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Rechercher : Maurras grande mosquée de Paris

  • Paris, c'est aujourd'hui : L'A.F. célèbre le 150e anniversaire de Maurras et annonce la fusion de ses 2 mouvements

     

    Journée d'Action Française

    samedi 17 novembre 2018 de 12h00 à 23h00. 

    A 12h : Messe aux intentions de Charles Maurras et de tous les morts d'Action Française, en la chapelle du Calvaire de l'église Saint Roch : 24, rue Saint Roch - 75001 Paris.

    A 15h : Mot d'accueil et inauguration du siège rénové de l'Action Française par François Bel-Ker, secrétaire-général de l'AF : 10, rue Croix-des-Petits-Champs.

    15h30 - Colloque en hommage à Charles Maurras dont nous commémorons les 150 ans de la naissance.

    • « Maurras philosophe » par Axel Tisserand, philosophe et écrivain, directeur     éditorial du Bien Commun.
    • « Maurras religieux » par Gérard Leclerc, journaliste et écrivain.
    • « Maurras mystérieux » par Hilaire de Crémiers, directeur de La Nouvelle     Revue Universelle.

    18h - Le Centre Royaliste d'Action Française et la Restauration Nationale annonceront officiellement la fusion des deux mouvements d'Action Française.

    Cette grande journée d'Action française sera clôturée par un cocktail dînatoire.   

    Réservation (obligatoire) ICI 

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (81)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Daniel Halévy, grand intellectuel juif et grand admirateur et ami de Maurras, évoqué par Jean Guitton...

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (82)

     

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    Aujourd'hui : 1926, Joseph Kessel vient interroger Maurras dans sa Bastide...

     

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    Grand reporter de haut niveau, grand écrivain et journaliste, né Juif russe (le 10 février 1898), devenu grand patriote patriote français : tel était Joseph Kessel, admirateur de "l'homme Maurras" et du journaliste talentueux qu'il était.

    Bien qu'il n'en partageât pas les idées, Joseph Kessel alla chez Charles Maurras, dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues, au début de l’été 1926, pour l’interroger sur le retour de Poincaré aux affaires...

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  • Paris, mercredi 16 novembre, Messe pour le repos de l'âme de Charles Maurras...


    L'Association des Amis de la Bastide du Chemin de Paradis fera dire à Paris une Messe pour le repos de l'âme de Charles Maurras, le mercredi 16 novembre, jour du 70ème anniversaire de sa mort.
    L'office sera célébré par l'abbé Thierry Laurent, en l'église Saint Roch, à 12 heures précises.
    Répondre, si besoin est, à asso@maurras.net
    Philippe KAMINSKI, Président de l'AABCP
    darta.planchet@gmail.com
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    La Rédaction de lafautearousseau sera représentée...
  • Paris, mercredi 16 novembre, Messe pour le repos de l'âme de Charles Maurras...

    L'Association des Amis de la Bastide du Chemin de Paradis fera dire à Paris une Messe pour le repos de l'âme de Charles Maurras, le mercredi 16 novembre, jour du 70ème anniversaire de sa mort.
    L'office sera célébré par l'abbé Thierry Laurent, en l'église Saint Roch, à 12 heures précises.
    Répondre, si besoin est, à asso@maurras.net
    Philippe KAMINSKI, Président de l'AABCP
    darta.planchet@gmail.com
     
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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (24)

     

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    Le jardin (II) : Illustrations du Mur des Fastes..

     

     

    Aujourd'hui : Illustrations du Mur des Fastes (I/XIX)

     

    Illustrations du Mur des Fastes (I/XIX)

     

    "...Six cents ans avant notre ère, au témoignage de Strabon, Aristarchè, prêtresse de Diane d'Éphèse, accompagna en Gaule les colons phocéens. Son monument a été retrouvé à Martigues..."

    Illustration : Artémis (pour les Grecs, et Diane, pour les Romains), Déesse d'Éphèse, majestueuse et nourricière de ses multiples mamelles.

    Les Grecs partis de Phocée, avant d’arriver à Marseille, avaient fait étape à Éphèse, grande cité ionienne, pour consulter la grande déesse de l’époque : Artémis aux mamelles multiples.

    Artémis (ou Diane) annonça de bonnes augures pour l’épopée de Protis, si bonnes qu'Aristarchè, grande prétresse d’Éphèse, décida de les accompagner...

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (16)

     

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    Aujourd'hui : Mémoire de Gérard Tenque (II/III)

     

    Mémoire de Gérard Tenque (II/III)

     

    (illustration : Statue de Gérard, au fronton de l'église Saint Geniès, de Jonquières).

    "Le portrait somme l'oratoire.
    À mi-hauteur de l'édicule, sur un bandeau qui en fait le tour, se lit une attestation adressée à notre corps municipal de 1727, et tirée des archives de la Mairie.
    Elle est signée d'une autorité compétente :


    "N'ignorant pas que ce grand homme est originaire de votre ville, nous voyons avec satisfaction que sa naissance vous paraît la chose la plus glorieuse pour votre patrie", signé Manoel, grand maître de l'Ordre de Malte...


    Dans l'intervalle de ce titre fondamental et du masque supérieur une table de marbre porte un texte provençal de ma composition :


    "Benesi, Ounoura, glourifica Siegue longo mai grand prouvencau, Maje martegau, lou benurous Gerard, nascu sus noste ribeirès, l'an dou sant Crist MXL, et que l'an MCXX mouriguè dins Jerusalèn, ounte avié coungreia animous, ufanous, pietadous, sis Espitalié de Sant Jan de Jerusalèn, d'abord mounge, piéi chivalié de Santo Terro e per bello finido quouro de Rodo en Mauto aguèron navega, endevengu segnour e mèstre de la mar."

    Ce qui signifie :

    "Béni, honoré et glorifié soit à jamais grand provençal, plus grand citoyen de Martigues, le bienheureux Gérard, né sur notre rivage l'an du Saint Christ 1040 et qui, l'an 1120, mourut dans Jérusalem où il avait groupé ses courageux, glorieux, charitables Hospitaliers de saint Jean, d'abord moines, bientôt chevaliers de la Terre Sainte et, pour belle couronne, lorsque de Rhodes à Malte ils eurent navigué, devenus les seigneurs et maîtres de la mer".

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (39)

     

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    Aujourd'hui : Les quatre stèles (II/V et III/V)

     

    1. La deuxième stèle...

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    2 : la deuxième salue les grandes amitiés de sa vie :


    "Après Maurice Barrès, les fondateurs de l'Action Française dont Léon Daudet, Jacques Bainville, Lucien Moreau, Robert de Boisfleury, Maurice Pujo furent reçus dans ce jardin par Madame Maurras et par ses deux fils"

     

    2. La troisième...

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    3 : la troisième rappelle la visite, en 1845 ou 1846 du Prince de Joinville.


    Le grand-père de Maurras (Garnier, père de sa mère) était marin (d'où la première vocation de Maurras) et naviguait avec l'Amiral de Joinville, fils de Louis-Philippe, qui lui rendit un jour visite au Chemin de Paradis...

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (32)

     

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    Aujourd'hui : Illustrations du Mur des Fastes (X/XIX)

     

    Illustrations du Mur des Fastes (X/XIX)

     

    "...le grand Malherbe fut blessé au siège qu'il avait mis devant Martigues..."

    Si tout le monde connaît le Malherbe poète ("Enfin, Malherbe vint !..." dit Boileau...), certains ignorent que, s'étant attaché à Henri d'Angoulême, fils naturel d’Henri II, il s'est aussi battu, dans les rangs de la Ligue, et qu'il a passé une bonne partie de sa vie en Provence, fixant sa résidence à Aix.
    Dans "Les secrets du soleil" (à Pierre Varillon), Maurras en dit un peu plus sur l'épisode qu'il évoque dans son "Mur des Fastes", et l'arquebusade qui blessa bel et bien, quoi qu'il en ait dit, le grand poète :

    "...Le XVIème siècle s'étant achevé en combats, ces joyeux "bragards" ne s'y étaient pas montrés méprisables ; avec ma chère petite ville originelle de Roquevaire et la tour de Toulon, Martigues fut des trois places de Provence qui résistèrent aux Impériaux de l’amiral Doria. Pendant les guerres de religion, la ville à peine réunie s'était de nouveau subdivisée et nos quartiers se partageaient entre les deux cultes, puis entre le Roi et la Ligue. Bataille, siège, assaut, reprises, trahisons, massacre, épidémie, toutes les misères !
    On connaît sur ce point un trait assez bien inventé : Autrefois à Racan, Malherbe l'a conté...

    Cette gasconnade du grand Normand est recueillie dans la Vie de Malherbe :
    "Il m'a encore dit plusieurs fois, écrit le disciple fidèle, qu'étant habitué à Aix depuis la mort de M. le grand prieur, son maître, il fut commandé de deux cents hommes de pied devant la ville de Martigues qui était infectée de contagion et que les Espagnols assiégeaient par mer et les Provençaux par terre, pour empêcher qu'ils ne communiquassent le mauvais air, et qui la tinrent assiégée par ligne de communications si étroitement qu'ils réduisirent le dernier vivant à mettre le drapeau noir sur la ville avant que de lever le siège."

    Le dernier vivant ! Presque aussi grand fanfaron que puissant poète, Malherbe faisait subir à nos bons aïeux le même sort qu'à ces deux moitiés de Ronsard qu'il ratura successivement un jour d'humeur et qui ne s'en portent pas plus mal. Mais les survivants de la peste et du siège durent rire de ce massacre digne de l'Ajax furieux. Car une de leurs arquebuses l'avait blessé autrement qu'en pensée ou figure de rhétorique. C'est l'ère qui suivit cette vengeance malherbienne où, très exactement, doit se placer notre âge d'or. Pareils en cela à beaucoup d'autres Français, notre grande prospérité est marquée à ce chiffre du XVIIe siècle. Le retour de la paix civile fit affluer les autres biens. Dès la première moitié du règne de Louis XIV, l'essor avait été si vif que la population s'était élevée à seize mille âmes..."

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (35)

     

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    Aujourd'hui : Illustrations du Mur des Fastes (XVI/XIX, XVII/XIX et XVIII/XIX)

     

    1. XVI/XIX :

     

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    "...Barthèlemy Vidal fut de l'Académie des Sciences..."

    Modeste, il préférait être utile plutôt que connu, comme on le verra dans le texte ci-après.

    Sa devise était "Amicus Plato, amicus Aristoteles, sed magis amica veritas".

    Il était "infatigable quand il s'agissait de secourir l'humanité souffrante", disaient de lui ses contemporains...

     

    2 : XVII/XIX

     

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    "...Joseph Boze fut peintre de Louis XVI..."

    Né à Martigues le 7 février 1745, mort à Paris le 25 janvier 1826, Joseph Boze fut un portraitiste de talent.
    Il représenta aussi bien Louis XVI et Marie-Antoinette, Mirabeau, La Fayette, Marat, Barnave...
    Cité à comparaître au pseudo-procès de Marie-Antoinette, il déclara aux Conventionnels hurlants et vociférants : "

    "Ma tête serait sur le billot que je ne témoignerais pas contre Sa Majesté"...

     


    3 : XVIII/XIX

     

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    Portrait de Marie-Antoinette, par Joseph Boze

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (19)

     

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    Aujourd'hui : 11 Août 1891 : l'hommage de Mistral...

     

    11 Août 1891 : l'hommage de Mistral....

     

    Ce 11 Août 1891, c'est grande fête à Martigues : Frédéric Mistral et des repésentants de tout le Félibrige inaugurent une plaque en marbre, apposée au premier étage de la Mairie, l'Hôtel Colla de Pradines, pour rendre hommage à Gérard Tenque, fondateur de l'Ordre de Malte...

    La plaque porte ces mots :

    L'AN DÓU SAN CRIST MXL
    DINS NOSTO CIÉUTA DÓU MARTÈGUE
    NASQUÈ LOUS BENUROUS
    GERARD TENQUE
    FOUNDATOUR DI MOUNGE ESPITALIÉ
    DE SAN JAN DE JERUSALEN
    E
    LOU XI D'AVOUST
    MDCCCXI
    LI CIGALIÉ ME LI FELIBRE
    AN OUNOURA PER AQUEST MABRE
    LA MEMÒRI
    DÓU GRAND PROUVENCAU PIÉTADOUS

    L'an du saint Christ 1.040
    Dans notre ville de Martigues
    Naquit le Bienheureux Gérard Tenque
    Fondateurs des Moines Hospitaliers
    De Saint Jean de Jérusalem
    Et
    Le 11 Août
    1.891
    Les Majoraux (1) et les Félibres
    Ont honoré par ce marbre
    La mémoire
    Du grand provençal miséricordieux

    (1) : Le Félibrige possède en son sein une académie appelée consistoire (counsistòri), garante de la philosophie félibréenne, composée de cinquante "majoraux", dont le Capoulié, élus à vie par cooptation.
    Le majoral (majourau) est détenteur d’une cigale d’or : d'où ce nom de "CIGALIÉ"...

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (23)

     

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    Aujourd'hui : Un merlon grec de Saint Blaise...

     

    Un merlon grec de Saint Blaise....

     

    Devant le Mur des Fastes, ce portrait/buste de Maurras, offert par une confrérie de pêcheurs, est l'oeuvre du sculpteur Henri Bernard, Grand prix de Rome.

    Il a été placé sur un merlon grec, provenant de l'établissement Grec de Saint Blaise, et offert à Charles Maurras par Henri Rolland.

    Ce merlon remonte à l'arrivée des Grecs en Provence, il est contemporain des vestiges de Marseille, l'antique Massalia, et ramène donc vingt six siècles en arrière...

    Tête-buste, détail :

    Tête-buste, détail

     

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (74)

     

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    Aujourd'hui : 1922 : Malraux écrit la préface de Mademoiselle Monck...

    Le texte que nous publions ci-dessous est une préface d’André Malraux à l’ouvrage de Maurras, Mademoiselle Monck, dans son édition de 1922, Malraux ayant alors 21 ans. A-t-il vraiment changé par la suite ? Certainement, en surface, par son action politique d’entre les deux guerres et maints aspects, en fait négatifs, plus tard, de son action de ministre de la culture.

    Il suffirait pourtant de relire son discours de la Salle Pleyel, en 1948 ("Appel aux intellectuels", postface des Conquérants) pour mieux comprendre ce qui a pu, ou aurait pu, le relier en profondeur à la pensée et à l’œuvre de Charles Maurras.                    

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                                         (à Phnom Penh , 1923)

    C'est bien mal comprendre Charles Maurras que de voir en lui un artiste obligé à des travaux de journaliste; le considérer comme le chef du parti d'Action française se délassant à écrire Anthinéa, c'est le diminuer.

    Né en 1868 il a aujourd'hui 55 ans; et pas une contradiction profonde n'apparaît dans sa vie publique. Aller de l'anarchie intellectuelle à l'Action française, ce n'est pas se contredire, mais construire. S'il eût aimé vivre en Grèce, c'est que les philosophes y avaient accoutumé de mettre en harmonie leur vie et leur philosophie; mais je l'imagine surtout au Moyen Âge, prêtre fervent, confesseur de grands, architecte de cathédrales et organisateur de croisades.

    On a dit : pour lui, toute pensée se convertit en action. Cela est un peu injurieux, et d'ailleurs inexact. Il serait plus juste de dire que son système est formé de théories dont la force que représente leur application fait une partie de la valeur. Son œuvre est une suite de constructions destinées à créer ou à maintenir une harmonie. Il prise par dessus tout et fait admirer l'ordre, parce que tout ordre représente de la beauté et de la force. De là son amour pour la Grèce, qu'il n'a pas découverte, mais choisie. Que sa naissance l'ait incité à ce choix, c'est vraisemblable; mais elle ne l'y déterminait point, et il y a plus de mérite à bien choisir lorsque le choix est facile que lorsqu'il est malaisé. Choisir comme le feraient des esprits simples semble vulgaire; et rien ne peut, plus que le désir de n'avoir rien de commun avec des esprits simples, inciter à l'erreur un esprit supérieur.

    Parler de Comte comme l'a fait Maurras; proposer la soumission de l'individu à une collectivité particulière, n'était point facile; la séduction des différentes anarchies qu'il combat aujourd'hui est profonde et le rôle de directeur pénible souvent et parfois douloureux. Car les hommes ne se résignent point aisément à lutter contre eux-mêmes; et le prix qu'ils donnent à tout ce qu'ils doivent supprimer en eux est si grand qu'ils s'y attachent volontiers plus qu'à ce qui constitue leur valeur réelle.

    La raison est peu puissante contre la sensibilité; c'est seulement grâce à l'aide d'un sentiment qu'elle peut en modifier d'autres. Cette aide, Charles Maurras l'a trouvée dans l'amour de la France. Si sa doctrine ne pouvait exister sans une grande admiration de la France, et surtout sans une préférence pour tout ce qui fut créé par le génie français, c'est que cette admiration était dès l'origine, dans l'ordre esthétique, si profonde en lui qu'il n'eût pu établir un système qui ne reposât point sur elle. Il n'a passionnément aimé, en Grèce et en Italie, que ce qui devait déterminer le mode du génie français.

    Mais la satisfaction complète de ses désirs, il ne devait la trouver que des jardins de Versailles à ces paysages des bouches du Rhône somptueux et tragiques comme des cadavres de rois. Qu'importe, pour son œuvre et pour lui, ce qu'il a voulu supprimer ! Charles Maurras est une des plus grandes forces intellectuelles d'aujourd'hui.

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    Cette Préface constitue le 12ème texte de notre Catégorie Grands Textes

     GRANDS TEXTES (12) : la Préface de "Mademoiselle Monk", d'André Malraux

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (47)

     

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    Aujourd'hui : Destin contrarié

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    Comme son grand-père maternel, Garnier, qui a reçu chez lui, au Chemin de Paradis, le Prince de Joinville, fils du Roi Louis-Philippe, sous les ordres duquel il naviguait, Maurras aurait voulu être marin. Et dans la marine de guerre...

    C'était un petit garçon plein de vie et d'énergie, aux antipodes de l'image que l'on a trop souvent d'un Maurras vieux monsieur austère. Vocation contrariée, et même plus : empêchée, à partir du moment où il était devenu, non pas sourd, comme on le dit souvent, mais fortement malentendant...

     

    Maurras a fait de cette vocation contrariée, et de la perte de ses rêves d'enfant, le thème d'un de ses poèmes, en partie cryptée (mais en partie seulement, car plusieurs passages sont parfaitement clairs, et évoquent cet appel irrésistible de la mer et du grand large que ressentent tous les marins...)  Destinée :


    Tu naquis le jour de la lune,
    Et sous le signe des combats,
    Le soleil n'en finissait pas
    De se lever sur ta lagune

    Le vent d'ouest au seuil béant
    De ta maison sur le rivage
    Vint moduler son cri sauvage
    Et les appels de l'océan.

    Mais tu n'as pas quitté ton île
    Ni fait bataille sur la mer :
    Jamais la gloire du vrai fer
    N'a brillé dans ta main débile.

    Tu ne peux être matelot
    Que d'imaginaires espaces
    Où, plus qu'ailleurs, l'aube fugace
    Est longue à naître sous le flot,

    Darde au zénith la flamme torse
    Des volontés de ton destin :
    Dans les angoisses du Matin
    Quelle Nuit lente use ta force !

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (36)

     

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    Aujourd'hui : Illustrations du Mur des Fastes (XIX/XIX)

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    "...Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."

    Ces derniers États Généraux de Provence, dont parle ici Maurras, sont ceux qui s'ouvrirent le dimanche 25 janvier 1789, à Aix. Mirabeau y fut d'abord exclu de la représentation de la Noblesse, car il n'avait pas de fief (le dimanche 8 février); mais après un retour triomphal à Marseille, en mars, il fut élu à ces mêmes États de Provence, cette fois par le Tiers-État.

    La grande Histoire a davantage retenu le nom de Mirabeau que celui de ce Pistoye, qui dut pourtant être un administrateur sage et avisé puisque, dit Maurras, il fut "quarante fois consul" !

    De l'Édit d'union des trois quartiers - du 21 avril 1581, signé en l'église de Ferrières - jusqu'à la Révolution, la ville ne fut pas, en effet, administrée par des maires, mais par des consuls.
    Dans son texte sur Les trente beautés de Martigues, Maurras dit qu'ils étaient "si honorés, qu'on a fait ce proverbe :
    "Que toute barbe d'homme s'incline, le prudhomme va parler." C'est le reste dernier de ces consuls puissants qui, par toutes les pêcheries du Midi, furent renommés, à preuve Calendal à Estérelle, vantant son aïeul :
    — Qui a été consul de Martigues..." (Maurras, Li trento bèuta dou Martegue)

    Ce n'est que le 14 février 1790 que sera désigné, par élection, le premier Maire de la cité : Louis Puech.

    La Mairie sera, longtemps, installée dans l'Hôtel particulier Colla de Pradines, construit au XVIIème siècle, sur un modèle aixois.
    Bien calé aux angles par des contreforts et des pilastres, la façade s'impose par des proportions équilibrées et par la répartition des baies.
    C'est là que se trouve la Plaque commémorative à la mémoire de Gérard Tenque, inaugurée par Mistral en 1891, dont parle Maurras dans sa première stèle... Hôtel de Ville de 1808 à 1983, l'édifice abrite maintenant le Tribunal d'Instance de Martigues.

    Pour en revenir au "Pistoye" dont parle ici Maurras, et clore le sujet, on trouve dans les dernières lignes de la lettre de Maurras au Curé de Martigues (vers 1950) ces précisions :


    "...Il me restait à vous dire le plaisir que me fait la découverte, dans votre église, de la tombe des Pistoye, mes grands-parents adoptifs, leur dernier couple ayant adopté ma bisaïeule (madame Boyer, mère de ma grand'mère madame Garnier, la mère de ma mère). J'ai gravé dans mon jardin le nom de leur patronyme qui est Sinisbaldi : Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, député aux États de Provence, 40 fois consul de Martigues pour le quartier de Ferrières qui en nommait deux, comme chacun des autres quartiers. Comme à chaque entrée en charge un consul recevait une pièce de velours d'Utrecht il y avait tout un étage de sa maison qui était couvert, les meubles et la muraille, de velours d'Utrecht..."

     

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