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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Les « révolutions arabes » : et si nous prenions date avec les médias et les politiques ?

            Par un curieux phénomène d’entraînement entre les grands médias et les réseaux sociaux internet, jouant entre eux, cette fois-ci, d’ailleurs très efficacement, la carte de la synergie, les « révolutions arabes » ont pris l’ampleur que l’on sait et, comme Politique Magazine l’a titré, elles ébranlent le monde.

            Il n’est pas exagéré de dire que le couple grands médias et réseaux sociaux a créé et entretenu cette tourmente qui a, pour l’instant, mis à bas deux dictatures (Tunisie et Egypte) et ébranlé plus ou moins tous les régimes arabo-musulmans en place.

            Nos grands médias se sont ainsi offert le luxe et la volupté d’être à la fois acteurs, spectateurs et grands répercuteurs du phénomène.

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            Sans la caisse de résonnance des grands médias, il est probable que la première mobilisation effectuée via les réseaux sociaux n’aurait pas pu se développer comme elle l’a fait. De même, sans eux, rien n’aurait démarré. Mais il est clair que, sur place, les manifestants savaient l’écho qui leur était donné partout dans le monde. Ils se savaient acteurs – à chaque fois de plus en plus nombreux - du grand spectacle mondial ainsi créé, en même temps qu’ils en étaient, eux aussi, spectateurs. C’est ainsi que s’est organisée la « révolution » ainsi montée !     

            Ce n’est pas que les régimes abattus méritaient grande estime. Corrompus, sans scrupules, pillant, à grande échelle, leurs peuples et les ressources de leurs pays, totalement inféodés à l’aide, naturellement hégémonique, des Etats-Unis, ils n’avaient d’autre mérite que de maintenir l’ordre dans leur Etat et la stabilité dans la région.

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            Il n’empêche : le délire des grands médias, presqu’immédiatement suivis par les politiques, a été total, incessant, croissant de jour en jour, à la limite du supportable et, pour qui a le sens de l’Histoire et des réalités géopolitiques, franchement ridicule. 

            Spécialement en France, ils se sont ainsi joué ou rejoué, tout à la fois, la Révolution française, celles de 1848, celle de mai 68, ou, encore, le Printemps de Prague et, pourquoi pas, la chute du mur de Berlin, l’effondrement du bloc soviétique. La libération des peuples, prenant enfin leur destin en main. Et tout ce qu’on voudra d’autre …

            Le mythe, devenu si contestable, du progrès, de l’avènement de la démocratie, des Lumières éclairant le monde, un monde sortant de son obscurité, tout cela a été joué, commenté, espéré, dit et redit, au mépris de tout bon sens et de tout réalisme.

            Sans craindre, non plus, le ridicule. Car, enfin, des trois hypothèses que l’on peut former pour la suite, la seule retenue par les médias et nos politiques, est, aussi, la seule, qui n’ait aucune chance de se réaliser.

            Les trois hypothèses sont les suivantes : le remplacement des dictatures déchues par une forme ou une autre de statu quo ante qui consacre le maintien de la réalité des pouvoirs entre les mains de ceux qui, en fait, le détenaient déjà (L’armée tunisienne ; l’armée égyptienne, l’armée libyenne …) ; la prise de pouvoir par les islamistes qui sont, de fait, la seule force politique et sociale existant dans ces pays en dehors des systèmes en place; enfin, naturellement, l’avènement de la démocratie, à l’occidentale et, si possible, évidemment, à la française ou à l’américaine.  

            Les gens raisonnables, tel Hubert Védrine, ont dit qu’il faudrait tout de même attendre de voir comment les choses tourneraient. Ce qu’il en résulterait dans un an ou deux. Sarkozy, lui-même, a suggéré l’idée iconoclaste qu’elles pourraient aussi mal tourner …  On voit déjà, en Tunisie, l’anarchie se poursuivre. Si les touristes ne sont plus au rendez-vous du prochain été, que mangera-ton, à l’automne ?

            Nous prenons date avec le Système. Avec la pensée unique. Avec les délires et les nuées. Date pour dans dix-huit ou vingt-quatre  mois. Et nous verrons bien si les pays dont il est question seront ou non plus démocratiques à ce moment-là qu’ils l’ont été jusqu’à présent. Et nous parions que non.

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  • Education : une publicité ”mensongère” ? (à trois millions d'euros, tout de même !...)...

            Qu'on se le dise ! Le Ministère de l'Education recrute ! Laura et Julien ont ainsi été mis en scène - il n'y a pas d'autres mots... - pour vanter l'attractivité du métier.

            Un métier qui ne l'est plus - attractif - depuis belle lurette, sauf dans certains endroits, préservés mais réservés, comme Henri IV, Louis le Grand, Polytechnique et quelques autres, mais des endroits pas vraiment pour tout le monde.....

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    Une des trop nombreuses manifestations de la dégradation du métier et de son image dans "l'inconscient collectif".....

            La vraie question est de savoir pourquoi ce métier a été cassé : par qui et par quoi. Les lecteurs de ce Blog en connaissent la raison : l'idéologie, à travers un Plan (de folie) Langevin-Wallon, méthodiquement appliqué par tous les gouvernements du Système, qu'ils soient de droite ou de gauche, depuis 1945. Montrant bien par là que ce ne sont pas les hommes - ou les femmes... - qui sont pernicieux, et qu'il suffirait de changer, mais bien le Système; et que, que ce soit avec la droite ou que ce soit avec la gauche, le Sytème idéologique que nous subissons nous emmène toujours au même endroit : à l'échec.

            Cette vraie question ayant été posée, revenons-en à la Campagne de recrutement qui motive cette note : on voit, sur deux affiches hyper-cool - en langage d'auhourd'hui... - deux jeunes types très sympas - toujours en langage d'aujourd'hui... - touchés par la grâce et illuminés de bonheur : pensez ! ils viennent de trouver leur voie, et ce sera, bien sûr, l'Enseignement."Julien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions" ! Et "Laura a trouvé le poste de ses rêves" ! : elle est pas belle la vie ?

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            Sauf que ce n'est pas la vie.....

            Le seul problème, en effet, mais il est de taille, est que cette vision irénique des choses (!) relève carrément soit du point de vue de Sirius - c'est à dire que l'on n'est plus du tout, mais alors, plus du tout, dans le domaine des réaltés concrètes et vraies... - soit de l'escroquerie pure et simple. C'est, tout simplement, vouloir faire croire de jeunes adultes au Père Noël, et leur raconter un beau Conte pour enfant, genre Martine ou Alice au pays des merveilles : viens, tu verras, "là où je t'emmenerai" - air connu... - il y a de gentils oiseaux qui chantent dans les jolis arbres de la cour, et les gentils élèves, qui écoutent gentiment et dans le plus grand silence la belle leçon de la jolie maîtresse, entendent leur chant mélodieux, par la fenêtre ouverte...

            Le "hic" c'est qu'il y a du nouveau, depuis quelques temps, dans les Écoles, Collèges et Lycée. Une violence de masse, une violence quotidienne, une violence démentielle est en train de croître et de se développer, à la façon d'une tumeur monstrueuse, et gagne du terrain jour après jour, rongeant toujours un peu plus le monde scolaire, et le dégradant inéluctablement. Le paradis de Martine n'existe pas, ou il n'existe plus; il n'est que dans la tête - et dans les rêves... - du concepteur de cette pub inepte, mensongère et dangereuse. Venu la présenter sur France info - et un peu gêné tout de même des critiques qu'il a  essuyées... - il s'est défendu en disant, en substance, que s'il n'avait pas montré les classes, ni les élèves c'était parce que l'intéressant, pour lui, était ce moment personnel pendant lequel le jeune homme ou la jeune fille prenait sa décision. Sic !

            Dans le genre plus faux-cul que moi tu meurs, en voilà un qui est bien parti pour le Nobel de la catégorie..... 

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  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient...

                Les Ephémérides nous ramèneront cette semaine à quelque chose d'essentiel: avec la naissance de Charles Maurras -le 20 avril- ce sera l'occasion de revenir une fois de plus, encore et toujours, sur ce printemps de Maurras, cette eternelle jeunesse -qui ne passe pas...- de l'auteur lucide et visionnaire de L'Avenir de l'Intelligence ou de Kiel et de Tanger....

                Dans l'admirable conférence que nous avons mise en ligne, récemment, Pierre Boutang ne dit-il pas -l'air malicieux, mais aussi plein d'affection...- que Maurras "au fond, c'était le plus jeune d'entre nous...".

                De L'avenir de l'Intelligence, Boutang disait aussi que, le lire, c'est « Aller à l’essentiel, et, contre l’apparence, au plus actuel ».

                Et -hasards du calendrier- voilà qu'on a édité il y a peu Entre la vieille Europe et la seule France. Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale, et qu'on ré-édite le Soliloque du prisonnier: nous en ferons l'objet de notre note de mardi, en présentant ces deux ouvrages, augmentés de l'Ode à la race latine, de Mistral, qui semble s'imposer dans ce contexte.... et consacrerons donc une sorte de numéro spécial, mardi 20, à Charles Maurras.....         

              Voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité):               

    • Notes longues : 
    • Dimanche : A propos de Jules Monnerot....
    • Lundi : Changer de système, tout simplement... (par Christophe Geffroy).
    • Mardi : Sur Charles Maurras (né un 20 avril), à propos de la ré-edition du Soliloque du prisonnier, et de la parution de Entre la vieille Europe et la seule France, Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale....
    • Mercredi :
    • Jeudi : Une visite chez Charles Maurras, dans son jardin "qui s'est souvenu".
    • Vendredi : Un très beau texte, et une très belle réflexion, de François Puttalaz...
    • Samedi : Nouvelles du Blog...

     

    •  Notes courtes :
    • Dimanche : Le sourire du dimanche...
    • Lundi : Un cadeau intelligent, et de qualité: un beau livre...
    • Mardi : L’échec du merveilleux système, raconté par le Sixième rapport de l’ONPES….
    • Mercredi : Églises en danger: on se lamente, ou on se bouge ?.....
    • Jeudi : Quelques instants en bonne compagnie (courts extraits d'Un Prince français...(11/15).
    • Vendredi : Le français dans le monde: un peu de prospective...
    • Samedi : "Tu jugeras de l'arbre à ses fruits..."

              Ephémérides :

    ·       Dimanche : Publication des Voyages de Champlain. Traité de Paris instituant la CECA. Mort de Marcel Pagnol.

    ·       Lundi : Mort de Pierre Curie. Sortie de la Traction avantCitroën. L'ADN révèle que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII.

    ·       Mardi : Naissance de Charles Maurras.

    ·       Mercredi : Mort de Racine. Première opération mondiale de la cataracte.

    ·       Jeudi: Jules Dumont d'Urville entame son second tour du monde. Premier emploi des gazs durant la Première Guerre mondiale.

    ·       Vendredi : Martyr de Saint Georges. Suicide de Vatel. Fondation des Conférences de Saint Vincent de Paul. Inauguration du Parc des Princes.

    ·       Samedi : Marie Stuart épouse François II. Saint Louis quitte la Terre Sainte pour rentrer en France. Assassinat de Concino Concini. Naissances : Saint Vincent de Paul et Philippe Pétain.

  • ”La” république, ou ”cette” république ? Peut-il y avoir (en France...) une ”bonne” République ? Débat avec D.C....(3/3)

                Il nous semble également, pour alimenter le débat, que l'on peut jeter, en vrac, les réflexions et interrogations suivantes, après quoi il n'y aura plus qu'à attendre les réactions de qui voudra réagir.....

            

                1. L’effondrement du communisme semble avoir clôturé le cycle des révolutions ouvert en 1789, et ruiné l’idéologie révolutionnaire. La république française dispose-t-elle donc encore aujourd’hui d’un fondement, d’une légitimité idéologique ?

     

                2. Est-ce que cette perte des repères et fondements idéologiques de la république française ne se traduit pas, aujourd’hui, par une triple incapacité à agir ou simplement gérer, à organiser la vie politique et institutionnelle, à conserver un minimum d’adhésion et de confiance du peuple français ?

     

                3. En particulier, si l’on se réfère aux circonstances et aux situations les plus actuelles, la république française, privée de dynamique idéologique et affaiblie dans sa ses capacités à agir, paraît-elle capable de relever les défis cruciaux auxquels la France est confrontée : l’immigration et son corollaire le communautarisme, la mondialisation, le retour des tensions internationales, etc. … Autrement dit, est-elle capable -ce qui fonde la légitimité de tout pouvoir- d’assurer la survie de la nation française ?  

      

                4. A l'inverse, la royauté est-elle ou peut-elle être un recours ? Et, si oui, quel(s) plus représente-telle ?

     

                5. On sait qu'avant 1914 Maurras voyait l’urgence de la royauté pour éviter la guerre, mais aujourd’hui il y a urgence à réagir à un autre danger : la république change le peuple....

     

                6. Ne faut-il pas poser la question existentielle: quelle est la légitimité de l’existence de l’une et l’autre idée, la républicaine et la royale ? Est-il raisonnable de présenter la royauté ? Elle, qui n’existe pas, n’est-elle pas une vue de l’esprit ? Mais à l’inverse la république, qui existe et qui bénéficie de la force d’inertie, a terriblement vieilli et n’a pas tenu ses promesses…

                    Si chacun des deux systèmes qui a gouverné la France (la république et la monarchie) acceptent l’un et l’autre de ne pas se considérer comme des absolus et acceptent la possibilité de remettre en cause si nécessaire sa légitimité et la légitimité même de son existence, lequel des deux systèmes aujourd’hui paraît le plus ou le moins en défaut, le plus ou le moins défendable, le plus ou le moins critiquable ?.....

     

                7. Ne pourrait-on écrire une sorte de lettre ouverte aux républicains: est-il encore possible d’être révolutionnaire aujourd’hui, et même simplement républicain, après l’effondrement du marxisme ? A Moscou, l’effondrement et la disparition sont une réalité; à Pékin seule reste une apparence factice, totalement digérée et récupérée par un nationalisme ultra traditionnel, qui n’a strictement plus rien de marxiste-léniniste, et qui vient au contraire du fin fond des âges de l’histoire chinoise, et qui est directement hérité de la politique traditionnelle des Empereurs. O mânes de Mao ! Tout ça, pour ça ?....

     

                    Or le marxisme-léninisme s’est pensé et voulu comme la quintessence de la révolution française, en qui elle a toujours reconnu sa matrice originelle. C’est Clémenceau qui a raison : la révolution est un bloc, et son effondrement là-bas (Pékin, Moscou…) induit forcément, même si la force d’inertie retarde les échéances, son effondrement ici. L’effondrement de tout (et en premier lieu de la croyance, de la foi, du messianisme révolutionnaire.. ; tout le reste suivra, logiquement, comme lorsqu'un lainage commence à se détricoter…

  • ”Anges et démons”: Où sont, qui sont les vrais illuminés ?... (2/2).

                  Et, puisque l’on a parlé de Galilée, faisons d'une pierre deux coups : profitons-en pour communiquer à ceux qui ne l'auraient pas lu l’excellente note qu’a proposée Patrice de Plunkett le 30 avril sur son blog (toujours aussi intéressant)

                  http://plunkett.hautetfort.com/            

                  Il s'agit d'une bonne et solide mise au point qui, à n'en pas douter, est à mettre entre toutes les mains, et à diffuser au maximum. Nous pensons donc qu'il ne nous en voudra pas si, une fois de plus, nous pillons son blog : c’est pour la bonne cause !... 

                 L’affaire Galilée (1633) fut sans aucun doute une lourde gaffe romaine.  Le savant fut « sacrifié » par l’érudit Urbain VIII, son ami et protecteur, pour des raisons politiques : le pape croyait ainsi donner le change à l’Espagne et à l’Empire, qui le menaçaient sous un prétexte religieux dans une Europe à feu et à sang. Calcul à court terme, avec de redoutables conséquences intellectuelles et morales à long terme ! Cette énorme bourde a gravement nui à l’Eglise, et lui nuit encore – bien que la mise à l’Index ait été levée en 1664, que Galilée lui-même ait été réhabilité en 1784 par Clément XII, que les papes modernes lui aient rendu hommage, et que le concile Vatican II ait fait écho à sa pensée sur les rapports entre science et religion.            

                -Néanmoins, si l’on étudie de près l’affaire, on constate qu’elle ne correspond pas à la légende noire fabriquée au XIXe siècle par les polémistes anticléricaux. Le procès de 1633 ne fut pas l’aboutissement logique de l’attitude d’une Eglise catholique « hostile à la science ».           

                Le procès fait à Galilée contredit l’attitude que l’Eglise avait manifestée jusque là. Rappelons que :           

                - le chanoine-astronome Copernic, mort en 1543, ne fut jamais inquiété ni même contredit par l’Eglise. Au contraire : le pape Paul III avait lu avec intérêt le De revolutionibus orbium coelestium, que le savant lui avait envoyé avec une dédicace affirmant nettement que la terre tournait autour du Soleil. (Les seuls à attaquer Copernic furent Luther, Calvin et Melanchton).            

                - Certains théologiens renâclaient devant la révolution copernicienne, mais ni plus ni moins que l’ensemble du microcosme intellectuel de l’époque : en effet cette révolution posait un sérieux problème à la pensée humaine, structurée autour du  système de Ptolémée (géocentriste) depuis quinze siècles. Renoncer à une fausse évidence  - la Terre centre du monde - allait être un processus lent et difficile. Certains intellectuels, rendus agressifs par ce qu’ils considéraient comme une menace pour leur pouvoir, allaient entreprendre de persuader les tribunaux d’Eglise que le système de Copernic contredisait la Bible.            

                - Pourtant, durant les soixante années qui suivirent la mort de Copernic, le Saint-Siège n’accepta d’ouvrir aucun procès théologique contre son œuvre. Mieux : en 1582, le pape Grégoire XIII utilisa des éléments coperniciens dans sa grande réforme du calendrier.            

                -  Le souci de Rome était d’empêcher les universitaires traditionnels, crispés sur Aristote et le géocentrisme, de déclencher une bataille supplémentaire dans le milieu intellectuel alors que l’Europe était ravagée par la guerre entre princes protestants et catholiques.            

               - En 1589, à Rome, le cardinal jésuite Bellarmin (un des meilleurs intellectuels de l’époque) proposa, pour protéger la pensée copernicienne, de ne la considérer que comme une hypothèse : on dirait aujourd’hui un « modèle ».           

               - Survient en 1590 Galilée, mathématicien et physicien, aussi catholique que l’était Copernic. C’est le protégé des scientifiques jésuites : Christophe Clavius, Paolo Valla. C'est aussi un polémiste enragé. Dès 1604 il se pose en ennemi d’Aristote, donc de l’establishment universitaire. En 1609, il se fait astronome grâce à la construction du premier télescope. Ses observations, qui réfutent l’astronomie antique et vont dans le sens du système copernicien, sont appuyées par les astronomes jésuites, tels Muzio Vitelleschi, et par les cardinaux romains qui président à la jeune académie scientifique et humaniste des Lincei. (Académie que Dan Brown, dans Anges & démons, a le front de présenter comme une société secrète anticatholique).            

               - Bientôt triomphant et adulé, Galilée suscite les jalousies universitaires. Il leur riposte par des pamphlets : brillants, drôles, d'une rare cruauté. Les jaloux blessés l’attaquent alors sur le terrain religieux. Deux dénonciations échouent en 1615 : l’Inquisition romaine les déboute, jugeant que Galilée n’a rien d’hérétique.            

              - En 1616, les ennemis de Galilée trouvent un biais : ils parviennent à faire  juger  « contraires à la Bible »  deux des idées coperniciennes. Le De revolutionibus de Copernic, quoiqu’apprécié par des papes et des cardinaux, est mis à l’Index « jusqu’à ce qu’il soit corrigé ».  Le véritable objectif des jaloux est de faire taire Galilée, notoirement partisan du système de Copernic…             

               - Mais le cardinal Bellarmin protège Galilée : il lui demande de considérer le système copernicien comme une simple hypothèse tant que ce système n’aura pas été prouvé. (C'est ni plus ni moins la méthode moderne en recherche scientifique !). Galilée s’y engage : la méthode Bellarmin lui permettra, s’il la suit, de continuer ses recherches à l’abri de la polémique. Le souci de Rome est toujours d’étouffer cette polémique, pour ne pas ajouter une crise intellectuelle aux convulsions politico-militaires qui ravagent l’Europe.            

               - Hélas Galilée a deux défauts : il ne peut se retenir de polémiquer, et il est impatient. Sur le plan scientifique, il affirme avec des preuves insuffisantes. Il lui arrive même (comme  à tous les chercheurs) de se tromper sur certains points : par exemple sur les comètes et les marées. Et il défend ces erreurs avec tant de férocité qu’il se fâche avec ses plus vieux amis : les scientifiques jésuites du Collège romain, tel l’astronome Orazio Grassi... alors que dans la querelle des comètes, c’est Grassi qui a raison contre Galilée.             

                Ces défauts de Galilée ouvrent un boulevard à ses ennemis.             

                - En 1623, un autre vieil ami de Galilée, le cardinal Barberini, ami des Lincei, devient le pape Urbain VIII. En 1624, Galilée lui fait part de son intention d’écrire un ouvrage comparant "les divers systèmes du monde" (Ptolémée, Copernic et Kepler). Le pape acquiesce, à condition que Galilée les traite tous comme des hypothèses. Galilée s’y engage.           

                -  En 1628, il soumet son texte au dominicain Riccardi (Inquisition romaine) qui est lui aussi un ami. Riccardi ne lui demande que des modifications de détail, et la promesse de faire imprimer le livre à Rome. Urbain VIII demande l’ajout d’une conclusion pieuse, simple habillage qui ne change rien au contenu scientifique. Galilée accepte.           

                - En 1631, Galilée montre la nouvelle version à Riccardi et obtient l’imprimatur. Urbain VIII le bénit.            

                -  Mais ensuite, Galilée fait le contraire de ce qu’il avait promis. Il imprime le livre à Florence, non à Rome. Ce qui lui permet d’y faire des ajouts contraires aux accords : 1. un nouveau titre, réduisant le sujet au duel Copernic-Ptolémée (ce qui rallume la polémique, contrairement à ce que Galilée avait juré au pape) ; 2. une façon injurieuse de présenter la conclusion demandée - dans  l'intérêt du livre - par Urbain VIII. Du coup, le livre (qui a eu l'imprimatur !) prend l'air d'une provocation. Il paraît en 1632.           

                -  Urbain VIII se fâche. Il juge que Galilée a trahi sa confiance. On en profite pour faire croire au pape que Galilée avait signé en 1616 l’engagement de ne plus parler du tout de Copernic… Urbain VIII crie alors à la double trahison. On en profite aussi pour relancer l’idée que Galilée est un crypto-hérétique, passible des tribunaux. La machine judiciaire va pouvoir se mettre en marche.           

                -  Mais la colère du pape est à moitié feinte. S’il décide de frapper Galilée, c’est surtout pour « l’effet d’annonce », comme on dirait aujourd’hui. Et c’est politique…           

                En effet, les deux superpuissances catholiques de l’époque, l’Espagne et l’Empire, sont en guerre contre les puissances protestantes : princes allemands et roi de Suède, soutenus en coulisses par la France de Richelieu. Urbain VIII, francophile, passe pour complice de Richelieu. L’Espagne et l’Empire menacent donc Rome. Puissances jouant sur le catholicisme, leur arme idéologique est la « défense de la foi ». Pour obliger le pape (politiquement) à rompre avec la France, elles l’accusent (religieusement) de mollesse envers l’hérésie protestante : prétexte qui pourrait mener à un nouveau sac de Rome par l’armée impériale, comme en 1527. Déjà les cardinaux pro-espagnols (Borgia, Ludovisi) demandent la déposition d’Urbain VIII. Il y a même des rumeurs de complot d’empoisonnement. Pour se défendre de cette menace, le pape veut réfuter l’accusation de mollesse en faisant un coup d’éclat : obliger une célébrité à se démarquer de toute hérésie, sous les yeux de l’Europe. Galilée tombe à pic, avec sa provocation gratuite envers ses vieux amis...            

                - Urbain VIII lance la procédure en 1633. Il cadre  l’opération de très près, pour lui faire produire l’effet politique attendu mais sans être trop dur envers le septuagénaire Galilée. L’instruction, confiée à un neveu du pape, limite le chef d’accusation : ainsi l’Inquisition ne pourra aller trop loin. Puis le procès est expédié en deux audiences. Il est purement formel. Aucun débat d’idées. Après une conversation off  avec le commissaire général Maculano, Galilée accepte de faire ce qu’Urbain VIII attend de lui. Le 22 juin, on lui inflige une assignation à résidence perpétuelle et il signe une abjuration. Cette repentance est censée réprouver tout ce qui, dans l’acharnement de Galilée en faveur du système de Copernic, pourrait, de près ou de loin, avoir des résonances hérétiques…            

                - Après quoi Urbain VIII envoie copie du document, non aux évêques de la chrétienté, mais… aux souverains et principaux ministres de toute l’Europe. Ce qui montre dans quel esprit a été menée l’affaire.            

                 -  Galilée vivra encore neuf ans, dans le confort de la villa Médicis, puis du palais archiépiscopal de Sienne, puis de sa propre villa florentine : recevant ses élèves, et écrivant ce qui sera en réalité son livre scientifique principal (un ouvrage de physique : Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles touchant la mécanique et les mouvements locaux).             

                Il faut rappeler tout cela, parce que ce n'est pas enseigné - et parce que notre époque imagine tout autre chose.  Ainsi à propos du film Galilée ou l’amour de Dieu,  diffusé le 7 janvier 2006 par FR3. Réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, ce film voulait « corriger les images d’Epinal que l’on peut avoir sur Galilée ». Le téléspectateur, s’il était vraiment attentif au dialogue, apprenait que Galilée ne fut pas le héros de "la Science contre la Foi",  qu’il était profondément catholique, que la haute Eglise l’avait longtemps soutenu, et que la politique fut la cause secrète du procès de 1633.           

                 Mais les journaux de télévision avaient préparé le public à comprendre l'inverse : selon Le Nouvel Obs télé-ciné-radio (7-13 janvier), par exemple, ce film  était « une formidable leçon d’histoire sur le pouvoir absolu que l’Eglise a fait peser pendant des siècles sur l’Etat et la science ».  Pourtant les faits historiques réels de l’affaire Galilée nous montrent le contraire : une Eglise très nuancée sur les questions scientifiques, et finissant par commettre la bourde de 1633… sous la pression politique des Etats !           

                Par ailleurs, le film (superbe) présentait le même défaut que  La Controverse de Valladolid : il remplaçait souvent les faits par du roman. Les vraies raisons de la brouille entre Galilée et les jésuites n'étaient pas indiquées. Les débats scientifiques et intellectuels que montrait le film n’eurent jamais eu lieu au procès, qui ne fut qu’un faux-semblant expéditif : une opération politique…  Et malgré le talent des auteurs, malgré la volonté de « corriger les images d’Epinal », le film donnait tout de même l’impression que la religion catholique était en soi l’ennemie de la science. Ce qui est historiquement faux, même si 1633 reste une tache politique sur le passé de l’Eglise

  • Bagnolet : la police voulait des poursuites. Elle avait raison, elle les a...

                Une dépêche AFP du 19 août nous avait d'abord appris qu' Alliance, deuxième syndicat de gardiens de la paix, demandait des "poursuites" contre les "auteurs de faux témoignages" visant la police après la mort d'un "jeune" (!!!) à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).

                Or le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a fait savoir -le mercredi 2 septembre- qu'il avait porté plainte pour "diffamation envers la police nationale" contre des habitants de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) ayant affirmé dans la presse que la police serait responsable du décès de Yakou Sanogo.

                La demande des policiers faisait suite à la publication - le mardi 18 août- des conclusions (1) de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). 

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                 L'IRCGN a confirmé qu'il n'y avait pas eu de contact entre une voiture de police et la moto que pilotait Yakou Sanogo, le jeune homme de 18 ans mort alors qu'il fuyait un contrôle policier, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). La mort de ce jeune homme avait été suivie d'incidents violents dans la ville (ci dessous) et des "jeunes"  (re !!!!!) avaient accusé les policiers.

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                 Dans un communiqué, le syndicat de police demandait que "les auteurs de faux témoignages et d'accusations mensongères" contres les policiers "accusés d'homicide" après cette mort "soient poursuivis". Pour Alliance, ce sont des "irresponsables" qui avaient pour "seul but d'attiser le feu social".

                 Le syndicat Alliance a bien fait d eprotester. Après une petite quinzaine de jours d'enquête, le Ministre vient d'ailleurs de lui donner raison. Ceux qui ont menti sciemment et délibérément, animés du plus pur mauvais esprit, il ne faut pas les louper.

                 Mais il faut également étendre cette plainte aux journalistes qui, sans vérifier l'info, ont immédiatement pris fait et cause pour "les jeunes"(re,re !!!!!) contre les policiers. Et au Système en place qui tolère ces journalistes menteurs et militants sur des radios et des télés d'Etat, et les paye avec nos impôts. Le fait que le Ministre montre (un peu...) les dents, aujourd'hui, ne doit pas rassurer outre mesure, et faire oublier le fond du problème

                  Lutter contre les délinquants, oui, tous les jours, c'est l'urgence des urgences. 

                  Mais le premier délinquant c'est le Système.

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    La belle jardinière, caricature de Forain

    (1) : L'IRCGN s'était vu confier une enquête technique par le parquet de Bobigny pour examiner les véhicules impliqués dans le drame après des affirmations de certains jeunes indiquant que le jeune homme avait été poussé par les forces de l'ordre.     

  • Pour les alter-révolutionnaires que nous sommes, oui, ”si c'est ça l'ordre établi, alors vive la révolution” !.....

                On sait que, dans la Postface de son Reprendre le Pouvoir ( postface dont on retrouvera un extrait significatif dans notre Grand texte n° III) Boutang émet l'idée d'une "légitimité révolutionnaire, d'une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond".

                Car, explique-t-il, "….Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien."

              Et nous avons ici même proposé de troquer ce terme confus, compliqué et lourd à porter de contre-révolutionnaires pour celui d'alter-révolutionnaires (1). La révolution ayant en effet, et malheureusement, triomphé chez nous et ailleurs, et étant devenu le fait établi, nous sommes bien révolutionnaires de cet ordre-là, qui n'est que désordre, lorsque nous souhaitons retrouver "l'ordre légitime et profond" dont parle Boutang.

              Voilà pourquoi nous ne pouvons qu'approuver le cri de colère, de dégout et de rejet de Patrice de Plunkett qui écrit, dans sa note du 21 novembre, Si c'est ça l'ordre établi, alors vive la révolution ! et qui choisit, pour illustrer son propos, une image très suggestive du Titanic faisant naufrage.

              Le point de départ de sa réflexion se trouve dans deux reportages proposés, la veille, sur TF1 et FR2, et consacrés à la famille, "qui ne s'est jamais aussi mal portée". Il en profite pour livrer une analyse que l'on retrouve aussi, bien sûr, chez Benoît XVI et que nous ne pouvons que faire nôtre, entièrement et sans réserve; et dans laquelle on retrouve tout le dégoût que causait à Pierre Boutang le spectacle de cette "désolante pourriture", sur laquelle aucun "État légitime" ne peut être "greffé ou plaqué"..... :

     

              Notre société économique tout entière fonctionne contre le familial, parce qu’elle fonctionne contre le stable, le durable et le « désintéressé » : autrement dit, le non-marchand. Elle est même parvenue à injecter ce délire dans l’esprit des individus : d’où leur extrême et anxieuse nervosité, leur peur panique de tout ce qui ressemblerait à des liens humains dans la durée – parce que ces liens sont mal vus de la société présente. C’est le stade suprême du capitalisme : l’enfermement dans le rentable à vue basse et à très court terme.

     

              Maintenant tout est clair. Les conservateurs libéraux ont perdu la partie : leur démarche achève de perdre toute crédibilité. On ne peut pas vouloir à la fois le « libre jeu des lois (?) économiques » et le maintien de la famille, ou de la patrie, ou de l’Etat, ou du spirituel, de tout ce qui en principe ne se vend ni ne s’achète.  Vouloir le primat du business revient à vassaliser, puis à dissoudre tout ce qui n’est pas métabolisable par le business. A l’époque de l’emploi rare, nomade et jetable, l’employeur (réticent) ne veut avoir affaire qu’à des individus orphelins et célibataires : des atomes faciles à manier. C’est pourquoi le système en place va détruire le familial aussi radicalement qu’il le pourra, aussi longtemps qu’on le laissera faire. Défendre telle ou telle « valeur », défendre la famille, défendre le droit à la vie, est utopique dans un système qui considère les « valeurs », la famille et la vie comme des survivances précapitalistes et des freins à la rentabilité. Si c’est ça l’ordre établi, alors vive la révolution."

       

              Oui, pour retrouver l'ordre légitime et profond, dont le serviteur sera le Prince chrétien, le premier rebelle.....

     

    (1) : Voir la note "Alter-Révolutionnaires", du 29 mai 2007, dans la Catégorie "Révolution, république, totalitarisme".

  • Il y a un an, Anne-Lorraine Schmitt : Il faut que les choses changent....

                 Il y a un an, Anne-Lorraine Schmitt, une étudiante de 23 ans, mourait assassinée dans le RER D par Thierry Deve-Oglou, un criminel d'origine turque déjà condamné et relâché sur la foi d'avis d'experts. Depuis, Philippe Schmitt, 57 ans, s'implique auprès de l'Institut pour la justice afin de faire évoluer les lois.

                L'histoire de son combat,et de celui de sa fille, est retracée dans un livre qui paraît mardi : «Anne-Lorraine, un dimanche dans le RER D» (1).

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          Voici la présentation qu'en propose l'éditeur :

                           "Dimanche 25 novembre 2007, 10 heures 26, RER D, entre Paris et Chantilly. Anne-Lorraine Schmitt, vingt-trois ans, est agressée par un homme qui tente de la violer. Elle résiste, courageusement. Il la massacre de trente-deux coups de couteau. L'agresseur avait déjà violé une jeune femme, sous la menace d'un couteau. Arrêté, il avait été relâché au bout de deux ans sur la foi d'" experts " qui l'avaient trouvé " réadaptable socialement ". Qu'il puisse un jour recommencer avait été jugé " peu probable ".
                     Nourrie de témoignages poignants et de documents irréfutables, cette enquête pose la question de la prévention des crimes sexuels et propose des réponses. Elle livre surtout le portrait attachant d'Anne-Lorraine, brillante étudiante en journalisme, ouverte aux autres, dont le rire joyeux résonne encore partout où elle vécut. Anne-Lorraine avait " foi en l'homme ". Elle voulait vivre pour témoigner de l'injustice du monde.
                     Ce livre lui rend hommage."

     

               «Sans haine ni vengeance», Philippe Schmitt a démarché depuis ce drame les parlementaires de tout bord, entamant avec eux «un dialogue poli mais difficile» pour dénoncer «les aberrations du système judiciaire». Dans ce livre, explique son combat visant, depuis un an, à "lutter contre les dérives de notre système judiciaire". "Le principe de précaution devrait obliger les juges à garantir la société contre des personnes qui resteront pour elle des dangers publics". Il s'affirme opposé à la confusion des peines, réclame - et nous sommes totalement d'accord sur ce point, nous l'avons écrit ici-même à plusieurs reprises - des peines de réclusion à perpétuité "réelles" et estime que les notions judiciaires de récidive et de réitération sont une "espèce d'escroquerie".

               Pourquoi ne pas voter la suppression des délais de prescription dans les affaires criminelles, rendus caduques grâce aux progrès de l'ADN ? Pourquoi ne pas offrir aux parties civiles l'opportunité de faire appel d'un verdict ? Pourquoi ne pas «expliquer aux gens qu'un accusé condamné à dix-huit ans de réclusionn'en fera que neuf», qu'«un criminel odieux peut quand même sortir» ?

    (1) : "Anne-Lorraine, un dimanche dans le RER D", d'Emmanuelle  Dancourt et Fréderic Pons; CLD Editions, 269 pages, 17,90 euros.

  • En finir avec les départements (2): ...mais des privilégiés la refusent : serions-nous en 1789 ?.....

              De plus en plus de voix s'élèvent, jusqu'au sommet de l'Etat, pour demander une simplification administrative, passant nécessairement par la suppression d'un échelon dans l'ahurissant millefeuille administratif edifié par le Pays Légal depuis cent ans.

              L'empilement des structures, et la sur-administration induite, est en effet ruineuse pour notre économie, et en même temps souvent inefficace (1)....

              Pourtant, ceux qui profitent de ce système, les privilégiés de la république, ne l'entendent pas ainsi. Ils freinent des quatre fers et, tels les parlementaires aveugles et inconscients de la fin du XVIII° siècle, essayent par tous les moyens de bloquer toute réforme et toute évolution dans ce domaine.

              Il faut dire que, comme le faisait récemment remarquer Jacques Marseille - avec sa franchise habituelle - les élus locaux trouvent dans les structure départementales et régionales un excellent moyen de se constituer une clientèle d'obligés, en vue des consultations électorales, et qu'ils rechignent donc à se priver de l'une ou de l'autre ! Bonjour l'intérêt national !

              Ils ne reculent devant aucune contre-vérité, aucune présentation tendancieuse des faits pour tâcher d'arriver à leur fin, qui est, concrétement, d'empêcher un assainissement de l'économie, auquel il préfèrent leurs mesquins calculs électoraux.

              Le dernier en date est Alain Rousset, le président PS de l'Association des régions de France et président de la région Aquitaine. "Supprimer les départements ne serait pas souhaitable car c'est à ce niveau de collectivité que se traitent les problèmes de solidarité et d'aménagement du territoire", affirme-t-il.

              La bonne blague ! Si c'est pour traiter au plus près les problèmes humains, alors confions les aux mairies et même, dans les grandes villes aux mairies de secteur : on sera ainsi encore plus proche des administrés qu'au niveau départemental ! Quant à l'aménagement du territoire, il dépasse évidemment le niveau départemental, trop étroit, et serait mieux traité au niveau régional, voire inter-régional !..... 

              La vérité est que monsieur Rousset, et ceux qui parlent comme lui, sont comme ces parlementaires de la fin de l'Ancien Régime : ils ne veulent qu'une chose, conserver leurs privilèges et ce système dont ils profitent, par le biais du pouvoir qu'il leur donne.

              Mais ils feraient bien de méditer la leçon de l'Histoire : à force de bloquer tout, d'empêcher toute réforme, les parlementaires égoïstes et inconscients n'ont réussi qu'à faire tout sauter, hier, en 1789. Nul doute que tout sautera, demain, avec des gens comme monsieur Rousset, et si lui et les privilégiés de la république continuent à refuser tout évolution, toute adaptation à ce que le précédent Comte de Paris appelait "les exigences naturelles des réalités de ce temps"......

              Mais cette fois, ce serait la république qui sauterait !..... Nous vivons décidément une époque épatante !.....

    (1) : Voir la note "En finir avec les départements", dans la catégorie "France ( Politique intérieure...)".

  • Denis Tillinac parle de la crise. La vraie...

              Le titre de l'article est poétique : Du côté des étoiles. On se rend vite compte, en lisant ce Libre propos (1), qu'il est surtout profond, qu'il va loin, et qu'il est -tout simplement- très beau.

              C'est la raison pour laquelle nous avons jugé utile de le mettre à la disposition de celles et ceux qui ne l'auraient pas lu.....          

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    Du côté des étoiles.

              Le débat enclanché par cette crise financière se polarise sur la vitupération du 'libéralisme" et l'exaltation d'un Etat présumé seul capable d'arraisonner les traders, raiders et autres adeptes de la folie spéculatrice.

              Certes, il faut un Etat fort pour protéger les faibles. Il faut en outre que les gouvernants des pays majeurs se concertent afin d'imposer au système financier les régulations nécéssaires.

              Mais, au-delà de ces évidences, le mal qui ronge l'Occident, décervelle les "juniors", déboussole les "seniors" et nous démoralise tous peu ou prou, ne se résume pas à, une carence du pouvoir étatique. Le mal, c'est ce culte de l'argent, cette apologie de la réussite matérielle qui étalent leur vulgarité à tous les étals, dans tous les kiosques, derrière tous les écrans. Le mal, c'est la dictature sournoise d'un modèle unique inoculé dans les subconscients de la jeunesse par des "élites" amorale set cyniques : en gros, la vie n'est qu'un casino, tâchez de faire du fric, le reste ne compte pas.  

              Les Grecs et les Romains proposaient deux modèles : le Héros et le Sage. Le Moyen-Age chrétien inscrivait dans les imaginaires la figure du saint et celle du preux. L'âge classique prônait l'idéal de l' "honnête homme". Le romantisme insufflait aux coeurs vaillants les vertus d'une insoumission, sans doute équivoque, mais noble dans son essence.

              Rien de tel dans notre société, aucun autre message que l'incitation à "prendre son pieds", y compris au détriment de son prochain. Au fond, ces spéculateurs, dont on vitupère la fringale de profit à court terme, poussent dans ces retranchements la logique implicite d'un système qui stimule les pulsions prédatrices et tient les âmes pour non avenues. Regardez la pub, écoutez ces "people" qui tapissent les couvertures et défilent à la télé : ils puent le fric facile, le sexe facile; ils illustrent le slogan débile de Mai 68 "Jouir sans entraves".

              Aucune société ne peut tenir la route si la vénalité -universelle- n'est équilibrée par une exigence qui oriente les regards du côté des étoiles. Aucune ne peut se dispenser de placer la barre morale plus haut que le nombril, ou la ceinture. Aucune ne peut instaurer un minimum de "bien commun" si le discours ambiant le réduit aux acquêts d'une addition de désirs quantifiables.

              Bref, le débat entre "libéraux" et "dirigistes" n'a aucun intérêt. Le mal n'est pas, en soi, le capitalisme, toujours amendable. Ni la défection de l'Etat, toujours à même de se ressaisir. Le mal n'est même pas la spéculation, pratique ordinaire depuis la nuit des temps. Le mal occidental, c'est une focalisation sur l'économie qui laisse entendre à un ado paumé que la vie d'un mortel consiste à produire et à consommer, point final. A trouver le job le plus rémunérateur possible et à se ficher du reste. A tourner dans la bulle de son égo comme la guêpe dans un bocal. Avec un tel viatique, on comprend que le moindre soubresaut de l'économie puisse tourner à la panique.

              Le mal, ce n'est pas l'argent, mais son absurde survalorisation, faute de mieux. Faute d'un idéal qui, spontanément, le remettrait à sa place, la dernière dans la hiérarchie des valeurs d'un homme de bon aloi.

    (1) : paru dans Famille Chrétienne du 1° novembre, numéro 1607. Famille Chrétienne fêtera ses trente ans le dimanche 7 décembre : nous en reparlerons.....

  • La République est-elle réformable ?....

                Dans le dernier numéro de Politique Magazine ( http://www.politiquemagazine.fr/ ) Hilaire de Crémiers se livre à une analyse longue et fouillée de l'action de Nicolas Sarkozy, en particulier, et de l'état de la république, en général (1).

                Il s'y demande si, au final, Nicolas Sarkozy sera Hercule ou Sysiphe et débute, sagement, son article en faisant remarquer : "Tout ne dépend pas de la seule volonté des hommes. Il faut tenir compte de la nature des choses."

                Nous nous sommes souvent demandé, ici-même, si nous n'étions pas en 1789; si le nombre et la puissance des mille Bastille que la République a générées, jointes au caractère idéologique de cette même République, ne rendaient pas impossible(s), comme en 1789, toute réforme(s); et si, donc, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne finirait pas par assister, mutatis mutandis, à une explosion -demain- comparable à celle d'hier.

                Sauf que, cette fois, ce serait la République qui, sauterait..... Extraits...

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    (1) : Numéro 72, mars 2009.

               ..."L'homme qui est à la tête de l'Etat, qui veut en concentrer tous les pouvoirs en y ajoutant constamment une note très personnelle, s'est fixé une sorte de défi : faire marcher la République..... L'essentiel tient à cette volonté qu'il a de donner à la république une organisation efficace, une capacité d'action à l'intérieur et à l'extérieur qui la mette en état d'influer sur le monde moderne..... Il conçoit la fonction présidentielle non comme la charge d'une magistrature suprême, mais comme un poste "managérial", une tâche à accomplir, "un boulot à faire". Et "ce boulot" est aujourd'hui de réformer la République pour l'adapter aux temps actuels : c'est son côté jeune et moderne.

                Toute l'ambigüité de l'action de Nicolas Sarkozy tient au fait qu'il n'est pas certain qu'une réforme de la République soit une vraie réforme pour la France. Autant la France a , de fait, besoin de réformes de longue durée qui la vivifient et qui nécessiteraient un Etat fort et durable, autant les tentatives de réforme du système républicain laissent l'observateur perplexe, tant ce système en lui-même est irréformable. Et c'est là que Nicolas Sarkozy va s'user et pour rien....

                 Et, pourtant, il n'est pas douteux que sa volonté, "son volontarisme" comme il dit, ne tendent qu'à assurer un meilleur fonctionnement des institutions essentielles de la République.... Le voici sur tous les fronts. Il se dégage de cette activité pour le citoyen moyen une impression de confusion et de fébrilité qui ne correspond pas à la détermination de l'homme. Un sentiment général s'impose, qu'il en fait trop. La vérité est plutôt qu'il n'en fait pas assez, tout en donnant cette impression qu'il en fait trop. De toute façon, il ne peut en faire plus. Même humainement. Car personne ne peut dénier le fait qu'il travaille énormèment. Alors, pourquoi pas assez ? Tout simplement parce que ce ne sera pas suffisant pour changer le cours des choses. Il y a une contradiction majeure dans l'oeuvre sarkozienne. Sa volonté, aussi sincère, aussi forte soit-elle, se heurte à la nature des choses. La République va l'user. Elle ne se réforme pas, sauf accident que l'Histoire provoque et que son inaptitude rend inéluctable.

                Il y a chez Sarkozy l'ambition d'un Hercule qui entreprend tous les travaux; il est à craindre qu'il ne se retrouve dans la situation d'un Sisyphe qui, ayant réussi à rouler son rocher vers quelque sommet, le voit tout à coup dévaler la pente infernale selon la force irrésistible de sa pesanteur."     

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  • Continuer Soljenitsyne, jusqu’à la victoire finale !...

              L'écrivain russe, qui avait reçu le Prix

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    Nobel en 1970, vient de décéder, à l'âge de 89 ans.

              Avec Jean-Paul II , il est le tombeur du communisme. Il est venu au Puy du Fou marquer la filiation directe, essentielle, entre la monstrueuse révolution bolchévique d’Octobre et sa non moins monstrueuse matrice originelle : la Révolution française.

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              Aujourd’hui, c’est le reflux de l’idée révolutionnaire. La vague qui recouvrait il n’y a pas si longtemps presque la moitié du monde a déjà reflué, libérant l’immense Russie et la moitié de l’Europe, qu’elle asservissait depuis cinquante ans. En Chine, elle n’est plus qu’une fiction, coquille vide de « sens », façade marxiste-léniniste officielle du pouvoir, qui épate peut-être encore quelques gogos mais qui ne sert plus qu’à masquer une politique centralisatrice fort traditionnelle, directement héritée des empereurs. Et dans le reste du monde, à Cuba, au Vietnam, elle ne tient plus que par la force d’inertie; par la force militaro-policière de la nomenklatura au pouvoir et par l’épuisement des populations qu’elle asservit; bref, par la force de l’habitude, jusqu’au jour où l’habitude elle-même ne suffira plus …

              Reste le cœur de cette vague, le centre dont tout est parti : Paris. On connaît le cri des révolutionnaires hispaniques « Hasta la victoria, siempre ». Nous ne pouvons qu’avoir le même état d’esprit. Il faut encore combattre, jusqu’à la victoire finale; il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour accompagner, amplifier le reflux de la vague révolutionnaire jusqu’à ce qu’elle libère enfin les esprits, ici; jusqu'à ce que l'Intelligence, pour reprendre la célèbre formule de Maurras, s'accommode de la Révolution-fait mais se dépêtre de la Révolution-idée...

              Nous avons souvent critiqué ici-même Bernard-Henry Lévy. Raison de plus pour lui rendre justice aujourd’hui sur un point précis, et saluer le bel hommage qu’il a rendu à Soljenitsyne, en direct sur France Info. Un hommage dans lequel on voit que BHL a su changer d’avis, lui qui avait traité un jour de « torchon réactionnaire » l’ouvrage majeur de Soljenitsyne « L’Archipel du goulag » :

             « L’Histoire retiendra de lui qu’il fut l’une des forces par quoi le communisme s’est effondré. Avant Soljenitsyne, pendant des dizaines et des dizaines d’années, des philosophes, des théoriciens, des Albert Camus et autres ont tenté de dénoncer le système qui avait été capable de produire le goulag… Eh bien c’est un écrivain qui y est parvenu. Il y a eu les États-Unis d’Amérique, le Vatican et le Pape Jean-Paul II, et il y a eu Alexandre Soljenitsyne…. Donc un écrivain qui fait jeu égal avec les deux plus grandes puissances politiques et spirituelles de la planète pour démanteler un système d’oppression, cela ne court pas les rues. Il a été l’un des artisans essentiels de cette débâcle, de ce dégel, de cet effondrement du communisme. Et cela à travers un livre qui s’appelait « L’Archipel du goulag ». »   

  • Universités et Enseignement Supérieur: une autre façon de voir les choses...

              Et si l'on posait le problème différemment? D'un côté on a des syndicats étudiants et des mouvements d'extrême gauche qui ne cessent de demander toujours plus de moyens, de refuser la sélection (1) et de craindre (ou faire semblant de craindre...) la main-mise du Cac 40 sur les Facultés (le ridicule ne tue plus!...). De l'autre on a un gouvernement qui veut réformer, ce qui est non seulement utile mais indispensable, mais qui semble perdre de vue le problème de l'Éducation Nationale dans sa globalité, dont l'enseignement supérieur n'est qu'une partie, solidaire de tout le reste, depuis la maternelle en passant par le secondaire.....

              Or, les fondements mêmes de notre politique éducative sont faussés par l'idéologie. Il en résulte une pratique aberrante qui, aussi longtemps qu'on n'y aura pas porté remède, rendra vaines toutes les politiques et vains tous les espoirs de réforme. C'est d'abord à la base qu'il faut changer radicalement les choses, et après seulement que l'on pourra agir efficacement. Quel est "le" problème de l'Education en France? Tout simplement, c'est qu'il y a trop d'élèves dans les collèges, donc logiquement dans les lycées et pour finir dans les Universités. Et cela à cause de la domination d'utopies soi-disant généreuses, mais aboutissant dans les faits au contraire de ce qu'elles proclament.

              "Trop d'élèves" cela signifie que, dans le système tel qu'il fonctionne actuellement, et après leurs quatorze ans, on institutionnalise le maintien à l'école du plus grand nombre de jeunes possibles, sous le faux prétexte de "leur donner leur chance". Mais leur chance de quoi? Quand on sait la proportion ahurissante d'enfants entrant en 6° sans maîtriser les "fondamentaux" (lecture, écriture, compréhension...); ou quittant l'école puis l'Université sans le moindre diplôme ni la moindre formation; on se rend bien compte qu'il ne s'agit plus du tout de "chance" mais de massacre!

              Et un massacre dans lequel tout le monde est perdant: le jeune, l'économie, la France...Il vaudrait beaucoup mieux, à partir de leur quatorze ans, laisser en paix celles et ceux qui ne se sentent ni le goût ni les capacités de suivre des études théoriques longues; et leur permettre, en développant réellement et sérieusement l'apprentissage, d'acquérir rapidement une véritable formation, prélude à un véritable épanouissement personnel contrastant avec l'actuel échec scolaire de masse.

              Nos voisins allemands l'ont bien compris, chez qui le nombre d'apprentis est très largement supérieur à ce qu'il est en France, pays dans lequel, par ailleurs, la proportion d'étudiants est la plus forte par rapport à ses voisins. Cette "masse" d'étudiants, s'ils étaient tous bien formés et brillants, seraient évidemment une chance pour la France. Mais avec l'échec scolaire, c'est un boulet qui démolit une part de notre jeunesse en la faisant douter d'elle-même et qui plombe nos finances, pour rien....ou pour un résultat largement négatif, ce qui est un comble!

              Tant qu'on n'aura pas commencé par le commencement, et qu'on n'aura pas mieux dirigé ce tiers d'enfants que l'on oblige à rester dans les collèges, puis dans les lycées, puis dans les facultés, il ne servira à rien de tirer des plans sur la comète en vue d'améliorer le système: ce sont les bases mêmes de celui-ci qu'il faut assainir, avant toute chose.....

    (1): la sélection, de toute façons est une loi de la vie; elle se fait forcément un jour ou l'autre, et plutôt que d'en faire un épouvantail il vaut mieux s'y préparer pour s'y adapter: si on refuse la sélection à l'école, on l'aura de toutes façons après l'école, par le chômage, mais on aura gaspillé des milliards et bousillé des milliers d'enfants et d'ados.....

     

     

     

  • Argentine: Cristina Kirchner succède à son mari.....

              .....qui envisage d'ores et déjà de se représenter en 2011! Ce n'est pas pour parler de l'Argentine que nous évoquons ce fait aujourd'hui, mais pour en revenir à une phrase de la chronique de Philippe Val, dont nous avons parlé ici même le 18 Octobre. On se souvient que le directeur de "Charlie Hebdo" voyait dans la révolution la fin définitive de la transmission biologique du pouvoir. Que la Révolution ait eu cette volonté, certes; mais qu'elle y ait réussi, en France et ailleurs dans le monde, Philippe Val en est-il si sûr? L'exemple que nous offre aujourd'hui l'Argentine est plutôt amusant, voire même -pourquoi pas?...- plutôt sympathique. Mais il a son pendant tragique et effroyable, qui ne fait plus rire du tout ni même sourire, en Corée du Nord: là où la dynastie des KIM (Kim Jong Il le fils après Kim il Sung son père) continue de faire régner un despotisme, une tyrannie et une terreur au quotidien qui ne font certes pas honneur aux tenants de la révolution; entre ces deux extrêmes -de l'Argentine et de la Corée du Nord- on a Cuba, avec Raul, le frère de Fidel; on a Bachar el Assad, fils de Hafez, en Syrie (deux régimes clairement progressiste -pour la Syrie- et révolutionnaire -pour Cuba-...); on a, pour ne parler que de l'Afrique du Nord, la Lybie, l'Egypte et la Tunisie; on a aussi ce que l'on pourrait appeler l'explosion du népotisme, chose qui a évidemment toujours existé mais qui a pris une ampleur stupéfiante dans de nombreux pays se réclamant de l'héritage révolutionnaire (voyez le petit monde des Ceaucescu, pour ne prendre qu'un exemple....)

              On est bien obligé de constater et de rappeler a Philippe Val que -malgré qu'il en ait...- dans ce domaine comme dans tant d'autres (tous les autres?.....) la révolution a beaucoup parlé, beaucoup promis, et pas toujours tenu!; qu'elle est même assez souvent arrivé au contraire de ce qu'elle avait proclamé....

              L'exemple majeur, le plus parlant et en même temps le plus "énorme" (le plus scandaleux aussi) ne nous est-il pas fourni par le sabre et l'héritier de la révolution française: Napoléon lui-même! Voici une révolution qui abat la régime qui a construit la France, et fait d'elle la première puissance du monde; qui "tourne le dos à la transmission biologique du pouvoir", comme l'annonce fièrement Philippe Val, pour en tirer honneur et semble-t-il orgueil; sauf que, moins de dix ans plus tard, elle se jette dans les bras de celui qui se fera appeler "Sire" et "Majesté", se fera sacrer par le Pape et fera tout ce qu'il pourra pour instituer une nouvelle dynastie, avec le Roi de Rome! On croit rêver! Et s'il a finalement échoué à fonder sa nouvelle dynastie, on pourra tout dire de lui sauf que c'est parce qu'il n'a pas suffisamment essayé, et qu'il n'a pas fait tout ce qu'il a pu!.....

              On le voit: l'annonce de la victoire de Christina Kirschner, qui n'est pas, en soi, le sujet de cette note, nous ramène à quelque chose d'essentiel: comment Philippe Val peut-il expliquer -de Napoléon à Kim Jong Il- ces râtés et ces démentis opposés par l'histoire et l'actualité au fier principe qu'il énonce? comment peut-il expliquer la perpétuation de ce réflexe qui pousse les nations à se resserrer autour d'une famille, d'un principe, d'une dynastie lorsque -à tort ou a raison...- ces nations s'estiment menacées? Nous ne disons pas que ce réflexe est bon, ni sain ni quoi que ce soit; nous nous bornons à constater les faits; et nous, qui n'avons pas crée de "système réputé parfait" comme l'ont fait les révolutionnaires, nous posons simplement une question à Philippe Val qui, lui, se veut l'héritier de ceux qui ont crée un "système réputé parfait" et qui, comme eux, y croit dur comme fer ; parce qu'il nous semble que, dans ce domaine comme dans tant d'autres, ses beaux principes sont régulièrement démentis et contredits par les faits.

              N'en déplaise à Philippe Val, les grandes déclarations et les grands principes de 1793 ne changent rien à la réalité. Et ne protègent ni de l'incapacité des dirigeants, ni du népotisme, ni de l'exercice du pouvoir en famille, ni de la transmission biologique du pouvoir. On en a des preuves tous les jours.....

    (1) voir la note "Une aide inattendue: ou quand Philippe Val travaille pour nous..." dans la Catégorie "République ou Royauté?"; et écouter la chronique de Philippe Val dans la Catégorie "Audio-Vidéo".

  • Les Francophones ont célébré leur langue...

               Petit retour en arrière. Le 20 Mars dernier, les Francophones ont célébré leur langue, trait d'union entre des centaines de millions de personnes, du Canada à Séoul, lors d'une journée internationale marquée par un appel à ne pas laisser l'anglais "coloniser" les outils numériques.
              Cette Journée constitue tous les ans l'événement phare de la Francophonie, qui revendique 200 millions de locuteurs dans le monde, un nombre plus conséquent encore étant "atteint" par les différentes activités de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
              A Paris, le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf a appelé les Francophones à investir massivement le numérique......

    519747853.jpg          "Ce qui se joue à travers la conquête de ces nouveaux espaces, c'est aussi la conquête des esprits et de l'imaginaire", a-t-il déclaré, en déplorant "la colonisation" de l'outil numérique par l'anglais.
              "La force de frappe de la nouvelle francophonie sera celle du numérique", a renchéri le nouveau secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet.
              Il a présenté le "grand portail numérique de la Francophonie", qu'il a défini comme un "système d'information du type Google à la française" (1), et qui devrait être opérationnel lors du prochain sommet de la francophonie à Québec, à l'automne.
              "Ne nous voilons pas la face, nous sommes en état d'urgence : l'équilibre du monde passe nécessairement par le plurilinguisme. Or celui-ci n'est pas garanti", a-t-il dit.
              Sur les cinq continents, des centaines d'initiatives locales ont marqué l'évènement, qui montrent bien que l'intérêt pour la langue française ne se dément pas.

              On le voit, cette journée de célébrations du 20 mars, si elle a pointé quelques zones d'ombre, est donc porteuse d'espoir(s). Gardons nous cependant de tout enthousiasme excessif. On ne le sait que trop: si l'attrait du français est bien réel, les menaces qui pèsent sur lui ne le sont pas moins.... 

              Rappelons, pour élever le débat, une chose que nous avons souvent dite, dans ces colonnes, et qui est une évidence: le combat pour la défense et la promotion de la langue française est aussi, et surtout, "politique". Prenons l'exemple de l'Académie Française, qui a à sa tête un Secrétaire Perpétuel. Ce qu'il faut à la langue française, à la Culture française, c'est un défenseur, un promoteur perpétuel. Une présence permanente et constante. Quelqu'un qui assure ce service "à plein temps", pourrait-on dire. Nous n'avons aujourd'hui que des dirigeants "de passage", dans le meilleur des cas: comment pourraient-ils s'inscrire dans la durée, si le système lui-même, le régime, a volontairement tranché à la révolution le rapport que nous entretenions jusque là avec le "temps long" ?.....

              Les Anglais et les Espagnols savent bien ce qu'ils doivent à leur souverain respectif, et l'importance de leur action dans les mondes hispaniques et anglophones. Quel rôle fédérateur ils jouent, en permettant à une identité de se reconnaître et de se rassembler autour d'un symbole vivant. Et quel dynamisme ils impulsent....

              Ce n'est pas l'un des moindres attraits de la Royauté.....

             
                     (1) voir la note "Un anti google ? Mieux: un alter google...." dans la Catégorie "Francophonie, Culture et Civilisation française...".