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Rechercher : Maurras grande mosquée de Paris

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : les équipes municipales à Martigues, depuis 1945...

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Une pause, dans notre découverte des lieux, pour répondre à une question "technique" d'un lecteur : quel est l'état des forces en présence, à Martigues, après les dernières élections ?...

    Thierry, de Paris, nous demande - pour faire court - "qui représente quoi" sur place. Il pense que, peut-être, les prochaines municipales vont changer les choses...

    Cela nous éloigne un peu, temporairement, de notre sujet de départ, mais toute question mérite réponse...

    Disons simplement que beaucoup de choses ont changé, depuis les dernières municipales de 2014, et même depuis les dernières européennes. Nous nous garderons bien de pronostiquer quoi que ce soit, et nous donnerons simplement à notre lecteur les résultats de ces deux dernières élections, ainsi que quelques informations sur les maires de Martigues depuis la Libération : nous serons fixés fin mars 2020 - demain !... - sur la composition du nouveau (?) Conseil municipal...

    Juste après la Libération, Martigues fut dirigée par un Maire communiste, Francis Turcan (en 46 et 47). Puis, de 1947 à 1949 (durant deux mandats tout de même) les Maires furent socialistes (on disait à l'époque "SFIO") : Théodore Cheillan puis Paul Pascal. En 1959, le PCF reprit la mairie, jusqu'à aujourd'hui : d'abord avec le retour de Francis Turcan (de 1959 à 1969) puis avec Paul Lombard, pendant 40 ans (de 1969 à 2009). Depuis 2009, le Maire, toujours communiste, est Gaby Charroux, mais la Mairie n'est plus exclusivement "PCF", elle est "Union de la Gauche".

    A noter le net recul de "la gauche" entre les municipales de 2001 (Paul Lombard, "Liste de gauche" : 64,33% au 2ème tour) et celles de 2008, où le même Paul Lombard fut ré-élu au 2ème tour à la tête d'une "Liste d'union de la Gauche", mais avec 57,51% des voix, soit une perte non négligeable de 7% des voix. 

    Cette érosion des voix "de gauche" fut stoppée en 2014, Gaby Charroux étant élu au 2ème tour avec 58,52% des voix...

    C'est  Paul Lombard qui, le 29 septembre 1997 reçut les clés de la bastide des Maurras, remises par Jacques Maurras, neveu et fils adoptif de Charles Maurras, conformément au voeu de Maurras lui-même.

    Les relations étaient bonnes, alors, et l'accès au lieu (maison et jardin) parfaitement libre. Le "patriotisme municipal" de Paul Lombard, natif de Martigues, devait être plus fort que celui de Gaby Charroux, originaire de la commune toute proche de Chateauneuf les Martigues, mais, surtout entouré par une équipe dont on ne sait si elle est plus ignorante que sectaire, ou l'inverse...

    C'est depuis cette élection que les choses se sont gâtées, et que maison et jardin ont été, finalement, fermés au public...

    Alors, y aura-t-il un effet Macron/LaRem à Martigues (et ailleurs...) lors des prochaines Municipales ? Le monolithisme de "l'union de la Gauche" va-t-il résister au macronisme ou bien se fissurer, voire voler en éclats ? L'équipe stalinienne des Salazar et Compagnie peut-elle - dans ce cas - perdre la Mairie ?

    Si un groupe, quel qu'il soit, était en mesure de faire tomber l'actuelle équipe, nous l'avons écrit, quitte à surprendre voire choquer : nous serions prêts à appeler à voter pour ce groupe, uniquement à Martigues et à cause du cas spécial de "la maison Maurras"; sans illusions, mais "par tous les moyens, même légaux", faire tout le possible pour que tombe l'équipe qui a élevé autour de bastide du Chemin de Paradis le dernier mur de Berlin d'Europe, aussi invisible que réel...

     -------

    (rappel :  il y avait 35.070 électeurs inscrits lors des dernières Européennes)

    1. RÉSULTATS MUNICIPALES 2014 - MARTIGUES

    Premier Tour

    • M. Gaby CHARROUX LISTE UNION DE LA GAUCHE
      49.9 %
    • M. Cyril MARTINEZ LISTE FRONT NATIONAL
      17.14 %
    • M. Jean-Luc DI MARIA LISTE DIVERS DROITE
      15.88 %
    • M. Paul LOMBARD LISTE DIVERS GAUCHE
      8.75 %
    • Mme Michèle VASSEROT LISTE UNION DE LA DROITE
      8.3 %

    Deuxième Tour

    • M. Gaby CHARROUX LISTE UNION DE LA GAUCHE
      58.52 %
    • M. Cyril MARTINEZ LISTE FRONT NATIONAL
      22.99 %
    • M. Jean-Luc DI MARIA LISTE DIVERS DROITE
      18.47 %     

       

      2. RÉSULTATS EUROPEENNES 2019

    • Tête de listeMartigues% des voix
      Jordan BARDELLAJordan BARDELLA PRENEZ LE POUVOIR, LISTE SOUTENUE PAR MARINE LE PEN30,99%
      Nathalie LOISEAUNathalie LOISEAU RENAISSANCE SOUTENUE PAR LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE, LE MODEM ET SES PARTENAIRES14,76%
      Ian BROSSATIan BROSSAT POUR L'EUROPE DES GENS CONTRE L'EUROPE DE L'ARGENT12,14%
      Yannick JADOTYannick JADOT EUROPE ÉCOLOGIE11,25%
      Manon AUBRYManon AUBRY LA FRANCE INSOUMISE8,56%
      François-Xavier BELLAMYFrançois-Xavier BELLAMY UNION DE LA DROITE ET DU CENTRE4,52%
      Raphaël GLUCKSMANNRaphaël GLUCKSMANN ENVIE D'EUROPE ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE4,06%
      Nicolas DUPONT-AIGNANNicolas DUPONT-AIGNAN LE COURAGE DE DÉFENDRE LES FRANÇAIS AVEC NICOLAS DUPONT-AIGNAN. DEBOUT LA FRANCE ! - CNIP2,99%
      Benoît HAMONBenoît HAMON LISTE CITOYENNE DU PRINTEMPS EUROPÉEN AVEC BENOÎT HAMON SOUTENUE PAR GÉNÉRATION.S ET DÈME-DIEM 252,06%
      Hélène THOUYHélène THOUY PARTI ANIMALISTE1,62%
      Dominique BOURGDominique BOURG URGENCE ÉCOLOGIE1,61%
      François ASSELINEAUFrançois ASSELINEAU ENSEMBLE POUR LE FREXIT1,31%
      Jean-Christophe LAGARDEJean-Christophe LAGARDE LES EUROPÉENS1,14%
      Florian PHILIPPOTFlorian PHILIPPOT ENSEMBLE PATRIOTES ET GILETS JAUNES : POUR LA FRANCE, SORTONS DE L'UNION EUROPÉENNE !0,93%
      Francis LALANNEFrancis LALANNE ALLIANCE JAUNE, LA RÉVOLTE PAR LE VOTE0,91%
      Nathalie ARTHAUDNathalie ARTHAUD LUTTE OUVRIÈRE - CONTRE LE GRAND CAPITAL, LE CAMP DES TRAVAILLEURS0,64%
      Olivier BIDOUOlivier BIDOU LES OUBLIÉS DE L'EUROPE - ARTISANS, COMMERÇANTS, PROFESSIONS LIBÉRALES ET INDÉPENDANTS - ACPLI -0,21%
      Pierre DIEUMEGARDPierre DIEUMEGARD ESPÉRANTO - LANGUE COMMUNE ÉQUITABLE POUR L'EUROPE0,09%
      Nagib AZERGUINagib AZERGUI UNE EUROPE AU SERVICE DES PEUPLES0,07%
      Yves GERNIGONYves GERNIGON PARTI FÉDÉRALISTE EUROPÉEN - POUR UNE EUROPE QUI PROTÈGE SES CITOYENS0,05%
      Florie MARIEFlorie MARIE PARTI PIRATE0,03%
      Sophie CAILLAUDSophie CAILLAUD ALLONS ENFANTS0,02%
      Nathalie TOMASININathalie TOMASINI À VOIX ÉGALES0,01%
      Robert DE PREVOISINRobert DE PREVOISIN UNE FRANCE ROYALE AU COEUR DE L'EUROPE0,01%
      Christophe CHALENÇONChristophe CHALENÇON ÉVOLUTION CITOYENNE0,01%
      Audric ALEXANDREAudric ALEXANDRE PACE - PARTI DES CITOYENS EUROPÉENS0,01%
      Renaud CAMUSRenaud CAMUS LA LIGNE CLAIRE0,01%
      Gilles HELGENGilles HELGEN MOUVEMENT POUR L'INITIATIVE CITOYENNE0,00%
      Vincent VAUCLINVincent VAUCLIN LISTE DE LA RECONQUÊTE0,00%
      Cathy Denise Ginette CORBETCathy Denise Ginette CORBET NEUTRE ET ACTIF0,00%
      Antonio SANCHEZAntonio SANCHEZ PARTI RÉVOLUTIONNAIRE COMMUNISTES0,00%
      Hamada TRAORÉHamada TRAORÉ DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE0,00%
      Christian Luc PERSONChristian Luc PERSON UDLEF (UNION DÉMOCRATIQUE POUR LA LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ)0,00%
      Thérèse DELFELThérèse DELFEL DÉCROISSANCE 20190,00%
      Participation au scrutinMartigues
      Taux de participation
    • Maurras, entre Shakespeare, Baudelaire et Edgar Poe par Jean-François Mattéi

      mattei en attente.jpg

      Jean-François Mattéi a bien voulu nous transmettre - et nous l'en remercions - une rédaction de son intervention lors du colloque "Maurras 60 ans après", organisé, le samedi 27 octobre, à Paris, par le Cercle de Flore. Nous publions, ici, ce remarquable article.  

      Baudelaire écrivait dans son recueil de Fusées : « De Maistre et Edgar Poe m’ont appris à raisonner » (aphorisme 27). Pour suivre le principe d’analogie, on pourrait dire aussi bien de Maurras : « Shakespeare et Edgar Poe m’ont appris à raisonner ». Ces cinq auteurs, Shakespeare, De Maistre, Baudelaire, Poe et Maurras envisagent en effet la réalité de l’homme et de la politique à partir de ce que Baudelaire nommait « l’universelle analogie », et Mallarmé « le démon de l’analogie ».

      Remarquons au passage que la formule de Mallarmé relève elle-même de l’analogie puisque le poète compare l’« analogie », qui est une ressemblance entre deux éléments, à un « démon », au sens grec, qui est une ressemblance avec un dieu et une ressemblance avec la figure rhétorique en question. On pourrait plus simplement parler de « correspondance », dans le sens baudelairien, pour définir le principe qui met en relation deux mondes, le monde matériel et le monde spirituel, ou le monde humain et le monde divin. Disons plus simplement la terre et le ciel. C’est d’ailleurs ce que laisse entendre le mot grec d’analogia qui implique un mouvement ascensionnel de pensée, logos, de bas en haut, ana. Pour qu’il y ait analogie, ou correspondance, il faut que le monde et les êtres qui l’habitent soient disposés selon une hiérarchie naturelle, comme l’échelle de Jacob ou la relation du microcosme au macrocosme. L’analogie est verticale et, à ce titre, inégalitaire.

      Or, cette analogie est la clef de la pensée hiérarchique de Charles Maurras qui s’est inspiré, dans ses vues politiques, des correspondances qu’il a trouvées chez Shakespeare et Edgar Poe, moins chez Baudelaire qu’il appelait, après l’avoir goûté très tôt, « notre mauvais enchanteur ». Il faut comprendre, en effet, qu’un choix intellectuel, qu’il soit religieux, philosophique ou politique s’exprime toujours à travers un jeu d’images qui ressortit de l’analogie. Pour prendre un exemple célèbre, la condition humaine chez Platon se définit à travers le réseau d’analogies qu’incarne l’image de la caverne, présente, sous une forme ou une autre, dans toute la tradition de pensée occidentale.

      Ce qui distingue donc les choix religieux, philosophiques ou politiques, c’est le style des métaphores adaptées à ces choix. Chez les partisans d’une hiérarchie entre les hommes, c’est-à-dire les partisans d’un gouvernement aristocratique, c’est l’analogie d’une échelle hiérarchique qui s’impose, ou d’une montée vers les hauteurs. C’est le cas chez Platon où le prisonnier libéré sort de la caverne et monte vers le soleil pour accroître ses connaissances par un mouvement d’anabase, qui est exprimé par une analogie, « un discours vers le haut ». La symétrie de retour dans la caverne n’est pas exacte, car la katabase du prisonnier, sa redescente vers ses compagnons, conserve le souvenir premier de l’anabase, et donc de l’analogie. En clair, le philosophe vient apprendre aux prisonniers, tout en bas, à prendre de la hauteur.

      Les partisans d’une égalité parmi les hommes, c’est-à-dire les démocrates, renversent l’analogie d’une ascension intellectuelle vers le haut, même lorsqu’ils parlent aujourd’hui d’« ascenseur social » pour tous ; ils utilisent plutôt la katalogie d’un discours qui abaisse tous les hommes au même niveau. Un ascenseur ne se contente pas de monter, il descend également pour satisfaire tous les usagers. Ce même mot, cette fois en français, le catalogue, est une liste complète de tous les objets qui sont mis sur le même plan, quels que soient leur diversité et leur prix. Une conception aristocratique de l’existence utilise alors toutes les ressources de l’analogie, parce qu’elle implique une hiérarchie de niveaux, alors qu’une conception démocratique inverse l’analogie en une katalogie, parce qu’elle recherche une suppression des hiérarchies au profit d’une égalité des conditions.

      Voyons-le, non pas chez Platon, sans doute l’antidémocrate le plus radical, tant dans le mythe de la caverne que dans le livre VIII de La République, mais chez Shakespeare dans la tragédie Troïlus et Cressida. L’action se passe pendant la guerre de Troie. C’est Ulysse, un héros mythique de Maurras, qui s’adresse aux Grecs pour justifier l’ordre de la cité qui reproduit l’ordre du monde :

      « Les cieux mêmes, les planètes et ce centre où nous sommes [la Terre]

      Observent avec le rang, la place, et le degré,

      Position, direction, saison, mesure et forme,

      Coutumes et fonctions, en tout ordre donné » (I, 3, v. 85-88).

      Shakespeare reprend ici la thèse aristocratique qui domine la pensée grecque, chez les poètes épiques, les poètes lyriques ou les poètes tragiques, et chez les philosophes. La formule la plus nette se trouve chez Homère, quand il fait dire par Hippoloque à son fils Glaucos dans l’Iliade (Chant VI, vers 208) : « il faut être partout le meilleur (aristeuein) et surpasser tous les autres ». Le « vrai Shakespeare », comme l’écrit Maurras dans La Musique intérieure, est peut-être celui des « fééries » parce que les contes, comme les mythes, ont une structure analogique et hiérarchique : il n’y a pas d’égalité entre les bonnes fées et les mauvaises fées, entre les ogres et les hommes, entre Blanche Neige et les sept nains, entre le Chaperon rouge et le loup, etc.

      Maurras reconnaît sa dette envers Shakespeare et Homère, mais surtout envers Edgar Poe, quand il écrit, dans Entre Bainville et Baudelaire : « Il a fallu que [l’idée de hiérarchie] leur revint d’Amérique [les peuples européens], dans la belle prose de son traducteur parisien, et telle que Poe l’avait recueillie, déjà presque telle quelle, dans le Troïlus et Cressida de Shakespeare, telle que Shakespeare l’avait tirée de ce beau chant de l’Iliade où Homère montre son cher Ulysse argumentant à coups de bâton sur l’échine d'un anarcho-démocrate, le nommé Thersite, ennemi des peuples et des rois ». Maurras nomme alors l’idée de hiérarchie une « chaîne sacrée » qui a été rétablie au XIXe siècle par Baudelaire et Poe après avoir été défaite par la démocratie moderne.

      Voyons donc Poe, dans la traduction de Baudelaire. Les références à Poe et à ses Histoires extraordinaires qui jouent toutes, selon le mot de l’auteur dans La Lettre volée, sur « le monde matériel [qui] est plein d’analogies exactes avec l’immatériel », sont nombreuses chez Maurras. Entre Bainville et Baudelaire, déjà cité, fait allusion à deux nouvelles de Poe, Colloque entre Monos et Una et Mellonta Tauta. C’est surtout dans la nouvelle du Chemin du Paradis, « Les Serviteurs », que Maurras, en 1891, préconise pour la première fois d’instaurer la société sur une hiérarchie qui fait explicitement appel à Poe. « S’il me fallait invoquer ici d’autres modèles que ceux que j’ai reçus de mes maîtres français ou grecs et latins, je me référerais à ces lignes si belles de l’auteur du Colloque entre Monos et Una ». Et Maurras de citer alors Poe dans la traduction de Baudelaire : « En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la Terre et dans le Ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une Démocratie universelle… » J’ajoute le passage précédent que Maurras n’a pas repris et qui renforce l’idée d’analogie et la hiérarchie qu’elle commande : « Entre autres idées bizarres, celle de l’égalité universelle avait gagné du terrain ; et à la face de l’Analogie et de Dieu, en dépit de la voix haute et salutaire, etc. » 

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      Cette citation a souvent été reprise par Maurras. Dans ses Trois Idées politiques, consacré à Chateaubriand, Michelet et Sainte-Beuve, l’épigraphe de tout l’ouvrage est cette même phrase d’Edgar Poe sur « les lois de gradation » opposées à la « Démocratie universelle ». De nouveau, la déclaration de Monos à Una se trouve en épigraphe de la deuxième partie sur « Michelet ou la démocratie » pour dénoncer l’illusion de cette forme de gouvernement. Il est à noter que les deux personnages de Poe, Monos et Una, l’homme et la femme, parlent d’entre les morts comme si la « démocratie universelle », dont parle l’auteur, les avait conduit au trépas comme elle détruira la civilisation. L’homo democraticus, qu’Edgar Poe découvre avec stupeur en 1841 aux États-Unis avec ce Colloque entre Monos et Una, mais aussi L’Homme des foules, un peu après Tocqueville qui publie De la démocratie en Amérique en 1835 et 1840, est l’homme qui impose une démocratisation des conditions en tous domaines et refuse la hiérarchie naturelle des êtres.

      Albert Thibaudet avait déjà noté l’influence d’Edgar Poe dans Les Idées de Charles Maurras en 1920. Maurras cite encore Poe dans L’Observateur français, en mai 1891, à propos d’André Walter, le double d’André Gide, en le rapprochant de Dante et de Baudelaire. Dans « De la volonté politique pure », où l’on trouve les deux remarques : « La démocratie accourt, les yeux bandés, au cimetière. Mais elle y mène, et c’est moins gai », Maurras renchérit encore, avec l’aide de Poe, sur la critique de la démocratie. De cette dernière, il écrit ceci : « Nos aïeux, même les moins sages, ne s’étaient rien figuré de tel. Nos neveux, s’ils en réchappent, n’y voudront pas croire. C’était déjà l’avis d’Edgar Poe, il y a cent ans, lorsqu’il écrivait l’admirable “ Parabole des chiens de prairie ” ».

      Cette parabole se trouve dans la nouvelle Mellonta tauta, c’est-à-dire « Des choses dans l’avenir ». Je cite le passage sur la démocratie de Poe que Maurras reprend presque entièrement. Le narrateur parle d’un homme qu’il a rencontré récemment :

      «Il a passé toute la journée à essayer de me convaincre que les anciens Américains se gouvernaient eux-mêmes ! - a-t-on jamais entendu pareille absurdité – qu’ils vivaient en une sorte de confédération du chacun pour soi, à la manière de ces “chiens de prairie” dont la fable nous parle. Ils disaient qu’ils partaient de l’idée la plus bizarre qui se puisse imaginer, à savoir que tous les hommes sont nés libres et égaux ” ; et ce, en dépit des lois de la gradation qui marque si visiblement toutes choses dans l’univers moral comme dans l’univers physique ».

      On retrouve, chez Poe comme chez Maurras, le même enseignement que dans le Colloque entre Monos et Una. Maurras parle d’une admirable parabole dont il ne donne pas la fin chez Poe. Car le poète américain termine son texte en montrant qu’un américain, nommé Mob, la « Plèbe » ou la « Canaille », prit le pouvoir démocratique et instaura un despotisme qui finit par le tuer. Et Poe de commenter, ce que ne fait pas Maurras : « Il ne faut jamais aller complètement à rebours des analogies naturelles », comme le montre « le cas des “chiens de prairie”, exception qui semble prouver que la démocratie est une très admirable forme de gouvernement pour les chiens ».

      Maurras a continué par la suite à se référer à Poe, et, à travers lui, à la tradition aristocratique de l’analogie entre le monde matériel et le monde spirituel, ou entre la réalité physique et la transcendance métaphysique. Dans le recueil d’articles de 1919 Les trois aspects du président Wilson, il revient une nouvelle fois sur la gradation de Poe et cite le même passage : « Un grand Américain dont la leçon est à la base d’un grand nombre de nos études disait : “En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toute chose sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle”. Le génie d’Edgar Poe donnait à ces paroles un accent de commisération et de plainte qui ne s’éteindra qu'avec les suprêmes résonances de l’esprit humain. » (10 avril 1917). Quelques mois plus tard, le 5 septembre 1917, on lit ces lignes dans le même ouvrage : « Une telle démocratie selon le cœur de Platon, d’Aristote et de ce prodigieux aristocrate virginien Edgar Poe, est certainement conciliable avec tous les régimes qui sont, qui furent ou qui seront en vigueur dans notre Europe entre l’an 1200 et l'an 2000 ».

      À la fin de sa vie, alors que Charles Maurras est hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Troyes, il répond le 20 août 1951 par une longue lettre au professeur Jean F. David, de l’université de Washington, qui l’avait interviewé sur les lettres françaises. Voici ce texte qui condense toutes les idées métaphysiques et politiques de Maurras sur l’analogie qui gouverne le monde et les hommes :

      « Pour sortir du chaos moral, il faut rétablir l’ordre moral ; à plus forte raison, sans l’intelligence, ne peut-on débrouiller le chaos social. Ni la bonne volonté ne suffit, ni les bons sentiments ; il est un ordre supérieur qu’il faut connaître et observer si l’on veut penser et agir. C’est l’ordre dont parle votre Edgar Poe dans le Colloque entre Monos et Una : “en dépit de la voix haute et salutaire de lois de gradation qui pénètrent si vivement toute chose sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle”

      Stéphane Giocanti avait donc raison, dans sa biographie, de qualifier Edgar Poe de « maître américain de Maurras »[1]. L’auteur du Colloque entre Monos et Una, les bien nommés puisqu’ils illustrent l’unité de l’homme et du monde soumis à la loi de gradation continue des choses et des êtres, restait fidèle à une tradition aristocratique dont le premier modèle, avant Shakespeare et Baudelaire, furent les penseurs grecs.

    • Dieu et Maurras.

      En cette période de confinement, parler d’actualité se résume très souvent à observer le comportement du covid 19, celui des populations, l’incapacité du pouvoir politique à organiser la riposte de façon cohérente, et le zèle des forces de l’ordre à verbaliser les braves gens, tout en ignorant, sur ordre, les quartiers perdus de la république. Autres victimes, les catholiques privés de messe et donc de recours spirituel. Cela n’étant pas classé dans les “produits” de première nécessité. Evadons nous donc un peu pour reprendre de la verticalité en revenant sur un débat datant de deux ans , mais toujours passionnant et enrichissant, organisé par Philippe Delorme avec Gérard Leclerc et Axel Tisserand, sur Dieu et Maurras.


    • Maurras en son mystère

       

      Par Hilaire de Crémiers

      2293089609.14.jpgCet article comme les précédents en lien ci-dessous sont préparatoires à notre colloque Charles Maurras, l'homme de la politique, qui se tiendra à Marseille samedi 21 avril [voir plus loin].   LFAR

       

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      Serait-il possible un jour de comprendre Maurras à sa vraie lumière ? Cette lumière dont il a dit, dès 1894, qu’il lui avait confié ses mystères, à vrai dire, son mystère. 

      Comment le comprendre ? S’intéresser à l’homme et à son œuvre seulement en passant ne suffit pas. Aujourd’hui, d’ailleurs, il en est fort peu qui peuvent prétendre en avoir une connaissance certaine. Qui, en vérité ?

      Une démonstration claire

      Et pourtant, l’œuvre est là, considérable, de même que parle, au-delà de la mort, la vie de l’homme, d’une intégrité exemplaire, totalement donnée et « sans retour », comme il le dira lui-même, au combat d’intelligence politique qu’il a mené plus de cinquante ans durant pour son pays, pour la seule France.

      Que voulait-il ? Persuader les Français du caractère néfaste des institutions dont ils étaient censés s’être dotés en libres citoyens pour, paraît-il, l’édification des peuples et l’admiration éternelle des siècles, à la suite d’une mirifique révolution qui aurait changé tous les paradigmes politiques. Voilà ce qu’il a contesté de manière continue et invariable. Il a poursuivi sans se lasser sa démonstration qu’il réitérait chaque jour dans une actualité aussi rigoureuse que parfaitement didactique et qui venait renforcer son appareil de preuves par autant d’évènements nouveaux. Son argumentaire était simple, direct, quoiqu’abondamment fourni de vues tant philosophiques et littéraires que politiques, historiques et sociales.

      L’établissement d’une République au nom de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité, d’ailleurs toujours à reconstruire dans son idéal supposé parce que constamment déconstruite en raison de son inadaptation aux faits et aux nécessités du moment, relève, selon sa claire logique, d’un marché de dupes. Le pouvoir suprême, autrefois réservé et garanti par une institution permanente, historique, nationale et naturelle – ce qui n’empêchait pas les faiblesses et les désordres, mais ne les rendait pas inéluctables – est devenu, depuis, un lieu de conflits perpétuels aussi bien d’ambitions que d’idéologies dont les méfaits se répercutent à tous les autres niveaux de pouvoir et polluent la représentation du corps social. Il ne s’agit plus, partout, et à tous les degrés, que d’un pouvoir à prendre, à garder et, enfin pour tout dire, constamment à conquérir et reconquérir. Ce qui était et est encore présenté aujourd’hui comme une œuvre de libération n’a jamais été concrètement, au-delà des recompositions imaginatives en récits lyriques, qu’une lutte malsaine et souvent sordide pour le pouvoir. Toujours au détriment du peuple, malgré le discours officiel. Depuis la Constituante, les Français sont entrés dans cette lutte continuelle et institutionnalisée des partis dont ils n’échappent que par le césarisme ou par ce qui en tient lieu, la constitution d’un amas d’institutions bureaucratiques qui encadrent le citoyen de sa naissance à sa mort. Les libertés réelles, naturelles, familiales, régionales, professionnelles, éducatives, sociales ont toutes été confisquées au profit d’un État ou d’un para-État omnipotent et, en vérité, impotent. Cependant que ce même État qui s’occupe de former et de façonner l’électeur, remplit mal les hautes fonctions dont il devrait avoir en priorité la charge : la justice, l’ordre intérieur et la sécurité, la défense, la diplomatie.

      Plus qu’une raison, une sagesse

      Voilà ce que Maurras montre et démontre depuis son Enquête sur la monarchie en 1900, à l’orée du XXe siècle, jusqu’aux années 1950. Qui pourrait nier que cette dialectique reste vraie et plus que jamais d’une puissante actualité ? Le problème politique français est posé dans ses justes termes. Il convient de noter que Maurras se bat, d’abord, pour la liberté ; il préférait dire les libertés, lui le martégal, le provençal qui aurait tant voulu donner tout son essor au mouvement mistralien. L’autorité dans son esprit est la garantie effective des libertés ; elle n’a de sens que par rapport au bien commun ; l’État est le premier serviteur de la société. Bref, c’est exactement le contraire du mauvais portrait que ses adversaires – de toutes catégories – ont dressé de lui. Son nationalisme qui lui est tant reproché, ne se justifie que par le défaut de l’État qui ne remplit plus son devoir national.

      Avant guerre, il annonce la guerre qui vient, et dénonce l’impéritie d’un État républicain sans constance, livré à la démagogie, qui ne prépare pas la France à l’épreuve du feu. Après guerre, il dénonce le mauvais traité et voit se profiler une nouvelle guerre plus catastrophique encore… Des articles par milliers, des livres par centaines qui souvent reprennent les articles, le tout d’une pertinence toujours exacte et précise au point qu’elle exaspérait ses adversaires ; et dans le même temps, un combat intellectuel d’une étonnante vivacité contre les idées fausses qui détournent les esprits de l’appréhension des simples vérités politiques dont la France a un criant besoin ; car tel est son but, libérer les intelligences du carcan des idées toutes faites qui servent d’armature au régime. De L’Avenir de l’Intelligence au Dilemme de Marc Sangnier, du Voyage d’Athènes aux Amants de Venise, jusqu’aux mémoriaux de l’entre-deux guerres et de l’après-guerre, Au signe de Flore, Pour un jeune Français, c’est toujours dans ce même registre d’une limpide clarté et d’une haute tenue qu’il tente d’établir une sorte de doctrine de salut, face au triomphe « du Pire et des pires ».

      Plus qu’une sagesse, un mystère

      Parcourir cette œuvre en vérité, en comprendre le sens et la portée ne peut que susciter une profonde admiration. Et le mystère, dira-t-on ? Il réside dans le secret de cet homme qui est venu comme pour remplir une mission dans laquelle il s’est volontairement limité et comme enfermé, et qui laisse naturellement et surnaturellement un sentiment d’incomplétude et d’espérance déçue. De telle sorte que beaucoup l’en ont critiqué et certains se sont évertués à y ajouter leur synthèse ou leur correction. Ne fallait-il pas sortir de l’échec répété ? Puisque malgré le prestige de l’homme et le rayonnement de l’œuvre, une sorte de fatalité les a condamnés à ne pas réussir. À jamais ? C’est une grave question à laquelle l’homme a répondu, mais à sa manière. Étonnante, mystérieuse !

      fouque005.jpgC’est qu’un autre Maurras – autre et pourtant le même – apparaît et apparaîtra de plus en plus au fur et à mesure qu’il sera étudié et compris. En effet, à côté de son registre clair, Maurras a tenu, par ailleurs et simultanément, en registre caché, à proprement parler crypté, une « fabuleuse » partition – car il s’agit de fables – où le mystère de sa vie et de son œuvre se trouve recelé. Le commencement en fut écrit dès 1892 ; il dira dès 1889 – pour le centenaire de la révolution française – ; alors, il s’ingénie à écrire et publier des contes allégoriques, rassemblés en un premier livre Le Chemin de Paradis, dont la forme symbolique d’allure païenne répondait au christianisme dévoyé au nom duquel une certaine cléricature et tout un courant pseudo-spirituel prétendaient, à l’époque, animer la démocratie en invoquant l’esprit des évangiles, à la suite de ce qu’on appelle le ralliement à la République, ordonné par Léon XIII ; et dans ces contes dits païens, ces mythes, ces fabliaux, Maurras révéla en quelque sorte à l’avance le sort d’une telle politique et les conséquences désastreuses qu’elle entraînera pour la France et pour l’Église. Mais qui pouvait comprendre ? Il s’arrangeait même pour qu’on ne le comprît pas. Il y mit tout son art.

      Cependant, c’était bien la France catholique qu’il voulait convaincre ; c’est elle, la belle Dame de ses contes et de ses poèmes, celle qui a tout pour comprendre et qui ne comprend pas, à cause de ses mauvais conseillers qui prennent des allures doucereuses pour la leurrer et aussi parce qu’elle est mal mariée par l’État et par l’Église à un goujat qui la pille et qui la trompe, comme il est écrit dans Le Mont de Saturne.

      Alors quoi ? Il ne serait donc plus possible d’aller à Reims « en nom Dieu », au motif que ce serait interdit ? Eh bien, dira Maurras, qu’on y aille en nom « nature » et en nom « histoire » ! Autrement dit, s’il est interdit de faire le Roi en invoquant le Sacré-Cœur, faisons-le en invoquant Comte, Renan, Taine… Pourquoi pas ? Tel est le sens de ce petit conte de La Bonne Mort, publié en 1893 et republié, comme par hasard, en 1926…

      Les poèmes de Maurras, cryptés de la même façon, expriment, eux aussi, ce lancinant débat qu’il est obligé de mener avec la France bien-aimée, ses morts et ses vivants, cette France qui est faite pour réaliser le mystère de « l’intellection dans l’amour » et qui, à cause des sophismes funestes et fumeux que des perfides ont jeté sur sa vision du monde et d’elle-même, se refuse à la lumière qui lui ouvrirait le salut, le vrai Chemin de Paradis.

      « Je crois à la bonté des ombres éternelles.

      Là, les silencieux persuadent un jour

      Et, cendres du flambeau de tant d’heures fidèles,

      Dans le lit du regret font couronner l’amour. »

      Trop tard ?    

      Hilaire de Crémiers

       

      Lire aussi dans Lafautearousseau ...

      Nouvelle « affaire Maurras » : Pour en finir avec le temps où les Français ne s'aimaient pas ...

      Maurras toujours vivant

      Maurras en vérité

      Maurras en son actualité

    • ”Lettres de prison”, de Charles Maurras (1)

      Première "Lettre de prison" de la longue série de notre album consacré à ces remarquables correspondances que le Maître entretint tantôt avec ses Camarades qu'avec "son cher Jacques" ou "sa chère petite Ninon", nous vous proposons ce jour une lettre datée du 25 mars 1950 depuis la Maison Centrale de Clairvaux à Xavier Vallat...Oui, le nom de Vallat peut inspirer le pire, à juste titre ; néanmoins, nous avons voulu publier cette lettre en ce qu'elle est particulièrement révélatrice de l'anti-germanisme de Charles Maurras et de l'Action française. 

      En d'autres termes, cette lettre est conforme à ce qu'écrivait Charles Maurras dans "Devant l'Allemagne éternelle", qui selon son auteur est "le bréviaire de sa pensée sur l'Allemagne", ouvrage dont il ne renie, ni ne retranche rien comme il l'a dit devant ses accusateurs devant la Cour de Sureté de l'Etat à Lyon.

      Voici la dite lettre...

      " À Xavier VALLAT, le 25 mars 1950.

      Segne Xavier VALLAT, 

      Gramaci en touti e le personne ! 

      Réglée par toute l'Histoire de France et d'Europe, la préséance du Royaume sur l'Empire est assurée encore par la Fontaine de Tourne et le bas-relief aux deux faces de Bourg Saint Andéol. Reste seulement à savoir de quel côté l'olivier monte (et fait ses olives) le plus haut : Si l'olivier actif le plus septentrional est sur la rive gauche, le bras de la balance se relève un peu. 

      Mais, sinon ?... 

      Ne pourrait-on pas dire à vos amis, non seulement pour le projet Adenauer, adopté d'enthousiasme par les bayeurs aux grues des deux églises  (rappelez-vous que c'était pour l'Union Franco-Britannique en 1940 !) mais pour tous les projets d'Europe - Europe, pseudonyme d'Allemagne pour tous les hitlériens de Paris, de Lyon en 1943-1944 - Ne pourrait-on pas dire que ce n'est plus de la polémique, mais de l'arithmétique ?

      Nous formons deux contenants distincts, à peu près égaux. Ils avaient même population en 1870...L'Allemagne aujourd'hui nous double pour le moins ! Tant que ça ne communique pas, va bien ! Mais sinon (s'il y a fusion, union, intégration, par la loi des vases communicants : 70 + 40 millions font 110, 10 divisés par 2, puisque les territoires sont à peu près égaux font 55) c'est une invasion pacifique forcée de 15 000 000 d'Allemands que tous ces imbéciles là nous préparent. 

      Ils réalisent le programme d'Hitler ! 

      Et au moment où nous nous montrons déjà embarrassés des quelques centaines de milliers de gosses nés depuis 1940 ! Ils sont fous, fous, fous ! La canaillerie ne suffit pas à expliquer cela.

      Folie ! Folie ! Qui le criera ? 

      N'avons-nous pas assez de boches juifs ! 15 000 000 de boches aryens !...

      Mes amitiés et encore un coup mi gramaci en touti. 

      Oumerrage a Dono Vallat, tous mes beaux souvenirs mon cher ami !"

      Charles MAURRAS
      Matricule 8321

    • Dans notre Éphéméride de ce jour : le ”Kiel et Tanger” de Maurras...

      1905 : Guillaume II débarque à Tanger
       
          

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      Ce "Coup de Tanger" (qui sera suivi, en 1911, du "Coup d'Agadir") est directement à l'origine de l'un des livres majeurs de Charles Maurras, Kiel et Tanger....
       
      Dans son remarquable L'Âge d'or du Maurrassisme, Jacques Paugam situe bien les choses (Livre III, chapitre IV, pages 207 et suivantes...) :
       
      "C'est une période de tension internationale, qui consacre, selon l'Action française, le renforcement de la puissance de l'Allemagne en même temps qu'un dangereux affaiblissement de l'Europe..
      Guillaume II se livre à un véritable coup de poker diplomatique dont l'issue ne lui est pas aussi favorable qu'il ne l'espérait. En mars 1905, il se rend à Tanger et se pose en protecteur de l'indépendance du Maroc face aux convoitises françaises. Ce geste s'insère dans un jeu diplomatique assez compliqué, les objectifs généraux de sa politique étant de détruire ou l'alliance franco-russe ou l'entente cordiale...
      ...(Kiel et Tanger) commence à paraître dans la Revue à partir du 1er septembre 1905... Il y a dans cette étude deux parties. Ce que l'on y a vu le plus souvent : le bilan d'une politique menée depuis qu'à Kiel, le 18 juin 1895, jour du quatre-vingtième anniversaire de Waterloo, les vaisseaux français rencontrèrent les vaisseaux russes avec les escadres allemandes...
      Mais il y  a autre chose dans cette étude; c'est la définition du rôle que la France aurait à jouer dans le monde du XXème siècle. Il y a là, en particulier dans une section XVIII, l'un des plus grands textes de Maurras, l'un des plus actuels..."
       
       
      Pierre Lafarge a parfaitement résumé tout ceci : 
       
       
       

      henri ii,claude de france,francois premier,saint denis,chateaubriand,bourbons,bonaparte,napoléon,tour eiffel,saint john perse

      "Un acquis pour la suite des temps..." disait Boutang...

       

      Dans la section XVIII, dont parle Paugam, se trouve le chapitre XXIV, qui forme - intégralement - notre deuxième Grand Texte :

      Que la France pourrait manoeuvrer et grandir..." :

       

      Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir également les cinq premières photos de la partie 7, "L'Avant-guerre (I), les débuts du journal..."   

      • Et aussi cet excellent article de Benjamin Fayet, paru le 19 novembre 2014 sur le site Histoire Philit :

      Kiel et Tanger de Charles Maurras : essai géostratégique visionnaire et source intellectuelle de la Vème République

    • PRIÈRE DE CHARLES MAURRAS POUR NOTRE-DAME

      Notre-Dame de Paris - Portail de la Vierge

      « Savez-vous ce qu'est devenue
      La mystique rose au cœur pur
      Qui, neige et feu, sous de longs voiles
      Qu'auréolèrent sept étoiles,
      Emparadisa Terre et Mer
      Et, du péché libératrice,
      De la douleur consolatrice
      Eut pitié même de l'Enfer ?

      Dites-nous : la Vierge Marie
      Ne règne plus dans votre ciel
      Et votre terre défleurie,
      Désert de cendres et de sel,
      Ne mène plus l'ogive en flamme
      S'ouvrir aux pieds de Notre Dame,
      Jurer l'amour entre ses mains
      Et lui chanter : — Ô belle, ô claire,
      Dans la maison d'un même Père
      Abritez nos cœurs pèlerins ! »
       

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      Charles Maurras

      Ode à la Bataille de la Marne - Extrait (1918)

    • Intégrer la Maison de Maurras au réseau des Maisons des Illustres...

      Rappelons d'abord à nos lecteurs, à tous, que, désormais, depuis 1997, et conformément au vœu formellement exprimé par Maurras, "sa" maison de Martigues a été donnée à "sa" chère ville de Martigues ("Mon Martigues plus beau que tout" écrit-il dans l'un de ses plus beaux poèmes, Où suis je ?)

      Maurras avait d'ailleurs réglé lui-même, dans les détails, cette donation, faisant même le compte de sièges que devraient occuper les différents partis (MRP, Socialiste, Communiste...) dans le Conseil d'administration !

      C'est Jacques Maurras, son neveu, qui remit les clés de la maison au maire de l'époque, Paul Lombard, qui, non seulement accepta la donation, mais vint en personne à la réception donnée dans le jardin, et prononça pour l'occasion un discours de remerciement aimable, et même chaleureux, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques Maurras, neveu de Charles, et adopté par lui lorsque son frère Joseph mourut au Viet-Nam.

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      La "maison du Chemin de Paradis" appartient donc maintenant à la ville de Martigues,
      depuis que son maire, communiste mais en l'occurrence martégal avant tout, a accepté le don de Charles Maurras, motivé - pour reprendre son expression - par son "patriotisme municipal".

      Nous ne remettons pas en cause, évidemment, et en aucune façon, les droits de la Mairie de Martigues, doublement légitime propriétaire des lieux : légitime par la possession du titre de propriété, et légitime par la volonté expresse de Charles Maurras.

      Et nous ne cherchons en rien à nous attribuer l'une quelconque de ses prérogatives.

      Nous n'avons qu'un souhait, mais il est très fort : que la paix et la sérénité reviennent, enfin, sur Charles Maurras et sur cette maison.

      Personne n'imagine ni ne souhaite - et nous pas plus que quiconque - que cette maison devienne une sorte de centre de diffusion des idées royalistes.

      MAURRAS ILLUSTRES.pngMais, oui, nous souhaitons fortement qu'elle devienne, à l'instar des 235 autres existant en France, l'une de ces Maisons des Illustres qui fleurissent dans tout le pays.

      Un lieu de calme, voué à l'étude, à la recherche, à la connaissance ou, tout simplement, pour ceux qui y viendraient, à la découverte d'une parcelle de notre patrimoine, à travers la visite de la maison et du jardin d'un grand poète, d'un penseur, d'un homme d'action, d'un grand journaliste...

      Nous souhaitons que Martigues retrouve son Académicien, dont elle est privée, du moins dans la sphère "officielle", depuis plus d'un demi siècle.

      Nous souhaitons que ce lieu soit rendu à l'Intelligence, au savoir, à la poésie, dans le dépassement de toute polémique, vaine et dépassée.

      Qu'elle soit ouverte à tous, en permanence, chacun se faisant, évidemment, comme partout ailleurs, sa propre opinion par lui-même, après l'avoir visitée.

      On vient de le dire : Paul Lombard, maire communiste de Martigues, n'avait pas hésité à venir en personne "chez" Charles Maurras, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques Maurras : certains devraient réviser leurs "classiques".

      Et redisons-le à ceux qui connaissent mal Maurras : il avait, lui-même, prévu la place du Parti Communiste, dans le comité qui, selon lui, devait gérer, après lui, sa maison...

    • Une visite de Martigues, ”chez Maurras”...

      Eh, oui ! Même à lafautearousseau, même dans "la Rédaction" il y en a qui n'avaient jamais vu la maison de Maurras, et n'étaient même jamais allés à Martigues ! J'ai donc organisé un petit déplacement, ce jeudi après-midi, et notre nouvelle mascotte, Bianca, fut évidemment de la partie !

      Nous n'avons pu, bien entendu, entrer ni dans la maison ni dans le jardin, que nous nous contentâmes d'admirer depuis le Chemin de Paradis, mais notre balade tourna autour de Maurras, malgré tout, et permit de se familiariser avec les lieux qui lui furent chers, et familiers...

      François Davin,

      Blogmestre

      Le coeur de Maurras (enterré à Roquevaire, avec ses parents), se trouve dans son jardin de Martigues, dans ce petit monument de style grec...

      Voilà pourquoi il écrit, dans son admirable poème Où suis-je ? :

      "...Ô jardin de Ferrières,

      Qui fleurira sur mon sommeil..."

      (Où suis je.pdf)

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      L'église de Ferrières (le quartier de Maurras) : Saint Louis d'Anjou, et son petit Musée de l'unification des trois communes de Jonquière, l'Île et Ferrières, de par la volonté expresse du roi Henri III...

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      La maison natale de Maurras... (volets verts, un seul par étage !) 

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      Et celle de mes grands-parents, Émile Davin et Thérèse Mégy (vieux patronyme provençal, du latin "majus"...), au 2, Quai Kléber. Cette maison est entrée dans ma famille par ma grand-mère, Thérès Mégy. Mon père est né au premier, dans la pièce éclairée par la fenêtre de gauche : on y a une vue imprenable sur la Bastide de Maurras (notre voisin, et réciproquement !), à trois cent mètres à peine...

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      Quatre photos de l'église de l'Île, "la Madeleine", que nous autres, Martégaux, appelons volontiers "la cathédrale" !...

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      Ci-dessus, la maison natale de Maurras est dans le prolongement de la partie crépie en rouge de "la cathédrale", juste avant les deux maisons qui reviennent en angle droit sur le quai...

      Ci-dessous, c'est là que nous fîmes une pause-fraîcheur bienvenue...

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      ... juste à côté de l'Hôtel Colla de Pradines (l'ancienne Mairie), en dessous de "la plaque de Mistral", apposée en l'honneur de Gérard Tenque, autre gloire de la Ville de Martigues, avec Maurras et le peintre de Louis XVI, Joseph Boze, qui osa déclarer fièrement et noblement, devant le Tribunal révolutionnaire : "Ma tête serait sur le billot que je ne témoignerais pas contre Sa Majesté !..."...

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      "Montre-nous le port !" me fut-il demandé... "Il n'y a pas de port, à Martigues, mais des quais, ça, oui !..."

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      Les meilleures choses ont une fin... Il faut repartir, vers Marseille, par le quartier de Jonquières... (le plus étendu des trois quartiers de Martigues)...

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      Retrouvez ceci - et beaucoup plus !... - dans notre Feuilleton

      Une visite chez Charles Maurras

      et/ou - sous une autre forme et présentation - dans notre Album

      Une visite chez Charles Maurras

      Et notre nouvelle mascotte, Bianca, se fera un plaisir d'accompagner ceux qui souhaiteraient, eux aussi, découvrir Martigues et la présence maurrassienne en cette cité, malgré le sectarisme bête et haineux d'une municipalité vraiment "basse de plafond"...

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    • Maurras et la permanence de « L'espérance royale »

       

      Dans son prélude au livre essentiel qu'il a écrit sur Maurras* - ouvrage sans-doute trop volumineux et souvent trop difficile pour que beaucoup d'esprits fassent l'effort de s'y arrêter vraiment - Pierre Boutang dit ce que fut l'espérance royale de Charles Maurras, mais aussi la sienne propre, et conséquemment la nôtre, nous qui gardons, dans le contexte actuel, la foi politique qui fut la leur, comme de beaucoup d'autres.  Ce texte, dont nous publions plus loin quelques extraits, nous paraît en effet en particulière concordance avec l'évolution en cours d'un certain nombre d'esprits importants, soit qu'ils se livrent à une forme très nette de remise en cause des valeurs républicaines, de la République en soi-même, soit qu'ils posent, très clairement, la question du régime et évoquent le manque de Roi, ce que viennent de faire, en juillet et août, à droite comme à gauche, Maxime Tandonnet, qui fut l'un des principaux conseillers du président Sarkozy et Emmanuel Macron, ministre de l'Economie en exercice. Ainsi, la monarchie réapparaît, une fois de plus, comme le dit Boutang, à l'horizon du possible. Dans un contexte et un langage actuels, comme il est normal. Ainsi, l'idée monarchique ne cesse pas d'être sous-jacente à la réflexion politique contemporaine. On verra ce qu'elle doit, selon Boutang, à la démonstration puissante, répétée pendant un demi-siècle, selon laquelle la République ne remplit pas les conditions minimales d'un Etat. Tel est en tout cas le constat que font aujourd'hui, selon des voies diverses, les personnalités que nous venons d'évoquer. Dans les crises de toute nature où se débat le régime, ces avancées de l'hypothèse monarchique ne sont pas négligeables. Tout au contraire.  LFAR  

       

      4110103012.jpgDans cet ordre, sans doute [l'espérance royale], il n'a jamais pensé qu'à faire. Ses pires insulteurs sont ceux qui feignent de douter qu'il ait, de toutes ses forces, voulu le Roi, comme il voulait la patrie. Encore un coup, Péguy était bon juge, espérait même qu'il y eût quelqu'un pour vouloir la République comme Maurras voulait le Roi, et a dit la conviction que cet homme était prêt à mourir pour ce Roi qui ne meurt pas, qui accompagne la patrie; pour Celui, tout autant, qui, de manière fixe, destinée, figure, pour une ou deux générations cette escorte des siècles. Croyez-vous, jeunes gens, que, parce qu'il le démontre avec tout l'éclat du Même et du Logos, il y adhère moins ? Ça ne serait vraisemblable que pour un qui se distinguerait de sa pensée. Il voulait même que le Roi voulût régner, autant et plus qu'il prouvait sa nécessité. 

      […] Plusieurs décennies ont passé depuis sa mort, et nous avons recom­mencé, cessé, et puis recommencé; nous avons, quelques-uns, roulé le rocher de Sisyphe qu'est, au regard étranger, pas au nôtre, la monarchie. 

      Possible que cela prête, au moins, à sourire, n'est-ce pas ? Nous en souririons nous-mêmes, s'il n'y avait l'espérance qui crie en nos petits-enfants. Oui, comme a dit ce vieil et pur camelot du roi de Bernanos, « autour des petits garçons français penchés ensemble sur leurs cahiers, la plume à la main, et tirant un peu la langue, comme autour des jeunes gens ivres de leur première sortie sous les marronniers en fleur, au bras d'une jeune fille blonde, il y avait ce souvenir vague et enchanté, ce rêve, ce profond murmure dont la race berce les siens ». Il y avait ? Il y a : chaque fois que naît un enfant dont on sait déjà que, bientôt, il saura dire son ave Maria, et le long d'un clair ruisseau buvait une colombe. 

      Je l'admets, Maurras n'a pas réussi à ramener le Roi. Il a travaillé « pour 1950 », et voici bientôt l'an deux mille, et si le Roi n'est pas ramené, notre foi politique est vaine. 

      […] Mais, d'abord, il y a un sens où le retour du Roi n'a nullement été étranger à son action et à sa preuve. Certes nos Princes n'échappent pas à la cruelle loi d'exil grâce à la force ou la ruse de l'Action française. Simplement l'Idée du Roi, sans laquelle on ne sait pas qui rentre, sans laquelle nos Princes eux-mêmes ne l'auraient pas toujours su, cette Idée-là dormait au cœur de la forêt historiale sans que personne eût le souci ni les moyens de la réveiller. 

      Ensuite l'auteur de l'Enquête n'a jamais douté que l'instauration et la consolidation d'une monarchie moderne — ou affrontée au monde moderne — ne dût être l'œuvre du Prince lui-même, et de son charisme qui dépasse la raison, du moins toutes les raisons. 

      Toutefois […] nous avons été « jetés en monarchie », en quasi-monarchie par un Charles De Gaulle très conscient des prolongements nécessaires pour que son œuvre ne fût pas, à long terme, un échec pire que celui de la république qu'il avait « ramassée dans la boue » en 1944 et déposée en 1958... 

      Enfin deux ordres de réalités concomitantes doivent être considérés à propos de Maurras : 

      D'une part, en remontant du salut public […] jusqu'à sa condition royale, il a pu ériger la preuve puissante, jamais réfutée, que la république en France, règne du nombre, des partis, et, à travers eux, de l'or et de l'Étranger, ne remplissait pas les conditions minimales d'un État; qu'elle ne pouvait donc masquer sa nullité politique que par une tyrannie administrative et bureaucratique vouée à défaire la nation. Il en résultait que l'avantage majeur de la monarchie serait de n'être pas la République, de combler son vide par la présence d'une personne douée, en général et au moins, des attributs de l'humanité, la raison de « l'animal rationnel mortel » et la responsabilité. 

      Sans cette démonstration, répétée pendant un demi-siècle, la monar­chie n'aurait pu apparaître à l'horizon du possible. 

      D'autre part le royalisme maurrassien a trouvé sa forme supérieure, et sa composition stable, (la seule qui pût avoir des prolongements positifs, hors de la simple critique de la religion et de la non-politique démocratiques) chez ceux qui, ou bien avaient conservé une fidélité monarchique, tout endormie et désespérée qu'elle fût, ou bien, dans l'Armée, l'Église, et quelques réduits de l'Intelligence critique et de l'Université, ne voyaient pas chez le Roi la simple négation de la République, mais une personne vivante, l'héritier des fondateurs de la patrie. 

      Maurras avait dû, sans jamais oublier ce royalisme, où ne s'opposent jamais l'intelligence et le cœur, mettre l'accent sur la preuve négative, creuser et miner la démocratie parlementaire dont les ruines pouvaient seules, une fois déblayées, laisser la place à la monarchie moderne. Cela étant fait, et bien fait, cette critique ayant pénétré dans le subconscient de toutes les familles politiques, un fait nouveau, aussi inattendu que, pour les marxistes orthodoxes avant Lénine la Révolution dans un seul pays, apparut : non seulement le Roi se concevait comme négation effective de la République sans tête ni cœur, mais l'accession au pouvoir souverain, peut-être sous une forme nouvelle, d'un Capétien, fils de saint Louis, sortait de la simple spéculation**. 

      * Maurras, la destinée et l'œuvre, Plon, 1984

      ** Boutang évoque ici - et plus loin - la volonté de régner du Comte de Paris (Henri VI) et son action. De même la persistance des Princes de la Maison de France à assumer "la tradition qu'il (leur) a été donné d'incarner".

       

    • La nouvelle pierre de Maurras.net

             "Adusés vosto clapo per mounta lou clapié !" disait Mistral (apportez votre propre pierre pour que le mur s'élève...).

              C'est ce que fait, avec une belle persévérance et une belle régularité le site Maurras.net.

              La pierre du jour qu'il apporte, ce premier février, est un texte intitulé La monarchie fédérale. Il n'est pas très long, mais on y retrouve du bon, du solide, de l'utile; comme on l'aime (extraits) :

      - En travaillant à la reconstruction de la ville ou de la province, on travaille à reconstituer la nation. Le provençal ne fait aucun obstacle à l'épuration et à l'illustration de la langue française, et bien au contraire il y aide. Le patriotisme français nourri et rafraîchi à ses vives sources locales est peut-être un peu plus compliqué à concevoir et à régler que le patriotisme unificateur, simpliste, administratif et abstrait de la tradition révolutionnaire et napoléonienne. Mais comme il est plus fort ! Et surtout, comme il est plus sûr ! À la place d'un simple total de milliers de fiches contenues dans un carton vert, voici la plante naturelle qui boit la sève de son sol.

      - Tout ce qu'on dit contre la province vaut contre la nation. Tout ce qu'on dit contre la nation est utilisé contre la province.

      - L'Unité française a pu gêner parfois ; elle aura surtout protégé.

      - On ne le dit jamais, on ne le sait pas assez. Il est des chances éternelles en faveur d'une nation maîtresse d'un territoire comme le nôtre, héritière d'un tel passé. Je ne crois pas aux grands empires modernes. L'Allemagne peut et doit se briser. L'empire anglais en court le risque. L'unité de l'Islam est possible ? Peut-être. Mais l'empire ottoman se défait. La Suède et la Norvège se sont séparées. Le mouvement de décomposition n'aurait qu'à se continuer un peu du côté des Amériques, et voici que notre pays, d'étendue moyenne, fermement uni sous son Roi, assez décentralisé pour n'être pas troublé de secousses intérieures, reprendrait son antique magistrature en Europe. Nous serions les plus forts, les plus libres, les plus cultivés, les plus généreux, les plus sains. Nous serions… Mais nous sommes en République démocratique et centralisée !

    • Et pourquoi pas la maison de Maurras dans le réseau des ”Maisons des Illustres” ?

      maisons des illustres.jpgMardi dernier, en fin d'année 2014, nous reprenions le souhait de voir Jacques Bainville "pléiadé" (comme disait Céline...). Aujourd'hui, en ce début d'année 2015, nous reprendrons un autre voeu que nous avons déjà formulé dans ces colonnes, et qui concerne, cette fois-ci, la très belle maison de Charles Maurras, Chemin de Paradis, à Martigues...

      C'était juste après la magnifique journée d'hommage organisée "chez lui", le 1er septembre 2012, pour le 60ème anniversaire de sa mort par l'Association des Amis de la Maison du Chemin de Paradis. A la suite de notre compte-rendu (I, II, III, la vidéo de la partie II permettant de retrouver Jean-François Mattéi et sa magistrale analyse des neuf contes du livre de Maurras : Le Chemin de paradis.), Claude Bourquard, journaliste au Dauphiné Libéré avait pris contact avec nous pour savoir si nous accepterions de répondre à quelques unes de ses questions sur Maurras et sur sa Maison, ce que nous avons, évidemment accepté. On trouvera en Note l'intégralité de la teneur de notre entretien avec Georges Bourquard, portant sur les trois questions qu'il nous avait lui-même proposées, ainsi que quelques informations sur l'état actuel de la maison, du jardin et sur les travaux en cours, lancés par la Mairie de Martigues. Nous remettrons simplement ici, en clair, la réponse à sa dernière question, qui est la plus "facile" et la moins "politique" des trois :

      * Vous autres, royalistes, qu'aimeriez-vous voir en ce lieu ? Cette maison, qui vous est si chère, que souhaiteriez-vous la voir devenir ?
       
      Nous avons d'abord rappelé à notre interlocuteur que, désormais, depuis 1997, et conformément au vœu formellement exprimé par Maurras, "sa" maison de Martigues a été donnée à "sa" chère ville de Martigues ("Mon Martigues plus beau que tout" écrit-il dans l'un de ses plus beaux poèmes, Où suis-je ?).
       
      Maurras avait d'ailleurs réglé lui-même, dans les détails, cette donation, faisant même le compte de sièges que devraient occuper les différents partis (MRP, Socialiste, Communiste...) dans le Conseil d'administration !
       
      C'est Jacques Maurras, son neveu, qui remit les clés de la maison au maire de l'époque, Paul Lombard, qui, non seulement accepta la donation, mais vint en personne à la réception donnée dans le jardin, et prononça pour l'occasion un discours de remerciement aimable, et même chaleureux, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques
      Maurras.
       

      08 et 09.2012 066.JPG

       
      La "maison du Chemin de Paradis" appartient donc à la ville de Martigues, depuis que son maire, communiste mais en l'occurrence martégal avant tout, a accepté le don
      de Charles Maurras, motivé - pour reprendre son expression - par son "patriotisme municipal".
       
      Nous ne pouvons donc évidemment, en aucune façon, nous substituer en quoi que ce soit
      à la Mairie de Martigues, doublement légitime propriétaire des lieux : légitime par la possession du titre de propriété, et légitime par la volonté expresse de Charles Maurras. Et nous ne pouvons en rien nous attribuer l'une quelconque de ses prérogatives.
       
      Nous ne pouvons avoir qu'un souhait, mais il est très fort: que la paix et la sérénité reviennent, enfin, sur Charles Maurras et sur cette maison. Personne n'imagine ni ne souhaite - et nous pas plus que quiconque - que cette maison devienne une sorte de centre de diffusion des idées royalistes.
       
      Mais, oui, nous souhaitons fortement qu'elle devienne, à l'instar de la bonne centaine d'autres existant en France, l'une de ces Maisons des Illustres qui fleurissent dans tout le pays. Un lieu de calme, voué à l'étude, à la recherche, à la connaissance ou, tout simplement, pour ceux qui y viendraient, à la découverte d'une parcelle de notre patrimoine, à travers la visite de la maison et du jardin d'un grand poète, d'un penseur, d'un homme d'action...
       
      Nous souhaitons que Martigues retrouve son Académicien, dont elle est privée, du moins dans la sphère "officielle", depuis plus d'un demi- siècle.
       
      Nous souhaitons que ce lieu soit rendu à l'Intelligence, au savoir, à la poésie, dans le dépassement de toute polémique, vaine et dépassée.
       
      Qu'elle soit ouverte à tous, en permanence, chacun se faisant, évidemment, comme partout ailleurs, sa propre opinion par lui-même, après l'avoir visitée.
       
      Et qu'ainsi, elle vive, qu'elle rayonne, à la façon, par exemple, de la maison de Chateaubriand :
       
      Serait-ce trop demander ?...
       

      maurras maison en entrant.jpg

       

      (1) : Juste quelques informations concernant les travaux actuellement en cours dans la Maison...

      * Les travaux de mise hors d'eau complète de la maison ont débuté; s'agissant d'un monument historique, la restauration est faite "à l'ancienne" (matériaux et techniques de pose), ce qui est un gage de qualité évident. On pourra, ensuite, passer au reste de la maison, mais - chacun le comprend - la réfection totale de la toiture est absolument prioritaire. Le montant des travaux pour la seule toiture est de plusieurs centaines de milliers d'euros...

      * La restauration des livres de la bibliothèque a également débuté : étant donné le nombre d'ouvrages qu'elle contient, et les problèmes d'infestation de termites qu'a connu il y a quelques temps l'ensemble de la ville de Martigues (bâtie "non pas au bord de la mer, mais dans la mer", comme le disait Alexandre Dumas), ce sera long, mais, du moment que cela a commencé...

      * Le jardin est dans un état globalement satisfaisant. Sauf un arbre arrivé en fin de vie, et qu'il faudra bien remplacer, l'ensemble des végétaux se portent bien, et même très bien pour certains; la plupart des cyprès sont beaux, quelques un superbes; même chose pour les lauriers-roses, les oliviers et "le myrte fidèle"; seuls manquent les rosiers, totalement disparus : les replanter sera la chose la plus aisée, la plus rapide et la moins onéreuse à réaliser... Il faudra aussi "reprendre" les inscriptions des stèles et du Mur des Fastes, dont certaines commencent à devenir difficilement lisibles...Un seul regret : la restauration du puits, si le crépi a probablement conforté l'ensemble, est manifestement d'un goût surprenant, mais bon...

       

      (2) : On peut lire ici notre entretien avec Georges Bourquard : rien à modifier, seuls sont à changer les chiffres de fréquentation de notre quotidien, qui ont augmenté - depuis ce jour-là - de plus de 25% pour les Visiteurs uniques mensuels, passant de 16.000 à l'époque à 21.000 aujourd'hui; et de 50% pour les connexions, passant de 30.000 mensuelles à l'époque à 45.000 aujourd'hui...)

    • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : faire de sa Maison un centre de recherches et de débats de

      C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

      Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

      Aujourd'hui : Une première victoire dans notre long combat; ce n'est qu'un début, nous continuerons jusqu'à la fin...

      Dans La Provence d'hier (mercredi 27 novembre 2019)

      maurras bastide.jpg

      C'est à l'occasion des dernières Journées du Patrimoine (les 21 et 22 septembre dernier) que nous avons décidé de lancer notre campagne "Défendez Maurras... ! Sauvez sa maison... !"

      Nous voulions profiter d'un moment où le public était sensibilisé d'une façon toute particulière au Patrimoine, sachant qu'en plus, quelques mois plus tard, il y avait les Elections municipales. Donc, sans cynisme, mais par simple souci d'efficacité, nous voyions s'ouvrir une idéale "fenêtre de tir" pour lancer notre proposition, calme, pacifique, raisonnable et de simple bon sens :

      - qu'on en finisse avec l'ostracisme et l'interdit jeté sur Maurras;

      - que la Mairie redonne le libre accès à la Maison et à son jardin, comme cela avait toujours été le cas jusqu'à ces dernières années;

      - que l'on intègre la Maison de Maurras au réseau des Maisons des Illustres, et qu'elle devienne un grand centre d'études et de recherches, national et international, où seront étudiés sereinement tous les aspects de la pensée, de l'oeuvre de la vie de l'Académicien de Martigues, l'une des gloires de cette cité, avec Gérard Tenque (le fondateur de l'Ordre de Malte) et Joseph Boze (le peintre de Louis XVI)...

      Nos demandes sont légitimes (libre accès à un lieu historique et de mémoire) et raisonnables : puisque Maurras "crée débat", eh bien ! que l'on débatte ! Mais dans des débats équilibrés et contradictoires, vraiment ouverts, "à charge et à décharge"...

      Encore faut-il pour cela que le lieu soit ré-ouvert au public, et qu'il fonctionne comme tant d'autres, en France et à l'étranger, comme un lieu d'échanges intellectuels de haut niveau, pour le plus grand profit de tous.

      maurras maison se delabrant.jpg

      La photo de La Provence montre bien la progression du délabrement de la maison : les volets en piteux état et, au second, des étais inquiétants parfaitement visibles derrière la fenêtre de droite, et que l'on devine également à celle de gauche; inquiétant...

       

      Nous n'aurons bien sûr pas le ridicule, ni la prétention ni le mauvais goût, de nous attribuer tout le mérite du "revirement" de la Mairie de Martigues, qui, jusqu'ici, brillait par son sectarisme d'une autre époque. Un dernier exemple, en réalité attristant, avait été donné avec l'épisode tragi-comique de notre "visite" (!) à Martigues avec Franz-Olivier Giesbert, à qui la Mairie avait carrément refusé l'accès, non seulement à la Maison mais même au simple jardin; j'avais, pour l'occasion,  repris le surnom de "portes closes" pour qualifier la Mairie (c'est le surnom donné à Philippe V dans Les Rois maudits, de Maurice Druon...).

      Cependant, nous envoyons depuis le début les notes de notre campagne quotidienne à des personnes influentes, judicieusement choisies (aussi bien en Provence qu'à Paris ou... ailleurs...). Certaines sont haut placées dans la Métropole, au Département et à la Région, à Marseille et aussi à Martigues, même si, bien sûr, toutes ne partagent pas nos convictions. Mais elles estiment justifiés nos arguments, encore une fois raisonnables, et de bon sens... (vous comprendrez, évidemment, que je ne cite aucun nom ni aucun titre ni aucun Service).

      J'ai donc la faiblesse de penser que les notes de notre campagne quotidienne; le coup de pied dans la fourmilière qu'elles représentent; les premières annonces que nous avons faites (une Lettre ouverte au Ministre de la Culture); et - selon ce que nous avions pensé, et le pari que nous avons pris - l'approche des prochaines élections municipales changent peu à peu la donne; et rendent possible, et crédible, le pari que nous avons fait mi-septembre : l'actuelle équipe municipale n'a et n'aura aucun intérêt à laisser s'ouvrir un "front" dont rien ni personne ne peut prédire ce qu'il donnerait...

      Et que, donc, notre campagne contribuera à permettre ce que nous souhaitons tous : un heureux dénouement d'une situation dont on se demande si elle est plus ubuesque qu'attristante, ou l'inverse...

      François Davin, et l'équipe de lafautearousseau

      PS : je vous redonne ci-dessous les toutes premières notes de notre campagne; nous la poursuivons, comme si de rien n'était, jusqu'aux municipales, encouragés et motivés comme jamais après le premier succès que notre Cause vient d'enregistrer...

       

      27/09. Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !... lafautearousseau "lanceur d'alerte"...

      26/09. Intégrer la Maison de Maurras au réseau des Maisons des Illustres...

      25/09. Journées du Patrimoine puis Municipales : quel sort pour la Maison de Maurras, à Martigues ? 

      24/09. IL FAUT SAUVER LA MAISON DE MAURRAS A MARTIGUES ! QU'ON L'AJOUTE AUX "MAISONS DES ILLUSTRES" !

      22 et 23/09. En vidéo, puisque la mairie communiste l'interdit "en vrai" : lafautearousseau vous invite à visiter le jardin de la maison de Maurras à Martigues

      21/09. Journées du Patrimoine : la Maison de Maurras toujours fermée, le scandale continue à Martigues (II/II)

      19 et 20/09. Journées du Patrimoine : la Maison de Maurras toujours fermée, le scandale continue à Martigues (I/II)

      lafautearousseau

    • A la découverte de l'homme Maurras : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, ”ancêtre adoptif” de Maurras.

      C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

      Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

      Aujourd'hui : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, "ancêtre adoptif" de Maurras...

      "...Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."



      Ces derniers Etats Généraux de Provence, dont parle ici Maurras, sont ceux qui s'ouvrirent le dimanche 25 janvier 1789, à Aix. Mirabeau y fut d'abord exclu de la représentation de la Noblesse, car il n'avait pas de fief (le dimanche 8 février); mais après un retour triomphal à Marseille, en mars, il fut élu à ces mêmes Etats de Provence, cette fois par le Tiers-Etat.

      La grande Histoire a davantage retenu le nom de Mirabeau que celui de ce Pistoye, qui dut pourtant être un administrateur sage et avisé puisque, dit Maurras, il fut "quarante fois consul" !

      De l'Edit d'union des trois quartiers - du 21 avril 1581, signé en l'église de Ferrières - jusqu'à la Révolution, la ville ne fut pas, en effet, administrée par des maires, mais par des consuls.


      Dans son texte sur Les trente beautés de Martigues, Maurras dit qu'ils étaient "si honorés, qu'on a fait ce proverbe :
      « Que toute barbe d'homme s'incline, le prudhomme va parler. » C'est le reste dernier de ces consuls puissants qui, par toutes les pêcheries du Midi, furent renommés, à preuve Calendal à Estérelle, vantant son aïeul :
      — Qui a été consul de Martigues...." (Maurras, Li trento bèuta dou Martegue)

      Ce n'est que le 14 février 1790 que sera désigné, par élection, le premier Maire de la cité : Louis Puech.

      La Mairie sera, longtemps, installée dans l'Hôtel particulier Colla de Pradines, construit au XVIIème siècle, sur un modèle aixois (ci dessous).

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      Bien calé aux angles par des contreforts et des pilastres, la façade s'impose par des proportions équilibrées et par la répartition des baies.


      C'est là que se trouve la Plaque commémorative à la mémoire de Gérard Tenque, inaugurée par Mistral en 1891, dont parle Maurras dans sa première stèle... Hôtel de Ville de 1808 à 1983, l'édifice abrite maintenant le Tribunal d'Instance de Martigues.

      Pour en revenir au "Pistoye" dont parle ici Maurras, et clore le sujet, on trouve dans les dernières lignes de la lettre de Maurras au Curé de Martigues (vers 1950) ces précisions :


      "...Il me restait à vous dire le plaisir que me fait la découverte, dans votre église, de la tombe des Pistoye, mes grands-parents adoptifs, leur dernier couple ayant adopté ma bisaïeule (madame Boyer, mère de ma grand'mère madame Garnier, la mère de ma mère). J'ai gravé dans mon jardin le nom de leur patronyme qui est Sinisbaldi : Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, député aux Etats de Provence, 40 fois consul de Martigues pour le quartier de Ferrières qui en nommait deux, comme chacun des autres quartiers. Comme à chaque entrée en charge un consul recevait une pièce de velours d'Utrecht il y avait tout un étage de sa maison qui était couvert, les meubles et la muraille, de velours d'Utrecht...."

    • A la découverte de l'homme Maurras (10) : dans le quartier de l'Île, la maison natale de Maurras...

      lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

      C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

      Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

      Aujourd'hui  (10) : dans le quartier de l'Île, la maison natale de Maurras...

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      Une plaque devait être apposée par la Mairie sur la façade de cette "maison natale"; elle existe, mais on ne sait plus trop où elle se trouve...

       

      Le Quai sur lequel s'élève cette maison s'appelait autrefois Quai Brescon sur toute sa longueur.
      De nos jours, sa moitié ouest s'appelle Quai Marceau, seule la partie est (du côté de l'Etang de Berre) s'appelle encore Quai Brescon..
      C'est la raison pour laquelle, dans les Oeuvres capitales, on voit une vieille photo de l'autre extrêmité du Quai (aussi appelé par les martégaux "le Miroir aux oiseaux") avec, écrite de la main de Maurras, cette légende" : "Mon quai natal"...

      On voit ci-dessus la façade avant de la maison "sur le rivage" (comme il est dit dans le poème Destinée), avec un peu plus de recul ci-dessous :

       

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      Très étroite, sur trois plans (deux étages sur rez-de chaussée) la maison ne comporte qu'une fenêtre par plan !
      Elle occupe par contre le pâté de maison sur toute sa longueur, et possède donc la même apparence sur sa façade arrière (ci dessous)...

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      La mère de Maurras était une Garnier (Marie-Pélagie, qui épousa Jean Maurras, fonctionnaire de Roquevaire fraîchement muté à Martigues).

      Et la famille Garnier possédait trois "biens", à Martigues :


      * une "maison", dans le quartier de l'Île (celle-ci, où est né Maurras);
      * une "campagne", c'est-à-dire, en fait un terrain planté de vignes et d'oliviers;
      * et un "jardin", l'actuelle "maison de Maurras" et son jardin....

      Or, il y avait trois filles dans la famille : Marie-Pélagie - la mère de Maurras - et ses deux soeurs : Valérie et Mathilde.
      Maurras est donc né dans l'une des maisons de la famille Garnier, celle que l'on voit ici, donnant sur la Quai Brescon (aujourd'hui, Quai Marceau)...

      Rappelez-vous du poème Destinée : c'est là, dans cette minuscule maison, que naquit Maurras "le jour de la lune", quand "le soleil n'en finissait ps de se lever sur ta lagune"; et voilà pourquoi il y parle de son "île"...

      lafautearousseau