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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1292

  • Famille de France • Message Pascal du prince Jean

     

    « Les vigiles pascales sont sur le point de commencer… Je souhaite de très belles fêtes de Pâques à tous les Français. Croyants ou non, nous pouvons tous nous laisser toucher par l’Espérance promise par le Christ ressuscité !

    Je pense à tous ceux qui souffrent de l’oppression en France comme dans le monde. Et en particulier ce soir aux chrétiens de Mossoul qui fêtent Pâques pour la première fois dans leur cathédrale détruite. Ne les oublions pas. »

     

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  • Le temps des chevaliers

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgUn tout récent sondage montre qu’une majorité de Français (61%) est favorable à des « mesures d’exception » contre le terrorisme islamique.

    Mais la gauche médiatique bien-pensante, arcboutée sur son credo droit-de-l’hommiste, n’a que faire de la vox populi, à laquelle elle continue de faire la leçon. Ainsi M. Legrand (France Inter, 26 mars), après avoir dénoncé le danger qu’il y aurait à sortir « d’un état de droit démocratique acceptable », juge-t-il bon de conclure sa chronique en citant, pour la énième fois, Benjamin Franklin :  « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux ». Piètre argument d’autorité, par ailleurs totalement fallacieux, et qui ne prouve qu’une chose : la vie et la sécurité des Français comptent moins aux yeux de certains que leur idéologie. 

    Le pouvoir politique a plutôt le devoir de faire tout ce qu’il peut pour maintenir l’ordre et la sécurité. Et, de toute façon, on ne voit pas comment un Etat de droit pourrait subsister alors que l’Etat lui-même serait incapable d’assurer cet ordre et cette sécurité. Ceux qui jouent la carte de la stricte légalité, laquelle en l’occurrence consiste donc à contester qu’aucune mesure préventive puisse être prise contre un individu déjà repéré pour ses actes et ses propos, confortent la mouvance islamo-gauchiste. Cette dernière, cornaquée par M. Plenel (Mediapart) s’inscrit dans la stratégie que  décrit fort bien Soumission de Michel Houellebecq : il suffit de laisser les choses aller à leur terme et l’islam (-isme) pourrait l’emporter de la façon la plus démocratique qui soit, à l’occasion d’une élection présidentielle. 

    Cela dit, et même s’il est légitime de les prendre, il est certain que ce ne sont pas quelques mesures sécuritaires de plus qui nous débarrasseront de l’ennemi islamiste. On peut aller jusqu’à imaginer nos forces de l’ordre réduisant, de façon quasi-militaire, des quartiers entiers soulevés à l’appel du jihad ; on doit comprendre que d’autres suivraient, vu le vivier terroriste que représente la quantité potentielle des combattants de l’intérieur (30% des musulmans vivant en France - combien de millions ? - privilégient le système coranique). Un embrasement n’est pas à exclure, d’où sortirait peut-être, d’ailleurs, la solution… Or ces ennemis nous méprisent d’abord, et avec quelque raison, pour notre propre faiblesse - qui fait pourtant leur force -, pour la nullité de ce que notre société libérale, permissive et démocratique offre comme perspective à une jeunesse qui a forcément besoin de transcendance. 

    Parce qu’il a fait face, en toute connaissance de cause, à sa propre mort, le lieutenant-colonel Beltrame, « héritier des chevaliers et des moines, pas des vedettes de téléréalité » (M. Zemmour, RTL, 27 avril), nous  montre le chemin à suivre. Il était un soldat prêt à tuer l’ennemi, sans état d’âme. Il a aussi été ce « héros » digne des grands noms de notre Histoire. Comme le souligne M. Zemmour, il a incarné jusqu’à la mort des valeurs en totale opposition à ce qu’on nous serine à l’occasion du cinquantenaire des événements de mai 1968 : « Par l'intermédiaire de ses représentants les plus éminents, notre époque peut bien le récupérer. Elle ne pourra pas effacer ce que son geste lui a d'irréductiblement étranger. » L’émotion et l’admiration suscitées « par la bravoure d’un seul » (M. Macron aux Invalides, 28 avril) sont suffisamment éloquentes. Si les mesures sécuritaires les plus strictes sont indispensables dans l’immédiat, à long terme ce sont bien les valeurs « françaises » (n’en déplaise à certains) retrouvées qui constitueront notre plus sûre défense. 

  • Éric Zemmour : « Que doit-on protéger en priorité ? Nos conceptions libérales ou la vie des Français ? »

    Laurent Wauquiez, Marine le Pen, Manuel Valls et Alphonse de Lamartine ...

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Depuis l'attentat de l'Aude, de nombreux responsables politiques, de Laurent Wauquiez à Marine le Pen en passant par Manuel Valls, proposent des mesures sécuritaires radicales. Qui sont repoussées par le gouvernement. [RTL 29.03]. Éric Zemmour met ici en cause « nos conceptions libérales ». Ce que Louis-Joseph Delanglade appelle le credo droit-de-l’hommiste. (Cf. Ci-dessus). Et Zemmour de conclure avec Lamartine : « Toutes les fois qu'une théorie entre en contradiction avec le salut d'une société, cette théorie est fausse, car la société est la vérité suprême. » Du moins, dans l'ordre politique ...   LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    « Celui qui dit qui y est » : on se souvient de cette rengaine de notre enfance. Depuis quelques jours, la bataille politique autour du dernier attentat jihadiste ressemble à une cour d'école. D'un côté, il y a les naïfs et les incapables ; de l'autre les irresponsables et les démagogues.

    Cet échange d'insultes tient en vérité du jeu de rôles. On se doute qu'Emmanuel Macron, depuis qu'il est entré à l'Élysée en tout cas, s'est départi de son analyse strictement économique et sociale qu'il privilégiait encore lorsqu'il était ministre des Finances. 

    Ce n'est pas par naïveté que son premier ministre, Édouard Philippe, a refusé toutes les propositions venues de ses opposants. C'est parce qu'il les sait inapplicables. En tout cas dans le cadre du régime juridique actuel, défini par nos juges français et européens.

    Ce qu'on appelle l'état de droit. 

    Éric Zemmour

  • Joyeuses Pâques ! Pas d'articles aujourd'hui sur Lafautearousseau ... Honneur à nos racines, à nos traditions !

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Tradition • La Société Française des Monnaies sort une collection à l’honneur du Royaume de France

     

    Sur son site internet « La Société Française des Monnaies » propose une très belle collection en argent et or purs, consacrée à la formation du Royaume de France, de l’An de grâce 987 jusqu’à la Révolution de 1789. 

    « Durant 800 ans, les rois de France ont construit notre pays en ralliant une à une les provinces féodales à la Couronne royale. Chaque frappe de la collection met en avant ses armoiries, sa grande personnalité historique, son événement le plus marquant et son symbole le plus fort.

    La première frappe  « Île de France – 987  »  illustre Hugues Capet, premier « Roy de France ». Il inaugure la dynastie des Capétiens. La date de l’avènement de Hugues Capet (987) qui célèbre le début du Royaume de France est aussi indiqué sur l’avers ! Sur l’avers de la frappe on retrouve aussi la forteresse du Louvre à l’époque de Philippe-Auguste, un des principaux bâtisseurs du Royaume.

    Les blasons de l’Île-de-France sont frappés en or pur 999/1000. Le premier blason illustre les trois fleurs de lys ainsi que la couronne royale. Le second blason représente Paris, capitale de l’Île-de-France, puis du Royaume. On y découvre aussi la médaille de l’Ordre de Saint-Louis, distinction honorifique créée par Louis XIV.

    Au revers de la frappe on découvre l’écu de France, surmonté de la couronne royale, croisant le sceptre et la main de la Justice, accompagné des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit. »  

    Vous pouvez découvrir cette belle collection sur le site de « La Société Française des Monnaies »

    Source La Société Française des Monnaies & La Couronne

  • Société & Actualité • Guillaume Bigot : L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme

    Des fleurs déposées devant l'État-major de la gendarmerie de l'Aude en hommage à Arnaud Beltrame.

     

    Entretien par Alexandre Devecchio

    Cet entretien d'Alexandre Devecchio avec Guillaume Bigot [Figarovox, 29.03] est une réflexion de fond en soi fort intéressante. L'on pourrait en discuter tel ou tel aspect. Le lecteur découvrira lesquels. Nous sommes toutefois bien d'accord sur l'essentiel de ces propos réalistes et lucides. LFAR 

     

    Bigot-Guillaume-Ipag.jpgAprès les attentats de Carcassonne et de Trèbes, l'islamisme armé est de retour. Comment analysez-vous la réaction des autorités ? 

    Une réaction pavlovienne de la classe politique et des pseudo-experts consiste à s'indigner de ce que les djihadistes qui passent à l'acte sont déjà connus. Une telle indignation relève d'un pur contre-sens.

    Si les auteurs d'attaques sont fichés, c'est que le renseignement est efficace et non l'inverse. Le système de remontée et de classement d'informations est déjà perfectionné : on classe les individus de 1 à 16, en fonction de leur dangerosité, les proches peuvent être fichés et on fait tout pour éviter l'engorgement de la base. Ce système ne cesse de s'améliorer. Ainsi lorsque Yassin Sahli, par exemple, l'islamiste qui avait égorgé son patron à Saint-Quentin-Fallavier, dans la banlieue de Lyon, était sorti des fiches S (il avait été fiché une première fois en 2006), un nouveau fichier dit FSPRT (Fichier de signalement pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) a été créé afin d'y verser les noms retirés du fichier principal. Nous gardons une avance indispensable sur l'ennemi. Contrairement à certaines allégations, les forces de l'ordre sont très bien renseignées de l'intérieur par nos compatriotes musulmans, fort heureusement d'ailleurs.

    Ce formidable travail de l'ombre réalisé par des informateurs de confession musulmane, par des fonctionnaires infiltrés et par les services permet d'éviter l'essentiel des actes qui, sans cela, ensanglanteraient la France. Chaque année, depuis 2015, ce sont entre 15 et 20 tentatives d'attentats qui sont en moyenne déjouées. Certaines de ces attaques auraient été dévastatrices.

    Donc, les attentats qui surviennent doivent être considérés comme inévitables ? Si l'on vous suit, tout ce qui peut l'être serait donc entrepris pour protéger nos compatriotes ?

    Loin s'en faut. Mais en critiquant le renseignement on se trompe de cible.

    Par ailleurs, on a beau redécouvrir la menace à chaque attentat, il faudra bien un jour admettre qu'éradiquer le djihadisme en France sera l'affaire d'une guerre de trente ans. L'islamisme est enraciné, avec un risque de séparatisme à la clé comme nous l'écrivions dès 2005, avec Stéphane Berthomet. Le risque zéro relève donc de l'illusion. Le reconnaître ne revient cependant pas à dire que l'on se protège aussi efficacement qu'on le devrait.

    Les services travaillent aussi bien qu'ils le peuvent, mais nous sommes confrontés à trois obstacles.

    Le premier est de taille si j'ose dire : le phénomène revêt des proportions telles qu'il ne peut plus être appréhendé à l'aune des moyens actuellement mis en œuvre.

    20 000 islamistes radicalisés dans le fichier « S » dont 7 000 très dangereux... pour moins de 8000 fonctionnaires chargés de circonscrire la menace qu'ils représentent (4300 de la DGSI, 2500 fonctionnaires du Service central du renseignement territorial, plus des enquêteurs de la SDAT et des gendarmes de la sous-direction de l'anticipation opérationnelle).

    Surveiller une seule cible, 24h/24, même en ayant intensément recours à l'intelligence artificielle, mobilise toute une équipe d'agents. Il faut donc recruter et former.

    Le second obstacle qui nous empêche de lutter plus efficacement contre le terrorisme islamique, ce sont les magistrats eux-mêmes qui le dressent. À côté de juges d'élite tels que Jean-Louis Bruguière, Gilbert Thiel ou Marc Trévidic et d'autres encore moins médiatisés mais tout aussi remarquables, certains magistrats restent très imprégnés de ce que Jean-Pierre Le Goff appelle le gauchisme culturel. La magistrature a souvent les yeux de Chimène pour les caïds des cités qui forment la base du recrutement des futurs terroristes. Pourquoi ? Un substrat de préjugés se mêle et explique cette coupable indulgence: culture de l'excuse, culte de la repentance néocoloniale, admiration pour un islamisme anticapitaliste. On n'est parfois pas très loin de la France rance et vichyste des porteurs de valise de Ramadan qui font semblant de ne pas entendre les délinquants de banlieues aduler Radouane Lakdim.

    Le troisième obstacle est donc idéologique. Ce qui paralyse les dirigeants français, c'est ce qu'il est convenu d'appeler le droit de l'hommisme. Ce dernier n'a rien à voir avec la défense concrète des droits de l'homme, ni même avec un attachement sincère aux valeurs qui forment le socle de notre pacte social. Le droit-de-l'hommisme est un culte des formes juridiques, sacralisées et placées au-dessus de la souveraineté populaire. L'apologie des droits de l'individu considérés comme l'alpha et l'oméga des valeurs morales cadenasse juridiquement la volonté de la majorité et fait le jeu de nos ennemis qui s'abritent derrière des procédures.

    En quoi ce que vous appelez le droit-de-l'hommisme empêche-t-il de lutter contre l'islamisme radical ?

    L'expulsion des étrangers fichés S, l'éloignement des Français radicalisés ou le rétablissement des frontières forment trois mesures-clé qui feraient reculer l'ennemi. Mais en l'état actuel du droit, qui inclut les traités et l'interprétation du bloc de constitutionnalité par le Conseil d'État, par le Conseil Constitutionnel, par la Cour de Cassation et par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, de telles mesures sont inenvisageables. On serait tenté de répondre : mais alors que l'on change le droit ! À ce stade, les choses se corsent car notre système juridique installe ces juridictions suprêmes et ces traités au-dessus de la loi, c'est-à-dire de l'expression de la volonté générale. Il faudrait agir par référendum pour défaire ce que le peuple a fait sous la forme de traités ratifiés ou d'articles de la constitution autorisant des recours devant la Cour constitutionnelle par exemple.

    La main de l'État est donc paralysée par deux facteurs : un facteur dur, juridique, la règle de droit (expulser un étranger, c'est s'exposer à un recours que l'on anticipe comme perdu d'avance) et un facteur mou, symbolique et culturel (les résidus de l'idéologie soixante-huitarde qui placent l'État de droit au-dessus de la démocratie). L'anticipation de la règle de droit et cette mentalité qui considère comme sacrilège de vouloir la changer se combinent pour forger cet état d'esprit capitulard face à l'islamisme. Nous sommes face à des gouvernants qui croient faire leur devoir en résistant au populisme, c'est-à-dire à la demande d'une majorité de l'opinion qui attend des mesures énergiques pour neutraliser les apôtres de la guerre sainte.

    Le gouvernement se trompe dans sa communication à l'égard des attentats ?

    La communication officielle verse dans le contre-sens absolu et fait le jeu de l'ennemi. Cette communication se décline suivant trois axes : premièrement, chercher à édulcorer les actes (mais à l'ère des réseaux sociaux, les informations finissent par sortir). On a vu ce mécanisme à l'œuvre : ce fut le cas avec certaines attaques à la voiture bélier ou avec l'égorgement du colonel Beltrame.

    Le deuxième axe de communication consiste à dédouaner préventivement l'Islam. C'est le grand mantra du « pasdamalgame ». Il s'agit de parler à la place des musulmans pour les désolidariser à leur place d'avec l'islamisme. Nos compatriotes musulmans n'en demandent pas tant ! Et puis, un tel empressement à affirmer que les attentats islamistes n'ont rien à voir avec la religion mahométane est un peu louche. Les Français savent faire la différence entre leurs compatriotes d'origine musulmane qui veulent qu'on leur fiche la paix avec cette religion qu'ils ne pratiquent ni ne revendiquent, des concitoyens qui ont une pratique paisible de leur culte compatible avec les valeurs de la République. L'opinion ne confond pas ces deux catégories avec des islamistes provocateurs et vindicatifs qui placent la charia au-dessus des lois françaises ni avec les djihadistes assassins. Mais les Français, y compris de confession musulmane, sont exaspérés par ce qu'ils considèrent comme une manifestation de malaise de la part des autorités.

    Le troisième axe de communication, c'est de viser l'effet compassionnel. C'est la séquence « émotion ». Les officiels se rendent sur place. On sort alors les bougies, on observe une minute de silence et on verse une larme.

    Or, ces trois réflexes sont totalement inappropriés.

    L'Islam, pas seulement le djihadisme mais toute la culture arabo-musulmane, est traversé par un culte de la virilité et de l'esprit chevaleresque. Montrer sa force, c'est gagner le respect. Passer pour une victime, c'est attiser la haine et le mépris.

    La fameuse taqîya, l'art de la dissimulation tactique prôné par le Coran consiste à tenir compte du rapport de forces pour s'adapter à un environnement non musulman. En nous montrant intraitables sur le respect de la laïcité, nous n'allons nullement encourager la révolte ou nourrir le sentiment d'injustice. Au contraire: nous obtiendrons que l'Islam s'adapte à la France et non l'inverse.

    Ainsi, le gouvernement devrait, au contraire, convoquer des caméras et mettre en scène l'expulsion de 300 imams salafistes. Il aura alors gagné sur tous les tableaux: sa cote de popularité bondira, les gamins qui hurlent de joie après des attentats ou certains sympathisants du djihad rentreront la tête dans leurs épaules.  

    Membre des Orwelliens, chroniqueur sur France Libre TV et sur BFMbusiness, Guillaume Bigot est essayiste. Il a notamment coécrit avec Stéphane Berthomet Le Jour où la France Tremblera, Terrorisme islamique : les vrais risques pour l'Heaxgone (Ramsay, 2006).

     

    1630167502.jpgXVM8d8b71a4-8f2b-11e7-b660-ef712dd9935a-150x200.jpgAlexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016).

    Alexandre Devecchio

  • Cinéma • La Caméra de Claire

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    La Caméra de Claire, un film Sud-Coréen de Hong Sang-soo, avec Isabelle Huppert, Min-Hee kim et Jang  Mi Hee. 

    Un vrai film de Semaine Sainte !

    C’était la dernière séance que j’avais programmée avant le Triduum pascal, mais je ne savais pas à quel point il constituerait un acte de pénitence !

    Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. Après Yourself and yours, il y a un an, j’avais pris « la ferme résolution de ne plus recommencer » et de ne plus aller voir les réalisations de  ce « Sangsue », mais j’ai malheureusement succombé à la tentation d’Isabelle Huppert.

    Un véritable foutage de gueule… D’abord, la traduction est mauvaise qui appelle « caméra » un Polaroïd, ensuite et surtout ce long-métrage consiste uniquement à nous asséner une succession de dialogues insipides, en VOST, sans précisément aucune valeur ajoutée filmographique ou « polaroïdique ».

    Heureusement, Kim Jong-un n’a pas de représentation diplomatique à Châteauroux, sinon j’y aurais couru lui apporter mon soutien !  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Pâques 2018 • Il n'y aura pas d'articles demain sur Lafautearousseau ... Honneur à nos racines, à nos traditions !

  • Le dernier carré islamiste de la Ghouta

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    L’armée syrienne a reconquis 90% du territoire de la Ghouta.

    Après avoir divisé le secteur islamiste en trois enclaves, elle a alterné assauts et négociations, sous la direction des Russes. Lorsqu’elle se heurtait à une fin de non recevoir ou lorsque Damas essuyait une nouvelle pluie d’obus, l’aviation russe intervenait avec l’efficacité qu’on lui connait.

    Un des tournants de cette délicate reconquête, fut la réussite des corridors humanitaires pouvant permettre la fuite des civils.

    Ces corridors furent très difficiles à mettre en place : les snipers islamistes tuaient impitoyablement les habitants qui essayaient de fuir, bravant les consignes de rester chez soi. De nombreux civils ont ainsi trouvé la mort.

    Profitons-en pour admirer encore l’incroyable désinformation dont nous gratifient nos médias : pas une fois, sur aucune chaîne, n’a été dit que tous les snipers qui tuaient les civils étaient islamistes…

    L’armée syrienne a alors entrepris de sécuriser ces corridors au prix de sanglants combats. Des dizaines de milliers de civils ont enfin pu s’enfuir et rejoindre les zones contrôlées par l’armée.

    Les vidéos disponibles montrant ces fuites d’habitants remerciant l’armée de les avoir  sauvés, ont eu des effets ravageurs sur le moral des combattants. Plusieurs se sont rendus, et d’autres ont finalement accepté de négocier.

    Les premiers étaient pourtant les plus durs : les djihadistes d’Ahrar al-Cham, successeurs d’Al Nosra. Environ 1500 combattants et leurs familles, soit 6000 personnes au total, ont été évacués par cars vers la province d’Idleb, la dernière aux mains des islamistes. Comme toujours, les combattants ont pu garder leurs armes légères et ont dû laisser le reste.

    La deuxième évacuation, qui a commencé samedi, concerne le groupe Faylak al-Raman, mouvement proche des Frères musulmans et soutenu par le Qatar. 7000 personnes seraient concernées par cette évacuation, qui se fait également en direction d’Idelb. Décidément, cette province est en passe de devenir un invraisemblable chaudron islamiste…

    Les négociations sont en cours avec le troisième et dernier groupe, Jaich al-Islam, d’obédience saoudienne. Bien qu’il compte plus de 10000 combattants, on voit mal comment ses chefs pourraient refuser une offre de repli, tant la victoire syrienne est maintenant certaine.

    C’est donc la ville de Douma, occupée par ce groupe qui sera la dernière libérée.

    Ainsi la reconquête de la Ghouta est en passe de s’achever, et ce sera un tournant militaire aussi important que ceux d’Alep et de Deir ez-Zor.

    La désinformation du burlesque OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme) sur les prétendues attaques chimiques de l’armée n’a cette fois pas fonctionné et les occidentaux n’avaient aucun prétexte pour intervenir malgré les menaces des Américains et du Président Macron.

    Toutefois, les Damascènes ne seront pas encore tout à fait hors de danger : il reste, au sud de Damas, une poche de Daesh, qu’il faudra anéantir. Une attaque surprise et nocturne jeudi dernier a surpris l’armée qui a eu plus de 50 tués.

    La tâche est loin d’être terminée pour l’armée syrienne.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • L’école éducatrice

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Le Président de la République est intervenu (mardi dernier), d’une façon forte, aux Assises de l’école maternelle à Paris.

    Dans les circonstances actuelles, marquées notamment par la radicalisation de certains jeunes, il s’est déclaré partisan de s’attaquer à la cause profonde d’un tel phénomène plutôt que de ne traiter que ses symptômes. Et c’est l’école qu’il a désigné comme le lieu décisif, susceptible de remédier aux carences de notre société : « C’est en construisant cette école de la bienveillance et de l’épanouissement qu’on construira une génération qui trouve sa place dans la société, qui n’aura plus à céder aux pulsions de mort qui finissent par fasciner quelques uns parce qu’ils n’y ont pas construit leur propre avenir. » Il a, il est vrai, modéré cet optimisme éducatif en ajoutant : « Je ne veux pas dire que l’école doit porter et corriger à elle seule tout ce que la société a embarqué d’injustices, de traumatismes ou de dérives, mais elle a beaucoup à faire dans cette entreprise. »

    Je ne vois pas, personnellement, des raisons sérieuses pour contredire une telle affirmation. Oui, il est vrai que la formation scolaire est très importante dans la construction de la personnalité et qu’elle peut apporter des moyens de défense contre certaines dérives, ne serait-ce que par le développement du jugement et aussi grâce à l’initiation à une culture générale qui constitue un trésor de sagesse et d’expérience. J’observerai toutefois que l’éducation est aussi soutenue par une philosophie qui ne saurait se définir par une sorte de neutralité devant les grands enjeux de l’existence. En ce sens, l’éducation ne vaut que par les orientations éthiques qu’elle propose à l’enfant et à l’adolescent.

    On s’est battu autrefois autour d’une citation attribuée – faussement semble-t-il – à Victor Hugo : « Ouvrir une école, c’est fermer une prison. » Nous savons bien que ce n’est pas vrai et qu’il existe des nations fortement scolarisées qui ont un taux record de délinquants emprisonnés. Une des grandes questions est de déterminer le contenu de l’éducation en référence à notre héritage fondé comme le dit très bien François-Xavier Bellamy sur « des siècles de civilité, de littérature, de philosophie, de science et de foi… » J’ajouterai qu’il doit y avoir une symbiose entre l’école et ce qu’apporte la famille. Une famille qui est la première cellule fondamentale de la transmission et de l’éthique sociale.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 mars 2018
  • Famille de France • Prince Jean : « À contre-courant »

     

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    À contre-courant

    J’ai très mal dormi la nuit dernière. La sortie d’un hiver fatiguant, long et difficile, peut être ! De nombreuses images, réflexions me remplissaient la tête :

     Le débat préalable à une loi bioéthique dont l’issue semble prévue d’avance, l’humain étant devenu la dernière marchandise à la mode (cf. la lettre de la Fondation Lejeune de mars 2018) ;

     Une vidéo flippante où Jacques Attali prédit à notre humanité un avenir accaparé par les puissants et aux libertés réduites ;

     Une réflexion de Philippe de Villiers expliquant comment aujourd’hui cette vison ultra libérale rejoint la vision d’un monde totalitaire, les deux trouvant leurs origines dans la philosophie des lumières ;

     Une vision erronée dont s’accommode très bien l’Islam conquérant sous les différentes formes qu’il prend aujourd’hui dans notre pays ;

     L’envahissement de l’une de nos nécropoles avec l’approbation des défenseurs de cette pensée unique révolutionnaire ;

     Des princes qui plutôt que de défendre le faible joignent leur voix à cette fausse modernité et s’éloignent de leur vocation ;

     Des réseaux alternatifs qui, plutôt que de prendre du recul, rajoutent une couche sur toutes nos misères.

    Que nous reste-t-il, me direz vous ? J’entends déjà mes adversaires : vos yeux pour pleurer ! Ce n’est pas ma nature. Il faut du courage aujourd’hui pour protéger la veuve et l’orphelin, pour défendre l’être, le beau, le bien, le vrai, la vie, la famille, l’éducation, le travail. Heureusement, il y a ces modèles de courage, comme notre gendarme de Carcassonne. Leurs hauts-faits nous inspirent, à notre échelle, ces petits gestes qui changent la vie et qui rendent notre monde meilleur, car ne s’agit-il pas de cela ? Car il n’est pas seul, notre héros. Sans ces petits gestes que notre monde serait laid ! Ils rehaussent, civilisent, car ne s’agit-il pas de cela ? À contre courant, il est là notre chemin, notre combat. Allons-y tout joyeux.  

      

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux, les Rameaux

     

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Un signe

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    Le geste héroïque de celui qui est devenu le colonel Beltrame et qui est honoré par la France entière, comme il se doit, ne peut se comprendre dans sa radicalité que si on lui reconnaît son double caractère de chrétien et de patriote. Totalement chrétien, totalement français, tel est le signe donné. 

    Les Français ne sont pas idiots ; ils ont compris ; et ceux qui savent – et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit – n’ont pas pu s’empêcher d’immédiatement faire un rapprochement avec le père Maximilien Kolbe qui a échangé sa vie en 1941 dans le camp d’Auschwitz avec celle d’un père de famille condamné sur un choix arbitraire à périr de consomption.

    À Trèbes, Arnaud Beltrame a réussi à sauver une mère de famille.

    Les mêmes Français qui savent leur histoire malgré la pensée officielle, l’ont spontanément rattaché à cette longue lignée d’officiers et de soldats qui ont affronté l’adversaire face à face, dans la pure tradition chevaleresque, et qui sont la gloire de notre nation, tel un Hélie de Saint Marc pour qui Beltrame avait la plus grande admiration.

    L’homme était de cette trempe. Il vivait lui-même de pareils exemples. Il ne voulait servir naturellement que la France à qui il avait voué sa vie et, depuis quelques années, retrouvant la foi catholique, il s’apprêtait à donner surnaturellement toutes les preuves de l’engagement le plus profond que son mariage devait concrétiser au mois de juin prochain.

    Son parcours d’officier était exemplaire. Sorti major de sa promotion « campagne d’Italie », il avait choisi la gendarmerie où le service sur le terrain en France est permanent, et, là encore, il sortit major de l’école de Melun, promotion « capitaine Gauvenet » ; c’était en 2002. Dans toutes ses affectations, il a été reconnu par ses compagnons d’armes, ses supérieurs et ses subordonnés, comme un homme d’exception, toujours le premier au devoir, au service, au dévouement, à l’amitié. Sa carrure physique peu commune, apte à tous les combats et qu’il cultivait, correspondait à sa carrure morale, soignée par lui, et prête, elle aussi, à toutes les épreuves. Tous ses camarades ont parfaitement compris qu’avec une telle droiture, un tel courage, une telle maîtrise de soi, il ne pouvait faire que ce qu’il a fait. Son geste étonnant n’a pas étonné ceux qui le connaissaient.

    Le sacrifice est venu sceller sa vie et lui donner tout son sens. Sa famille, par son admirable discrétion, ne fait que confirmer la qualité de l’homme.

    C’est un signe pour la France, le signe qu’il lui faut, à cette heure précisément. Il est vain de le dissimuler. Tous les discours officiels, y compris les plus solennels et les plus lyriques, qui exaltent l’acte sans en dire la portée morale et spirituelle, n’en livrent pas la réelle signification. Mais il est vrai que, là aussi, il faut du courage pour l’exprimer, ne serait-ce qu’avec simplicité.

    Eh bien, c’est ce courage dont nous avons besoin. Face à un islamisme barbare qui multiplie les gestes ostentatoires de sa cruauté inhumaine, la France peut et doit opposer un signe révélateur de sa foi, de son espérance et de sa charité. Grâce soit rendue à Arnaud Beltrame. Colonel, merci !   ■ 

    Hilaire de Crémiers

  • Superbe chronique d’Éric Zemmour en hommage à Arnaud Beltrame : « Ce n'était pas un moderne ! »

    « Arnaud Beltrame est l'héritier des chevaliers, pas des vedettes de téléréalité »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Un hommage national a été rendu hier mercredi 28 mars à Arnaud Beltrame. Emmanuel Macron avait déjà dit que le gendarme tué par le jihadiste de l'Aude était tombé en « héros ». [RTL 27.03]. Éric Zemmour ajoute que ce n'était pas un « moderne ». Il dit admirablement en quels sens il était lui aussi « à contre-courant ». Comme l'exprime aussi ce matin le Prince Jean de France dans la réflexion que nous publions ici, en tête de nos parutions de ce jour. En tête, comme il se doit.   LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Un héros, disent-ils.

    Du président de la République à tous les commentateurs, de tous les bords, le mot tourne en boucle, dans toutes les bouches. Un héros de la France, un héros de l'armée, un héros de la République, un héros de l'humanité. Chacun choisit son héros, chacun a sa vision d'Arnaud Beltrame.

    Il faut imaginer l'échange de pensées - peut-être de mots - entre Arnaud Berltrame et son bourreau. Entre le gendarme et le jihadiste qui allait l'égorger. Entre celui qui sacrifiait sa vie pour en sauver une autre et celui qui sacrifiait lui aussi sa vie, mais pour tuer des infidèles au nom d'Allah. Deux conceptions de la vie et de la mort qui se croisent. Deux conceptions de Dieu. Deux traditions religieuses, étrangères et ennemies.

    La mère du gendarme a déclaré que pour son fils la patrie et la famille étaient au-dessus de tout, que c'était un bleu-blanc-rouge. Le travail, la famille, la patrie : voilà des valeurs que, depuis ce Mai 68 que l'on célèbre bruyamment ces temps-ci, on nous a appris à rejeter, à diaboliser, en les associant systématiquement à Vichy et à Pétain.. 

    Éric Zemmour

  • La double leçon corse

     

    Par Jean-Baptiste DONNIER

    Corse. La France, la Corse, il est possible de parler : l’histoire est là. Mais « ouverture », « fermeture », « République », « grand marché » et « métissage » universel et généralisé, sont des considérations qui ne font qu’aggraver les problèmes.

     

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    Lors de son voyage en Corse, les 6 et 7 février, Emmanuel Macron a choisi un discours de fermeté face à des élus nationalistes dont toutes les revendications ont sèchement fait l’objet d’une fin de non-recevoir. Il n’y aura ni « co-officialité » de la langue corse, ni statut de résident, ni autonomie fiscale et encore moins législative ; la Corse est « au cœur de la République » et si une place peut lui être accordée dans la constitution, ce n’est qu’au titre d’une collectivité territoriale métropolitaine au sein d’une République qui, bien que « décentralisée », reste avant tout unitaire. Comme hier pour la Catalogne ou naguère à l’égard de l’Écosse, on voit ici ceux qui s’attachent à « déconstruire » les vieux États pour les intégrer à une Europe fédérale, prendre subitement la défense de l’intégrité de ces mêmes États face aux velléités séparatistes, voire simplement autonomistes, de peuples à la forte identité.

    Un tel retournement de la part des chantres d’une mondialisation qui paraissait devoir renvoyer les constructions étatiques séculaires dans le « monde d’avant », voué à une disparition inéluctable, peut séduire ceux qui ne se sont jamais reconnus dans ce projet des « élites » mondialisées. Mais cette séduction serait trompeuse. Loin de défendre la réalité historique de l’État, ce discours centralisateur s’intègre en fait dans une opposition binaire entre « ouverture » et « fermeture » au sein de laquelle l’État peut être présenté tour à tour comme un signe de « repli identitaire » ou comme l’instrument efficace d’une ouverture aux échanges économiques mondialisés. L’État qu’a défendu en Corse Emmanuel Macron est un État désincarné, détaché de la nation, mis au service d’un projet global de nature essentiellement économique. Mais ce projet, clairement exposé par le président de la République, se voit opposer, de manière de plus en plus claire aussi, un refus déterminé de la part non seulement des élus mais de la société corse tout entière ; un refus qui est de nature politique. Ce pourrait être la double leçon à tirer de ce voyage présidentiel ; une leçon qui dépasse largement la seule question régionale corse.

    L’ignorance des réalités

    Ce qui frappe d’emblée dans les discours prononcés par Emmanuel Macron en Corse, c’est son ignorance des réalités. La Corse n’est pour lui qu’un « territoire », « une île-montagne faiblement peuplée où il n’est pas aisé de circuler » et dont la particularité tient essentiellement à la position géographique qu’elle occupe et qui semble à peu près son seul atout : celui d’être un « poste avancé de la Méditerranée » ou un « poste avancé de la France en Méditerranée », à moins que ce ne soit les deux « en même temps »… Tout cela semble très flou et au fond de peu d’importance ; dès lors que l’essentiel est « l’ouverture », le sens de celle-ci importe peu.

    S’il sait donc situer la Corse mieux que la Guyane, Emmanuel Macron ne la connaît visiblement pas. En dehors de quelques lieux communs, il n’a pas eu un mot sur sa culture, son histoire, ses traditions, l’âme et la foi de son peuple. Sa vision de l’histoire de la Corse se limite aux deux empires napoléoniens, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne se sont guère préoccupés de la Corse, et à la participation des insulaires à la grandeur de la France à travers son empire colonial. On apprend certes sans déplaisir que la colonisation qualifiée à Alger de crime contre l’humanité se métamorphose à Bastia en un élément de la grandeur de la France, mais cela reste anecdotique. Quant à la langue corse, il dit lui-même ne la « regarder » (!) qu’à travers les chiffres… Il aurait mieux fait de chercher à l’entendre !

    Mais s’il n’a rien vu de la Corse, Emmanuel Macron n’a rien dit non plus de la France. Comme la Corse, la France n’est pour lui qu’un espace – elle peut être à ce titre continentale ou méditerranéenne –, l’objet de plans – comme le plan « France Très Haut Débit » dont il veut faire bénéficier la Corse – ou, le plus souvent, la métaphore d’une action politique sur la scène internationale. Ce n’est pas de la France qu’il a parlé aux Corses, mais uniquement de la République, une République vengeresse qui poursuit sans relâche ceux qui, en se dressant contre elle, « ont perdu, dans cette entreprise, leur honneur et même leur âme » et dont la cause ne peut pas se plaider ; on n’a pas pitié des damnés. Cette « mystique » républicaine, qui frise toujours le ridicule, ne méritait sans doute pas le déplacement, mais elle n’était que le préambule du message qu’Emmanuel Macron entendait délivrer.

    Le message de Macron

    Qu’est-il donc venu apporter à la Corse ? Outre quelques propos dont la dureté était sans doute destinée à satisfaire d’autres auditoires, il est venu non pas même avec des promesses, mais avec une tentation. Il a fait miroiter aux yeux des Corses tout ce qu’il était en son pouvoir de leur donner, toutes ces choses indispensables pour « améliorer leur quotidien », des connections haut débit, des maisons de retraite, des « filières d’avenir » et des fonds européens pour financer l’ensemble. Pour obtenir tous ces trésors sans lesquels on se demande bien comment il est possible de vivre, une seule condition est requise : « l’ouverture ». Là se trouve le cœur du discours, la clef qui permettra de « régler les problèmes du quotidien » auxquels se borne nécessairement la vue – et la vie – des gens qui « ne sont rien ». Le sermon est appuyé et c’est une certitude de foi qui répond à l’interrogation rhétorique : « Est-ce que l’identité corse n’est pas méditerranéenne ? Est-ce que cette identité méditerranéenne n’est pas faite consubstantiellement d’ouverture, d’échanges, de métissage permanent ? Je crois que oui ». La conclusion pratique de cet article de foi s’impose dès lors avec la force de l’évidence : c’est cette « ouverture » « qu’il nous faut savoir collectivement organiser » et la République y est prête puisque son chef a reçu à cette fin l’onction sacrée de « toute la nation française » qui, ayant eu le choix « entre l’ouverture et la fermeture », a choisi l’ouverture.

    L’irréductible souci politique

    Cette tentation qu’est venu porter sur l’île Emmanuel Macron se voulait une réponse habile aux revendications proprement politiques des élus corses, mais elle n’a suscité que leur silence remarqué à la fin du discours présidentiel. Un peuple qui a choisi pour fête nationale l’Immaculée Conception et qui ouvre les séances de son Assemblée au chant du Dio vi salvi Regina est immunisé contre ce genre de tentation. Le silence opposé à la proposition d’abandonner son âme contre un plat de lentilles a un sens politique autant que symbolique. Il manifeste avec une fermeté qui n’exclut pas une forme de déception le souci politique des élus corses que ne saurait satisfaire le discours qu’ils venaient d’entendre.

    Il est à craindre que, ce souci n’étant pas assumé par ceux qui sont en charge de l’État, les Corses en viennent à en tirer des conséquences politiques qui les conduiraient à s’éloigner d’une France qui aurait renoncé à sa mission. Si tel devait être le cas, la visite d’Emmanuel Macron en Corse ne serait pas seulement, comme l’a dit Gilles Simeoni, « une occasion manquée » mais, pire, peut-être une occasion perdue.    

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    À Bastia, face à Mme Colonna, Macron affronte avec courage, mais a-t-il compris la France et la Corse ? 

    Jean-Baptiste DONNIER