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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1282

  • Action française & Histoire • Jean-Pierre Fabre-Bernadac : « L'affaire Daudet, un crime politique »

     

    Publié le 30 avril 2016 - Réactualisé le 10 juin 2017

     

    IMG.jpgENTRETIEN. En novembre 1923 éclate « l'affaire Philippe Daudet ». Le fils du célèbre homme de lettres et figure de proue de l'Action française Léon Daudet est retrouvé mort dans un taxi. Un prétendu suicide aux allures de crime politique. Jean-Pierre Fabre-Bernadac, ancien officier de gendarmerie, diplômé de criminologie et de criminalistique, a rouvert le dossier à la lueur de sources nouvelles.

    ROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL DE GISLAIN

    LE 24 NOVEMBRE 1923, BOULEVARD MAGENTA, PHILIPPE DAUDET EST RETROUVÉ AGONISANT DANS UN TAXI. QUE S'EST-IL PASSÉ EXACTEMENT CE JOUR-LÀ ?

    Il y a deux choses importantes à rappeler à propos de Philippe Daudet pour comprendre ce qui s'est effectivement passé. Le jeune homme avait une grande admiration pour son père et il avait tendance à faire des fugues. Agé de 15 ans lors des faits, il avait l'âme excessivement romanesque, exaltée. Juste avant sa mort, il essaie de partir pour le Canada. Mais une fois au Havre, il s'aperçoit qu'il n'ira pas plus loin...Dès lors, comment revenir chez lui sans subir les foudres de ses parents ? Comment faire pour que cette nouvelle fugue ne déçoive pas trop son père ? Dans son esprit, il s'agit d'être à la hauteur ; son grand-père Alphonse est un immense écrivain et son père Léon une figure royaliste brillante et redoutée. Comme il sait que les anarchistes ont déjà essayé de tuer son père un an plus tôt, il se dit qu'un acte de bravoure, qui consisterait à révéler la préparation d'un nouveau complot pourrait faire oublier cette fugue... De retour à Saint-Lazare, il se rend donc au Libertaire, journal qui hait Léon Daudet, pour infiltrer les cercles anarchistes. Il tombe dans un panier de crabes parce que le milieu est complètement infiltré par la police politique. Avec son air de bourgeois et son projet fumeux d'assassinat de haute personnalité, Philippe Daudet n'a pas dû faire illusion très longtemps. Son identité certainement devinée, on l'envoie vers un libraire, un certain Le Flaoutter, indic notoire, et son sort bascule. La Sûreté générale, l'organe de la police politique, est prévenue, onze hommes débarquent pour arrêter le jeune homme... qui est retrouvé mort dans un taxi.

    LA THÈSE OFFICIELLE CONCLUT À UN SUICIDE. VOUS MONTREZ QU'ELLE EST COUSUE DE FIL BLANC...

    En effet, les incohérences se succèdent. Philippe Daudet a récupéré chez les anarchistes un « 6.35 ». Il tenait-là la preuve de son courage vis-à-vis de son père. Pourquoi ne rentre-t-il pas chez lui à ce moment-là ? Par ailleurs, il était extrêmement croyant et on ne comprend pas ce geste de suicide - un péché absolu -, d'autant qu'il était heureux chez lui même s'il aimait l'aventure. En reprenant le dossier - j'ai pu accéder aux archives nationales de la Police et à l'ensemble des documents de la famille Daudet -, les partis pris de l'enquête m'ont sauté aux yeux. Des témoignages fondamentaux sont écartés, des pistes ne sont pas exploitées et les conclusions sont pour la plupart approximatives. Le « 6.35 » qui a donné la mort au jeune homme n'est manifestement pas celui retrouvé, vu qu'aucune balle ne s'est chargée dans le canon après le coup de feu comme elle aurait dû le faire automatiquement ; la douille réapparaît dans le taxi dix jours après le drame au moment de la reconstitution, alors qu'il avait été soigneusement nettoyé ; aucun des onze policiers postés spécialement ne voit Philippe Daudet entrer ou sortir de la librairie, les horaires ne concordent pas, etc.

    DANS QUEL CONTEXTE IDÉOLOGIQUE S'INSCRIT ETTE DISPARITION ?

    Marius Plateau, le secrétaire général de l'Action française, a été tué de 5 balles un an auparavant par Germaine Berton, une anarchiste. À l'issue d'un procès absolument inique, la meurtrière est acquittée... Le contexte est donc extrêmement tendu. Des élections approchent, qui vont être gagnées par la gauche. Poincaré, qui a eu un lien amical avec l'Action française pendant la guerre - il sait le nombre de soldats et d'officiers qui ont été tués dans ses rangs - change son fusil d'épaule lorsqu'il voit que sa carrière est en jeu. Une tension sous-jacente vient du fait que l'Action française essaie de se rapprocher par le cercle Proudhon du mouvement ouvrier. Cela fait peur au pouvoir. On craint qu'une forme de national populisme ou monarchisme ne s'installe, d'autant que les scandales comme Panama ou le trafic des légions d'honneurs n'ont fait que discréditer la classe politique. Il faut bien voir que les tranchées ont donné naissance à une fraternité nouvelle considérable entre des français d'horizon divers. Le bourgeois et l'ouvrier ont maintenant un point commun : ils ont risqué leur peau de la même manière. Le fascisme, et d'une certaine façon, le national-socialisme sont nés de ce même élan à l'époque. Cette union qui bouleverse les classes effraie et on veut y mettre un terme à tout prix.

    tumblr_nfg1vfr2r11u298jgo1_500.jpgDANS CE CLIMAT, POURQUOI ABATTRE LE FILS DE DAUDET ?

    Disons que, parmi les personnalités de l'Action française, mouvement qui suscitait une inquiétude grandissante, Léon Daudet avait des enfants et que Maurras n'en avait pas... Philippe, avec ce caractère éloigné des réalités, était quelqu'un de facilement manipulable. Voir cet enfant se jeter dans la gueule du loup était une aubaine pour des adversaires politiques. Je ne pense pas qu'il y ait eu de préméditation. Je ne crois pas qu'on ait voulu le tuer au départ mais que les circonstances ont conduit la Sûreté générale à le supprimer, lorsqu'elle a su qui elle tenait... Les Daudet étaient des sanguins ; il est possible que, se sentant démasqué, Philippe se soit rebellé, qu'un coup de feu soit parti et que l'on ait voulu maquiller les choses en suicide... On y a vu le moyen d'ouvrir une brèche et d'affaiblir l'Action française, qui bien sûr était visée in fine.

    IL Y A AUSSI CET INCROYABLE PROCÈS POLITIQUE CONTRE LÉON DAUDET...

    C'est la cerise sur le gâteau. Le père vient de retrouver son fils mort dans un taxi. Il fait un procès au chauffeur et voilà qu'il se retrouve condamné à cinq mois de prisons ! Il faut bien saisir la perfidie de ce jugement, à travers lequel on a opposé de façon fictive un père et un fils, salissant la réputation de l'un et la mémoire de l'autre. Les anarchistes n'ont cessé de répéter au cours du procès que Philippe était des leurs, ce qu'il n'a bien sûr jamais été. Lorsque l'on sait que les anarchistes étaient à l'époque le bras armé de la République, la manoeuvre est particulièrement écoeurante. Léon Daudet va finir par se rendre, mais l'histoire ne s'arrête pas là. Grâce au détournement des lignes téléphoniques du ministère de l'intérieur par une militante de l'Action française, il parvient à s'évader d'une façon rocambolesque. Après quoi il est contraint de se réfugier plusieurs années en Belgique...

    UNE TELLE AFFAIRE POURRAIT-ELLE SE REPRODUIRE AUJOURD'HUI ?

    Le pouvoir donne tous les moyens pour agir en cas de menace. Je crois qu'évidemment de tels évènements pourraient se reproduire aujourd'hui et qu'ils ne sont pas l'apanage d'une époque. Depuis 1945, les disparitions troubles d'hommes proches du pouvoir n'ont pas cessé - on en compte au moins trois. La police politique n'a pas disparu, elle est inhérente à la République. 


    À LIRE : ON A TUÉ LE FILS DAUDET, de Jean-Pierre Fabre-Bemardac, éditions Godefroy de Bouillon, 265 p., 26 euros.

  • Littérature & Politique • Un hommage justifié ...

     

    Samedi 10 juin 2017 - 14 h -18 h - Paris

    Dominique de Roux

    Un réfractaire entre politique et littérature

     

    A l'occasion des 40 ans de la mort de Dominique de Roux, la revue Éléments et l'association Exil H organisent un hommage.

    Avec les participations de Philippe Barthelet, François Bousquet, Olivier François, Gabriel Matzneff, Pierre-Guillaume de Roux, Laurent Schang, Pascal Sigoda, Didier da Silva, en présence de Jacqueline de Roux. 

    Espace Moncassin 164 rue de Javel 75015 PARIS 

    Inscription obligatoire  Participation : 10 €  (règlement sur place)

  • Le duc et la duchesse de Vendôme ont assisté à la clôture du pèlerinage de Chartres

     

    Lundi 5 juin, jour où les chrétiens célèbrent la Pentecôte, l’héritier de la Maison royale de France Monseigneur le prince Jean de France et son épouse Madame la duchesse de Vendôme, ont assisté à Chartres, à la Messe pontificale de clôture du pèlerinage de Chartres, célébrée par le cardinal Burke.

    Sur cette photo Leurs Altesses Royales le duc et la duchesse de Vendôme sont en compagnie de Monsieur Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté et organisateur du pèlerinage de Chartres.

     

    « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français »

    Jean de France, duc de Vendôme

    La Couronne

  • Réponse à Jean-Luc Mélenchon

    Défilé de Jeanne d'Arc à Paris, au 1er rang (de gauche à droite) : Bernard de Vésins, président de la Ligue d'Action Française, Charles Maurras, Léon Daudet, Robert de Boisfleury, un autre responsable du Mouvement

     

    Par Gombert

    sans-titre.pngA Paris, dûment relayé par « Le Quotidien » de Yann Barthès (le même qui, il y a quelques jours, laissait une de ses collaboratrices en manque de sensationnel affirmer que l’Action française faisait l’apologie du régime de Vichy), M. Jean-Luc Mélenchon, pseudo insoumis, alias le « Bolivar de carnaval », expliquait à une de ses admiratrices que Jeanne d’Arc n’était ni plus ni moins qu’une illuminée atteinte de démence « entendant des voix » …

    Sans pour autant nous lancer dans un article de fond, qui ne serait pourtant pas immérité, nous nous bornerons à interroger M. Mélenchon sur la cohérence de ses allégeances comme de sa doctrine.

    Jean-Luc Mélenchon fut enseignant puis journaliste dans « La dépêche du Jura » avant de collaborer dans le journal catholique « La voix jurassienne » passant à « La tribune du Jura » pour enfin gravir les degrés de la gauche de l’hémicycle comme de la Franc-Maçonnerie française. Initié au Grand Orient de France (G.O.D.F.) en 1985, « Méluche » semble avoir pris des vacances intellectuelles quelque peu anticipées.

    Rien d’étonnant en somme : Qui dit « G.O. » dit Club Med’.

    Mais que l’Amiral (rouge) de bateau-lavoir (1) ne se méprenne pas ! Loin de nous l’envie de faire de l’ « antimaçonnisme primaire », nous cherchons simplement à comprendre notre Bolivar d’opérette.

    Petit rappel historique :

    Le 10 juillet 1920 – sous la présidence Deschanel – le Parlement adopte la « Loi instituant une fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme » ; cette loi sera publiée au Journal Officiel de la République Française le 14 juillet 1920. Le législateur républicain semble on ne peut plus clair : « La République Française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. » (2).

    Précisons que cette fête du patriotisme est toujours en vigueur : « A Paris, une cérémonie est organisée traditionnellement Place des Pyramides dans le 1er arrondissement, avec la participation de moyens militaires. L’usage veut qu’elle soit placée sous la présidence du ministre des anciens combattants et victimes de guerre et qu’une gerbe soit déposée par le représentant de l’Etat. Enfin, le secrétaire général du Gouvernement rappelle, chaque année, aux ministres que les édifices publics doivent être pavoisés aux couleurs françaises à cette occasion. (…) Le Gouvernement veillera, comme par le passé, à ce que la Fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme, continue d’être célébrée à l’avenir conformément aux dispositions de la loi… » (3).

    Ce n’était que l’article 1 de la loi de 1920 et une réponse d’Edouard BALLADUR, Premier Ministre à une question posée au Sénat. Le deuxième article risque de donner des sueurs froides au chef de la France insoumise : « Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d’Orléans. » (4).

    Surprise ! C’est typiquement le jour que choisit l’Action française (depuis 1920) pour célébrer la fête de la « Sainte de la Patrie » ; fête pour laquelle les Camelots du Roi ont payé cher : 10 000 jours de prison.

    Las, la « femme sans tête », ayant des penchants pour l’« Anti-France » rendit les armes face à la « Chambre Bleu Horizon » de Maurice BARRES et Léon DAUDET. Oui, M. MELENCHON, la fête de Sainte Jeanne d’Arc comme héroïne nationale est l’un des plus vieux et des plus nobles combats de l’Action française. Charles MAURRAS en parle avec émotion, c’était pour la « Jeanne » de 1929 : « Avec PUJO et ses premiers lieutenants, PLATEAU, Maxime REAL DEL SARTE et Lucien LACOUR, les hommes de l’Action française avaient été les initiateurs de cette œuvre de paix publique : Il nous est impossible de ne pas ressentir jusqu’au fond de l’âme la force et la chaleur de cette joie commune. » (5).

    Ne vous en déplaise « Camarade MELUCHE » : « Il sera élevé en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : ‘A JEANNE D’ARC – LE PEUPLE FRANÇAIS RECONNAISSANT’ » (6).

    Dès lors, qu’en conclure ? Tout simplement que Jean-Luc MELENCHON s’oppose sans doute à l’héroïne nationale dans la mesure où « L’essentiel esprit de la mission de Jeanne d’Arc est que le Salut National s’opère par l’œuvre du Roi. » (7).

    Un homme initié au Grand Orient de France devrait se rappeler que le respect des lois de SA république constitue la base de son engagement. Même Jules MICHELET n’était pas aussi idiot et dogmatique : Piètre historien mais vrai républicain, l’auteur avait compris qu’un pays et une nation ne sauraient être coupés de leurs racines.

    Il ne reste plus à notre champion de la pseudo justice sociale, les législatives approchant, qu’à postuler pour le titre de Garde des Sots…

     

    1. Se reporter à ALGOUD (Albert), Le Haddock illustré – L’intégrale des jurons du Capitaine, Casterman, Collection « Bibliothèque de Moulinsart », Tournai, 1991, p. 18. Notre Bolivar de carnaval s’est sans doute inspiré de ce juron et de ce (si riche) recueil pour le « capitaine de pédalo », immortalisé pendant la campagne présidentielle de 2012 lorsqu’il voulut désigner François Hollande.
    2. Voir en ce sens le Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, p. 2810. La loi nous intéressant en l’espèce est référencée sous le numéro 17067.
    3. Journal Officiel du Sénat, 10e législature, 8 septembre 1994, p. 2196. Réponse du Premier Ministre à la question n° 06430 posée par M. le Sénateur Albert Voilquin (Vosges – R.I.). La question est publiée au Journal Officiel du Sénat, 10ème législature, 2 juin 1994, p. 1317.
    4. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
    5. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, 1929. Edition électronique réalisée par maurras.net et l’Association des Amis du Chemin de Paradis, 2006.
    6. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
    7. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, op. cit.

  • La mauvaise plaisanterie du président et la pensée profonde de la philosophe...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe 1er juin dernier, visitant le Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique d’Etel, dans le Morbihan, Emmanuel Macron entend évoquer les différents types d’embarcation utilisés : « Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa » dit quelqu'un. Macron-la-science, croyant peut-être montrer l'étendue de ses connaissances « rebondit », comme on dit chez les journalistes : « Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa ». Effet garanti, l'auditoire est « bluffé », toujours comme on dit chez les journalistes. Mais voilà que « moi-je »  ajoute, rigolard : « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ». Le silence gêné fait place à l'amusement, devant ce « dérapage », là encore, comme on dit chez les journalistes... Un peu plus tard, on apprenait que le président des Comores exigeait des excuses, que Macron ne fit pas, se contentant d'un coup de téléphone, qualifié d'amical (?)...

    2017-06-01t173058z_1618913530_rc1ddd0b7a30_rtrmadp_3_france-election_0.jpgOn a beaucoup parlé, durant la dernière campagne présidentielle, de la Guyane, où pas loin de la moitié de la population est composée d'étrangers clandestins ; et de Mayotte, où s'est rendu Macron, et où c'est presque la même chose : on ne pourra rien faire là-bas tant que ces personnes ne retrouveront pas leur terre d'origine, et qu'une submersion démographique d'une telle ampleur ruinera à la fois les locaux et immigrants eux-mêmes (c'est d'ailleurs la même chose aussi, bien évidemment, pour la métropole...). 

    Laissons donc le président à ses plaisanteries d'un goût douteux (que se serait-il passé si le même mot avait été prononcé par tel(le) responsable de tel parti ?) et revenons, plutôt, au sort de ces personnes - malheureuses, certes, mais il y a presque trois milliards de gens vivant en-dessous du seuil de pauvreté sur terre ! - qui ne trouveront rien en venant en foule, comme elles le font, en Guyane, à Mayotte ou... en France métropolitaine. Du moins, rien de digne, de stable, de véritablement humain.  

    Et revenons-en au bon sens et à la lucidité d'une Simone Weil, qui manquent si cruellement à ces masses, et à ceux qui les manipulent; à ceux qui poussent à ce mouvement migratoire insensé, ou s'en accommodent et le légitimeraient presque (jusqu'au chef du Vatican !) : Simone Weil leur a déjà répondu, il y a un demi-siècle maintenant, en rappelant que l'un des tout premiers besoins de ces hommes et de ces femmes, si on les respectait vraiment, n'était pas que l'on joue de leurs masses, les déplaçant comme des pions (comme du bétail ?) sur un immense échiquier mondial; qu'on leur fasse miroiter exclusivement du matériel ; mais, bien au contraire, que l'on commence à les reconnaître dans leur pleine dimension d'êtres humains ; et qu'on leur permette de vivre et de se développer, même dans la pauvreté - qui n'est pas la misère - mais chez eux, n'étant pleinement humains que s'ils ont pleinement enracinés, encore une fois même pauvres, dans leur milieu naturel : 

    « L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain à une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé, et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. »  (Simone Weil, L'Enracinement - Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, Gallimard (Folio)  

  • Législatives : en marche fatale

     
     
    Par François Marcilhac
     

    4115840658.jpgSi Emmanuel Macron n’obtient pas la majorité absolue, le 18 juin prochain, au soir du second tour des législatives, ce ne sera pas la faute des média de l’oligarchie, qui n’ont jamais autant invoqué l’« esprit des institutions » pour vendre aux Français leurs candidats.

    Certes, Macron ne bénéficie pas de ce qu’on appelle un état de grâce, mais, tout de même, 58 % des Français verraient aujourd’hui en lui un bon président, surtout à gauche en raison, bien sûr, de la totale déconfiture du candidat socialiste à la présidentielle. Il faut néanmoins comparer ce chiffre aux 66 % qui ont porté Macron à l’Élysée. Comparaison qui montre bien qu’il a surtout été élu par défaut. Et explique pourquoi la droite modérée voit elle aussi en lui l’homme de la situation, celui qui réussit d’autant mieux, selon Gaël Sliman, président de l’institut Odoxa, à réaliser « le consensus gauche-droite » qu’il s’agit d’une droite et d’une gauche également édulcorées.

    Du machin électoral au parti

    Quant à Édouard Philippe, l’ex-LR et ex-maire du Havre devenu Premier ministre, avec 55 % d’opinions favorables, il est loin de susciter l’adhésion des foules – l’incolore Ayrault faisait en 2012 dix points de plus. Le couple exécutif bénéficie donc d’une popularité de circonstance, sans laquelle l’ambivalence de la majorité des électeurs, chez qui désir et crainte du changement s’équilibrent, apparaîtrait comme une simple et pure contradiction. Or le suffrage universel a toujours raison : qu’il ait pris des vessies pour des lanternes et Emmanuel Macron pour le messie de la rénovation de la vie politique est donc d’une logique imparable.

    Ceux qui ont, dès 2016, prétendu que Macron n’était qu’une bulle médiatique ne se sont pas trompés. Et n’ont donc pas à faire amende honorable. Ils auraient simplement dû ajouter que sous la Ve République, une bulle médiatique peut accéder à la présidence de la République, surtout lorsque la finance apatride et les média qui sont ses courroies de transmission la protègent suffisamment pour l’empêcher d’éclater trop tôt. C’est ici que nous retrouvons le fameux « esprit des institutions »…

    Ne faisant jamais tourner les tables, je suis rarement entré en contact avec lui. Mais il doit bien exister puisqu’on ne cesse de l’invoquer pour s’assurer (et en même temps se rassurer) que les Français accorderont bien une majorité à Macron, même si le cas de figure n’est pas exactement le même que celui des précédentes présidentielles où l’élu l’avait été pour lui-même et pour son programme et non pas par défaut (le cas hors norme de 2002 ne pouvant être comparé à 2017). Mais en transformant immédiatement son machin électoral en parti, Macron a voulu également transformer une adhésion par défaut en une adhésion à sa personne et à son programme, le gouvernement, à tous points de vue hybride, qu’il a nommé visant à rassembler cette masse centriste des Français qui voit dans Macron le totem incarnant leur désir ambivalent de changement que nous évoquions à l’instant. « Lui donner sa chance » est donc la formule qui revient le plus souvent : ce que les électeurs désabusés ou en colère disaient de Marine Le Pen pour justifier leur vote FN – « elle, on ne l’a jamais essayée » –, les réformistes-conservateurs qui constituent la base électorale de Macron le disent de lui, qui joue auprès de ces électeurs bon chic-bon genre un rôle analogue à celui de la candidate FN auprès de l’électorat populaire. Le malheur est qu’en présentant mieux que sa concurrente, en jouant sur une (im)posture régalienne – ce qui n’est pas difficile après cinq années de présidence normale – et en ayant surtout déjà pour lui l’appareil d’État, l’Or et l’Intelligence soumise à l’Or, il risque d’obtenir cette majorité conforme à l’« esprit des institutions » qui voudrait, depuis le passage au quinquennat et l’« inversion » du calendrier électoral en 2002, que les Français donnent au président qu’ils viennent d’élire les moyens parlementaires de gouverner.

    La matrice de nos maux principaux

    Qu’en sera-t-il cette année ? Nous le verrons bien mais cessons de réduire l’esprit des institutions, si esprit il y a, à de la cuisine électorale. Et d’enfermer la Ve République dans une logique parlementaire que le dernier quinquennat fut loin de vérifier : le phénomène des frondeurs a limité – doit-on s’en plaindre ? – la portée des réformes qu’Hollande voulait engager… et que Macron ne fera que reprendre, voire aggraver notamment en matière européenne. Laquelle est primordiale : la mal nommée Europe est en effet la matrice de nos maux principaux. Or Macron a donné les signes les plus délétères, son gouvernement ne faisant que renforcer les craintes qu’on pouvait avoir, qu’il s’agisse de la nomination d’une fondamentaliste de l’Europe aux Armées ou d’une eurobéate aux Affaires européennes, ou de la création d’un ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui acte la disparition de toute diplomatie indépendante.

    Ce qui importe, ce n’est donc pas le prétendu esprit des institutions – dont la logique voudrait d’ailleurs que les Français ne soient plus moralement libres de leur vote aux législatives. Et si la Ve République a pu avoir son utilité pour consolider un pays affaibli par l’instabilité des deux républiques précédentes, il ne faudrait pas que l’invocation de son esprit serve à donner sa chance à Macron qui, lui, n’en donnera aucune à la France. Alors que, sous la Ve, la légitimité du chef de l’État relève théoriquement de sa rencontre avec le peuple lors de la présidentielle, il serait paradoxal de voir Macron, qui a été élu par défaut, acquérir sa légitimité aux législatives, qui est le champ clos des luttes partisanes. Rien ne serait pire, bien sûr, pour le pays, puisque ce semblant de légitimité, il l’emploierait à réaliser un programme qui, sur tous les plans, est funeste à la France. Il y aura, pour nuire aux intérêts de la nation, suffisamment d’accommodements, en cas d’assemblée sans majorité absolue, entre les députés macronistes, la gauche des LR et la droite du PS pour fournir à Macron des majorités de circonstances sans qu’il faille favoriser l’émergence d’un bloc « progressiste » – celui que Valls a échoué à constituer –, qui arguera du suffrage populaire pour réaliser son seul dessein : la normalisation de la France par l’Union européenne, au sens où, en 1968, la Tchécoslovaquie fut normalisée par l’Union soviétique après le printemps de Prague, Bruxelles et Berlin jouant le rôle du Kremlin.

    Si, comme Pierre-André Taguieff l’écrivait récemment dans Le Figaro, « la soumission joyeuse à la marche fatale du monde, tel est l’horizon indépassable de l’ère Macron qui s’ouvre », alors il faut tout faire pour éviter la constitution à l’Assemblée d’une majorité macroniste en favorisant tout d’abord les candidats patriotes, non seulement au premier tour, mais également, lorsque ce sera possible, au second. Si malheureusement un tel choix n’est pas possible, il faudra alors se soucier du seul intérêt national en évitant à tout prix de donner à Macron une majorité pour détruire la France. Certes, le vote en faveur de certains caciques des LR ou du PS est impossible, et profitons-en pour les renvoyer dans les cordes. Nul besoin de donner des noms : ils ont été de tous les mauvais coups, contre la France, contre le pays réel ou contre la famille. Pour Bruxelles, pour l’invasion migratoire ou pour les prétendues avancées sociétales. D’ailleurs, ils seraient les premiers à collaborer avec Macron. Mais le plus important est d’être soi-même convaincu qu’aucun « esprit des institutions » ne prévaut sur l’intérêt national ! Et d’en convaincre ses plus proches voisins. Car la réussite de Macron signerait la défaite de la France.   

  • Messieurs les policiers (et soldats), tirez les premiers !

     

    Mur-bleu gds.jpgCe Grain de sel a été rédigé avant l'attaque de mardi contre un policier à Notre-Dame de Paris. Rien à changer : en ces temps d'une guerre imposée, tuer les premiers des assassins qui s'apprêtent à commettre un ou plusieurs crimes, voire un crime de masse, c'est sauver une, dix, cent vies d'innocents. C'est triste, mais c'est la guerre, qu'on nous impose : oui, sans joie, sans haine, tuer les premiers, pour ne pas être tués. 

    Et, c'est dur à dire, mais tirez pour tuer. Sans haine, sans joie, mais, oui, pour tuer, car nous sommes en guerre et, en temps de guerre, le plus rapide des moyens que l'on ait trouvé jusqu'à présent pour faire finir la guerre, c'est de mettre hors de combat l'armée ennemie...

    Les lâches assassins de l'ombre de Daech ont donc encore frappé, la semaine dernière. Ils ont encore tué un policier, en ont blessé deux, grièvement. Et nous, là, au milieu de ces horreurs, que sommes-nous ? Soixante-six millions d'otages permanents ! 

    Car, enfin, que faisait chez nous, au milieu de nous, cette bombe humaine latente, cet assassin potentiel, lui qui, multirécidiviste, avait déjà fait treize ans de prison, avait déjà tiré sur des policiers en garde à vue (s'étant emparé de l'arme de l'un d'eux) ?

    Bien entendu, notre semble-président a déclaré qu'il décorerait à titre posthume le policier mort en service, pour accomplir sa mission : défendre la population contre ces ennemis invisibles jusqu'à leur « passage à l’acte », qui se sont fondus au milieu de nous, sont parmi nous, partout, toujours.

    L'assassin des Champs, vous l'avez tué : c'est très bien ainsi. Il n'encombrera pas nos prisons, ne trouvera pas un avocat pour défendre ses actes indéfendables. Resté en vie, la seule justice devant laquelle il aurait dû comparaître aurait été une Cour martiale, qui, en général, en temps de guerre, rend le même verdict pour tous les actes de trahison : fusillé. 

    Qu'attend-on pour établir une Cour martiale, puisque nous sommes en guerre ?

    On ne cesse de mentir en nous répétant à l'envi que tous ces assassins de Daech sont « français », ce qu'ils ne sont pas (ils ne le sont que « de plastique », nous l'avons assez souvent dit et redit) : mais, justement, quand bien même, par la grâce d'un Système fou, ils seraient devenus français, puisque possesseurs d'un petit rectangle de plastique, ils sont donc des traîtres à leur patrie, puisqu'ils ont tourné leur arme contre elle. Ils relèvent donc bien - même et surtout si l'on admet qu'ils sont Français - ce que nous n'admettons pas - d'une Cour martiale, d'un jugement et de l'exécution immédiate de celui-ci.

    Comme cet assassin de Salah Abdeslam qui encombre inutilement nos prisons, insulte vivante aux morts qu'il a faits : qu'attend-on pour le juger, le fusiller ? Voilà un signal fort qui serait envoyé à l'armée ennemie, qui, de toute façon, ne comprend pas d'autre langage que celui de la fermeté, de la force.

    De même, qu'attend-on pour déchoir de leur fraîche nationalité toute personne liée de près ou de loin au djihadisme, au terrorisme ? Et pour les renvoyer d'où ils viennent ? Et qu'on ne nous dise pas que cela est impossible : sans preuve contre Assad, sans enquête sérieuse, sans mandat de quiconque et alors que « l'affaire » ne concernait pas directement les Etats-Unis, Trump a bien envoyé 59 missiles Tomahawk sur un aérodrome syrien (pour un piètre résultat, d'ailleurs, ce qui est assez cher payé, mais c'est un autre sujet) ; et, nous, nous ne pourrions pas nous « permettre »  de renvoyer dans leur pays d'origine des assassins qui sont susceptibles de nous tuer à tout moment, en pleine rue ou n'importe où ?

    Qu'on en finisse avec ce genre de niaiserie, d'insanité ! 

    Trump s'est permis de violer toutes les lois internationales en s'immisçant dans une affaire qui ne le regardait pas directement en se justifiant par le fameux Quia nominor leo. Je suis le plus fort, donc je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux, parce que je m'appelle lion.

    Qu'on ne se méprenne pas sur notre position. Nous savons très bien qu'il y aura toujours du terrorisme sur terre, et donc en France. Nous ne pensons pas un instant qu'un jour, avec une royauté réinstaurée, il n'y aura plus ni meurtres, ni vols, ni viols, ni terrorisme etc.: le Mal - comme le Bien, du reste... - est sur terre pour jusqu'à la fin des temps.

    Nous disons seulement qu'il faut ramener ce taux d'horreur incompressible à son seuil le plus bas possible ; et, pour cela, nous devons pouvoir dé-poubelliser la France, la vider de toutes ces personnes qui la haïssent, lui veulent du mal, nous veulent du mal ; cette dépoubellisation, il n'y a qu'une façon de la mener : déchoir massivement de la nationalité, et expulser immédiatement et tout aussi massivement ce vivier de terroristes que l'on a follement laissés entrer.

    Mais pour cela, il faut le vouloir...

    Nous, nous le voulons ! 

  • Marseille : Ce jeudi soir, 8 juin, conférence de Pierre de Meuse, au 14 rue Navarin ...


    4172691570.jpgPierre de Meuse collabore à de nombreuses revues, la Nouvelle revue d'histoire en particulier, et a écrit divers ouvrages dont une histoire des hérésies et un livre sur l'identité française à paraître bientôt.  

  • Marseille : conférence du Cercle Algérianiste ce jeudi 8 juin avec Olivier DARD. A ne pas manquer !

     

    Olivier DARD , Historien, agrégé, docteur en histoire contemporaine et Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne, spécialiste d’histoire politique, s’intéresse principalement à l’histoire des élites en France pour la période de l’entre-deux-guerres. Il a codirigé une série de tables rondes et colloques consacrés à l’Action Française qui ont fait l’objet de publications.

  • On ne peut pas être de gauche et multiculturaliste : Le culte de la diversité ruine le modèle social

     

    Par Jérôme Blanchet-Gravel*

    C'est là [Causeur, 6.06] un intéressant article - et juste en nombre de points relatifs à l'actualité - qui soulève toutefois quelques objections de fond. En premier lieu, faut-il vraiment invoquer un modèle social, en effet en cours de destruction ? Mais la société ne se définit pas essentiellement par un modèle. Elle est d'abord un fait, dans son essence, et, nous oserons dire, à contre-courant, un fait de nature. Elle ne ressort en vérité d'aucun contrat social, mais de la naissance, de l'Histoire et d'un héritage. Il n'appartient pas à l'Etat de décider de sa nature, mais de la servir, l'ordonner, la pacifier et de servir le Bien Commun, d'en favoriser les progrès, au besoin de le défendre. Que ce que nous appelons la gauche ait de longue date failli à ces missions tient, nous semble-t-il, à son fondement révolutionnaire. Encore faut-il souligner que ce que nous appelons la droite, professe à très peu près la même idéologie, à laquelle elle est, de fait, ralliée et mène la mêeme politique. Boutang se révoltait qu'on empêche l'homme moderne - partant, la société - de vivre naturellement. Le fond du problème que cet article - par ailleurs excellent - méconnaît quelque peu, nous paraît être là. Faut-il donc renoncer aux fondamentaux ?   Lafautearousseau.     

     

    Outre les flambées de violence de plus en plus fréquentes qu’il encourage, le multiculturalisme sonne le glas du modèle social. La plupart de ceux qui y adhèrent ont beau prétendre appartenir à une certaine gauche, il n’en demeure pas moins que cette idéologie contribue à abattre ce qu’il reste encore de l’État comme figure habilitée à prendre soin de la population. Il est devenu presque banal d’affirmer que le multiculturalisme va de pair avec le libéralisme. Mais pourquoi vont-ils si bien ensemble ?

    La réponse est que non seulement la politique antidiscriminatoire a pour effet d’occulter une multitude d’enjeux économiques importants, mais elle favorise la dissolution des solidarités de classe dans des sociétés de plus en plus divisées en fonction d’appartenances tribales. La distance est si grande entre l’État-providence et le multiculturalisme qu’on se demande comment certains politiciens peuvent encore sérieusement les défendre en même temps. En France comme au Québec, au Royaume-Uni comme aux États-Unis, le communautarisme brise la logique du contrat social : il viendra rapidement un temps où la solidarité ne sera encouragée qu’à l’intérieur même des communautés culturelles.

    Des solidarités économiques aux solidarités ethniques

    Il est quand même fascinant d’observer à quel point les gauches occidentales peuvent renier leur héritage en procédant au démantèlement du paradigme social au profit du paradigme identitaire. Je suis loin d’être le premier à constater que la gauche a délaissé une grande partie de son programme économique en ayant fait de la défense des populations immigrées son cheval de bataille. Aux yeux de plusieurs représentants de ce courant, le travailleur ordinaire occidental est devenu le symbole de la « tyrannie de la majorité » tandis que la figure de l’Étranger est devenue celle de la grande rédemption à venir.

    D’ailleurs, dans les années 1960-1970, le fait que la gauche se soit mise à percevoir les minorités comme le nouveau prolétariat ne l’a pas empêché d’abandonner ultérieurement sa propre mythologie pour embrasser des thèses qui se trouvent à mille lieues de la pensée socialiste. La gauche a d’abord recyclé ses thèmes et ensuite plongé tête baissée dans un antiracisme identitaire qui ne pouvait mener qu’au choc des civilisations. Pour tout dire, la gauche a tellement insisté sur la discrimination dont souffriraient les minorités qu’elle a elle-même contribué à les marginaliser selon une prophétie autoréalisatrice, réussissant à convaincre l’élite des prétendues velléités du peuple à leur encontre. Pendant qu’elle s’acharne à parler de xénophobie, la gauche ne se préoccupe plus tellement des inégalités économiques.

     

    Aux États-Unis, l’élection de Donald Trump en novembre 2016 a illustré cette tendance : le désespoir de nombreux déshérités de la classe moyenne a été perçu comme un signe de pur chauvinisme dans une Amérique de plus en plus multiculturelle. Malgré les avertissements de Bernie Sanders, les revendications économiques des Américains « WASP » n’ont jamais été vraiment prises au sérieux par les démocrates. Le sentiment de désillusion exprimé par les principales victimes de la désindustrialisation a été vu comme la frustration d’une ancienne catégorie de privilégiés (« white angry men ») par rapport à l’évolution naturelle de la société américaine. Résultat : la gauche libérale a contribué à élire un puissant démagogue par son rejet de la classe ouvrière.

    Une gauche française à l’américaine ?

    En France, l’essor du multiculturalisme ne pouvait donc logiquement déboucher que sur le développement d’une gauche à l’américaine, c’est-à-dire fondamentalement libérale. Emmanuel Macron l’incarne à merveille, lui qui semble avoir compris pourquoi son époque n’était pas compatible avec une forte intervention de l’État. Pour assurer l’équilibre de la société, les libéraux pensent que la clé réside dans l’autonomie. Le marché, de même que les associations religieuses fanatisées, devraient être libres de s’autogouverner. Il ne reviendrait pas à l’État de guider la société civile et de redistribuer universellement la richesse, mais bien aux communautés de s’assurer du bien-être de leurs membres. La France goûtera un jour à cette médecine si elle persiste à s’américaniser.

    Jean-Claude Michéa a déjà suggéré que la gauche avait intériorisé les principaux codes du libéralisme anglo-saxon sans même le réaliser. Finalement, force est de constater qu’à l’exception de quelques anciens marxistes, elle n’est devenue qu’une référence de l’imaginaire à laquelle on ne renvoie que pour se donner bonne conscience. La gauche n’est qu’un hochet qu’on agite pour plaire, elle n’existe encore que pour diaboliser la nation.   

    Jérôme Blanchet-Gravel
    essayiste

    A lire aussi : Après l’attentat de Londres, l’adieu au communautarisme ? Theresa May décidée à changer le modèle britannique

  • Retour sur l'élection d’Emmanuel Macron : les clefs d’une victoire en trompe-l’œil

     

    Par Aristide Leucate

     

    3266751844.3.jpgTout ça pour ça, serait-on tenté d’affirmer si l’on devait résumer cette élection présidentielle par laquelle, indéniablement, la France a manqué son rendez-vous avec l’histoire. Comme si, finalement, ataraxie rimait avec apathie, changement avec continuité. Sur le plan de la philosophie politique, ce scrutin n’interroge pas moins la notion de légitimité du pouvoir issu du suffrage universel, comme la légitimité même de ce suffrage universel dans la désignation du pouvoir.

    Bien que les médias mainstream aient, à l’unisson, fait outrageusement campagne (directement ou indirectement) pour Emmanuel Macron et soient tombés en pâmoison sitôt les résultats proclamés, hissant leur champion sur le pavois démocratique, il convient de rabattre ce triomphe romain artificiellement gonflé aux gaz hallucinogènes de la société du spectacle à sa signification réelle. Le nouveau président de la République n’a été élu que par un tiers des Français. Si l’on additionne les 47 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales avec les 9,5 millions de non ou de « mal » inscrits (ce qui constitue le « corps électoral potentiel »), on observe que près de 30 millions de personnes se sont abstenues (environ 12 millions), ont voté blanc ou nul (4 millions) ou ont porté leur suffrage sur la candidate du Front national (10,6 millions). Quant aux seuls électeurs inscrits (environs 47 millions), plus de 14 millions se sont expressément prononcés en défaveur d’Emmanuel Macron dont le score (66 %) se trouve, à bien y regarder, à équidistance relative de celui de Marine Le Pen (34 %) et de l’abstention, second parti de France avec un peu plus de 25 %. À vaincre sans péril, l’on triomphe sans gloire, écrivait Corneille. La formule est d’autant plus à propos qu’Emmanuel Macron a bénéficié d’un traitement médiatique préférentiel, soit par élision (au plus fort de l’affaire Fillon, il a été tranquillement abandonné aux babillages communicationnels de ses meetings et des éléments de langage savamment distillés par ses conseillers), soit par rejet a priori, Marine Le Pen (sans préjudice de ses objectives fautes personnelles et tactiques) cristallisant, par principe, tout ce que le système abhorre en elle tout comme les idées qu’elle défend avec son parti.

    Légalité sans légitimité

    Dès lors doit-on admettre, a minima, que si Emmanuel Macron a été légalement élu au regard de notre démocratie formelle et procédurale, il ne peut prétendre à la pleine légitimité de son sacre, sauf à analyser la légalité comme une simple métonymie de la légitimité. Max Weber avait, d’ailleurs, parfaitement envisagé ce cas de figure lorsqu’il écrivait que « la forme de légitimité actuellement la plus courante consiste dans la croyance en la légalité, c’est-à-dire la soumission à des statuts formellement corrects et établis selon la procédure d’usage » (Économie et société, tome I, 1922,). L’on voit comment, par ce biais, il est aisé de choir dans ce que Carl Schmitt appelait, sous Weimar, le piège de la légalité. Macron, comme ses prédécesseurs, ne pourra compter que sur la force de la loi, fût-elle injuste, pour asseoir une autorité présidentielle battant structurellement de l’aile depuis Sarkozy et Hollande. Mais il lui sera bien plus difficile qu’à ses devanciers de s’adosser à la majorité plus une voix du pays, qui procurait, grosso modo, à ceux-là un supplément d’âme compensatoire à leur impuissance politique. Cette élection présidentielle aura eu pour insigne mais funeste mérite de démontrer que le fond du gouffre politique n’est jamais totalement atteint tant qu’une excavation de plus grande envergure n’aura pas entamé l’inaltérable noyau des grands équilibres socio-anthropologiques. À cette aune, ce quinquennat à peine balbutiant s’annonce riche de catastrophes, non pas tant, nécessairement, par leur amplitude ou leur intensité que par leur propriété intrinsèque consistant à ajuster minutieusement celles déjà survenues, soit, en d’autres termes, à les aggraver considérablement. Le nouveau gouverneur de notre hexagonale province ne répondra nullement aux diverses crises sismiques (migratoires, sociales, identitaires, économiques, morales, pour ne citer que les principales) menaçant ces grands équilibres précités.

    La France paradoxale

    Néanmoins, même dans une démocratie aussi impure que la démocratie représentative, toute légitimité – fût-elle étroitement conditionnée dans son expression électorale – prend sa source – même quelque peu tarie ou dévoyée par tout un système marémoteur de digues ou de barrages légaux et réglementaires – dans le peuple. Or, force est de constater que celui-ci a singulièrement manqué à l’appel, lors même que la campagne a fait nettement ressortir deux paradigmes radicalement antagoniques : l’un représenté par le couple Macron-Fillon, plaidant pour des accommodements plus ou moins forcés, renforcés et raisonnables avec la mondialisation ; l’autre symbolisé par le diptyque Mélenchon-Le Pen, exhortant à renverser le système actuel en revenant plus ou moins à la nation. Le premier s’adressait à la France mondialisée, quand le second se faisait le porte-voix de la France périphérique, pour reprendre la fameuse dichotomie du géographe Christophe Guilluy. Or, le 7 mai dernier, ni l’une ni l’autre ne l’a emporté. Du moins, si la dernière a incontestablement mordu la poussière, la première n’a pu gagner seule. Elle a dû compter, en effet, sur une force d’appoint indispensable, cette « troisième France », grand impensé sociologique expliquant la persistance du fameux « plafond de verre » empêchant, supposément, le FN d’être majoritaire dans les urnes. Cette France, nous la qualifions de « paradoxale ». Elle est une France de l’entre-deux. Ni totalement mondialisée, car restant, par habitude familiale ou culturelle, arrimée à des vestiges de tradition ou de passé, ni franchement déclassée, prolétarisée ou délaissée, car gagnant, sinon confortablement, du moins acceptablement sa vie, même si elle ressent la nécessité d’accroître son « pouvoir d’achat » en recourant au crédit à la consommation.

    Confort petit-bourgeois

    Cette France est dite paradoxale car, sans être pleinement satisfaite de ses élites dirigeantes (qu’elles soient politiques, artistiques ou médiatiques), elle n’en est pas fondamentalement affligée. Elle n’est pas non plus foncièrement malheureuse, sans pour autant s’ébrouer dans le bonheur, comme en atteste sa consommation record de psychotropes. Cette France désire ressembler sinon rejoindre la France d’en haut, tout en la honnissant, la conspuant, la raillant. Elle ne manquera pas, cependant, ces habituels rendez-vous télévisuels, de Ruquier à Hanouna, sans oublier de se fournir chez les charcutiers-traiteurs médiatiques des opinions conditionnées prêtes à cuire de BFM TV ou de C-News. Cette France compatit, certes, au sort de la France d’en bas, la périphérique, celle à laquelle elle ne répugne pas, par romantisme ou snobisme, à s’identifier peu ou prou, soit parce qu’elle en provient (mais ne souhaite surtout pas y retourner), soit parce qu’elle la rassérène au secret et inavouable motif qu’il y a plus malheureux qu’elle, conjurant un sort semblable pour ses propres enfants. Cette France-là est avant tout éprise de son confort petit-bourgeois. Elle est intellectuellement déstructurée*, globalement inculte, anti ou a-décroissante et consommatrice frivole et compulsive, familialement recomposée. Elle est tout autant individualiste, nombriliste et narcissique que ses concitoyens de la France aisée des métropoles. Si celle-ci peut plus facilement voyager en classe affaire, celle-là tentera de la singer en montant dans les mêmes avions, via des places acquises sur les sites low-cost.

    La France des enfants gâtés

    Cette France râle, avec rage et ressentiment parfois, mais uniquement parce qu’elle ne parviendra pas à surmonter, par cupidité, âpreté ou caprice, ses frustrations consuméristes. Victime consentante du capitalisme de la séduction (selon l’heureuse expression de Michel Clouscard), elle baigne, indifférente et ravie dans la vie liquide si brillamment théorisée par le regretté Zygmunt Bauman. Bref, c’est la France des enfants gâtés qui ne savent pas que l’histoire est tragique, qui parlent sans cesse d’amour quand les pères racontaient sans cesse leurs guerres, qui disent “vous n’aurez pas ma haine” à ceux qui assassinent leurs proches remarquait aussi Éric Zemmour (RTL, 9 mai). La France des « Charlie » qui a élu un charlot…

  • Espagne : des députés à la mentalité de guerre civile veulent retirer la dépouille de Franco du Valle de los Caídos

    Le Valle de los Caidos dans la Sierra de Madrid

     

    Mur-bleu gds.jpgIl n'est ni dans notre vocation ni dans nos habitudes de nous ingérer dans les affaires intérieures d'un pays souverain. Nous avons du reste bien assez à faire comme cela en nous occupant seulement de notre tâche centrale : faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de rétablir dans sa vigueur passée notre chère France, que le Système déclasse inexorablement depuis 1875.

    Pourtant, il est des moments où l'on peut - où l'on doit - ne pas rester indifférent à ce qui se passe ailleurs, et même réagir avec vigueur. Car, en l'occurrence, la France est concernée par le lamentable épisode dont vient de se souiller lui-même le parlement espagnol. Pour ceux qui l'ignoreraient, une motion est passée au parlement afin de retirer de sa sépulture du Valle de los Caidos la dépouille de Francisco Franco, qui y repose depuis sa mort, le 20 novembre 1975, selon sa volonté.

    Laissons aux Espagnols le soin de se mettre au clair avec leur histoire. Mais il se trouve qu'à un moment de la nôtre, le généralissime Franco a été intimement, et d'une façon décisive, lié à la nôtre : et pour nous, ce fut « pour le meilleur ». Rencontrant Hitler à Hendaye, le 23 octobre 1940, il lui refusa tout ce qu'Hitler demandait, notamment le passage de ses troupes par l'Espagne pour aller attaquer notre armée d'Afrique du Nord. Ce danger immédiat écarté, nos forces purent être préservées, et se préparer pour leur rôle futur.

    Mais il y a plus encore : on sait la puissance des partis communistes français et italiens, à l'époque, et combien la religion révolutionnaire - heureusement morte depuis - soulevait les foules. Il est clair que si Staline et le Komintern, maîtres absolus de cette sanglante marionnette qu'on appelait « République espagnole », s'étaient emparés de l'Espagne, ils prenaient la France et l'Europe de l'Ouest à revers. Nous, Français, nous courions alors le risque et le grand danger de devenir une « démocratie populaire » avant la lettre, comme le devinrent en 45, pour leur plus grand malheur, les pays de l'Europe de l'est, enfermés pour quarante ans dans une oppression épouvantable, et qui connurent une terrible régression, dans tous les domaines de leur existence. C'est à Franco que nous devons d'avoir échappé à cette horreur.

    Pour ce service immense rendu à la France et à la liberté, et par son attitude face à Hitler, dans toute la mesure de ses moyens, il est juste de dire que Franco évita un mal effroyable, hâta la fin des hostilités et le retour de la paix. Il agit donc bien en ami de la France, mais aussi de la Paix. Cela nous donne le droit de dire notre reconnaissance, en tant que nation, à l'attitude courageuse du généralissime Franco, et d'exprimer notre plus profonde commisération envers le ramassis de députés qui ont osé voter une motion à leur image : parfaitement méprisable !

    La France et la Paix, l'Histoire disent merci à Franco. La honte reconnaitra les siens. 

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  • Où Simone Weil pointe l'une des maladies les plus dangereuses de l'âme et des sociétés humaines ...

     

    « L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine… Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines. » 

     

    Simone Weil

    L'Enracinement - Prélude à une  déclaration des devoirs envers l'être humain, Gallimard (Folio)

  • Pierre-André Taguieff : « La France n'est pas en marche, elle se soumet à la marche du monde »

     

    Par Pierre-André Taguieff

    C'est un tableau d'une extrême lucidité et sans aucune complaisance pour notre système politico-intellectuel au grand complet, que brosse ici Pierre-André Taguieff [Figarovox, 12.05]. Une analyse qui intéresse les royalistes, partie prenante au débat d'idées et au souci politique. Et notamment les maurrassiens qui gardent à l'esprit les analyses et la visée éminemment stratégique de L'avenir de l'intelligence, publié par Maurras il y a plus d'un siècle [1905]. Un long article qui suscite la réflexion et le débat.  LFAR 

     

    On affirme hâtivement, depuis quelques années, que « la droite a gagné la bataille des idées », ce qui, bien entendu, satisfait ceux qui se disent de droite, même s'ils sont convaincus, n'étant pas des gramsciens orthodoxes, qu'il ne suffit pas de prendre le pouvoir culturel pour parvenir au pouvoir politique. Les résultats de la dernière élection présidentielle en témoignent avec éloquence. Mais le cliché circule aussi à gauche, du moins dans certains milieux de la gauche intellectuelle résiduelle qui ont professionnalisé l'observation des droites, dites extrêmes, réactionnaires ou conservatrices. Cette gauche intellectuelle et culturelle, habituée depuis l'ère mitterrandienne à fréquenter les lieux du pouvoir, s'est sentie menacée durant les pitoyables dernières années du hollandisme. Poursuivant sa lente et inexorable sortie de l'Histoire, cette gauche a été saisie par la conscience malheureuse. Elle s'est découverte sans doctrine ni chef. Elle qui se célébrait en tant que gardienne de l'intelligence et de la pensée critique, porte-parole des vertus morales et civiques, porteuse d'un avenir radieux, elle qui se glorifiait d'attirer tant de scientifiques, de philosophes, d'artistes et d'écrivains, a dû reconnaître qu'elle ne rayonnait plus.

    La grande inquiétude de la gauche intellectuelle

    Depuis quelques années, ne croyant plus en elle-même, la gauche voit son adversaire officiel en vainqueur du « combat culturel », ce qui signifie pour elle une descente aux enfers. Littéralement elle n'en revient pas, et craint pour sa survie. Au moins croit-elle avoir identifié la cause de son malheur. Le vieil antifascisme, qui fédérait les gauches, s'est ossifié, perdant toute efficacité symbolique, et l'antiracisme, qui jouait un rôle d'adjuvant ou de substitut, a éclaté en sectes idéologiques mutuellement hostiles. Pour ceux qui se veulent « de gauche », le « bon vieux temps » du confort intellectuel et moral n'est plus.

    Ralliée plus ou moins honteusement au libéralisme économique, la gauche de gouvernement, suivie par ses chantres médiatiquement visibles, a abandonné de fait aux nationalistes antimondialistes et aux multiples héritiers du communisme la critique du capitalisme, poursuivie sous d'autres drapeaux (lutte contre le « néolibéralisme », la « mondialisation sauvage », etc.). Avec sa substance, elle a perdu son identité. Cette gauche sans visage tente cependant de s'en donner un en se reconnaissant bruyamment dans celui du nouveau président de la République, incarnation affichée de la compétence économique et de l'« ouverture » au monde : Emmanuel Macron. Un visage sympathique de dynamique « réconciliateur » de bonne volonté, qui appelle comme tous ses prédécesseurs au « changement », au « rassemblement » et à la « modernisation ». Avec ce supplément d'horizon : l'annonce d'une marche triomphale vers le postnational, l'ultime utopie mobilisatrice des élites déterritorialisées. Mais ce dernier rejeton du progressisme, qui joue du « ni droite ni gauche » tout en se disant « et de droite et de gauche », pourrait bien n'être que l'image floue enveloppant et recouvrant la disparition en cours d'une gauche à la dérive.

    Macron ? Le pouvoir des jeunes, par les jeunes, pour les jeunes

    La diabolisation du nationalisme ne permet pas non plus de constituer un front idéologique dont la gauche politico-intellectuelle serait l'avant-garde : tout le monde, sauf l'extrême gauche marginale, s'affirme désormais « patriote » et attaché à la nation, ce qui revient à dire que le nationalisme, au moins à l'état dilué ou sous une forme euphémisée, est partagé par « la droite » et « la gauche », ainsi que par les partisans de la synthèse vague (« et droite et gauche »), nouvelle formule du centrisme et/ou de l'opportunisme promondialisation, repeint aux couleurs du jeunisme. On a en effet le sentiment que la démocratie, incarnée par « le plus jeune président » d'un pays européen, « optimiste » comme il convient à tout jeune de l'être, tend à se redéfinir en France comme « le pouvoir des jeunes, par les jeunes et pour les jeunes ». Et le surgissement de jeunes prédicateurs médiatiques au langage fleuri et vertueux, s'indignant à tout propos et le regard fixé sur l'avenir meilleur (une bonne Europe, une bonne mondialisation, une bonne immigration, etc.), semble confirmer l'hypothèse.

    L'anti-nationalisme diabolisant, rejeton de l'antifascisme et de l'antiracisme, a largement perdu en force de mobilisation. Si Marine Le Pen a pu faire peur, et être rejetée même par une partie de ceux qui la suivaient dans ses propositions programmatiques sur la restriction de l'immigration et la lutte contre l'islamisme, c'est avant tout en raison de son incompétence en matière économique, promesse de chaos - dont la sortie de l'euro reste le symbole -, et de ses positions démagogiques sur les questions régaliennes.

    Il reste à la gauche, dans toutes ses figures, de recycler pitoyablement, sans être crédible, les vieux slogans communistes centrés sur la dénonciation du « grand capital » ou de la « finance internationale », et de diaboliser le « néolibéralisme », au risque de rejoindre la nouvelle rhétorique du Front national. L'adhésion de la gauche dite « socialiste » aux principes de l'économie de marché lui interdit en principe de donner dans la démagogie néogauchiste. Mais sans la religion populaire de l'anticapitalisme, la gauche s'effacerait totalement du paysage. Elle est donc condamnée à s'accrocher à cette superstition, qui reste l'opium du « peuple de gauche ». La raison en est éclairée par cette analyse de Joseph de Maistre, défenseur avisé de la religion chrétienne, dans Les Soirées de Saint-Pétersbourg (1821) : « La superstition est le bastion avancé de la religion. On n'a pas le droit d'oser le raser. Sans lui, l'ennemi pourrait s'approcher trop près de la véritable fortification.» Le cœur de l'édifice, pour la gauche, n'est autre que son identité de gauche, condition de son existence. Sa survie tient au talent de ses démagogues attitrés, gardiens de ses masques.

    Le triomphe du manichéisme

    De son côté, l'extrême centre, disons l'axe libéral-social-opportuniste, tente de réinventer une « extrême droite », une « droite extrême » ou une « droite dure » incarnant ses cauchemars, en la dénonçant comme « populiste », terme attrape-tout qui fonctionne aujourd'hui, polémique oblige, comme synonyme de « fascisme ». D'où les récentes tentatives de refasciser le nouveau Front national, ce qui est la manière la plus paresseuse de le combattre. Heureusement pour ses ennemis, le parti néo-lepéniste s'est enchaîné à un programme qui l'entraîne vers le fond, largement emprunté, la crédibilité en moins, aux utopies anticapitalistes d'extrême gauche. La tendance, partagée par les naufragés « socialistes », est également à une extrémisation polémique de la droite libérale, à travers l'argument de la « casse sociale ». Le manichéisme le plus sommaire est de retour, sous diverses formes. Il structure notamment les visions du monde respectives des mouvements qui ont survécu à la déroute des deux grands partis de droite et de gauche : le Front national « mariniste » et En marche !, dont le point commun est de se définir par le « ni droite ni gauche ». À l'opposition lepéniste entre les « mondialistes » et les « patriotes » répond la vision manichéenne des macronistes, résumée par leur guide spirituel évoquant le 5 mai 2017 « cette polarité réelle entre un parti d'extrême droite, réactionnaire, nationaliste, anti-européen, antirépublicain, et un parti progressiste, patriote, pro-européen, qui réconcilie la gauche de gouvernement, une partie de la droite sociale, pro-européenne, une partie d'ailleurs du gaullisme, et le centre ». Rappel du principe qu'on ne peut réconcilier qu'en excluant ceux qu'on juge irréconciliables par nature, à jamais perdus pour l'union nationale promise. La nouvelle fête de la Fédération, en version communicationnelle, n'est pas pour tout le monde. Dans le camp du Bien, les rediabolisateurs à pas feutrés ou à front de taureau sont au travail, s'efforçant de mobiliser les indignations morales et de monopoliser la posture morale. Le propre du néo-antifascisme, c'est qu'il est un aliment de propagande susceptible d'être indéfiniment réchauffé pour accommoder les plats les plus divers.

    Cette gauche intellectuelle qui ne comprend pas l'indépendance

    La défaite intellectuelle de la gauche de gouvernement est un fait. La victoire déplorée de « la droite » un fantasme. Les idées ne la préoccupent guère. Elle les abandonne volontiers à ses adversaires ainsi qu'à quelques essayistes ou polémistes talentueux situés hors de ses murs. Il est abusif de présenter ces écrivains ou ces journalistes, pour les louanger ou les blâmer, comme des intellectuels organiques de la droite pour la seule raison qu'ils s'attaquent de préférence à la pensée-slogan dite de gauche. Ils poursuivent leurs chemins respectifs sans savoir où ces derniers les mèneront. Certains d'entre eux continuent bizarrement de se dire « de gauche », d'autres affirment leur hostilité envers le « progressisme » revendiqué par les gauches, quelques-uns s'avouent « conservateurs ». Rares sont ceux qui se reconnaissent dans un parti de droite. C'est pourquoi la défaite reconnue de la gauche n'est nullement le résultat d'une quelconque stratégie culturelle conduite par ses adversaires politiques désignés ou déclarés. Elle n'est que la conséquence d'un vaste processus de dissipation, de sclérose et de décomposition conflictuelle qui ne saurait être attribué à cet acteur étranger et inquiétant : « la droite ». Celle-ci, installée depuis longtemps dans l'opportunisme, le clientélisme et les combinaisons électorales, ne saurait être tenue pour responsable de sa victoire supposée dans les esprits.

    À l'instar de la gauche, la droite n'a rien d'un sujet pensant et agissant dans l'espace des débats et des controverses où il est question des choses sérieuses - science, philosophie, littérature et arts. Cet espace immatériel où s'est réfugiée la pensée n'a rien à voir avec les insignifiantes tables rondes où s'affrontent de pâles et fades créatures du monde médiatique, de frétillants conseillers en communication, des « experts » péremptoires (sondologues lénifiants ou démographes en folie), des courtisans métastables et des militants politiques à l'esprit rigide, baptisés « intellectuels », parlant le jargon de bois de leur parti, de leur mouvement ou de leur « assoss ». Ceux qui pensent sont désormais des non encartés, des esprits libres, sans appartenances partisanes, des engagés désengagés. Ils ne sont pas partie prenante du spectacle politique. Ils ont cessé d'adhérer. Une pensée militante est une piètre pensée.

    La surprise d'avoir désormais des contradicteurs

    Si l'on transforme la proposition en question, « La droite a-t-elle gagné la bataille des idées ? », il reste encore à préciser quelle est la droite susceptible d'être victorieuse dans cette bataille. Car il y a plusieurs droites, si du moins l'on peut s'entendre sur le sens à donner à cette catégorisation confuse, « la droite ». On ne sait pas de quoi l'on parle lorsqu'on fait simplement référence à « la droite »..

    Parle-t-on d'une droite libérale et réformiste, voire progressiste, d'une droite conservatrice, d'une droite nationaliste, d'une droite autoritaire, d'une droite traditionaliste ou réactionnaire ? Sans oublier la figure oxymorique qu'est la droite « ni droite ni gauche » : le néogaullisme. Supposons cependant qu'on ait réglé le problème de la catégorisation, ce qui est fort peu probable. On découvre alors le pot aux roses : il n'y a pas de batailles d'idées, à défaut de combattants, parce que les médias restent largement acquis à la gauche culturelle et intellectuelle, et sont enclins à inviter ou à privilégier les intervenants qui leur ressemblent. Précisons : à n'importe quelle gauche, « modérée » ou « extrême », à la gauche tamisée ou à la gauche frénétique. Les installés de gauche sont les dominants, qui se sentent néanmoins assiégés. Ce seul sentiment leur donne de l'énergie, celle de rester en place malgré tout et à tout prix. La relative macronisation des esprits leur permet de reprendre espoir.

    La puissance de séduction d'un acteur politique a notamment pour effet de paralyser la faculté de distinguer l'important du secondaire et l'essentiel de l'accidentel. On doit à la lucidité de l'écrivain algérien Boualem Sansal, par un article paru le 8 mai 2017 dans le New York Times, de nous avoir rappelé à la dure réalité au milieu des effusions lyriques, de l'indifférence cynique et des soupirs de soulagement : « La France ne se gouverne plus elle-même ; l'Europe a toujours son mot à dire. La mondialisation fait que la terre ne tourne plus que dans un sens (…). Voilà pourquoi il importait que soient débattus durant la campagne présidentielle tous ces thèmes mondialisés : l'islamisation, le terrorisme, le réchauffement climatique, la migration, l'affaiblissement des institutions multilatérales. Mais ceux-ci ont à peine été évoqués. Peut-être était-ce à cause d'un sentiment d'impuissance face à ces problèmes. Mais le fait de ne pouvoir rien y changer n'est pas une raison de ne pas y regarder.»

    En Marche vers le moralisme

    Face à ceux qu'elle perçoit ou désigne comme ses ennemis, la gauche aux idées mortes mais au pouvoir culturel inentamé recourt à deux stratégies. Si la stratégie du silence assassin ne fonctionne pas, elle s'engage dans une guerre verbale qui, menée à sens unique, consiste à lancer des rumeurs malveillantes, des campagnes de diffamation, des anathèmes, à procéder à des dénonciations publiques, à des excommunications visant « la droite » (« dure », « extrême », « éternelle », etc.) et ses représentants supposés. On s'indigne, on dénonce et on condamne sur la place publique. La mise à mort symbolique de François Fillon, dont le programme n'a jamais été discuté, en fournit un terrible exemple. Le moralisme triomphe, le discours édifiant s'étend et se banalise. Rien là qui ressemble, de près ou de loin, à une « bataille d'idées ». L'impératif du « faire barrage » relève d'une déontologie de douanier, et la métaphore de la « ligne jaune » (ou « rouge ») de la vision policière du monde.

    Une fois de plus, le terrorisme émotionnel s'exerce, et ses champs d'exercice sont multiples. La prestation ratée de Marine Le Pen, le 4 mai 2017, en a fourni une illustration plutôt grossière. En s'enfermant dans la langue de bois europhobe et antimondialiste de son parti tout en s'abandonnant à sa violence verbale, elle a été contre-productive, se désignant elle-même comme une démagogue d'extrême droite. Mais ce terrorisme peut aussi s'exercer d'une manière subtile, en se masquant derrière les appels à la « raison » et au « progrès ». Le contradicteur ne peut être qu'un ennemi, et l'ennemi ne peut qu'être l'incarnation de l'irrationnel, de l'archaïsme ou du passéisme, du mensonge, de la « postvérité ». Le propre des démagogues de gauche, c'est qu'ils dénoncent avec véhémence, sans vergogne, la démagogie du camp d'en face, quitte à l'inventer quand elle est inexistante. Le paradoxe est triste, hélas : la gauche a perdu la bataille des idées, mais la droite ne l'a pas gagnée. Les nationalistes identitaires et souverainistes non plus.

    Le 9 mai 2017, le site « Sauvons l'Europe  », affichant son « engagement pro-européen et progressiste », ne cachait pas son enthousiasme : « Voici Emmanuel Macron élu! Face au parti de la division, du repli et de la haine, il a porté haut la République, l'héritage des Lumières et le drapeau européen. Tous ceux qui s'engagent pour une société de progrès ne peuvent que se féliciter de cette victoire. » L'Europe, les Lumières, la République, le Progrès: toutes les bonnes idoles modernes sont, aux yeux des enthousiastes de l'époque, au rendez-vous de l'Histoire. Ajoutons-y le pragmatisme et l'optimisme revendiqués en tant que fondements de la nouvelle sagesse historique, et l'invocation de quatre grands mots scintillants : changement, renouvellement, rassemblement, réconciliation. Et gardons-nous d'oublier la « bienveillance » opposée à la division et à la discorde : qui oserait être contre? Quant à la référence à « l'amour », on admire l'audacieux orateur. C'est avec ces ingrédients qu'on fabrique le nouveau grand récit annonçant le désormais fameux « futur désirable », ersatz du trop stalinien « avenir radieux ». Applaudissant l'heureux élu, la ministre socialiste de l'Environnement, animatrice de l'association « Désirs d'avenir » lancée en décembre 2005, ne s'y est pas trompée. Un chef d'État armé d'autant de bons sentiments et de bonnes intentions ne peut qu'être aimé comme il déclare aimer. « Je vous servirai avec amour », a-t-il déclaré le 7 mai peu après l'annonce de sa victoire. Il paraît même que le « message d'amour » du jeune président français donne de l'espoir à ceux qui, en Inde, rejettent « le darwinisme électoral écœurant » du parti nationaliste au pouvoir à Delhi. Notons au passage que, délivré par un chef d'État, ce message christique est pour le moins hétérodoxe, eu égard au principe d'une séparation de l'autorité temporelle et de l'autorité spirituelle : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22: 21). Mais peut-être devons-nous reconnaître ici l'accomplissement d'une vision nietzschéenne : « Le César romain avec l'âme du Christ » (été-automne 1884).

    Il ne s'agit donc pas seulement de « changer d'air » par une injection de jeunisme dans le vieux système politique vermoulu: il s'agit moins modestement de « changer d'ère », comme on l'a entendu çà et là dans les rangs macroniens. C'est l'occasion de rappeler qu'à propos de l'élection présidentielle au suffrage universel direct, le machiavélien François Mitterrand avait dit à ses proches : « Les Français élisent celui qui leur raconte l'histoire qu'ils ont envie d'entendre, à condition qu'il soit fondé à le faire.» La compétence économico-financière reconnue suffit aujourd'hui à conférer l'autorité et la légitimité requises, et le grand récit rassurant est servi avec grâce, chiffrage et courtoisie. Les masses votantes ne peuvent qu'être reconnaissantes au grand chef : en témoigne son « élection triomphale », comme on lit dans les gazettes. Après sa victoire, le chef du mouvement macroniste ne peut qu'avancer vers la gloire. Voilà qui semble prouver qu'un bon usage du narcissisme est possible, lorsque le sujet a suffisamment d'audace, de sang-froid et d'intelligence tactico-stratégique.

    Les fanfarons de tous bords appellent bruyamment à la révolte, à l'insoumission, à la résistance. Vu de haut, le paysage politique français semble en ébullition, peuplé de rebelles, de contestataires, voire de révolutionnaires, de gens en colère, refusant d'accepter un monde injuste. Les observateurs étrangers parlent avec admiration ou apitoiement de cette « France rebelle », supposée peuplée de « réactionnaires » et d'« insoumis ». La réalité est tout autre. La véritable idéologie dominante, celle qui a fait gagner l'élection présidentielle au candidat d'En marche !, c'est l'adaptationnisme. L'adaptation au changement qui se fait sans nous et se fera malgré nous, tel est le contenu de l'impératif gagnant. La soumission joyeuse à la marche fatale du monde, tel est l'horizon indépassable de l'ère Macron qui s'ouvre. C'est la revanche des masses, qui suivent ceux qui paraissent nager dans le sens du courant, comme les poissons morts, ces maîtres de sagesse méconnus. Quand on descend un fleuve tumultueux, le combat des idées fait place à une idée fixe : ne pas sombrer. Jouer de la flûte est recommandé. 

    Pierre-André Taguieff

  • Marlène Schiappa : une « pro-Femen », farouchement anti chrétienne, au gouvernement

     

    Mur-bleu gds.jpgLa nomination au secrétariat d’Etat « à l’égalité femmes-hommes » de Marlène Schiappa n'est pas une bonne nouvelle : son passé de militante proche de la Libre Pensée et de la gauche laïciste, disons-même laïcarde, et en tout cas férocement anti religieuse, ne plaide pas pour elle. Une remarque, cependant : dans son passé « anti-religieux », c'est bien sûr sur la religion chrétienne que la militante Schiappa a tapé fort, cogné dur. On n'a pas souvenir de diatribes contre la RATP (vous savez, la religion d'amour, de tolérance et de paix, allez voir à Paris, du côté du quartier Chapelle-Pajol...) ; ni de moqueries sur l'Hindouisme, ou le Judaïsme, ou les Sikhs. Non, seuls les chrétiens ont été honorés de sa vindicte, et de la virulence de ses propos. C'est à savoir...

    On se souvient aussi que Marlène Schiappa a adressé un soutien explicite par lettre officielle aux Femen inculpées d’exhibition sexuelles. Dans cette lettre, la Secrétaire d'Etat s'interroge « sur le sens du délit d’exhibition sexuelle », et « regrette que la persistance de stéréotypes sexistes conduise notre société à considérerla nudité des femmes comme offensante, quand celle des hommes est vue comme militante ». Ces propos sont suffisamment ambigus pour nourrir l'inquiétude, d'autant plus que la secrétaire d’Etat croit utile (et malin ?) de légitimer l’action des Femen en la rattachant aux droits des femmes « à disposer librement de leur corps » ; enfin, elle croit aussi nécessaire de les assurer de sa « détermination à combattre, dans (ses) fonctions ministérielles et (son) engagement militant, tout ce qui peut faire obstacle à l’exercice de ce droit et de cette liberté inaliénable ».

    Donc, résumons-nous : il y a au moins une personne, dans notre gouvernement temporaire d'avant élections législatives, qui se permet - sans que personne ne lui dise rien ! - de contester une procédure de justice et de cautionner, avec l’alibi du féminisme, les actions de violences hystériques des militantes Femen, en particulier les profanations de Notre-Dame et de la Madeleine.

    Bien avant sa prise de fonction, par exemple devant la Fondation Jean Jaurès à l’automne 2016, Marlène Schiappa avait tenu les curieux propos suivants :

    - « les religieux s’entendent entre eux » pour opprimer les femmes ;

    - ils opposent à l’avortement « un pseudo-droit à la vie » ;

    - la Doctrine sociale de l’Eglise tend à limiter les droits des femmes ;

    - les messes diffusées sur France 2 sont une « infraction à la loi de 1905 » et propagent l’idée qu’il y a une « inégalité naturelle, de substance, entre les hommes et les femmes ». A propos d'inégalité hommes-femmes, rien, notons-le au passage, sur les femmes interdites de café ou de rue à Sevran, rien sur ce qui se passe dans le quartier Chapelle-Pajol...  

    Encore plus fort : dans une lettre ouverte à Manuel Valls, en 2014, Marlène Schiappa affirmait : » L'article 1er de la loi de 1905 prévoit que la République «ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte ». Ni plus ni moins. Interdire le voile c'est reconnaître le voile comme signe religieux, donc reconnaître une religion, interdire le voile à l'école est donc contraire à la loi de 1905. » 

    Fermez le ban !