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Claude Lévi-Strauss à propos des « idées de la Révolution »

 

Publié le 3 juillet 2017 - Actualisé le 1er octobre 2018

« La révolution a mis en circulation des idées et des valeurs. On peut toutefois se demander si les catastrophes qui se sont abattues sur l'Occident n’ont pas trouvé aussi là leur origine. On a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite, alors qu'elle est faite d'habitudes, d'usages, et qu'en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on réduit les individus à l'état d'atomes interchangeables et anonymes. »  ■ 

 

Claude Lévi-Strauss 

De près et de loin, entretiens avec Claude Lévi-Strauss par Didier Eribon, Odile Jacob, 1988 ; rééd. 2008.

Commentaires

  • Tout est dit, en quelques mots.
    Merci, ce texte mérite un débat; car la Raison républicaine a écrasée les habitudes, les coutumes et les usages que nous aurions pu moderniser. La gestion républicaine est une fuite en avant; allons nous accepter encore et encore de nous soumettre au monde de la finance. Nous ne sommes que de passage sur cette terre, devons nous pour cela, être les esclaves des riches mondialistes.

  • Lucidité de Lévi-Strauss, comme sur de nombreux autres problèmes, surpopulation, uniformisation culturelle planétaire etc.Les anthropologues et de nombreux penseurs, à la différence de la philosophie du XVIII° siècle, sait que les sociétés humaines ne sont pas des machines que l'on peut démonter et remonter à sa guise. Mais dès le moment de la révolution française, Edmund Burke avait dénoncé la tyrannie de l'abstraction régnant dans le mouvement révolutionnaire. En relisant l'histoire des Girondins de Lamartine on voit comment le fanatisme de l'abstraction dans les discours des membres de la Constituante, de la Législative ou de la Convention ne pouvait mener qu'au règne de la Terreur, qui n'est pas un accident regrettable du processus révolutionnaire mais l'essence de celui-ci. Le trop méconnu historien Augustin Cochin dans ses travaux sur la révolution française a montré le rôle des '' sociétés de pensée '' du XVIII°, où l'on se gorgeait de concepts et de grands principes, dans l'avènement de la tyrannie révolutionnaire. Il faut réhabiliter en politique la vertu aristotélicienne de prudence.

  • "Rétablir en politique la vertu aristotelicienne de la prudence".
    Excellent commentaire. Je me permettrai d'ajouter: "et de la pensée grecque plus généralement". Un des monstres issus de cette philosophie des dites Lumières à l'occasion de la Révolution fut l"Etat-nation", un concept totalement étranger aux Grecs, comme bien d'autres encore. La liste serait longue, mais je ne saurais omettre de mentionner aussi la sacrosainte idée de "progrès", phantasme qui n'existait même pas comme mot chez les Grecs: le mot "proodos", qui par le biais du latin, a donné chez nos idéologues des 19-20ème s. le terme "progrès" - pardon, je voulais dire: LE Progrès -, ne signifiait rien de plus que "avancer en marchant". On a le droit dans notre beau pays d'être de gauche, du centre ou de droite (et même royaliste ou bonapartiste, tout en étant président de la république!), mais être "contre le Progrès", ca c'est vraiment inconcevable, Criez "le Progrès, ca suffit!", "mort au Progrès", et vous aurez aussitôt en face de vous toutes les ailes du parlement, et pas seulement!

  • "Rétablir en politique la vertu aristotelicienne de la prudence".
    Excellent commentaire. Je me permettrai d'ajouter: "et de la pensée grecque plus généralement". Un des monstres issus de cette philosophie des dites Lumières à l'occasion de la Révolution fut l"Etat-nation", un concept totalement étranger aux Grecs, comme bien d'autres encore. La liste serait longue, mais je ne saurais omettre de mentionner aussi la sacrosainte idée de "progrès", phantasme qui n'existait même pas comme mot chez les Grecs: le mot "proodos", qui par le biais du latin, a donné chez nos idéologues des 19-20ème s. le terme "progrès" - pardon, je voulais dire: LE Progrès -, ne signifiait rien de plus que "avancer en marchant". On a le droit dans notre beau pays d'être de gauche, du centre ou de droite (et même royaliste ou bonapartiste, tout en étant président de la république!), mais être "contre le Progrès", ca c'est vraiment inconcevable, Criez "le Progrès, ca suffit!", "mort au Progrès", et vous aurez aussitôt en face de vous toutes les ailes du parlement, et pas seulement!

  • De nombreuses fautes dans mon modeste commentaire, dont je suis honteux, et j'espère que les visiteurs du site auront l'amabilité de corriger par eux-mêmes.

  • La Révolution Française fut l'oeuvre des fortunes anonymes et vagabondes nous voulant tous crétins et prostitués -et ce depuis la plus tendre enfance !- tous nés de père inconnus et mourrant tous célibataires.

    La Conterévolution, c'est la reconnaissance du Royaume du Christ, de la famille Chrètienne avec le père comme chef naturel, et l'Amour de la patrie, voulue comme terre Chrétienne. La Contrerévolution commencera par le retour à l'institution familiale traditionnelle. La Noblesse, c'est la reconaissance publique du rôle social de la Famille. La Royauté, c'est le couronnement de la Famille et de l'Etat.

    Voulus Chrétiens...

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