A la découverte de l'homme Maurras : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, "ancêtre adoptif" de Maurras...
C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.
Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...
Aujourd'hui : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, "ancêtre adoptif" de Maurras...
"...Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."
Ces derniers Etats Généraux de Provence, dont parle ici Maurras, sont ceux qui s'ouvrirent le dimanche 25 janvier 1789, à Aix. Mirabeau y fut d'abord exclu de la représentation de la Noblesse, car il n'avait pas de fief (le dimanche 8 février); mais après un retour triomphal à Marseille, en mars, il fut élu à ces mêmes Etats de Provence, cette fois par le Tiers-Etat.
La grande Histoire a davantage retenu le nom de Mirabeau que celui de ce Pistoye, qui dut pourtant être un administrateur sage et avisé puisque, dit Maurras, il fut "quarante fois consul" !
De l'Edit d'union des trois quartiers - du 21 avril 1581, signé en l'église de Ferrières - jusqu'à la Révolution, la ville ne fut pas, en effet, administrée par des maires, mais par des consuls.
Dans son texte sur Les trente beautés de Martigues, Maurras dit qu'ils étaient "si honorés, qu'on a fait ce proverbe :
« Que toute barbe d'homme s'incline, le prudhomme va parler. » C'est le reste dernier de ces consuls puissants qui, par toutes les pêcheries du Midi, furent renommés, à preuve Calendal à Estérelle, vantant son aïeul :
— Qui a été consul de Martigues...." (Maurras, Li trento bèuta dou Martegue)
Ce n'est que le 14 février 1790 que sera désigné, par élection, le premier Maire de la cité : Louis Puech.
La Mairie sera, longtemps, installée dans l'Hôtel particulier Colla de Pradines, construit au XVIIème siècle, sur un modèle aixois (ci dessous).
Bien calé aux angles par des contreforts et des pilastres, la façade s'impose par des proportions équilibrées et par la répartition des baies.
C'est là que se trouve la Plaque commémorative à la mémoire de Gérard Tenque, inaugurée par Mistral en 1891, dont parle Maurras dans sa première stèle... Hôtel de Ville de 1808 à 1983, l'édifice abrite maintenant le Tribunal d'Instance de Martigues.
Pour en revenir au "Pistoye" dont parle ici Maurras, et clore le sujet, on trouve dans les dernières lignes de la lettre de Maurras au Curé de Martigues (vers 1950) ces précisions :
"...Il me restait à vous dire le plaisir que me fait la découverte, dans votre église, de la tombe des Pistoye, mes grands-parents adoptifs, leur dernier couple ayant adopté ma bisaïeule (madame Boyer, mère de ma grand'mère madame Garnier, la mère de ma mère). J'ai gravé dans mon jardin le nom de leur patronyme qui est Sinisbaldi : Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, député aux Etats de Provence, 40 fois consul de Martigues pour le quartier de Ferrières qui en nommait deux, comme chacun des autres quartiers. Comme à chaque entrée en charge un consul recevait une pièce de velours d'Utrecht il y avait tout un étage de sa maison qui était couvert, les meubles et la muraille, de velours d'Utrecht...."