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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1331

  • Action française • Images du Rassemblement Royaliste de Roquemartine en 1934 !

     

    823330531.jpgEst-il permis de mettre en ligne d'aussi piètres images ? La réponse est naturellement oui. Tous les grands mouvements politiques, tous les grands courants de pensée gardent - fût-ce avec un regard critique, à condition qu'il soit autorisé - la mémoire de leur histoire, histoire des idées, histoire de leurs actions. L'Action Française est éminemment de ceux-là.

    Les rassemblements royalistes sont une tradition très établie de l'Action Française, du Mont des Alouettes, jusqu'aux Baux de Provence, en passant par Barbentane, Roquemartine, Saint-Martin de Crau, Montmajour et autres lieux.

    Ce sont des images du rassemblement royaliste de Roquemartine [1934] que nous donnons ici. On sera indulgent : elles ont bientôt un siècle ; et l'on sera ému car elles nous montrent nos maîtres et nos grands prédécesseurs en fidélité nationale et royaliste.  LFAR

     

    Rassemblement royaliste de Roquemartine 1934 par franfil

     

    Rassemblement royaliste de Roquemartine 1934

     
    par Michel FRANCESCHETTI

    Le rassemblement royaliste de Roquemartine eut lieu le samedi 4 août 1934 sur les terres du marquis de Bonnecorse, dans la commune de Mollégès, entre Cavaillon et St Rémy de Provence. Il réunit plus de 10.000 personnes.

    Les premières images montrent Charles MAURRAS en train de dédicacer un livre.

    La caméra fait un panoramique sur la foule dans laquelle on peut reconnaître des Arlésiennes en costume traditionnel.

    Le premier orateur que l'on voit dans ce film, qui est muet, est Gaston CLAVEL, agriculteur, président de la section de Mollégès.

    Sur la tribune surmontée de l'inscription « Vive le roi », vient ensuite André VINCENT, avocat de Montpellier qui fut le premier à faire connaître l'AF dans la Vendée provençale.

    Puis, c'est le tour de Henri LAVALADE, cheminot, secrétaire général de la fédération provençale des sections d'AF fondée en 1925, qui est devenu président de la fédération du Vaucluse en 1933.

    Il est suivi par Joseph DELEST, gérant du journal quotidien L'Action Française.

    Le film se termine par Charles MAURRAS à la tribune.

     

    Lire aussi sur Lafautearousseau ...

    Action Française • 1928 : images d'un rassemblement royaliste à Barbentane, en Provence

    Action française • Images du 1er Rassemblement Royaliste de Montmajour le 8 juin 1969

    Action française • A propos d"une affiche qui devint un symbole

    Symboles & Traditions • Les tee-shirt du service d'accueil des rassemblements royalistes en Provence

    Les rassemblements royalistes de Provence ... 35 ans d'action politique

    304221273.jpg

     

    Le rassemblement royaliste de Montmajour en 1969

  • Société & Actualité • Rangez les bougies !

     

    Pae Mathieu Bock-Côté

    Ce billet tord heureusement le cou à quelques uns des simplismes par lesquels on croit combattre le terrorisme [Journal de Montréal, 6.06]. Mathieu Bock-Côté a particulièrement raison d'écrire qu'il faut lui opposer une perspective globale, qu'on ne le vaincra pas en misant exclusivement sur les services de sécurité. Nous avons écrit ici tout à fait la même chose. Pour l'instant, l'intense formatage systémique que subit notre société l'empêche de développer la réaction appropriée.  Lafautearousseau   

     

    2760774407.2.jpgScène ordinaire de notre temps: des islamistes posent une bombe ou canardent une foule, à moins qu’ils ne s’y ruent en camion-bélier, avant d’en descendre pour poignarder les passants.

    Nous sommes horrifiés. Le lendemain, pour riposter, la population descend dans la rue avec des bougies et des fleurs.

    Nous voulons répondre à l’horreur par la compassion: nous donnons surtout l’image de la faiblesse. 

    Faiblesse

    Quoi qu’on en pense, on ne vaincra pas l’islamisme avec des prières, des chandelles et des chansons. Il y a des limites à croire que l’amour est plus fort que tout.

    Plusieurs l’ont noté après le massacre de Londres, nous nous habituons aux attentats. Ils meublent désormais l’actualité. Comme si l’horreur était désormais banale.

    Il nous faudrait plutôt développer une perspective globale sur le terrorisme islamiste. D’abord en cessant de dire que ces attentats sont insensés. C’est faux. Ils ont un sens. Ils visent à terroriser les populations occidentales et à assurer la progression de l’islamisme chez nous.

    Ils doivent nous convaincre de notre impuissance et de la victoire inéluctable des combattants du Djihad.

    On ne vaincra pas l’islamisme en misant exclusivement sur les services de sécurité. Il faut combattre le terreau où il recrute ses militants.

    On sous-estime, de ce côté-ci de l’Atlantique, à quel point l’islam radical a pris racine en Europe et exerce sa loi dans de nombreux quartiers.

    Guerre

    Il n’est pas toujours meurtrier. Il est toujours conquérant. Il est là pour imposer sa loi.

    Il ne nous demande pas de le tolérer gentiment et de reconnaître son identité. Il veut nous imposer la sienne, avec ses symboles, ses références culturelles, ses mœurs, sa vision du monde.

    Comme vient de le dire Theresa May, la première ministre britannique, il faut mener la guerre idéologique contre l’islamisme. Il faudrait commencer par ranger les bougies. Pour l’instant, notre société y rechigne.   

    Mathieu Bock-Côté    

  • Idées & Culture • Faut-il renoncer aux fondamentaux ?

     

    Par Henri

    C'est un plaisir que de mettre en lumière les commentaires reçus qui honorent notre blog et complètent son travail. Tel est le cas de celui mis en ligne par Henri, hier sur Lafautearousseau. Il répondait à une question que nous posions en fin de discussion d'un intéressant article sur la gauche et la diversité, repris ici [Cf. lien ci-dessous]. On ne peut qu'aimer sa réponse.  LFAR.

     

    3789950240.jpgFaut-il renoncer aux fondamentaux, demande Lafautearousseau. Non, bien sûr !

    Oui LFAR a mis le doigt sur la faiblesse originaire de la gauche, qui réfléchit encore : derrière ce contrat social fantasmé qui vitrifie ou tyrannise la société, il y a chez beaucoup une nostalgie qui remonte de notre vraie nature, pour une vraie relation concrète à l’autre, fondatrice, et non destructrice, une nostalgie pour tout ce qui dans notre histoire a permis de tisser le lien social , de perdurer en donnant pas à pas du prix à nos humbles actions.

    Oui, il est salutaire de percer la croute ou d’arracher le masque, qui nous étouffe.

    N’est ce pas déjà une prière , qui jaillit chez François Villon dans sa célèbre « Ballade de pendus ».

    « Frères humains, qui après nous vivez,
    N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
    Car, si pitié de nous pauvres avez,
    Dieu en aura plus tôt de vous mercis. »

    Avec ce culte idolâtre et finalement carnassier de la diversité, n’avons nos pas endurcis nos cœurs contre nous-mêmes, contre nos frères, étouffé la piété et la pitié ? 

    On ne peut pas être de gauche et multiculturaliste : Le culte de la diversité ruine le modèle social

  • Lucy est tombée de l'arbre, peuchère ! Et de douze mètres, en plus...

    Ne souriez pas ! Le journaliste de France info qui nous donne cette triste information est formel : Lucy c'est, tout simplement, "notre ancêtre", dit-il. Il en est persuadé, il y croit dur comme fer, bref il le sait. En tout cas, il l'affirme : c'est un journaliste doublé d'un grand scientifique, dites donc, pour affirmer des choses pareilles.

    Et si on laissait tout simplement les chercheurs chercher, dans les domaines de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, comme dans celui des origines de toutes choses ? Car il y a probablement encore beaucoup de découvertes à faire, qui contrediront des vérités assénées hier et avant-hier, devenues, du coup, de "vieilles lunes".

    Et puis, comme le faisait remarquer Bainville, "...Si nous descendons du singe, on ne comprend pas pourquoi il y a encore des singes. Ou bien c'est qu'il y avait dès la genèse des singes-singes et des singes qui n'étaient pas singes. Si l'homme est un singe supérieur, il y a autant de raisons pour que le singe soit un homme dégénéré..." (Lectures, Fayard, 1937)

  • Jean-Guy ne se "sent pas Français" : de Jacques à Jean-Guy...

    Jacques, c'est Jacques Bainville; Jean-Guy, c'est Jean-Guy Talamoni, qui rêve d'indépendance et croit "représenter" beaucoup, mais qui n'est qu'un élu ultra minoritaire si l'on considère le nombre des majeurs "non-inscrits", des abstentionnistes et de tout ceux qui n'ont pas voté pour lui...

    "...Le jour où la Corse s'insurgera n'est pas encore arrivé. C'est la meilleure pépinière de fonctionnaires français que nous ayons depuis l'Empereur, qui fut le premier de tous. La fierté de l'avoir donné à la France attache même l'île parfumée plus solidement que n'importe quoi et, des conquêtes de Napoléon, celle-là, qu'il n'avait pas faite, est tout ce qui nous reste..."

    (Jacques Bainville, Doit-on le dire ?, Les Belles Lettres, 2015)

  • La maison Macron/Bayrou lance un nouveau parfum : "Moralisation", le parfum qui pue...

    grain de sel.jpgC'est la première fois que nous employons volontairement une grossièreté, sur lafautearousseau, au lieu de nous contenter d'un euphémisme. Depuis la création de notre quotidien - le 28 février 2007 - nous nous sommes toujours interdits l'insulte ou l'injure, les attaques sur le physique ou tout autre genre d'attaques ad hominem, les plaisanteries graveleuses même quand le sujet aurait peut-être permis d'y penser (comme lors de l'affaire Strauss-Kahn).

    Aujourd'hui, nous faisons notre première entorse à cette règle et, du reste, une entorse pas vraiment bien méchante : mais, comme l'avait dit plaisamment Alfred Jarry, "Quand on passe les bornes, il n'y a plus de limites" !

    Comment ! On apprend que Macron-qui-lave-plus-blanc a donné une soixantaine de circonscriptions gagnables au dernier des Caïmans, François Bayrou, l'ultime rescapé du "dégagisme". Forcément : ne s'étant présenté à rien, il n'avait pas pu être sanctionné par les électeurs ! De plus, Macron l'a nommé ministre de la Justice, et a placé sa comparse Sarnez au gouvernement. Et le père-la-Morale Bayrou nous a sermonné, expliquant que, à partir de maintenant - c'est-à-dire de lui, bonjour la grosse tête ! - on allait "rouler au propre", on était sommés de devenir tous blancs comme neige, et, du reste, on allait y être contraints par la loi. On allait voir ce que l'on allait voir...

    Eh ! bien justement, on voit ! Et c'est un désastre, pour le tandem super blanc/plus blanc que blanc ! Une dizaine d'employés du Modem (peut-être plus, selon France info), dont Marielle de Sarnez et l'ex Modem Sylvie Goulard, actuelle ministre des Armées, s'il-vous-plaît, auraient franchi la ligne rouge question rémunération par l'Europe. Et, bien sûr, Bayrou ne pouvait l'ignorer.

    On avait Ferrand (pour qui il est acquis, maintenant, que contrairement à ses dires, donc à ses mensonges, de l'argent public est bien concerné par sa magouille familiale) et c'était déjà gros, très gros, même, puisque le-dit Ferrand est l'un des tous premiers accompagnateurs de Macron, donc, au coeur du "système".

    Voilà que, du très gros, on passe au carrément énorme : un Mont-Blanc, un Everest : le Garde des Sceaux, lui-même, présidant à la magouille, alors même qu'il donne des leçons de propreté morale et préparant une loi de Moralisation ! Alors, là, les bras en tombent !

    Bien sûr, tout ce (pas) beau monde doit démissionner : Ferrand, d'abord, chronologie oblige, puis Sarnez et Goulard; puis Bayrou.

    Et Macron ?

    Macron, il n'y a que deux solutions, toutes deux aussi graves, la seconde peut-être pire que la première, plus dévastatrice :

    Solution un : il savait, il connaissait les "dessous" de Bayrou (si l'on peut employer ce mot ici...) et il a laissé faire. Auquel cas il nous a sciemment menti, en parlant de moralisation et en affirmant qu'il représenterait le renouveau de la vie politique. C'est évidemment très grave...

    Solution deux : il ne savait pas, et il a été trompé. Mais, ne serait-ce pas, en un sens, encore plus grave ? Comment ! Au coeur du Système comme il l'était (à l'Elysée, conseiller du président, puis ministre de l'Economie...), avec tous les moyens de renseignements et d'information dont il disposait, avec les personnels, bureaux et moyens divers mis à sa disposition, il ne savait pas que Bayrou, comme tous les autres, faisait, précisément, la même chose que tous les autres ? Alors, oui, cela, en un sens, serait encore plus grave, eu égard au degré d'inconscience, d'incompétence que cela signifierait pour quelqu'un qui est à la tête de l'Etat, chef des Armées et disposant des codes nucléaires...

    En attendant, ce président mal élu, car élu "par défaut", vient de se prendre les pieds dans un tapis qu'il a déroulé lui-même. Qui l'obligeait à parler de morale comme il l'a fait, mettant la morale là où elle n'avait pas lieu d'être, és-qualité ? Qui l'a poussé à se présenter comme un nouveau Lancelot du Lac, un nouveau Bayard, l'apparition du "pur" sur la terre ?

    Maintenant, sa folle promesse de pureté lui revient en pleine figure, comme un boomerang. "Le pied lui a glissé dans le sang", dit cruellement Chateaubriand du Chef du gouvernement, au lendemain de l'assassinat du duc de  Berry.

    Avec son parfum de soi-disant moralité, dont tout le monde voit, ou, plutôt, sent, maintenant, qu'il pue, Macron s'est lui-même empêtré et fourré dans une très sale affaire, dont on voit mal comment il va se sortir : "le pied lui a glissé...", nous laisserons au(x) lecteur(s) le soin de terminer la phrase comme bon lui semblera...

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famillle de France • Le prince Jean de France en audience avec le Pape François

     

    Les 20 ans de la FAFCE à Rome

     

    « Du 30 mai au 1er Juin avaient lieu à Rome les 20 ans de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE). Cette organisation européenne, membre de la Plateforme de l’Union Européenne pour les Droits Fondamentaux, fédère un certain nombre d’associations familiales catholiques dans plusieurs pays européens. Elle agit essentiellement auprès du Conseil de l’Europe dans le cadre de la Charte Sociale Européenne.

    A l’occasion de cet anniversaire deux rendez-vous majeurs avaient été prévus dans la ville éternelle. Une après midi d’interventions à l’Ambassade de France auprès du Saint Siège pour présenter aux ambassadeurs accrédités par le Vatican les différentes actions menées par la FAFCE et une rencontre avec Sa Sainteté le Pape François. A chaque fois ont été soulignés de part et d’autre l’importance des familles, leur rôle bénéfique pour la société et la nécessité pour les Etats de les défendre afin qu’elles puissent encore continuer à être des instruments de vrai développement et de paix. »   

     
    Rome, le 2 juin 2016
    Jean de France, Duc de Vendôme 
     
  • Histoire • Rois de France, de Balzac : Louis XVIII [V]

     

    C'est en 1837 que Balzac publia Rois de France, un ouvrage concis fort intéressant, consacré aux six derniers « Louis » rois de France, de Louis XIII à Louis XVIII. Malheureusement peu réédité par la suite, cet ouvrage était devenu, de ce fait, indisponible, depuis 1950.

    Notre confrère Péroncel-Hugoz a pris l'heureuse initiative de faire rééditer Rois de France, au Maroc, par les Editions Afrique Orient. Nos lecteurs peuvent d’ailleurs lire Péroncel-Hugoz ici-même, régulièrement, puisqu’il nous fait l’amitié de sa participation – très appréciée – à Lafautearousseau.

    Nous donnerons quatre extraits de Rois de France - des « bonnes feuilles » - dans nos parutions du week-end. L'extrait qui suit termine la série.  LFAR 

     

    415470906.jpgExtrait 4 - Louis XVIII (pages 102 à 105)

    Le 21 juin 1791, Monsieur partit de Paris, et plus heureux que le roi son frère, il parvint à franchir la frontière. Son premier soin fut de provoquer l'intervention des puissances du continent européen. Il avertit Louis XVI du résultat favorable de ses efforts, et l'engagea à refuser son adhésion à la Constitution nouvelle, protestant en son nom, comme en celui de tous les princes, contre tout ce qui avait été fait et tout ce qu'on pouvait faire d'attentatoire aux lois et aux traditions du Royaume. Le 11 septembre 1792, ce prince, à la tête des émigrés français rassemblés en corps, rentra en France par Verdun, et rejoignit l'armée prussienne, qui y avait déjà pénétré. Il eut bientôt la douleur de se voir forcé, par la retraite des troupes coalisées, de renoncer à délivrer le roi son frère. Le 13 novembre 1792, l'armée des Princes fut licenciée. Le comte de Provence apprit au château de Ham la mort de Louis XVI. Par une déclaration datée du 28 janvier 1793, il reconnut Louis XVII pour roi de France, et prit le titre de régent du Royaume.

    Le comte d'Artois reçut de lui le titre de lieutenant-général. Après la mort du roi son neveu, Monsieur se proclama lui-même roi de France. Une déclaration adressée aux Français promit le pardon à tous ceux qui reconnaîtraient l'autorité du roi.

    Louis XVIII, par cette déclaration, voulait établir hautement les droits qu'il tenait de sa naissance et sa résolution de les maintenir ; mais il ne pouvait attendre qu'elle eût un résultat immédiat. Bien différent de la plupart des rois sans royaume, pour qui l'exil est aussi une abdication, Louis XVIII conserva toujours sa dignité présente et ne négligea jamais l'occasion de se montrer royalement. Les vingt ans qu'il passa à errer de rivage en rivage furent une longue et puissante protestation. Obligé par le gouvernement vénitien de quitter Vérone à l'approche de l'armée française, il se fit apporter le Livre d'or, registre de la noblesse vénitienne, y effaça de sa main son nom et celui des rois ses prédécesseurs qui s'y trouvaient inscrits, et redemanda l'armure dont Henri IV, son aïeul, avait fait présent à la République de Venise, alors libre et redoutée, et maintenant servile et déchue. A Dilingen, lorsque la balle d'un assassin fit couler le sang de son front, ses premiers mots furent ceux-ci : « Quelques lignes plus bas, et le roi de France s'appelait Charles X ». Enfin, lorsque Bonaparte, victorieux partout et maître de la France, lui fit proposer à Varsovie, dans les termes les plus respectueux, de renoncer au trône de France et d'exiger la même renonciation de tous les princes de la maison de Bourbon, lui promettant pour lui et pour sa famille des indemnités magnifiques (car il fut même question de la couronne de Pologne), Louis XVIII attendit pour répondre qu'un mois fût écoulé, afin qu'il fut manifeste que son refus partait d'une résolution profonde et inébranlable, et aussi pour laisser aux princes qui résidaient loin de lui le temps de lui faire parvenir leur déclaration. 

    C'est le 23 février 1803 que l'envoyé du Premier consul avait été admis chez le roi et le 28 mars il lui fut remis la lettre suivante : « Je ne confonds point monsieur Bonaparte avec ceux qui l'ont précédé ; j'estime sa valeur, ses talents militaires ; je lui sais gré de plusieurs actes d'administration, car le bien qu'on fera à mon peuple me sera toujours cher. Mais il se trompe s’il croit m'engager à transiger sur mes droits : loin de là, il les établirait lui-même, s'ils pouvaient être litigieux, par la démarche qu'il fait en ce moment. J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi ; mais je connais les obligations qu'il m'a imposées par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'à mon dernier soupir ; Fils de Saint Louis, je saurai, à son exemple, me respecter jusque dans les fers ; successeur de François 1er, je veux du moins pouvoir dire comme lui : « Nous avons tout perdu, fors l’honneur ». Suivaient les adhésions du frère et des neveux de Louis XVIII... »   

     

    A lire dans Lafautearousseau … 

    Histoire • Rois de France, de Balzac : L’infanticide perpétré à l'encontre du petit roi Louis XVII [IV]

    Histoire • Rois de France, de Balzac : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution [III]

    Histoire • Rois de France, de Balzac : La « secte » des Encyclopédistes, la décomposition morale - élites et société - au XVIIIe siècle [II]

    Histoire • Rois de France, de Balzac, republié par Péroncel-Hugoz : Présentation [I]

    Sortie au Maroc de « ROIS DE FRANCE suivi de NAPOLEON » , essai de Balzac paru en 1837 et indisponible depuis 1950

  • Action française & Histoire • Jean-Pierre Fabre-Bernadac : « L'affaire Daudet, un crime politique »

     

    Publié le 30 avril 2016 - Réactualisé le 10 juin 2017

     

    IMG.jpgENTRETIEN. En novembre 1923 éclate « l'affaire Philippe Daudet ». Le fils du célèbre homme de lettres et figure de proue de l'Action française Léon Daudet est retrouvé mort dans un taxi. Un prétendu suicide aux allures de crime politique. Jean-Pierre Fabre-Bernadac, ancien officier de gendarmerie, diplômé de criminologie et de criminalistique, a rouvert le dossier à la lueur de sources nouvelles.

    ROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL DE GISLAIN

    LE 24 NOVEMBRE 1923, BOULEVARD MAGENTA, PHILIPPE DAUDET EST RETROUVÉ AGONISANT DANS UN TAXI. QUE S'EST-IL PASSÉ EXACTEMENT CE JOUR-LÀ ?

    Il y a deux choses importantes à rappeler à propos de Philippe Daudet pour comprendre ce qui s'est effectivement passé. Le jeune homme avait une grande admiration pour son père et il avait tendance à faire des fugues. Agé de 15 ans lors des faits, il avait l'âme excessivement romanesque, exaltée. Juste avant sa mort, il essaie de partir pour le Canada. Mais une fois au Havre, il s'aperçoit qu'il n'ira pas plus loin...Dès lors, comment revenir chez lui sans subir les foudres de ses parents ? Comment faire pour que cette nouvelle fugue ne déçoive pas trop son père ? Dans son esprit, il s'agit d'être à la hauteur ; son grand-père Alphonse est un immense écrivain et son père Léon une figure royaliste brillante et redoutée. Comme il sait que les anarchistes ont déjà essayé de tuer son père un an plus tôt, il se dit qu'un acte de bravoure, qui consisterait à révéler la préparation d'un nouveau complot pourrait faire oublier cette fugue... De retour à Saint-Lazare, il se rend donc au Libertaire, journal qui hait Léon Daudet, pour infiltrer les cercles anarchistes. Il tombe dans un panier de crabes parce que le milieu est complètement infiltré par la police politique. Avec son air de bourgeois et son projet fumeux d'assassinat de haute personnalité, Philippe Daudet n'a pas dû faire illusion très longtemps. Son identité certainement devinée, on l'envoie vers un libraire, un certain Le Flaoutter, indic notoire, et son sort bascule. La Sûreté générale, l'organe de la police politique, est prévenue, onze hommes débarquent pour arrêter le jeune homme... qui est retrouvé mort dans un taxi.

    LA THÈSE OFFICIELLE CONCLUT À UN SUICIDE. VOUS MONTREZ QU'ELLE EST COUSUE DE FIL BLANC...

    En effet, les incohérences se succèdent. Philippe Daudet a récupéré chez les anarchistes un « 6.35 ». Il tenait-là la preuve de son courage vis-à-vis de son père. Pourquoi ne rentre-t-il pas chez lui à ce moment-là ? Par ailleurs, il était extrêmement croyant et on ne comprend pas ce geste de suicide - un péché absolu -, d'autant qu'il était heureux chez lui même s'il aimait l'aventure. En reprenant le dossier - j'ai pu accéder aux archives nationales de la Police et à l'ensemble des documents de la famille Daudet -, les partis pris de l'enquête m'ont sauté aux yeux. Des témoignages fondamentaux sont écartés, des pistes ne sont pas exploitées et les conclusions sont pour la plupart approximatives. Le « 6.35 » qui a donné la mort au jeune homme n'est manifestement pas celui retrouvé, vu qu'aucune balle ne s'est chargée dans le canon après le coup de feu comme elle aurait dû le faire automatiquement ; la douille réapparaît dans le taxi dix jours après le drame au moment de la reconstitution, alors qu'il avait été soigneusement nettoyé ; aucun des onze policiers postés spécialement ne voit Philippe Daudet entrer ou sortir de la librairie, les horaires ne concordent pas, etc.

    DANS QUEL CONTEXTE IDÉOLOGIQUE S'INSCRIT ETTE DISPARITION ?

    Marius Plateau, le secrétaire général de l'Action française, a été tué de 5 balles un an auparavant par Germaine Berton, une anarchiste. À l'issue d'un procès absolument inique, la meurtrière est acquittée... Le contexte est donc extrêmement tendu. Des élections approchent, qui vont être gagnées par la gauche. Poincaré, qui a eu un lien amical avec l'Action française pendant la guerre - il sait le nombre de soldats et d'officiers qui ont été tués dans ses rangs - change son fusil d'épaule lorsqu'il voit que sa carrière est en jeu. Une tension sous-jacente vient du fait que l'Action française essaie de se rapprocher par le cercle Proudhon du mouvement ouvrier. Cela fait peur au pouvoir. On craint qu'une forme de national populisme ou monarchisme ne s'installe, d'autant que les scandales comme Panama ou le trafic des légions d'honneurs n'ont fait que discréditer la classe politique. Il faut bien voir que les tranchées ont donné naissance à une fraternité nouvelle considérable entre des français d'horizon divers. Le bourgeois et l'ouvrier ont maintenant un point commun : ils ont risqué leur peau de la même manière. Le fascisme, et d'une certaine façon, le national-socialisme sont nés de ce même élan à l'époque. Cette union qui bouleverse les classes effraie et on veut y mettre un terme à tout prix.

    tumblr_nfg1vfr2r11u298jgo1_500.jpgDANS CE CLIMAT, POURQUOI ABATTRE LE FILS DE DAUDET ?

    Disons que, parmi les personnalités de l'Action française, mouvement qui suscitait une inquiétude grandissante, Léon Daudet avait des enfants et que Maurras n'en avait pas... Philippe, avec ce caractère éloigné des réalités, était quelqu'un de facilement manipulable. Voir cet enfant se jeter dans la gueule du loup était une aubaine pour des adversaires politiques. Je ne pense pas qu'il y ait eu de préméditation. Je ne crois pas qu'on ait voulu le tuer au départ mais que les circonstances ont conduit la Sûreté générale à le supprimer, lorsqu'elle a su qui elle tenait... Les Daudet étaient des sanguins ; il est possible que, se sentant démasqué, Philippe se soit rebellé, qu'un coup de feu soit parti et que l'on ait voulu maquiller les choses en suicide... On y a vu le moyen d'ouvrir une brèche et d'affaiblir l'Action française, qui bien sûr était visée in fine.

    IL Y A AUSSI CET INCROYABLE PROCÈS POLITIQUE CONTRE LÉON DAUDET...

    C'est la cerise sur le gâteau. Le père vient de retrouver son fils mort dans un taxi. Il fait un procès au chauffeur et voilà qu'il se retrouve condamné à cinq mois de prisons ! Il faut bien saisir la perfidie de ce jugement, à travers lequel on a opposé de façon fictive un père et un fils, salissant la réputation de l'un et la mémoire de l'autre. Les anarchistes n'ont cessé de répéter au cours du procès que Philippe était des leurs, ce qu'il n'a bien sûr jamais été. Lorsque l'on sait que les anarchistes étaient à l'époque le bras armé de la République, la manoeuvre est particulièrement écoeurante. Léon Daudet va finir par se rendre, mais l'histoire ne s'arrête pas là. Grâce au détournement des lignes téléphoniques du ministère de l'intérieur par une militante de l'Action française, il parvient à s'évader d'une façon rocambolesque. Après quoi il est contraint de se réfugier plusieurs années en Belgique...

    UNE TELLE AFFAIRE POURRAIT-ELLE SE REPRODUIRE AUJOURD'HUI ?

    Le pouvoir donne tous les moyens pour agir en cas de menace. Je crois qu'évidemment de tels évènements pourraient se reproduire aujourd'hui et qu'ils ne sont pas l'apanage d'une époque. Depuis 1945, les disparitions troubles d'hommes proches du pouvoir n'ont pas cessé - on en compte au moins trois. La police politique n'a pas disparu, elle est inhérente à la République. 


    À LIRE : ON A TUÉ LE FILS DAUDET, de Jean-Pierre Fabre-Bemardac, éditions Godefroy de Bouillon, 265 p., 26 euros.

  • Littérature & Politique • Un hommage justifié ...

     

    Samedi 10 juin 2017 - 14 h -18 h - Paris

    Dominique de Roux

    Un réfractaire entre politique et littérature

     

    A l'occasion des 40 ans de la mort de Dominique de Roux, la revue Éléments et l'association Exil H organisent un hommage.

    Avec les participations de Philippe Barthelet, François Bousquet, Olivier François, Gabriel Matzneff, Pierre-Guillaume de Roux, Laurent Schang, Pascal Sigoda, Didier da Silva, en présence de Jacqueline de Roux. 

    Espace Moncassin 164 rue de Javel 75015 PARIS 

    Inscription obligatoire  Participation : 10 €  (règlement sur place)

  • Le duc et la duchesse de Vendôme ont assisté à la clôture du pèlerinage de Chartres

     

    Lundi 5 juin, jour où les chrétiens célèbrent la Pentecôte, l’héritier de la Maison royale de France Monseigneur le prince Jean de France et son épouse Madame la duchesse de Vendôme, ont assisté à Chartres, à la Messe pontificale de clôture du pèlerinage de Chartres, célébrée par le cardinal Burke.

    Sur cette photo Leurs Altesses Royales le duc et la duchesse de Vendôme sont en compagnie de Monsieur Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté et organisateur du pèlerinage de Chartres.

     

    « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français »

    Jean de France, duc de Vendôme

    La Couronne

  • Réponse à Jean-Luc Mélenchon

    Défilé de Jeanne d'Arc à Paris, au 1er rang (de gauche à droite) : Bernard de Vésins, président de la Ligue d'Action Française, Charles Maurras, Léon Daudet, Robert de Boisfleury, un autre responsable du Mouvement

     

    Par Gombert

    sans-titre.pngA Paris, dûment relayé par « Le Quotidien » de Yann Barthès (le même qui, il y a quelques jours, laissait une de ses collaboratrices en manque de sensationnel affirmer que l’Action française faisait l’apologie du régime de Vichy), M. Jean-Luc Mélenchon, pseudo insoumis, alias le « Bolivar de carnaval », expliquait à une de ses admiratrices que Jeanne d’Arc n’était ni plus ni moins qu’une illuminée atteinte de démence « entendant des voix » …

    Sans pour autant nous lancer dans un article de fond, qui ne serait pourtant pas immérité, nous nous bornerons à interroger M. Mélenchon sur la cohérence de ses allégeances comme de sa doctrine.

    Jean-Luc Mélenchon fut enseignant puis journaliste dans « La dépêche du Jura » avant de collaborer dans le journal catholique « La voix jurassienne » passant à « La tribune du Jura » pour enfin gravir les degrés de la gauche de l’hémicycle comme de la Franc-Maçonnerie française. Initié au Grand Orient de France (G.O.D.F.) en 1985, « Méluche » semble avoir pris des vacances intellectuelles quelque peu anticipées.

    Rien d’étonnant en somme : Qui dit « G.O. » dit Club Med’.

    Mais que l’Amiral (rouge) de bateau-lavoir (1) ne se méprenne pas ! Loin de nous l’envie de faire de l’ « antimaçonnisme primaire », nous cherchons simplement à comprendre notre Bolivar d’opérette.

    Petit rappel historique :

    Le 10 juillet 1920 – sous la présidence Deschanel – le Parlement adopte la « Loi instituant une fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme » ; cette loi sera publiée au Journal Officiel de la République Française le 14 juillet 1920. Le législateur républicain semble on ne peut plus clair : « La République Française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. » (2).

    Précisons que cette fête du patriotisme est toujours en vigueur : « A Paris, une cérémonie est organisée traditionnellement Place des Pyramides dans le 1er arrondissement, avec la participation de moyens militaires. L’usage veut qu’elle soit placée sous la présidence du ministre des anciens combattants et victimes de guerre et qu’une gerbe soit déposée par le représentant de l’Etat. Enfin, le secrétaire général du Gouvernement rappelle, chaque année, aux ministres que les édifices publics doivent être pavoisés aux couleurs françaises à cette occasion. (…) Le Gouvernement veillera, comme par le passé, à ce que la Fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme, continue d’être célébrée à l’avenir conformément aux dispositions de la loi… » (3).

    Ce n’était que l’article 1 de la loi de 1920 et une réponse d’Edouard BALLADUR, Premier Ministre à une question posée au Sénat. Le deuxième article risque de donner des sueurs froides au chef de la France insoumise : « Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d’Orléans. » (4).

    Surprise ! C’est typiquement le jour que choisit l’Action française (depuis 1920) pour célébrer la fête de la « Sainte de la Patrie » ; fête pour laquelle les Camelots du Roi ont payé cher : 10 000 jours de prison.

    Las, la « femme sans tête », ayant des penchants pour l’« Anti-France » rendit les armes face à la « Chambre Bleu Horizon » de Maurice BARRES et Léon DAUDET. Oui, M. MELENCHON, la fête de Sainte Jeanne d’Arc comme héroïne nationale est l’un des plus vieux et des plus nobles combats de l’Action française. Charles MAURRAS en parle avec émotion, c’était pour la « Jeanne » de 1929 : « Avec PUJO et ses premiers lieutenants, PLATEAU, Maxime REAL DEL SARTE et Lucien LACOUR, les hommes de l’Action française avaient été les initiateurs de cette œuvre de paix publique : Il nous est impossible de ne pas ressentir jusqu’au fond de l’âme la force et la chaleur de cette joie commune. » (5).

    Ne vous en déplaise « Camarade MELUCHE » : « Il sera élevé en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : ‘A JEANNE D’ARC – LE PEUPLE FRANÇAIS RECONNAISSANT’ » (6).

    Dès lors, qu’en conclure ? Tout simplement que Jean-Luc MELENCHON s’oppose sans doute à l’héroïne nationale dans la mesure où « L’essentiel esprit de la mission de Jeanne d’Arc est que le Salut National s’opère par l’œuvre du Roi. » (7).

    Un homme initié au Grand Orient de France devrait se rappeler que le respect des lois de SA république constitue la base de son engagement. Même Jules MICHELET n’était pas aussi idiot et dogmatique : Piètre historien mais vrai républicain, l’auteur avait compris qu’un pays et une nation ne sauraient être coupés de leurs racines.

    Il ne reste plus à notre champion de la pseudo justice sociale, les législatives approchant, qu’à postuler pour le titre de Garde des Sots…

     

    1. Se reporter à ALGOUD (Albert), Le Haddock illustré – L’intégrale des jurons du Capitaine, Casterman, Collection « Bibliothèque de Moulinsart », Tournai, 1991, p. 18. Notre Bolivar de carnaval s’est sans doute inspiré de ce juron et de ce (si riche) recueil pour le « capitaine de pédalo », immortalisé pendant la campagne présidentielle de 2012 lorsqu’il voulut désigner François Hollande.
    2. Voir en ce sens le Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, p. 2810. La loi nous intéressant en l’espèce est référencée sous le numéro 17067.
    3. Journal Officiel du Sénat, 10e législature, 8 septembre 1994, p. 2196. Réponse du Premier Ministre à la question n° 06430 posée par M. le Sénateur Albert Voilquin (Vosges – R.I.). La question est publiée au Journal Officiel du Sénat, 10ème législature, 2 juin 1994, p. 1317.
    4. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
    5. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, 1929. Edition électronique réalisée par maurras.net et l’Association des Amis du Chemin de Paradis, 2006.
    6. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
    7. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, op. cit.

  • La mauvaise plaisanterie du président et la pensée profonde de la philosophe...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe 1er juin dernier, visitant le Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique d’Etel, dans le Morbihan, Emmanuel Macron entend évoquer les différents types d’embarcation utilisés : « Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa » dit quelqu'un. Macron-la-science, croyant peut-être montrer l'étendue de ses connaissances « rebondit », comme on dit chez les journalistes : « Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa ». Effet garanti, l'auditoire est « bluffé », toujours comme on dit chez les journalistes. Mais voilà que « moi-je »  ajoute, rigolard : « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ». Le silence gêné fait place à l'amusement, devant ce « dérapage », là encore, comme on dit chez les journalistes... Un peu plus tard, on apprenait que le président des Comores exigeait des excuses, que Macron ne fit pas, se contentant d'un coup de téléphone, qualifié d'amical (?)...

    2017-06-01t173058z_1618913530_rc1ddd0b7a30_rtrmadp_3_france-election_0.jpgOn a beaucoup parlé, durant la dernière campagne présidentielle, de la Guyane, où pas loin de la moitié de la population est composée d'étrangers clandestins ; et de Mayotte, où s'est rendu Macron, et où c'est presque la même chose : on ne pourra rien faire là-bas tant que ces personnes ne retrouveront pas leur terre d'origine, et qu'une submersion démographique d'une telle ampleur ruinera à la fois les locaux et immigrants eux-mêmes (c'est d'ailleurs la même chose aussi, bien évidemment, pour la métropole...). 

    Laissons donc le président à ses plaisanteries d'un goût douteux (que se serait-il passé si le même mot avait été prononcé par tel(le) responsable de tel parti ?) et revenons, plutôt, au sort de ces personnes - malheureuses, certes, mais il y a presque trois milliards de gens vivant en-dessous du seuil de pauvreté sur terre ! - qui ne trouveront rien en venant en foule, comme elles le font, en Guyane, à Mayotte ou... en France métropolitaine. Du moins, rien de digne, de stable, de véritablement humain.  

    Et revenons-en au bon sens et à la lucidité d'une Simone Weil, qui manquent si cruellement à ces masses, et à ceux qui les manipulent; à ceux qui poussent à ce mouvement migratoire insensé, ou s'en accommodent et le légitimeraient presque (jusqu'au chef du Vatican !) : Simone Weil leur a déjà répondu, il y a un demi-siècle maintenant, en rappelant que l'un des tout premiers besoins de ces hommes et de ces femmes, si on les respectait vraiment, n'était pas que l'on joue de leurs masses, les déplaçant comme des pions (comme du bétail ?) sur un immense échiquier mondial; qu'on leur fasse miroiter exclusivement du matériel ; mais, bien au contraire, que l'on commence à les reconnaître dans leur pleine dimension d'êtres humains ; et qu'on leur permette de vivre et de se développer, même dans la pauvreté - qui n'est pas la misère - mais chez eux, n'étant pleinement humains que s'ils ont pleinement enracinés, encore une fois même pauvres, dans leur milieu naturel : 

    « L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain à une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé, et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. »  (Simone Weil, L'Enracinement - Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, Gallimard (Folio)