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L’Algérie, ça reste un beau pays ? par Louis-Joseph Delanglade

François Hollande et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika saluent la foule massée dans le centre d'Alger pour l'arrivée du chef d'État de l'ex-puissance coloniale, le 19 décembre 2012. PHOTO PHILIPPE WOJAZER, AFP

 

Les relations économiques et politiques entre la France et lAlgérie seraient excellentes. A preuve, le nombre très élevé (7000) dentreprises françaises qui travaillent avec lAlgérie ou la coopération bien réelle dans le traitement de la lutte anti-islamiste en Afrique (sub)saharienne. Le quotidien El Watan se plaît dailleurs à citer les propos de M. Émié, Haut représentant de la République française en Algérie, lequel fait état dune grande « proximité historique et humaine » entre deux pays dont les « relations politiques [] nont jamais été aussi bonnes ». Ce qui est sûr, cest que le voyage de M. Hollande aura eu le mérite dafficher clairement quexiste bel et bien une certaine relation entre lAlgérie et la France. Pour le reste

 

A la tonalité quasi béate des propos du chef de lEtat à Alger répond le sombre tableau de lAlgérie brossé par M. Lugan (L.F.A.R. du 16 juin). On peut difficilement nier la triste réalité : une jeunesse nombreuse et désoeuvrée, un peuple pauvre dans un pays riche, une économie fondée sur les seules ressources gazo-pétrolières, un islam-isme qui pénètre toute la société, un système opaque tenu par militaires et oligarques, etc. Et, comme le prédit, sans risque aucun de se tromper, M. Zemmour sur les ondes de R.T.L., « la cocotte minute explosera ». Et ce jour-là, la France risque de payer - encore - non seulement ses reculades et atermoiements continuels mais surtout son acoquinement conjoncturel avec un régime honni, là où il aurait fallu traiter uniquement dEtat à Etat, sans introduire de considérations idéologiques ou partisanes, comme le fait continuellement la gauche française.

 

Le problème pour nous, Français, est que rien de ce qui touche lAlgérie ne peut, par la force des choses, nous être indifférent. Sur le plan intérieur dabord. On ne peut faire comme si nexistait pas en France même une très (trop?) nombreuse « communauté » de personnes qui se reconnaissent dans lAlgérie. Algériens, Franco-Algériens, Français par droit du sol, combien sont-ils, sur le territoire français, toujours prêts, dans leur majorité, à se mobiliser autour de tout ce qui, de près ou de loin (un match de football, une élection, des événements sanglants,  etc.), touche « leur » mère-patrie ? Peut-on  raisonnablement penser que les tensions voire les affrontements trop prévisibles doutre-méditerranée nauront pas, chez nous, des répercussions violentes ?

 

On ne peut, par ailleurs, faire comme si lHistoire navait pas existé et si la position géographique de lAlgérie pouvait nous être indifférente. Le coeur peut-être, la raison sûrement nous commande(nt) de nouer des liens solides. Dailleurs, lAlgérie elle-même aurait beaucoup à (re)gagner à sentendre profondément et durablement avec la France. Comme ses voisins du Maghreb, elle est dores-et-déjà soumise à une formidable pression islamiste, toujours susceptible de dégénérer en islamo-terrorisme. Comme ses voisins du Maghreb, elle sera forcément victime de lexplosion démographique des pays dAfrique Noire via les flux migratoires du XXIe siècle.

 

Si, comme le dit la chanson (Serge Lama, 1977), « lAlgérie [] ça reste un beau pays », il faudra sans doute encore beaucoup de temps pour quelle devienne au moins un partenaire crédible, au mieux un allié fiable. 

 

Commentaires

  • L'explosion démographique, elle est déjà présente dans les pays du Maghreb eux-mêmes qui n'ont pas fait grand chose pour la freiner, quand ils ne l'ont pas encouragée (Boumédienne craignait de ne pas avoir assez de main-d'oeuvre tant il croyait au mirage industriel de l'Algérie...), avant qu'ils soient pris dans le raz-de-marée montant du reste du continent africain.

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