équipées, eau courante au robinet, hautparleurs surpuissants,  climatisation  et  internet  à tous les étages, et je vous apprends que pour la prière du  vendredi  elles  ne  suffisent pas  pour accueillir  tous les  pénitents.  Il faudrait clairement en construire quinze autres ou réquisitionner les amphis et les laboratoires.  Attention, je ne fais pas d’amalgame, ni de persiflage, je ne dis pas que les pénitents sont des islamistes, aucun ne l’est, je vous l’assure, n’ayez crainte, je dis simplement que les islamistes ont bien travaillé, en peu de temps ils ont assaini le climat et fait de nous de bons et fidèles musulmans, ponctuels et empressés, et jamais, au grand jamais j’insiste, ils ne nous ont demandé de devenir des islamistes comme eux. « Point de contrainte en religion », c’est dans le Coran, sourate 2, verset 256.   

    En Algérie, on suit avec beaucoup d’inquiétude l’évolution des choses en France.  Je ne parle pas de nos islamistes, ils se félicitent de leurs avancées chez vous, ni de notre gouvernement, tout entier mobilisé au chevet de son vieux président, M.  Bouteflika, je parle de ceux qui ont de l’amitié pour vous et ceux qui ont des parents en France et qui voudraient les voir continuer de vivre leur vie française le mieux possible. Je vous le dis, ceux-là sont inquiets, très très inquiets et même désespérés. Ils vous en veulent pour cela.

    Inquiets parce qu’ils constatent jour après jour, mois après mois, année après année, que la France ne sait toujours pas se déterminer par rapport à l’islamisme : est-ce du lard, est-ce du mouton, est-ce de la religion, est-ce de l’hérésie ?  Nommer ces choses, elle ne sait pas, c’est un souci. Pendant ce temps, le boa constrictor islamiste a largement eu le temps de bien s’entortiller, il va tout bientôt l’étouffer pour de bon.  Insouciante qu’elle est, la mignonne est allée faire amie-ami avec les gros cheikhs du Golfe que chacun sait être les géniteurs et les dresseurs du boa et surtout d’anciens redoutables détrousseurs de caravanes. 

    Inquiets de voir la France des libertés verser dans le maccarthysme. Que se passe-t-il, bon sang, il n’est plus possible, pour personne, de parler de certains sujets liés à la Chose sans se voir aussitôt traîné au tribunal et condamné sévèrement.  On en sort encore avec des amendes, des sursis et des marques à l’épaule, mais le jour n’est pas loin où on se verra appliquer la vraie charia. 

    Inquiets et dégoutés de  voir  cette  grande  nation laïque et avant-gardiste exhiber à tout bout de champ ses  imams  et  ses  muftis,  ses  pachas  de  l’UOIF,  ses commandeurs du CFCM, et, pour la note moderne, deux trois sœurs cagoulées à l’arrière-plan, comme jadis au temps des colonies de papa elle promenait de cérémonies en cérémonies ses caïds chamarrés bardés de médailles, ses marabouts en boubous et autres sorciers en plumes, et repousser fermement ceux qui peuvent parler  aux  gens  sans  réciter  un  seul  verset  ou  lever  de doigt  menaçant  au  ciel.  On croirait que la France n’a pas été décolonisée en même temps que ses colonies ou que la laïcité y a été abrogée par un édit du grand imam.

    Inquiets et en colère de voir que les algériens de France, pourtant instruits de la vraie nature de l’islamisme, et pis, qui savent qu’il a lancé une OPA sur leurs enfants, ne s’engagent pas plus que ça dans la lutte contre lui, pas au-delà des protestations de principe : « C’est pas ça l’islam » ; « L’islam est paix, chaleur et tolérance », « l’islam est une chance pour la France ». Misère, comment le dire :  l’urgent n’est pas de sauver l’islam de l’amalgame mais de sauver les enfants de la mort  

    Inquiets et effarés de voir l’Europe se déliter et devenir un amplificateur de crises et fabricant d’un islamisme européen véritablement monstrueux, qui par ses prétentions totalitaires et ses haines tous azimuts, s’apparente au nazisme-fascisme d’antan, qu’il contribue de la sorte à ressusciter.

    Désespérés en fin de compte de voir que la France et l’Europe sont à mille lieues de pouvoir concevoir et mener ensemble le seul combat qui puisse venir à bout de l’islamisme : le contre-djihad, conçu sur le principe même du djihad.  Et le djihad n’est pas la guerre, c’est mille chamboulements dans mille domaines différents, menées sans restriction ni frein, dans un mouvement brownien accéléré irréversible.

    Après tout ça, y-a-t-il de l’espoir ? Oui, il existe, il est puissant, la France est un grand pays avec une immense histoire pleine de ressort et d’énergie, il continue de vivre et de se projeter dans l’avenir, mais chacun sent que l’effort coûte de plus en plus, que le poison islamiste court dans ses veines, que la langueur de la décadence le travail, que le pays perd de sa cohérence et de son unité, que le gouvernement n’y entend goutte, que l’Europe est un boulet, bref chacun comprend que la fin approche. L’espoir est précisément là, dans cette horrible sensation que l’Histoire est finie, c’est là que le désespoir trouve sa meilleure énergie. 

    Il y a une condition cependant, un vrai challenge de nos jours, la France    doit retrouver l’usage de la parole libre et en faire une arme.  Si le terrorisme se combat dans la discrétion et la patience, par le renseignement et l’infiltration, l’islamisme se combat par la parole, dite au grand jour, haut et fort. Ce combat a toujours été celui des journalistes et des écrivains, qu’ils reprennent le flambeau, il est à eux. 

    On  n’oubliera  pas  de  mener  ce  combat  en  premier contre l’armée des idiots utiles et des bienpensants, qui avec une poignée de considérations de patronages ont réussi  à  paralyser  la  France,  peuple  et  institutions,  et l’ont livrée aux islamistes et demain à la guerre civile : « pas d’amalgame tu feras »,  « l’assassin de ton frère est ton frère, des bisou ours tu lui adresseras »,  « raciste et islamophobe tu es si tu ne tends pas l’autre joue »,  « ta coulpe tu battras car colonisateur et esclavagiste tu fus »,  « de remords et de pénitences, tu te nourriras »,  « ta place tu cèderas, d’Hilmi tu seras »,  « paix, tolérance et soumission, tu pratiqueras avec tes agresseurs ». 

    Ces formules sont arrivées à l’école, avec d’autres douceurs du même genre, ce qui facilite les abandons de demain. « Cons et dangereux », disait d’eux Yves Montand, qui fut lui-même un idiot-utile des plus célèbres, c’était hier, aujourd’hui il dirait plus : « cons, dangereux, et heureux de l’être ».  

    Vous l’avez noté, à aucun moment je n’ai parlé de l’islam.  Vue par-là, l’affaire nous dépasse, on est dans l’intouchable, l’islam, c’est Allah, c’est Mahomet, le Coran, le Califat, la Oumma, c’est la fin universelle des hérésies et de la mécréance.  « L’islam est l’horizon indépassable de notre temps », ce cher Jean-Paul Sartre nous le dirait sans faute s’il revenait parmi nous. 

    A côté, l’islamisme n’est rien, avec sa pauvre charia et ses sabres ébréchés, on pourrait le balayer ce soir, si on nous le permettait, il n’est que l’expression des délires et des caprices de bédouins du désert arabique, abrutis par des siècles d’ignorance et de consanguinité féroce, soudainement enrichis et ennoblis par des Anglais idiots et accueillis à bras ouverts dans les grandes capitales d’Europe. Nous vivons les frasques de ces enfants monstrueusement gâtés, jouisseurs fous et insatiables.

    Aujourd’hui, ils saccagent des pays comme hier, quand ils apprirent à prendre l’avion et actionner des ascenseurs, ils saccageaient les palaces du monde libre avant de les acheter pour les mettre à leur goût.  C’est cela que les idiots-utiles et les bienpensants aiment en vérité :  l’argent des cheikhs, il sent bon l’encens et le mazout.  Avec eux, Billancourt ne désespérera jamais, et d’ailleurs par leur faute Billancourt n’existe plus, il a disparu en même temps qu’une certaine France. A Colombe-les-deux-Mosquées, il y en a un qui doit salement râler.   

    Pour terminer, je voudrais vous dire mon sentiment sur les propositions récentes de l’institut Montaigne pour réformer l’islam et rendre possible l’émergence d’un islam de France. J’ai vérifié, c’est bien d’islam qu’il parle, d’islam de France, ce qui déjà est un gros blasphème, l’islam est un, il est partout chez lui. C’est par le JDD du 18/9 passé que j’en ai pris connaissance.  Ces propositions qui s’enfilent comme des perles sont au nombre de dix et se résument ainsi : on lève une redevance sur le halal, on construit des mosquées, on forme des aumôniers et des imams, on enseigne l’arabe aux écoliers et le français aux imams, on expurge l’histoire, on crée un secrétariat d’Etat à la laïcité et aux cultes, on implique les maires, on actionne la diplomatie pour endiguer l’influence des régimes wahhabites d’Arabie et du Qatar. Quand j’ai lu ça, je suis tombé à la renverse,

    J’ai compris que le plan était un programme d’arabisation et d’islamisation des plus sévères, il ne laissait aucune possibilité de faire machine arrière en cas de regret. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau au plan d’arabisation et d’islamisation que le pouvoir algérien a mise en œuvre en Algérie au début des années 80 sous la pression de l’Arabie saoudite et qui allait en peu de temps faire de nous des perroquets wahhabites salafistes. 

    Il fallait réfléchir et comprendre l’intention de l’institut.  Même à long terme et dans un climat apaisé, ces propositions seraient à mon avis sans portée ni effet quant à l’objectif visé :  réformer l’islam et faire émerger un islam de France, accepté de tous, les Français d’abord, religieux et laïcs de tous bords, et ensuite tous les pays arabes et musulmans, et à leur tête l’Arabie saoudite gardienne universelle du dogme. 

    Au contraire, elles joueront dans le sens de la réalité et celle-ci est la suivante : la France est déjà très avancée dans la voie de son islamisation par un islam importé, archaïque et brutal, sectaire et haineux, affairiste et opportuniste en diable, fortement teinté de salafisme mais pas seulement, adepte du djihad mondialisé, et ces propositions généreuses inespérées vont formidablement aider à son expansion et son enracinement.

    L’effet multiplicateur et accélérateur n’a pas été pris en compte dans l’étude, il jouera à plein, ce que l’étude montre    pourtant puisqu’elle nous apprend que 29% des musulmans de France sont déjà en rupture avec la communauté nationale.  Il semblerait que l’institut n’a pas travaillé sur la réalité mais sur une image de la réalité. Le fait de formuler de telles propositions dans ce contexte de déchirement et après une année 2015 riche en attentats islamistes, révèle que le but recherché par les planificateurs des attentats est atteint :  la France est prête à tout céder, les dix propositions de l’institut se présentent comme un acte d’allégeance au calife.

    Je ne veux pas désespérer l’Institut M. mais on doit le lui dire :  le calife tient son pouvoir d’Allah, il n’attend rien de personne, il écrase tout sur son chemin, les idiots utiles, les allégeants et les soumis en premier. Je vous remercie.

    * Fondation pour la promotion des métiers du journalisme

  • Apaisée, la France ?

     

    Par François Marcilhac

     

    500021990.3.jpgLa pré-campagne électorale continue d’étaler son spectacle dégradant, mêlant ambitions personnelles et intérêts partisans, voire infrapartisans : à droite, après la désignation du chef, ce sont les places subalternes, dans le parti ou dans le futur gouvernement, qui sont âprement disputées. 

    Au centre, Bayrou, qui se voyait déjà en premier ministre de Juppé, se demande de quelle façon il pourra exister au printemps prochain, tandis que Macron est lancé comme une marque de lessive par des médias qui aimeraient en faire le troisième homme du premier tour — comme Bayrou en 2007. Qu’il n’oublie pas alors que la roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole électoralo-médiatique : Bayrou s’en souvient encore. Quant à la gauche, c’est la bousculade depuis l’annonce par Hollande de sa non-candidature, Valls ayant laissé à Cazeneuve l’administration des affaires courantes jusqu’au mois de mai prochain pour gagner la primaire. On pensait que ce dernier avait atteint son niveau d’incompétence en devenant le premier flic de France : on se trompait lourdement. Avec Hollande à l’Elysée, Ayrault aux affaires étrangères et Le Roux à l’intérieur, nous voilà dotés de fortes personnalités pour relever les défis que le pays aura à affronter d’ici au printemps 2017 : car le monde ne va pas s’arrêter de tourner dans l’attente du résultat de nos différentes échéances électorales.

    GUERRE INSTESTINE AU FN

    Pendant ce temps, le Front national, qui veut apaiser la France, se déclare ouvertement la guerre à lui-même, Marine Le Pen n’arrivant plus à imposer de la retenue à son principal lieutenant, qui dissimule de plus en plus mal son impatience à s’emparer de tout l’appareil, quoi qu’il dût en coûter en termes de cohésion et, finalement, de résultats aux prochaines élections. Qu’importe ! A moins de bouleversements tels, que la paix civile en serait menacée — mais alors la tenue de l’élection serait elle-même compromise —, il ne se fait aucune illusion sur la possibilité pour Marine Le Pen d’être élue en 2017, hypothèse chaque jour plus folklorique quand c’est sa présence au second tour qui devient incertaine. D’où une stratégie de plus en plus agressive d’isolement de Marine Le Pen : purges successives, au risque d’affaiblir considérablement le parti, provocation flagrante à l’encontre de Marion Maréchal-Le Pen contraignant habilement, sous couvert d’appel au calme, Marine Le Pen à descendre de son piédestal incontesté pour devenir, contre sa nièce, la porte-parole du clan Philippot, et à révéler au passage son cynisme peu glorieux sur la question de l’avortement en 2012, consistant, au lendemain de son élection à la tête du parti, à amadouer les soutiens de Bruno Gollnisch. Coup double, la cheffe s’étant égratignée elle-même en tant que femme de conviction.

    D’autant que la remise en cause du mariage pour tous et la filiation feront probablement les frais du même cynisme : Philippot n’a-t-il pas déjà préparé les esprits en parlant, à ce sujet, de « culture du bonsaï », Marine Le Pen qualifiant aujourd’hui, sur le même mode, de « lunaire » la question du périmètre et du remboursement de l’IVG ? Lorsque Philippot jugera que l’électorat de la Manif pour tous a fini de se dissoudre dans un soutien peu glorieux à François Fillon, alors la doctrine officielle du FN passera à la trappe cette question sociétale, qui, c’est bien connu, n’est pas la priorité des Français.

    IDENTITÉ ET SOUVERAINETÉ

    Vous avez dit priorité ? Les commentateurs opposent à l’envi, au sein du camp national au sens large du terme, les tenants d’une ligne souverainiste à ceux d’une ligne identitaire. Or pour un pays comme la France — il en est différemment des empires —, le rapport de la souveraineté à l’identité est analogue au rapport de la nationalité à la citoyenneté : c’est celui du convexe au concave, souveraineté et identité n’étant que les deux aspects, extérieur et intérieur, d’une même réalité : l’Etat-nation. Isoler ces deux concepts comme réellement indépendants, c’est tomber dans le piège des mondialistes, qui ont été les premiers à introduire dans le débat cette fausse opposition en 1992, à l’occasion du référendum sur le traité de Maastrichit.

    Il vont plus loin, aujourd’hui : à travers les migrants définis comme résidents — concept neutre destiné à balayer l’opposition entre étrangers et nationaux —, ils veulent finir par imposer une citoyenneté déconnectée de la nationalité, sous couvert de l’universalité d’un droit hors-sol, tandis qu’une contre-identité (multiculturelle) finirait par imposer une gouvernance, plus encore qu’une souveraineté, européenne. Ce n’est pas pour rien que l’Europe s’attaque à la fois aux frontières nationales (Schengen) et à l’identité des peuples européens en exigeant une intégration réciproque des nationaux et des immigrants (doctrine officielle de l’Union européenne depuis 2004). Ce n’est donc pas parce qu’ils sont eux-mêmes convaincus de la pertinence de cette opposition artificielle, que les tenants d’une ligne souverainiste et ceux d’un ligne identitaire ont raison de l’entretenir, à moins de se situer dans une ligne identitaire postnationale — ce qui n’est pas le cas de Marion Maréchal-Le Pen —, ou dans une ligne nationale post-identitaire, où la laïcité tient lieu d’identité de substitution, ce qui est peut-être le cas, en revanche, de Florian Philippot.

    REGARDER VERS LA RUSSIE

    Toutefois, ne désespérons pas ! L’exemple de la Russie, que la fin du communisme et l’échec de la CEI ont contrainte à se repenser aussi, sinon uniquement, comme une nation — à laquelle, d’ailleurs, s’adressait uniquement De Gaulle —, est là pour le prouver. Tout en prenant en compte, même au plan culturel, le fait musulman, c’est autour de son identité millénaire chrétienne que se construit la nouvelle Russie, laquelle cherche à assumer, parfois non sans conflits ni paradoxes, toute son histoire. Ce que ne lui pardonne pas l’oligarchie mondiale. Car ce n’est pas tant le Poutine restaurateur de la puissance russe qu’elle diabolise que le Poutine refondateur de la nation russe dans son identité et sa souveraineté, avec lesquelles l’« Occident », c’est-à-dire les Etats-Unis et ses satellites européens, avaient cru en finir dans les années 1990. D’où les provocations incessantes à l’égard d’une Russie qui cherche simplement à jouer pleinement son rôle de puissance eurasiatique, « facteur d’équilibre dans les affaires internationales et du développement de la civilisation mondiale », comme le rappelle la doctrine extérieure russe, que Poutine vient de redéfinir via un document d’une trentaine de pages, publié le 1er décembre dernier. D’où, aussi, la désinformation systématique — un vrai pilonnage médiatique — dont son action, notamment en Syrie, fait l’objet, et qui redouble d’intensité alors qu’Alep-est, aux mains depuis quatre ans des islamistes, est sur le point d’être libérée. Cette nouvelle doctrine prend acte, dans l’affaire ukrainienne, de la volonté d’ « expansion géopolitique » de l’Union européenne, qui vise également, aux côtés des Etats-Unis, ou à leur service, à « saper la stabilité régionale et globale ». Elle constate aussi que « le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente  ». Nul ne saurait s’en réjouir, mais les torts ne seraient-ils pas partagés ? On dit que l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche pourrait rebattre les cartes. La diplomatie française n’a aucune raison d’attendre pour recouvrer son indépendance. Plutôt que de s’aligner sur Berlin et de faire semblant de redouter pendant les élections de 2017 une cyberguerre russe visant à déstabiliser le pays, Paris devrait renouer un vrai dialogue avec un partenaire historique millénaire. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • Merveilleux Maurras ! Que disait-il de la Grande Mosquée de Paris lorsqu'elle fut construite ?

     

    3578948983.jpgOn sait que la décision de construire la Mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, fut prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane ayant combattu pour la France. Et manifester aux survivants la reconnaissance de leur sacrifice par le pays.

    Qu'en a dit Charles Maurras le 13 juillet 1926, lors de son inauguration ? Pas un mot contre l'idée même de rendre un hommage mérité, aux combattants musulmans de la Grande Guerre. A leur propos il parle des « nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ». Il n'y a pas chez Maurras de haine raciale. Ni de haine religieuse : il ne juge pas de l'Islam en soi. Mais il sait l'antagonisme des religions et des civilisations. Et sa culture historique autant que son jugement et son intuition politique l'amènent à pressentir et signaler un danger pour la France. Presque nul, alors. Présent et menaçant aujourd'hui sur notre sol même. Maurras ne dénonce pas l'hommage rendu aux combattants, ne critique même pas le fait de construire une mosquée à Paris. Avec mesure il écrit : « Nous venons de commettre le crime d’excès ». Son texte explicite en quoi consiste cet excès. Suit le pressentiment d'une menace : la crainte que nous ayons à payer un jour notre imprudence, en ce sens criminelle ; le souhait (Fasse le Ciel !) que les musulmans bénéficiaires de notre générosité « ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. » Et nous y sommes.  LFAR         

     

    capture-d_c3a9cran-2015-08-11-c3a0-21-12-31.png« Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »

    Charles Maurras le 13 juillet 1926

  • Sur les chemins de chez nous

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Peu importe qui il est. Désireux d’accomplir la promesse qu’il s’était faite sur son lit d’hôpital (« si je m’en sors, je traverse la France à pied »), un jour, il s’est mis en marche. Pas façon Macron, façon chemineau, comme un personnage de Giono. A pied donc, de Tende à La Hague, une belle diagonale du Mercantour au Cotentin, du 24 août au 8 novembre 2015, en empruntant au maximum les chemins les plus improbables, les plus délaissés, les plus retirés de la vraie France profonde. En est résulté un petit livre qui, en contrepoint du récit de cette pérégrination, propose une véritable réflexion sur la France d’aujourd’hui.

     

    Fuyant le « clignotement des villes » et méprisant les « sommations de l’époque » (en anglais, comme il se doit à l’ère de la globalisation : « Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected ! »), le voyageur met en pratique une stratégie de « l’évitement ». Eviter quoi ? Ce qu’il appelle « le dispositif ». D’abord visible à l’œil nu : c’est la France des agglomérations telle que l’ont voulue les « équarrisseurs du vieil espace français », ZAC et ZUP des années soixante ayant enfanté les interminables zones pavillonnaires et les hideuses zones commerciales. Laideur partout.

     

    XVM344ffd0c-80af-11e6-8335-81b4993a1518-805x453.jpgCe réquisitoire implacable contre le saccage du territoire rejoint la dénonciation de la mondialisation, cette « foire mondiale » qui ruine un terroir « cultivé pendant deux mille ans ». Aux « temps immobiles » a succédé un « âge du flux » dont le « catéchisme » (« diversité », « échange », « communication ») est véhiculé par l’arrivée d’internet et la connexion généralisée. Temps immobiles : une nuit passée au monastère de Ganagobie (« Les hommes en noir […] tenaient bon dans le cours du fleuve. En bas, dans la vallée, les modernes trépidaient ») ; ou la vision du Mont-Saint-Michel (« C’était le mont des quatre éléments. A l’eau, à l’air et à la terre s’ajoutait le feu de ceux qui avaient la foi »).

     

    Faisant sienne la vision de Braudel selon laquelle la France procède d’un « extravagant morcellement » humain et paysager, l’auteur dénonce ensuite le « droit d’inventaire » que s’arrogent  « les gouvernants contemporains », notamment « les admirateurs de Robespierre » qui,  favorables à « une extension radicale de la laïcité », veulent « la disparition des crèches de Noël dans les espaces publics » (et pourquoi pas des milliers de calvaires ?) pour les remplacer par … rien du tout, le néant, la mort.

     

    Ce n’est certes pas un livre de propagande, ni un bréviaire idéologique mais bien l’œuvre d’un loup solitaire. Un livre qui peut sembler défaitiste, voire nihiliste (« je me fous de l’avenir »), au mieux nostalgique. Voir dans l’auteur un énième avatar du « bon sauvage » serait pourtant bien réducteur. On l’imagine mieux prêt à « chouanner » (selon le mot de Barbey qu’il rapporte lui-même). C’est sans doute là sa véritable portée : « Sur les Chemins noirs » de Sylvain Tesson est l’œuvre d’un antimoderne de bonne race qui nous aide à retrouver le chemin de chez nous. 

     

    Sur les chemins noirs. Sylvain Tesson, Gallimard, 144 p., 15 €

     

  • La matinale de France Inter ? Mais, c'est un Vatican à elle toute seule !

     

    Mur-bleu gds.jpgL'actualité (primaire à droite, Syrie, Trump, terrorisme...) nous a fait reporter cette petite réflexion, faite le jeudi 24 novembre. Mais, comme c'est tous les matins pareil, sur France Inter, on peut tout aussi bien dire aujourd'hui ce que l'on a ressenti ce jeudi 24 novembre...

    Ce jour-là, comme d'habitude, Patrick Cohen Grand Prêtre de la Vérité Cosmique, Universelle et Obligatoire, officie. On n'est pas membre de l'Eglise catholique, à France Inter, on ne doit pas aller souvent à la Messe, Dieu, on n'y croit pas, pas plus qu'aux vérités révélées, et, le Pape, on n'en veut pas. Mais c'est parce que France Inter EST Dieu, et Patrick Cohen son prophète. Et que la Vérité Cosmique, Universelle et Obligatoire sort de la bouche dudit Patrick Cohen et de ses acolytes, comme Thomas Legrand, Léa Salamé et consort...

    L'infaillibilité pontificale ? Obscurantisme médiéval et billevesée de grenouilles de bénitiers ! Par contre, tous les matins, on a droit à l'infaillibilité Cohenienne et compagnie !

    Ce jeudi 24 novembre, donc, à l'heure de la Messe (pardon, de la Matinale de France Inter, faites excuse, M'sieu-Dames) le prêtre (re-pardon, Patrick Cohen) a invité deux personnalités pour le sermon (re-re pardon : pour la proclamation du Dogme, Intangible et Infaillible) : Bérénice Levet (philosophe) et Caroline Mécary (avocate, membre d'Europe Ecologie Les Verts). Le thème de la prédication (ô flute ! encore trompé : du débat orienté à conclusion forcée et obligatoire...) est double : mariage pour tous et avortement.

    Cohen commence très fort : angoissé (vite, un Lexomil !) il demande aux invités « Y a-t-il une vague conservatrice, une volonté de retour en arrière ?».

    Cohen montre donc son vrai visage « retour en arrière » signifie que son opinion est vérité, toute autre idée ou positionnement ne pouvant être que rétrograde. Objectivité, quand tu nous tiens (ou, plutôt, quand tu nous lâches...) !

    Souvenez-vous, on est alors pile poil entre les deux tours de la primaire de la droite et du centre, et Fillon vient de se déclarer, « à titre personnel », opposé à l'avortement et hostile à l'adoption plénière par les paires homosexuelles (déclarées « couple » par une loi qu'il faudra bien abroger un jour, le plus tôt étant le mieux).

    Il y avait aussi cette stupide et malvenue campagne « Sexe entre hommes », avec affiches placardées à côté d'établissements scolaires. 

    Caroline Mécary lance alors à un Patrick Cohen qui - tel le corbeau de la fable - «ne se sent plus de joie » : « ...Sous l'influence d'une frange catholique, dont on sait qu'ils votent très à droite (bravo pour la façon qu'elle cause, la philosophe, c'est qu'est-ce qu'on peut dire !) on remet sur le tapis des questions dont vous avez rappelé qu'elles étaient réglées... »

    Admirable ! Le Pape Cohen, derrière son micro, c'est-à-dire tiare en tête et crosse en main (« en uniforme et avec ses outils » comme il est dit dans Don Camillo !) a donc déclaré, infailliblement, la Vérité. L'affaire est « réglée ». La preuve ? Dame Mécary insiste, et revient sur le sujet : « ...Avortement... Ouverture du mariage civil à tous les couples, qui permet aux homosexuels de bénéficier des mêmes droits... CES QUESTIONS NE DOIVENT PAS ETRE REOUVERTES, ELLES ONT ETE TRANCHEES, ET BIEN TRANCHEES. »

    Dieu existe, je l'ai rencontré est le titre d'un livre d'André Frossard. Il a raison, Frossard : Dieu existe, et nous le rencontrons tous, tous les matins, sur France inter. Il tranche les questions, et il les tranche bien : c'est Dame Mécary qui l'a dit. Ça, c'est un « bon » Dieu ! On en a, du bol, en France, parce qu'il est chez nous, Dieu, eh oui, pas chez les autres, cocorico !  Ils peuvent aller se rhabiller, les Allemands, avec leurs milliards d'excédent commercial, ou les Anglais, avec leur reine Elisabeth : nous, on a bien mieux que tout ça, nous, on a Dieu ! Soi-même, oui M'sieu-Dames...

    La plupart d'entre nous se contentent de n'entendre que sa voix, mais c'est bien l'essentiel, non ? puisqu'il détient la vérité, et qu'il la livre chaque matin, avec une largesse et une générosité qui forcent le respect. Mais ceux qui veulent peuvent prendre avion, train ou voiture et se rendre à Paris, Maison de la Radio : il y apparaît chaque matin !

    Elle est pas belle, la vie ? 

  • Livres • Patrick Buisson : « La percée idéologique à laquelle nous assistons aura un jour une traduction politique. » 

     

    À l’occasion de la sortie de son livre La Cause du peuple, Patrick Buisson évoque ici pour Boulevard Voltaire [10.12] Nicolas Sarkozy, Donald Trump, le hiatus entre les promesses de campagne et l’action politique, le combat entre « les enracinés du local » et « les agités du global », l’absence de culture de la classe politique, l’identité, l’amitié française, le lien social, les enjeux métapolitiques, la révolution conservatrice, le fait religieux, le sursaut identitaire, la possible guerre civile… mais aussi son espérance : nous sommes à la fin d’un cycle et au début d’un autre. 

     

    22 minutes

    Comme un maurrassien, Buisson fait remonter ce cycle finissant aux Lumières et le définit par ce que nous appellerions ici un processus révolutionnaire conduisant à la société que nous connaissons aujourd'hui. En ce sens, Patrick Buisson est aussi un antimoderne. Volens nolens, il se rattache à la pensée contre-révolutionnaire. Laquelle serait donc, un jour, maitresse du nouveau cycle qui s'ouvre. C'est évidemment à ce titre qu'il nous intéresse éminemment. C'est, pour la cause que nous défendons ici, d'une importance majeure.  Lafautearousseau   •

    La Cause du peuple

    Boulevard Voltaire 

  • Au PS, rien de nouveau. Ah, si ! Une piscine...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe PS, vous savez, c'est ce parti en pleine déliquescence, aux permanences vides et au nombre de candidats à on ne sait trop quoi inversement proportionnel à la quantité d'adhérents et de militants. Une sorte d'armée mexicaine, quoi, avec plus de généraux que de soldats, mais aussi où, pour parodier Prévert et ses « feuilles mortes », les condamnés et les élus « en délicatesse » avec la Justice se ramassent à la pelle; la dernière en date, étant, dans la région provençale, Sylvie Andrieux : définitivement condamnée par la Cour de Cassation à un an de prison ferme, elle vient enfin de démissionner de l'Assemblée nationale, où elle siégeait toujours, mais si !

    Mais il ne se passe bien sûr pas que cela, au PS, en Provence.  Voilà qu'on a appris quelque chose de nouveau, il y a quelques jours, à propos de Samia Ghali, élue des archi-pauvres quartiers Nord mais qui vit dans le luxueux secteur Corniche/Roucas Blanc, et qui vient de faire « valider » sa piscine illégale par un tour de passepasse sur lequel il n'est pas inintéressant de revenir...

    Le parquet national financier, dans une enquête préliminaire qu'il vient d'ouvrir, s’intéresse notamment aux conditions d’achat de la villa marseillaise de Samia Ghali parce que, parmi les étrangetés du dossier, une piscine construite illégalement et promise à la destruction a miraculeusement été sauvée. Les mauvaises langues - pensez !... - ont immédiatement parlé de piscines à vagues, piscine à remous et autres gentillesses...

    La Cour d’Appel d’Aix-en-Provence avait pourtant bel et bien ordonné sa démolition, mais, en cette période de Noël, que se passe-t-il ? Le Petit Jésus existerait-il donc vraiment ? Ô, mânes de Robespierre et de Marat ! Quelle horreur épouvantable ! Et il aurait déposé chez Samia Ghali, au pied de la crèche (non, pardon, du sapin : on ne fait pas de crèches chez les laïcards, voyons ! revoyez vos classiques !) il aurait, donc, déposé, un joli cadeau pour la sénatrice riche des quartiers pauvres : l'annulation de l'arrêt de la Cour d'Appel ! Et dire qu'il y en a qui persistent à ne pas croire en Dieu... Quelle ingratitude ! 

    Rapide rappel de l'affaire : c'est un garagiste marseillais qui a vendu à Samia Ghali et à son époux (le citoyen Dumontel) sa villa du Roucas-Blanc, située dans un espace boisé classé. Comme le garagiste avait construit une piscine illégalement, il avait été condamné en 2005 à démolir sa piscine sous astreinte de 75 € par jour de retard. La cour d'appel confirma le jugement, l'astreinte atteignant alors 193 000 €, mais le garagiste avait engagé un recours pour obtenir une remise de cette astreinte.  

    Entretemps, la villa avait été vendue pour 1,3 million d'€, les acheteurs s'engageant dans l'acte notarié à faire « leur » le problème de l'astreinte. Ils demanderont ensuite une régularisation de la construction, qu'ils obtiendront en 2013 via la modification du Plan local d'urbanisme (PLU).

    Tout est évidemment plus facile à une sénatrice qu'à un citoyen lambda : dédions donc ce tour de passe-passe, ou de magie républicaine, aux milliers de simples citoyens, travailleurs, entrepreneurs et autres qui se débattent sans fin, empêtrés dans les griffes de notre sur-administration kafkaïenne - en même temps qu'ubuesque - et de ses 420.000 lois, décrets, normes et règlements divers (en attendant ceux qui arrivent...).

    De source judiciaire, on précise que c'est sur la base du rapport privé d'un géologue - rapport « non judiciaire et non contradictoire » - que les époux Ghali-Dumontel auraient obtenu la régularisation. « L’État s'est montré parfois bien plus pointilleux », dit cette même source judiciaire, qui relève « une complaisance qu'on ne retrouve pas dans des dossiers plus anonymes ». Faut-il y voir quelque passe-droit ?  

    Evidemment, la sénatrice riche des quartiers pauvres crie au « harcèlement ». Elle n'en est pas encore, comme Cahuzac, à jurer devant la représentation nationale (« les yeux dans les yeux et le botox dans le front », comme dit Canteloup...) qu'elle n'a rien demandé, mais, alors, absolument rien, mais, on le sait bien, avec notre Pays légal très largement corrompu, il faut s'attendre à tout... 

    Une enquête du parquet national financier a bien été ouverte sur ce dossier. Que dira-t-elle ? La décision a été mise en délibéré au 17 janvier. 

  • Pas de crèche cette année en Mairie d'Avignon ...

    Le Christkindelsmärik à Strasbourg 

     

    3578948983.jpgNaguère, du temps de Marie-Josée Roig, qui dirigeait la précédente municipalité, la crèche de Noël occupait environ cinquante mètres carrés dans l'Hôtel de Ville, et le Marché de Noël, place de l'Horloge, était devenu le quatrième Marché de Noël de France (80% des exposants étant des commerçants vauclusiens et 100% des régionaux).

    Mais, cela, c'était « avant ». Avant que Cécile Helle, avec 47,5 des voix, ne remporte une mairie pour laquelle les votes des droites totalisaient 52,5% des voix.

    La droite la plus bête du monde (il est vrai que la gauche la rattrape à très, très grande vitesse, genre TGV : voyez sa pitoyable primaire...) a donc préféré laisser une mairie qui lui tendait les bras (comme dans presque tout le Vaucluse) à Cécile Helle, membre du PS.

    Et celle-ci fait partie de la branche plutôt dure, plutôt sectaire de la gauche. Pour Noël, l'occasion était trop belle de ne pas faire encore un pas de plus dans tout ce qui peut favoriser l'effacement des racines chrétiennes de la France : exit, donc, la crèche, et sous le boisseau, le marché de Noël. Remarquez, cela se passe dans bien d'autres villes de France, alors que certaines autres mairies « de gauche », comme Strasbourg, maintiennent la tradition (il est vrai qu'à Strasbourg, si le maire - lui aussi "de gauche" dans une ville qui vote "à droite" - supprimait le Christkindelsmärik, le Marché de Noël dit « de l'Enfant Jésus », ce serait l'émeute assurée !). 

    Mais, en Avignon, le contexte est un peu différent. C'est là, par exemple, que sévit l'imbuvable Olivier Py, directeur du non moins imbuvable festival d'Avignon, encensé par tout ce que notre pays compte de bobos/gauchos, qui se pâment devant ce qu'ils pensent être de l'art mais qui ne l'est que pour eux, et qui est devenu, au fil des ans, un immense défouloir où éructe avec droit de cité (des Papes !) tout ce qu'il y a de loufoque, de mauvais goût, de vulgaire; à de si rarissimes exceptions près...

    Cet Olivier Py avait même dit qu'il quitterait Avignon avec le festival si le FN l'emportait. Comme si le festival lui appartenait ! Quel dommage, d'ailleurs, que ce n'ait pas été le cas. Hors toute considération de politique politicienne, la ville aurait été débarrassée et du grand foutoir qu'est devenu un festival pourtant plein de réelles promesses à ses débuts et de son directeur haineux et sectaire, ou bête et méchant, comme on voudra.

    Tout ce petit monde, qui fera risette aux musulmans à la première occasion est, évidemment, réuni pour porter un coup d'épingle supplémentaire au christianisme et à nos traditions multiséculaires. Qu'on se rassure, l'un et les autres n'en sont plus à cela près, et s'en relèveront.

    Mais, comme on l'a déjà dit ici*, on ne prendra au sérieux ces gens qui veulent déchristianiser Noël et ôter de l'espace public tous les signes qui rappellent le christianisme qu'à une condition : qu'ils aillent au bout de leur logique, et qu'ils soient au travail dès 8 heures du matin, ou plus tôt (selon l'emploi) les jours de Noël, de Pâques, de l'Ascension, du 15 août. Là, on les croira, le jour où les libres-penseurs iront au turbin le jeudi de l'Ascension, le jour où les bouffeurs de curés iront au charbon les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jour où les « profs de gauche » feront cours à leurs élèves le dimanche matin !

    Au fait, Cécile, et ta Mairie, tu l'ouvres, le 25 décembre ? A quelle heure ? 

     
  • Vincent Peillon : l'un des Grands Prêtres de la Nouvelle Religion Républicaine entre en campagne

    Dans son cas, pas de discussion, d'hésitation, d'incertitude : c'est l'adversaire pur, l'ennemi déclaré

     

    grain de sel.jpgDès l'annonce de sa candidature à la primaire de la  gauche, il l'a dit et redit, sur tous les plateaux télé et devant les micros de toutes les radios : « Notre identité, c'est la République ».

    Avec le retour de ce Grand Prêtre fanatique de la Révolution, ce sont tous les grands ancêtres, Robespierre et Saint Just en tête, qui reviennent en force, et c'est Clemenceau aussi, qui disait - avec raison - que la Révolution était « un  bloc » et qu'elle n'était pas terminée.

    Et le court extrait que vous lisez sur le montage ci dessous est tiré du livre de Vincent Peillon, La Révolution française n’est pas terminée (Seuil, 2008) :

    2635102353.jpg

    Ecoutez les douze minutes du montage suivant (d'ailleurs, assez mal fait, et assez désagréable, dans la forme...) : vous y entendrez un Peillon totalement anti-catholique, et désireux de détruire la religion traditionnelle de la France pour la remplacer par une religion républicaine : 

     

     

    Et vous verrez qu'il parle exactement comme Viviani, devenu un obscur méconnu aujourd'hui.

    Le 8 novembre 1906, Viviani (co-fondateur de « L'Humanité » et président du Conseil lors de la déclaration de la guerre de 1914) prononça ce discours brutal (extraits), à la tribune de l’Assemblée nationale : révélateur !... 
     
    « ...Nous sommesrepublique ideologique.JPG chargés de préserver de toute atteinte le patrimoine de la Révolution... Nous nous présentons ici portant en nos mains, en outre des traditions républicaines, ces traditions françaises attestées par des siècles de combat où, peu à peu, l’esprit laïque s’est dérobé aux étreintes de la société religieuse...

    ...Nous sommes face à face avec l’Église catholique...

    ...Au-dessus de ce combat d’un jour, n’est-il pas vrai que se rencontre une fois de plus ce conflit formidable où le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se disputent des prérogatives souveraines, essayant, en s’arrachant les consciences, de garder jusqu’au bout la direction de l’humanité ?...

    ...La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu...

    ...Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi...

    ...Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères.

    Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus...

    ...La neutralité fut toujours un mensonge.

    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...

    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...

    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...

    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination...» 

    Chantal Delsol a raison : quand Vincent Peillon, ex-ministre de l'éducation nationale, déclare « qu'il faut arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social », quand il concocte une charte de la laïcité obligatoire, « il est dans le rôle parfait d'un idéologue un peu daté, persuadé que l'état peut éduquer les enfants à la place des parents et en faire un bataillon de petits soldats à son service et à sa solde. Il ne faut pas hésiter à le dire : c'est du fascisme. Ce n'est pas parce que Monsieur Peillon parle au nom des Lumières qu'il peut tout se permettre. Arracher l'enfant à l'influence de sa famille pour le mettre sous influence étatique, c'est meurtrier de toute façon, quelle que soit l'idéologie au nom de laquelle on le fait. Devant cela, nous n'avons plus qu'à entrer en dissidence...» 

  • Lettre au camarade Macron ... Tu es progressiste ? Moi non plus

     

    Par Jérôme Leroy 

    Sans-doute, l'argumentation ici utilisée ne tient-elle pas intégralement debout. On y sent un certain relent « de gauche (non-bobo) » qui est la marque de Jérôme Leroy. Lequel écrit tout de même dans Causeur. Il y est même rédacteur en chef culture. Si néanmoins, vous aimez le style, bon et libre, l'esprit dégagé des poncifs, la verdeur du ton, la franchise de l'expression, l'humour jusqu'à la drôlerie, alors vous apprécierez cette lettre à Macron - qui fut un tantinet ridicule le week-end dernier. Dans cette lettre à Macron [Causeur 12.12] tout est dit de lui, nous semble-t-il. En tout cas l'essentiel. Ainsi, après Peillon - l'ennemi clair et net - voici donc le deuxième candidat à la présidentielle dont Lafautearousseau aura eu à traiter aujourd'hui. Celui-ci a la particularité d'avoir curieusement déclaré, sitôt après sa prise de fonction de ministre de l'Economie de François Hollande, que ce qu'il manque à la France, c'est un roi ; qu'aucun pouvoir comparable n'existe au sommet de l'Etat ; que la fonction y est inoccupée, etc.  Bref, siège vide à l'Elysée ... Hélas, les vues politiques et sociétales d'Emmanuel Macron, du moins telles qu'il en brosse les contours, n'ont que peu à voir avec l'esprit capétien. Lui non plus ne devrait pas avoir nos voix, notre soutien, etc.   Lafautearousseau 

     

    Cher camarade Macron,

    Je t’écris une lettre, pas comme Boris Vian l’avait fait au président dans le Déserteur car tu n’es pas encore président, même si tes dents néo-libérales rayent le parquet de tes ambitions. Non, je t’écris une lettre comme au candidat chouchou des médias qui aiment en général deux choses : le neuf et le moderne. Le problème, c’est que tu n’es pas neuf, ni très moderne. Tu n’es pas neuf, car tu as connu aussi bien l’ENA que la grande banque dans laquelle tu as pantouflé dans une tradition éminemment française qui consiste à ce que les contribuables paient tes études avant que tu puisses faire profiter le privé de ce que tu as appris avec nos sous. Tu n’es pas neuf non plus puisque tu as tout de même connu quelques postes assez élevés dans le domaine du pouvoir, sans jamais être élu. Et ce pouvoir qui t’avait fait roi, tu l’as trahi en beauté. La trahison, en politique, là aussi, c’est une tradition très ancienne.

    Jeune et fier…

    Quant à la modernité, tu recycles de vieilles idées libérales auxquelles tu ajoutes une pincée de « transition numérique » et de « transition écologique », histoire de repeindre aux couleurs du « green washing »  la catastrophe écologique en cours et de remplacer le métier de l’artisan tisserand avant les manufactures qui travaillait à domicile par le poste informatique du concepteur graphiste seul dans son appartement au loyer hyperbolique.

    Mais qu’importe, tu es moderne, forcément moderne parce que tu es jeune. On nous le répète à l’envi. Mais tu sais, Marion Maréchal-Le Pen aussi est jeune et si la jeunesse était une garantie de ce progressisme que tu invoques à tout instant comme pour t’en convaincre, ça se saurait. Léon Blum, tu te souviens, ou même François Mitterrand avaient la soixantaine bien sonnée quand ils ont, pour le coup, très concrètement changé la vie de millions de personnes que l’on n’avait pas peur alors d’appeler travailleurs en leur donnant quelques acquis sociaux aussi négligeables que les congés payés, la retraite, la réduction du temps de travail, des droits démocratiques aux sein des entreprises, la démocratie ne se résumant pas, je te le rappelle, à glisser un bulletin dans l’urne une fois tous les deux ou trois ans.

    La voix, ça se travaille

    Je reconnais sans peine que tu as remporté un beau succès ce dimanche à la porte de Versailles et la sincérité des tes militants n’est pas en cause. Après tout, si tu soulèves un tel enthousiasme, c’est qu’un bon nombre de nos concitoyens ont le sentiment de vivre dans une société bloquée. Et puis, au moins contrairement à Fillon, tu as les avantages de ton défaut. Tu es libéral, et tu l’es jusqu’au bout. Tu ne viendras pas faire de l’interventionnisme dans le domaine économique mais tu ne viendras pas non plus en faire dans la manière dont on souhaite vivre sa famille, ses amours, sa religion ou son absence de religion, son désir de fumer de l’herbe qui fait rire ou de mourir dans la dignité. Mais pour le reste, vraiment, tu crois que le blairisme à la sauce Anthony Giddens,  qui  fait maintenant disparaître en Europe la social-démocratie muée en social-libéralisme, va changer quelque chose aux inégalités qui se creusent et aux crispations identitaires qui en résultent ?

    Une dernière chose, à la fin de ton meeting, tu t’es mis à hurler. Vraiment hurler. Ça ne se fait pas. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais je voudrais que tu saches que la voix, ça se travaille. N’importe quel prof te le dira, n’importe quel manifestant avec un mégaphone, n’importe quel conseiller départemental en campagne, n’importe quel ouvrier syndicaliste prenant la parole sur le piquet de grève devant une usine délocalisable Quand vas-tu aller faire un tour chez eux, tiens, ils existent même s’ils ne sont ni jeunes, ni modernes ?

     

     

    Quand tu as hurlé, donc, ce que tu croyais être de la puissance s’est mué en hystérie masculine (la pire). Tu as dû sentir l’adrénaline monter mais l’adrénaline, ça se contrôle, comme l’ivresse ou alors, ce qui est probable,  c’est tu n’es pas encore fait pour le job. La forme est performative en politique, surtout dans la Vème république, elle dit ce que tu es, ce que tu fais, encore plus que le fond. Et ce que tu es, ta voix donc tes nerfs l’ont trahi : tu es un banquier d’affaire ou un haut fonx de Bercy, plus habitué aux conjurations feutrées et antisociales des faiseurs d’argent qu’au rôle de tribun de ta plèbe d’auto-entrepreneurs aliénés/connectés.

    Je confie cette lettre à la Poste. Elle était en grève cette semaine, parce que ce n’est pas très drôle d’être un service public soumis à des critères de rentabilité comme n’importe quelle entreprise, alors qu’elle est précisément l’exemple, la Poste,  comme la Santé, que tout ne peut pas être soumis aux lois du marché parce qu’il arrive, à l’occasion, que des hommes rendent à leurs semblables des services qui ne sont pas forcément rentables.

    Tu parles beaucoup du libre choix, alors c’est très librement que je te dis que je ne te choisirai pas.

    Avec toute ma sympathie progressiste.   

    Jérôme Leroy
    Ecrivain et rédacteur en chef culture de Causeur

  • Le désastre d'une Ecole jadis performante, analysé par les spécialistes de SOS Education

     

    On conviendra que le sujet est suffisamment important pour que l'on s'y arrête quelques instants : voici donc une sorte de « page Education », aujourd'hui, sur Lafautearousseau, avec une étude fouillée des causes du désastre, pour commencer, suivie d'un sourire - mais bien vu, et profond, lui aussi - pour ne pas trop perdre le moral.

    Nos lecteurs connaissent bien SOS Education, que nous citons régulièrement ici, pour la pertinence et la justesse de ses analyses, ainsi que pour le courageux combat mené contre les démolisseurs de l'Ecole. Celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore l'Association, ou qui souhaiteraient l'aider, trouveront tout ce qu'il faut en cliquant sur le lien hypertexte ci dessus.

    Voici l'un des derniers textes publiés par SOS Education (le 12 décembre), sur L'Eglise du pédagogisme, et les ravages de cette secte des pédagogistes.  LFAR

     

    Elle a son Pape émérite : Philippe Meirieu,
    Elle a sa Théologie : les « sciences de l’éducation »,
    Elle a ses Séminaires : les ESPÉ (ex-IUFM) ,
    Elle a son Saint-Office : les Inspecteurs généraux, relayés par une piétaille d'inquisiteurs subalternes dans les académies,

    Son dogmatisme et son intolérance ont déjà fait des millions de victimes parmi nos enfants...

    ... mais elle ne cesse d'étendre son emprise sur un nombre croissant de professeurs :

    l’Église du pédagogisme, la religion qui ruine depuis 40 ans l’Éducation nationale… et menace désormais l’avenir même de notre pays.

    Une secte coupée de la réalité

    Si l'enfant de vos voisins rencontre des difficultés à l'école, et si vous proposez de lui donner quelques cours de soutien, vous trouverez normal que ses parents souhaitent avoir une discussion avec vous sur votre programme et vos méthodes.

    Après quelques mois, si vos voisins s’aperçoivent que leur enfant ne s'améliore pas, mais rencontre au contraire encore plus de problèmes, qu’il éprouve des difficultés à faire des exercices simples, vous vous attendrez à ce qu’ils vous demandent de remettre en question vos pratiques.

    Vous-même, soucieux du bien-être de votre petit élève, et de conserver la confiance de ses parents, vous chercherez à ne pas les décevoir. Vous essaierez de leur expliquer le plus simplement possible vos choix d'enseignement. Vous les tiendrez informés de ce que vous faites, pour qu’ils comprennent votre façon de travailler et qu’ils soient au plus vite rassurés par les progrès de leur enfant.

    Ce n’est pas du tout comme ça que les membres de l’Église du pédagogisme voient l’éducation.

    L’Église du pédagogisme rassemble des personnes qui se croient investies d’une mission :« changer l’école pour faire changer la société » [1]. Enseignants, inspecteurs, formateurs, ils sont quelques milliers, mais ils tiennent toutes les clés de l’Éducation nationale.

    Les enfants sont le matériau brut sur lequel ils travaillent pour réaliser ce projet. Ils considèrent les familles comme leur principal obstacle, et les professeurs qui dispensent un enseignement en harmonie avec ce que désirent les parents comme des traîtres ou des hérétiques. Ils ont inventé un vocabulaire qui n’est compréhensible que par les initiés, pour mieux couper l'école du reste de la société.

    Tous les futurs enseignants passent par leurs séminaires, les ESPÉ. Là, ils apprennent le langage du pédagogisme. Ils intègrent les dogmes de l’Église du pédagogisme. Ces dogmes, qui ne sont fondés sur aucune démarche rationnelle, leur sont présentés sous la forme de paraboles. Par exemple : « Quand on va chez le boulanger, on ne lui explique pas comment faire le pain. De même, quand des parents mettent leur enfant à l’école, ils n’ont pas à savoir comment le professeur enseigne. »

    Avec ses quelques milliers d'adeptes militants, l’Église du pédagogisme est plus petite que les Témoins de Jéhovah en France, par exemple. Mais son influence sur la société est beaucoup plus puissante et dangereuse puisqu’ils occupent les postes de pouvoir de l’Éducation nationale, qu’ils ont carte blanche pour y faire à peu près ce qu’ils veulent, et qu’ils n’ont de comptes à rendre à personne.

    Ce sont eux qui rédigent les programmes scolaires et prescrivent discrètement les livres de classe de nos enfants. Ce sont encore eux qui mènent les expérimentations, les évaluent et qui inventent les nouvelles méthodes. Plus grave encore, ce sont eux qui inspectent les professeurs, et qui leur imposent leur manière de penser et d’enseigner, une manière dont les conséquences sont souvent, on le verra, désastreuses.

    Car en effet, grâce à ses réseaux dans certains grands syndicats de l’Éducation nationale, l’Église du pédagogisme a organisé un système redoutable pour filtrer l’accès aux postes influents. Plus on monte dans la hiérarchie de l’Éducation nationale, plus la foi dans les dogmes du pédagogisme est répandue et enracinée. Quand on arrive au niveau des inspecteurs et des formateurs en ESPÉ, on se trouve parfois face à de véritables ayatollahs.

    Instituer une nouvelle religion

    Les membres de l’Église du pédagogisme sont, comme tous les fanatiques, complètement indifférents à la réalité et aveuglés par leur foi. Si depuis les années 1970, date à laquelle ils ont commencé à se rassembler, ils ont promu d’innombrables réformes pédagogiques qui ont invariablement tourné au désastre, ils sont sincèrement convaincus que l’Éducation nationale marche de mieux en mieux. Et pour cause : apprendre à lire, écrire, compter et réfléchir aux enfants n'est pas du tout la mission qu'ils assignent à l'école.

    Citons l’expérience des « maths modernes » de 1973, celle du « collège unique » de 1975, les méthodes de lecture globales tout au long des années 70 puis « idéovisuelles »[2] dans les années 80, l’histoire « thématique », la Loi Jospin de 1989 mettant « l’enfant au centre du système éducatif »[3], la création des IUFM en 1990, le nouveau Bac en 1995, le remplacement du corps des instituteurs par celui des « professeurs des écoles », et surtout, les réformes successives des programmes tout au long de cette période, jusqu'à la création du Conseil Supérieur en 2013 par Vincent Peillon, qui prétendait instituer une « Refondation de l'école » afin d'« arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » [4] : si on prend ce projet au sérieux, cela suppose finalement de désapprendre aux enfants leur propre langue, ce que l'Éducation nationale s'emploie à réaliser par tous les moyens depuis 40 ans.

    Il est vrai que Vincent Peillon représente la frange la plus illuminée de l’Église du pédagogisme, n'hésitant pas à déclarer : « Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion » [5]. La ministre actuelle, Najat Vallaud-Belkacem, est incapable d'un tel degré d'élaboration théologique, mais elle est redoutablement douée pour la propagation du dogme, et aussi pour prononcer les excommunications.

    Quoiqu'il en soit, ces bouleversements ont bien sûr débouché sur un recul prodigieux des connaissances maîtrisées par les élèves à la fin de leur scolarité, malgré l’allongement du nombre d’années d’études et l’explosion des dépenses du système éducatif.

    En 2015, on a fait refaire à des élèves de CM2 une dictée de 5 ou 6 lignes qui avait été donnée en 1987. Il s’agissait d’un petit texte qui ne comptait aucune difficulté particulière. Déjà en 1987, le travail de sape avait considérablement affaibli le niveau des enfants, qui faisaient à cette dictée une dizaine d'erreurs. Mais en appliquant le même barème de notation en 2015, on a constaté que le nombre moyen de fautes était passé à 17,8 : soit une explosion de + 70% !

    Dans les années 90, les élèves français figuraient encore dans le groupe de tête des pays du monde en mathématiques. En novembre dernier, le comparatif international TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) a attribué à la France, à partir de tests réalisés sur des élèves de CM1 et de Terminale S la dernière position en Europe, et de très loin.

    L'enquête internationale PISA, qui compare les systèmes éducatifs de nombreux pays du monde, vient par ailleurs de montrer que la France, qui ne cesse de sombrer dans les fonds du classement, est le seul pays développé où l'école amplifie les inégalités sociales et migratoires !

    Malgré ces faits accablants, les prélats de l’Église du pédagogisme expriment la plus grande satisfaction chaque fois qu’ils font le bilan de quarante années de réformes.

    Pour justifier les problèmes que tout le monde constate et qu’ils ne peuvent pas nier, sous peine de se ridiculiser – indiscipline, violence à l’école, illettrisme, chômage de masse des jeunes diplômés, pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs – ils ont une réponse automatique : c’est parce qu’on n’est pas allé assez loin. Et si on n’est pas allé assez loin, c’est parce qu’on ne leur a pas donné les moyens.

    Les moyens, comprenez « des budgets et des postes supplémentaires ». En effet, l’Église du pédagogisme doit notamment son influence au soutien de certains syndicats d’enseignants, et cela fait partie du contrat qu’elle appuie leurs revendications. Une clause facile à observer d’ailleurs, puisque tous ses membres sont directement intéressés par les succès des syndicats pour augmenter le nombre de postes dans l’Éducation nationale. Chaque nouvelle hausse d’effectifs venant automatiquement remplir ses séminaires, les ESPÉ !

    Si les méthodes des pédagogistes sont, selon eux, mieux adaptées aux enfants, elles sont nettement plus coûteuses. De combien ? Ils ne nous ont jamais donné de chiffre. Tout ce qu’on sait aujourd’hui, c’est que nous sommes encore très loin d’avoir mis assez d’argent sur la table. La bonne volonté des Français n’est pourtant pas en cause. Depuis trente ans, ils acceptent chaque année de financer l’augmentation du coût de leur système scolaire. Le budget de l’Éducation nationale a plus que doublé, en euros constants, depuis les années 80. On pourrait demander à quoi sert tout cet argent, premier poste de la dépense publique ?

    Mais l'Église du pédagogisme a peu à peu réussi à imposer ses vaches à lait comme des vaches sacrées : par exemple les ZEP (ou REP). Les ZEP démontrent depuis des décennies par l’absurde que, si les méthodes d’enseignement sont mauvaises, dépenser plus ne sert à rien. Pourtant, des milliards y sont engloutis dedans chaque année, et pas un ministre n'osera y toucher, même si on n’y observe pas la moindre « réduction des inégalités », bien au contraire. Les ZEP n’ont jamais été aussi redoutées par les parents : n’y laissent leurs enfants que les familles qui n’ont strictement aucune autre possibilité, pendant que les membres de l'Église du pédagogisme regroupent leurs rejetons dans des écoles privées où l'on n'entre que sur recommandation. Qu'importe : à la moindre tentative de mettre un terme à ce gaspillage scandaleux, l’Église du pédagogisme lancera ses mots d’ordre, et ses adeptes emboîteront une nouvelle fois le pas de son clergé dans leur traditionnel pèlerinage de République à la Nation, avec chants, bannières, et grande ferveur apostolique.

    « Apprendre à apprendre »

    L’Église du pédagogisme se compose de toutes les personnes qui croient qu’éduquer un enfant ne consiste pas à lui apprendre des choses, mais à lui « apprendre à apprendre » pour lui permettre de « construire lui-même son savoir ». Elle vise donc à interrompre la chaîne de la transmission des connaissances, par laquelle la culture se transmet d’une génération à l’autre.
    Laissant les enfants « construire eux-mêmes leurs savoirs », elle espère ainsi qu’ils construiront un monde nouveau, radicalement différent de celui de leurs parents. C’est le sens de son slogan « Changer l’école pour changer la société ».

    Évidemment, cette démarche est parfaitement hypocrite car, derrière ce discours officiel neutre, il y a un projet précis. Il n’est absolument pas question de laisser les enfants construire le monde qu’ils veulent.

    S’ils se refusent à transmettre la culture classique aux enfants, ils ne se privent pas en revanche, de leur transmettre les « valeurs » qui, selon eux, devront façonner la nouvelle société. La tradition républicaine d’enseignement fondée par Jules Ferry voulait que les maîtres s’interdisent toute considération politique devant leurs élèves. Tous leurs efforts consistaient à leur transmettre un contenu factuel. Les pédagogistes au contraire ne veulent plus du contenu factuel. Et ils ont vigoureusement promu dans les écoles les matières et activités qui permettent d’influencer les valeurs des enfants. Ainsi, dès la grande section de maternelle, ils demandent aux enseignants d’organiser chaque semaine une demi-heure de débat sur des sujets de société. Officiellement, le but de ces débats est d’entraîner les enfants à l’exercice de leur liberté d’expression, pour faire « vivre la démocratie ». Dans les faits, les enfants étant incapables de prendre position, et encore plus d’argumenter, l’enseignant dirige lui-même le débat. Il énonce les arguments et récite, parfois inconsciemment, le catéchisme pédagogiste appris pendant son séminaire dans les ESPÉ. Les enfants manipulés s’approprient le raisonnement d’autant plus facilement qu’on leur fait croire qu’ils y sont arrivés tout seuls. Ces débats ont lieu tout au long de l’école primaire, l’Église du pédagogisme a inventé pour justifier ce genre d'activité destinée à remplacer l'instruction traditionnelle le concept de « vivre-ensemble ».

    L’éducation civique est une matière fortement exploitée par les pédagogistes pour influencer politiquement les élèves. Beaucoup de parents croient, à tort, que les cours d’éducation civique s’apparentent à « l’enseignement du civisme » : encourager les enfants à faire preuve de courage, de patience, de prudence, de générosité, de respect, de justice, etc. En fait, « l’ éducation civique » enseigne aux enfants leurs droits, et pas n’importe lesquels : la liberté d’expression dans les limites de la bien-pensance, le droit de contester une décision qu'ils trouvent injuste, le droit de se syndiquer, le droit de grève, les « droits sociaux » (RSA, logements sociaux, CMU, etc.) On y trouve désormais aussi de la propagande à caractère sexuel. Mais nulle part il n’est question d’enseigner aux enfants les vertus civiques.

    Les autres matières, comme la littérature, l’histoire et la géographie sont aussi fortement contaminées. Les enfants doivent « construire leurs propres savoirs » dans ces matières à partir de documents. C’est documents sont distribués en classe ou figurent dans leurs manuels. Ils doivent les observer et en tirer des conclusions. Ici, le prétexte est de leur enseigner la « méthode » littéraire, historique ou géographique, plutôt que de leur enseigner directement la littérature, l’histoire et la géographie. Ceci afin, soi-disant, qu’ils soient capables de continuer à étudier seuls ces matières une fois qu’ils auront quitté l’école. En réalité, le piège est le même que dans les « débats » pipés qu’on fait faire aux enfants de maternelle : le choix des documents donnés à l’élève permet de dicter d’avance les conclusions auxquelles il va aboutir, tout en lui donnant l’impression d’y être arrivé tout seul. Cela permet de faire des cours, et des manuels, d’où la rigueur la plus élémentaire est absente. Et personne ne peut s’en offusquer puisque les erreurs, simplifications et omissions n’apparaissent nulle part de façon trop évidente.

    Jusqu’aux années soixante, les élèves apprenaient l’histoire dans des manuels qui racontaient l’enchaînement des événements historiques. Selon la classe, l’histoire était racontée avec plus ou moins de précision. Mais dès le cours moyen (les CM1 et CM2 actuels), les manuels détaillaient assez les événements pour que les élèves puissent les comprendre avec une certaine finesse. Et, si le manuel contenait des erreurs, elles étaient évidentes et remarquées. L’éditeur avait intérêt à les corriger s’il ne voulait pas perdre sa réputation et sa clientèle.
    Sous la pression des pédagogistes, les manuels sont devenus des recueils de documents, où le cours n’occupe plus, même dans les matières littéraires, que 10 à 15 % de l’espace. De nombreuses leçons se résument donc à l’observation de documents, d’où les élèves doivent tirer leurs propres conclusions. C’est bien sûr la porte ouverte à d’innombrables manipulations, afin de faire rentrer dans l'esprit des élèves une idéologie de repentance et de défiance par rapport à leur héritage culturel.

    Les enfants d'immigrés premières victimes

    La volonté des pédagogistes de couper la chaîne de la transmission du savoir explique leurs ambitions malsaines concernant les enfants d’immigrés. Jusqu'à la création de leur Église, la conception dominante en France était que tous les enfants se trouvaient dans une filiation intellectuelle et spirituelle qui faisaient d’eux, qu’ils soient blancs, jaunes ou noirs, des héritiers de la culture gréco-latine, fécondée par le christianisme et l’esprit des Lumières. Cette idée était résumée par la fameuse phrase que tous apprenaient : « Nos ancêtres les Gaulois ». On a beaucoup ironisé sur le fait que les petits africains aient appris cette contrevérité historique évidente. Mais on aurait pu dire la même chose de presque tous les Français du début du XXe siècle, qui descendaient bien plus des Germains, des Latins et des Normands que des Gaulois. En réalité, cette phrase « Nos ancêtres les Gaulois » exprimait l’ouverture et la générosité d’une école qui avait l’ambition d’amener tous les enfants à la connaissance la plus approfondie possible de l’héritage culturel humaniste. Personne ne pensait qu’il fallait priver certains enfants de cet héritage, sous prétexte que leur ascendance « biologique » remontait ailleurs que vers Platon, Aristote, Descartes et Kant.

    Mais les pédagogistes, eux, ont vu dans les petits immigrés l’alibi idéal pour qu’on arrête de transmettre la culture humaniste aux enfants. Présentant la pensée occidentale comme la culture exclusive des petits blancs, ils ont fait pression pour que les programmes scolaires soient réécrits en tenant compte des apports de toutes les autres cultures, avec comme argument massue que des héritiers de ces autres cultures étaient maintenant présents dans presque toutes les classes.

    Ce fut le début du plus grand hold-up culturel jamais subi par une génération. Sous prétexte d’ouverture, les programme scolaires, qui étaient des modèles de cohérence et de progression logique, se sont fermés à la culture classique. Il sont devenus des fourre-tout dans lesquels sont sans cesse introduites des nouveautés, au fur et à mesure qu’apparaissent de nouvelles modes[7]. Les élèves sont donc privés de l’héritage que leurs parents, et bien sûr les pédagogistes eux-mêmes, ont reçu à pleines mains de leurs professeurs. Mal formés, ou pas formés du tout, incapables de pensée critique, ils en deviennent extrêmement perméables aux idéologies. C’est peut-être une explication de la radicalisation de la jeunesse sur certains sujets religieux ou politiques, alors que leurs aînés sont beaucoup plus mesurés. Mais évidemment, cette défaite de la pensée est vue comme une immense victoire par l’Église du pédagogisme. Elle ne pouvait pas rêver, il y a trente ans, d’un si complet triomphe de son nihilisme.

    On comprend dès lors les causes de l’intolérance des pédagogistes vis-à-vis des parents et des professeurs attachés aux méthodes classiques d’éducation. Ce qu’ils mettent en cause, ce n’est pas l’efficacité de ces méthodes pour enseigner des choses aux enfants. C’est l’objectif lui-même qu’ils contestent. Car transmettre aux enfants la culture, c’est mettre en péril leur projet de construire l’homme nouveau qui fera la société nouvelle.

    Leur opposition aux méthodes d’enseignement classiques est politique. C’est ce qui explique la violence avec laquelle ils luttent contre leurs adversaires.

    De leur côté, les « adversaires » en question, parents ou professeurs, ne comprennent pas. Pour eux, la question des méthodes n’est pas idéologique. Leur but n’est pas de changer la société. Ils veulent juste que leurs enfants apprennent des choses intéressantes, sans trop les forcer si possible. Ils cherchent donc à savoir quelle est la méthode la plus efficace. Ils interprètent simplement l’agressivité des pédagogistes comme un signe du fait qu’ils croient vraiment en l’efficacité de leurs méthodes. Et face à une telle détermination, ils se laissent parfois convaincre, même s’ils n’ont aucune bonne raison de les croire.

    Tant qu’ils ne s’aperçoivent pas que les pédagogistes s’opposent à leurs méthodes pour des raisons politiques, ils ne luttent ni avec les mêmes armes, ni avec la même détermination. Et ils perdent bataille après bataille.

    C'est pour les rassembler et les mobiliser qu'existe SOS Education

     

    [1] Voir les "Cahiers pédagogiques", un des principaux organes de l’Église du pédagogisme. Sur la page d’accueil, on peut lire « Changer l’école pour changer la société ».

    [2] Cette méthode part du principe que le lecteur reconnaît les mots comme les Chinois reconnaissent des idéogrammes, et apprend donc aux enfants à « photographier » les mots dans leur mémoire, plutôt que de leur apprendre les lettres.

    [3] Par opposition à la transmission des savoirs. Le but de l’école, selon cette nouvelle loi d’orientation, ne devait plus être de transmettre des savoirs aux enfants, mais de leur permettre de s’épanouir en les encourageant à exprimer leurs besoins.

    [4] Voir lexpress.fr, du 02/09/2012, Vincent Peillon pour l'enseignement de la "morale laïque".

    [5] Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, 2010.

    [6] Il s’agit d’une technique psychologique bien connue, et très utilisée aussi dans les ESPÉ : pour obtenir l’adhésion d’une personne à une opinion donnée, il est beaucoup plus efficace de lui faire faire des activités ciblées pour la faire arriver sans qu’elle s’en rende compte à cette opinion, plutôt que de la lui imposer au moyen d’une argumentation rationnelle, même si celle-ci est convaincante.

    [7] Voir en particulier, Le Chaos pédagogique, Philippe Nemo, Albin Michel, 1992. En 2016, ce livre n’a pas pris une ride.

  • Un grand bravo à Martina Chyba, journaliste et productrice à la RTS (radiotélévision suisse francophone)

     

    grain de sel.jpgAujourd'hui, nous laissons la parole, pour ce grain de sel, à Martina Chyba, qui va conclure, avec un humour savoureux et bienvenu, le terrible constat que l'on vient de lire.   LFAR 

     

    Désolée je ne peux pas m’en empêcher. Je craaaque. Amatrice inconditionnelle de la novlangue pédante, bureaucratique et poli­tiquement correcte, je me dois de partager les dernières découvertes. Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle les campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air». Haha. J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais «de taille modeste» et qu’un nain était une «personne à verticalité contrariée ». Si, si.

    Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents d'elèves quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon. Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions écrites », les courses d’école des « sorties de cohésion » et les élèves en difficulté ou handicapés des « élèves à besoins éducatifs spécifiques ». Mais cette année, sans discussion aucune, la mention très bien est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège. Z’êtes prêts? Allons-y.

    Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maîtriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres». Il n’y aura plus de dictée mais une «vigilance orthographique ». Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».

    Mais curieusement le meilleur est pour la gym… oups pardon ! pour l’EPS (Education physique et sportive). Attention, on s’accroche : courir c’est « créer de la vitesse » nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête » et le badminton est une « activité duelle médiée par un volant ». Ah ! c’est du sportif, j’avais prévenu, Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de petit félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).

    Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence » autrement dit, le con.

    Signé Martina Chyba, parent d’élève. Ah non, re-pardon… Martina Chyba, « génitrice d’apprenant ». 

  • Open Bar

     

    par Louis-Joseph Delanglade

    Voici donc M. Cahuzac condamné à trois ans de prison ferme. Pour justifier la différence de traitement entre les ex-époux Cahuzac, Madame n’ayant écopé que de deux ans alors qu’elle a été partie prenante de la fraude, on parle de « jugement pour l’exemple ». Et tout le monde d’applaudir. Même, et surtout, à gauche où on veut garder les mains propres, oubliant un peu vite qu’ils sont des dizaines et des dizaines (pas seulement au PS, d’ailleurs) à avoir été condamnés ou pris au moins en flagrant délit de faute. La semaine dernière encore, le nouveau ministre de l’Intérieur, M. Le Roux faisait mettre en ligne un C.V. « arrangé » dans lequel il était présenté comme ancien étudiant de l’Essec et de HEC. Ce n’est pas bien grave, dira-t-on, puisque Mme Taubira, une autre pointure tout de même, a pu laisser croire qu’elle avait obtenu des doctorats… fantômes. Tartufferie.

    Cependant l’honneur semble sauf chez les socialistes puisque, telle une victime expiatoire mais consentante, M. Hollande a renoncé à être candidat, enfin conscient que, pour l’essentiel, ses promesses (« Moi, président ») n’ont pas été tenues et qu’il en avait donc menti, lui aussi les yeux dans les yeux, à tout le peuple français. Sauf que ce renoncement pourrait bien lui avoir été imposé par son ex-Premier ministre, immédiatement traité de Brutus par certains, ce qui paraît quelque peu grotesque, mais qui justifierait, à l’approche de la primaire socialiste, le mot d’ordre « Tout sauf Valls ». On voit l’ambiance. Sans doute soucieux de rehausser le niveau, M. Cambadélis vient de limiter les candidats de sa primaire à sept au motif que « ce n’est pas open bar ». Mais avoir choisi l’appellation « Belle Alliance » est peut-être prémonitoire, sachant que Belle-Alliance est un des endroits où s’est déroulée la bataille de Waterloo…

    En tout cas, l’heureux élu de ladite alliance ne manquera pas d’adversaires. C’est même la cohue. Ils étaient sept à la primaire de la droite (et du centre, paraît-il). Il devait n’en rester qu’un. Or les voici au moins trois issus des « Républicains », Mme Alliot-Marie et M. Guaino se proposant de concourir à côté de M. Fillon. Sur leur droite à tous, M. Dupont-Aignan et Mme Le Pen. La gauche ne sera pas en reste. Sont d’ores et déjà en lice, MM. Mélenchon (la gauche de la gauche) et Macron (la droite de la gauche - on est prié de suivre), sans oublier les ineffables mais inévitables trotskistes (deux, trois, tous ?) et l’écologiste de service. Il y aura aussi quelques farfelus et représentants de micro-partis et peut-être d’autres, qui ne se sont pas encore déclarés, surtout au centre du centre, comme M. Bayrou. Voilà qui fait du monde et donne raison à un certain James Freeman Clarke, lequel écrivait dès le XIXe siècle : « La différence entre le politicien et l’homme d’Etat est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération. »

    L’élection comme raison d’être du politicien. L’« open bar » comme aboutissement inéluctable de la démocratie. Pourrons-nous tomber plus bas ?