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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1284

  • Que cherchent les Américains en Syrie ?

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    antoine_de_lacoste.pngLa situation militaire en Syrie s'améliore de semaine en semaine.

    Autour de Damas, l'étau se desserre lentement mais sûrement. Plusieurs banlieues de l'est ont été libérées et les combattants islamistes évacués avec leurs armes légères et leurs familles.

    Beaucoup se sont demandés pourquoi le régime syrien laissait ainsi partir sains et saufs des adversaires résolus, prêts à combattre à nouveau dès que possible. La réponse est simple : tout d'abord c'est une volonté des Russes, désireux d'accélérer le processus de libération du territoire syrien et de ne pas s'embourber dans un conflit sans fin, ce que l'Amérique leur avait prédit.

    Ensuite, réduire des poches de résistances urbaines tenues par mille ou deux mille combattants aguerris peuvent être très coûteuses en hommes et l'armée syrienne n'en a guère les moyens.

    Enfin, il faut voir où ces combattants sont envoyés : dans la province d'Idlib, dernier territoire important tenu par la rébellion, au nord-ouest du pays. Or, dans cette province, des milliers de combattants islamistes sont éparpillés, avec des intérêts antagonistes, et donc des règlements de compte réguliers qui font le bonheur de tous...

    Il faut d'ailleurs souligner à ce propos que si l'évacuation de plusieurs banlieues de Damas a été possible, c'est aussi parce que plusieurs factions rebelles se sont joyeusement exterminées grâce notamment aux attaques répétées de Fatah el Cham (l'ex front al Nosra) contre ses concurrents légèrement moins islamistes qu'eux. L'armée syrienne a pu observer cela avec délectation.

    syrie.pngPar ailleurs, des succès ont également été enregistrés au nord de Damas, entre Homs et Hama où plusieurs positions islamistes ont été pilonnées avec succès et, là-aussi, des centaines de combattants islamistes ont dû se replier vers Idlib. Cela n'a pas été sans mal car Fatah el Cham cherche précisément à éviter de subir cette stratégie d'enfermement dans la province d'Idlib et a lancé de nombreuses contre-attaques avec des bulldozers blindés bourrés d'explosifs conduits par des kamikazes.

    Une fois de plus l'apport de l'aviation russe a été décisif.

    Mais le front actuel le plus important concerne bien sûr les avancées vers Raqqua, capitale de l'Etat islamique, située dans le centre du pays.

    La grande originalité de ce front, c'est que les forces spéciales américaines y sont très présentes et soutiennent activement les kurdes, officiellement chargés de libérer Raqqa.

    Raqqa n'est pas du tout située dans une zone de peuplement kurde mais qu'importe : il faut bien utiliser la chair à canon disponible, cela évitera le retour de cercueils de boys en Amérique et donc des ennuis avec l'opinion publique.

    syrie 2.pngLe problème c'est après : Raqqa tombera, c'est sûr, simple question de temps. Mais que feront les Américains après ? Vont-ils repartir pour finir de s'occuper de l'Etat islamique en Iraq et laisser les mains libres aux Russes en Syrie ? Ce serait logique mais la CIA, cet Etat dans l'Etat, ne l'entendra pas de cette oreille. De plus, avec Trump qui dit et fait n'importe quoi depuis qu'il est élu, tout est possible et surtout le pire.

    Il va donc falloir observer avec soin les évènements des prochaines semaines car les incertitudes sont immenses.

    Une seule chose est maintenant certaine mais elle est de taille : les islamistes ne prendront pas le pouvoir en Syrie. Les chrétiens syriens pourront donc progressivement reconstruire leurs maisons et leurs églises en remerciant les Russes et les Iraniens de les avoir sauvés d'un génocide programmé.

    Parallèlement ils se demanderont longtemps comment leur vieille amie, la France, a pu soutenir avec autant de zèle des bandes islamistes armées et financées par le Qatar et l'Arabie Saoudite.

    C'est une honte collective qu'il faudra réparer. 

  • Mélenchon et Sylvie Goulard : parité oblige !

    Sylvie Goulard

     

    Mur-bleu gds.jpgNous allons nous plier, volontairement, et pour une fois seulement, à l'imbécile obsession de la parité : nous parlons donc aujourd'hui d'un homme et d'une femme, pour bien faire comme tout le monde, horresco referens...

    Finalement, ce sera probablement Mélenchon qui aura prononcé le meilleur commentaire sur la conférence de presse commune Macron-Poutine, à Versailles. A ceux qui reprochent à Poutine d'être un oligarque (on sait qu'il ne les aime guère) Mélenchon a fait remarquer - et ce n'est pas faux - que Macron est lui aussi un oligarque : regardez son entourage immédiat, dit-il, et deux ou trois de ses ministres, toutes personnes haut placées dans les administrations de grands groupes et/ou de secteurs « stratégiques », comme dit le jargon de commentateurs radio/télé. C'est assez bien vu : le nouveau président, qui veut « faire jeune », « faire nouveau », change surtout les apparences, par rapport aux deux désastreux quinquennats précédents. Pour ce qui est du « fond », on ne va pas tarder à s'apercevoir que les choses seront tout autres. Par exemple, comment faut-il interpréter cette sorte de menace à peine voilée sur la presse, à propos de l'affaire Ferrand ? Y aurait-il de l'apprenti-tyranneau, chez le sémillant ex-banquier ? Des velléités de Staline (aux petits pieds, quand même, n'exagérons rien) ?...

    Mais, s'il reste perspicace, avez-vous remarqué que Mélenchon a, de nouveau, changé ? Il est redevenu méchant. Tout le monde le sait, il a très mal pris sa défaite à la dernière présidentielle. Déjà, en 2012, il avait fait une vraie dépression ; là, c'est un peu pareil : sauf qu'il a la dépression agressive, comme d'autres ont le vin mauvais. Il se remet à vociférer, à insulter ; même ce pauvre Cazeneuve - pourtant bien terne, plus terne que lui, tu meurs ! - s'est fait traiter d'assassin. Et du coup, il sort de sa légendaire placidité, et porte plainte. Comme, d'ailleurs, le gendarme qui a lancé la grenade à l'origine du décès de Rémy Fraisse.

    Ne parlons même pas de Menucci, que Mélenchon est venu affronter dans sa circonscription pépère, au lieu d'aller croiser le fer avec Ravier, dans les quartiers Nord. Il est vrai que sa dernière défaite, humiliante, devant Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont, où il avait été sorti dès le premier tour, et ses larmes en direct, à la télé, l'ont rendu prudent. Insoumis, oui, peut-être, puisque cela plaît « au peuple », mais plus trop téméraire !...

    Et Sylvie Goulard ? Pourquoi parler de Sylvie Goulard ? D'abord parce qu'il nous semble que c'est une erreur d'avoir changé Le Drian de ministère : il était très bon aux Armées, pourquoi l'en avoir « sorti » ? Et puis, qu'est-ce que c'est que cet intitulé grotesque : Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères ?

    Mais, bon : revenons à Sylvie Goulard. Elle est comme beaucoup de gens, elle parle trop. Qu'est-ce qui lui a pris de trouver malin de claironner un peu partout que, née Grassi, et ses quatre grands-parents étant italiens, elle ne se sentait pas française ? A force, à force, on a fini par l'entendre : le député Jacques Myard s'en est ému, lorsqu'il apprit que cette dame devenait ministre des Armées (« Sylvie Goulard me confiait dans notre parcours commun au ministère des Affaires étrangères : Je ne me sens pas française » ...). 

    La surprise de Jacques Myard - et le mot surprise est un euphémisme - nous paraît justifiée, et nous la partageons. Européiste fanatique, Sylvie Goulard fut « conseiller politique » de Romano Prodi, le président de la Commission européenne, et même présidente du « Mouvement européen-France «, une officine fédéraliste ! En somme, pour elle, la France semble bien n'être qu'une région, un land de l’Union européenne.

    C'est son droit de le penser, d'avoir cette conception de notre cher et vieux pays, et de militer pour elle. Après tout, il y a toujours un parti pro-étranger et anti-français en France, depuis les origines de notre Nation ; des Français qui ont pris parti pour le roi d'Angleterre ou pour le roi d’Espagne ; une autre fois, un petit roi Anglais fut sacré à Notre-Dame-de-Paris par le clergé parisien, « en uniforme et avec ses outils », comme dit Peppone dans un Don Camillo ; même la Sorbonne, au temps d'Henri IV, délia les Français du devoir d'obéissance au roi légitime ! Mais, nommer une des représentantes du parti de l'effacement de la France ministre des Armées, monsieur Macron, franchement, est-ce bien raisonnable ? 

  • Famillle de France • L’Association Gens de France

    Le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis 

     

    Le Prince Jean de France vient de publier sur son site officiel - à propos de l'Association Gens de France - les réflexions suivantes, dont les lecteurs de Lafautearousseau prendront connaissance avec beaucoup d'intérêt.  LFAR  

     
    « Notre association a pour objet de réunir autour de notre famille les gens de France qui souhaitent favoriser la relation entre les personnes, contribuer au bien de notre pays et à son rayonnement à l’étranger. Parmi les diverses actions que nous menons grâce au soutien de nos adhérents, la principale consiste à permettre à des personnes ou groupes de personnes d’accéder à l’histoire à travers le patrimoine, en particulier le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis.
     
    Ce travail qui est maintenant reconnu nous permet de bénéficier d’une subvention intitulée « La nation en partage » versée par la DDCSPP en partenariat avec le CGET. Elle nous aide à faire connaître à des jeunes des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville et de l’Agglomération de Dreux l’histoire de notre région et de notre pays par des visites commentées du Domaine et de la Chapelle dans le but de consolider les liens d’appartenance de ces jeunes à la communauté nationale.
     
    Il m’a toujours semblé important de rendre ce qui nous avait été donné par nos parents et familles, à l’école et pendant les études, dans le travail. Face à des jeunes qui cherchent enracinement et perspectives, j’ai pensé que, du fait de l’histoire propre de ma famille qui a développé notre pays, je pouvais apporter ma pierre. Et l’histoire du domaine, de la ville de Dreux et de sa région nous permet de brosser un tableau plutôt complet des grandes périodes de notre histoire, de la révolte des Carnutes contre Jules César jusqu’à aujourd’hui.
     
    1237890587.2.jpgCes visites, nous venons d’en avoir pendant trois jours d’affilée, passionnent notre jeune public. Quand c’est possible, il nous arrive avec Philomena de les garder plus de deux heures avec un programme très réglé : une présentation générale du domaine, de son histoire et de celle de la région ; une visite de la Chapelle Royale comme lieu cultuel ; un tour des deux parcs avec des échanges sur l’environnement ; une collation chez nous pour quelque chose de plus informel et convivial.
     
    Et nous espérons les voir repartir heureux de ces rencontres qui pour moi, Philomena et les enfants sont toujours des moments forts. Nous semons : l’avenir nous dira si cela a pris. » 

    Le-Prince-Jean-et-la-Princesse-Philomena-c-Echo-Républician.jpg

  • Gabriel Robin a raison : Trump a mis un coup d’arrêt à la folie immigrationniste du G7

     

    Par Gabriel Robin

    Face à l'aveuglement de la plupart des dirigeants européens, Donald Trump a effectivement mis, en termes excellents, un puissant coup d'arrêt à l'immigrationnisme régnant. Gabriel Robin souligne ici [Boulevard Voltaire, 28.05] l'importance de cette position américaine qui ne devrait pas être sans conséquences. LFAR 

     

    4245352351.jpgDonald Trump divise. Le nouveau président états-unien est la cible préférée des médias qui ne manquent pas de relever son attitude grossière. Il sera, d’ailleurs, difficile de leur donner tort à chaque fois, tant l’homme peut se montrer aussi irrespectueux que peu intéressé par les détails. Toutefois, il faut porter au crédit de Donald Trump sa volonté de tenir face à la pression sur un certain nombre de sujets essentiels pour notre avenir, à commencer par la crise migratoire à laquelle l’ensemble du monde occidental est désormais confronté.

    Ainsi, lors du dernier sommet du G7 de Taormine (Italie), le « POTUS » a tenu à rajouter deux éléments au texte de six pages intitulé « Vision du G7 sur la mobilité humaine », élaboré par le Conseil italien, en collaboration avec différents services gouvernementaux d’autres pays membres, pour tenter de donner un cadre collectif à la gestion des crises migratoires :

    « En même temps, tout en garantissant le respect des droits de l’homme des migrants et des réfugiés, nous réaffirmons les droits souverains des États à contrôler leurs propres frontières et à fixer des limites claires sur les niveaux de migration nette, en tant qu’éléments clés de leur sécurité nationale et de leur bien-être économique. Cela peut consister en un renforcement des contrôles douaniers, en le développement de processus de retour au pays et une amélioration des dispositifs de coopération avec les pays d’origine. »

    Des ajouts qui ont passablement agacé Paolo Gentiloni, chef du Conseil italien, artisan principal d’un texte qu’il espérait à même de valoriser « l’aspect positif de la mobilité humaine et de l’intégration des migrants ». 

    Malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, Donald Trump avait fait de ce sujet l’une de ses priorités, se déclarant prêt à ce que le G7 ne communique pas du tout si la vision américaine n’était pas prise en considération. Il était temps de mettre un coup d’arrêt au chantage délirant des ONG, qui entendent dicter aux États, toujours garants de l’ordre international (jusqu’à preuve du contraire), leurs politiques migratoires.

    La position américaine au G7 trouvera certainement un appui auprès des pays d’Europe centrale, en première ligne contre le choc démographique en cours. Beata Szydło, Premier ministre polonais conservateur, s’est par exemple récemment opposée à Dimítris Avramópoulos, commissaire européen aux Migrations qui voudrait forcer la Pologne, l’Autriche et la Hongrie à accueillir des demandeurs d’asile « selon les quotas imposés ». Dans une intervention vibrante à la Diète, Madame Szydło a interrogé les consciences de ses partenaires européens : « La Pologne ne cédera à aucun chantage de la part de l’Union européenne. Nous n’allons pas participer à la folie des élites bruxelloises. Moi, j’ai le courage de demander aux élites politiques : Où allez-vous ? Où vas-tu, Europe ? Relève-toi. Sors de ta léthargie ! Sinon, tu pleureras tous les jours tes enfants. »

    Le monde ne peut plus laisser faire. En 2015, un être humain sur 112 était « réfugié » ou « demandeur d’asile ». Dans un contexte économique marqué par l’augmentation de la dette souveraine de pays industrialisés, dans l’incapacité de retrouver un niveau de croissance convenable, nous sommes présentement beaucoup trop fragiles pour recevoir des « migrants » qu’il sera impossible d’intégrer, et encore moins d’assimiler. Il faut donc remercier Donald Trump, lequel a réagi de la meilleure des manières dans ce dossier brûlant. 

     
    Juriste
  • La double épine Ferrand-Sarnez, premier couac d'un quinquennat qui commence mal...



    Mur-bleu gds.jpg« Que diable allait-il faire dans cette galère ? », se lamente Géronte, dans Les fourberies de Scapin. On peut rapprocher la situation de ce pauvre Géronte de celle du duo Macron-Philippe, empêtrés, enferrés avec lui, dans l'affaire Ferrand, leur protégé.

    Sauf que, dans le cas de cette protection politiquement incompréhensible, nul ne songe à gruger Macron-Philippe, ni de cinq-cents écus ni de quoi que ce soit : ce sont eux-mêmes, eux seuls, qui se sont d'abord fourrés dans ce guêpier, dont même les journalistes commencent à dire qu'il peut leur coûter cher aux prochaines élections, en terme de sièges; et ce sont, ensuite, toujours eux, tout seuls, qui se sont obstinément et absurdement cramponnés à un soutien insensé, soutien qui confine, les jours passant, à de l'autisme pur et simple. 

    Ce mercredi 31 mai, sur BFM, un commentateur estime à cinquante le nombre de sièges que pourrait perdre En Marche à cause de l'effet dévastateur de « l’affaire », et pense qu’En Marche pourrait perdre ses chances d'obtenir la majorité absolue, devant se contenter d'une majorité relative. Certes, tout cela, ce ne sont que des pronostics et des plans sur la comète : en somme, du verbiage et des propos d'antenne. Et nous sommes à plus d'une semaine des élections : tout ce qui se passe depuis janvier étant tellement « nouveau », et fou, tout peut arriver d'ici un peu plus de dix jours. Mais, justement : Macron et Philippe devraient s'en inquiéter, plutôt que de soutenir l'un des leurs comme ils le font, c'est-à-dire comme la corde soutient le pendu.

    D'ailleurs un sondage, publié ce même mercredi 31 mai, montre que 7O% des Français souhaitent la démission de Richard Ferrand. Même dans « sa » province de Bretagne. Il faut dire que ses propos - rappelant ceux d'un certain Emmanuel Macron, sur les employées « illettrées » de GAD - ont été d'une rare maladresse (ou d'un rare mépris, c'est selon) : « Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne. Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, allez sur internet » (là, le ministre parlait de l'emploi de son fils). Les Bretons, qui votent tant à gauche, n'ont pas bonne presse, soit dit en passant, dans les allées du pouvoir, et leur « dévouement » électoral ne semble guère payé de retour ! 

    Mais il y a une autre épine que celle de ce pauvre Ferrand : c'est l'épine Sarnez... et Bayrou ! Mais oui, Bayrou.  Le sondage dont nous parlions à l'instant montrait également que 65% des Français souhaitent la démission de Marielle de Sarnez. Son « affaire » à elle, après tout, c'est son problème, mais qu'est-ce qu'il a pris à ce pauvre Bayrou de retweeter sur son compte officiel - es-qualité, donc, de Ministre de la Justice, de Garde des Sceaux, s'il vous plaît... - le tweet virulent de Marielle de Sarnez, en réponse aux accusations dont elle fait l'objet ? Que Marielle perde ses nerfs, bon, franchement, ce n'est pas l'info du siècle. Mais que le Garde des Sceaux, très haut personnage du Gouvernement, lui emboîte presque immédiatement le pas, relaye complaisamment ses propos sur le compte officiel du Ministère, avant - s'étant rendu compte de l'énormité de la chose - de retirer son tweet, mais trop tard, car le mal était fait : voilà qui laisse pantois ! On dirait un gamin pris les doigts dans le pot de confiture ! A la faute, Bayrou ajoute le ridicule...   

    Voilà où on en est, aujourd'hui, mercredi 31 mai, dans cette seule et même campagne électorale qui dure, de fait depuis près de dix mois maintenant.

    La seule chose que l'on puisse certainement affirmer, c'est que, finalement, ce n'est pas si bien parti que cela pour le quinquennat Macron, quoi qu'en ait pu en dire jusqu'à aujourd'hui, ici et là. 

    N'en prenons qu'un exemple : cette fameuse « loi de moralisation de la vie publique », dont on nous a rebattu les oreilles, et qui devait être comme une nouvelle naissance pour la classe politique, l'apparition d'une vie publique virginale et autres inepties du même tonneau. Eh ! bien, elle est reportée, et on sait déjà qu'elle sera « bidon », se limitant, pour l'essentiel à deux ou trois banalités : casier judiciaire vierge, pas plus de trois mandats successifs, interdiction d'employer un membre de sa famille : franchement, vraiment pas de quoi fouetter un chat, ou d'élire un ex-banquier de chez Rothschild comme président d'une république idéologique à bout de souffle... 

  • Ils veulent moraliser ? Chiche ! Qu'ils démissionnent !

     

    Mur-bleu gds.jpgUn proverbe des pays chauds dit que, quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu'il ait les fesses propres...

    Qu'est-ce qu'il lui a pris, à Macron, de vouloir, d'un coup, comme ça, mettre « du blanc », de la morale, de la pureté partout ? Certes, on sortait du désastreux quinquennium horribile du non moins désastreux Hollande ; certes il y avait eu Thévenoud et Cahuzac ; certes il y avait eu tout le reste... Alors, oui, on pouvait, et il fallait, promettre qu'on ferait tout pour faire moins pire (ce qui, là, n'était vraiment pas difficile, et n'aurait pas demandé beaucoup d'efforts). Mais, de là à promettre la lune ! De là à se lier soi-même les mains en faisant une promesse par nature impossible à tenir - tous, toujours et partout irréprochables - il y a un pas ! Comment Macron, qui est tout sauf stupide, n'a-t-il pas vu que la démagogie de sa promesse insensée ne pourrait que lui revenir en pleine figure, tôt ou tard ? Ce fut tôt, plus que tard, et beaucoup plus tôt que prévu. Et cela fait d'autant plus mal que la promesse avait fait son petit effet.

    Résumons-nous, du moins pour l'instant, parce que, comme on dit familièrement, « ça pleut ! », et il faut suivre ! A chaque jour, son lot de révélation(s)...

    1. Véronique Avril aime-t-elle les poissons du même nom ? Si oui, ce qu'on hésite à appeler le sien est de très mauvais goût... Candidate de La République en marche pour les élections législatives à Saint-Denis (2ème circonscription), elle a mis en location un appartement dans un immeuble insalubre, durant cinq ans. Et qu'on ne dise pas qu'il s'agit d'un oubli de l'instant : l'immeuble, de 23 m², dans le centre de Saint-Denis, a été acheté en 2011, alors même que, insalubre, il était déjà classé en état de « péril imminent » à la suite d'arrêtés pris en 2004 et 2008 ! Largement le temps pour une dame, même distraite, de se rendre compte de la situation ! Ah, on allait oublier : Véronique Avril osait louer ce taudis à une famille de 5 personnes, pour 650 euros par mois !

    C'est beau, le respect de l'autre, l'amour du genre humain ! Enfin, ne tombons pas dans la simplification, toute la gauche n'est pas comme ça...

    Le parti d'Emmanuel Macron a précisé lundi soir avoir saisi le « comité d’éthique » pour examiner l'affaire concernant Véronique Avril. Mais l'annonce de la composition du gouvernement n'avait-elle pas été reportée d'un jour pour, précisément, « tout vérifier » ? Quand le grotesque le dispute à l'amateurisme, à ce point, c'en devient inquiétant... 

    2. Et Richard Ferrand ? C'est fou comme il ressemble de plus en plus, et de plus en plus vite, à François Fillon : mêmes mots, même défense (?), même crispation dérisoire et arrogante, même appel au « peuple souverain » qui, lui, décidera par son vote ! Finalement, pour lui aussi - qui avait pourtant été l'un des promoteurs les plus ardents du « laver plus blanc » - la Justice, c'est pour les autres !... On revit le proche passé, pénible pour tous, du candidat LR, et on se dit que, finalement, l'expérience des uns ne sert pas aux autres.

    L'enrichissement personnel, pas évoqué au début de « l’affaire », l'est maintenant ouvertement. Soyons clair : Ferrand, l'enferré dans sa sale affaire, n'a qu'une chose à faire : démissionner ! 

    3. Et Sarnez, la comparse de Bayrou, le dernier des Caïmans ? On sait que, Macron étant d'accord - démagogie pré-électorale oblige ! - c'est Bayrou qui a formulé le premier ce projet de « moralisation de la vie publique ». Lui qui a contribué à faire élire Hollande, d'abord, Macron, ensuite, mais qui s'est fait élire, entre les deux, maire de Pau par ce qu'on appelle « la droite » ! Et qui ira bientôt au Tribunal pour avoir insulté une association, mais, là, c'est une autre affaire, dont nous parlerons une autre fois...

    Bayrou se pourléchait les babines du cas Ferrand parce qu'il le déteste : Ferrand avait osé conseiller à Macron de refuser de céder aux exigences exorbitantes de Bayrou en matière de circonscriptions gagnables pour le Modem. Du coup, Bayrou se gardait bien de dire quoi que ce soit : il a « perdu sa langue », écrivions-nous récemment. Oui, mais le voilà rattrapé par l'affaire de sa comparse Sarnez, qui - d'ailleurs - n'a rien fait d'autre que de faire comme tout le monde. Mais voilà, comme nous le disions plus haut, à partir du moment où l'on a promis qu'on allait tout changer, et qu'on allait voir ce qu'on allait voir... eh ! bien, on voit ! Sarnez ne fait pas pire que les autres, pire, elle fait comme les autres; et pas mieux...

    Là aussi, une seule solution : la démission, pour la donneuse de leçon !

    Ne restent plus que Bayrou et Macron, dans ce qui ressemble à la comptine des Dix petits nègres d'Agatha Christie, mais divisée par deux. 

    Pour ce qui est de Bayrou, rien ne le pousse à démissionner, certes, mais on le voit très mal, maintenant, présenter bientôt, sans éclater de rire, ou sans que quelqu'un (ou quelques-uns) le fasse dans le public, son projet de moralisation de la vie politique...

    Quant à Macron, il est maintenant protégé pour cinq ans par l'immunité attachée à sa fonction. Mais Jean-Philippe Delsol a expliqué, avec beaucoup de clarté et de pédagogie (de concision aussi : en 8'13") que Macron était passible d'une sanction d'interdiction d'exercer une fonction publique∗.

    Pourquoi ?

    Parce que, ayant gagné beaucoup d'argent lorsqu'il était à la Banque Rothschild, il a déclaré avoir employé une grosse part de cet argent pour réaliser des travaux dans l'appartement de sa femme : on vous laisse découvrir l'affaire avec Jean-Philippe Delsol... 

    En somme, à côté du dernier des caïmans se cache un gros lézard. Et ce quinquennat, qui avait promis en fanfare de tout changer, commence à peine : ça promet ! 

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Vers un « impeachment » à la française ?  [20.05.2017]

  • Poutine à Versailles : j’y étais, je vous raconte

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Voici un récit de la rencontre de Versailles vécue par Gabrielle Cluzel pour Boulevard Voltaire, publié hier mardi. Par ses référence historiques, mais aussi littéraires, ses réflexions d'ordre politique mais aussi culturel, on le verra, cet article de choses vues et les remarques qu'elles induisent, intéressera le lecteur royaliste, ou seulement patriote, de Lafautearousseau.  Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous)LFAR 

     
    g cluzelle - Copie.jpgHier, Emmanuel Macron a reçu Vladimir Poutine à Versailles. Ils y ont tous deux donné une conférence de presse dans l’après-midi. J’ai eu la joie et le privilège d’y participer pour Boulevard Voltaire.

    Un journaliste de la presse alternative dans ce genre de rassemblement, c’est un peu Proust chez la duchesse de Guermantes. « C’est pour quel média ? », claironne, à l’entrée, la dame qui compulse ses listes d’un doigt mouillé, telle l’aboyeur à l’entrée du bal. « Boulevard Voltaire », chuchoté-je, en regardant à droite et à gauche comme si j’avouais être vendeuse dans un sex-shop. Non, tout va bien. Le cameraman, devant, me tient encore la porte. Il n’a pas dû entendre.

    Mais oui, j’ai pu rentrer. Mais non, on ne m’a pas refusé mon accréditation. Dites donc, on ne vit pas en Union soviétique, quand même… pour rester dans le registre géographique de la journée.

    Les journalistes sont invités à attendre dans la galerie des Batailles. Le cadre est somptueux, les murs sont couverts d’immenses tableaux chantant l’épopée militaire française sous l’Ancien Régime. Ils sont virils, guerriers, figuratifs, regorgent d’étendards dorés, d’uniformes chamarrés et de fierté française glorifiée : tout ce que déteste la gauche, mais on n’a rien trouvé de mieux pour en imposer au dirigeant d’une grande puissance avec lequel on souhaite négocier.

    « Il n’y a pas une culture française, mais des cultures françaises », a dit Emmanuel Macron, mais c’est pourtant celle-là – la grande, l’éternelle, la belle, la seule qui incarne notre pays dans l’imaginaire étranger, à défaut de peupler encore celui des Français – qu’il a choisie. Eh pardi ! Je le comprends : le premier qui réussit à inspirer le respect à qui que ce soit à l’ombre d’un plug anal vert pomme, assis dans l’entonnoir du vagin de la reine, me prévient.

    Si la ponctualité est la politesse des rois, on se souvient vite qu’en dépit du cadre, on est en république. Les journalistes poireautent, poireautent, poireautent. Les plus à plaindre sont les chaînes d’information continue. Elles se refilent le micro pour commenter, sur l’air d’une pièce de Beckett En attendant Macron. « Les deux présidents ont passé une heure à discuter ensemble, ils avaient beaucoup de choses à se dire. » Certes. Ils ont aussi passé une heure à table. Ils devaient avoir très faim, hein ? 

    Les présidents arrivent enfin.

    Macron évoque dès le début Pierre le Grand, et Poutine Anne de Kiev. Tous deux une amitié franco-russe qui n’a jamais cessé. Hollande, devant sa télé, doit s’étrangler. Poutine avoue être très impressionné par Versailles, qu’il n’avait jamais visité. Macron cite son ministre de la Culture, éditeur, qui a publié Tchekhov et Dostoïevski. L’un et l’autre annoncent un partenariat culturel, dans lequel les jeunesses des deux pays auront grande part.

    Puis vient le tour de la Syrie : la priorité absolue est la lutte contre Daech, et elle passe par la coopération des deux pays. Ils parlent même – à l’initiative d’un journaliste de l’AFP – de la rencontre entre Poutine et Marine Le Pen. Poutine ne renie rien, bien au contraire – « Marine Le Pen a toujours œuvré pour le rapprochement avec la Russie ». Macron ne lui en fait pas grief puisque, finalement, c’est lui qui a gagné.

    Le parcours d’Emmanuel Macron aurait été d’ailleurs presque sans faute… sans la question d’une journaliste de Russia Today : celle-ci s’étonne de l’ostracisme dont son média a fait l’objet durant sa campagne. « RT et Sputnik sont des organes d’influence, pas des journalistes », s’emporte-t-il, se prenant de ce fait légèrement les pieds dans le tapis : parce que tous ces braves gens de la presse française ici présents ont toujours été, peut-être, à l’endroit de Vladimir Poutine, d’une parfaite neutralité ?

    On retiendra cependant un mot de son discours : « Je suis un pragmatique », qui laisse enfin espérer un retour salvateur à un peu de realpolitik. On peut être de la presse alternative et constater les évolutions positives, non ?   

    Ecrivain, journaliste
     
    Voir aussi dans Lafautearousseau ...
     
     
    [Vidéo du colloque et intervention de Gabrielle Cluzelle à partir de 2 h 50']
  • Qu'a pensé Zemmour de la rencontre de Versailles ? Ceci : « Une belle image avec un bel acteur pour un beau film »

     

    BILLET - En quelques mots, quelques phrases, quelques brèves minutes, Zemmour a l'immense talent de mettre aussitôt en pleine lumière toute la nature d'un homme, de caractériser un événement, une situation, de les comparer aux précédents, de marquer les filiations et les évolutions, d'en envisager les conséquences. Et de montrer, derrière les apparences, fussent-elles somptueuses, les réalités, fussent-elles beaucoup plus médiocres, qui décevront les naïfs.  En un sens, toutes proportions gardées, Zemmour aura été un peu notre Bainville, « le grand Bainville », comme il dit. Son maître, qui est aussi le nôtre. Cette analyse de la rencontre de Versailles est, une fois de plus, est exemplaire  [RTL, 30.05].   LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Du G7 à la rencontre avec Poutine à Versailles, tous les médias saluent la performance réussie d'Emmanuel Macron. Et si ces rencontres n'offraient que de belles images ?

    « Les médias français et internationaux sont emplis de gestes de notre nouveau président », note Éric Zemmour à propos d'Emmanuel Macron. « Comme les alchimistes transformaient le plomb en or, les journalistes ont été transformés en historiographes du roi. Leur seule mission est désormais de louer et de glorifier le jeune monarque qu’ils se sont donné », poursuit-il. Le journaliste fait remarquer qu'on « n'a jamais vu un chef d'État manquer un G7 ou G8 ou G20 » (« même les plus gaffeurs des présidents américains ou les plus insignifiants des premiers ministres italiens s'en sortent toujours très bien »).

    Il note que c'est Valéry Giscard d'Estaing qui a inventé ces raouts diplomatiques il y a quarante ans. « Giscard c'était Macron avant Macron, sauf que l'un parle en chuintant et l'autre en zézayant », ajoute-t-il. « On ne discourt plus, on calcule. On ne tranche plus, on coopère. On met en scène le pouvoir dont il ne reste que l’image. Une belle image avec un bel acteur pour un beau film », conclut Éric Zemmour. 

    Éric Zemmour

  • Café Histoire de Toulon, ce mercredi 31 mai : « Toulon 1789-1795, les soubresauts d'une ville sous la Révolution »

     

    Dans une période de dilution de l'identité provençale, cette causerie sera l'occasion de renouer avec l'histoire trop oubliée de Toulon. L'on pourra découvrir pourquoi nos anciens se révoltèrent contre la Convention républicaine ; comment ils reconnurent le malheureux petit prisonnier de la tour du Temple comme Roi de France sous le nom de Louis XVII ; pourquoi ils durent demander l'aide des coalisés espagnols et anglais ; comment - renouant avec leurs racines chrétiennes - les toulonnais se tournèrent vers la Vierge Marie... C'est a un véritable et nécessaire exercice de recouvrance de notre mémoire locale auquel le professeur Alain Vignal fera participer ses auditeurs 

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

  • « J’en appelle à toutes les mères »

    Procès de Marie-Antoinette - Pierre Bouillon (1776-1831) Musée Carnavalet

     

    Par Juliette Mondon

    Comme nous le faisons toujours lorsqu'il s'agit de la Famille de France, nous plaçons cet article en tête de notre parution de ce jour. Publié hier dans Boulevard Voltaire à l'occasion de la Fête des Mères, il nous a paru avoir ici toute sa place, malgré son apparente inactualité. Apparente seulement,  comme on le verra, et particulièrement bienvenu dans un média royaliste, venant d'un site qui - quoique ami - ne l'est pas. Royaliste, en l'occurrence, prend ici tout son sens à proprement parler contre-révolutionnaire. Merci à l'auteur et à nos confrères de Boulevard Voltaire d'avoir publié ces vérités. LFAR

     

    dfeb92a26cd7c2cd2725e0fed7ac6eb2.jpeg.jpgCes mots prononcés par Marie-Antoinette, face au tribunal qui l’accuse, résonnent en cette fête des Mères d’une façon à la fois tragique et prophétique.

    Voici une femme, une mère présentée face à cette cour de justice improvisée, exposée à la vindicte populaire, face à ces révolutionnaires, qui se sont autoproclamés juges et tribuns et bourreaux. Ces délateurs auront réussi, après avoir assassiné le roi, après avoir séparé chacun des membres de la famille, arraché l’enfant des bras de sa mère, à ourdir un complot machiavélique destiné à faire mourir la mère sous l’accusation de son propre fils. Un enfant de huit ans.

    Ainsi cette femme, qui se tient debout devant ses délateurs sanguinaires, ce n’est plus la reine. C’est d’abord la mère. Cette mère que la folie collective a voulu transformer en femme incestueuse, en putain, en sorcière. Comme l’opinion est prompte à se laisser emporter par la rumeur et la calomnie !

    Lancée par quelques-uns, voici que cette rumeur grandit, s’étend et se transforme en images maudites, en peurs irrationnelles, en folie destructrice.

    Cette mère est accusée de tous les maux, dont le plus ignoble : l’inceste. Car à travers cette accusation, c’est finalement, symboliquement, la mère que l’on tue. Ou plutôt le lien mère-enfant. Certes, il y a la monarchie de droit divin que l’on veut anéantir, comme si la mort des uns permettait la vie des autres, comme si l’on pouvait anéantir le sens du sacré, par la mort de ses témoins.

    Mais il y a quelque chose d’encore plus radical, d’encore plus pernicieux. C’est qu’en faisant mourir le père, la mère et son enfant, on brise aussi symboliquement, et non pas seulement comme un effet collatéral, le lien sacré de la famille. En séparant le père de sa femme, le fils de sa mère, on commence par briser symboliquement le lien charnel existant entre chacun de ses membres.

    Et puis, comme on pensait qu’en tuant le roi et la reine, on supprimerait la monarchie de droit divin, qu’on tuerait le sacré, qu’on anéantirait Dieu lui-même, on les a assassinés. Tous.

    Tragique erreur commise que de croire qu’en supprimant une personne, on peut supprimer aussi la dimension sacrée de sa vie. Qu’en broyant une famille, on parvient à briser toute famille. 

    La République est née du meurtre d’une mère, du meurtre d’une famille. Voilà ce qui m’apparaît, aujourd’hui, comme une prise de conscience. La République a voulu naître dans le sang d’une famille. Réaliser cela est horrible, pour la mère que je suis. Et cela éclaire d’un jour nouveau ce que nous vivons aujourd’hui.

    Et cela me fait brutalement prendre en horreur cette « République » que l’on sert à toutes les sauces comme ultime rempart contre les intégrismes. 

    Car comment accepter que ce système, que nous honorons dans les institutions d’aujourd’hui, se soit rendu coupable de la mort « par omission » d’un enfant de huit ans, muré et abandonné dans la prison du Temple après l’assassinat de ses parents ? Comment accepter une telle violence, une telle injustice ?

    Qu’un idéal, quel qu’il soit, ait pu conduire à une telle folie, à une telle barbarie, qu’une volonté d’affranchissement ait pu à ce point s’aveugler sur le sens du sacré, sur la « mort du sacré », me révolte. Quel est donc le socle de cette devise républicaine, sur la liberté, la fraternité et la solidarité, si la « liberté » et cette « fraternité » se sont écrites dans le sang d’un innocent ? Aucun système ne peut fonder son existence sur le meurtre d’un innocent.

    « Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » aurait crié Madame Roland avant d’être guillotinée.

    « J’en appelle à toutes les mères. »

    Cette phrase désespérée lancée par une mère à toutes les mères de France résonne en moi d’une façon poignante. Car je lis une continuité entre la décapitation de la famille de Louis XVI et ce que nous vivons aujourd’hui. Et surtout entre cet appel de Marie Antoinette et l’appel que nous, les mères, devons lancer à toutes les mères de ce pays simplement pour que survive notre humanité.

    Que reste-t-il des valeurs de cette humanité dans une société qui n’a de cesse de saper, ruiner, détruire la famille ? Il n’en reste pas. Je constate tous les jours que la haine n’est pas morte.

    J’en veux pour preuve l’autisme de notre société, qui n’accepte plus que nous rappelions la plus simple des évidences : simplement de penser qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour exister. Oui, ne vous en déplaise, Messieurs les fossoyeurs : la première famille d’un enfant est d’abord celle qui lui donne la vie.

    Les révolutionnaires ont cru décapiter le sacré… mais le sacré ne meurt jamais. Les lobbies LGBT ont cru décapiter la famille… mais la famille ne meurt pas. Et elle ne mourra jamais. 

  • Macron et Poutine : les enjeux de Versailles

    par Jacques Sapir-

     

    874684168.jpgLa visite que Vladimir Poutine doit faire en France le lundi 29 mai excite beaucoup l’imagination des journalistes et du personnel politique. Le fait qu’il sera reçu au château de Versailles, avec un decorum tout à fait singulier est l’une des causes de cette excitation. Elle montre surtout que les enjeux, que ce soit pour Vladimir Poutine ou pour Emmanuel Macron de cette visite ne sont pas entièrement perçus. Il est en effet hautement symbolique que Vladimir Poutine soit le premier dirigeant reçu par le nouveau Président de la République. 

    Les enjeux pour Emmanuel Macron

    Dans quel contexte cette visite aura-t-elle lieu ? À l’heure actuelle, les relations bilatérales entre la France et Russie sont sévèrement contraintes par la politique de l’Union européenne à l’égard de la Russie. Ces contraintes dépassent la simple question des sanctions, dont l’importance, hors les sanctions financières, a été plus symbolique que réel. L’Union européenne a développé depuis 2014, qu’on l’approuve ou qu’on le réprouve, une véritable politique d’hostilité vis-à-vis de la Russie. Ce sera donc un test pour savoir si le Président Macron veut alléger la contrainte de l’UE et mettre en œuvre une politique plus française, plus tournée vers les intérêts de la France, envers la Russie ou s’il place la politique étrangère française sous le cadre de l’UE.

    Le fait qu’il souhaite que cette visite ait lieu avec un décorum tout particulier à Versailles ne doit pas être considéré comme une indication quant à la réussite ou non de cette visite. Cela traduit uniquement l’importance que revêt cette visite. Elle constitue, il est vrai, pour Emmanuel Macron, son véritable baptême du feu en politique internationale. De plus, Emmanuel Macron sait très bien que cette visite sera scrutée à la fois par ses opposants comme par ses soutiens. Son action envers la Russie et Vladimir Poutine sera donc observé avec un grand intérêts à la fois par ses opposants (le parti des « Républicains », mais aussi la gauche radicale de M. Melenchon et le Front national de Marine le Pen sont tous en faveur d’une amélioration des relations franco-russes) et par ses partisans (qu’il s’agisse du MODEM de François Bayrou, du Parti socialiste ou de son propre parti maintenant appelé LREM). Si cette visite devait se conclure par une annonce dramatique quant à l’amélioration des relations bilatérales, il serait fortement critiqué par ses propres amis. Si la visite est un échec, ses adversaires cette fois le critiqueront. On peut donc penser que cette visite débouchera sur certaines améliorations dans les relations bilatérales, mais rien de particulièrement spectaculaire. Mais cela ne signifie pas qu’un processus général d’amélioration n’aura pu être lancé par cette visite, un processus qui se déroulera dans les prochains mois.

    Emmanuel Macron, en tant que nouveau président français, doit montrer d’abord qu’il a à l’esprit les intérêts français (quelque chose qui avait un peu manqué à François Hollande). Il doit, ensuite, montrer qu’il défend des principes (mais nous devons voir quel principe viendra en premier). Enfin il est clair qu’il cherchera à user de cette visite à son avantage politique. Il a été fortement attaqué lors de la campagne présidentielle pour son manque d’expérience dans le traitement des affaires internationales. Il essaiera donc de montrer que ces attaques n’étaient pas fondées. Dans une certaine mesure, les enjeux sont très élevés pour lui, car c’est sa première expérience dans la diplomatie mondiale et il a désespérément besoin de faire une impression durable ou l’image d’un «gamin inexpérimenté» lui collera à la peau.

    Emmanuel Macron a explicitement déclaré qu’il voulait des «bonnes relations» avec la Russie. Il est définitivement un homme pragmatique, et non pas quelqu’un dont la pensée internationale est profondément chargé d’idéologie, tout comme le furent M. François Hollande, l’ancien président, ou encore les ministres des Affaires étrangères de ce même François Hollande, qu’ils s’agissent de Laurent Fabius ou de Jean-Marc Ayrault. Dans ce contexte, il n’est donc pas si surprenant que le premier chef d’Etat étranger à être invité à Paris soit M. Poutine. Soit dit en passant, il existe maintenant une concurrence au sein de l’Union européenne, et plus précisément entre la France, l’Allemagne et l’Italie pour améliorer les relations avec la Russie et particulièrement les relations économiques. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de divergences entre la France et la Russie, soit au Moyen-Orient, soit à l’Ukraine. Mais ces différences et divergences ne sont pas considérées comme un obstacle à l’amélioration des relations avec la Russie. 

    Les enjeux pour Vladimir Poutine

    De même, cette visite présente des enjeux importants pour Vladimir Poutine. D’une part, elle met fin à la tentative des pays de l’UE pour « isoler » la Russie. Cette politique n’avait guère de sens, et elle s’est traduit dans les fait par un resserrement des relations entre la Russie et la Chine, mais aussi par une montée en puissance de l’Organisation de Coopération et de Sécurité, ce que l’on appelle « l’organisation de Shanghai ». Le fait que l’Inde et le Pakistan aient décidé formellement de rejoindre l’OCS est bien la preuve que cette politique d’isolement était d’une grande futilité. Mais, elle a provoqué des dommages importants aux relations entre les pays de l’Union européenne et la Russie et, de ce point de vue, la visite à Versailles de Vladimir Poutine peut marquer le début d’une nouvelle période, plus empreinte de pragmatisme.

    D’autre part, Vladimir Poutine entend bien concrétiser lors de cette visite de nouvelles avancées dans le domaine économique. Il faut ici comprendre la logique des relations économiques entre la Russie et les pays de l’UE à travers deux prismes. Le premier est celui de l’évolution actuelle de l’économie russe. Cette dernière est sortie de la crise dans laquelle l’avait plongée l’effondrement des prix du pétrole. Mais, la reprise pourrait être insuffisante eu égard aux objectifs politiques du gouvernement russe. Le second est celui des développement de l’Union Eurasienne, qui s’avère chaque jour un projet de plus en plus important. Dans le développement de cette Union Eurasienne, la question de l’équilibre des relations entre la Chine et la Russie apparaît comme fondamentale. Qu’il s’agisse du projet de la « Route de la Soie » ou qu’il s’agisse des relations triangulaires entre la Russie, la Chine et le Kazakhstan, le fait que la Russie ne puisse s’adosser à de bonnes relations avec les pays de l’Union européenne est un problème.

    La Russie, en effet, a tout intérêt à se présenter comme un « pont » entre l’Union Eurasienne et les pays d’Europe occidentale. De bonnes relations avec ces derniers auront des répercussions très favorables au sein même de l’Union Eurasienne. On comprend ainsi tout l’intérêt, pour Vladimir Poutine, que cette visite se conclue, comme on l’a dit, non pas sur des résultats immédiatement spectaculaires, mais sur un processus de normalisation progressive des relations avec les pays de l’Union européenne. Tel est donc l’enjeu pour Vladimir Poutine de cette rencontre de Versailles.

    Il est peu douteux qu’il ne soit sensible à l’attention d’Emmanuel Macron qui le reçoit dans un cadre fastueux. Mais il est tout aussi peu douteux qu’il se laisse aveugler par les ors que l’on déploiera pour lui. Vladimir Poutine est avant tout un réaliste ; c’est aussi un pragmatique, une caractéristique qu’il partage donc avec Emmanuel Macron. 

    Voici donc ce que cachent les ors de Versailles. Les deux Présidents, qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron ou de Vladimir Poutine, ont donc un intérêt commun à ce que cette visite se passe bien. Mais, Emmanuel Macron se tromperait lourdement s’il se figure recevoir un Président Russe affaibli ou en difficulté. Les problèmes actuels de l’économie russe sont parfaitement solvables avec les moyens de la politique économique russe. Quant à Vladimir Poutine, il doit lui aussi comprendre que les enjeux pour son pays d’une issue favorable de cette visite sont importants. Il prendrait un gros risque, et ferait certainement une grave erreur, en traitant Emmanuel Macron comme un « gamin inexpérimenté ». Ces deux dirigeants doivent tirer un trait sur le dogmatisme qui imprégnait les relations franco-russes du temps de François Hollande. Le fait que l’un et l’autre soient des pragmatiques est plutôt de bonne augure. 

    Le blog de Jacques Sapir RussEurope

  • Poutine est revenu ! Le Tsar chez Louis XIV...

     

    Mur-bleu gds.jpgUn bon moment de vraie, de belle et bonne télé information, ce lundi 29 mai, avec les excellents commentaires de Pascal Boniface, sur BFM/TV, qui nous a fait vivre, en direct, l'arrivée de Vladimir Poutine à Versailles. Pascal Boniface nous a changés, l'espace de quelques dizaines de minutes, de la médiocrité affligeante, de l'ignorance crasse, de la partialité révoltante de journaleux qui confondent en permanence carte de presse et carte de parti (n'importe lequel, pourvu qu'il soit de gauche et politiquement correct). Merci à lui, et bravo, puisque la dureté des temps fait que, maintenant, quand quelqu'un fait normalement son travail, on est amené à le féliciter pour ce simple fait ! 

    Car l'événement est d'importance  : après les cinq années calamiteuses du pitoyable nain qui nous a servi de lamentable semble-président, le nouveau Chef de l'Etat, faisant acte de realpolitik, a invité Vladimir Poutine en France. Mais les relations s'étaient terriblement - et stupidement - dégradées entre nos deux pays frères - frères en Europe et en chrétienté, au moment où l'Islam, pour la troisième fois, attaque l'Europe.

    Il n'était donc pas facile de sortir, par le haut, de l'impasse dans laquelle le sous-préfet aux champs, vous savez, ce pauvre François « normal », nous avait engagés, en ce qui concerne nos rapports avec un pays objectivement allié, dans les grandes difficultés du moment présent.  

    C'est là que Louis XIV intervint ! Eh ! oui, Louis XIV ! Pascal Boniface a eu l’ « intelligence historique » ; il a su élever sa réflexion, et ses commentaires, au niveau qui convenait ; et il a très clairement expliqué que, au point calamiteux où les choses en étaient arrivées, un banal rendez-vous, une simple invitation, fût-elle d'Etat, ne pouvaient pas « recoller les morceaux ».

    XVM204f74b2-212d-11e7-834a-2675150b5d1e.jpgIl a donc fallu, d'abord, trouver un prétexte pour tendre la main à celui que l'on a sottement humilié hier (« sanctions »  débiles et contre productives, puisqu'elles nous pénalisent autant, sinon plus, que la Russie ; affaire des Mistral, qui a entamé notre crédibilité sur le marché très couru de la vente de matériel militaire; critiques de toute façon inopérantes sur l'affaire de la Crimée etc.) : la célébration des trois cents ans de la visite à Versailles de Pierre le Grand, en 1717, a fait l'affaire. Le tsar, à l'époque, voulait moderniser la Russie, il « importait » Versailles à Peterhof, comme tous les princes de cette époque, où la France dominait le monde. Dominait, non par la force brute mais par l'éclatant et magnifique visage de sa civilisation, aimable et aimée, par ses architectes, ses écrivains, ses peintres, ses savants, elle qui était, par ailleurs, « la Grande nation », la Chine de l'Europe, du point de vue démographique... 

    Certes, cette visite se déroula deux ans après la mort du Roi-soleil, en 1717, et c'est l'enfant-roi Louis XV que Pierre le Grand, en un geste de surprenante bonhomie - surprenante, mais de bon aloi - éleva dans ses bras, bousculant étiquette, protocole et gens guindés de tout poil (on dirait, aujourd'hui, « coincés »).

    Mais le palais, lui, reste bien le palais-temple du Roi-soleil, qui attire toujours les foules du monde entier, trois siècles après, tellement il symbolise, représente et, osons-le mot, personnifie le génie français, à l'instar de nos cathédrales, du Mont Saint-Michel ou des châteaux de la Loire.

    Et Poutine ne serait pas venu, même à l'Elysée, comme l'a très bien expliqué Pascal Boniface. Les affronts avaient été trop nombreux ; ils avaient duré trop longtemps ; trop de paroles démentes avaient été dites (songeons aux propos honteux d'un Laurent Fabius, qui commence décidément à être bien fatigué...). Le prétexte trouvé, il fallait un lieu qui fût à la hauteur de l'événement, qui exaltât le moment, qui symbolisât qu'une page se tournait, enfin. Un simple palais, fût-ce l'Elysée, ne pouvait convenir, parce qu'il avait été terni pendant cinq ans par un petit sous-préfet aux champs, benêt de surcroît, et parce que c'est de là qu'étaient parties toutes ces attaques aussi grotesques qu'inconsidérées contre notre allié naturel d'aujourd'hui.

    L'endroit s'imposait donc de lui-même : les ors de Versailles, la magnificence de Louis-le-Grand-en-tout, comme l'appelait l'immense Pierre Puget.

    On songe, alors, au quatrain fameux de Guitry :

    On nous dit que nos Rois dépensaient sans compter,

    Qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils ;

    Mais, quand ils construisaient de semblables merveilles,

    Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ?

    Oui, Guitry a raison, évidemment. Mais son propos va bien au-delà du simple argent, du simple matériel : Versailles « fonctionne » encore, tel que l'a voulu Louis XIV, pour ce pour quoi il a été imaginé, puis réalisé. Comme un outil de gouvernement, un lieu de pouvoir, un lieu de ce pouvoir royal qui mena une authentique politique de civilisation, qui a "étonné le monde", selon le joli mot de Jean Dutourd. Comme le siège du rayonnement français. Comme l'exemple insurpassable, et du reste insurpassé, du génie national français. 

    Si l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu, l'invitation faite au tsar d'aujourd'hui par notre Chef de l'Etat est un bel hommage rendu par cette pauvre république idéologique, à bout de souffle, à notre Royauté traditionnelle, qui nous a emmenés si loin, si haut, qu'elle en impose encore aujourd'hui !  

  • Du bon usage de M. Trump

    Taormine : Sous l'Etna, un G7 autour du volcan Trump 

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    M. Trump peut sembler tout à fait imprévisible et sa politique quelque peu erratique. 

    Et pourtant son récent voyage au Proche-Orient aura eu pour objet de rappeler et conforter, après la mise entre parenthèses par M. Obama, les deux alliances essentielles des Etats-Unis d’Amérique dans la région : avec l’Arabie séoudite et avec Israël, deux pays dont Washington se pose en garant et protecteur, celui-ci pour les raisons morales, culturelles et religieuses qui ont présidé à sa création (mai 1948), celui-là pour des raisons économiques et financières qui remontent au pacte du Quincy (février 1945). D’ailleurs, le voyage de Ryad aura été un succès commercial (contrats de quelque quatre cents milliards de dollars) et diplomatique (sommet islamo-étatsunien réunissant une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement).

     

    Il y a une certaine cohérence dans cette approche, Israël et l’Arabie séoudite étant en quelque sorte des alliés objectifs que rapproche leur commune hostilité à l’Iran. Ce dernier, ardemment chiite et violemment anti-israélien, les déteste et en est détesté. On comprend moins que M. Trump puisse ressusciter un « axe du mal » incluant Iran et Etat islamique, pourtant ennemis inconciliables. C’est en effet du Golfe qu’est diffusée et financée l’idéologie mortifère, née de la rencontre entre wahhabisme et salafisme, que véhicule l’Islam sunnite. L’Iran chiite a pu participer dans le passé à des actions à caractère terroriste mais il est aujourd'hui tout entier investi dans une politique régionale laissant la pratique de la terreur internationale aux sunnites d’« Al Qaïda » et/ou de « Daesh ».

     

    On sait que la diplomatie française est devenue inaudible dans la région pendant le quinquennat de M. Hollande du fait d’un engagement exclusivement idéologique. Les manoeuvres de M. Trump lui offrent peut-être une opportunité, celle de ré-exister. En stigmatisant l’Iran (et ses alliés), en prenant parti dans le conflit religieux inter-islamique, en semblant négliger les deux acteurs essentiels que sont la Turquie et la Russie, M. Trump laisse à un pays comme la France une marge certaine de manoeuvre.

     

    On verra bien si MM. Macron et Le Drian sauront en profiter. Suggérons quelques pistes : ne pas pratiquer la politique du pire en favorisant l’explosion de la région par Kurdes interposés, distinguer explicitement Etat islamique (organisation terroriste idéologique à détruire) et Iran (avatar de l’ancienne Perse avec qui il faut collaborer dans toute la mesure du possible), se rapprocher de la Russie qui ne constitue aucune menace pour nous, etc. Il ne s’agit pas de rompre avec nos alliés américains, ni d’avoir de mauvaises relations avec les monarchies du Golfe. Il convient d’affirmer, par une diplomatie active, la singularité de la France - ce qui est une des conditions de notre existence nationale. 

  • Manchester : Après l’horreur radicale

    « Il faut dire que les Occidentaux sont tentés par un pacifisme démissionnaire. On les attaque? Ils répondent en allumant des bougies, en déposant des fleurs. »

     

    Par Mathieu Bock-Côté

    Billet - toujours profond et pertinent, sans détours  - paru sur son blog le 25.05. On peut, d'ailleurs, s'y reporter, lire ses livres ...  LFAR

     

    2760774407.2.jpgL’attentat de Manchester nous a rappelé, même si personne ne l’avait oublié, que le terrorisme islamiste fait désormais partie de nos vies en Occident.

    Il prend plusieurs visages.

    Un jour, on abat la rédaction d’un journal. C’est l’histoire de Charlie Hebdo. Ou alors, on mitraille en terrasse. C’est l’histoire du Bataclan. Un autre jour, on fonce avec un camion dans une foule pour faucher le maximum de personnes. C’est l’histoire de Nice, de Londres et de Berlin.

    Et tout cela sans compter les agressions multiples à plus petite échelle. Pensons à Paris en avril.

    Sadisme

    Mais ce qui s’est passé lundi à Manchester a repoussé les limites de l’horreur, histoire de frapper encore une fois notre imagination. L’islamisme a voulu nous faire comprendre qu’il fera tout pour nous abattre.

    Un islamiste fanatique a visé un concert rassemblant de jeunes ados autour de leur idole.

    Il s’agissait clairement de tuer de très jeunes personnes. En revendiquant l’attentat, l’État islamique a célébré la mise à mort de croisés rassemblés dans un lieu de débauche.

    On voit là tout l’imaginaire du fanatisme islamiste, qui assimile à la fois l’Occident à la chrétienté et à une perversion qu’il faudrait absolument châtier.

    Il mène contre le monde occidental une guerre totale pour le soumettre.

    Tout le monde peut être abattu. Le soldat en uniforme. La fillette qui assiste au spectacle de son idole. Lundi, des êtres humains revendiquaient fièrement le carnage des gamines.

    La formule rituelle, dans de telles circonstances, c’est d’affirmer qu’on luttera avec encore plus d’énergie contre le terrorisme.

    Mais le terrorisme n’est qu’un moyen, aussi détestable soit-il. Ce moyen est au service d’une cause: l’islamisme. Il faut le redire, car la tentation de nos dirigeants, trop souvent, consiste à ne pas le nommer.

    Il faut dire que les Occidentaux sont tentés par un pacifisme démissionnaire. On les attaque? Ils répondent en allumant des bougies, en déposant des fleurs.

    Ils se replient sur un slogan débile: «vous n’aurez pas ma haine». Les islamistes pourraient-ils au moins avoir droit à notre colère? Une vraie colère. Une colère juste. Une puissante colère.

    Est-ce que devant l’islamisme meurtrier, la seule vocation de l’homme occidental consiste à comprendre pourquoi on le charcute, pourquoi on le tue, ainsi que ses enfants?

    Patriotisme

    La lutte contre l’islamisme repose sur le travail des services de renseignement et des policiers. Ils sont les seuls à pouvoir attraper à temps un assassin résolu à se faire exploser dans une discothèque ou à mitrailler une garderie.

    Mais on ne pourra se contenter d’une politique sécuritaire contre l’islamisme. Il faudra aussi lutter idéologiquement contre lui.

    Cela implique de reprendre confiance dans la valeur de notre civilisation.

    Racisme, sexisme, xénophobie, homophobie, notre civilisation aime s’accuser des pires méfaits.

    Nous ne gagnerons à terme la guerre contre l’islamisme qu’en développant un vrai patriotisme occidental.

    Mais cette guerre prendra du temps. Et le sang coulera encore souvent. 

    Mathieu Bock-Côté     

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Éric Zemmour : « Ce quartier de la Porte de la Chapelle où les femmes n'ont plus droit de cité…»

     

    Dans une chronique donnée au Figaro le 26.05, Eric Zemmour démontre comment le harcèlement de rue dans le quartier Chapelle-Pajol, à Paris, est « un moyen efficace pour occuper l'espace public, le conquérir, ­l'islamiser, le purifier de sa mécréance ». 

    Nous nous contenterons de reprendre ici les quatre courts extraits significatifs suivants :

     

    XVM14f65c8c-408d-11e7-a87f-0e95404dcfa0.jpg« C'est sans doute le hasard. Mais après la présidentielle. Cette histoire de femmes chassées des rues dans le quartier Chapelle-Pajol, à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, a attendu sagement son tour. Pendant la campagne présidentielle, les femmes étaient les bienvenues ; depuis, elles sont maltraitées. C'est beau, le hasard. »

    « La campagne est terminée. Le réel est de nouveau autorisé à montrer son vilain visage. Mais strictement encadré par la sémantique appropriée. »

    « Si vous rappelez qu'une des grandes différences entre les patriarcats islamique et chrétien, c'est justement l'enfermement des femmes, vous êtes islamophobe. »

    « Ne comptez pas sur la droite pour en parler. Elle tient un bien meilleur thème de campagne : la hausse de la CSG. Il paraît que les chefs de la droite sont gaullistes : ils ont, comme le Général, une certaine idée de la France… Ne comptez pas sur le nouveau pouvoir non plus : Macron a été élu par ceux qui ont les moyens d'ignorer ce genre de désagréments. Leurs femmes et leurs enfants ne se rendent jamais Porte de la Chapelle. Et les ministres, de Philippe à Collomb, ont une conception « bienveillante » de la laïcité. C'est-à-dire qu'ils y ont renoncé. »  

    Éric Zemmour : « Ce quartier de la Porte de la Chapelle où les femmes n'ont plus droit de cité…»    (Pour les abonnés au Figaro Premium)