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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1289

  • Tandis que Gérard Collomb va présenter sa loi immigration ...

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Tandis que Gérard Collomb, en ce début année, va présenter son projet de loi Immigration – qui ne sera peut-être encore que de la poudre de perlimpinpin, pour reprendre l’expression du Président – et qu’il nous ressort la vieille rengaine usée de la politique de la ville, coûteuse, ruineuse, inefficace et complètement à côté de la plaque, Trump et Poutine, à la tête de deux hyperpuissances, agissent concrètement et nous montrent l’exemple.

    Aux États-Unis, la chute d’admission des réfugiés au quatrième trimestre 2017 a été de 79 % : 5.323 au lieu de 25.671 réfugiés au quatrième trimestre 2016 (dont 13 % seulement de musulmans et 60 % de chrétiens). Les États-Unis, mais aussi Israël, la Hongrie, les pays de l’Europe de l’Est et l’Australie nous montrent donc l’exemple.

    Poutine, lui, en ce début d’année 2018, a décidé de faire un cadeau aux jeunes parents russes. Une allocation supplémentaire de 3.700 euros sera accordée dès le premier enfant sur une période de dix-huit mois. La Russie est donc à l’antipode de la politique du socialiste Hollande et du grand-père par alliance sans enfants Macron qui s’attaque au principe de l’universalité des allocations familiales, sachant très bien qu’en faisant cela, c’est à la classe moyenne française qu’il s’attaque.

    Les 220.000 avortements en France favorisés par une folle politique libertaire et laxiste et payés par nos impôts correspondent à l’immigration légale de 200.000 extra-Européens et celle de 20.000 clandestins par an. Ils devraient être limités et combattus par une loi nouvelle revue et corrigée beaucoup plus stricte qui reviendrait à l’esprit de la loi Veil. De Gaulle, devant l’Assemblée constituante en 1945, n’avait-il pas déclaré que « si le peuple français ne se multiplie plus, alors la France ne pourrait plus rien être qu’une grande lumière qui s’éteint ».

    La France et l’Europe doivent donc à la fois arrêter l’immigration et favoriser la natalité, afin de survivre et de garder leur identité. L’Europe, avec son taux de fécondité de 1,6 enfant par femme, ne fait plus d’enfants et devient le seul endroit au monde qui appartient à tous les immigrés de la terre. Comme a pu le dire Frauke Petry, ancienne responsable de l’AfD en Allemagne : « L’Union européenne ne veut plus des peuples, mais des populations. » 

    Le nombre de naissances en France métropolitaine a baissé pour la sixième année consécutive, soit 747.000 naissances seulement en 2016. L’indice de fécondité est passé à 1,89 : en dessous du taux de reproduction minimum des populations à l’identique, qui est de 2,1 enfants par femme et ce, malgré l’apport significatif d’une population immigrée extra-européenne avec un taux de fécondité de 2,6 par femme (selon un ouvrage de l’INSEE publié en 2012) .

    Il faut savoir que, même avec une immigration zéro, la population d’origine immigrée continuerait d’augmenter en France. La France, selon ses prévisions actuelles, devrait compter 74 millions d’habitants en 2050, dont 30 % de population d’origine immigrée. On n’intègre plus, on assimile encore moins, aujourd’hui dans notre pays. Alors, avec de telles perspectives statistiques, comment ne pas imaginer qu’on pourrait aller droit vers une guerre civile ? 2050, c’est dans 32 ans seulement, soit le temps pour un enfant de devenir un homme !

    L’Allemagne, avec un taux de fécondité toutes origines par femme de 1,39, tout comme l’Italie, perdent 150.000 autochtones par an. L’Allemagne est morte et commence tout juste à le savoir sans avoir encore réagi. Selon Thilo Sarrazin, dans son ouvrage best-seller Deutschland schafft sich ab, si l’Allemagne du 8 mai 1945 avait connu le même taux de natalité que les Palestiniens, il y aurait aujourd’hui 600 millions d’Allemands…  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Emmanuel Macron, l’équilibriste

     

    Par François Marcilhac

     

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    Le président de la République a donc fini par adresser ses vœux aux Français le soir du 31 décembre. Il avait laissé planer le doute sur ses intentions, mais il s’est tout de même plié à cette tradition républicaine, de son bureau de l’Élysée. Des vœux, toutefois, dont la longueur inhabituelle a pu indisposer les Français, qui, s’interrompant dans les derniers préparatifs du réveillon pour l’écouter, ont pu ressentir comme une impolitesse cette volonté indiscrète de s’imposer. Une innovation, tout de même – il en fallait bien une  : des vœux de deux minutes adressés aux jeunes sur les réseaux sociaux – Macron les pense-t-il incapables de suivre ses verbeux développements  ? Des premiers vœux en tout cas moins suivis que ceux de Sarkozy en 2007 ou de Hollande en 2012  : signe que sa récente embellie sondagière ne traduit aucune attente réelle, seulement un attentisme, devant l’effet des projets dont les Français n’ont pas encore pu mesurer l’impact sur leur pouvoir d’achat. Le Conseil constitutionnel a ainsi validé la baisse progressive de la taxe d’habitation pour 80  % d’entre eux, dans l’attente de sa disparition – pour tous  ? –, bien que cette mesure, qui va à l’encontre du principe constitutionnel de l’égalité desFrançais devant l’impôt, soit un piège pour les communes… Mais manifestement les “sages” de la rue de Montpensier continuent de voter Macron en favorisant ses entreprises.

    Tel Protée dans la mythologie

    Mais, à travers ces vœux dépourvus de toute annonce, il a surtout cherché à modifier son image de président arrogant, déconnecté des Français. Aussi ne pouvions-nous nous empêcher de songer à ce que Pierre-André Taguieff disait de lui dans un entretien au Figaro le 17 septembre dernier  : «  Macron s’adapte à chaque public en lui offrant ce qu’il attend, dans un contexte donné. C’est pourquoi il enfonce si souvent des portes ouvertes, et donne, “sans rien céder” (l’une de ses formules figées), dans les clichés ou les lieux communs.  » Le public, ce soir-là, c’était «  celles et ceux  » qui le regardaient, appartenant, «  chacune et chacun  », à toutes les couches de la société française  : tel Protée qui, dans la mythologie grecque, avait le don de se métamorphoser sur l’instant, ou, comme le soulignait encore Taguieff de manière moins poétique, tel un caméléon, épousant «  les valeurs de ses interlocuteurs  », il est apparu, exercice oblige, en même temps comme un superpatriote, croyant de manière presque hystérique dans le destin de la «  nation française  », dont il nous a resservi l’ «  esprit de conquête  », comme à Versailles en juillet dernier, un président à la fibre sociale particulièrement développée et un humaniste, pour lequel il n’y avait plus ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, mais qui, subitement, se pose la question du sens même de la réussite. Le tout pour introduire des banalités sur la valeur-travail, la formation-tout-au-long-de-la-vie, la cohésion de la nation et l’école, qui doit en être le «  creuset  » – mot ordinairement employé en français pour traduire l’américain melting-pot –, et, bien sûr, les sans-abris – quel président de la République ne pense pas à eux un 31 décembre au soir depuis plus de vingt ans  ? Sans oublier «  la fraternité  », sur laquelle il veut «  miser  » – comme au casino  ? –, puisque, réécrivant l’histoire – son élection n’a correspondu à aucun enthousiasme populaire –, il continuera de «  faire ce pour quoi vous m’avez élu  », le tout, évidemment… «  sans rien céder  », «  malgré les voix discordantes  ». Et de conclure, comme le jeune président Kennedy l’avait fait lors de son discours d’investiture  : «  demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour votre pays  »… On est tenté de lui retourner la question…

    Mais, derrière cette entreprise de communication, il y a surtout le fond d’un discours qui ne fait que reprendre les thèmes habituels. Et le premier d’entre eux  : l’Europe. Macron est allé jusqu’à s’adresser, par-delà les Français, à ses «  chers concitoyens européens  » (sic)  : «  2018 est une année toute particulière et j’aurai besoin cette année de vous  », a-t-il déclaré, avant d’expliquer que des «  consultations citoyennes  » (resic) seraient organisées en Europe «  pour que les projets politiques s’adaptent aux aspirations des citoyens  » et, surtout, d’insister d’une manière particulièrement pesante, au risque de froisser les autres États membres de l’Union européenne, sur un couple franco-allemand auquel il semble réduire la dynamique européenne, si tant est qu’une telle dynamique existe encore… On comprend pourquoi, le président voulant retrouver «  l’ambition européenne  » et «  dessiner un grand projet  » pour l’Europe, il désigne de nouveau, comme chaque fois qu’il prend la parole, ceux à qui il ne veut «  rien céder  »  : «  J’ai besoin qu’ensemble, nous ne cédions rien, ni aux nationalistes, ni aux sceptiques.  » Ce qui relativise le ton outrancièrement patriotique de son propos général, et correspond mieux à la nouvelle charte de la République en Marche adoptée à l’automne, où les mots «  nation  » et «  France  » ne figurent pas, au bénéfice d’une «  Europe  » à laquelle se réduit le projet de nos marcheurs…

    Les mots ont-il encore un sens  ?

    De même, reprenant le mot d’un autre mort – Rocard –, s’il prévient que «  nous ne pouvons pas accueillir tout le monde  », c’est pour, en même temps, donner une étrange définition du droit d’asile  : la France serait la «  patrie  » des réfugiés, alors qu’elle ne devrait être que leur… refuge, par définition temporaire, si les mots ont encore un sens, d’autant qu’il veut promouvoir une «  grammaire de la paix  ». «  C’est un devoir moral, politique  » et, bien sûr… «  je ne céderai rien  ». On sait que Collomb, le ministre de l’Intérieur, a, lui, commencé de céder devant les exigences des associations immigrationnistes en matière de contrôle des clandestins…

    Ces vœux ont été une illustration particulièrement frappante du «  en même temps  » macronien, lequel ressemble de plus en plus à un numéro d’équilibriste. Car Macron est en même temps patriote et européiste, en même temps immigrationniste et favorable à une politique d’asile apparemment restrictive, en même temps adepte d’un discours social et, dans les faits, défavorable aux classes populaires et aux classes moyennes, qui s’en apercevront dès l’année prochaine, en même temps désireux de libérer les énergies et inventeur d’un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu qui, à la fois, sera une usine à gaz pour les TPE et PME et attentera à la vie privée des salariés – ce qui ne sera pas sans peser sur les relations à l’intérieur des entreprises, sans que les patrons, qui ne veulent pas de cette réforme, y soient pour quelque chose…

    Une société douce et honnête

    Les Français seront, n’en doutons pas, moins nombreux d’ici quelques mois, voire quelques semaines, à accorder leur soutien à l’exécutif et à la majorité. Que de temps perdu, d’occasions manquées et de reculs mettant à mal notre place dans le monde  ! C’est pourquoi, à l’aube d’une nouvelle année qui sera riche, n’en doutons pas, en déceptions pour ceux de nos compatriotes qui croient encore dans la capacité du régime à préserver l’essentiel et à se réformer, il nous faut redoubler d’énergie. Nous la trouvons dans la présence même de la famille de France, toujours fidèle à elle-même, au long de cette histoire qui la lie indéfectiblement aux Français dans ce que Louis XIV appelait une «  société douce et honnête  ». Alors que la famille de France, qui incarne notre espérance, traverse un deuil cruel avec le décès du prince François, l’Action française adresse à Mgr le comte de Paris, duc de France, et au dauphin Jean, ses vœux les plus sincères, qui se confondent avec ceux qu’elle forme pour la France.    

  • 2018 : La vraie décolonisation de l’Afrique commence


    Par Bernard Lugan

     

    1275257356.jpgDans les pays du nord où priment l’économique et l’idéologie, l’analyse de la situation africaine est désespérément simple, pour ne pas dire simpliste : si le continent est sinistré, c’est par manque de développement. Voilà pourquoi, durant plus d’un demi-siècle, des sommes considérables y furent déversées. En vain.

    L’échec des politiques de développement étant évident, le marasme africain fut ensuite attribué à l’absence de démocratie. Le continent se vit alors imposer la suppression du parti unique qui maintenait un semblant de cohésion des mosaïques ethniques locales. La conséquence d’une telle politique hors sol se lit aujourd’hui à travers l’émiettement politico-ethnique, l’ethno-mathématique et l’anarchie.

    Toujours imbus de leurs principes démocratiques et porteurs de l’arrogant néo-colonialisme des « droits de l’homme » archétypiquement incarné par la CPI, les idéologues des pays du nord, ne voient pas qu’une révolution a commencé au sud du Sahara. Et qu’elle se fait précisément au nom de la contestation de leurs dogmes. Nous sommes en effet en présence de la première véritable tentative de décolonisation en profondeur du continent à travers le rejet global de l’universalisme des Lumières et du contrat social. Contrairement à ce que veulent nous faire croire la plupart des intellectuels africains installés en Europe ou aux Amériques et qui sont tout à la fois des déserteurs du développement et de modernes « Oncles Tom » n’ayant que les mots de démocratie et de développement à la bouche, leur continent d’origine n’accepte en effet plus la doxa occidentale.

    Mais une fois la greffe politico-morale européo-américaine rejetée, les Afriques n’entreront pas pour autant dans le cycle des félicités. Les futures élites africaines devront en effet trouver des solutions urgentes au suicide démographique continental tout en définissant de nouveaux rapports politiques entre les diverses composantes ethniques de leurs pays respectifs.

    A cet égard, la situation du Sahel résume les problèmes du continent. Ici, à partir de la révolution néolithique, les sédentaires sudistes ont vécu dans la terreur des raids lancés contre leurs villages par les nomades nordistes, qu’il s’agisse, d’ouest en est, des Maures, des Touareg, des Toubou ou encore des Zaghawa. La colonisation libéra les premiers, puis elle inversa le rapport des forces en leur faveur.

    Avec les indépendances, l’espace sahélo saharien fut ensuite cloisonné par des frontières artificielles. Pris au piège de l’Etat-nation, sudistes et nordistes furent alors forcés de vivre ensemble. Le traumatisme fut d’autant plus fort qu’après la fin du parti unique, la démocratie électorale ethno-mathématique donna le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux sudistes qui n’ont pas boudé leur revanche historique. Voilà qui explique d'abord les évènements actuels de cette région, et non le manque de développement ou le « déficit démocratique ».  •

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    le blog officiel de Bernard Lugan

  • EUROPE RÉELLE, EUROPE RÊVÉE

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

     

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    ANALYSE POLITIQUE. Bien des choses sont en train de changer en Europe. Chacun veut s'en rendre maître. C'est une lutte de projets.

    Le dernier sommet européen qui s'est tenu à Bruxelles, le jeudi 14 décembre, s'est déroulé dans une lourde atmosphère. Aucun accord n'en est sorti. Il n'est pas douteux que les sommets suivants s'en ressentiront. Le Conseil des chefs d'État et de gouvernement qui était le lieu habituel des discussions et des compromis, dominé par les principaux États qui s'assuraient une sorte d'hégémonie, Allemagne, France principalement, se transforme en lieu d'affrontements. L'actualité médiatique en a fait peu état. Ce dernier Conseil de l'année 2017 fut, pourtant, révélateur de la profonde disharmonie qui, maintenant, caractérise l'Union européenne : elle devient, chaque jour davantage, une désunion.

    LA QUERELLE MIGRATOIRE

    Les Vingt-Sept se sont disputés sur la question migratoire puisque tel était l'ordre du jour. L'Allemagne de Merkel est, une fois encore, à l'origine des désaccords. On se souvient comment les décisions du gouvernement allemand, en 2015, avaient aggravé le problème des flux migratoires, en provoquant des surplus d'arrivées massives, incontrôlées et incontrôlables, de migrants, qualifiés, à l'époque, de Syriens. Il ne s'agissait pas seulement d'ouvrir les frontières, il fallait encore accueillir, « relocaliser », surtout répartir les migrants par pays et par quotas.

    C'était pour la chancelière Merkel « la solution » qu'elle prétendait apporter et surtout imposer par voie européenne et communautaire, avec l'appui de Juncker, à tous les pays de l'Union, sans même, d'ailleurs, les consulter. Les résultats sont connus. Les flots devinrent ininterrompus, se frayant tous les passages possibles maritimes et terrestres en colonnes continues. Chaque pays n'avait plus qu'à essayer de faire front pour échapper à la submersion. L'Allemagne et les pays du Nord en ont, d'ailleurs, subi les conséquences ; les Allemands ont de quoi s'en souvenir : les incidents de Cologne restent gravés dans leur mémoire.
    Merkel tenta de régler, seule encore, et souverainement - financièrement aussi à coups de milliards - au nom de l'Europe - Hollande n'existant pas -, avec la Turquie cette question des frontières.

    La Turquie, bien évidemment, en profita et en profite, d'ailleurs, encore pour exercer son chantage ; Erdogan mène sa politique sans scrupule et menace une Europe qui avait décidé fort imprudemment de l'accueillir en son sein ; l'Allemagne en a su quelque chose, insultée qu'elle fut par le Sultan !

    Et maintenant qu'Erdogan se hisse au rang de haut représentant des intérêts musulmans, il est à prévoir que ses exigences seront de plus en plus implacables.

    RÉALITÉS ET IDÉOLOGIES

    Sur tout le pourtour de la Méditerranée le même genre de pression se fait sentir sur l'Europe, alimentée en outre par les migrations de plus en plus importantes et organisées venues d'au-delà du Maghreb, du Sahel, voire de l'Afrique profonde. Macron voudrait, lui aussi, résoudre le problème à la source ; louables intentions, mais encore faudrait-il avoir une politique africaine dont il a déclaré qu'il ne voulait plus, pour mieux rompre, paraît-il, avec le passé, remettant l'avenir, là aussi, à une Europe future qui n'existe pas et qui, elle-même, n'en veut pas.

    Alors que faire ? Verrouiller l'Europe ? Mais où et comment ? Aucune troupe, aucune flotte n'y suffirait et, d'ailleurs, il s'agit plutôt de sauver tant de malheureux livrés aux hasards de la mer ! Laisser le contrôle à la Turquie qui abuse de sa situation, et à la Libye où les passeurs et les modernes négriers ont installé des marchés d'esclaves ?

    Merkel a trop usé de sa position dominante pour faire avaliser par l'Europe les dispositions qu'elle avait cru devoir prendre au nom de tous : un système de répartition qui était censé résorber naturellement les flux migratoires. Les pays de l'Europe centrale ne s'y sont pas pliés. La Commission présidée par l'inénarrable Juncker, n'hésita pas à traduire devant la Cour de justice de l'U.E. les pays récalcitrants, Hongrie, Pologne, Tchéquie, au motif qu'ils n'ont pas rempli leur quota ! Inutile de souligner que de telles procédures ne laissent pas de créer des tensions dans la prétendue « Union » européenne qui, en tant qu'entité supranationale, passe son temps à faire la guerre sociale, économique, politique, non aux ennemis extérieurs, mais à ses propres membres qui n'entrent pas dans son idéologie.

    C'est ainsi qu'à peine 32 000 réfugiés ont été, selon l'expression consacrée, « relocalisés » sur les 160 000 qui avaient été sélectionnés - en quelque sorte ! - pour être répartis dans l'année 2016 ! Alors, aujourd'hui...

    Et voilà que ce sommet de décembre se réunissait, dans de telles circonstances, pour reprendre et réexaminer le même problème mais en imposant toujours la même « solution », cette fois-ci de manière définitive et non plus provisoire devant la certitude que, de toutes façons, la crise migratoire n'était plus en soi « une crise », mais un « phénomène permanent » et « régulier » auquel il convenait d'apporter en conséquence des « règles permanentes » ! C'est ce qui se pense dans les hautes sphères des stratégies mondiales et mondialistes. Sur cette ligne se retrouvaient en principe Bruxelles, Berlin et Paris.

    LE REFUS DES PEUPLES

    Mais les peuples rechignent de plus en plus ! Ils ne veulent ni de répartition ni de quotas. Ils veulent rester maîtres de leur droit d'asile, de leur politique migratoire, de leurs frontières, de leur souveraineté. Les mêmes ont donc refusé et violemment le dispositif permanent, automatique et obligatoire, qui leur était présenté. Merkel a tempêté en invoquant la solidarité et en l'érigeant en question de principe : « Il ne peut pas y avoir de solidarité sélective entre les membres de l'Union européenne... »

    Macron s'est trouvé mal pris, comme d'habitude, entre ses rêves d'Europe et ses promesses électorales. Il a botté en touche, selon sa manière, avec son fameux en même temps : « On ne peut pas transiger sur la solidarité européenne, mais on peut discuter les modalités d'application ». Les pays du groupe de Visegrad ont campé sur leur position, se contentant d'allouer à l'Italie un chèque de 35 millions d'euros pour l'aider à contrôler la Méditerranée. Le plus drôle, et le plus exaspérant pour Mekel, fut que Donald Tusk, président permanent du Conseil européen, se souvenant pour une fois qu'il était polonais, a pris acte de la totale inefficacité des solutions préconisées. Il a fallu que Juncker publiquement condamne une telle « provocation » !

    Autre drôlerie, encore, dans ce caravansérail européen : au dîner du soir Theresa May venait faire son « vingt-huitième » ! Avec, dans sa valise, pour le lendemain, toutes les difficultés du Brexit sur lequel, malgré toutes ses oppositions, elle ne reviendra pas, tergiversant entre les accord possibles, transitoires et définitifs, pour mieux manoeuvrer. Barnier, l'autre inénarrable pantin de l'eurocratie, en perd son anglais et est obligé de renvoyer aux calendes de mars ces discussions sans fin et sans raison ! Il fera entendre raison à l'Angleterre : Ah ! Mais !

    LE RÊVE MACRONIEN

    La-dessus, Macron échaffaude son plan de conquête de l'Europe. II pense réussir en 2019 au niveau Européen ce qu'il a réussi en 2017 en France : bouleverser totalement la donne politique. Les vieux partis, sinon éliminés, démodés, conservateurs et sociaux-démocrates, resterait à constituer un vaste centre, qui entrerait résolument dans les conceptions macronniennes et qui permettrait d'ouvrir tous les chantiers de l'Europe future, tels que Macron les a développés dans son discours de la Sorbonne ! Voilà ce à quoi il pense. Inutile de souligner le septicisme des Allemands. Il n'est pas question pour Merkel que l'Allemagne perde son influence. Macron commence à devenir un rival.

    Pour réussir son coup• en 2019, Macron prévoit en France des listes nationales et suggère déjà une liste transnationale pour les 73 députés qui devraient remplacer les eurodéputés britanniques après le Brexit. Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes, est déjà en charge de cette stratégie.

    Il est des macroniens qui, dans leur enthousiasme, parlent à ce propos de pont dArcole pour leur nouveau petit Bonaparte. Ils ne voient pas que les peuples se révoltent devant de tels arrangements qui les priveront de toute expression politique.

    À un moment ou à un autre, leur Napoléon connaîtra, à sa manière, « sa bataille des Nations », celle où les peuples, apparemment ralliés, se retournent contre leur pseudo-fédérateur. Ce genre d'aventure se termine un jour à Waterloo.  ■ 

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  • Le politiquement correct vire à la maladie mentale

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [6.01] Mathieu Bock-Côté pointe la pure et simple folie à quoi conduit le politiquement correct. En l'espèce, en s'en prenant aux oeuvres d'art. Faudra-t-il brûler les livres comme aux pires époques, dénaturer les oeuvres de l'esprit les plus pures, pour satisfaire stupidement à l'air du temps ? Allons ! Mathieu Bock-Côté a raison.  LFAR  

     

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    Le politiquement correct fait des ravages partout en Occident. Il nous pousse à la folie collective. Et ces jours-ci, c’est à Florence, en Italie, qu’il vient de frapper. Leo Muscato, chargé de mettre en scène l’opéra Carmen, trouvait insupportable sa scène finale, quand Carmen est assassinée par un homme fou de jalousie.

    Folie

    L’argument mis de l’avant : on ne saurait, dans un monde comme le nôtre, banaliser la violence faite aux femmes. Alors maintenant, si on comprend bien, c’est elle qui tue son agresseur en se défendant contre lui. Ouf ! Immense soulagement ! C’est ce qu’on appelle réécrire un chef-d’œuvre de l’histoire de l’opéra.

    Comment ne pas être fasciné par tant de bêtise et de rectitude politique ? Faut-il désormais comprendre que nous pourrons non seulement réinterpréter, mais même réécrire les opéras, les pièces de théâtre, les romans ou les films dont la finale nous heurte aujourd’hui ?

    Est-ce que je peux réécrire la fin de Madame Bovary ? Est-ce que je peux réécrire la conclusion des pièces de Molière ? Est-ce que je peux même changer La Guerre des tuques ?

    Sommes-nous désormais autorisés à mutiler les œuvres en fonction de nos obsessions idéologiques ? Faut-il soumettre l’art à un nouveau catéchisme moralisateur et interdire la représentation de ce qui entre en contradiction avec lui ? Combien de livres devrons-nous censurer ?

    Catéchisme féministe

    On le sait, certains militants antiracistes et féministes le demandent explicitement­­­. Ils signent des tribunes dans les journaux pour dire que la culture doit se soumettre aux bonnes valeurs : les leurs. Au Québec, ils sont de plus en plus présents.

    Une œuvre artistique peut-elle encore représenter la réalité humaine, ses désirs avouables et inavouables, ses beautés, mais aussi sa part horrible ? Ou devrons-nous, comme au temps des curés, passer devant un comité d’idéologues qui nous soumettra la création à sa conception de la vertu ?    

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Où Eric Zemmour explique la crise iranienne

    Des manifestants protestent à Téhéran le 30 décembre 2017

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - En proie à des manifestations depuis plusieurs jours, le régime iranien paie le prix de victoires militaires et diplomatiques. [RTL 4.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour analyse la situation. LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    En Iran, les gardiens de la révolution ont beau annoncer la fin de la sédition, le pays vient de connaître ses plus importantes manifestations depuis 8 ans. Et on a l'impression que le régime n'a rien vu venir.

    Les principaux slogans des manifestants prennent pour cible ce qui était considéré par le régime comme sa plus grande réussite : son bras armé, le Hezbollah. « Les Iraniens ne sont pas dupes. Tout l'argent envoyé à l'étranger pour financer les batailles de cette légion étrangère manque cruellement sur le territoire iranien, surtout dans un pays qui a longtemps souffert d'un embargo ».
     

    Éric Zemmour

  • Paris ce mardi 9 janvier, Jean des Cars aux Mardis de Politique magazine, une conférence à ne pas rater ...

     

    Rendez-vous à partir de 19 h 00 - Conférence à 19 h 30 précises
    Participation aux frais : 10 euros -  Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen, 3 rue de la Trinité  Paris 9° - Métro La Trinité, Saint-Lazare

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    Renseignements : Politique magazine, 1 rue de Courcelles Paris 8° - T. 01 42 57 43 22

  • Café Actualité d'Aix-en-Provence, prochaine réunion ce mardi 9 janvier. A ne pas manquer !

     

    Précarisation croissante du travail.
    Paupérisation de la classe moyenne.
    Fin de la fonction sociale des grandes entreprises uniquement préoccupées
    des résultats financiers.
    Centrifugeuse immobilière qui éloigne les familles des centres urbains….
    Démobilisation et résignation.

    Venez en débattre dans le cadre de la préparation du colloque sur ces questions politiques essentielles, qui se tiendra le 21 avril à Marseille.

     

    18 h 45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20 h 30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation.

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    La soirée s'achèvera par un dîner réunissant les participants qui le souhaitent. 

    Inscriptions et renseignements: 06 16 69 74 85

  • La Corse et la République

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    Certains énarques parisiens devaient penser benoîtement qu’une nouvelle réforme purement administrative permettrait d’entrevoir un début de solution en Corse.

    Deux tours de scrutin plus tard, on voit qu’il n’en est rien puisque la nouvelle collectivité territoriale unique est largement dominée par la coalition des indépendantistes et des autonomistes qui a obtenu la majorité absolue des sièges : à ceux-là la présidence de l’Assemblée de Corse (M. Talamoni), à ceux-ci celle du conseil exécutif de Corse (M. Simeoni). Les premières déclarations ont le mérite de la clarté, chacun des deux coalisés réaffirmant son credo : l’indépendantiste assumé parle de la France comme d’un « pays ami » et l’autonomiste raisonnable revendique « le double drapeau, corse et français ». 

    Le pouvoir parisien paraît pourtant peu audible. Le déplacement à Ajaccio, vendredi dernier, de Mme Gourault (ministre déjà surnommée, sans doute par antiphrase, « Madame Corse ») aura été purement « technique », destiné qu’il était à préparer la réception des deux dirigeants nationalistes à Matignon (prévue pour le 22 janvier) ; or, le Premier ministre s’est d’ores-et-déjà dit opposé à des revendications qui ne seraient pas conformes « au cadre constitutionnel ». Quant au chef de l’Etat, il viendra bien dans l’île, mais ce sera le 6 février pour y commémorer le vingtième anniversaire de l’assassinat du préfet Erignac… Malgré leur impatience, purement verbale, MM. Simeoni et Talamoni devraient donc, sans doute, attendre encore pour obtenir un « geste fort du gouvernement ». 

    Dans ce contexte, grand moment politique, mardi 2 au 7/9 de M. Demorand (sur France Inter) grâce à M. Simeoni. Discours clair, apaisé, argumenté et sans place aucune pour la fanfaronnade ou la langue de bois. Se montrant tout à la fois conciliant et réaliste sur l’essentiel (« Notre identité inclut de façon naturelle la langue et la culture françaises »), M. Simeoni a voulu surtout justifier le bien-fondé des trois attentes de la Corse : la co-officialité de la langue corse, le statut de résident corse et l’amnistie pour « les prisonniers politiques ». Personne ne peut trouver quoi que ce soit à lui objecter sur l’utilisation de la langue corse, « de façon naturelle y compris dans les échanges publics ». Il trouve pour la défendre des accents de Frédéric Mistral et de Charles Maurras. « La langue corse est l’âme de ce peuple » (Mistral voyait dans la langue d’un peuple « la clé qui de ses chaînes le délivre ») et sa co-officialité est « le seul moyen d’empêcher le corse de disparaître » (voilà qui rappelle furieusement le « politique d’abord » de Maurras). Les deux autres points font davantage appel au bon sens : on comprend sans peine que le statut de « résident corse » permettrait, face à un foncier de plus en plus rare et de plus en plus cher à cause de la spéculation, de mettre un frein à la dépossession de fait pour les natifs. On comprend aussi, même si certains renâcleront, que pour « tourner la page d’une situation conflictuelle », le pouvoir dispose de l’amnistie - moyen souvent utilisé dans le passé, y compris en France. Et si cette amnistie n’est pas totale, qu’on applique « le droit positif », c’est-à-dire, par exemple, le rapprochement des prisonniers. 

    9782749133546 tr.jpgM. Simeoni, c’est à noter, parle toujours pour désigner l’interlocuteur, de « l’Etat» ou de la « République ». En réponse à M. Philippe, il lui rappelle une vérité d’évidence : « On ne peut pas traiter la Corse uniquement par la réaffirmation de principe de dogmes républicains […] Si une constitution ne permet pas de reconnaître un peuple, c’est à la Constitution de changer, pas au peuple de disparaître ». Qui dit mieux ? Mais ces paroles peuvent-elles être entendues par un Etat central englué dans son idéologie jacobine. On peut malheureusement craindre que l’Etat français, sous sa forme républicaine, ne soit tout simplement incapable d’admettre qu’existe sur le territoire national métropolitain une vie locale sui generis. Et n’aille jusqu’à l’absurde et à la catastrophe (rappelons-nous l’affaire algérienne où, après avoir traité par le mépris les élites musulmanes francisées, Paris a perdu en rase campagne la bataille politique contre les jusqu’au-boutistes de l’indépendance). 

    On peut aussi (on le doit) espérer que la Corse sera la dernière et irréductible des provinces de France à résister au rouleau compresseur parisien, c’est-à-dire à bénéficier d’un statut largement justifié par sa nature et sa situation. Et qu’il en résultera peut-être une impulsion régénératrice pour le reste du pays.  

  • La question du régime se pose toujours en France

    Publié le 8 septembre 2017 - Actualisé le 8 janvier 2017

    En deux mots.jpgNous savons bien que, selon le constat lucide de Jacques Bainville, si souvent cité, « tout a toujours très mal marché ». Ce réalisme pessimiste devrait d’ailleurs épargner aux maurrassiens le reproche rebattu d'avoir idéalisé notre passé monarchique, fût-il, au regard de l'Histoire, plus réussi et de très loin que ce qui a suivi jusqu'à nous.  

    Plus profondément, les lecteurs de Gustave Thibon savent aussi que le Politique est ce « gros animal » dont a parlé Simone Weil, où le bon et le mauvais se mêlent inéluctablement, où une forme même approchée de perfection est inatteignable, où subsistera toujours un lot non éliminable de turpitudes, de violences, de médiocrités et d'injustices. On ne conforme pas une société à l'idéal comme ont pu être ciselés jusqu'à la quasi perfection une fable de La Fontaine, une tragédie de Racine, une sculpture de Puget, un poème de Verlaine, ou même une commode de Boulle. Telle est, en ce sens, la supériorité des arts - de l'esthétique - sur le politique. Seul, peut-être, par leur conjonction heureuse, le siècle de Louis XIV a pu s'approcher d'une forme de perfection d'ensemble, encore que le Grand Roi se soit reproché sur son lit de mort d'avoir trop aimé la guerre et, pour la faire, d'avoir demandé des efforts excessifs à ses sujets ... Ils en auront eu, pourtant, les bénéfices sous les règnes suivants d'où la guerre fut presque absente et où ils s'enrichirent. Encore ce XVIIIe heureux se termina-t-il par la Révolution et son cortège d'horreurs. Pas encore achevées, d'ailleurs.  

    Ces réserves ayant été faites, il y a tout de même des degrés dans l'imperfection.  

    Vu sous cet angle, à l'orée du quinquennat d'Emmanuel Macron, l'état présent de notre pays nous semble avoir atteint un degré d’échec, sinon maximum, du moins très élevé, avec ses 2 200 milliards de dette, ses 9 à 10 millions de pauvres, ses 6 millions de sans travail, ses 10 millions  d’habitants issus d'une immigration en majorité musulmane, difficilement intégrable et pour partie agressive ; à quoi s’ajoutent la menace  terroriste pesant sur toutes les têtes, des engagements extérieurs où s'enlisent nos militaires, une économie en déclin, une industrie dont des pans entiers ont été sacrifiés au dogme libre-échangiste et qu’il ne sera pas aisé de reconstruire, une agriculture réduite à presque rien et, en tout cas, à la misère, une société plus que jamais fractionnée entre riches et pauvres, entre France périphériques et métropoles où s'accumulent les richesses pour quelques-uns, et ce, parfois, avec des disparités honteuses ; sans compter notre déchéance culturelle et morale, la pire, sans doute, de ces plaies. 

    C'est sans nul doute à raison d'un tel inventaire, même s'il devrait être approfondi et nuancé, que, curieusement, après cent cinquante ans à peu près ininterrompus de pratique républicaine, de la IIIe à la Ve république, la question du régime se pose toujours en France et qu'un recours à la solution monarchique y est périodiquement remis sur la table. 

    Aujourd'hui, c’est un paradoxe que d'avoir pour président de la République un homme qui, lorsqu'il était ministre de l'Économie sous la présidence de François Hollande, expliqua à des journalistes l'incomplétude de la démocratie et qui leur précisa que le problème de la France est qu'il lui manque un roi. 

    Nous voulons bien le croire, nous qui nous sommes parfois demandé s'il était encore légitime, soutenable, près de deux siècles et demi après la Révolution, de continuer à vouloir que notre royalisme aboutisse.  

    Notre conclusion toujours renouvelée est que, dans la situation où elle se trouve et face aux crises qu’elle ne peut manquer de rencontrer, cette possibilité, ce recours, doivent être préservés pour la France. C’est ce que pensèrent en leur temps, en faisant omission de notre actuel président de la République, deux de ses prédécesseurs : Charles De Gaulle et François Mitterrand.  •

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Histoire de France • Arrêtons les mensonges ! Faut-il brûler Colbert ?

    Parce qu'il édicta le Code noir qui légalisa l'esclavage, certains voudraient brûler aujourd'hui le grand ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert. 

     

     Par Jean Sévillia

     

    1400806989.jpgAu mois de septembre dernier, Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), et le philosophe Louis Sala-Molins publiaient dans Le Monde une tribune dans laquelle, faisant suite au débat lancé aux Etats-Unis par le démontage des statues du général Lee, ils appelaient à débaptiser en France les collèges et lycées portant le nom de Colbert, au motif que le ministre de Louis XIV serait coupable de crime contre l'humanité pour avoir légalisé l'esclavage en édictant le fameux Code noir. En l'espèce, les deux hommes poursuivaient un combat militant qu'ils mènent depuis longtemps.

    Outre ce qu'il y a d'absurde à réduire l'oeuvre immense de Jean-Baptiste Colbert à l'ordonnance de mars 1685 « sur les esclaves des îles de l'Amérique », texte que ses services ont préparé, mais qui a été mis au point après sa mort, en 1683, par son fils et successeur au secrétariat d'Etat à la Marine, le marquis de Seignelay, considérer le Code noir, expression qui désigne cette ordonnance à partir de la fin du XVIIIe siècle, avec les yeux d'aujourd'hui est un pur anachronisme. Vu en 2017, ce « recueil des règlements rendus concernant le gouvernement, l'administration de la justice , la police, la discipline et le commerce des nègres dans les colonies » est profondément choquant, puisqu'il inscrit l'esclavage dans le droit français. Vu dans son époque, il prend une autre valeur. Le Code noir est conçu alors que l'esclavage est pratiqué outre-mer par toutes les nations maritimes européennes, et au sein même de la société, en Afrique et dans le monde arabo-musulman. Dans ce contexte, l'intervention de l'Etat français présente un mérite relatif : des règles sont posées afin d'adoucir le sort des esclaves, esclaves dont la condition servile a précédé le Code noir.

    Jean-François Niort, un universitaire qui enseigne à la Guadeloupe, a publié .en 2015, sur cette ordonnance royale, un livre (1) qui lui vaudra d'être accusé de négationnisme parce qu'il contredisait Louis Sala-Molins qui, dans un ouvrage paru il y a trente ans (2), affirmait que le Code noir se fondait sur la négation de l'humanité de l'esclave. Niort montre au contraire que plusieurs prescriptions de ce texte, notamment en matière religieuse, supposaient que le travailleur servile soit considéré comme un homme, et non comme une chose ou un animal (les propriétaires d'esclaves étaient ainsi tenus de les faire baptiser). Jean-François Niort souligne par ailleurs que l'intervention de l'Etat royal, posant des bornes au pouvoir arbitraire des.propriétaires, créait les conditions d'une possible évolution de la législation en faveur des esclaves. Il reste que ces derniers étaient apparentés à des biens meubles, un statut indigne, que l'évolution des esprits, en Occident, conduira enfin à condamner et à abolir au cours du premier tiers du XIXe siècle. Le Code noir n'avait certes rien d'idyllique, mais il faut le replacer dans son époque.  

    (I) Le Code noir, de Jean-François Niort (Le Cavalier Bleu, 2015).
    (2) Le Code noir ou le Calvaire de Canaan, de Louis Sala-Molins (PUF, 987).

    LE FIGARO MAGAZINE - 29 DÉCEMBRE 2017

  • Culture & Religion •  Michel Onfray à la Trappe

     

    par Gérard Leclerc

    Une chronique, une information, une réflexion à propos de Michel Onfray qui pourront intéresser ceux qui croient au Ciel comme ceux qui n'y croient pas.  LFAR 

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    Michel Onfray surprendra toujours. Sa dernière initiative ? Un séjour à l’abbaye de la Trappe, située dans le département de l’Orne, dans cette Normandie si chère au cœur du philosophe. Imaginer l’auteur du Traité d’athéologie, une sorte de bréviaire de l’athéisme, dans une abbaye, non pas en simple touriste passager, mais comme une sorte de retraitant accueilli par les moines dans leur hôtellerie et participant aux offices, c’est un choc. Attention, il ne s’agit nullement d’une conversion : « Je n’ai pas la foi et ne la demande pas, je ne suis pas en quête d’une grâce ou d’une révélation ; je n’attends pas une conversion comme Claudel derrière son pilier, je ne suis pas en demande de visitation ; je ne crois pas que fréquenter le lieu où d’aucuns prient Dieu le fasse apparaître. » Néanmoins, la vie monastique l’a toujours intéressé.

    Situation singulière pourtant. L’athée proclamé peut-il faire le signe de croix ? Oui, il le fera au réfectoire et à l’église. La foi lui manque, il n’éprouve pas le désir de la trouver, mais ce qu’on appelle les racines judéo-chrétiennes de la France ne lui sont nullement indifférentes. Les nier, dit-il, c’est impossible. Il s’en explique au moyen d’une curieuse image : un gland pourrait-il récriminer contre le chêne en prétendant qu’il n’a rien à voir avec lui ? Donc il se signe, avec le sentiment qu’il dessine la croix sur son corps : « Je la faisais entrer dans ma chair. Symboliquement, se signer c’est se saigner. »

    Et puis l’homme de culture qu’est Michel Onfray ne saurait échapper à l’histoire littéraire de sa Normandie. C’est ici, à la Grande-Trappe, que le fameux abbé de Rancé est venu au Grand Siècle rétablir la stricte observance de la règle de saint Bernard, au lendemain d’une conversion qui a transformé l’abbé libertin qu’il était en terrible ascète, digne des Pères du désert. Chateaubriand a raconté sa vie dans un dernier livre, et le philosophe a voulu lire ce livre dans les lieux mêmes où Rancé a passé trente-sept ans ! Mais du coup, c’est un torrent de mémoire qui s’abat sur lui, avec toutes les querelles sur la grâce qui ont occupé le dix-septième siècle. Et puis il y eut aussi la fameuse querelle entre ces deux géants que furent Rancé et Mabillon à propos de la nécessité ou non de l’étude dans l’Église. Là où Rancé ne voit que curiosité, dissipation, contestation, Mabillon affirme l’impérieuse intelligence de la foi. Michel Onfray se passionne pour cette querelle. Et ce faisant, il nous montre qu’un athée n’échappe pas à cette culture qui nous définit et continue à nous nourrir.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 décembre 2017.

    http://www.lepoint.fr/dossiers/culture/onfray-rance-trappe/#xtatc=INT-1420— 

    Michel Onfray, avec Rancé à l’abbaye de la Trappe #1