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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L'aventure France en feuilleton : Au sommaire cette semaine...

    ALBUM FRANCE.jpg- Lundi 6 avril : Les invasions normandes (II/III), l'invention de la Normandie...

    - Mardi 7 avril : Les invasions normandes (III/III), bientôt, Paris capitale des Capétiens...

    - Mercredi 8 avril : Aristote au /Mont Saint Michel...

    - Jeudi 9 avril : La situation au début du règne d'Hugues Capet...

    - Vendredi 10 avril : La France, de 987 à 1180...

    lafautearousseau

  • Gérard Jouve: un ami nous a quittés...

     

      

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               Gérard Jouve, maire des Baux de Provence, s'est éteint le vendredi 7 août. Il aura jusqu'au bout forcé l'admiration de ses proches et de ses amis : Esméralda Soumille, sa secrétaire particulière, a souligné sa grande force morale. Ainsi, elle écrit : "Monsieur Jouve nous a donné une leçon de courage, jour après jour, et malgré un état d'épuisement total, il a continué à travailler sur ses dossiers jusqu'au bout". 

                Il est et restera, pour nous, celui qui, à la suite de Raymond Thuiller, le fondateur de Baumanière, a accueilli, pendant trente ans, dans sa commune, les Rassemblements royalistes des Baux de Provence, facilitant leur organisation de mille manières, se rendant, chaque année, sur le terrain, y manifester sa sympathie; et qui, avec la simplicité et la chaleur qui convenaient, a reçu les Princes, entouré de son conseil municipal, dans sa magnifique mairie des Baux de Provence, lors du Rassemblement royaliste de 2002.

    Après que les Princes lui eurent ainsi rendu visite dans sa mairie et qu’il les y eut magnifiquement reçus, c’est lui qui était venu les saluer, le lendemain matin, sur les lieux du rassemblement des Baux. On le voit, ci dessous, dans un moment de complicité avec le Prince, en compagnie de Marcel Jullian, et de Bernard Oger, son premier adjoint (à l'extrême-gauche).

     
    Groupe Jouve
     

                C'est cette image joyeuse, chaleureuse, que nous gardons de lui. Elle nous rappelle ce "Non omnis moriar", que nous adresse Horace, noble pensée à laquelle fait écho celle de Maurras lorsqu'il évoque ces oeuvres "où le meilleur de nous subsiste quand le matériel disparaît tout entier"...

  • Livres • La royauté et le sacré

     

    par Anne Bernet

     

    938307326.pngÉdité pour la première fois en 1989, l’année du bicentenaire de la Révolution et ce n’était sans doute pas une coïncidence, sous le titre Principes immémoriaux de la royauté,  réédité aujourd’hui en poche après avoir connu quelques révisions de détails, ce bref essai est une remarquable synthèse sur la finalité de la fonction royale à travers le monde.

    Trait d’union entre le Ciel et la Terre, porte-parole autorisé des hommes auprès de Dieu dont il est le lieutenant terrestre, incarnation des trois ordres traditionnels dont il est le chef naturel, réunissant en lui les attributs du prêtre, du guerrier et du garant de la prospérité commune, le Roi, de l’Extrême Orient à l’Amérique précolombienne, de l’Afrique à l’Europe occidentale, est investi d’une mission. De lui dépend le maintien des équilibres fondamentaux de la société ; il est le protecteur et le justicier.

    Qu’il manque à son rôle, aspire à la tyrannie, ou soit victime des méchants, serviteurs des puissances ténébreuses que sa simple présence sur le trône réduit à l’impuissance, et le monde sombre dans le chaos. Attenter à la royauté, l’abattre, prétendre au nom de la liberté, la remplacer, c’est détruire l’ordre éternel de l’univers en se coupant de Dieu.

    « La démocratie, c’est le mal. La démocratie, c’est la mort. » disait Maurras. Toutes les civilisations, jusqu’à une date récente, le savaient. Elles ont voulu l’oublier. Chacun peut voir où cela a conduit. 

    La royauté et le sacré, de Christophe Levalois ; Le Cerf Lexio ; 125 p ; 10 €.

    Repris du numéro de juillet - Août de Politique magazine > Commander ici !

  • Sagesse éternelle d'Homère : « Le gouvernement de plusieurs n'est pas bon, n'ayons qu'un seul chef, un roi »

     

    homere2.jpg

    « C'est l'idée qui fait le bon bûcheron, ce n'est pas la force. C'est l'idée qui permet au pilote sur la mer lie de vin de diriger la nef rapide toute secouée des vents. C'est l'idée qui fait qu'un cocher l'emporte sur d'autres cochers. Tel se fie à son char et à son attelage, et sottement prend le tournant très large, en allant de-ci de-là, en laissant les chevaux vaguer par la piste, au lieu d'en rester maître. Tel autre, qui conduit des chevaux médiocres, en revanche sait plus d'un tour ; il ne quitte pas la borne des yeux, il prend le tournant très court, il n'oublie pas de tenir d'abord fermement ses bêtes au moyen des rênes de cuir, et il mène sans défaillance l'oeil rivé sur qui le précède. » 

    HOMERE - L'ILIADE - Chant XXIII

    Discours de Nestor, Trad. Paul Mazon

     

    Grand merci aux amis [P.P., M.P., Ph.P.] qui nous ont transmis, en manière de vœux, ce superbe discours d'Homère - qui rejoint ici la citation de lui, bien connue, que Maurras avait placée en tête de son Enquête sur la Monarchie, parue en l'année 1900, à l'orée du siècle dernier. Le lecteur qui le souhaitera s'y reportera. LFAR 

  • Notre ami Jean-François Mattéi, présent ! : 2. L'article pour lafautearousseau...

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    A partir de ce mardi, 24 mars, lafautearousseau rend hommage à son ami, Jean-François Mattéi, disparu trop tôt, et brutalement, ce triste 24 mars 2014. 

    Au moyen de textes et de vidéos, nous remettrons en première place, en cette triste période anniversaire de son décès, ce que nous proposons en permanence sur notre quotidien qu'il aimait et qu'il lisait, et pour lequel il avait accepté de tenir une chronique, promesse que la maladie seule l'empêcha de tenir...

    Nous remettrons donc "en avant" la magistrale vidéo de sa dernière prise de parole en public (ainsi que deux autres vidéos, enregistrements des Cafés politiques de lafautearousseau auxquels il participait chaque année); et des extraits significatifs de son non moins magistral Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, dont trois constituent autant de nos Grands Textes...

    En ces temps de confinement, la remise "en première place" de ces documents en stock dans le magasin, si l'on nous passe l'expression, nous permettra d'abord de marquer la fidélité à nos amis, dont - la formule est de Maurras - "le meilleur... subsiste lorsque le matériel disparaît tout entier" et de montrer que nous n'oublions, pas, que nous n'oublions personne...

    Mais aussi, le lectorat de lafautearousseau ayant fortement augmenté depuis septembre dernier, nous pensons que ce sera là une bonne occasion pour les jeunes - qui n'ont pas eu la possibilité de connaître Jean-François Mattéi - de parfaire et d'approfondir leur formation doctrinale, en écoutant un Maître, tout simplement. Et, ainsi, nous pensons faire oeuvre utile...

    Aujourd'hui, le premier et unique article pour lafautearousseau, où Jean-François Mattéi aborde la Théorie du Genre... :

    Le Père Goriot et la Mère Vauquer, par Jean-François Mattéi

    Et l'illustration que nous avions créée pour cette rubrique :

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    Demain, la vidéo de la dernière prise de parole en public de Jean-François Mattéi, au Café Actualité d'Aix-en-Provence...

    lafautearousseau

  • A partir de ce mardi, 24 mars, lafautearousseau rendra hommage à son ami, Jean-François Mattéi...

    ... disparu trop tôt, et brutalement, ce triste 24 mars 2014. 

    Au moyen de textes et de vidéos, nous remettrons en première place, en cette triste période anniversaire de son décès, ce que nous proposons en permanence sur notre quotidien qu'il aimait et qu'il lisait, et pour lequel il avait accepté de tenir une chronique, promesse que la maladie seule l'empêcha de tenir...

    Nous remettrons donc "en avant" la magistrale vidéo de sa dernière prise de parole en public (ainsi que deux autres vidéos, enregistrements des Cafés politiques de lafautearousseau auxquels il participait chaque année); et des extraits significatifs de son non moins magistral Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, dont trois constituent autant de nos Grands Textes...

    En ces temps de confinement, la remise "en première place" de ces documents en stock dans le magasin, si l'on nous passe l'expression, nous permettra d'abord de marquer la fidélité à nos amis, dont - la formule est de Maurras - "le meilleur... subsiste lorsque le matériel disparaît tout entier" et de montrer que nous n'oublions, pas, que nous n'oublions personne...

    Mais aussi, le lectorat de lafautearousseau ayant fortement augmenté depuis septembre dernier, nous pensons que ce sera là une bonne occasion pour les jeunes - qui n'ont pas eu la possibilité de connaître Jean-François Mattéi - de parfaire et d'approfondir leur formation doctrinale, en écoutant un Maître, tout simplement. Et, ainsi, nous pensons faire oeuvre utile...

    Nous commencerons notre temps d'hommage, demain, avec la très courte vidéo d'Hilaire de Crémiers (4mn), sitôt connue la nouvelle du décès : réaction très courte, mais qui sonne tellement juste !...

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  • Notre ami Jean-François Mattéi, présent ! : 1. L'hommage d'Hilaire de Crémiers...

    MATTEI 1.jpgA partir de ce mardi, 24 mars, lafautearousseau rendra hommage à son ami, Jean-François Mattéi, disparu trop tôt, et brutalement, ce triste 24 mars 2014. 

    Au moyen de textes et de vidéos, nous remettrons en première place, en cette triste période anniversaire de son décès, ce que nous proposons en permanence sur notre quotidien qu'il aimait et qu'il lisait, et pour lequel il avait accepté de tenir une chronique, promesse que la maladie seule l'empêcha de tenir...

    Nous remettrons donc "en avant" la magistrale vidéo de sa dernière prise de parole en public (ainsi que deux autres vidéos, enregistrements des Cafés politiques de lafautearousseau auxquels il participait chaque année); et des extraits significatifs de son non moins magistral Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, dont trois constituent autant de nos Grands Textes...

    En ces temps de confinement, la remise "en première place" de ces documents en stock dans le magasin, si l'on nous passe l'expression, nous permettra d'abord de marquer la fidélité à nos amis, dont - la formule est de Maurras - "le meilleur... subsiste lorsque le matériel disparaît tout entier" et de montrer que nous n'oublions, pas, que nous n'oublions personne...

    Mais aussi, le lectorat de lafautearousseau ayant fortement augmenté depuis septembre dernier, nous pensons que ce sera là une bonne occasion pour les jeunes - qui n'ont pas eu la possibilité de connaître Jean-François Mattéi - de parfaire et d'approfondir leur formation doctrinale, en écoutant un Maître, tout simplement. Et, ainsi, nous pensons faire oeuvre utile...

    Aujourd'hui, la très courte vidéo d'Hilaire de Crémiers (4mn), sitôt connue la nouvelle du décès : hommage très court, mais qui sonne tellement juste !...

    Demain : le premier et unique article pour lafautearousseau, où Jean-François Mattéi aborde la Théorie du Genre...

     

    HommageAMattei from U.R.P. on Vimeo.

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  • Notre ami Jean-François Mattéi, présent ! : 5. Aujourd'hui, la première des trois vidéos enregistrées lors des Cafés pol

    MATTEI 1.jpgA partir de ce mardi, 24 mars, lafautearousseau rendra hommage à son ami, Jean-François Mattéi, disparu trop tôt, et brutalement, ce triste 24 mars 2014. 

    Au moyen de textes et de vidéos, nous remettrons en première place, en cette triste période anniversaire de son décès, ce que nous proposons en permanence sur notre quotidien qu'il aimait et qu'il lisait, et pour lequel il avait accepté de tenir une chronique, promesse que la maladie seule l'empêcha de tenir...

    Nous remettrons donc "en avant" la magistrale vidéo de sa dernière prise de parole en public (ainsi que deux autres vidéos, enregistrements des Cafés politiques de lafautearousseau auxquels il participait chaque année); et des extraits significatifs de son non moins magistral Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, dont trois constituent autant de nos Grands Textes...

    En ces temps de confinement, la remise "en première place" de ces documents en stock dans le magasin, si l'on nous passe l'expression, nous permettra d'abord de marquer la fidélité à nos amis, dont - la formule est de Maurras - "le meilleur... subsiste lorsque le matériel disparaît tout entier" et de montrer que nous n'oublions, pas, que nous n'oublions personne...

    Mais aussi, le lectorat de lafautearousseau ayant fortement augmenté depuis septembre dernier, nous pensons que ce sera là une bonne occasion pour les jeunes - qui n'ont pas eu la possibilité de connaître Jean-François Mattéi - de parfaire et d'approfondir leur formation doctrinale, en écoutant un Maître, tout simplement. Et, ainsi, nous pensons faire oeuvre utile...

    Aujourd'hui, la première des trois vidéos enregistrées lors des Cafés politiques de lafautearousseau... : L'avènement de la sous-culture...

    Demain : le deuxième des trois Grands Textes tires de Le Regard vide - Essai sur l'épuisement de la Culture européenne...

     

    Café politique de Lafautearousseau -Jean-François MATTEI - 6 avril 2013 from U.R.P. on Vimeo.

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  • Éphéméride du 18 septembre

    1914 : Début du martyre de la cathédrale de Reims

     

     

     

     

     

    1180 : Mort de Louis VII, Philippe Auguste roi de France...  

     

    Louis VII avait accédé au pouvoir à l'âge de 16 ans, et était un homme extrêmement religieux : sa femme, Aliénor d'Aquitaine, le surnommait "le moine".

    Il démontra sa foi en participant activement à la deuxième Croisade et en s'affirmant tout au long de sa vie comme le protecteur de l'Église. Mais il n'oublia pas pour autant les intérêts de la dynastie capétienne.

    En prenant systématiquement le parti de l'Église contre les seigneurs abusifs, il réussit à affermir son autorité dans tout le royaume et même à agrandir le domaine en direction de la Bourgogne et de l'Auvergne. Comme ses prédécesseurs, Louis VII a contribué à l'affaiblissement du pouvoir féodal. 

    La France s'enrichit sous son règne, l'agriculture se transforme et gagne en productivité, la population augmente, le commerce et l'industrie se développent, une véritable renaissance intellectuelle apparaît, et le territoire se couvre de châteaux forts construits en pierre.    

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La France avant et après Philippe Auguste" 

     

    Pourtant, problèmes et difficultés diverses ne manquaient pas au début du règne, comme le montrent les deux extraits suivants :

    I. De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans l'honorable famille capétienne règne de père en fils

            

    "...Sous Louis le Gros, la croissance du royaume avait fait des progrès considérables. Le règne de son successeur faillit tout compromettre. Louis VII s'était très bien marié. Il avait épousé Éléonore de Guyenne, dont la dot était tout le Sud-Ouest. Par ce mariage, la France, d'un seul coup, s'étendait jusqu'aux Pyrénées. Les deux époux ne s'entendirent pas et Louis VII paraît avoir eu de sérieux griefs contre la reine; la France aussi a eu son "nez de Cléopâtre" qui a failli changer son destin. Toutefois cette union orageuse ne fut annulée qu'après quinze ans, lorsque Suger, le bon conseiller, eut disparu.

    Ce divorce fut une catastrophe. Bien qu'Éléonore ne fût plus jeune, elle ne manqua pas de prétendants et elle porta sa dot à Henri Plantagenêt, comte d'Anjou. C'était une des pires conséquences du démembrement de l'État par le régime féodal que le territoire suivît le titulaire du fief, homme ou femme, comme une propriété. Dans ce cas, la conséquence fut d'une gravité sans pareille.

    Le hasard voulut, en outre, que le comte d'Anjou héritât presque tout de suite de la couronne d'Angleterre (1154). Le Plantagenêt se trouvait à la tête d'un royaume qui comprenait, avec son domaine angevin, la Grande-Bretagne et la Normandie et, par Éléonore de Guyenne, l'Auvergne, l'Aquitaine.

    Serré entre cet État et l'empire germanique, que deviendrait le royaume de France ? C'est miracle qu'il n'ait pas été écrasé. La fin du règne de Louis VII se passa à écarter la tenaille et à défendre les provinces du Midi contre l'envahissement anglo-normand. Une grande lutte avait commencé. Elle ne devait avoir de trêve qu'avec saint Louis. Ce fut la première guerre de cent ans..."

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    II. De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils

     

    "...Pour conduire cette lutte contre l'État anglo-normand, il se trouva un très grand prince, le plus grand que la tige capétienne eût donné depuis Hugues Capet. Philippe Auguste, devenu roi avant l'âge d'homme, car il était né tard du second mariage de Louis VII, fut d'une étonnante précocité. 

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    Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion se querellant à Messine, enluminure issue des Grandes Chroniques de France, XIVème siècle, bibliothèque nationale de France. 

     

    Chez lui, tout était volonté, calcul, bon sens et modération. En face de ces deux fous furieux, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, fils d'Éléonore et d'Henri Plantagenêt, Philippe Auguste représente le réalisme, la patience, l'esprit d'opportunité. Qu'il allât à la croisade, c'était parce qu'il était convenable d'y aller. Il rentrait au plus vite dans son royaume qui l'intéressait bien davantage, laissant les autres courir les aventures, profitant, pour avancer ses affaires, de l'absence et de la captivité de Richard Cœur de Lion.

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    Le château de Richard coeur de lion aux Andelys, le "château-gaillard"...
     

    Chez Philippe Auguste, il y a déjà des traits de Louis XI. Ce fut, en somme, un règne de savante politique et de bonne administration. C'est pourquoi l'imagination se réfugia dans la légende. La littérature emporta les esprits vers des temps moins vulgaires. Le Moyen Âge lui-même a eu la nostalgie d'un passé qui ne semblait pas prosaïque et qui l'avait été pareillement. Ce fut la belle époque des chansons de geste et des romans de chevalerie. Le siècle de Saladin et de Lusignan, celui qui a vu Baudouin empereur de Constantinople, a paru plat aux contemporains. Ils se sont réfugiés pour rêver, auprès de Lancelot du Lac et des chevaliers de la Table Ronde. Il faudra quatre cents ans pour qu'à son tour, fuyant son siècle, celui de la Renaissance, le Tasse découvre la poésie des croisades.

    Philippe Auguste n'avait qu'une idée : chasser les Plantagenêts du territoire. Il fallait avoir réussi avant que l'empereur allemand, occupé en Italie, eût le loisir de se retourner contre la France..."

     

     

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    1595 : Henri IV absous par le Pape...

     

    Les ambassadeurs du roi de France obtiennent de Clément VIII l'absolution de Henri IV, toujours sous le coup d'une accusation d' "hérésie" lancée dix ans plus tôt contre lui par Sixte Quint. Le geste équivaut à le reconnaître comme roi légitime.  

    La cérémonie a lieu à Saint-Pierre de Rome et se déroule en l'absence du roi. Ce sont ses émissaires catholiques, Jacques Davy du Perron et Arnauld d'Ossat, qui reçoivent à sa place la bénédiction du Souverain Pontife...     

    Le titre du chapitre X de l'Histoire de France de Bainville dit déjà tout : Henri IV restaure la monarchie et relève l'État :  

     

    "...En même temps, peu à peu, revenaient le calme et l'ordre. Aux premières années du dix-septième siècle, le passif du seizième commençait à se liquider. Le relèvement économique et financier alla du même pas que le relèvement politique. Avec Sully, type nouveau de l'homme d'affaires protestant, Henri IV travailla à rétablir la fortune de la France. Le délabrement du pays, le désordre de l'administration, l'appauvrissement des familles, étaient immenses. Lorsque le roi souhaitait que chacun pût, le dimanche, mettre la poule au pot, il évoquait des années de privations. Lorsque Sully disait l'autre mot célèbre : "Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France", il partait de cette idée juste que l'agriculture est la source de notre richesse.

    On reconstruisit, comme on reconstruit toujours, avec du bon sens, par le travail et l'épargne, avec des principes paysans et bourgeois. Sur sa base agricole, sa terre qui récompense toujours le labeur, la France refit de la richesse. Comme on dit, les affaires reprirent. Des industries, encouragées par le gouvernement, se fondèrent. L'esprit d'entreprise se ranima et nos Dieppois commencèrent nos colonies..."  

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             Sur la façon dont Henri III de Bourbon, roi de Navarre, allié d'Henri III de Valois, roi de France, mit le siège devant Paris, en 1589, et devint... "Henri IV, roi de France et de Navarre", voir l'Éphéméride du 30 juillet...

     

     

     

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    1819 : Naissance de Léon Foucault

     

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    C'est en 1851 qu'il effectua la première démonstration publique de son "expérience", en accrochant son pendule à la voûte du Panthéon (ci dessous). Il mit ainsi en évidence la rotation de la terre et le bien fondé des lois de Newton...

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    L'expérience perpétuelle, dans le Panthéon...

    • http://expositions.obspm.fr/L.Foucault/intro.html 

    • http://visite.artsetmetiers.free.fr/foucault_decouvertes.html

     

     

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    1914 : "...vers huit heures quinze...", début du martyre de la cathédrale de Reims

     

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (210)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : 1931 : 30.000 personnes au Mont Renaud, à Noyon...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Noyon, vu du Mont Renaud.
    Il s'agit d'un lieu hautement symbolique, car il renvoie à la Grande Guerre, dont on a vu l'importance et les répercussions qu'elle a eu pour l'Action française...
    Durant la Guerre de 14, et presqu'un an après leur départ de Noyon, les troupes du Kaiser sont de retour, ce 26 mars 1918, alors que l'aube se lève sur la cité de Calvin, et les Allemands sont redevenus maîtres de la ville. Cinq jours plus tôt, dans la Somme, l'offensive Michael a fait voler en éclats le front britannique.
    Sur 80 km, le front est ouvert, et les troupes allemandes déferlent en direction d'Amiens, mais aussi vers le sud-ouest, vers l'Oise et Paris.
    Expulsées de Noyon après de durs combats de rue, les troupes françaises vont s'arc-bouter sur la colline dite du Mont-Renaud, à la sortie sud de la ville, sur la route de Compiègne.
    Il s'agit d'une position clé. C'est même peut-être alors l'unique et dernier verrou avant Paris...

     

    En ce jour de 1931, Léon Daudet parle devant trente mille royalistes rassemblés sur les pentes du Mont Renaud, à Noyon (Oise). Alors que les promesses de la Victoire, si chèrement payée, se sont envolées depuis longtemps, et que les "abandons de sécurité" insensés du Pays légal ont permis à l'Allemagne de recommencer à devenir menaçante, l'Action française doit, de nouveau - "inutile Cassandre", pour paraphraser Chateaubriand... - alerter face à la montée des périls...



    Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir :

    Grandes "Une" de L'Action française : 21 Juin 1931, la réunion du Mont Renaud...

  • Éphéméride du 27 juillet

    1942 : Les débuts du Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence...

     

     

     

     

     

    754 : Pépin le Bref, premier roi sacré de l'Histoire de  France

     

    Clovis, fondateur de la dynastie des Mérovingiens, est considéré à juste titre comme le premier des rois de France.

    Pourtant, il faudra attendre la seconde dynastie, celle des Carolingiens, pour que le sacre des rois de France devienne une réalité, et ce sera avec le fondateur de cette deuxième dynastie, Pépin le Bref.

    Sacré une première fois en mars 752 par une assemblée d'évêques du royaume des Francs, Pépin le Bref, père du futur Charlemagne, fut de nouveau sacré, mais plus solennellement encore le dimanche 28 janvier 754, dans l'Abbaye de Saint-Denis, par le pape Étienne II.

    Le premier monarque français à être couronné et sacré dans la cathédrale de Reims sera Louis le Pieux, fils de Charlemagne, en octobre 816, le dernier étant Charles X, le 29 mai 1825.

    Soit trente-et-un souverains sacrés à Reims, quatre ailleurs, et deux non sacrés, en un peu plus de 1.000 ans...

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    Sacre de Pépin le Bref par le pape Étienne II à Saint Denis, 28 juillet 754, par François Dubois, 1837, Château de Versailles 

    https://www.herodote.net/27_juillet_754-evenement-7540727.php

     

      

     

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    1214 : Victoire de Bouvines 

     

    Ce triomphe est, de fait, la première manifestation publique de la réalité de la Nation Française. Et sa célébration serait, sans aucune doute, une bien meilleure date de Fête nationale que le plus qu'ambigu "14 juillet" (voir l'Éphéméride du 14 juillet)...

    En un peu plus de deux cents ans, en partant de presque rien, les Rois Capétiens ont créé un État fort, qui leur a permis, en retour, de commencer à créer réellement et durablement la France.

    Quoique très incomplète, elle existe déjà : à l'intérieur, comme conscience nationale librement voulue et vécue; à l'extérieur, comme le premier royaume de l'Occident.

    C'est en quelque sorte la valeur de l'oeuvre des capétiens prouvée par l'Histoire...

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    L'église de Bouvines, dont les vitraux racontent la bataille

     

    À Bouvines, Philippe Auguste affronte l'empereur Otton IV de Brunswick, allié du roi d'Angleterre Jean sans Terre, et les coalisés flamands, emmenés par Ferrand. Contre toute attente, la bataille se déroule un dimanche, jour du Seigneur, car Otton est l'ennemi du pape. Il a été excommunié et déposé par le Souverain pontife au profit de son rival, Frédéric II.

     

    Avant la bataille, Philippe Auguste réunit ses hommes :

     

    "Je porte la couronne mais je suis un homme comme vous."

     

    Et encore :

     

    "Tous vous devez être rois et vous l'êtes, par le fait, car sans vous je ne puis gouverner"...

     

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    Les deux camps s'affrontent de midi jusqu'au coucher du soleil (ci dessus), et face à la débâcle des ses troupes, Otton préfère fuir plutôt que d'être capturé. Philippe Auguste ramène à paris Ferrand enferré (ci dessous)...

     

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    Sur la bataille elle-même :
     

     

    Pierre de Meuse a rédigé une excellente étude de la bataille de Bouvines, que nous avons publiée, en trois parties, dans notre catégorie "Idées, Histoire, Culture et Civilisation" : Bouvines (I), Bouvines (II), Bouvines (III).

    Il s'agit, en vérité, de bien davantage qu'un récit - quoique tout y soit décrit par le menu - et de bien davantage que d'une évocation. Mais, outre tout cela, d'une étude politique, militaire, historiographique de la bataille de Bouvines...

     

     

    Cette immense victoire est aussi l'oeuvre d'un de nos plus grands rois : Philippe II, justement appelé Auguste... :

    De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

    27 juillet,bouvines,philippe auguste,turenne,charles martel,du guesclin,lyautey,saboly"...Pour conduire cette lutte contre l’État anglo-normand, il se trouva un très grand prince, le plus grand que la tige capétienne eût donné depuis Hugues Capet. Philippe Auguste, devenu roi avant l’âge d’homme, car il était né tard du second mariage de Louis VII, fut d’une étonnante précocité. Chez lui, tout était volonté, calcul, bon sens et modération. En face de ces deux fous furieux, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, fils d’Éléonore et d’Henri Plantagenet, Philippe Auguste représente le réalisme, la patience, l’esprit d’opportunité. Qu’il allât à la croisade, c’était parce qu’il était convenable d’y aller. Il rentrait au plus vite dans son royaume qui l’intéressait bien davantage, laissant les autres courir les aventures, profitant, pour avancer ses affaires, de l’absence et de la captivité de Richard Cœur de Lion. Chez Philippe Auguste, il y a déjà des traits de Louis XI. Ce fut, en somme, un règne de savante politique et de bonne administration. C’est pourquoi l’imagination se réfugia dans la légende. La littérature emporta les esprits vers des temps moins vulgaires. Le Moyen Âge lui-même a eu la nostalgie d’un passé qui ne semblait pas prosaïque et qui l’avait été pareillement. Ce fut la belle époque des chansons de geste et des romans de chevalerie. Le siècle de Saladin et de Lusignan, celui qui a vu Baudouin empereur de Constantinople, a paru plat aux contemporains. Ils se sont réfugiés, pour rêver, auprès de Lancelot du Lac et des chevaliers de la Table Ronde. Il faudra quatre cents ans pour qu’à son tour, fuyant son siècle, celui de la Renaissance, le Tasse découvre la poésie des croisades.

    27 juillet,bouvines,philippe auguste,turenne,charles martel,du guesclin,lyautey,sabolyPhilippe Auguste n’avait qu’une idée : chasser les Plantagenêts du territoire. Il fallait avoir réussi avant que l’empereur allemand, occupé en Italie, eût le loisir de se retourner contre la France. C’était un orage que le Capétien voyait se former. Cependant la lutte contre les Plantagenêts fut longue. Elle n’avançait pas. Elle traînait en sièges, en escarmouches, où le roi de France n’avait pas toujours l’avantage. Henri, celui qu’avait rendu si puissant son mariage avec Éléonore de Guyenne, était mort. Richard Cœur de Lion, après tant d’aventures romanesques, avait été frappé d’une flèche devant le château de Chalus : ni d’un côté ni de l’autre il n’y avait encore de résultat (illustration ci dessus : dispute entre Philippe Auguste et Richard Coeur de lion, ndlr). Vint Jean sans Terre : sa démence, sa cruauté offrirent à Philippe Auguste l’occasion d’un coup hardi. Jean était accusé de plusieurs crimes et surtout d’avoir assassiné son neveu Arthur de Bretagne. Cette royauté anglaise tombait dans la folie furieuse. Philippe Auguste prit la défense du droit et de la justice. Jean était son vassal : la confiscation de ses domaines fut prononcée pour cause d’immoralité et d’indignité (1203). La loi féodale, l’opinion publique étaient pour Philippe Auguste. Il passa rapidement à la saisie des terres confisquées où il ne rencontra qu’une faible résistance. Fait capital : la Normandie cessait d’être anglaise. La France pouvait respirer. Et, tour à tour, le Maine, l’Anjou, la Touraine, le Poitou tombèrent entre les mains du roi. Pas de géant pour l’unité française. Les suites du divorce de Louis VII étaient réparées. Il était temps.

    27 juillet,bouvines,philippe auguste,turenne,charles martel,du guesclin,lyautey,sabolyPhilippe Auguste s’occupait d’en finir avec les alliés que Jean sans Terre avait trouvés en Flandre lorsque l’empereur Othon s’avisa que la France grandissait beaucoup. Une coalition des rancunes et des avidités se forma : le Plantagenêt, l’empereur allemand, les féodaux jaloux de la puissance capétienne, c’était un terrible danger national. Si nous pouvions reconstituer la pensée des Français en l’an 1214, nous trouverions sans doute un état d’esprit assez pareil à celui de nos guerres de libération. L’invasion produisait déjà l’effet électrique qu’on a vu par les volontaires de 1792 et par la mobilisation de 1914. Devant le péril, Philippe Auguste ne manqua pas non plus de mettre les forces morales de son côté. Il avait déjà la plus grande, celle de l’Église, et le pape Innocent III, adversaire de l’Empire germanique, était son meilleur allié européen : le pacte conclu jadis avec la papauté par Pépin et Charlemagne continuait d’être bienfaisant. Philippe Auguste en appela aussi à d’autres sentiments. On forcerait à peine les mots en disant qu’il convoqua ses Français à la lutte contre l’autocratie et contre la réaction féodale, complice de l’étranger. Il y a plus qu’une indication dans les paroles que lui prête la légende au moment où s’engagea la bataille de Bouvines : "Je porte la couronne, mais je suis un homme comme vous." Et encore : "Tous vous devez être rois et vous l’êtes par le fait, car sans vous je ne puis gouverner." Les milices avaient suivi d’enthousiasme et, après la victoire qui délivrait la France, ce fut de l’allégresse à travers le pays. Qui oserait assigner une date à la naissance du sentiment national ?

    Ce règne s’acheva dans la prospérité. Philippe Auguste aimait l’ordre, l’économie, la bonne administration. Il se contenta de briser le royaume anglo-normand et d’ajouter au territoire les provinces de l’Ouest, de restituer la Normandie à la France. Il se garda d’aller trop vite et, après Bouvines, d’abuser de la victoire..."

     

     

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    1675 : Mort de Turenne

             

    Lors de la bataille de Sasbach, contre Montecuccoli, un boulet vient tuer Turenne et ravir ainsi "le plus grand capitaine et le meilleur homme qui fut" (Louis XIV).

  • “La France, ce n’est pas la république et la république, ce n’est pas la France” : les dernières vérités de Jean Raspail

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    Immense écrivain, monarchiste, ex-président du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI, Jean Raspail, décédé samedi à l'âge de 94 ans, nous avait reçus chez lui début 2019 pour un long entretien. La Révolution, la République, la foi, les rois et les livres : les vérités sans tabou d’un visionnaire enraciné.

    « Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l’on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège plus parce que la vie s’en est allée ailleurs ». Cette citation du Roi au-delà de la mer, qui sera prochainement réédité, illustre bien son auteur, Jean Raspail, homme libre, explorateur et marin, écrivain d’une foi, la foi royaliste, et consul général d’un royaume mythique et oublié, la Patagonie. Les multiples prix littéraires, dont le Grand prix littéraire de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre en 2003, saluent ainsi une voix qui a su faire mémoire de peuples oubliés, conter des rivages lointains entre imaginaire et réalité mais aussi défendre une cause ancrée dans notre histoire française, celle du roi. C’est un homme fidèle à lui-même, fort de ses convictions, d’une courtoisie rare et, hélas, disparue, qui nous a reçus dans son salon aux multiples hommages marins, pour évoquer cette notion sacrée du pouvoir qui réunissait les coeurs et les ferveurs. Une discussion entre volutes de cigarettes et dégustation de whisky empreinte d’audace et d’idéal.

    Valeurs actuelles. La France est une république depuis de nombreuses années. Pourtant, les royalistes n’ont pas disparu et continuent à prôner le retour du roi. Vous en faites vous-même partie : qu’est-ce qui vous a conduit à cette identité politique ?

    Jean Raspail. C’est une décision que j’ai prise car elle m’a semblé très logique. Mon père, qui n’était pas du tout royaliste à l’origine, l’est devenu de la même façon : en réalisant qu’avoir le roi était la manière la plus simple de gouverner un pays. Car le roi n’est pas seul, il est issu d’ancêtres présents en France depuis des milliers d’années et est façonné par cette histoire familiale intiment liée à son pays.

    Le dernier ouvrage de Philippe de Villiers, consacré au premier roi de France, Clovis, est intéressant à ce titre car il montre que la royauté a créé la France. Bien entendu, cette construction s’est faite avec l’appui de la religion chrétienne, naissante dans notre pays à cette époque-là. Toute cette succession de rois a, par leurs lois, leurs combats, leur foi, façonné la France. C’est la fameuse phrase qu’adressaient les royalistes au comte de Paris il y a une quarantaine d’années : “héritier des quarante rois qui en mille ans ont fait la France”. Mais il y a eu beaucoup plus que quarante rois et bien plus que mille ans…

    En outre, le roi est l’incarnation de la nation, ce que n’arrive pas à faire un président de la République, élu pour un court terme, à la courte vision et aux intérêts égoïstes. Le roi, lui, n’est pas élu : la fonction lui incombe par son sang et par son sacre. Il y a d’ailleurs un lien mystérieux entre le divin et le roi. Le roi est roi car il est aidé par la grâce divine reçue par l’onction de l’huile sainte. Il y a une grâce de Dieu dans ce sacre, ce qui n’existe pas avec la république. La légitimité se trouve alors du côté du sacré. Vous constaterez d’ailleurs que les monarchies qui fonctionnent encore en Europe sont celles où le roi a été sacré.

    Le roi est l’incarnation de la nation, ce que n’arrive pas à faire un président de la République, élu pour un court terme, à la courte vision et aux intérêts égoïstes.

    On constate justement une certaine perte du sacré dans nos sociétés. Si un roi revenait mais refusait de se faire sacrer, serait-il tout de même légitime à vos yeux ?


    J’ai écrit trois livres à ce sujet, tout est dedans… Le pouvoir royal est héréditaire et est tout aussi naturel que le rythme des marées. Il devient en revanche sacré par les neuf onctions à Reims. Il acquiert alors toute sa grandeur et sa plénitude. C’est pourquoi un roi qui se refuse au sacre, s’il est et reste le roi, est un roi “tronqué”, rapetissé. De toute façon, en France, un roi ne reviendra que si l’un des deux prétendants actuels accepte de faire hommage à l’autre. De même, comme je le dis dans Le Roi au-delà de la mer, qui sera prochainement réédité, pour qu’un roi prenne le pouvoir en France il faudrait qu’il ose prendre possession, pour commencer, d’une petite partie du territoire.

    Mais même si notre époque perd le sens du sacré, je crois qu’au fond de l’homme occidental persiste une conscience, parfois étouffée, qu’il existe un univers du sacré. C’est cette conscience qui l’a conduit à dresser églises et cathédrales dans l’Europe entière. Un exemple actuel est la résurrection de la Russie, favorisée par son retour à l’orthodoxie. Les pays qui aujourd’hui renouent avec le christianisme retrouvent ainsi une certaine grandeur.

    Comment expliquez-vous que le pouvoir royal paraisse à beaucoup de Français une chose peu naturelle ?


    J’ai été élevé dans des écoles catholiques où on nous apprenait le sens de l’honneur, l’histoire de notre pays avec ses grandeurs tout comme ses déshonneurs, où on transmettait une certaine éducation, notamment religieuse. Tout cela permettait d’appréhender la royauté comme un phénomène naturel découlant de notre histoire. Or cette éducation ne se fait plus, sauf dans certains isolats soudés comme le scoutisme. C’est d’ailleurs là une source d’espoir : après la guerre le mouvement était en déclin total et fut récupéré par la gauche. Tout esprit religieux fut supprimé du scoutisme. Or les choses changent : sans publicité, les mouvements scouts recrutent par centaines et retrouvent le sens du sacré qu’on leur avait ôté.

    Mais je pense que, comme ce fut le cas au temps des Barbares, ce sont les moines qui nous sauveront. Lorsque l’on sort de chez eux, on est transfiguré intérieurement. Ils forment une chaîne de prière avec la divinité. D’ailleurs certains monastères, comme le Barroux, transforment par leur rayonnement la région dans laquelle ils s’implantent. Je me dis souvent que si la France ne redevient pas chrétienne, le roi ne reviendra jamais !

    Les pays qui aujourd’hui renouent avec le christianisme retrouvent ainsi une certaine grandeur.

    Comment expliquer la déchristianisation française ?


    Beaucoup de choses sont en cause. Par exemple, je suis persuadé que le changement de liturgie y est pour quelque chose. Même si avec le motu proprio du pape benoît XVI les choses évoluent, les évêques refusent toujours de redonner des paroisses aux catholiques traditionalistes, c’est regrettable.

    Quels sont ces isolats auxquels vous faites allusion ?


    En termes ethnologiques, il s’agit d’une tribu en train de se rétrécir à cause de diverses raisons, qui s’isole dans un lieu bien spécifique. Ce sont de petites parties du territoire qui se coupent du reste du pays pour se protéger d’une société dont elles ne reconnaissent plus les valeurs et la violence. Ainsi, un nombre croissant d’isolats chrétiens se développe. D’une autre manière, le Puy du Fou est un extraordinaire isolat, qui offre une culture et du lien attirant des volontaires toujours plus nombreux. De même, la Patagonie est un immense isolat qui regroupe des milliers de personnes à travers notre Hexagone. Je reçois de très nombreuses demandes de naturalisation chaque semaine. Au final, ces isolats finiront par se rejoindre et permettront, je l’espère, une certaine relève française.

    Pourquoi avoir lancé et pris la présidence, en 1993, du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI ?


    J’ai trouvé que c’était une honte que l’on n’honore pas le bicentenaire de l’assassinat de Louis XVI. Pour donner du poids à cette commémoration, nous avons fondé un comité d’honneur, composé de gens formidables, parmi lesquels trente ducs, dont le duc de Rohan. Y figurait également la baronne Élie de Rothschild, et l’ambassadeur des États-Unis… C’était magnifique !

    Certes, nous avons également essuyé des refus, notamment de la part de membres de l’Académie française que je connaissais à peu près tous — je m’y étais d’ailleurs moi-même présenté, mais ils n’ont jamais voulu de moi. Je suis ainsi allé voir Jean d’Ormesson, qui m’a répondu : « Non, Jean, ce n’est pas possible, parce que je suis républicain. » J’ai également “démarché” en vain Maurice Schumann, qui était aussi sénateur. Il m’a reçu très gentiment, mais m’a rétorqué : « C’est une très bonne idée ce comité, mais je ne crois pas que ce soit le moment de diviser de nouveau la France. » Je pense, en réalité, qu’il avait, comme d’autres, un peu la trouille… Mais cela est sans importance. Je veux d’abord me souvenir de l’engagement, puis du formidable enthousiasme de tous ceux qui ont osé nous rejoindre. Je pense notamment à Maurice Rheims, que je connaissais et pour lequel j’avais une grande d’admiration. Avec lui, les choses sont allées très vite. À peine avais-je commencé qu’il m’a interrompu : « Écoute-moi, Jean, pour Louis XVI, tout de suite ! Les Juifs n’oublieront jamais ce qu’il a fait pour eux. » La même réponse m’a été faite par la baronne Élie de Rothschild, qui a, de plus, participé financièrement, ce qui nous a été fort utile car nous ne disposions d’aucuns moyens, ou presque. Contrairement à l’immense majorité des Français, ignorant ce fait, les Juifs continuent d’éprouver une vraie reconnaissance envers Louis XVI, qui leur a accordé — ce qui était tout à fait exceptionnel pour l’époque — la plupart des droits dont bénéficiaient les Français.

    Quand on me demande à qui je dois mon grade d'officier de la légion d'honneur, je réponds : « À Louis XVI ! »

    Votre engagement royaliste ne vous a pas empêché d’être promu au grade d’officier de la Légion d’honneur…


    Là aussi, l’histoire est étonnante. Huit ans après la commémoration en l’honneur de Louis XVI, et alors que j’étais déjà chevalier de la Légion d’honneur, je reçois une lettre m’informant de cette promotion — que j’avais d’autant moins demandée que, par tradition, elle ne se réclame pas. Jacques Chirac était alors président de la République et Jean-Pierre Raffarin, signataire du courrier, Premier ministre. Surpris, je regarde l’adresse et lis : « Monsieur Jean Raspail, Président du comité national pour la célébration solennelle de la commémoration de la mort de Louis XVI ». Bref, c’est cette initiative qui a failli être interdite par la République qui me valait, huit ans plus tard, d’être décoré ! Quand on me demande à qui je dois cette nomination, je réponds : « À Louis XVI ! »

    Pour en revenir aux rois, justement, quels sont, selon vous, les plus grands rois de notre histoire ?


    C’est une question difficile, car chacun des règnes doit être replacé dans son époque. Une certitude cependant : la très grande majorité de nos rois ont été de grands rois. C’est, par exemple, incontestablement le cas d’Henri IV, qui a sauvegardé la monarchie d’une situation généalogique inextricable. Il a rétabli un royaume qui était en train de se disloquer et a rétabli la France. Son action incarne la puissance de la royauté. Pour d’autres raisons, j’apprécie beaucoup François Ier, le roi de la Renaissance. D’une manière générale, outre nos rois, il y a eu aussi de grandes personnalités qu’on oublie, tels les Bourbons-Parme. Mais attention, je reconnais aussi qu’il y a eu à certains moments de notre histoire, par exemple sous Marie de Médicis, des périodes extrêmement déplaisantes. Le massacre de la Saint-Barthélemy est ainsi un épisode impardonnable.

    Considérez-vous Louis-Philippe, notre dernier monarque, comme un “vrai roi” ?


    Non. Il n’a pas été sacré. Ce qu’il a lui-même décidé. Il se voulait le roi du peuple. Mais pas le roi tout court…

    Quel regard portez-vous sur Saint Louis ?

    Je suis un de ses admirateurs, même si l’on peut s’interroger sur sa participation personnelle aux croisades. Certes, la fin des royaumes du Proche-Orient nécessitait son intervention, mais était-il nécessaire qu’il y aille lui-même ? Il a considéré que parce qu’il était le roi de droit divin, il était de son devoir de se rendre aux croisades. Si vous me permettez une digression, on peut considérer son attitude comme le contraire de celle, aujourd’hui, du pape François. Il est le pape mais ne veut pas qu’on le prenne pour le pape. Le premier geste qu’il a eu quand il a été nommé sur le trône de Pierre fut, par exemple, de prendre sa propre voiture et d’aller payer l’hôtel où il avait passé la nuit à Rome. D’autres exemples ont suivi depuis. Cette attitude se veut empreinte de modestie ; mais on ne demande pas au pape d’être modeste. On attend de lui une certaine allure. Pour les catholiques, et dans la mesure où Dieu existe — ce qu’à l’instar de mon ami Jean d’Ormesson je ne sais toujours pas, même si je l’admets —, le pape en est le représentant sur Terre. Or si Dieu a créé la Terre et ses merveilles, le pape doit avoir une certaine représentation.

    L'esprit “de gauche”de Vatican II a entraîné une décrue dommageable du sacré et de sa représentation.

    Cette rupture avec “l’allure” dont vous parlez, à qui ou quoi l’attribuez-vous ?


    En grande partie à Vatican II, évoqué ci-dessus pour le changement de liturgie, bien sûr, dont l’esprit “de gauche”, si l’on peut utiliser de terme, a entraîné une décrue dommageable du sacré et de sa représentation.

    Vous avez écrit un livre inachevé, La Miséricorde. À la fin, vous expliquez avoir décidé de ne pas finir ce livre. Pourquoi ce choix ?


    Ce livre était un inédit que j’ai proposé à mon éditeur qui me sollicitait. Et puis le public s’y est intéressé, au point qu’il a été traduit dans plusieurs pays, notamment en Pologne, où il fait un tabac. Ils sont catholiques, les Polonais ! Ils sont nationaux, ils aiment leurs frontières ! Le livre va donc ressortir en français. En revanche, je le laisserai inachevé. Et je ne vous dirai pas pourquoi j’ai décidé qu’il en soit ainsi : c’est trop personnel.

    Mais on sent qu’il a cheminé en vous depuis le début…


    C’est vrai. Je pense que c’est un livre qui me représente très bien. Je n’irai pas au-delà pour les confessions. Je n’apprécie pas beaucoup les écrivains confessionnels, ceux qui parlent d’eux, qui racontent leur vie… Je le fais très rarement. Là, c’est une exception. Et encore n’est-ce pas moi le narrateur… Mais, je vous l’ai dit, il restera inachevé.

    Lors de leurs allocutions et discours, les présidents de la République concluent par le traditionnel “Vive la République, et vive la France !”, comme si les deux étaient indissociables. Qu’en pensez-vous ?


    Il faudrait évidemment se contenter de “Vive la France !” La France, ce n’est pas la république. Et la république, ce n’est pas la France. C’est un système de gouvernement. Rien de plus. Moi je souhaiterais le retour à la féodalité. C’était formidable, la féodalité ! On avait quelqu’un au-dessus et au-dessous de soi. Et l’on se protégeait les uns les autres.

    Avez-vous déjà voté ?

    Voté ? Jamais. Imaginez-vous un royaliste voter pour le président de la République ? En revanche, je vote à Paris pour les municipales. En espérant, la prochaine fois, que soit mis un terme au mandat d’Anne Hidalgo…

    Imaginez-vous un royaliste voter pour le président de la République ?

    Un mot sur

  • Éphéméride du 8 mars

     1974 : Inauguration de l'Aéroport de Roissy

     

     

     

    1549 : Hugues Sambin est reçu Maître menuisier, à Dijon...

     

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    Porte du Parlement de Bourgogne, à Dijon, sculptée par Hugues Sambin en 1580. 

    https://beaux-arts.dijon.fr/sites/default/files/Collections/pdf/hugues_sambin.pdf

     

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    1862 : Création du Musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye   

     

    Napoléon III signe le décret portant création d'un "Musée des antiquités celtiques et gallo-romaines", renommé plus tard "Musée des antiquités nationales", puis récemment "Musée d'archéologie nationale" .

    Ce Musée est installé dans le château de Saint Germain en Laye, qui devient Monument historique.         

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    Il présente environ 30.000 objets archéologiques, ce qui en fait une des plus riches collections d'Europe.

    Ces objets sont répartis en sept collections allant des origines de la Préhistoire (Paléolithique) à l'époque mérovingienne (VIIIème siècle).

    Y figure notamment la célèbre Dame (ou Vénus) de Brassempouy (ci dessous), l’une des plus anciennes représentations réalistes de visage humain, sculptée au Paléolithique supérieur dans de l'ivoire de mammouth.

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    1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (I)...

     

    "...Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).

     

    De Chateaubriand, témoin oculaire des faits :

    8 mars,napoléon iii,saint germain en laye,dame de brassempouy,musée d'archéologie nationale,roissy charles de gaulle,berlioz,paléolithique,préhistoire"...Benjamin Constant (ci contre) écrivait dans les gazettes : "Après avoir versé tous les fléaux sur notre patrie, il a quitté le sol de la France. Qui n'eût pensé qu'il le quittait pour toujours ? Tout à coup il se présente et promet encore aux Français la liberté, la victoire, la paix. Auteur de la constitution la plus tyrannique qui eût régi la France, il parle aujourd'hui de liberté ? Mais c'est lui qui, durant quatorze ans, a ruiné et détruit la liberté. Il n'avait pas l'excuse des souverains, l'habitude du pouvoir; il n'était pas né sous la pourpre. Ce sont ses concitoyens qu'il a asservis, ses égaux qu'il a enchaînés. Il n'avait pas hérité de la puissance; il a voulu et médité la tyrannie : quelle liberté peut-il promettre ? Ne sommes-nous pas mille fois plus libres que sous son empire ? Il promet la victoire, et trois fois il a laissé ses troupes en Egypte, en Espagne et en Russie, livrant ses compatriotes d'armes à la triple agonie du froid, de la misère et du désespoir. Il a attiré sur la France l'humiliation d'être envahie; il a perdu les conquêtes que nous avions faites avant lui. Il promet la paix et son nom seul est un signal de guerre. Le peuple assez malheureux pour le servir redeviendrait l'objet de la haine européenne; son triomphe serait le commencement d'un combat à mort contre le monde civilisé... Il n'a donc rien à réclamer ni à offrir. Qui pourrait-il convaincre, ou qui pourrait-il séduire ? La guerre intestine, la guerre extérieure, voilà les présents qu'il nous apporte." 

    L'ordre du jour du Maréchal Soult (ci dessous), daté du 8 mars 185, répète à peu près les idées de Benjamin Constant avec une effusion de loyauté :

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    Cet homme qui naguère abdiqua aux yeux de l'Europe un pouvoir usurpé, dont il avait fait un si fatal usage, est descendu sur le sol français qu'il ne devait plus revoir.

    Que veut-il ? la guerre civile; que cherche-t-il ? des traîtres; où les trouvera-t-il ? Serait-ce parmi ces soldats qu'il a trompé et sacrifiés tant de fois, en égarant leur bravoure ? Serait-ce au sein de ces familles que son nom seul remplit encore d'effroi ?

    Bonaparte nous méprise assez pour croire que nous pourrons abandonner un souverain légitime et bien-aimé pour partager le sort d'un homme qui n'est plus qu'un aventurier. Il le croit, l'insensé ! et son dernier acte de démence achève de le faire connaître.

    Soldats, l'armée française est la plus brave de l'Europe, elle sera aussi la plus fidèle.

    Rallions-nous autour de la bannière des lis, à la voix de ce père du peuple, de ce digne héritier des vertus du grand Henri. Il vous a tracé lui-même les devoirs que vous avez à remplir. Il met à votre tête ce prince, modèle des chevaliers français, dont l'heureux retour dans notre patrie a déjà chassé l'usurpateur, et qui aujourd'hui va détrôner par sa présence son seul et dernier espoir." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 917/918).

    La mâle énergie de ces deux textes ne doit cependant pas faire illusion. Ils reflètent bien l'atmosphère de la capitale, lorsqu'on y apprit avec stupeur l'entreprise insensée de Napoléon, à laquelle seul un coup d'état militaire permit de durer... Cent-jours !

    Malheureusement, le même Constant - pour le coup fort inconstant !... - et le même Soult se ralliaient à Bonaparte douze jours plus tard, lorsque celui-ci entrait à Paris !...

     

    (Pour une vision d'ensemble des Cent-Jours, voir aussi les Éphémérides des 25 février, 16 mars, 17 mars, 30 mars, 18 juin, 22 juin, 15 juillet et 20 novembre)

     

     

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    1869 : Mort d'Hector Berlioz      

     

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    Écouter : Le Spectre de la Rose : Ernest Ansermet - Le Spectre De La Rose.mp3    
     

     
     
     
     
     8 mars,napoléon iii,saint germain en laye,dame de brassempouy,musée d'archéologie nationale,roissy charles de gaulle,berlioz,paléolithique,préhistoire
     
     
     
     
    1921 : Création du Premier Régiment étranger de Cavalerie à Sousse (Tunisie)
     

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    Insigne porté, sans avoir subi de modification majeure, depuis 1936.

    "Dans une couronne de feuilles de laurier d'argent, un écu tiercé au 1 vert, au 2 rouge et au 3 bleu frappé d'un soleil d'or entouré par la devise "NEC PLURIBUS IMPAR", posé sur deux sabres croisés, surmonté d'une grenade à sept flammes d'argent frappée du chiffre "1" et soutenue par une banderole d'argent portant l'inscription "HONNEUR FIDELITE" entourant les dates "1635" et "1921".

    L'insigne a été dessiné en 1936 par le maréchal des logis Allnikine.
    Le vert et le rouge sont les couleurs de la légion et la grenade à sept flammes est son symbole.
  • Un mot, pourtant, sur la ”Repentance”...

              Pourtant, disons-le simplement, on peut souhaiter apporter une correction sur la "repentance" qu'il a souhaité, vers laquelle il a tendu et qu'il a, d'une certaine manière (car tout ne dépendait pas de lui seul...) rendu possible. Entendons-nous bien: nous ne sommes pas du tout hostile au fait de regarder lucidement notre Histoire, en face, et d'en déceler les zones d'ombre; ce que Jean-Paul II appelait "purifier la Mémoire" ne nous choque pas du tout; c'est même souhaitable et nécessaire. Savoir qu'il s'est passé en France des choses peu glorieuses, avoir l'honnêteté de les reconnaître et le courage de les assumer, cela n'a rien qui puisse ou doive nous effrayer. L'ennui c'est que cette repentance a largement manqué de nuance(s).

              On a rappelé, certes, le passé, mais ce rappel ne peut qu'aller de pair -si l'on veut être honnête- avec un autre rappel: a savoir que la France, le Peuple français, est celui qui a donné le plus grand nombre de "Justes parmi les Nations", et qui a sauvé le plus grand nombre d'enfants juifs; qui a eu en cela le meilleur comportement des pays d'Europe livrés à la barbarie nazie (héritière directe, rappelons-le, de la révolution française); une barbarie a laquelle la France fut livrée (rappelons-le aussi) par la défaite républicaine suite à une guerre non préparée. Et nous avons la faiblesse de croire que si le Peuple français s'est si bien comporté pendant ces années sombres que nous ne devons qu'à l'incurie républicaine, ce sursaut lui vient du tréfonds de son Histoire, de sa Mémoire, de son éducation, façonnés par ses mille ans de Catholicisme et de Royauté....

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (37), les Cimbres et les Teutons (3)...

    Nous sommes maintenant en 102, les barbares sont de nouveau là, et cette fois ils ne partiront plus. Le choc décisif est maintenant inéluctable et imminent.

    A partir de là, mais ils ne le savent pas, tout est joué d'avance; les barbares sont perdus et la victoire de Marius est certaine. Encore faut-il la concrétiser, car dans les esprits le défaitisme fait des ravages; et si Marius et Marthe ne doutent pas une seconde du succès final, ils sont bien les seuls.

    Depuis onze ans les populations du sud de l'Europe vivent dans l'angoisse et la terreur; dans la certitude que tout est perdu et que les barbares vont ravager les dernières terres qu'ils n'ont pas encore réduites en cendres.

    C'est avec cette armée démoralisée que Marius (et Marthe...) vont remporter la bataille décisive, et ce faisant sauver Rome, et la Civilisation.

    Le combat aura lieu en Provence, dans cette Provincia avant-poste de Rome, où fleurissait alors la Massalie. Les Grecs étaient depuis toujours alliés aux Romains, et encore plus face aux Cimbres et aux Teutons. Sauver Rome c'était sauver Marseille et son empire, et réciproquement. C'est la raison pour laquelle toute la population, grecs et romains confondus, seconda le Consul Caïus Marius; et c'est dans ce soutien unanime qu'il faut voir l'une des clés de sa réussite.

    Suivons maintenant, sur le terrain, le plan de Marius et le piège dans lequel il a attiré les barbares. Et nous verrons comment la toponymie des lieux a bien gardé, deux mille ans après, le souvenir de ce gigantesque affrontement qui a eu lieu chez nous...

    Pendant leur présence en Espagne, Marius a minutieusement repéré le terrain, et choisi l'endroit où il veut leur livrer bataille : ce sera près d'Aix. Encore faut-il empêcher les barbares de suivre le littoral, qui est le chemin le plus court. Marius va donc les forcer à remonter le long du Rhône.

    A hauteur de Fos, dans cette zone marécageuse facilement franchissable où divaguait le fleuve, il crée un canal pour "ammener le Rhône jusqu'à la mer", comme le dit Plutarque : ce seront les Fosses Mariennes (Fossae Marianae), dont le nom de Fos est directement issu.

    Tout comme, juste à côté, l'étang de Berre est le Marthicum, l'étang de Marthe, donnant son nom à Martigues.

    Les barbares, ne se doutant de rien, remontent donc cet obstacle liquide : barbares à gauche du Rhône, Romains à droite; les adversaires s'observent, s'épient. A hauteur d'Ernaginum (près de Saint Rémy), le général fait attaquer une petite partie de l'arrière garde barbare, qui s'était égarée; ses soldats, pour la première fois depuis des années, mettent en pièce des barbares : résultat dérisoire d'un strict point de vue militaire, mais incalculable pour le moral : les légionnaires viennent d'apprendre que les barbares ne sont pas invincibles, qu'on peut les dominer, et que leur général peut les mener à la victoire !

    Ils rentrent dans leur campement en hurlant Morti sunt ! Morti sunt ! en parlant des barbares qu'ils ont tués : c'est l'origine du nom de l'actuel quartier des Mortissons, à Saint Rémy...

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

    lafautearousseau