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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 21 mai

    1681 : Ouverture au trafic du Canal du Midi

     

     

     

    1539 : Aux origines de la Loterie nationale  

     

    François Premier promulgue l'Édit de Chateauregnard, portant création d'une "Loterie royale" - ancêtre de l'actuelle Loterie nationale... -  "pour porter remède aux jeux dissolus et empescher nostables bourgeois, marchans et aultres de blasphemer Dieu, de consommer leur temps, labeur, vertues et necessaire en jeux de hasard..."   

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    1681 : Ouverture au trafic du Canal du midi

     

    Dans toute l'Europe, l'oeuvre grandiose confiée par Louis XIV à Pierre-Paul Riquet fut considérée, à juste titre comme la prouesse technique du XVIIème siècle...

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    Prolongé par le Canal de Garonne (ci dessous), le Canal du Midi (ci dessus) forme...

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    ... le Canal des Deux Mers :

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    www.canalmidi.com/

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Le Canal du Midi : la prouesse technique du XVIIème"

     

     

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    1810 : Mort du Chevalier d'Éon

     

    Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d'Éon de Beaumont est né le 5 octobre 1728 à Tonnerre, en Bourgogne. Espion de Louis XV, pièce majeure du "Secret du Roi", il est célèbre pour avoir été l'une des meilleures lames du royaume, pour ses traits d'esprits, pour ses prouesses diplomatiques - du moins, dans la première partie de sa vie, la "période heureuse"... - mais aussi pour son art du déguisement, au fond, assez logique pour un espion : il savait parfaitement... se faire passer pour une femme. 

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    Venu étudier - brillamment - à Paris, il est remarqué par Louis XV, pour ses surprenantes qualités intellectuelles : le roi le nomme Censeur royal pour l'Histoire et les Belles-Lettres. Puis, sollicité, il s'affilie au "Secret du Roi", service secret de renseignements et véritable diplomatie parallèle menée par Louis XV en personne, à l'insu de son gouvernement : le "Secret" est dirigé par le prince de Conti.

    Il est aussitôt dépêché à la Cour de Russie, pour obtenir de la tsarine Élisabeth une alliance avec la France, contre la Prusse et l'Angleterre. Sa mission est un succès total, et la Russie sera notre alliée...

    Il est ensuite envoyé à Londres en 1762, et collabore à la rédaction du Traité qui sera signé à Paris le 10 février 1763. Sa grande habileté diplomatique lui vaut de recevoir une des plus rares distinctions du temps : l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis.

    Mais il est aussi chargé par le Secret du Roi de la composition d’un plan d’invasion sur la Grande-Bretagne, d'un projet de descente sur l'Angleterre, comme on disait à l'époque...

    À ce moment s'arrête la partie heureuse et réussie de son existence : un nouvel ambassadeur arrive à Londres, le comte de Guerchy, et, si le Chevalier en devient le secrétaire, l'inimitié entre les deux hommes sera immédiate et totale : l'ambassadeur tente de l'empoisonner lors d'un dîner, le Chevalier intente deux procès devant la justice anglaise (il en gagne un !) et on commence à le traiter de mégalomane, et même de fou. C'est en tout cas la fin de son ascension, et le début de sa descente aux enfers...

    En 1774, Beaumarchais est envoyé à Londres par Louis XVI pour récupérer auprès du Chevalier d'Éon la correspondance échangée avec Louis XV, et surtout les documents relatifs à la préparation de la descente en Angleterre.

    Au bout de quatorze mois, une transaction de plus de vingt pages est conclue entre eux deux, qui stipule la remise intégrale des documents et que "la chevalière" ne quittera plus jamais ses vêtements féminins. En échange de quoi une rente viagère lui était accordée... 

    D'Éon quitta Londres en 1777 et se présenta à la Cour en capitaine de dragons. Une ordonnance fut prise le 27 août 1777 par le roi lui donnant ordre "de quitter l'uniforme de dragons qu'elle continue à porter et de reprendre les habits de son sexe avec défense de paraître dans le royaume sous d'autres habillements que ceux convenables aux femmes". Il fut exilé à Tonnerre, où il resta six ans.

    En novembre 1785, il regagna la Grande-Bretagne et perdit sa rente. Il se retrouva presque dans la misère, et fut recueilli par une dame de son âge, Mrs Cole, aussi désargentée que lui. En 1804, il fut emprisonné pour dettes; libéré, il vivra encore quatre ans dans la misère, avant de mourir, à Londres, le 21 mai 1810...

     

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    1854 : Frédéric Mistral fonde le Félibrige

     

    Il s'agit d'une association qui a pour objectifs la sauvegarde, l’illustration et la promotion de la langue et de la culture spécifiques des pays d’oc, par l’intermédiaire de la littérature.

    Âgé de 24 ans, Mistral est entouré de six amis : Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giera, Anselme Mathieu, Joseph Roumanille et Alphonse Tavan. 

    Cette fondation eut lieu à Font-Ségugne (près de Chateauneuf-de-Gadagne, à 9 kilomètres d'Avignon), dans le château de Paul Giera. 

    MISTRAL 7.jpg

    Dans notre Album Maîtres et témoins (I) : Frédéric Mistral. voir la photo "Le Felibrige"

              

    Cherchant un nom pour désigner le nouveau mouvement, Mistral le trouva dans une poésie qu'il avait recueillie à Maillane: il s'agit d'un récitatif rimé dans lequel la Vierge Marie raconte ses sept douleurs à son fils dans une vision de saint Anselme.

    Voici le passage qui contient le mot felibre :

    "La quatriemo doulour qu'ai souferto pèr vous, / O moun fiéu tant precious, / Es quand vous perdeguère, / Que de tres jour, tres niue, iéu noun vous retrouvère, / Que dins lou tèmple erias / Que vous disputavias / Emé li tiroun de la lèi, / Emé li sét felibre de la lèi."

     

    Le mot felibre, aussi inconnu du reste que le mot tiroun, ayant évidemment dans ce morceau le sens de "docteur de la loi", fût acclamé par les sept convives, et l'Armana prouvençau, organe de la nouvelle école proposé et fondé dans la même séance - l'Armana prouvençau pèr lou bèl an de Diéu 1855, adouba e publica de la man di felibre - annonça à la Provence, au Midi et au monde que les rénovateurs de la littérature provençale s'appelleraient dorénavant "félibres"....

    Ils prirent comme emblème l'étoile à sept branches :

    MISTRAL FELIBRIGE EMBLEME.JPG

    http://www.felibrige.org/

     

    En 1904, a 74 ans, Mistral célèbrera le cinquantenaire du mouvement, toujours à Font-Ségugne, où il déclamera l'envoi fameux :

    Soun mort li bèu disèire, / Ceux qui parlaient bien sont morts,
    Mai li voues an clanti; / Mais les voix ont résonné;
    soun mort li bastissèire, / Les bâtisseurs sont morts
    Mai lou tèmple es basti. / Mais le temple est bâti.
    Vuei pòu boufa / Aujourd'hui peut bien souffler
    L’aurouso malagagno : / Le mauvais vent du Nord
    Au front de la Tour Magno / Au sommet de la Tour Magne
    Lou sant signau es fa. / Le saint signal est envoyé

    Vous-àutri, li gènt jouine / Et vous, les jeunes,
    Que sabès lou secrèt, / Qui connaissez le secret,
    Fasès que noun s'arrouine / Faites que ne s'écroule pas
    Lou mounumen escrèt; / Le monument écrit;
    E, mau-despié / Et, en dépit
    De l'erso que lou sapo, / De la vague qui le sape,
    Adusès vosto clapo / Apportez votre pierre
    Pèr mounta lou clapié.... / Pour élever le mur...

     

    MISTRAL CINQUANTENAIRE DU FELIBRIGE 2.jpg
     
    Parc du château de Font-Ségugne: Pierre du Cinquantenàri
     
    Écouter : les fifres et tambourins de la Farandole de Provence, Grand orchestre de Provence - Farandole de Tarascon.mp3
     
     

    Trois de nos Éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies et "fondues", pour ainsi dire, en un seul et même PDF, pour la commodité de la consultation :

    Frédéric Mistral

    Et six autres de nos Éphémérides rendent compte de son action, de ses initiatives ou d'autres prises de position

  • El-Azhar, ”phare de l’islam sunnite”, par Annie Laurent

    Annie_Laurent.jpgLe vendredi 14 mai dernier Annie Laurent a cherché à nous expliquer la conception de l’islam sunnite en matière d’autorité religieuse, en particulier à travers l’institution du califat. Une telle approche était nécessaire en préalable à une présentation d’El-Azhar, cette très ancienne institution située au Caire qui est parvenue à s’imposer dans l’opinion générale comme l’organe représentatif des musulmans du monde entier, au point qu’on l’assimile parfois au Vatican des catholiques.

    Il s’agit maintenant de découvrir ce qu’est précisément El-Azhar, ce que fait Annie Laurent ici (texte paru dans La Petite Feuille Verte, n° 80). Elle y rappelle les éléments essentiels qui ont façonné son identité, son statut et sa fonction, et ce jusqu’à l’époque contemporaine. Les PFV suivantes traiteront des positions d’El-Azhar concernant l’approche de l’islam, notamment les tentatives de réforme du début du XXème siècle, ainsi que l’islamisme.

    Une autre sera consacrée aux relations d’El-Azhar avec les chrétiens et le Vatican.

    El-Azhar, Vatican de l’islam ?, par Annie Laurent

     

    Depuis sa fondation au Xème siècle, El-Azhar n’a jamais été dotée d’un statut universel et d’une fonction magistérielle comparables à ceux de la papauté. Cette dernière, représentée par le Vatican à Rome, fonde sa légitimité et son autorité doctrinale sur son origine divine (cf. PFV n° 79 – El-Azhar, Vatican de l’islam ?), mais aussi sur l’indépendance que lui assure le Saint-Siège, entité juridique reconnue comme un État souverain.

    Pour sa part, El-Azhar, malgré sa prétention récente à représenter l’islam sunnite et la réputation qui lui en est souvent consentie au sein d’un catholicisme soucieux d’avoir un interlocuteur officiel et crédible du côté musulman, n’a jamais connu une stabilité définitive quant à son identité et son rôle, aussi bien en Égypte que dans l’ensemble de l’Oumma (la Communauté mondiale des musulmans). En fait, son statut, sa fonction et ses orientations ont toujours été tributaires des rapports de forces politico-religieux, aussi bien internes qu’externes au pays qui l’abrite. C’est pourquoi l’attribut « phare de l’islam sunnite » que certains accolent à El-Azhar mérite une clarification.

    EL-AZHAR AU FIL DE L’HISTOIRE

    Pour comprendre l’importance que l’Égypte et une partie du monde musulman accordent aujourd’hui à El-Azhar, quelques repères historiques sont nécessaires.

    Du Xème au XIXème siècle

    Au Xème siècle, la dynastie chiite des Fatimides, alors titulaire d’un des califats, fonda la ville du Caire en Égypte (cf. PFV n° 79). Tout près du palais califal, une grande mosquée fut édifiée en 972 ; elle reçut le nom d’El-Azhar (« La brillante »), qui semble avoir été choisi en hommage à Fatima el-Zahra, fille de Mahomet et épouse d’Ali, cousin germain du « prophète de l’islam » et quatrième calife (il gouverna l’Oumma de 656 à 661) dont les chiites affirment être les héritiers. Le sermon du vendredi y était lu au nom du calife régnant.

    Un collège, spécialisé dans l’étude de la doctrine religieuse chiite, lui fut rapidement accolé. En 1171, le sunnite Saladin, vainqueur des Croisés et conquérant de l’Égypte, ferma la mosquée et fit incendier sa bibliothèque. El-Azhar fut rouverte et embellie sous la dynastie des Mamelouks, eux aussi sunnites (1250-1382). Des cheikhs (notables religieux), nommés par le pouvoir, furent chargés d’y enseigner la doctrine sunnite. « Le règne des Mamelouks constitue une période faste pour la culture égyptienne et El-Azhar se trouvait au cœur de cette dynamique » (Oriane Huchon, Les clés du MoyenOrient, 21 avril 2017).

    La prise de pouvoir par les Ottomans, à partir du XVIème siècle, permit à El-Azhar d’accroître son rayonnement. « A cette époque, El-Azhar était considérée comme le plus important centre d’enseignement religieux du monde arabe. Ses champs disciplinaires se concentraient sur la grammaire, la rhétorique, l’éloquence, la littérature et les affaires juridiques ». Son recteur était aussi consulté par le régime turc pour les affaires politiques concernant les provinces arabes de l’Empire (O. Huchon, id.).

    Lors de la campagne d’Égypte (1798-1801), Napoléon Bonaparte, découvrant l’influence des cheikhs d’El-Azhar, y institua un Conseil (Diwan) composé de sept membres choisis parmi eux. Le séjour de l’armée et de savants français au pays du Nil inspira à Méhémet-Ali, sujet ottoman natif de Macédoine, vice-roi d’Egypte de 1805 à 1849, une politique d’ouverture d’où surgira la Nahda (Renaissance culturelle arabe) dont profitèrent des étudiants d’El-Azhar envoyés poursuivre leurs recherches en Europe.

    Jean-Léon Gérôme, Bonaparte au Caire, 1886, Hearst Castle, San Simeon (Californie), représenté devant la mosquée d’El-Azhar

    A partir du XXème siècle

    L’accession de l’Égypte à l’indépendance et la levée du protectorat britannique (1922) ont constitué un tournant dans l’histoire d’El-Azhar.

    Sous le règne du roi Farouk (1937-1952) et le régime républicain de Gamal Abdel Nasser (1952-1970), l’institution a connu un développement important grâce à l’introduction d’enseignements profanes (médecine, agronomie, mathématiques, sciences naturelles, ingénierie, langues étrangères, etc.) et même d’une école de droit chiite. Elle ne conserva cependant pas le monopole de l’enseignement supérieur en Égypte puisque d’autres établissements publics, sans identité confessionnelle, furent créés à cette époque.

    L’œuvre de Mustafâ El-Marâghi (1881-1945)

    Deux fois recteur d’El-Azhar (1928-1929 et 1935-1945), Marâghi conçut un projet visant à son internationalisation. Il organisa pour cela l’envoi d’enseignants hors d’Égypte et l’octroi de bourses d’études à des étrangers accueillis au Caire.

    Ce plan et la série d’actions dans lesquelles s’engagea ce dignitaire avaient surtout pour but de conférer à l’Égypte la prééminence au sein de l’Oumma (cf. à ce sujet Francine Costet-Tardieu, Un réformiste à l’université El-Azhar, éd. Karthala, 2005).

    En accord avec Farouk dont il était proche (il avait été son précepteur), Marâghi militait pour la restauration du Califat (abrogé en 1924 par Atatürk, cf. PFV n° 79) au profit de la monarchie égyptienne. « L’Égypte deviendrait ainsi le phare et le guide des nations musulmanes, rôle éminent qu’El-Marâghi rêvera toujours de lui voir jouer » (op. cit., p. 121). Il convenait aussi de renforcer l’emprise de l’islam partout où cela était possible. « Le Coran répond à tous les besoins de l’individu et de la société. Il a tout prévu et je me fais fort de le démontrer », assurait-il (p. 134).

    Finalement, tenant compte du nouveau contexte international, notamment l’émergence des Etats-nations, Marâghi semble avoir pris acte de l’utopie que présentait un retour à l’institution califale et renonça à agir dans ce sens (p. 144). Nasser entreprit alors de doter El-Azhar d’un statut juridique spécifique, sans pour autant lui consentir une indépendance totale par rapport à l’État.

    Mustafa El-Marâghi à son bureau

    EL-AZHAR AU XXIème SIÈCLE

    Une loi votée le 5 juillet 1961 a octroyé à El-Azhar le statut officiel d’Université tout en la plaçant sous la tutelle directe du pouvoir politique. Cette loi réservait au chef de l’État la prérogative concernant la nomination du recteur. Une réforme adoptée en 2013 a apporté une modification importante à cette règle (cf. infra).

    Une organisation structurée

    Sous son titre de « grand imam », le recteur détient l’autorité de ce qui est devenu un complexe dépassant le strict cadre universitaire puisqu’y sont incorporées la mosquée et des institutions propres :

    Un Conseil suprême responsable de la planification et de l’élaboration des politiques publiques et éducatives.

    Un Comité supérieur pour la prédication islamique, qui organise les missions de sensibilisation religieuse.

    Une Académie de la recherche islamique, habilitée à produire des fatwas et des avis, sollicités ou non par le gouvernement. Elle peut recommander la censure de toute œuvre concernant l’islam (livres, films, œuvres d’art).

    Un Rectorat, chargé de la gestion de 7 500 instituts d’enseignement religieux primaire et secondaire suivi par des garçons et des filles dans des écoles séparées ; également responsable de la nomination d’oulémas destinés à enseigner la religion à l’étranger. (Cf. El-Ahram hebdo, 17-23 avril 2013).

    L’Université

    L’ensemble universitaire comporte aujourd’hui 16 000 enseignants pour 70 facultés (43 masculines, 26 féminines). Réparties sur l’ensemble du territoire égyptien, elles accueillent 500 000 étudiants dont beaucoup d’étrangers, venus de 106 pays (Cf. La Croix, 28-29 avril 2012).

    Compte tenu de la nature de l’Université, tous les étudiants doivent y recevoir un enseignement religieux islamique en plus de leurs qualifications professionnelles et académiques. C’est la raison pour laquelle, même si aucune prescription juridique ne s’y oppose, il est de facto impossible à des chrétiens de s’inscrire dans les facultés azhariennes et d’y obtenir des diplômes, y compris pour des matières profanes. En mars 2017, l’annonce par le député Mohammed Abou Hamed de son intention de présenter une proposition de loi autorisant les chrétiens à fréquenter l’Université a suscité un débat au sein des instances dirigeantes de l’institution. Les responsables en ont conclu que les études et les cours dans cette Université « ne sont pas adaptés aux chrétiens parce qu’ils présupposent comme condition d’admission une connaissance approfondie ainsi qu’une mémorisation d’amples sections du Coran » (Agence Fides, 10 mars 2017).

    Le grand imam

    En 2010, le président Hosni Moubarak a désigné comme 44ème grand imam un francophone, titulaire d’un doctorat en philosophie islamique obtenu à la Sorbonne, Ahmed El-Tayyeb, né en 1946. C’est avec lui que le pape François a signé à Abou Dhabi la Déclaration sur la fraternité humaine (février 2019), document sur lequel nous reviendrons dans une prochaine PFV qui sera consacrée aux relations entre le Saint-Siège et El-Azhar.

    Dans la mouvance des « printemps arabes », démarrés en Tunisie en décembre 2010, et auxquels l’Égypte s’est jointe rapidement dès la fin du mois de janvier 2011, une importante réforme a été adoptée à la demande d’El-Azhar : elle prévoit l’élection du recteur par le Conseil des grands oulémas, organisme qui est rétabli après avoir été supprimé par la loi de 1961. Le grand imam est désormais inamovible et son poste ne peut être considéré comme vacant qu’à la suite de sa démission volontaire ou de son décès. Ce mode de désignation s’appliquera donc au successeur d’Ahmed El-Tayyeb.

    Ahmed El-Tayyeb, « imam al-akbar » de l’Azhar (photo : azhar.eg)

    Les deux prochaines PFV traiteront des implications politiques et idéologiques qui ont toujours accompagné l’histoire d’El-Azhar, ce qui permettra de saisir ses orientations relatives à l’islam, dans ses dimensions religieuses et temporelles. Nous nous attarderons notamment sur les promesses de réformes du début du XXème siècle puis sur l’attitude d’El-Azhar durant la révolution de 2011, en particulier face à l’islamisme, et enfin sur l’impact suscité par l’arrivée au pouvoir du maréchal Abdelfattah El-Sissi en 2013.

    Annie LAURENT
    Déléguée générale de CLARIFIER

  • Charte de l’islam: nécessaire, mais très loin d’être suffisant, par Aurélien Marq.

    Signature de la charte des principes de l'islam, Paris, le 18 janvier 2021 © Raphael Lafargue-POOL/SIPA Numéro de reportage : 01000385_000011

    Encore un effort, mon frère!

    Les membres du Conseil français du culte musulman (CFCM), principal interlocuteur des pouvoirs publics parmi les musulmans, ont trouvé un accord et signé une «charte des principes». Elle affirme enfin l’égalité hommes-femmes et le droit de changer de religion. Mais des zones d’ombre dans le texte et la faiblesse de l’autorité du CFCM sur les fidèles ne sont pas sans laisser de nombreux problèmes irrésolus. Analyse.

    Le simple fait que l’on ait envie d’applaudir parce que le CFCM s’est enfin décidé à adopter une charte par laquelle il s’engage à respecter certains principes fondamentaux de la République montre à quel point le mal est profond. Ce devrait être une évidence, un prérequis indispensable, on y voit une avancée majeure, et les signataires eux-mêmes évoquent « une page importante de l’histoire de France » pour qualifier le fait que l’islam ne se proclame plus au-dessus des lois.

    Reste que les auteurs de cette charte ne sont pas responsables du passé. Alors oui, c’est une avancée. Oui, on devine que la tâche a été ardue. Oui, c’était une démarche nécessaire. Et on peut saluer l’action du gouvernement qui a voulu l’existence de ce document. Comme quoi, quelques mois de fermeté ont obtenu bien plus que des décennies d’accommodements et des milliards de subventions, et c’est sans doute la principale leçon à retirer de tout ceci. L’islam ne respecte la République que lorsqu’elle ose enfin se faire respecter.

    Ceci posé, que dire de cette charte ? Elle souffre de deux péchés originels, qui malheureusement en limitent considérablement la portée malgré les bonnes intentions évidentes de ses principaux artisans. D’abord, elle veut rassembler au lieu de distinguer, d’où des formulations à l’ambiguïté dangereuse, et des compromis douteux que l’on devine entre les lignes. Ensuite, elle évite soigneusement tout regard critique sur l’islam pour se contenter de parler de ce qu’elle appelle l’usage fait de la religion, ce qui l’empêche de traiter les vrais problèmes. Je rejoins là totalement l’analyse de Razika Adnani, islamologue et membre du Conseil d’Orientation de la Fondation de l’Islam de France.

    Les signataires prennent parti pour la France

    Soulignons tout de même certains des principaux points forts de la charte : l’affirmation que « aucune conviction religieuse ne peut être invoquée pour se soustraire aux obligations des citoyens » ; le refus que « les lieux de culte servent à diffuser des discours politiques ou importent des conflits qui ont lieu dans d’autres parties du monde » ainsi que le rejet des « politiques étrangères hostiles à la France, notre pays, et à nos compatriotes Français » (on comprend que les sbires d’Erdogan n’aient pas signé !) ; enfin la déclaration que « les dénonciations d’un prétendu racisme d’État, comme toutes les postures victimaires, relèvent de la diffamation » et un paragraphe que je reproduis intégralement car il me semble fondamental : « Dans notre pays, visé trop souvent par des propagandes qui le dénigrent, des millions de croyants se rendent paisiblement à l’office religieux de leur choix et des millions d’autres s’abstiennent de le faire en toute liberté. Cette réalité qui nous semble normale n’est malheureusement pas celle de nombreuses sociétés du monde d’aujourd’hui. » Par ce crucial « malheureusement », les signataires sortent du simple constat et prennent parti pour la France contre le modèle historique du « monde musulman ». Il y a donc du bon dans ce texte, et même du très bon.

    Hélas ! À côté de ces déclarations fortes et bienvenues, la charte peine à naviguer la distinction entre l’essence et l’usage. Ainsi dit-elle que « les valeurs islamiques et les principes de droit applicables dans la République sont parfaitement compatibles » : ce n’est pas faire injure à nos concitoyens musulmans que de constater que 14 siècles d’histoire ainsi que la lecture des injonctions coraniques démontrent le contraire, et que la démarche des musulmans humanistes n’en est que plus méritoire, puisqu’elle est non un confortable retour aux sources, mais une exigeante et radicale rupture.

    De même, l’article 6 est remarquable par cette note de bas de page qui rejette toute promotion du « salafisme (wahhabisme) » – qu’en est-il du salafisme non wahhabite ? – du Tabligh et de « la pensée des Frères musulmans et des courants nationalistes qui s’y rattachent » – les oreilles du néo-sultan Erdogan ont dû siffler derechef – mais il parle encore « d’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques ». Double erreur : d’une part parce que l’islamisme n’est pas une instrumentalisation de la religion à des fins politiques, mais une instrumentalisation de la politique à des fins religieuses, d’autre part parce que l’islam est depuis son origine un projet de société total et donc entre autres politique. Le fiqh n’est pas un épiphénomène !

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    La mosquée radicale de Pantin avait critiqué sur Facebook le professeur Samuel Paty assassiné à Conflans Sainte Honorine © CHRISTOPHE SAIDI/SIPA Numéro de reportage : 00986850_000004

    Ambiguïtés potentiellement dangereuses

    On peut comprendre que les rédacteurs de la charte aient choisi de ne pas se couper de l’islam tel qu’il existe partout ailleurs, en affirmant ne critiquer que des usages de la religion et non son essence. C’est néanmoins regrettable : dans les faits, certaines de leurs prises de position introduisent une distance critique courageuse vis-à-vis tant du texte coranique que de la tradition, notamment sunnite. Mais en ne l’assumant pas clairement, ils permettent des ambiguïtés potentiellement dangereuses. Par exemple, ils refusent toute promotion de « l’islam politique » (avec la fameuse liste wahhabisme, Tabligh, Frères Musulmans) mais affirment également que « toutes les écoles doctrinales de l’islam revêtent la même légitimité », y compris donc celles dont ils refusent de faire la promotion mais qu’ils ne vont manifestement pas jusqu’à condamner franchement.

    Autre exemple frappant, et qui devra être rapidement clarifié : l’apostasie. Le droit de changer de religion est enfin reconnu, et les signataires s’engagent à ne pas criminaliser ni stigmatiser un renoncement à l’islam « ni à le qualifier « d’apostasie » (ridda) ». Un esprit chagrin dira que cela revient à s’engager à ne pas qualifier de pain un aliment obtenu par la cuisson d’une pâte mélangeant de la farine et de l’eau, pour dire que l’on autorise la consommation de cet aliment tout en continuant à interdire le pain. Sans aller jusque-là, il faudra tout de même préciser quelle est la différence entre l’apostasie (au sens du dictionnaire) et la ridda. Je crains, parce que cette argutie est fréquente dans nombre de pays musulmans, que dans l’esprit des signataires de la charte la nuance porte sur la « discrétion » du renoncement à l’islam. Ils insisteront alors pour que, par « respect », les apostats ne fassent pas la « publicité » de leur apostasie, ce qui veut dire soit ne la rendent pas publique, soit n’en fassent pas la promotion en exposant leurs motivations, soit les deux – positions évidemment inacceptables. J’espère me tromper, mais en tout cas il y a là une ambiguïté qu’il faut lever au plus vite.

    Par ailleurs, cette question de la « publicité » de l’apostasie m’amène à la grande absente de la charte : la liberté d’expression, avec ses corollaires évidents que sont le droit de critiquer l’islam (et les religions en général) et le droit au blasphème. Bien sûr, il est écrit « nous acceptons tous les débats », mais sa propre charte va-t-elle obliger le CFCM à se débarrasser d’Abdallah Zekri, qui trouvait que Mila l’avait « bien cherché » ? Si la réponse est non, si la « charte des principes pour l’islam de France » permet de continuer à affirmer qu’une adolescente a « bien cherché » de voir sa vie menacée et d’être confrontée à des dizaines de milliers de menaces de viol et de mort parce qu’elle a blasphémé, alors cette charte n’est qu’une triste fumisterie.

    On peut aussi se demander quel sera la portée concrète de ce texte. Une chose est sûre : il servira de cache-sexe à certains de ceux qui voudront affirmer que « cépaçalislam » et que les crimes commis au nom de l’islam et en conformité avec le Coran n’ont rien à voir avec l’islam. Mais encore ? Les manquements aux engagements pris doivent entraîner l’exclusion des « instances représentatives de l’islam de France » : avec quelles conséquences en termes de statut légal ? De subventions ? De droit de prêcher ?

    Le CFCM n’a aucun magistère, aucune autorité morale ni théologique sur les fidèles

    De plus, n’imaginons pas que la mentalité des fidèles va miraculeusement changer – mais ne le reprochons pas aux signataires de la charte. Les catholiques ne sont pas tous subitement devenus des militants no-borders sous prétexte que le Pape en est un, et il faut rappeler que contrairement au Vatican le CFCM n’a aucun magistère, aucune autorité morale ni théologique sur les fidèles. Et le silence assourdissant de la fameuse « majorité silencieuse » face aux crimes et aux ambitions des islamistes laisse craindre qu’elle soit plus sensible aux discours de ces derniers qu’à ceux de la frange républicaine du CFCM.

    Et justement, l’opposition à cette charte n’a pas tardé à se faire entendre. « Dômes et Minarets » par exemple, qui qualifie Hassen Chalghoumi de « faux imam » parce qu’il exerce un jugement moral et critique sur certains passages du « noble Coran » (statut des femmes, mise à mort des polythéistes, etc), s’oppose explicitement à la charte et a organisé ces jours-ci un sondage « vous sentez-vous représenté par le CFCM ? », question à laquelle les internautes ont répondu « non » à 96%.

    De cette opposition, les rédacteurs et les signataires de la charte ne sont pas responsables, mais ils le sont des zones d’ombre du texte. Face aux unes comme aux autres, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Puisse-t-il poursuivre ses efforts et se souvenir de cette leçon : face à l’hydre islamiste, seule la fermeté est efficace.

     

    Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Disciple de Plutarque.
     
  • Dans notre Éphéméride de ce jour : ”Se canto”... Patrimoine, Racines, Traditions, Beauté...

    1331 : Naissance de Gaston Phoebus 

     

     

    30 avril,bayard,françois premier,pierre terrail,marignan,garigliano,invalides,musée de l'armée,etats unis,louisiane,napoléon,bonaparte,cameronePhoebus est le nom latin d'Apollon, dieu du soleil. Gaston de Foix et de Béarn - qui prit d'ailleurs le soleil comme emblème - reçut ce surnom flatteur dès sa naissance, en raison de sa grande beauté et de son éclatante chevelure blonde.

     

    Ce n'est pas pour ses qualités politiques qu'il restera dans l'Histoire, car son action fut plutôt erratique : d'abord ami et allié du roi de France Philippe VI, il se brouilla avec son successeur Jean II le Bon, se rapprochant des Anglais, au tout début de la Guerre de Cent ans, puis se réconcilia avec Charles V, et laissa même tous ses biens en héritage à Charles VI, juste avant de mourir.

     

    Ce sont plutôt ses qualités reconnues d'homme de goût, raffiné et grand amateur d'art qui font se souvenir de cet ami de Froissart, qui écrivit de lui : 

     "J'ai vu bien des chevaliers, des rois, des princes. Mais jamais je n'en vis qui fut de si magnifique stature et de si merveilleuse prestance. Son visage était très beau, coloré et rieur. Ses yeux étaient verts et amoureux. En toutes choses il était parfait. Il aimait ce qu'il devait aimer, haïssait ce qu'il devait haïr. Il était aimable et accessible à toutes gens et il leur parlait doucement et amoureusement. Mais dans son courroux nul n'avait pardon." 

    Gaston Phoebus avait pris pour devise Toca-i se gausas  (Touches-y si tu oses, qui est encore aujourd'hui la devise des villes de Foix et d'Orthez). Grand amateur de chasse, il écrivit le Livre de chasse, qui reste l'un un des meilleurs traités médiévaux sur le sujet, et curieusement écrit en français, alors que la langue maternelle de Gaston était le béarnais : même Buffon, dans sa célébrissime Histoire naturelle y puisera de nombreuses, et précieuses, informations !

    Il composa également un Livre des oraisons, recueil de prières rédigées également en français, mais aussi - poète, grand amateur de musique et compositeur d'œuvres musicales - un recueil de chansons, le chansonnier provençal dit de Saragosse, conservant 18 pièces écrites, elles, non pas en français mais en langue d'oc.

    Une tenace tradition orale - loin d'être absurde, ou impossible... - lui attribue la paternité du magnifique chant Se canto (ou Aquelas montanhas), qui est de nos jours encore comme une sorte d'air commun, de signal de ralliement dans la beauté, la musique et le chant de tous les peuples du Midi.

    Gaston Phoebus aurait composé cette sorte d'hymne, magnifique, en l'honneur de sa première épouse, Mirabel, assassinée alors qu'elle attendait leur premier enfant, par un envoyé de Charles le Mauvais; ou alors parce qu'elle l'aurait quitté, lassée de ses infidélités; ou encore, elle aurait été contrainte de se réfugier en Navarre, loin de lui, et de l'autre côté de ces montagnes, "que tan auto soun"...

    Il existe un grand nombre de "textes" de ce chant, chaque province ayant, en quelque sorte le sien. La plus ancienne version écrite connue date de 1349, et elle est en béarnais. Nous donnons ci-après la version provençale, selon la graphie mistralienne...

     

    Refrain

      Se canto, que cante !                      S'il chante, qu'il chante !

          Canto pas pèr iéu :                          Il ne chante pas pour moi :

    Canto pèr ma miò,                           Il chante pour ma mie,

    Qu'es au liuen de iéu.                      Qui est loin de moi !

    I

    Aquéli mountagno                           Ces montagnes

     Que tan auto soun                          Qui si hautes sont

           M'empachon de vèire                       M'empêchent de voir

                      Mis amour ount soun.                      Mes amours là où elles sont.

    II

                    Auto, bèn soun auto,                        Hautes, elles ont bien hautes,

             Mai s'abeissaran                               Mais elles s'abaisseront,

    E mis amoureto                                Et mes amourettes

       Vers iéu revendran.                          Vers moi reviendront.

     III

    Souto ma fenèstro                             Sous ma fenêtre

           I'a un auceloun :                               Il y a un petit oiseau :

           Touto la niue canto,                           Toute la nuit il chante,

        Canto sa cansoun                              Il chante sa chanson

    IV

         Avau dins la plano                              En-bas, dans la plaine

            I'a'n pibòu trauca,                             Il y a un peuplier troué :

    Lou couguiéu ié canto                         Le coucou y chante

    Quand ié vai nisa.                               Quand il y va nicher.

    V

            A la font de Nimes,                              A la fontaine de Nîmes

    I'a un amelié                                       Il y a un amandier

                  Que fai de flour blanco                       Qui fait des fleurs blanches

     Au mes de janvié.                                Au mois de janvier.

               VI

         S'aquéli flour blanco                            Si ces fleurs blanches

                  Eron d'ameloun                                   Etaient de petites amandes                                                                                              (encore vertes)

               Culiriéu d'amelo                                  Je cueillerais des amandes

    Pèr iéu e pèr vous.                            Pour moi et pour vous.

     

     

  • Chine, Japon, États-Unis. L’euro et la bande des Trois, par François Reloujac

    (Article paru dans Politique Magazine n° 93 de février 2011).

            Entre le risque d’explosion sociale en Chine et celui de l’effondrement monétaire aux États-Unis l’euro flotte au gré de décisions qui ne lui appartiennent pas. 

            Depuis le second semestre de l’année 2010, l’euro est ballotté au rythme des décisions américaines relatives au dollar et des difficultés rencontrées par les États du Sud de l’Europe pour refinancer leur dette sur les marchés financiers, quoique l’importance des dettes de ces États, eu égard à leur produit intérieur brut, n’est pas significativement plus élevée que celle de la France ou des États-Unis. La différence de traitement, face à des situations objectivement très voisines, s’explique par la marge de manœuvre dont disposent les fonds spéculatifs : elle leur permet de gagner quasiment à coup sûr de l’argent sur les mouvements qu’ils provoquent sur les économies des États sud-européens alors que pour les économies plus importantes les espérances de gain seraient pour l’instant moins élevées. Dans la mesure où les États ne peuvent plus continuer à s’endetter, ils sont contraints de diminuer leur train de vie et donc de limiter leurs importations. 

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            A l’inverse, les fonds spéculatifs savent qu’à la technique d’Horace pour triompher des Curiace, ils peuvent ajouter la règle qui préside aux jeux électroniques modernes : chaque fois que l’on triomphe d’un ennemi, on s’empare de sa force. Demain, ils pourront donc s’attaquer à des économies plus puissantes, qui rapporteront encore plus.

            De son côté, la politique américaine dite de « quantitative easing » cherche à faire baisser la valeur du dollar, notamment vis- à-vis des monnaies asiatiques et contribuer ainsi au ralentissement des exportations chinoises. Pris dans ce tourbillon, les pays de l’Union européenne sont acculés et, quoique président du G 20, Nicolas Sarkozy à lui tout seul aura du mal à faire plier la politique américaine. L’année 2011 s’annonce donc difficile pour l’ensemble des pays de l’Union européenne qui devront aller sur les marchés financiers pour renouveler les emprunts arrivant à échéance pour environ 900 milliards d’euros. Ils seront, sur ces marchés, en concurrence directe avec leurs banques nationales qui devront, quant à elles, faire face à quelque 400 milliards d’échéances de dettes et trouver en plus 260 milliards de fonds propres supplémentaires pour satisfaire aux obligations du Comité de Bâle. Autant dire que l’Union européenne n’a plus la maîtrise de la valeur de l’euro, ni même de sa politique économique.

     

    Le jeu nippon

            C’est dans ce contexte que l’on a appris, en début d’année que l’Europe pourrait désormais compter sur le soutien de la Chine et du Japon qui ont décidé de refinancer ses dettes. Les situations des ces deux pays n’étant pas les mêmes, leur décision n’est donc pas dictée par les mêmes motifs. Fondamentalement, si les deux pays disposent de liquidités, alors que la Chine n’est pas endettée, la dette du Japon est très largement supérieure à celle des Etats qu’il s’apprête à soutenir. Comment cela est-il possible ? Et surtout, pourquoi le font-ils ? Car si l’on comprend sans difficultés l’intérêt immédiat des États européens – à défaut de comprendre leur intérêt à long terme –, on ne peut en dire autant pour le Japon et la Chine. En réalité, les deux ne suivent pas la même stratégie, car leurs intérêts ne sont pas les mêmes.

            Le Japon a décidé de financer la dette européenne en utilisant les euros dont il dispose. Il ne va donc ni augmenter, ni diminuer sa dette, laquelle est quasi intégralement financée par ses nationaux. 

            Il va se contenter d’utiliser les euros dont il dispose et qui contribuent à gager la valeur du Yen pour acheter des obligations d’États européens. Au mieux, il ne devrait donc pas y avoir dans les réserves de change de substitution entre les créances libellées en dollar et celles libellées en euro. Le Japon a cependant des difficultés du fait de la surévaluation du Yen, difficultés qui pèsent d’autant plus sur son économie que la vigueur de celle-ci repose essentiellement sur les exportations. Comment donc faire pour obtenir une baisse de valeur du Yen sans donner l’impression que l’on a déclenché une véritable guerre des monnaies, si ce n’est en achetant des titres dont on pense que leur valeur va se détériorer plus vite ? Paradoxalement, on peut imaginer que le Japon a pris une telle décision parce qu’il ne croit pas en la valeur de l’euro à long terme… tandis, qu’à court terme, sa décision contribue à maintenir élevé le cours de cette devise ce qui permet une dévaluation relative du Yen sans pour autant déclencher les hostilités avec les Américains. Il convient à ce propos de noter que le Japon a pris sa décision le lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Barack Obama au cours de laquelle le président français avait plaidé pour une réforme du système monétaire international passant par « une diversification des devises de réserve ». Une façon comme une autre de lui montrer qu’il n’est pas le maître du jeu... Par la même occasion, et cela compte aussi beaucoup, sur le théâtre économique asiatique, le Japon ne laisse ainsi pas la place libre à la Chine.

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    Chine : des raisons précises

            Le cas de la Chine est tout différent et, d’ailleurs, la Chine ne recourt pas aux mêmes moyens pour soutenir les Etats européens. Elle semble vouloir se placer dans une perspective à plus long terme tout en cherchant à éviter une explosion sociale interne à court terme. 

            Pour la Chine, les objectifs politiques fondamentaux peuvent donc être au nombre de cinq : sécuriser ses approvisionnements en matières premières et ressources alimentaires en évitant une baisse trop rapide et brutale de la valeur du dollar ; stériliser une partie des excédents commerciaux actuels pour éviter que l’inflation n’entraîne une explosion sociale ; profiter de sa suprématie commerciale pour rattraper son retard technologique et assurer son indépendance économique, car aujourd’hui, plus de 50 % de ses exportations proviennent d’entreprises à capitaux étrangers et utilisent des technologies étrangères ; diversifier les contreparties de sa masse monétaire de façon à se préparer à faire face, demain, à un risque d’effondrement du dollar ; plus fondamentalement, essayer de détendre un peu les liens qui font étroitement dépendre la production chinoise du seul appétit des consommateurs américains. C’est pourquoi Antoine Brunet remarque que « à chaque fois que la Chine arrive en sauveur, c’est en échange de lourdes contreparties dont aucun responsable politique ne perçoit véritablement la portée. (…) Elle exige des pays auxquels elle prête qu’ils ne s’associent pas aux exigences de réévaluation du Yuan des Etats-Unis, qu’ils se déclarent hostiles à tout protectionnisme douanier, qu’ils la laissent acheter des actifs stratégiques en Europe, ainsi que des infrastructures, comme le port du Pirée ou l’aéroport de Châteauroux » (La Tribune, 4 janvier 2011). Subsidiairement, la Chine vient d’envoyer un message fort aux États-Unis en faisant précéder le voyage à Washington du président Hu Jintao de la révélation de leur avion furtif.

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            Pékin n’autorise plus les entreprises étrangères à investir comme elles l’entendent en Chine ; il faut, pour celles qui s’y risquent, obtenir d’une part une licence et d’autre part un quota d’investissement. Il faut par la suite respecter les règlements tatillons de l’administration chinoise. La Chine n’a pas à sacrifier la recherche de capitaux à la logique industrielle et elle en profite. Les industriels chinois ne disposent pas de la même indépendance que les industriels européens : dans le vieux monde, un investisseur n’est préoccupé que de la rentabilité des capitaux qu’il investit, à l’exclusion de toute autre considération. En Chine, aucun investissement ne se fait sans prendre en compte la dimension politique du projet ; aucune entreprise ne peut suivre un intérêt individuel qui mettrait en cause, immédiatement ou à terme, l’intérêt politique du pays. C’est que, comme vient de le rappeler Henry Kissinger, si les Américains ont toujours comme objectif premier de résoudre au plus vite des problèmes quels qu’ils soient, les Chinois ne cherchent qu’à « gérer des contradictions » dont ils savent qu’elles ne seront jamais totalement résolues. Cela leur donne une autre vision du temps.

    L’oncle sam en action

            Alors que les Chinois soutiennent l’euro parce que cela leur paraît un moindre mal dans la conjoncture actuelle, sans pour autant les obliger à sacrifier quoi que ce soit de l’avenir, les États-Unis approuvent, car, à court terme, ils évitent de voir les Chinois laisser monter les taux d’intérêt au risque d’exporter leur inflation. C’est, dans cet esprit que lors de la visite du président Hu Jintao de nombreux contrats « ont été signés » entre les Chinois et les Américains. Pour les Chinois, cela leur permet d’utiliser des dollars dont la valeur n’est plus assurée dans le temps et qui est actuellement facteur d’inflation, contre des biens réels alors que, pour le président Obama, cela permet de calmer une opinion publique qui reproche aux Chinois de voler l’emploi des Américains. Par la même occasion, cela permet à Boeing de prendre un nouvel avantage sur son rival européen, Airbus. 

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            Pour autant, cela ne change pas fondamentalement la donne puisque, d’une part, certains contrats étaient déjà acquis depuis un certain temps et, d’autre part, leur montant total de 45 milliards de dollars ne représente qu’un peu plus de 15 % du déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine.

            Entre le risque d’explosion sociale en Chine et celui de l’effondrement monétaire aux Etats-Unis l’euro flotte au gré de décisions qui ne lui appartiennent pas. Tim Geithner avait bien prévenu le monde, juste avant l’arrivée sur le sol américain du président chinois : pour lui, il s’agit aussi d’équilibrer le jeu au profit des « entreprises américaines qui sont en concurrence avec les sociétés chinoises en Chine, aux États-Unis et dans le reste du monde ». Les entreprises européennes ne comptent déjà plus.

            En soutenant l’Europe, les Chinois donnent simplement un peu de répit à l’industrie allemande dont ils sont encore tributaires. À ce jour, ils ont encore besoin d’acheter à l’Allemagne les machines-outils qui leur permettent d’inonder de leurs produits les marchés européen et américain. Cette politique durera tant qu’ils ne maîtriseront pas totalement la technologie allemande. Après ? Il n’est pas évident qu’avec la « guerre des monnaies » contre la Chine, le président Obama réussisse ce que le président Reagan avait réussi avec la « guerre des étoiles » contre l’URSS. ■

    1 Selon le théorème de Triffin, tout pays émetteur d’une monnaie de réserve est tenté d’inonder le monde de liquidités – du fait de la demande constante du reste du monde – jusqu’à ce que sa monnaie ait perdu toute valeur.

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  • Verbe haut et main molle, par Aristide Renou.

    Pourquoi Emmanuel Macron ne fera pas mieux que ses prédécesseurs en matière de de sécurité.

    Depuis trop longtemps, lorsqu’il est question d’insécurité, nos responsables politiques ont le verbe haut mais la main molle. Il n’est sans doute pas un Français aujourd’hui qui n’ait compris que, lorsque l’un de nos dirigeants déclare, le sourcil froncé et le regard noir, que tel crime ou atteinte à l’ordre public est « intolérable » et que le gouvernement sera « intraitable » dans sa réponse, cela signifie en réalité que nous allons devoir apprendre à vivre avec un niveau de violence accrue.

    Vendredi 28 août, lors d’une rencontre avec l’Association de la presse présidentielle, selon le journal 20 minutes, Emmanuel Macron a déploré une « banalisation de la violence » qui se serait « durcie » mais face à laquelle le gouvernement serait – devinez quoi ? – « intraitable ».

    Puis il a rappelé qu’il avait augmenté les moyens alloués aux forces de l’ordre, notamment en embauchant près de 10 000 policiers et gendarmes depuis le début de son quinquennat et a affirmé qu’il fallait « remettre des moyens sur notre justice, en embauchant partout là où c’est nécessaire davantage de juges et de greffiers ».

    Enfin, se livrant à un exercice théorique qu’il affectionne, le président de la République a brodé sur les causes supposées de cette violence, affirmant qu’il s’agissait d’un « symptôme ou d’un malaise de notre société, qui est un problème d’éducation, un problème d’intégration, un problème de modèle économique », voire même d’un « changement anthropologique ». Il a conclu en appelant à « retrouver le sel du patriotisme républicain » (sic) et en mettant en garde contre toute « solution magique ». Tout cela semblait étrangement signifier : « Il n’y a aucune solution, faites-vous une raison. »

    Préférons les solutions simples aux causes profondes

    En effet, les causes énumérées par Emmanuel Macron échappent très largement à l’action des pouvoirs publics, particulièrement en démocratie où ceux-ci ne possèdent que des pouvoirs très encadrés. Changer de « modèle économique », par exemple, est-il à la portée d’un gouvernement démocratique, même animé de la meilleure volonté ? Sans doute pas. Et si nous sommes face à un « changement anthropologique », il n’y a plus qu’à baisser les bras. Il n’existe pas, à l’Elysée ou à Matignon, de levier sous lequel serait marqué « Changement anthropologique ». En vérité, de tels discours traduisent, ou préparent, la résignation et le fatalisme en matière d’insécurité, à mesure que les pouvoirs publics, inévitablement, échoueront à éradiquer ce qu’ils croient être les « causes profondes » de la violence.

    Fort heureusement, il n’est nul besoin d’agir sur les causes ultimes d’un phénomène social pour l’endiguer ou même l’éradiquer. En matière de délinquance tout particulièrement, le traitement des causes profondes est une chimère dont la poursuite nous éloigne des solutions qui sont accessibles. Car oui, même si, par définition, il n’existe pas de solution « magique », il existe bien des solutions relativement simples pour réduire drastiquement la délinquance, et des solutions qui ne mettent pas des décennies à manifester leurs effets.

    Lorsque William Bratton devint chef de la police de New-York, en 1994, il se fixa publiquement un objectif annuel de réduction de la criminalité de 10 %. Bratton dépassa son objectif, avec une baisse de 12 % cette année-là. L’année suivante il déclara que la police de New York réduirait la criminalité de 15 %. Cette année-là, la criminalité chuta de 16 %. Plus largement, entre le milieu de la décennie 1990 et le début 2010, la ville de New-York a enregistré une baisse de la délinquance dépassant les 80 %. Dans l’ensemble des États-Unis, la baisse a été de l’ordre de 40 %. Les conceptions qui ont permis cette baisse remarquable de la délinquance peuvent être résumées simplement.

    La culture de l’excuse

    La cause ultime du délit, c’est le délinquant lui-même. S’il commet des délits, ce n’est pas parce qu’il serait une « victime de la société » ou qu’il aurait eu une enfance malheureuse – ce qui peut arriver, bien sûr –, c’est d’abord et avant tout parce qu’il est impulsif et paresseux et qu’il désire des choses pour lesquelles il ne veut pas travailler. Jamais une enfance difficile ne pousse à commettre des délits à la manière dont une température négative conduit l’eau à se transformer en glace. La délinquance est, selon l’expression du criminologue canadien Maurice Cusson, une vie choisie. Ce qui dissuade le délinquant de commettre les délits dont il a envie, c’est d’abord la perspective d’une sanction rapide, certaine, et suffisamment sévère. Les délinquants ne sont pas spécialisés, et commettent en général, au cours de leur « carrière », toutes sortes de délits, violents ou non, du plus petit au plus grand suivant l’opportunité.

    Face à cela, la police ne doit pas se contenter de pourchasser les criminels une fois qu’ils ont commis leur crime. Elle doit adopter une attitude proactive envers la délinquance et le désordre, en comprenant que les incivilités et les « petits » délits qui ne sont pas réprimés encouragent la délinquance et préparent les « zones de non droit » qui se répandent aujourd’hui dans notre pays comme un cancer.

    La cause ultime du délit, c’est le délinquant lui-même qui désire des choses pour lesquelles il ne veut pas travailler.

    La justice, elle, doit être prioritairement rétributive, prévisible et compréhensible par les justiciables ordinaires. Elle ne doit pas hésiter à prononcer de courtes peines, et même de très courtes peines de prison dès les débuts d’une « carrière » délinquante, ni à infliger de très longues peines pour sanctionner les crimes violents. Lequel de ces éléments Emmanuel Macron est-il en mesure de réunir ? Aucun, absolument aucun.

    Avec Emmanuel Macron nous avons déjà eu droit à une ministre de la justice, Nicole Belloubet, qui s’est félicitée d’avoir fait baisser la population carcérale de plus de 13 500 détenus et un ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a publiquement déclaré, à propos de manifestations illégales, que l’émotion dépassait la règle juridique et qui a trouvé des circonstances atténuantes aux violences urbaines dans la « galère » que vivraient les jeunes gens qui les commettent. Aujourd’hui nous avons un Garde des Sceaux qui dit que le « sentiment d’insécurité » est un « fantasme » et qui déclare, en visitant un Centre éducatif fermé : « J’ai toujours pensé qu’il valait mieux construire une école qu’une prison » et « ces gamins-là, qui pour la plupart n’ont pas eu de chance, il faut les aider. » Enfin, Emmanuel Macron lui-même a déclaré, au sujet d’un jeune braqueur en compagnie duquel il avait été photographié lors d’un voyage dans les Antilles : « J’aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire. » Autant de preuves que la culture de l’excuse est solidement ancrée au plus haut niveau de l’État.

    Les prisons absentes

    La France manque terriblement, dramatiquement de places de prison. Cette sous-dotation carcérale grippe toute la chaine pénale et, sans augmentation très importante de la capacité du parc pénitentiaire, rien ne sera possible. Aucune augmentation du nombre de policiers ou de juges ne produira de baisse tangible de la délinquance tant que la justice devra, faute de place en détention, tout faire pour envoyer les délinquants en prison le plus tard et le moins longtemps possible, comme c’est le cas aujourd’hui.

    Avant son élection, Emmanuel Macron avait promis 15 000 places de prison supplémentaires durant son quinquennat. Nous savons aujourd’hui qu’il devrait y en avoir à peine 3000. Il y a quelques jours, Eric Ciotti a déclaré, dans les colonnes du Figaro, qu’il en faudrait 20 000. Dans une étude publiée en 2016 (« L’inexécution des peines d’emprisonnement ferme – Ampleur du phénomène, causes et conséquences », Notes et Synthèses de l’IPJ, n°38, octobre 2016 ICI), l’Institut pour la Justice avait estimé ce déficit à environ 30 000. Dix fois plus que ce qui, au mieux, sera produit durant le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    Les forces de l’ordre, enfin, ont-elles reçu de nouvelles consignes dans les « territoires perdus de la République » qui s’étendent un peu plus chaque jour ? En avons-nous fini avec la désastreuse politique du « mieux vaut un désordre qu’une émeute », qui conduit à abandonner des quartiers entiers à la loi des voyous et qui encourage précisément ces derniers à commettre des émeutes à la moindre occasion, puisque cela paye ? Manifestement non, et le dernier saccage en date des Champs-Elysées, lors de la finale de Ligue des Champions, a bien montré que les pouvoirs publics continuent à considérer l’intégrité physique des pillards comme plus importante que l’ordre public et le respect du droit de chacun à vivre en sécurité.

    La réalité est que, comme ses prédécesseurs, Emmanuel Macron a choisi l’impuissance en matière de sécurité, faute d’accepter de se donner les moyens matériels et juridiques nécessaires pour obtenir un résultat en la matière. Les Français sont inquiets pour leur sécurité. Ils ont de très bonnes raisons de l’être. Et cela ne va pas s’arranger.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Macron laissera-t-il "filer" encore une pépitre française (aux USA) ? Va-t-il continuer encore longtemps à brader, "à la découpe", ce qui nous reste de nos fleurons industriels et technologiques ?

    Dans Sud Ouest, on parle de la pépite française de l'électronique Exxelia (qui équipe Rafale, sous-marins français, fusées Ariane 5 et 6...), et qui est ou serait sur le point d'être rachetée par un groupe américain... Le titre du journal est consternant : "Industrie : Exxelia, champion du composant électronique, deviendra américain"...

    https://www.sudouest.fr/economie/industrie/industrie-exxelia-champion-du-composant-electronique-deviendra-americain-12300762.php

    D'accord avec Philippe Murer :

    "Monsieur @BrunoLeMaire, Ce fournisseur d’électronique militaire pour le Rafale, les sous-marins va passer sous pavillon américain. Vous devez mettre votre véto en utilisant la loi sur les entreprises stratégiques françaises. Le contraire nous ferait dire : "Haute trahison." "

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    1. Jean Messiha, toujours aussi excellent ! Sur la piétonne décédée dans une course-poursuite près de Grenoble :

    "L'immigration clandestine tue. On attend avec impatience le tweet de Jean-Luc Mélenchon..."

    (extrait vidéo 0'58)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1577678561623908352?s=20&t=OYLSZLHT80ern6am6uhNsA

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    2. L'utile - mais désolant - rappel de Chris. Saint-Etienne :

    "1981 dette publique nette nulle. 1982 retraite à 60 ans. 2002 les 35 heures. 2022 l'armée française pourrait à peine tenir un front de 80 km en cas d'attaque contre la France. Dette publique nette de 90% du PIB et brute de 110%. 40 ans de renoncement mais toujours des grands mots"

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    3. Un moment de rire et de détente, avec l'excellent Gaspard Proust qui se rêve rédacteur en chef d’Europe 1 (l'humoriste est à écouter tous les mercredis dans la matinale Europe 1, reçu par Dimitri Pavlenko) : il parle ici, entre autres sujets, de l'incroyable hypocrisie de la députée Obono :

    "Elle a été naturalisée française en 2011... C'est quand même bizarre de demander la nationalité d'un pays qui, selon elle, opprimerait les femmes !"

    (extrait vidéo 4'49)

    https://twitter.com/IsabelleSurply/status/1577907003556610051?s=20&t=gyyO6sT4_XJxrFZKVRTE6Q

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    4.  À l’école publique Ferdinand Buisson, de Montauban, "on" informe, à part égale, en arabe comme en français ! En somme, on "prend acte" du grand remplacement...

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    5. Désormais en cas d' "abandon de poste", vous ne pourrez plus prétendre aux allocations. Sauf si vous êtes député. Sacré Système, sacrément pourri !

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    Il n'y a pas 577 Députés en France ? Où sont les autres ? On sait, pour Quattenens : il organise son divorce. Bon. Mais, tous les autres divorcent, aussi ?...

     

    6. Avec son immigration/invasion planifiée et imposée par lui depuis plusieurs décennies, le Système a transformé la France en poubelle du monde, en un gigantesque dépotoir où n'importe qui, venu de n'importe où peut faire - et fait - ce qu'il veut. Maintenant, on a, on paye les conséquences... D'accord avec Marion Maréchal :

    "Nouveau #francocide : une femme de 58 ans a été violée par un migrant afghan à Soissons, homme déjà mis en cause pour viol il y a 2 ans. Comment a-t-il pu rester en France depuis ? @GDarmanin, combien de viols contre des Françaises faut-il attendre avant de l’expulser ?"

    (extrait vidéo 1'23)

    https://twitter.com/MarionMarechal/status/1577922515329875973?s=20&t=D8Fe3rk0odGEvo4vThyvEg

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par la "Une" de France catholique

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    À DEMAIN !

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  • Deux points de vue condordants sur la légitimité monarchique : ceux de Pierre-Yves Guilain et de Philippe Delorme

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    Nous n'évoquons que rarement - et, à vrai dire, pas très volontiers - la question dynastique, parce qu'elle a le don de réveiller des discussions, voire des querelles, sans fin, qui, à la plupart de nos lecteurs, semblent ressurgies d'un autre monde. Et qui, de fait, n'ont pas, aujourd'hui, grande réalité. Nous nous contentons de professer que les princes d'Orléans (qui sont des Bourbons ...) sont les héritiers de la légitimité monarchique et, à chaque occasion, nous agissons en conséquence. D'ailleurs, par delà tous arguments historiques et juridiques - qui peuvent très bien perdre, avec le temps, leur pertinence - le simple bon sens politique tranche en faveur des princes d'Orléans, toujours présents sur le sol français (sauf du temps de la loi d'exil !) et toujours liés très étroitement à la vie nationale. A la légitimité dynastique doit s'ajouter, en effet, la légitimité politique qui, elle, se conquiert par des actes et par des services rendus, hic et nunc.  

    Néanmoins, nous avons trouvé intéressantes les deux réflexions parallèles de Pierre-Yves Guilain et Philippe Delorme, toutes deux publiées dans leurs pages Facebook respectives et consacrées, chacune, à un sujet particulier étudié en détails.

    Vous pourrez les lire plus loin. Souhaitons que les discussions qui suivront seront raisonnables, réalistes et sereines. Et plus soucieuses de l'avenir de la France que de juridisme.   Lafautearouseeau   u

     

    UN MYTHE : ALPHONSE XIII, "ALPHONSE Ier DE FRANCE" par Pierre-Yves Guilain

    Dans les généalogies truquées par les pseudo-légitimistes, il y a un personnage qui occupe une place de choix : le roi Alphonse XIII d'Espagne, rebaptisé "Alphonse Ier de France". L'arrière-grand-père de "Louis XX" est devenu l'aîné des Capétiens en 1936, à la mort sans descendants de Don Alfonso Carlos, dernier prétendant carliste. Preuve qu'Alphonse XIII aurait alors revendiqué d'être roi de France de jure : il a alors changé ses armoiries, remplaçant l'écu d'Anjou qui figurait "sur le tout" de celles d'Espagne, par l'écu de France. C'est la thèse défendue par l'un des gourous les plus hystériques de la cause alfonsiste, Hervé Pinoteau.

    Il y a pourtant un os. Pinoteau, qui se fait passer pour un ponte de l'héraldique, est très mal renseigné. S'il s'était un peu documenté, il aurait constaté qu'Alphonse XIII utilisait l'écu de France bien avant 1936, et avant lui son père Alphonse XII, et d'autres princes de la branche espagnole des Bourbons. Juan Carlos a fait de même à plusieurs reprises. Ceci pour une raison bien simple : l'écu sur le tout ne représente pas un royaume sur lequel on règne ou prétend régner, mais l'origine dynastique. Ainsi, sur les armoiries des rois d'Espagne, on voit dans le champ leurs royaumes - Aragon, Castille, Léon, Navarre, Grenade - et sur le tout, Bourbon-Anjou. La plupart des monarques européens font de même : Roumanie (écu de Hohenzollern), Luxembourg (Bourbon-Parme), Grèce (Danemark), et avant la guerre de 14 Grande-Bretagne, Belgique, Bulgarie (Saxe-Cobourg). Il va de soi que les souverains en question ne prétendaient nullement aux trônes d'Allemagne, Parme ou Saxe. Mais le grand héraldiste Pinoteau ignore ce B.A.-BA de l'héraldique. Ou plutôt, il la tripatouille pour les besoins de la cause.

    Autre bidouillage du même Pinoteau, à propos d'Alphonse XIII. Il exhibe une lettre du roi à son cadet le duc de Séville, datée de juin 1940, où "en tant que chef de la maison de Bourbon, il doit [...] faire observer à leurs descendants les prescriptions relatives à leurs ascendants sur les trônes de saint Louis et de saint Ferdinand".

    Primo, si Alphonse XIII se dit effectivement chef de la maison de Bourbon, c'est bien de celle d'Espagne qu'il s'agit et non de l'utopique internationale bourbonienne que prônent les pseudo-légitimistes. Jusqu'à une époque récente, la maison du roi Juan Carlos était dite "Casa de Borbón", c'est maintenant "Casa de S.M. el Rey" pour éviter toute équivoque. On sait d'ailleurs que Juan Carlos affirme clairement la légitimité des d'Orléans dans la succession de la couronne de France. Mais les autres branches de Bourbon font de même : "Casa di Borbone" pour les Parme et les Deux-Siciles, "Familie van Bourbon" pour le duc de Parme aux Pays-Bas où il réside. Ce qui n'implique évidemment aucune prétention au trône de France.

    Secundo, si Pinoteau était de bonne foi, il éplucherait plus attentivement la lettre en question. Le roi remonte les bretelles au duc de Séville parce qu'il entend contracter un mariage "inégal", alors que les infants doivent épouser des princesses de sang royal sous peine de perdre leurs droits dynastiques. C'était effectivement la règle en Espagne jusqu'au roi actuel, alors qu'elle n'a jamais existé chez les rois de France. C'est donc la preuve évidente qu'Alphonse XIII s'exprime en tant que roi d'Espagne et non de France ! 

    Enfin, il faut souligner que si Alphonse XIII s'était réclamé de la couronne de France, il l'aurait dit ou écrit. Prince moderne, homme de communication avant la lettre, il savait très bien faire passer ses messages. Il ne s'attendait certes pas à ce que des hurluberlus, pratiquant fébrilement la réécriture de l'histoire, fassent de lui, après sa mort, un roi de France à l'insu de son plein gré.   u

     

    (Photo : monnaie à l'effigie d'Alphonse XIII enfant, bien avant 1936, avec l'écu de France sur le tout)

    Source : Pierre-Yves Guilain.

     

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    De la Restauration et des Bourbons étrangers, par Philippe Delorme 

    Je vais essayer de démontrer que les pseudo-légitimistes actuels se placent en contradiction avec la tradition capétienne et aussi avec la législation de la Restauration en affirmant la successibilité de princes étrangers. Et démontrer parallèlement que Louis XVIII (et donc Charles X qui n'a rien changé aux ordonnances de son frère sur ce point) excluaient bel et bien leurs cousins étrangers.

    Rappelons d'abord deux articles de la Charte de 1814 :

     "Article 30 : Les membres de la famille royale et les Princes du sang sont Pairs par le droit de naissance. Ils siègent immédiatement après le Président, mais ils n'ont voix délibérative qu'à vingt-cinq ans.
     
    "Article 31 : Les Princes ne peuvent prendre séance à la Chambre que de l'ordre du Roi, exprimé pour chaque session par un message, à peine de nullité de tout ce que aurait été fait en leur présence."
     
    Selon la théorie des pseudo-légitimistes actuels, ou si le roi Louis XVIII considérait ses cousins descendant de Philippe V comme dynastes, et donc "membres de la Famille royale et Princes du sang", le roi d'Espagne Ferdinand VII, ses fils Carlos et Francisco de Paule - mais également le roi des Deux-Siciles Ferdinand Ier ou encore le duc de Parme Charles II - tous étrangers, auraient été pairs automatiquement, "par droit de naissance".
     
    Or, peu après l'octroi de la Charte, le 4 juin 1814, Louis XVIII tient à promulguer une ordonnance "relative aux lettres de naturalisation nécessaire à tout étranger pour siéger dans l'une ou l'autre Chambre", que voici :
     
    "Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre. A tous ceux qui ces présentes verront, salut :

    "Nous nous sommes fait représenter les ordonnances des Rois nos prédécesseurs, relatives aux étrangers, notamment celles de 1386, de 1431, et celle de Blois, art. 4, et nous avons reconnu que, par de graves considération, et à la demande des Etats-généraux, ces ordonnances ont déclaré les étrangers incapables de posséder des offices et bénéfices, ni même de remplir aucune fonction publique en France.
    "Nous n'avons pas cru devoir reproduire toute la sévérité de ces ordonnances, mais nous avons considéré que, dans un moment où nous appelons nos sujets au partage de la puissance législative, il importe surtout de ne voir siéger dans les Chambres que des hommes dont la naissance garantit l'affection au Souverain et aux Lois de l'Etat, et qui aient été élevés, dès le berceau, dans l'amour de la patrie.
    "Nous avons donc cru convenable d'appliquer les anciennes prohibitions aux fonctions de Députés dans les deux Chambres, et de nous réserver le privilège d'accorder des lettres de naturalisation, de manière que nous puissions toujours, pour de grands et importants services, élever un étranger à la plénitude de la qualité de citoyen français ; enfin nous avons voulu que cette récompense, l'une des plus hautes que nous puissions décerner, acquit un degré de solennité qui en relevât encore le prix.
    "A ces causes, Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
    "Article Ier : Conformément aux anciennes Constitutions françaises, aucun étranger ne pourra siéger, à compter de ce jour, ni dans la Chambre des Pairs, ni dans celle des Députés, à moins que, par d'importants services rendus à l'Etat, ils n'aient obtenu de nous des lettres de naturalisation vérifiées par les deux Chambres. [...]"
     
    Notons tout d'abord que Louis XVIII souligne que les "anciennes Constitutions françaises" interdisaient formellement à des étrangers "de remplir aucune fonction publique". La royauté n'est-elle pas une "fonction publique", la plus éminente ?
     
    Mais un simple raisonnement logique permet de relever la contradiction qui apparaît ici entre l'affirmation de nos "pseudo-légitimistes" ("les princes étrangers sont successibles") et ces textes organiques de Louis XVIII :
     
    Soit F, l'ensemble de tous les citoyens français, et soit P l'ensemble de tous les membres de la Chambre des Pairs.
    Selon l'ordonnance du 4 mai 1814, P est un sous-ensemble de F, puisque "aucun étranger ne pourra siéger [...] dans la Chambre des Pairs". En langage mathématique, on dira que l'ensemble P est inclus dans l'ensemble (P c F). En français courant, on dira que tous les pairs sont aussi citoyens français.
     
    Soit maintenant R, l'ensemble de tous les "membres de la famille royale et les Princes du sang". Selon l'article 30 de la Charte, tous les éléments de cet ensemble sont pairs "par droit de naissance". En langage mathématique, on dira que l'ensemble R est inclus dans l'ensemble P (R c P).
     
    Donc, si R c P et P c F, cela implique que R c F, donc en langage courant, que tous les membres de la famille royale et princes du sang sont citoyens français. Les Bourbons non citoyens français (car Espagnols, ou Italiens) ne peuvent être "pairs par droit de naissance" puisque la qualité de pair est conditionné par la nationalité française de l'intéressé. Il y a là une contradiction flagrante que Louis XVIII, s'il avait considéré ses cousins étrangers comme "membres de la famille royale et princes du sang" n'aurait pas manqué de résoudre, par exemple en ajoutant un article à l'ordonnance du 4 mai, un article ainsi rédigé : "La clause de nationalité ne s'applique pas aux Bourbons issus du duc d'Anjou devenu Philippe V d'Espagne".
     
    Si Louis XVIII ne l'a pas fait, c'est qu'à l'évidence, il ne considérait pas ses cousins étrangers comme princes du sang et successibles au trône de France. En voici deux preuves :
     
    1/ Le 6 octobre 1815, le roi promulgue une ordonnance "qui autorise les Princes de la Famille et du Sang royal à prendre séance à la Chambre des Pairs durant la session de 1815". La voici :
    "Louis, etc. Article Ier : Conformément à l'article 31 de la Charte constitutionnelle, les Princes de notre Famille et de notre sang prendront, pendant la présente session, à la Chambre des Pairs, le rang et séance qui leur appartient par droit de naissance..."
     
    Je n'ai pas sous les yeux le Livre de la Pairie qui recensait les membres de la Haute assemblée, ni les procès-verbaux de session, mais je ne crois pas me tromper en affirmant que ni le roi Ferdinand VII d'Espagne, ni ses fils, ni le roi des Deux-Siciles, ni le duc de Parme, ni aucun des princes issus de Philippe d'Anjou, n'ont été concernés par cette ordonnance, ni n'ont siégé à la Chambre des Pairs, de 1815 à 1830. L'auraient-ils voulu, d'ailleurs, qu'ils n'eussent pu le faire, en vertu de l'ordonnance du 4 mai 1814.
     
    2/ Le 23 mars 1816, Louis XVIII promulgue une ordonnance "qui règle les formalités nécessaires pour constater l'état civil des Princes et Princesses de la Maison royale."
    La voici :
     
    "Louis, etc. Article Ier : Notre Chancelier remplira, par rapport à Nous et aux Princes et Princesses de notre Maison, les fonctions attribuées par les lois aux officiers de l'état civil.
    En conséquence, il recevra les actes de naissances, de mariage, de décès, et tous autres actes de l'état civil prescrits ou autorisés par le Code civil. [...]
    Article 5 : Nous indiquerons les témoins qui devront assister aux actes de naissance et de mariage des Membres de notre Famille."
     
    Je note que le texte évoque des "formalités nécessaires", donc tout acte, sans exception, concernant un prince ou une princesse de la Maison de France devra désormais figurer sur ces registres particuliers. Au surplus, le souverain prévoit de désigner lui-même des témoins pour les actes de naissance et de mariage.
     
    Bien entendu, je n'ai pas sous les yeux ledit registre, mais il m'étonnerait fort qu'il renferme - par exemple - l'acte de décès de l'ex-roi Charles IV d'Espagne, mort en 1818, ou l'acte de naissance, quatre ans plus tard, de don Juan de Borbon y Braganza, comte de Montizon et futur Jean III des pseudo-légitimistes. 
     
    Or, afin de bien marquer tout ce que cet enregistrement avait de "nécessaire" pour tout prince ou princesse de la Maison royale, Louis XVIII tiendra, un an après sa première ordonnance, à en prendre une seconde - le 21 mai 1817 -, "relative aux actes de l'état civil de la Maison royale, antérieurs à l'ordonnance du 23 mars 1816." 
     
    La voici :
    "Louis etc. Sur ce qui nous a été représenté que par notre ordonnance du 23 mars 1816, communiquée le même jour à la Chambre des Pairs et à la Chambre des Députés, nous avons déterminé les formalités qui seraient observées à l'avenir pour constater l'état civil des Princes et Princesses de notre Maison, mais qu'il n'a été rien statué sur les actes dudit état civil antérieurs à notre ordonnance, et qui n'auraient point été passé dans la forme prescrite par les lois actuelles ;
    "Voulant y pourvoir et assurer l'effet desdits actes en ce qui concerne notre très cher et amé neveu le duc d'Angoulême, et notre cher et amé neveu le duc d'Orléans,
    "Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : [...]
    "Article II : Seront pareillement déposés le contrat contenant les conventions civiles du mariage qui a été contracté, de notre consentement, par notre cher et amé neveu, le duc d'Orléans, avec notre chère et aimée nièce, Marie-Amélie, Princesse des Deux-Siciles, ainsi que l'acte de naissance, 1° de Ferdinand-Philippe-Louis-Charles-Henri-Rosolin, duc de Chartres ; 2° de Louise-Marie-Thérèse-Caroline-Elisabeth, Mademoiselle; 3° de Marie-Christine-Caroline-Adélaïde-Françoise-Léopoldine, mademoiselle de Valois, leurs enfants nés à Palerme ; 4° de Louis-Charles-Philippe-Raphaël, duc de Nemours, né à Paris ; 50 de Françoise-Louise Caroline, mademoiselle de Montpensier, née à Twickenham [sic]. La transcription du procès-verbal de dépôt, de l'acte de célébration de mariage et des actes de naissance, aura lieu dans les formes prescrites par l'article Ier. [...]
    "Article 3. Les transcriptions faites en vertu des articles précédents produiront, à l'égard des actes de l'état civil mentionnés auxdits articles, le même effet que si lesdits actes eussent été reçus par notre Chancelier dans la forme prescrite par notre ordonnance du 23 mars 1816." 
     
    Encore une fois, Louis XVIII - comme Charles X après lui - n'a jamais ressenti le besoin d'enregistrer ou de retranscrire aucun acte concernant un quelconque descendant de Philippe V d'Espagne. Or, puisque cette formalité apparaît, au regard de ses deux ordonnances, comme "nécessaire" et produisant un "effet" - celui d'être considéré comme membre de la Maison de France -, c'est bien que les Bourbons d'Espagne et d'Italie n'étaient pas considérés comme membre de ladite Maison. 
     
    Bien entendu, que l'on ne me dise pas que ces actes n'ont pas été retranscrits parce que les intéressés résidaient hors des frontières du royaume : on notera seulement que le duc d'Angoulême s'est marié à Mitau - actuellement Jelgava en Lettonie -, et que plusieurs enfants d'Orléans sont nés en Sicile ou en Angleterre.

    En conclusion :

    1/ L'affirmation pseudo-légitimiste selon laquelle un prince de la Maison de France peut-être étranger est erronée, puisque la Restauration a rappelé non seulement qu'un étranger ne pourrait exercer aucune fonction publique, mais encore que les princes de la Maison de France, pairs par droit de naissance, ne pouvaient être que français.

    2/ Louis XVIII a exclu formellement et légalement les Bourbons non français de la Maison de France et de la succession au trône, en les excluant de la Chambre des Pairs, ainsi que de l'inscription "nécessaire" dans les registres de l'état civil de la Maison royale.   u

     

    Source : Philippe Delorme

     

  • Alain Finkielkraut ou l’art de vivre selon la nuance…, par Bérénice Levet.

    Alain Finkielkraut en habit d’apparat le jour de son élection à l’Académie française, 28 janvier 2016. © JACQUES DEMARTHON / AFP

    Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner. Sans cette liberté d’exprimer opinions et pensées, point de démocratie. C’est pourquoi le silence ou l’approbation des médias après le limogeage d’Alain Finkielkraut laisse présager un avenir bien sombre.

    3.jpgUn homme, en l’occurrence Alain Finkielkraut, se risque à remplir son office de penseur : plutôt que de ratifier les évidences et les certitudes du jour, plutôt que de communier avec les idées du moment, il les examine, les interroge, les inquiète, remonte la pente des sentiments, des jugements tout faits, et le voilà, à peine quelques heures après son intervention, « annulé », « effacé », « biffé » de l’émission de David Pujadas à laquelle il participait le lundi sur LCI depuis septembre. « Finkielkraut en liberté », telle était l’enseigne sous laquelle le philosophe intervenait et il avait la faiblesse de prendre au mot et au sérieux cette invitation. Il illustrait, en acte, ce que signifie penser librement. Mais c’était sans compter avec les esprits dits « éveillés », véritable tribunal des flagrants délits. Et ce soir-là, son intervention s’est muée en comparution et exécution immédiates – privé du droit minimum de la défense, le droit de répondre de ses propos, privé aussi de cette pièce à conviction qu’était l’émission elle-même, puisque, sans délai, elle fut rendue inaccessible par la chaîne.

     

    Comment un peuple réputé pour son art et sa passion de la conversation et de la dispute, peut-il subir sans broncher ce retour en force de la censure?

     

    Voici les mœurs sous lesquelles, à l’heure de la « cancel culture » et de la « woke culture », nous allons devoir nous accoutumer à vivre si nous ne réagissons pas. Or, même les médias amis du philosophe ont fait le choix de l’évitement, préférant renchérir sur le silence que la chaîne du groupe TF1 imposait à Alain Finkielkraut. « Il ne faut jamais résister aux gens qui sont les plus forts », dit le comte de Bréville dans Boule de suif. Cette affirmation semble être la maxime commune de nombre de journalistes et intellectuels.

    Cette absence de réaction à l’éviction d’Alain Finkielkraut est préoccupante. On ne saurait s’y résoudre, et personnellement, je ne m’y résous pas. Je suis de ceux qui ont contracté une dette considérable à l’endroit d’Alain Finkielkraut et d’abord à l’endroit de La Défaite de la pensée(1). J’avais 17 ans et la lecture de ce réquisitoire contre le relativisme culturel, ce plaidoyer pour la pensée comme art de se quitter, de mettre entre parenthèses les évidences du moment, cette ode enfin aux grandes œuvres de l’esprit m’a à jamais réveillée et libérée. De ce jour, la découverte de la philosophie travaillant de concert en ce sens, j’ai mordu à la passion d’explorer, d’interroger, de comprendre. Allons-nous réellement priver les jeunes générations et celles à venir de cette vertu émancipatrice des paroles et des pensées discordantes et dissidentes ? Les incarcérer dans la prison du présent, sans levier pour soulever les dogmes qui les assaillent ? Nous contenterons-nous, en guise d’œuvres de culture et de pensée, de produits certifiés conformes à cette Table de la loi qu’est le « politiquement correct », tandis que les réfractaires trouveront refuge chez quelques vaillants éditeurs ou bien sur une seule chaîne de télévision, telle CNews aujourd’hui, sorte de réserve d’espèces en voie de disparition ? Il est encore temps de répliquer.

    Genou à terre

    Nous ne pouvons accepter de vivre dans une société terrorisée par quelques juges implacables sévissant au travers des réseaux sociaux, tartuffes victimaires, s’autorisant, pour prononcer leurs arrêts, de la cause des victimes – victimes de la civilisation occidentale dont le mâle blanc hétérosexuel catholique ou juif est la figure d’incarnation. Décoloniaux, féministes, militants LGBT, animalistes et autres activistes de la cause victimaire dessinent les cartes routières de la pensée, traçant les frontières du licite et de l’illicite, vouant quiconque se hasarde hors de ces lisières à la mort sociale et nous devrions plier ? Le genou à terre, au propre comme au figuré, s’impose comme la nouvelle posture morale : on bat sa coulpe, on présente des excuses, on sollicite le pardon. Les citadelles, notamment institutionnelles (musées, Opéra de Paris…), tombent les unes après les autres. L’intimidation marche à plein, la soumission s’étend. Quand on songe aux sarcasmes et au mépris dont on se plaisait, et dont on se plaît encore, à accabler le « bourgeois », gardien de l’ordre moral étatique et catholique !

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    Le dessinateur Xavier Gorce. © JOEL SAGET / AFP

    Certes, au temps de la « barbarie douce » (Jean-Pierre Le Goff), on ne fait plus boire la ciguë au philosophe, mais c’est malgré tout à une forme de mort qu’on le condamne s’il a la témérité d’être fidèle à sa mission, de se faire la mouche du coche de la Cité et de la société. L’éviction de Finkielkraut est la preuve confondante de ce que l’« éveil » exalté par les activistes de la woke culture n’est jamais que la prescription d’une grande cure de sommeil, et sans espoir d’en être extrait par quelque prince charmant puisqu’on les aura tous excommuniés et bannis.

    Et si le rire nous avait abandonnés, s’inquiétait Milan Kundera. Les indices en ce sens s’amoncellent : Xavier Gorce, l’un des dessinateurs du Monde, est lui aussi victime de l’inceste, si l’on peut dire, puisque, pour s’être aventuré sur ce terrain miné, il quitte une rédaction qui a choisi de se ranger du côté de ses procureurs. Et si la passion de penser, d’explorer, de soumettre au crible de la raison toutes les opinions reçues nous avait désertés ?

    Ce que nous nous laissons ravir, ce sont les fondements mêmes de notre civilisation, la civilisation occidentale, européenne née en Grèce, à Athènes, au Ve siècle avant Jésus-Christ. Nous sommes les héritiers de ce miracle grec, de cette ferveur, de cette ardeur qui a alors saisi les hommes et qui se retrouve à la Renaissance, puis avec les Lumières.

    Le devoir du penseur

    Penser, c’est renoncer à la tranquillité, c’est signer une sorte de pacte avec l’inquiétude, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire avec le non-repos. Que la pensée soit risque, et pour le philosophe et pour la Cité, nous le savons au moins depuis Socrate, mais c’est un risque que l’Occident et singulièrement la France ont longtemps pris, et avec délectation.

    « Que de questions je trouve à discuter dans celles que vous semblez résoudre », disait magnifiquement Rousseau à d’Alembert. Tel est le philosophe, et tel est tout penseur – l’étonnement et le questionnement sont à l’origine des œuvres, qu’elles soient picturales, musicales, littéraires ou philosophiques. Le penseur est ce taon auquel Socrate se compare, cette raie-torpille qui fait vaciller tous les repères de la certitude. « J’avais entendu dire, s’impatiente Ménon, comme nombre des interlocuteurs du philosophe, avant même de te rencontrer, que tu ne fais rien d’autre que de trouver partout des difficultés et d’en faire aux autres. » Telle est la fonction, tel est le devoir même du penseur.

    Telle est aussi sa légitimité. La prise de parole publique d’un intellectuel n’est légitime en effet – c’est ainsi qu’Alain Finkielkraut l’entend et nous avec lui – que si nous ne disons pas ce que tout le monde dit, et d’abord peut-être, si nous ne le disons pas dans les formes ou plutôt l’absence de formes aujourd’hui en usage. Et à cet égard, les interventions du philosophe dans l’émission de David Pujadas étaient exemplaires : les mots étaient choisis, précis, ciselés, l’argumentation, soigneusement articulée. L’exactitude ne renvoie pas qu’au titre d’un de ses livres(2), elle est pour Finkielkraut un impératif et une passion.

    Le philosophe réclame en outre, et sur ce point encore, nous avec lui, le droit de penser et de vivre « selon la nuance », expression de Roland Barthes dont il a fait sa devise.

    L’atmosphère est asphyxiante, et pour les penseurs et pour les lecteurs ou spectateurs traités avec condescendance, comme des enfants. Mais plus grave encore, sans doute : l’interdit dont les pensées dissidentes sont frappées ne peut conduire qu’à l’asservissement des esprits. Un seul discours diffusé et martelé à longueur d’ondes et de papiers, et c’est ainsi que, « tel l’arsenic » – l’analogie est judicieusement établie par Viktor Klemperer dans LTI, la langue du IIIe Reich, qui montre comment les idéologies s’emparent de nos esprits –, c’est ainsi, donc, que le discours pénètre peu à peu nos esprits, sans que nous y prenions garde et puis bientôt, « l’effet toxique se fait sentir », nous parlons tous la langue des victimes, des minorités, de la diversité et ne voyons plus d’autres réalités.

    Tyrannie de l’arrogance

    L’éviction d’Alain Finkielkraut est assurément un nouveau péril en la demeure de la liberté d’expression, cette liberté qui est un besoin pour la pensée, pour la vérité, pour le réel. La liberté d’expression est un droit de l’homme, mais non pas au sens tout narcissique que nous sommes venus à lui attacher, où seuls importent l’expression de soi, le droit de dire ce que l’on « pense », c’est-à-dire ce qui passe par la tête. Cette liberté ne nous intéresse guère, même si nous n’entendons ni la brider ni la réprimer. Lorsque nous n’avons rien à dire, lorsque nous ne pensons rien au sens fort du terme, nous ne souhaitons pas le faire savoir. Autrement dit, nous n’aspirons pas plus que Yasmina Reza à « libérer notre parole », qui n’est jamais qu’une invitation à délier l’expression du travail de mise en forme.

    Si l’on tient à parler le langage des droits de l’homme, disons que la liberté d’expression est un droit pour l’homme en tant qu’il aspire au Vrai, au Bien, au Juste et que, créature faillible, ne pouvant jamais prétendre les posséder de manière définitive et absolue, il a besoin de ce lieu où il pourra rendre publiques, exposer, soumettre à l’épreuve du jugement des autres hommes les pensées forgées dans le silence et la solitude. Là est le fondement de la revendication des hommes des Lumières de voir reconnu et établi le droit à « la libre circulation des pensées et des opinions », comme le disait, de manière autrement rigoureuse et incarnée que notre mantra de la liberté d’expression, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

    La première vertu de la conversation, civique comme amicale, avant même celle de conduire l’interlocuteur à réviser ses convictions, est d’obliger chacun à exposer ses raisons. Ce que, dans une lettre à Flaubert, George Sand énonce avec éclat : « ça ne fait pas qu’on se change l’un l’autre, au contraire, car en général on s’obstine davantage dans son moi. Mais, en s’obstinant dans son moi, on le complète, on l’explique mieux, on le développe tout à fait, et c’est pour cela que l’amitié est bonne, même en littérature. »

    Là se trouvent le fondement et la grandeur de la démocratie depuis Aristote : plutôt que de s’en remettre à un seul ou à un petit groupe, le régime démocratique convie au banquet le démos, le peuple – pour nous, au travers de ses représentants. Et, c’est ainsi que, de même qu’« un repas où les convives apportent leur écot est meilleur qu’un simple repas offert par une seule personne », la Cité sera d’autant plus équitablement réglée que les décisions y sont le fruit de la délibération en commun. Belle analogie que celle proposée par Aristote du repas pris en commun pour fonder la légitimité de la pluralité des opinions. Il est vrai que c’est un plat bien insipide que nous servent nos nouveaux « balayeurs » (Beaumarchais) en congédiant toute voix discordante. Bref, le démocrate est modeste, « il reconnaît qu’il a besoin de consulter les autres, de compléter ce qu’il sait par ce qu’ils savent », écrivait Albert Camus, dans un texte dont le titre nous semble destiné, « Réflexions pour une démocratie sans catéchisme ». Milton parlait, à propos des maîtres-censeurs, d’une tyrannie de l’arrogance. Nous y sommes.

    Nous, Français, avons à cet égard une sorte de devoir, nous qui, longtemps, avons incarné aux yeux du monde entier la liberté – « Il y avait cette pensée française, rappelle en 1946 Bernanos, partout confondue avec la liberté de pensée. » Comment un peuple réputé pour son art et sa passion de la conversation et de la dispute, peut-il subir sans broncher ce retour en force de la censure, aujourd’hui exercée par les tartuffes victimaires et accepter de voir l’homme rabougri, rétréci à la dimension de sa « race », de son « genre », de sa sexualité et peint en chétif animal dominé par « l’homme blanc » ? Comment le pays de Cyrano de Bergerac, capable de convertir une raillerie en un feu d’artifice d’images et de mots, peut-il flagorner ainsi une génération prétendument « offensée » ?

    L’Union soviétique avait contre elle le monde libre, un flambeau restait allumé rappelant la possibilité d’un autre monde et soutenant les dissidents de l’empire communiste. La France a les ressources pour être ce flambeau. Pour ne pas devenir tout à fait américains, comme dirait Régis Debray, nous avons notre histoire. Souvenons-nous de qui nous sommes ! Souvenons-nous de la fière réplique de Rabaut Saint-Étienne en 1789 : « Nation française, tu n’es pas faite pour recevoir l’exemple, mais pour le donner.»

     

  • ”Ce n'est pas français.”

                Gustave Thibon aimait à répéter que l'idéal, c'était un minimum de lois et un maximum de moeurs. Qu'avons-nous besoin d'idéologie pour défendre ce que nous sommes, et demander qu'on le respecte ?

                En l'occurrence, "on" ce sont ces immigrés venus chez nous sans que nous n'ayons jamais été consultés sur leur présence, et qui passent leur temps à provoquer, comme le remarque fort justement Eric Zemmour (1).

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                En face, certains, tombant dans le panneau, veulent réagir par des lois à chaque provocation ! La solution n'est pas là. Elle est dans l'affirmation claire et tranquille que rappelait Finkielkraut récemment, "In Rome, do as the Romans do", que cite et reprend Zemmour, "A Rome, fais comme les Romains". Il suffit de dire "Ce n'est pas français".

                 A partir de là, les nouveaux venus qui ne seraient pas contents n'auraient qu'à retourner d'où ils viennent; et les converti(e)s n'auraient qu'à se plier aux moeurs françaises, ou bien -s'ils souhaitent vraiment changer de moeurs- aller vivre dans un doux pays d'Islam, de leur choix....

                  "...La tradition française reposait pourtant jadis sur une règle non écrite: "A Rome, fais comme les Romains. Au nom du "droit à la différence", du respect des racines, on a fait de la soumission à la moindre tradition ancestrale une liberté intouchable. La laïcité républicaine et l'assimilation française, conçues comme un projet émancipateur arrachant les hommes à leur enfermement identitaire, ont été condamnées comme liberticides, voire racistes. Les mouvements islamistes ont compris; ils multiplient les "provocations militantes". Certains, à gauche, se réveillent enfin. La droite suit, comme d'habitude. Tous, gênés aux entournures, n'osant dire simplement: "Ce n'est pas français."

     (1): dans son billet de reprise du Figaro Magazine, 22 août 2009, "La provocation du burqini".

  • L’Algérie, ça reste un beau pays ? par Louis-Joseph Delanglade

    François Hollande et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika saluent la foule massée dans le centre d'Alger pour l'arrivée du chef d'État de l'ex-puissance coloniale, le 19 décembre 2012. PHOTO PHILIPPE WOJAZER, AFP

     

    Les relations économiques et politiques entre la France et lAlgérie seraient excellentes. A preuve, le nombre très élevé (7000) dentreprises françaises qui travaillent avec lAlgérie ou la coopération bien réelle dans le traitement de la lutte anti-islamiste en Afrique (sub)saharienne. Le quotidien El Watan se plaît dailleurs à citer les propos de M. Émié, Haut représentant de la République française en Algérie, lequel fait état dune grande « proximité historique et humaine » entre deux pays dont les « relations politiques [] nont jamais été aussi bonnes ». Ce qui est sûr, cest que le voyage de M. Hollande aura eu le mérite dafficher clairement quexiste bel et bien une certaine relation entre lAlgérie et la France. Pour le reste

     

    A la tonalité quasi béate des propos du chef de lEtat à Alger répond le sombre tableau de lAlgérie brossé par M. Lugan (L.F.A.R. du 16 juin). On peut difficilement nier la triste réalité : une jeunesse nombreuse et désoeuvrée, un peuple pauvre dans un pays riche, une économie fondée sur les seules ressources gazo-pétrolières, un islam-isme qui pénètre toute la société, un système opaque tenu par militaires et oligarques, etc. Et, comme le prédit, sans risque aucun de se tromper, M. Zemmour sur les ondes de R.T.L., « la cocotte minute explosera ». Et ce jour-là, la France risque de payer - encore - non seulement ses reculades et atermoiements continuels mais surtout son acoquinement conjoncturel avec un régime honni, là où il aurait fallu traiter uniquement dEtat à Etat, sans introduire de considérations idéologiques ou partisanes, comme le fait continuellement la gauche française.

     

    Le problème pour nous, Français, est que rien de ce qui touche lAlgérie ne peut, par la force des choses, nous être indifférent. Sur le plan intérieur dabord. On ne peut faire comme si nexistait pas en France même une très (trop?) nombreuse « communauté »

  • En Français s'il vous plaît !

    Aujourd'hui, dans l'excellente rubrique "Dire... , Ne pas dire..." du site de l'Académie française  :

    Recommandation sur les équivalents français à donner à l'expression "low cost"

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    (chronique publiée les lundis, mercredis et vendredis; suggestions et commentaires de lecteurs bienvenus !...)

    Le principe de la stratégie low cost est de reconsidérer la structure des coûts d’un produit ou d’un service en s’attachant à mettre à la disposition des clients leurs seules fonctions essentielles.

    Cette stratégie s’appuie sur une analyse de la valeur pour les consommateurs de tous les composants d’un produit ou d’un service, incluant les accessoires et les prestations complémentaires. Elle permet de proposer des prix moins élevés que ceux des concurrents grâce à la réduction ou à la simplification de ces composants.

    Dans le secteur des services, un exemple courant est celui des compagnies aériennes, dont la stratégie low cost agit directement sur le coût du transport, certaines prestations étant proposées en option.
      

    Dans le secteur industriel, celui de l’automobile par exemple, il s’agit en outre de revoir complètement la conception et la fabrication du produit, en réutilisant certains éléments dont le coût est déjà amorti ou en y associant, dès l’origine, les fournisseurs pour réajuster en permanence les caractéristiques du produit.
      

    La Commission d’enrichissement de la langue française recommande donc d’utiliser les expressions françaises « à coûts réduits » ou « à bas coûts » à la place de low cost.
      

    En revanche, lorsque des entreprises proposent des prix bas en réduisant uniquement leur marge ou commercialisent des produits bas de gamme, elles ne pratiquent pas une stratégie à coûts réduits. On peut alors parler d’un produit ou d’un service « premier prix », « à prix réduit », « à prix cassé », « à bas prix », « bon marché », « économique » ou « vendu à prix d’appel ».

  • Islamo-gauchisme ?, par Gérard Leclerc.

    Siège du CNRS

    © Celette / CC by-sa

    Madame Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur a mis le feu au poudre en demandant au CNRS d’ouvrir une enquête sur la propagation de l’islamo-gauchisme à l’intérieur de l’université française. La politique est d’évidence impliquée dans cette querelle mais ses présupposés intellectuels lui donnent une dimension singulière.

    gerard leclerc.jpgIslamo-gauchisme, le mot appartient désormais à la rhétorique de la vie politique, où il répond d’ailleurs à l’accusation d’islamophobie. Faut-il parler d’invectives entre camps idéologiques ? Pour une part sans doute, quoi que les camps en question ne répondent pas forcément aux clivages classiques. La gauche est divisée sur le sujet. Manuel Valls, l’ancien premier ministre socialiste, n’est pas du tout d’accord là-dessus avec Jean-Luc Mélenchon. Mais surtout nous sommes en face d’un débat de fond qui concerne l’université française dans son ensemble. C’est pourquoi la déclaration de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, a eu un tel retentissement, provoquant approbations et vives réprobations. Affirmer que l’islamo-gauchisme, qui gangrène la société toute entière, concerne également l’université, c’était forcément provoquer une explosion.

    Connaissant personnellement depuis longtemps Pierre-André Taguieff et ses travaux sur le racisme, l’anti-racisme, la judéophobie et leurs prolongements actuels, je me retrouve dans un univers familier. Car c’est lui, Taguieff, qui, le premier, a lancé cette formule d’islamo-gauchisme, en raison de ce qu’il observait et de ce qui provoquait son inquiétude. Inquiétude à l’égard d’une grave déviation intellectuelle venue des États-Unis, mais aussi de son enracinement dans l’université française.

    Il n’y a pas que l’islamisme qui soit en cause, car Taguieff vise plusieurs thématiques qui se rejoignent, en englobant l’analyse de la société entière au moyen de grilles d’interprétation qui forment système, comme autrefois le marxisme était un système général d’explication des phénomènes sociaux. Bref, nous sommes engagés dans une bataille sans doute décisive par ses enjeux qui concernent notre avenir commun.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 février 2021.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • ”Activités partout en France” : réponse à X, Y, Z et d'autres....

    Plusieurs messages reçus, des quatre coins de l'Hexagone (comme dirait l'autre...), émanant de personnes différentes, portant sur des activités différentes, dans des lieux différents etc. mais disant tous la même chose, mi-courroucés, mi-désolés : (en substance) comment est-ce que cela se fait, vous n'avez pas parlé de ceci ou de cela, vous n'avez pas annoncé ceci, vous n'avez pas rendu compte de cela; et, retour au début du message courroucé : comment est-ce que cela est possible ? Etc. etc. 

    Donc, pan sur le bec, et fermez le ban !

    Bien.

    Sauf que, avant de nous "engueuler", les personnes sus-nommés (X, Y, Z, sans oublier les autres...) auraient tout simplement mieux fait... de commencer par le commencement : à savoir, nous informer que, tel, jour, à tel endroit, il allait se passer (ou, il s'était passé...) telle chose ( pour mémoire, c'est en haut, à gauche, de la page d'accueil du Blog : Par courriel : maisaquilafaute@aol.com ).

    Et, là, de deux choses l'une : ou l'activité en question ne cadre pas avec notre action, et nous choisissons de ne pas en parler; ou elle va, au contraire, dans le sens de notre action, et nous en parlons très volontiers.

    Mais comment parler de ce qu'on ignore ? Nous n'avons pas la prétention folle de tout savoir, d'être partout à la fois, et d'être une Agence Havas à nous tous seuls. Informez-nous donc, d'abord, et, selon les cas, nous publierons - ou non - l'info.

    Merci quand même, X, Y, Z (et les autres) d'avoir pris la peine de nous faire parvenir vos "remarques" (!) : mais, la prochaine fois, informez-nous d'abord.

  • Lu sur le Blog de la Fédération Royaliste Provençale : compte-rendu et vidéo de la réunion de rentrée..... (4/4)

            Après cette première partie, dense et fructueuse, un petit quart d'heure de détente/rafraîchissement.. et puis, après la Culture et les Racines; après les actions, menées et à mener, place à la réflexion, aux Idées qui fondent notre action, et sans lesquelles on sombrerait dans l'activisme : Jean-Baptiste Donnier, avec la clarté et la rigueur qui le caractérisent, nous amène à réfléchir sur les perspectives politiques qui sont les nôtres : Le royalisme et le Prince : une autre vision de la France et du monde...

             Après quoi, il ne restait plus qu'à se restaurer, grâce à un Buffet vraiment épatant, et très largement pourvu... les départs s'échelonnant selon les horaires et obligations de chacun...

            Donc, comme l'an passé, cette Réunion de rentrée fut un franc succès. Et si, comme l'an passé, nous réalisons non pas la totalité intégrale de tout ce que nous avons évoqué, nous pourrons être fiers et heureux d'avoir fait tout ce que nous pouvions.....   

            Cafés Actualités, 21 Janvier, Jeannne d'Arc et, surtout, ce projet de Colloque ou de Journées  royalistes qui prendraient la suite, mais d'une façon rénovée et actualisée, des Rassemblements royalistes : le travail et les projets ne manquent pas !....

            Voici, en guise de conclusion, la Vidéo récapitulative de la journée (1h5mn) : une fois de plus, merci à Paul..... 

             le buffet était pourtant bien gardé.....

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    mais le Président a été plus rusé....

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