Atlantico pose à nouveau une bonne question et l'explique. A méditer ...

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Irrégulier d'abord, le rythme de publication des notes est devenu "quotidien" à partir du 30 juillet 2007, puis il est passé à deux notes par jour à partir du 8 février 2008 (avec une note brève, "Ainsi va le monde", signalant une tendance, un fait, un propos intéressant ou significatif, tiré de l'actualité immédiate...; suivie d'une note plus étoffée, traitant plus à fond d'un sujet important, de nature très variée...
Ensuite sont venues les Ephémérides, puis plusieurs autres rubriques, notamment celle recensant les Activités partout en France, et la publication d'Albums, de Grands Textes, de Documents au format PDF, de Vidéos etc...
Sans oublier, bien sûr, l'ouverture de notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste, puis de notre Compte Twiter A.F. Royaliste...
Et, encore ensuite, pour enrichir la nébuleuse de lafautearousseau, Les Lundis de Louis-Joseph Delanglade et le site de réflexions des Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire...
Voici, à titre de document d'archive en quelque sorte, l'intégralité de cette première note :
Mercredi, 28 février 2007
"LA" question de fond...
Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal... nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres. Notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République : 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (folles guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des Cent jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil délirant de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14/18 et 600.000 en 39/45; total: 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme (physique, pourrait-on dire)...
Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au delà: tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI : le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?
Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des français, de leur "mental" ? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons": aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...
Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant ? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié ! Nous devons donc nager dans le bonheur... sinon: cherchez l'erreur ! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire: dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité. Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit: tout ça, pour... ça ?
Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court...
Ne rajoutons pas trop de commentaires à ce qui parle de soi-même. Ce reportage (7' 35") en dit plus que les mots et les phrases.
Il montre l'esprit et les traditions des Camelots du Roi, maintenus malgré la dissolution prononcée par le gouvernement républicain en février 1936, votée par la Chambre qui allait donner naissance peu après au funeste Front Populaire.
Les Camelots du Roi sont destinés à servir. La France et le Roi. Jeunes et anciens s'y mêlent, y chantent les mêmes chants, partagent les mêmes convictions, les mêmes espérances.
Ce banquet s'est tenu à La Ciotat, samedi 17 février 2018. •
Merci à Paul Léonetti par qui ce clip a été réalisé.
Banquet des Camelots du Roi de Provence - 17/02/2018 - Lafautearousseau - Vimeo.
Rien de ce qui concerne la Famille de France n'est people ! Les lignes qui suivent sont un reportage de L'Echo Républicain. LFAR
Samedi 17 février 2018, Madame la Dauphine de France est venue avec le prince Gaston et la princesse Antoinette, ses enfants, pour s’essayer au tir à l’arc, pour la bonne cause ! La princesse Philomena d’Orléans est la marraine de cette journée caritative. Cet événement est organisé par le club des Archers drouais qui, en plus de promouvoir le sport féminin, fait une bonne action en œuvrant au profit de l’association Mouvement du Nid, qui vient en aide aux femmes prostituées. « C’est une première pour nous », affirme Frédérique Charon, vice-présidente du club qui poursuit : « Nous avons fait pas mal de communication autour de l’événement… On espère que ça va fonctionner car de nombreuses entreprises drouaises nous ont fait des dons pour le Nid ! »
Les petits garçons ont aussi le droit de tirer à l’arc
Alors qu’une bonne dizaine de femmes se trouvent devant la cible, arc en mains et flèches pointées vers la cible, la princesse Philomena interpelle Frédérique Charon. « Ce serait bien que les hommes puissent aussi tirer… Car ce n’est pas en excluant l’un ou l’autre que notre message va passer ! Quel message donne-t-on surtout aux petits garçons qui se voient refuser le droit de tirer parce que c’est une initiation seulement pour les femmes ? » questionne la princesse. La vice-présidente du club lui rétorque : « Oui c’est vrai, on va donc accepter tous les enfants… » Valentin, un petit garçon accompagné de sa maman, coupe la conversation et s’adresse à Philomena : « Et bah moi, j’ai un petit arc chez moi… Et j’aimerais bien tirer aujourd’hui ». Cette dernière lui répond, avec un grand sourire : « Eh bien, je vous présente Gaston et Antoinette, allez tirer tous ensemble ».
« Travailler ensemble pour une société meilleure »
Antoinette, Valentin et Gaston se dirigent donc vers les cibles, ensemble. « Ma fille qui joue avec Valentin, c’est très important » comment la princesse Philoména avant d’enchaîner : « On sépare les hommes et les femmes dans tout. Il faut travailler ensemble au quotidien pour une société meilleure. »
Et lorsqu’elle aborde son statut de marraine de cette journée caritative au profit de l’association du Mouvement du Nid, qui vient en aide aux femmes prostituées, Philomena d’Orléans se dit ravie et « honorée de participer à cette cause. On est tous témoins de situations de ce genre, il est important d’aider les femmes à s’en sortir », conclut-elle avant de s’emparer d’un arc, et d’aller tirer sur une cible.
Photo : Charles / texte : lechorepublicain.f
S A R la princesse Antoinette de France en train de tirer sur une cible
PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS
L’actualité judiciaire est riche en ce début d’année. Le quinquennat Macron prépare, bien sûr, une réforme, énième réforme de la procédure pénale,de la détention, … etc.
Retenons le sage propos du nouveau Président de la République aux magistrats. Il n’y aura pas de réforme du Parquet tendant à l’indépendance des procureurs. Les procureurs de la République sont les avocats de la République et, donc, ils reçoivent leurs instructions des autorités de la République. Il n’était pas nécessaire d’en faire de longues démonstrations. Monsieur Macron a réglé la question comme il le fallait, en quelques mots.
Moi, je veux revenir sur un autre événement. Le 1er décembre de l’année dernière, comme chaque année, a vu la Rentrée solennelle du Barreau de Paris. Lors de cette manifestation, le Barreau, en se célébrant lui-même, entend les discours de son Bâtonnier, du Garde des Sceaux ou de son représentant, du Premier secrétaire de la Conférence du stage, le « Prince » de la jeunesse, et du Deuxième secrétaire dont le propos est, ordinairement, plus libre. Le Premier fait l’éloge d’un grand ancien, généralement un Bâtonnier. Le Deuxième raconte un procès.
Cette année, la cérémonie fut marquée d’un propos inattendu. Le Bâtonnier en exercice tint à souligner que les propos du Deuxième secrétaire n’engageaient que lui-même. Précaution étrange, car, comment le Deuxième secrétaire aurait-il pu engager par sa parole d’autres personnes que celui qui la portait ? Nous n’en fûmes que plus attentifs.
Quel scandale allait se produire ? Quelle fumée sulfureuse allait s’élever du feu de la jeune éloquence ?-
Me Jeremy Nataf commence ainsi :
« Mère, voici vos fils et leur immense armée. / Qu’ils ne soient pas jugés sur leur seule misère. / Que Dieu mette, avec eux un peu de cette terre. / Qui les a tant perdus, et qu’ils ont tant aimée. »
Et puis, après le sourd grondement de cette sonnerie aux morts, voici qu’il nous tutoye.
« Tu as raison, c’est drôle un nom de famille. […] chez nous, tu vois on en évoquait plein, des noms, tout le temps : noms de scènes, de plume, d’emprunt, des noms à coucher dehors, de jolis noms qui rappelaient des comptoirs et des rivages lointains. […] Et parmi tous ces patronymes l’un d’entre eux m’étonnait par sa sonorité, c’était un nom étrange et à rallonge, qui ne m’était pas familier, il ne ressemblait pas à ceux qu’on entendait. […] Et pourtant sa seule évocation, suggérait qu’il recelait des trésors. »
Denoix de Saint Marc ! Un drôle de nom ! Celui d’un chevalier, d’un corsaire ou d’un aventurier.
« Quand on est grand, on le sait ; Denoix de Saint Marc, c’est un nom de Ministre ou de commission, un nom qui fleure bon l’administration. Bref ! Denoix de Saint Marc, c’est un nom de gens sérieux, un nom de gens bien … Un nom, pour lequel on fait des éloges, pas des procès ! [Je vous l’ai dit, le Premier secrétaire fait un éloge, le Deuxième secrétaire fait un procès] Et pourtant ! Ministère public contre Denoix de Saint-Marc, ce procès-là, je le connais par cœur, je le connais si bien que j’en ai presque des souvenirs. »
Et l’auteur se met encore à nous tutoyer :
« Ecoute, écoute le grésillement des transistors. »
Et maintenant, il chante :
« Non rien de rien, … Soudain la musique s’arrête et la radio éructe un message incompréhensible : « Le 1er REP quadrille Alger avec à sa tête le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc… ».
Je ne vais pas vous donner ici tout le discours. Vous le trouverez sur Internet, à la rubrique rentrée solennelle du Barreau de Paris, (www.avocatparis.org/rentree-solennelle-du-barreau-de-paris-2017), discours du Deuxième secrétaire.
Mais, tout de même, quand nous entendîmes « ce coup est un échec, les putschistes sont lâchés : les soldats doivent déposer les armes et rentrent dans leur caserne. Ils sont immédiatement mis aux arrêts, et transférés au Fort de Nogent. »…
« Le soir, les gardiens les entendent chanter à tue-tête cette chanson de la Môme dont ils ont amendé quelques strophes : « Ni le bien qu’on m’a fait, ni la prise du corps d’Armée d’Alger… Sous le feu, quand un camarade tombe, en marchant, et même au fond d’une geôle, à la Légion, on chante ! »
C’est le récit du procès. La salle de la Première chambre de la Cour d’appel … où l’on jugea Pétain et Laval, où on jugera Salan.
« Le Président Patin qui officie habituellement à la Chambre criminelle de la Cour de cassation, préside le Haut Tribunal militaire. Il pose quelques questions pour la forme parce qu’il faut bien faire semblant. Toujours le même rituel :
– Nom ? – Denoix de Saint Marc.
– Prénoms ? – Marie Joseph Hélie.
– Avez-vous déjà été condamné ?
– Oui, par les Allemands. »
Le jeune orateur raconte … la vie d’Hélie de Saint Marc, la résistance à 17 ans, la déportation, Buchenwald, le retour à 23 ans : 42 kg, il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son nom. Puis, Saint-Cyr, la Légion, l’Indochine, l’Algérie, et encore le procès !
« Oui, je sais le soleil se couche, mais écoute encore un peu. Imagine la Cour des Invalides, des hommes en képi blanc au garde-à-vous, réunis autour d’un vieil homme cassé par les rhumatismes, la silhouette a perdu de sa superbe, mais le regard, lui, est resté le même. »
Ses grands yeux bleus scrutent l’horizon.
« Déporté à 20 ans, dégradé et emprisonné à 40, Hélie Denoix de Saint-Marc a été successivement gracié, amnistié, puis réintégré dans son grade de Commandant. »
Aujourd’hui, 28 novembre 2011, il est fait Grand-croix de la Légion d’honneur, « À titre militaire et au titre de l’Algérie. » J’y étais, avec quelques amis. Le Commandant de Saint Marc n’a pas voulu de discours… Il nous a simplement demandé de chanter le chant du 1er REP, le chant interdit de son régiment dissous, et nous avons entonné, à pleins poumons, la main sur la couture du pantalon « Contre les Viets, contre l’ennemi … » Je reviens à mon Deuxième secrétaire.
« Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mon père me contait ce récit. Peut-être qu’avocat lui-même, il me donnait tout simplement une leçon d’homme et de justice. Peut-être aussi, parce que là-bas dans un vieux cimetière près de Constantine notre nom est encore inscrit sur quelques pierres tombales laissées à l’abandon. Un nom enraciné dans une terre qu’il n’a jamais revue, que je ne connais pas et dont je me souviens. Ce que je sais, en revanche, c’est que, cette histoire, tu la raconteras à ton tour, en lui donnant le sens que tu voudras. Il est tard, maintenant, dors mon fils. »
Ainsi s’explique le tutoiement de cette transmission, transmission de l’honneur d’un nom, de l’amour d’une terre, de l’honneur tout court…
Six semaines plus tard, au cinéma Le Balzac, nous étions quelques privilégiés à regarder la première projection du film de Cheyenne-Marie Caron « Jeunesse au cœur ardent ». On y voit quelques garçons aux prises avec les désirs de la jeunesse, la transgression, le vol, la violence, se heurtant au regard bleu d’un vieil homme qu’ils agressent, un ancien officier de légion qui ne baisse pas les yeux.
Je ne vous dis pas l’histoire. Elle chante la gloire de la Légion. Elle sera sur nos écrans en mars 2018.
La jeunesse aux cœurs ardents, qu’elle soit dans la rue ou au Palais de Justice, ne change pas.
Nous la voyons renaître et continuer.
« Mère, voici vos fils et leur immense armée… » •
Par Guilhem de Tarlé
Le 15h17 pour Paris, un film historique de Clint Eastwood interprété par les héros de ce drame.
Oui, Spencer Stone, Alek Skarlatos et Anthony Sadler sont des héros, et il faut féliciter et remercier Clint Eastwood de leur rendre les honneurs, bien que ce bon film n’ait pas la puissance de l’hommage rendu, par ce même réalisateur, à cet autre héros que fut le Commandant Chesley Sullenberger, dans Sully.
Certes l’idée de scinder en différentes tranches l’attentat du Thalys avait l’intérêt de créer une tension, alors que cet acte terroriste du 21 août 2015 est trop connu pour qu’il y ait un moindre suspense ; il est néanmoins dommage que Clint Eastwood n’ait pas repris dans une séquence récapitulative la totalité du déroulement de l’action, à partir de l’ouverture de la porte des WC jusqu’à la mise hors de nuire de l’islamiste.
Clint Eastwood, surtout lui, aurait sans doute pu mieux faire, mais ne boudons pas notre admiration – et notre gratitude - devant ces 3 soldats américains…
Voilà 3 légions d’honneur – une fois n’est malheureusement pas coutume – attribuées à bon escient, et les récipiendaires, américains, qui avaient pris le train à Amsterdam, n’ont pas dû ressentir la gêne de la recevoir de Hollande. •
PS : Je vous propose mon blog Je ciné mate avec déjà une quarantaine de films. Vous pouvez vous y abonner (en bas à droite) pour recevoir automatiquement les mises à jour et surtout y retrouver d’anciennes notices grâce au bouton Recherche (je continuerai de le compléter progressivement, à votre demande, de mes « critiques » 2016 et 2017). Merci, outre vos commentaires éventuels, de m’indiquer les difficultés que vous rencontrez, les corrections nécessaires ou les améliorations à apporter à ce blog. https://jecinemat.wordpress.com
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Le 15h17 pour Paris, ne le ratez pas ! par Catherine Rouvier
Par Alain de Benoist
Cet entretien donné à Boulevard Voltaire [19.02] dit avec justesse, lucidité et pertinence ce que, selon nous, il faut savoir et penser de l'affaire corse. Que nous avons nous-mêmes développé dans différents articles [cf. liens ci-dessous] et n'est ni plus ni moins que la position traditionnelle de notre école de pensée en matière de décentralisation, actualisée et appliquée à la Corse. Maurras se plaignait d'ailleurs que le mot de décentralisation rende fort mal ce qu'il devrait y avoir d'organique et de vivant dans les communautés régionales, en particulier dans ce qui subsiste des provinces françaises. La plupart seraient d'ailleurs non à niveler mais à reconstruire. LFAR
L’autonomie, voire l’indépendance de la Corse, cela est-il fondamentalement choquant, sachant qu’aucune frontière n’est à jamais gravée dans le marbre, à en juger par ce qui s’est récemment passé au Kosovo ou en Crimée ?
Ce n’est pas une question de frontières, mais une question de peuples. Contrairement à ce qui s’est passé dans beaucoup d’autres pays, la nation française n’a pas été créée par un peuple, mais par un État. Elle est née de l’agrandissement progressif du « pré carré » capétien, au hasard des conquêtes, des annexions et des alliances matrimoniales. Le peuple français qui existe aujourd’hui est un peuple-résultat. Le problème est qu’en s’étendant, le domaine royal a recouvert des peuples différents, d’origines différentes (celtique, germanique, latine, basque, etc.), qui n’ont jamais abandonné complètement leur personnalité, en dépit des efforts de type colonial développés, sous la IIIe République notamment – l’époque où il était « interdit de cracher par terre et de parler breton » – pour faire disparaître leurs cultures et leurs langues.
Ces peuples existent toujours, même si l’on ne veut pas le reconnaître, et je ne suis pas de ceux qui s’affligent de leur existence et de leur vitalité. Les régions à la personnalité culturelle la plus forte sont aussi les plus portées à défendre leur identité. Le cas de la Corse est, à cet égard, exemplaire, puisque c’est la seule région à n’avoir pas donné la majorité à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Le peuple corse est autochtone dans son île depuis au moins trente mille ans. Occupée pendant cinq siècles par les Génois, contre lesquels s’était déjà dressé Sampiero Corso, la Corse fut indépendante à partir de 1755, sous la direction de Pasquale de Paoli, jusqu’à ce que Gênes la cède à la France en 1768. C’est l’époque où Rousseau rédige son Projet de constitution pour la Corse, qu’on serait bien avisé de relire aujourd’hui. Comme le peuple breton, le peuple basque et le peuple alsacien, le peuple corse continue à défendre sa langue et sa culture, et je trouve excellent qu’il le fasse. Prenons exemple sur lui plutôt que de le stigmatiser ! Souvenons-nous, d’ailleurs, qu’au XVIIIème siècle, quand la France atteignait au sommet de sa puissance et sa culture au faîte de sa gloire, les trois quarts de ses habitants ne parlaient pas le français.
Cela dit, si je suis pour l’autonomie de la Corse, je ne suis pas pour son indépendance. L’indépendance, de toute façon, ne veut plus dire grand-chose à une époque où les frontières ne garantissent plus l’identité des peuples et où même les « grands » États-nations ont d’ores et déjà perdu l’essentiel de leur souveraineté. Autonomistes et indépendantistes peuvent, certes, mener des combats communs, mais entre l’autonomie et l’indépendance, je ne vois pas une différence de degré mais une différence de nature. L’autonomie se fonde sur un principe de responsabilité, l’indépendantisme ne manifeste qu’une volonté de sécession.
L’argument jacobin veut que la République soit « une et indivisible ». Mais à Wallis-et-Futuna, territoire français depuis 1888, cette même République reconnaît des chefferies traditionnelles pratiquant un catholicisme considéré de fait comme religion d’État…
Le jacobinisme est la maladie française par excellence. De l’extrême gauche à l’extrême droite, que ce soit par patriotisme ou par fidélité à l’esprit révolutionnaire, presque tout le monde y sacrifie chez nous. La Suisse (avec ses trois langues officielles), la Russie et les États-Unis sont des États fédéraux et ne s’en portent pas plus mal, mais toute idée de remettre en cause la République « une et indivisible », d’appliquer le principe de subsidiarité (ou de compétence suffisante) en laissant aux différentes composantes de la nation la possibilité de décider par elles-mêmes et pour elles-mêmes, fait immédiatement surgir des fantasmes de « balkanisation » et de « dislocation » que je trouve absolument ridicules. Le centralisme jacobin n’a pas rendu la France plus forte, mais plus fragile. Un pays n’est fort que de la vitalité et de l’identité de ses composantes. Les jacobins veulent réaliser dans leur pays une « unité » qu’ils refusent à l’échelle européenne ou mondiale. Je ne verrais personnellement que des avantages à ce que la République « une et indivisible » soit remplacée par une République fédérale des peuples de France.
Pour en revenir à la Corse, ce n’est pas en répétant que « la Corse, c’est la France » qu’on réglera le problème. J’ai connu l’époque où tous les hommes politiques proclamaient à qui mieux mieux que « l’Algérie, c’est la France ». L’Algérie se composait alors de trois départements français, avec dix préfectures. On sait ce qu’il en est advenu. Quant à ceux qui glosent avec des trémolos sur « le français, langue de la République », je leur rappellerai qu’à l’heure des talk shows, des fake news, du coaching, du fact checking, du packaging, du prime time, des smartphones et autres cold cases, ce ne sont pas les langues régionales mais la langue anglaise qui menace la langue française, sans qu’ils s’en émeuvent particulièrement.
Après l’Écosse, la Lombardie, la Catalogne, la Corse, est-ce les peuples qui prennent leur revanche sur les États, ou y a-t-il des raisons plus extérieures à ces phénomènes ?
Je pense que c’est une erreur de placer toutes ces régions sur le même plan. Ce sont des cas différents. La Corse est une île, ce que ne sont ni la Lombardie ni l’Écosse. L’histoire de la Catalogne est totalement différente de celle de la Flandre, et l’histoire de la Belgique n’a vraiment aucun rapport avec celle de l’Espagne. Les Flamands souhaitent se séparer des Wallons, mais certains d’entre eux ne refuseraient pas de rejoindre la Hollande pour recréer les grands Pays-Bas. Je pense qu’il faut juger concrètement, au cas par cas. On s’apercevra alors que les motivations sont, elles aussi, très différentes. Disons seulement qu’il est assez légitime que certaines régions veuillent d’autant plus préserver leur identité qu’elles voient bien que les entités plus vastes auxquelles elles ont appartenu jusqu’ici perdent la leur sans réagir. •
Intellectuel, philosophe et politologue
Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
Au centre Daniel Cohn-Bendit
Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
Les médias ont annoncé ces jours-ci que Simone Veil entrera au Panthéon le 1er juillet. Ils n'ont pas dit qu'elle y côtoiera un nombre impressionnant de grands hommes qui furent notoirement et parfois furieusement antisémites dont le plus illustre et l'un des plus radicaux fut Voltaire. Encore que l'Encyclopédie et en général les Lumières sur ce sujet devenu ultra-sensible, ne seront pas en reste. Si l'on considère séparément l'antisémitisme aujourd'hui le plus réel, le plus actif et le plus virulent, celui des banlieues, étranger à notre tradition, les Lumières et l'Encyclopédie sont en effet la source de l'antisémitisme moderne.
Leurs grands hommes qui reposent au Panthéon sur la montagne Sainte-Geneviève, seront-ils radiés de la liste des personnalités objets des diverses célébrations ou commémorations nationales ? Exclus des illustres que l'on se doit d'honorer ? Cela ferait beaucoup de monde et s'étendrait aux Invalides, jusqu'au tombeau de Napoléon.
Quand le Panthéon, sous la Restauration, devint ce qu'il devait être à l'origine, que la Révolution avait empêché, c'est à dire une église, l'on demanda à Louis XVIII ce qu'il convenait de faire de Voltaire, qui moquait le catholicisme. Fallait-il l'extraire du monument ? Le roi, plus sage et moins sectaire que nos modernes censeurs, répondit à peu près ceci : « il entendra les messes de tous les jours ; ce sera pour lui une punition suffisante ». Il resta au Panthéon. Autres temps, autres mœurs. La République, les modernes, sont devenus nettement plus intolérants.
Autre information diffusée par les médias : un appel d'offres a été lancé pour l'organisation de l'événement. La chose eût-elle été faite ou publiée du temps d'André Malraux ou même du facétieux Jack Lang ? La République doit-elle sous-traiter à une entreprise l'organisation de ses cérémonies solennelles ?
Nous vivons une époque moderne, le progrès fait rage, tout s'achète et tout se vend. La marchandisation du Panthéon, du moins des célébrations qu’on y organise, doit être un de ces signes à quoi se reconnaît l'accélération de nos décadences. •
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