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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1287

  • Le numéro de février de Politique magazine est paru : « L'homme de Davos »

     

    Et c'est un excellent numéro de Politique magazine, après les livraisons du dernier trimestre 2017. Nous publierons dans les prochains jours les analyses d'Hilaire de Crémiers. LFAR

    Au sommaire de ce nouveau numéro :

    UN DOSSIER : LACTALIS, pourquoi et comment 

    L'IMMIGRATION : la vraie question

    RELATIONS INTERNATIONALES : le déséquilibre

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

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  • Phénomène de masse ? Une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies ! D'accord avec de Benoist !

     

    Par Alain de Benoist

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCet entretien donné à Boulevard Voltaire [8.02] pointe avec justesse, lucidité et pertinence un facteur important de désagrégation de nos sociétés dites occidentales. Il a raison de noter que ce phénomène a partie liée avec un certain capitalisme, tel qu'il s'est développé dans le monde moderne ou postmoderne. Les analyses d'Alain de Benoist - que nous partageons en l'espèce - intéressent bien-sur l'intérêt national et européen.   LFAR   

     

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    L’éternel serpent de mer revient avec le débat sur une possible légalisation du cannabis. Certaines régions des États-Unis viennent, d’ailleurs, d’en autoriser la vente à « usage récréatif ». En France, le gouvernement annonce un aménagement des sanctions frappant ses utilisateurs. On se souvient que les Américains n’ont jamais autant bu que sous la prohibition. Le combat est-il perdu d’avance ?

    Précisons, d’abord, que la légalisation et la dépénalisation ne sont pas la même chose et qu’en France, les autorités ne s’orientent, pour l’instant, ni vers l’une ni vers l’autre. Selon la législation actuelle, les fumeurs de joints sont, en principe, passibles d’une peine d’un an de prison. Comme on compte environ 700.000 fumeurs quotidiens, si l’on appliquait la loi, il faudrait transformer des villes ou des régions entières en prisons. C’est donc une loi inapplicable – et il n’y a rien de tel, pour discréditer la loi, que de la rendre inapplicable. En rendant l’usage du cannabis justiciable d’une simple contravention, on rend au moins la loi applicable. C’est donc le contraire d’une dépénalisation. (Vous remarquerez que, dans l’immédiat, rien n’est prévu pour les drogués au Nutella.)

    Les stupéfiants sont aussi vieux que l’humanité. Il en était fait, autrefois, un usage religieux, chamanique ou divinatoire. Freud était cocaïnomane, Nabokov morphinomane, Rimbaud et Pierre Loti fumeurs d’opium, Antonin Artaud a eu recours à toutes les drogues, Ernst Jünger a essayé le LSD. Le problème ne commence vraiment que lorsque la drogue devient un phénomène de masse : une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies. Quant aux États-Unis, qu’on y légalise maintenant le cannabis (la coke et le crack s’y consommant déjà à la tonne) alors que fumer une cigarette dans la rue suffit presque à vous faire considérer comme un terroriste, disons qu’ils nous surprendront toujours…

    C’est en grande partie grâce à l’interdiction des stupéfiants, et donc à leur trafic, que nos « cités sensibles » demeurent relativement « tranquilles ». Si ces substances venaient à se retrouver en vente libre, les mêmes « banlieues » exploseraient pour de bon. Le prix à payer pour cette paix sociale vous paraît-il trop élevé ?

    Le principe du racket mafieux, c’est : Tu payes pour ta « protection » ou on casse tout ! La « loi des banlieues », c’est la même chose : Tu laisses faire le trafic ou ce sera l’émeute ! Cela n’a rien à voir avec une éventuelle légalisation du cannabis. Si celle-ci se produisait, les bandits et les voyous se reconvertiraient instantanément dans un autre trafic juteux, et la situation serait la même. Faire reposer la « paix sociale » sur des concessions faites à la pègre, cela revient à reconnaître que c’est elle qui a le pouvoir de décision.

     

    L’INSEE annonce qu’à partir du mois de mai, à la demande de l’Institut européen des statistiques, il va intégrer le trafic de drogue dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Faites-vous partie de ceux qui s’en indignent au motif qu’il est « immoral » de considérer que la drogue fasse partie de la richesse nationale ? 

    Ceux qui s’en indignent sont des naïfs : ils croient encore que l’économie a quelque chose à voir avec la morale ! Mais ce sont surtout des gens qui n’ont absolument pas compris ce qu’est le PIB. Le PIB ne mesure pas la richesse mais la croissance qui résulte de l’activité économique, sans s’interroger sur les causes de cette croissance ni sur la nature de cette activité. Le PIB ne mesure nullement le bien-être, mais seulement la valeur ajoutée des produits et des services ayant fait l’objet d’une transaction commerciale, quelle que soit la source, positive ou négative, de ces échanges. C’est la raison pour laquelle il comptabilise positivement l’activité économique qui résulte des accidents de la route, des catastrophes naturelles, de certaines pollutions, etc. La tempête de décembre 1999, par exemple, a été comptabilisée comme ayant contribué à une hausse de la croissance de l’ordre de 1,2 %. Le PIB, d’autre part, ne tient aucun compte de la dégradation de l’environnement ni de l’épuisement des ressources naturelles. Ce qui est stupéfiant, ce n’est donc pas qu’il intègre le trafic de drogue ou la prostitution dans ses statistiques, mais qu’il y ait encore des gens pour être en extase devant la croissance mesurée par le PIB.

    À l’instar de tous les autres commerces, celui de la drogue est désormais mondialisé. Le criminologue Xavier Raufer se désole que cette « économie grise », représentant près de 15 % du PNB mondial, intéresse assez peu les économistes et les politiques. Qu’est-ce que cela nous dit sur celui de nos sociétés ?

    Cela nous dit qu’à l’échelle mondiale, la part de l’illicite ne cesse de croître par rapport à celle des activités licites. Mais cela nous dit surtout, et c’est beaucoup plus grave, que les deux domaines deviennent de plus en plus indiscernables. Il y a belle lurette, en effet, que les profits faramineux des narcotrafiquants sont allés s’investir dans des sociétés industrielles et financières tout à fait légales, ce qui a encore renforcé leur pouvoir. Dérégulation aidant, pratiquement toutes les banques utilisent de l’argent sale, et très peu sont condamnées. Système capitaliste et crime organisé ont, ainsi, peu à peu fusionné. Entre le narcotrafic, le crime, la corruption, la spéculation à haute fréquence (à la vitesse de la nanoseconde), les contrefaçons et les pratiques frauduleuses, ce sont des centaines de milliards de dollars qui se promènent ainsi dans le monde. Lisez, à ce propos, le livre de Jean-François Gayraud sur « Le Nouveau Capitalisme criminel » (Odile Jacob, 2014). Il est éclairant.  

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (2)

     

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  • Eric Zemmour dénonce le retrait de Maurras du livre des commémorations nationales 2018

     

    Zémmour défend Maurras dans un - quasi - sans fautes ... A écouter !  LFAR

     

     

  • Une politique pour l'an 2000, de Pierre Debray (1)

     

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  •  Éric Zemmour : « Après le théorème d'Archimède, voici le théorème d'Hidalgo »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - La saleté à Paris et la multiplication des rats devient un problème politique pour la maire de Paris. « Et si Anne Hidalgo faisait l'inverse de ce qu'on demande à un édile ? », s'interroge Éric Zemmour. [RTL 1.02]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour dresse d'Anne Hidalgo un portrait exact : « Elle a conservé de son engagement socialiste, un sectarisme idéologique à toute épreuve, d'antiques réflexes de classe ...» A noter que Zemmour dit le maire de Paris - et non la - comme il convient lorsqu'on entend défendre la langue française.  LFAR


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    On apprenait jadis à l'école le théorème d'Archimède. On devra désormais y ajouter le théorème d'Hidalgo : « Toute politique conduite par le maire de Paris donne des résultats exactement inverses à l'objectif proclamé.»

    Anne Hidalgo défend la pureté de l'air, et les Parisiens ont la pollution. Anne Hidalgo promet la propreté, et les Parisiens ont la saleté et les rats. Anne Hidalgo promet la rigueur de la gestion, et les Parisiens ont l'explosion du nombre des fonctionnaires.  

    Éric Zemmour

  • Jaurès, antisémite célébré !

     

    1er mai 1885 ...

    Au lendemain du soulèvement de Constantine, Jean Jaurès publie dans La Dépêche du Midi un article violemment antisémite/

    On y lit que « l’opportunisme » … « n’est que la forme politique de l’esprit juif » et que les juifs d’Algérie « sont restés étrangers aux traditions, aux idées et aux lettres de la France… Quand la France socialiste pourra libérer de la dette juive et de toute dette les colons et les indigènes… alors il y aura une belle civilisation algérienne ». Sic !

    Et surtout, n'allons pas commémorer Maurras, Madame la ministre de l'Inculture, Françoise Nyssen !  •

    Extrait des commentaires de Lafautearousseau, posté par François Davin

  • La Banque centrale européenne et la bulle du crédit

     

    Par François Reloujac  

    Il est des esprits perspicaces qui prévoient un éclatement dramatique des bulles du crédit. Pas seulement avec le bitcoin ! Il ne suffit pas de prédire ; il faut encore comprendre pourquoi et comment. Des politiques insensées sont poursuivies de manière mécanique pour n'avoir pas à renoncer à des chimères de pouvoirs supranationaux ! Alors, tout est fait pour sans cesse les renforcer. 

    La Banque centrale européenne (BCE) est-elle responsable de la création d’une bulle du crédit ? comme l’écrit Jacques de Larosière, ancien Gouverneur de la Banque de France et ancien Directeur général du Fonds monétaire international, dans son ouvrage au titre évocateur Les lames de fond se rapprochent ? Et pourquoi ?

    Selon lui, la Banque centrale européenne fonde ses décisions sur un instrument de mesure insuffisant et utilise comme moyen d’action un outil inadapté. De ce fait le résultat de ses actions ne peut être que la création d’une bulle du crédit qui menace à tout moment d’exploser. Cependant, il omet (volontairement ?) dans son analyse de se poser les questions politiques fondamentales, comme celle de l’indépendance des banques centrales et celle de l’imposition d’une monnaie unique pour des pays qui n’ont aucune volonté politique commune ni en matière sociale ni en matière fiscale.

    Le taux d’inflation est un instrument de mesure insuffisant

    Officiellement, la Banque centrale européenne a comme but premier d’assurer la stabilité des prix. N’ayant jamais véritablement donné une interprétation valable des observations issues de la « courbe de Phillips », – cette étude statistique de l’évolution du taux de chômage par rapport à celle des prix dans l’Angleterre de l’immédiat après-guerre –, elle considère malgré tout que le taux de l’emploi est optimal si le taux d’inflation est autour de 2 %. Pour cela elle garde l’œil rivé sur l’indice des prix à la consommation. Tant que celui-ci ne dépasse pas 2 %, elle peut pratiquer une politique de baisse des taux d’intérêt pour inciter les entreprises à investir et donc à embaucher. Tel est le raisonnement ! Il convient, pourtant, de préciser qu’à toutes les époques, depuis 1958, on a cherché à justifier et non à expliquer cette relation observée pendant une dizaine d’années entre l’inflation et le chômage : la dernière en date fut établie en 2016 et fut signée d’Olivier Blanchard, l’économiste français du FMI.

    Ce taux d’inflation est un outil de mesure insuffisant et les résultats de la « courbe de Phillips » ne permettent notamment pas d’expliquer l’évolution de l’économie française : c’est pendant les Trente Glorieuses, où le taux d’inflation était très largement supérieur à 2 %, que le taux de chômage a été le plus faible. Que cette période de croissance fut exceptionnelle, certes, mais cette constatation ne signifie pas qu’il faille l’ignorer complètement lorsque l’on veut utiliser le taux d’inflation comme indicateur unique de la santé économique du pays !

    L’instrument que constitue le taux d’inflation des prix à la consommation est aussi insuffisant parce qu’il ne prend pas en compte de nouvelles et violentes réalités : ni l’évolution démographique car la « courbe de Phillips » a été observée au début du baby boom et non dans une période de vieillissement de la population et de déclin démographique ; ni la suppression du système monétaire issu des accords de Bretton Woods ; ni l’abolition des barrières douanières dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce – permettant aux pays à faible coût de main-d’œuvre comme la Chine de concurrencer les productions des pays plus anciennement industrialisés – ; ni l’instauration des quatre prétendues libertés fondamentales des traités européens que sont la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux, lesquelles favorisent les délocalisations et donc le chômage national. Sans compter que cet instrument ne tient pas compte non plus du développement des transports, des facilités d’accès aux matières premières et aux nouvelles sources d’énergie, ni de la pollution qui peut en résulter.

    La manipulation des taux est un outil inadapté

    Les gouvernements se sont défaussés sur la banque centrale du pilotage de l’économie, pensant que la baisse des taux permet de rendre rentable de nouveaux projets économiques et donc de pousser les entreprises à embaucher. Macron, comme Hollande avant lui, ne peut évidemment que s’en féliciter. Pour atteindre le but qui lui est fixé, la banque centrale n’utilise qu’un seul instrument : « le taux directeur ». Tant que le niveau d’inflation ne dépasse pas les 2 % fatidiques, la banque centrale peut laisser les taux baisser sur les marchés financiers afin de faciliter le recours au crédit. Mais la banque centrale n’a aucune responsabilité dans l’usage des crédits accordés ! La seule limite à sa politique de pilotage par les taux est le fait contraignant que lorsque les taux tombent à zéro, elle n’a plus aucune marge de manœuvre. Elle constate alors sa totale impuissance, ce qui est le cas aujourd’hui.

    N’ayant pas à surveiller l’usage qui est fait des crédits nouveaux résultant de cet effet d’aubaine que constituent des taux anormalement bas, la banque centrale n’a pas pris la mesure des effets pervers de cette politique de laxisme monétaire. Les crédits, au lieu de financer des projets industriels nouveaux a conduit à une explosion de la valeur des actifs économiques : valeurs mobilières, ce qui incitent les sociétés anonymes à racheter leurs propres actions pour accroître leurs bénéfices financiers, matières premières, biens immobiliers, ce qui conduit à un coût insupportable des logements pour l’ensemble de la population jeune qui cherche à s’installer et à un « effet richesse » pour les propriétaires anciens…. Au lieu d’aider les consommateurs à stimuler la production nationale par leurs achats, les crédits nouveaux leur ont permis d’acquérir des produits importés, satisfaisant plus souvent un désir impulsif plutôt qu’un besoin réel et concourant au déséquilibre de la balance des paiements. Le « Toujours plus », cher à François de Closets, a conduit à nourrir une véritable bulle du crédit. La banque centrale a laissé faire.

    Comme la politique de la Banque centrale européenne suit pratiquement la même logique que celle de la Réserve fédérale américaine, la Banque nationale d’Angleterre ou celle du Japon, la dette globale a fini par atteindre en 2015 plus de 225 % du PIB mondial, selon les chiffres publiés par le FMI en octobre 2016. Depuis, elle a continué à croître du fait de la politique dite d’assouplissement quantitatif pratiquée par les banques centrales tant américaine qu’européenne.

    Une Europe fédérale comme réponse à la bulle du crédit ?

    Partant de ces constatations, Jacques de Larosière relève cinq principaux défis qu’il propose de relever pour permettre à la Banque centrale européenne d’avoir une action efficace tout en restant indépendante et sans toucher à l’euro. Ce sont la faiblesse de la croissance, les divergences entre les économies européennes, la financiarisation à outrance, l’absence de discipline monétaire collective et un taux de chômage insupportable. Et, pour y arriver, il propose naturellement des « réformes structurelles », selon le maître-mot des élites d’aujourd’hui.

    Comme, il ne conçoit la solution que dans le cadre de l’Union européenne actuelle, ces « mesures structurelles » ont pour but de « réduire les dépenses publiques lorsqu’elles pèsent exagérément sur le pays », comme c’est le cas en France, en Belgique ou en Italie, de « favoriser l’emploi par une plus grande flexibilité du marché du travail », d’« augmenter la concurrence », de « permettre une titrisation » qualifiée de « prudente et transparente » pour que personne ne se souvienne du rôle majeur joué par cette technique dans la propagation et l’aggravation de la crise des subprimes, de « favoriser la convergence des politiques économiques dans l’Union », etc.

    En fait, ces « solutions » ne sont que la poursuite de la fuite en avant dans laquelle les élites européennes précipitent les peuples qui n’en veulent pas, faute de remettre en cause les dogmes sur lesquels elles ont construit leur pouvoir. Pourtant l’ancien Gouverneur de la Banque de France est bien conscient du fait qu’il est nécessaire de « donner une réponse à quelques questions clés », comme le vieillissement de la population, la sécurité et l’immigration…, ce qui, d’après lui, suppose que l’on envisage « de faire élire le Parlement européen sur une base européenne et non nationale et de faire voter directement pour le président de l’Europe ».

    Bref, toujours la même chose : moins ça marche et plus il faut que ça marche ! Jusqu’à l’explosion ! On se demande, à la lecture de ces propositions si la Banque centrale européenne, en laissant se développer une inimaginable bulle du crédit qui détruit l’économie, n’a pas simplement pour unique but politique que d’imposer une Europe fédérale. Et le président Macron n’est que l’élève de cette « géniale » pensée politique et s’en pense et s’en veut le réalisateur.   

    Les Lames de fond se rapprochent
    Jacques de Larosière – Odile Jacob 256 p, 19,90€.

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    La Grèce, modèle de l’Europe de demain ?

     François Reloujac

  • Olivier Dard à Libération : « Maurras est représentatif de notre histoire »

    Charles Maurras (1868-1952), écrivain, journaliste et homme politique français reçoit son épée d'académicien. Photo «Excelsior». Roger-Viollet

     

    Libération a publié le 2 février l'entretien qui suit, avec Oliver Dard. La présentation qui en est faite, la terminologie employée, les questions posées, sont naturellement  dans l'esprit de ce quotidien. LFAR 

     

    602px-Libération.jpgProfesseur à Paris-Sorbonne, Olivier Dard est spécialiste de l’entre-deux-guerres. Auteur de Charles Maurras : le maître et l’action (Armand Colin, 2013), c’est lui qui a rédigé la notice sur le théoricien de l’Action française, antirépublicain et antisémite, dans le Livre des commémorations nationales 2018. Olivier Dard prévoit également à terme de rééditer Notre avant-guerre, de Brasillach, fusillé à la Libération. 

    Pensez-vous que la République devait officiellement célébrer Maurras ?

    Le Haut Comité des commémorations nationales m’a demandé de rédiger une notice il y a un an. Je pensais qu’il s’agissait d’admettre que Maurras était un personnage important et représentatif de l’histoire française - ce qui est une certitude. Je pense en historien, et quand on est historien, on ne peut rien s’interdire : n’étudier que les gens «acceptables» ce serait s’interdire de comprendre la complexité.

    Rien n’empêche de faire de Maurras un objet de recherche, il s’agit cette fois de le commémorer officiellement…

    Sans doute faudrait-il mieux préciser le sens que le Haut Comité et l’Etat donnent à la notion de «commémoration». Car dans le dictionnaire, le mot renvoie aussi bien à célébrer qu’à rappeler et remémorer. Nous avons en France une mémoire fracturée. Ces fractures ne sont pas nouvelles et se sont aggravées depuis le second conflit mondial si on y ajoute la décolonisation et la fin de la guerre d’Algérie. Ce qui est sûr, c’est que le Haut Comité a décidé d’ajouter le nom de Maurras à la liste des commémorations nationales de 2018 et que la ministre de la Culture a validé ce choix il y a plusieurs mois [avant de se rétracter, ndlr].Maurras n’est pas entré par effraction dans le Livre des commémorations.

    De nombreuses œuvres du théoricien de l’Action française vont être rééditées en avril, et vous-même travaillez sur une republication commentée de Notre avant-guerre, de Brasillach. Quel intérêt ?

    Maurras ne se limite pas à l’antisémitisme, même si son antisémitisme est précoce, profond et constant. C’est un homme de plume très engagé, avant d’être un homme politique. Il a marqué son temps par ses textes esthétiques comme par ses articles polémiques. Je trouve très utile que mes étudiants aient bientôt accès à ses œuvres dans la collection Bouquins (Robert Laffont). Ces quinze dernières années, les archives Maurras ont été versées aux Archives nationales, le Vatican a ouvert les siennes… l’historiographie en a été renouvelée. Quant à Notre avant-guerre de Robert Brasillach, c’est un témoignage qui fait revivre la vie intellectuelle, politique et culturelle de l’époque. C’est à mon sens une source incontournable pour comprendre les années 30. Ce texte a été édité jusque dans les années 80 aux éditions Poche. Il faut le rendre à nouveau disponible, à deux conditions : l’accompagner d’une introduction très fournie et en proposer une édition critique, remettre ce livre en perspective par rapport aux autres écrits de l’auteur dont certains sont beaucoup plus violents et polémiques. Il faut permettre au lecteur de comprendre l’ouvrage. Pour cela, il faut lui faire comprendre la période.

    Il y a tout de même une responsabilité à publier aujourd’hui des œuvres d’auteurs d’extrême droite, qui ont collaboré avec Vichy ou le nazisme…

    La responsabilité éditoriale existe, évidemment, mais le débat est sous-tendu par l’idée, discutable, que la France d’aujourd’hui ressemblerait beaucoup à celle des années 30. Vous ne dissuaderez pas l’antisémite d’aujourd’hui d’être antisémite avec des notes en bas de page. De toute façon, celui-là n’achètera pas ces éditions avec appareillage critique. En revanche, elles peuvent permettre aux personnes désireuses de mieux comprendre ceux qui ont fait cette période de l’histoire. Lire les Décombres de Rebatet, par exemple, est la meilleure manière de se mettre dans la tête d’un collabo. Censurer ces œuvres risque au contraire d’avaliser les thèses complotistes. Ce qui compte c’est la pédagogie et le décryptage. Arrêtons de penser que le public n’est pas mûr.  

    Libération

  • Thorez était-il antisémite ? Stalinien, sûrement ! Déserteur, aussi ! Il a été « commémoré » en 2014 ... 

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau,

    regarder la vidéo où il est question de Maurice Thorez et Léon Blum ... 

    Le Figaro : Pourquoi Charles Maurras ne sera pas « commémoré »

     

  • Les enjeux de la bataille d’Afrin

    Offensive d'Afrin

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Voilà maintenant plusieurs jours que l’armée turque a lancé son offensive contre l’enclave kurde d’Afrin, au nord-ouest de la Syrie. Les résultats ne sont guère tangibles pour l’instant (hormis la destruction stupide d’un site assyrien vieux de 3000 ans inutilement bombardé…).

    Les pertes semblent faibles des deux côtés et les kurdes ne sont pas encore menacés de perdre leur bastion d’Afrin.

    On sait que c’est l’annonce par Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat américain, de la prochaine création d’une milice arabo-kurde (surtout kurde en fait) de 30 000 hommes chargée de garder la frontière turco-syrienne qui a déclenché l’ire turque.

    Il n’est en effet pas question pour Erdogan d’accepter à sa porte une telle force payée par les Américains et proche du PKK, le mouvement séparatiste kurde qui opère en Turquie.

    Afin d’éviter des pertes trop importantes, la Turquie a mis en première ligne les hommes de l’ASL, l’armée syrienne libre, qu’elle finance depuis maintenant plusieurs mois. C’est une évolution intéressante.

    En effet, l’ASL nous a longtemps été présentée comme l’opposition syrienne modérée sur laquelle s’appuyer pour reconstruire la Syrie après le départ de Bachar el Assad. Cette fiction a aujourd’hui disparu surtout depuis la bataille d’Alep. Non seulement cette bataille fut le tournant militaire de la guerre mais en plus elle a mis en lumière les multiples exactions des combattants de l’ASL qui tenaient plusieurs quartiers Est de la ville.

    Lâchée par les Américains (qui préfèrent maintenant les FDS kurdes), laminée par les bombardements russes, l’ASL n’avait plus que la Turquie pour ne pas disparaître tout à fait. Celle-ci l’a donc remise en selle à son profit.

    L’ASL est aujourd’hui composée de Turkmènes (insurgés islamistes ethniquement proche des Turcs), des Frères musulmans syriens (l’idéologie originelle d’Erdogan) et de petits groupes rescapés des programmes d’aide du Pentagone qui rêvait alors de renverser le régime syrien.

    Ce mouvement hétéroclite d’environ 7000 hommes tente donc, avec l’armée turque, de mettre fin à l’autonomie kurde qui prévaut à Afrin depuis 2012.

    Même si, pour l’instant, les Kurdes repoussent sans mal les médiocres assauts turco-ASL, leur inquiétude est cependant réelle : ils ont créé une partition de fait qui a provoqué la colère de la Syrie (qui n’avait guère les moyens de l’empêcher) et refusé la médiation russe ; celle-ci en effet passe par un refus de toute partition du pays, or c’est l’objectif ultimes des Kurdes.

    En fait, ils comptaient fermement sur Washington pour demander à Erdogan de ne pas déclencher son offensive. Mais les Américains, peu soucieux d’envenimer davantage leurs relations avec Erdogan, n’ont rien fait.

    Alors, les autorités kurdes se sont résignées à aller à Canossa et ont demandé à la Syrie « d’assumer ses obligations souveraines, de protéger ses frontières des attaques de l’occupant turc et de déployer ses forces armées pour sécuriser ses frontières dans le secteur d’Afrin » !

    Les kurdes parlant d’obligations souveraines de la Syrie : on croit rêver et l’on se dit qu’il n’y a que l’Orient pour nous offrir des revirements aussi improbables…

    Damas se frotte les mains et attend que les Russes et les Turcs se parlent pour trouver un modus vivendi, ce qui arrivera à un moment ou un autre. Plus que jamais le temps joue en faveur de Bachar.

    Quant aux Américains, ils ont, une fois de plus, démontré aux acteurs du théâtre syrien que leur présence dans ce pays est tout à fait superflue.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Signaux de krach financier en provenance de Davos, des États-Unis et d’Europe

     

    Par Marc Rousset 

     

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    L’euphorie règne en apparence sur les marchés, mais certains responsables ne sont pas victimes de l’exubérance irrationnelle. À Davos, des financiers et des économistes réunis par Bloomberg se sont demandé si la « complaisance » ne régnait pas sur les marchés. Certains s’inquiètent de la folie du « bitcoin ».

    Jes Staley, le président de Barclays, a pu dire : « La situation actuelle me rappelle le forum de 2006, quand tout le monde pensait qu’on pouvait surfer sur les crises financières. » Un an plus tard éclatait la crise des « subprimes » outre-Atlantique puis, en 2008, la faillite de Lehman Brothers.

    David Rubenstein, le fondateur du groupe Carlyle, lui aussi présent dans la station suisse, s’interroge sur le très haut niveau des dettes publiques : « C’est lorsque tout le monde s’estime heureux et satisfait que quelque chose survient. »

    Quant à Kenneth Rogoff, professeur à Harvard, il souligne le cocktail explosif que constituent les niveaux stratosphériques de la Bourse et les très bas taux d’intérêt. Dans son ouvrage à succès Cette fois, c’est différent. Huit siècles de folie financière, il a stigmatisé l’optimisme béat, naïf et congénital des marchés financiers qui ont toujours de bonnes raisons pour justifier les bulles boursières. 

    En Europe, la BCE continue sa course folle en actionnant la planche à billets au rythme diminué de trente milliards d’euros par mois, alors que la Fed a stabilisé la sienne. C’est ainsi que, selon Holger Zschäpitz, du journal Die Welt, le bilan de la BCE atteint désormais 41,45 % du PIB de la zone euro, contre 22,78 % seulement pour la Fed dans le PIB américain, soit pratiquement le double ! Tout se passe comme si la BCE était un gigantesque « trou noir » dans la galaxie financière qui absorbe sans cesse des quantités astronomiques d’obligations européennes avec, en contrepartie, des émissions de monnaie en euros. 

    Les liquidités créées par la BCE ont pour effet d’aplatir la courbe des taux, de ne plus rémunérer l’épargne, de permettre à des sociétés parasites, inutiles et non compétitives de perdurer en empruntant à des taux proches de zéro. On estime le montant pourri des créances bancaires douteuses dans la zone euro à plus de 1.000 milliards d’euros, dont 350 milliards pour la seule Italie.

    Comme déjà mentionné sur Boulevard Voltaire, les bilans totaux des quatre grandes banques américaines représentent 44,5 % du PIB des États-Unis et les totaux des bilans des quatre grandes banques françaises représentent 3 fois le PIB de la France. Quant à l’effet de levier moyen de ces banques qui caractérise le niveau et, donc, le risque d’endettement par rapport aux capitaux propres, il est de 25,53 en France et de seulement 11,63 aux États-Unis.

    Aux États-Unis, c’est surtout le niveau d’endettement global démentiel du pays qui continue de s’élever avec Trump et la bulle boursière qui sont préoccupants. Quant aux produits dérivés des banques, ils sont aussi démentiels aux États-Unis qu’en Europe.

    Tout se passe, en fait, comme si, partout dans le monde, de l’Europe aux États-Unis en passant par la Chine, le Japon et les pays émergents, nonobstant les risques géopolitiques, des cygnes noirs étaient partout blottis, cachés sous les roseaux. La mare aux canards est tranquille et sans rides ; en apparence, rien ne se passe, mais gare au premier cygne noir qui sortira de sa tanière aquatique, incitant et obligeant ses congénères à faire de même. Le premier cygne noir, malgré l’optimisme injustifié du banquier Macron à Davos prenant ses désirs pour des réalités, pourrait bien faire son apparition dans la zone euro, tout autant qu’à Wall Street !  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Allemagne : Atlantico pose de nouveau de bonnes questions ...

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    Lundi 05 Février 2018
     
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  • Café Actualité d'Aix-en-Provence, prochaine réunion ce mardi 6 février. A ne pas manquer !

     

    Que faut-il en penser ? Régression sociale ou libéralisation du travail favorable à l'économie.?

    Venez débattre de ces questions essentielles qui feront l'objet d'un colloque en préparation.  

    18 h 45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20 h 30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation.

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    La soirée s'achèvera par un dîner réunissant les participants qui le souhaitent. 

    Inscriptions et renseignements: 06 16 69 74 85

  • Serpent de mer ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    103879671.jpgAlgérie, Maroc et Tunisie n’ont cessé depuis leurs indépendances de constituer un des grands sujets d’intérêt, voire de préoccupation ou d’inquiétude, de notre politique étrangère. D’ailleurs, à la suite de M. Giscard d’Estaing, pas un seul des présidents successifs n’a manqué de se rendre au Maghreb, dans tel ou tel des trois pays, parfois les trois, toujours pour des annonces de lendemains communs qui chantent. Une sorte de serpent de mer. Ce qui est nouveau avec M. Macron, si l’on en croit la tonalité de ses deux discours de Tunis (l’un aux députés tunisiens, l’autre aux Français de Tunis), c’est que le conditionnel serait plus satisfaisant : les lendemains pourraient chanter… 

    Si ses prédécesseurs ont tous souligné le côté souhaitable et même nécessaire de la coopération entre les rives nord et sud de la Méditerranée, M. Macron a le mérite d’avoir compris que, sauf à se contenter de mots,  cette coopération doit être structurée. Il a même envisagé la possibilité, dès cette année, d’une réunion euro-maghrébine à Paris, pour avancer dans ce sens. Mais il ressort aussi de ses propos, plus ou moins mais suffisamment pour se révéler dommageable, qu’il associe toujours l’Europe, sous sa forme bruxelloise, à la France et qu’il donne, même en y mettant les formes, des leçons aux uns et aux autres. 

    Pour réussir, une telle ambition politique doit d’abord être circonscrite. Sans remonter très loin dans le passé, il semblait en 2008, à en croire le très optimiste M. Sarkozy, que son Union pour la Méditerranée, forte de ses quarante-trois membres (vingt-huit Etats de l’U.E. et quinze d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et d’Europe du Sud-Est) allait être le remède à tous les maux de la région. Dix ans après, c’est au mieux une usine à gaz. Projet trop ambitieux sans doute et surtout sans bases solides. En revanche, les données conjuguées de l’Histoire et de la géographie physique et humaine (ce dernier point est capital) incitent à envisager, avec les trois pays sus-cités, une forme d’union de la Méditerranée occidentale, à laquelle pourraient, devraient même, être conviés nos voisins européens d’Italie et d’Espagne. Diluer un tel projet en y associant d’autres pays d’Afrique ou d’Europe le viderait de son sens. 

    Pour réussir, il conviendrait aussi de se garder de tout néo-colonialisme idéologique. Or les discours tunisiens de M. Macron font la part trop belle à l’étalon de la bonne conduite démocratique. Sans doute peut-il paraître habile, à Tunis, de flatter le seul pays arabe qui ressemble un peu aux démocraties européennes. En revanche, la monarchie alaouite n’a aucune leçon à recevoir de M. Macron, pas plus d’ailleurs que le pouvoir algérien. Distribuer (ou pas) des bons points démocratiques à d’éventuels partenaires serait ridicule et contre-productif : comment ne pas comprendre en effet qu’au vu de la montée du salafisme toute logique démocratique et droit-de-lhommiste est dangereuse et, de toute façon, vouée à l’échec ? C’est, au contraire, en privilégiant relations et accords entre les Etats qu’on luttera efficacement contre l’islamisme, contre l’immigration sauvage et pour un développement harmonieux et apaisé de la zone. 

    Un peu plus de réalisme et de pragmatisme, un peu moins d’européisme et de démocratisme : cette condition nécessaire, mais pas forcément suffisante, s’impose à l’ambition méditerranéenne de M. Macron.