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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1281

  • Italie : l'extension de l'euroscepticisme à l'aire des pays fondateurs

     

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    A quoi assistons-nous au fond, d'une journée électorale européenne l'autre, depuis le Brexit ?

    Il se pourrait bien que ce soit tout simplement à la déconstruction de l'Union Européenne, étape par étape. Chacune nationale. Pays après pays. On peut s’en féliciter ou le regretter, il devient difficile de ne pas le constater. 

    L'Union Européenne se défait donc elle aussi, du moins telle qu'elle avait été rêvée puis mise en route par les vieux messieurs qu'étaient déjà, dans les années 50 et 60 du siècle dernier, Konrad Adenauer, Robert Schumann, Alcide de Gasperi et Jean Monnet. Tous quatre avaient vécu deux guerres mondiales, deux tragédies immenses, et pensaient devoir faire en sorte qu'elles ne se renouvellent pas. Leur vision - celle qui prévalut - fut celle que Jean Monnet incarnait : économique et marchande.  Regis Debray disait dimanche matin sur France Inter qu’ils mirent la charrue avant les bœufs : il eût fallu commencer par la culture qui unit et non par l’argent qui divise. Nous avons toujours dit la même chose. Il faudrait sans-doute ajouter que la menace d'invasion soviétique commandait alors le regroupement. Cette menace, si inquiétante et mobilisatrice en ce temps-là, où Staline et les Bolcheviques régnaient au Kremlin, s'est aujourd'hui évanouie. Nous l’avons oubliée. La CECA, le Pool Charbon Acier, le traité de Rome, le Marché Commun, ce ne sont plus là eux non plus que des souvenirs d'une époque déjà lointaine. Il ne serait pas surprenant que l'idée européenne perdure car elle a toujours survécu au fil des siècles depuis la fin de l'empire romain et l'éclatement de l'unité chrétienne médiévale au XVIe siècle*. Mais sous sa forme strasbourgo-bruxelloise il n'est pas impossible qu'elle ait vécu, que ce ne soit plus qu'une survivance d'un passé révolu. Les peuples l’ont rejetée, le désenchantement n’a fait que grandir. Il s’est installé. Une autre Europe reste à construire. Il faut espérer que ce sera avec bon sens et réalisme. 

    Est-ce là la leçon qu'il conviendrait de tirer des élections italiennes ? Il nous paraît assez clair qu'après la sécession britannique, la dissidence polonaise, tchèque, hongroise et slovaque, la singularité autrichienne, l'Italie à son tour, quelle que soit l'anarchie de son système politique et les combinaisons palliatives qui pourraient être tentées, consacre l'extension de l'euroscepticisme à l'aire des pays fondateurs.  Ce dernier est de toute façon majoritaire désormais en Italie. Il se pourrait bien que les prochaines élections européennes confirment la tendance plus nettement encore.  

    * Sur ce sujet, nous recommandons la lecture d’un livre ancien instructif et toujours parfaitement pertinent, Survol de l’Histoire de l’Europe de René Sédillot, Fayard - Les Grandes Études Historiques, 1967.

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (17)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  • Soutien à Mathilde, oui, mais attention au « forçage idéologique » !

     

    Par Pierre Renucci 

    Cet article, paru dans Boulevard Voltaire le 27 février dernier, calme et dépasse largement par l'équilibre et la sagesse de sa réflexion les ardeurs et la tristesse de la polémique née autour de la jeune Mathilde. Les lecteurs de Lafautearousseau y réagiront sans-doute de diverses manières et y trouveront par ailleurs l'occasion de lire ou relire le remarquable article que Pierre Renucci avait donné ici il y a un peu plus d'un mois [Cf. Lien ci-dessous].   LFAR 

     

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    Quelle tristesse que cette polémique autour de la jeune Mathilde ! Sur le fond, il ne faut jamais attendre grand-chose d’une polémique. Elle n’est qu’un combat verbal où le mot l’emporte sur l’idée et où le slogan tient lieu de raisonnement. Ce n’est pas un hasard si le sens premier de polémique est « chanson guerrière » et si « slogan » vient d’un mot gaélique qui signifie « cri de guerre ». Certes, la polémique a son utilité : elle réveille les esprits et amène les plus curieux à réfléchir, c’est-à-dire à découvrir ce qui se cache derrière les mots chocs pour s’intéresser au fond des choses. En revanche, elle se révèle suicidaire lorsqu’elle amène les gens d’un même camp à s’invectiver.

    C’est la faute que commet Nicolas Kirkitadze, selon moi, dans son dernier article intitulé Jeanne d’Arc, soutien total à Mathilde. Je me permets de lui répondre « en camarade », et avec l’espoir que ce billet contribuera un tant soit peu à calmer les esprits. Cela m’est d’autant plus aisé que je soutiens, moi aussi, Mathilde.

    La différence tient à ce que je me refuse, en revanche, à taxer de racisme tous ceux qui contestent le choix porté sur cette jeune fille. Car c’est bien ce que fait cet article. Sous prétexte de l’inévitable utilisation des réseaux sociaux par des individus bas de plafond, pas une fois l’auteur n’envisage que les critiques puissent être fondées sur autre chose que le racisme. Se disant « patriote », il ne cherche pas à comprendre la perception que d’autres « patriotes » ont de l’affaire Mathilde. Au contraire, utilisant la vieille technique de la gauche contre ceux qu’il appelle ironiquement « ses camarades », il les marque d’infamie parce qu’ils ne pensent pas comme lui. 

    Bref. Laissons la polémique, surtout entre « camarades », et tentons d’y voir clair. Hormis les racistes véritables, personne ne conteste les qualités de Mathilde, ni qu’elle puisse, en droit, incarner Jeanne puisqu’elle répond à tous les critères requis par les règles des Fêtes johanniques. Le problème se situe donc ailleurs. Les réactions – parfois maladroites – à la nomination de Mathilde se comprennent si on les place dans le contexte délétère de la mondialisation et de ses effets pervers que l’on connaît bien : effacement des frontières ; submersion migratoire ; négation des nations et des cultures (surtout si elles sont blanches), des « genres », de la famille ; dénaturation de l’Histoire. Et, bien sûr, idéologie, typiquement raciste, du métissage. Je dis bien « typiquement raciste du métissage », car il n’y a aucune raison, autre que raciste, de vouloir une humanité ou même seulement une Europe ou une France métissée. 

    Il est compréhensible, dans ces conditions, que des « patriotes » voient sincèrement dans le choix de Mathilde une nouvelle provocation des « multiculturalistes ». Peut-on être sûr qu’ils se trompent ? Quoi qu’il en soit, les crispations sont telles que la commémoration symbolique d’une sainte française patriote devient, dans l’esprit de certains, une reconstitution historique. Eux-mêmes en sont plus ou moins conscients, d’ailleurs. Je me souviens d’un tweet qui disait à peu près : « Il y a quelques années, je n’aurais rien trouvé à redire. Enfant, j’ai vibré pour Marius Trésor et Tigana. Mais aujourd’hui, c’est du forçage idéologique. » L’expression de « forçage idéologique » me paraît définir judicieusement la propagande remplaciste que nous subissons.

    Je considère encore les Fêtes johanniques comme une communion symbolique autour d’une grande âme française. Je sais aussi que les « Français de cœur » sont plus français que bien des « Français de souche ». C’est pourquoi je soutiens Mathilde. J’espère, simplement, que les instances qui l’ont choisie sont pures de toute arrière-pensée.  

    Historien du droit, des institutions et des faits sociaux

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    Marc Antoine : un destin inachevé entre César et Cléopâtre  [26.00€]

    Du même auteur, lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le peuple français acceptera volontiers un Roi-conscience de la Nation ...

  • Café Actualité d'Aix-en-Provence, prochaine réunion ce mardi 6 mars. A ne pas manquer !

     

    La République une et indivisible s’est toujours méfiée d’une Corse qui n’entrait pas aisément dans ses schémas idéologiques.

    Après quarante ans de lutte, la victoire du mouvement nationaliste aux élections territoriales est un seuil important. Un scénario « à la catalane » est-il possible ? Le président Macron pourra-t-il éviter les erreurs des gouvernements précédents ?

    18 h 45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20 h 30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation.

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    La soirée s'achèvera par un dîner réunissant les participants qui le souhaitent. 

    Inscriptions et renseignements: 06 16 69 74 85

  • Qu’est la paysannerie devenue ?

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours ; c’est le taux de suicide le plus élevé de toutes les professions.

    En dehors de quelques filières et de quelques régions naturellement favorisées – et, il faut le dire, largement soutenues –, l’ensemble du monde agricole souffre – et terriblement. Il s’amenuise en peau de chagrin et, financièrement, il est réduit à une portion qui n’est même plus « congrue ». Un peu plus de 600 000 chefs d’exploitation – et encore ! – représentent le secteur agricole dont les 3/4 ont du mal à vivre. En dix ans le nombre a diminué de 21 %, ce qui correspondait, sans que cela soit clairement dit, aux objectifs de la PAC. Et malgré la PAC et ses systèmes compliqués de subventions, malgré les promesses de tous les politiciens, leur sort ne s’est pas amélioré. 41 % vont encore dans les années qui viennent partir à la retraite. Autrement dit ce monde agricole n’est plus une force électorale !

    L’objectif de l’État français comme de la Commission bruxelloise – qui, d’ailleurs, se disputaient sur les détails – tenait en quelques mots-clefs : compétitivité, taille critique, investissement productif, gestion managériale, modernisation, ouverture à la mondialisation, protection orientée par des aides ciblées mais respectant la sacro-sainte concurrence, constitution de marchés et organisation de filières, système de prêts bancaires, toujours prétendument avantageux, soutien de la qualité bio et du souci environnemental, bref tout y était. Le moins que l’on puisse dire, malgré les prétentions technocratiques de ces beaux messieurs qui font de l’agriculture avec des dossiers et des chiffres, c’est que pratiquement rien n’a réussi. C’est un échec et qui coûte cher à la France, à l’Europe aussi, mais surtout aux agriculteurs pressurés de tous les côtés et obligés de vendre à perte.

    Emmanuel Macron le sait ; il a étudié les fameux dossiers mal foutus que lui ont légués ses prédécesseurs. Avec un certain cran, il a affronté les difficultés en passant plus de 12 heures au Salon international de l’agriculture le samedi 24 février, le plus long temps qu’un responsable politique y ait jamais passé.

    Le jeudi précédent il avait convoqué à l’Élysée mille jeunes agriculteurs. Il leur a parlé pendant plus d’une heure. Portant des jugements extrêmement sévères sur les gouvernements précédents, il a prétendu se démarquer d’eux. Il a expliqué à cette « nouvelle génération » son « plan » d’avenir à lui, lui qui est de la même génération et qui à la ferme intention de tout renouveler. Le mot « plan » est revenu dix fois dans sa bouche. Et qu’est-ce que ce plan ? Eh bien, aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est encore et toujours la même chose ! Les aides de la PAC qu’il faut obtenir, en particulier celles qui ne sont versées qu’avec retard, les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (aides compensatrices des handicaps naturels) ; la PAC elle-même pour laquelle lui et son ministre de l’agriculture vont se battre, sachant qu’une partie des aides sera supprimée, – mais au fait, si les partenaires européens s’opposent au « plan » Macron, que se passera-t-il ? – ; la filière bovine dont il va s’occuper personnellement tout en vantant l’accord avec le Mercosur – l’Amérique latine – qui aboutira à la saturation de nos marchés, car CETA, Mercosur, c’est la mondialisation dans laquelle Macron s’est juré de faire entrer la France, tout en reconnaissant en incise que, jusqu’à aujourd’hui, c’est un marché de dupes. Cependant, « le Mercosur n’est pas le problème », dit Macron, « les yeux dans les yeux » ; évidemment c’est la politique européenne qui a déjà causé ce désastre. Pourtant il ne s’en dédit pas ; il rassure en affirmant qu’il marquera « les lignes rouges » ! Dix fois répété !

    Mais voilà : il faut que « l’exploitant agricole » devienne un « entrepreneur agricole » ; « Il faut changer les choses », « mener une vraie révolution culturelle ». Les États généraux de l’alimentation qu’il a initiés, « permettront d’avoir des organisations de producteurs qui négocieront avec le transformateur et le distributeur les bons prix ». Ah bon ! Et le droit de la concurrence européenne qui aboutit à la braderie du capital et du revenu français ?

    Alors Macron revient sur les mêmes concepts de « modernisation des structures », « de taille critique », de « pédagogie », de « plan » de 5 milliards dont 1,4 seront des prêts. C’est du déjà vu, archi-vu. Le président avoue ingénument « que plus personne ne comprend ce que fait l’État et ce que font les régions ». Il ose parler d’aide au foncier, « d’investissement stratégique dont dépend notre souveraineté », lui qui ne croit plus, comme il l’a dit cent fois, qu’à la seule souveraineté européenne, et au moment même où on apprend qu’un Chinois s’est acheté 1000 hectares dans l’Allier. Un cas qui va devenir de plus en plus fréquent.

    « Je ne suis pas là pour plaire, a-t-il dit, je suis là pour faire ». Il est terrible de penser que le sort de la paysannerie française dépend des « plans » d’un inspecteur des finances. Où donc est le brave Sully avec son bon sens : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou » ? Il est vrai que Sully servait Henri IV.  ■ 

    Hilaire de Crémiers

  • Politique magazine numéro de mars : « La France paysanne : une mort programmée »

     

    Un excellent numéro de Politique magazine, qui a le mérite de traiter - sujet ô combien important - du sort de la paysannerie française. Bien plus qu'un sujet économique ! Nous publierons dans les prochains jours les analyses d'Hilaire de Crémiers. LFAR

    Au sommaire de ce nouveau numéro :

    UN DOSSIER : Crise ou pas crise ? 

    CORSE : La double leçon

    SAHEL : La guerre continue

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

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  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (16)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

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  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Société & Histoire • « L'héritage, une obsession française depuis la Révolution » ... Vu par Éric Zemmour

    Buste de Mirabeau (Musée de la Révolution française)

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Les querelles familiales autour de l'héritage de Johnny Hallyday passionnent les médias et les Français. C'est Mirabeau qui a bouleversé les règles en la matière. Un égalitarisme révolutionnaire qui n'a pas eu que des avantages.. [RTL 15.02]. Il en fait surtout ressortir les inconvénients avec humour et pertinence. Les royalistes sociaux du XIXe siècle ne disaient pas autre chose. Et les lecteurs de L'Enquête de la monarchie se souviendront que la liberté de tester était toujours au programme de Maurras et de ses amis royalistes en 1900. C'est bien clair, redisons-le : Zemmour est mieux qu'un réactionnaire, un antimoderne.   LFAR

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Johnny sera toujours Johnny. Toujours au cœur de l'actualité, toujours objet de scandales, toujours au centre des passions. Même mort, il continue de faire la « une » des journaux et d'enflammer les conversations familiales.

    La famille de Johnny est comme toutes les familles : dès qu'il est question d'héritage, c'est la guerre. Surtout entre des enfants qui ne sont pas du même lit. Poisons et délices des familles recomposées. 

    Nos contemporains ont beaucoup de mal à comprendre qu'on ose contester à Johnny le droit de faire ses quatre volontés. Dans toutes les séries américaines, le père déshérite tous ceux qui osent lui manquer de respect. 

    Mais en France, cette pratique est strictement interdite. La règle date de la Révolution. C'est même le dernier texte de loi que le grand Mirabeau lui-même défendit à l'Assemblée quelques jours avant sa mort.

    Avant, les nobles avaient deux grands privilèges qu'ils ont perdus : ils ne payaient pas d'impôts, et ils avaient le droit de déshériter à leur guise leurs enfants.

    Avec cette querelle autour de l'héritage de Johnny, on se rend compte que les riches ont retrouvé les deux privilèges des aristocrates d'avant : il leur suffit de s'exiler à l'étranger pour ne pas payer d'impôts et retrouver leur pouvoir souverain de choisir leurs héritiers. La Révolution française est bien finie. 

    Éric Zemmour

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Société • La guerre des mémoires

     

    par Gérard Leclerc

     

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    La bataille qui s’est engagée autour de certains commémorations de l’année 2018, notamment celle de Charles Maurras, n’est pas près de s’éteindre.

    Pour une raison essentielle : lorsque l’histoire est l’objet de revendications ou de choix idéologiques, elle cesse d’être un terrain de recherche pour se transformer en ce qu’on appelle « guerre des mémoires ». Guerre qui se rapporte souvent à des intérêts communautaristes et à des exigences de reconnaissance identitaire. Fort heureusement, il arrive qu’un esprit particulièrement distingué vienne apporter de l’ordre et de la lumière pour dissiper la confusion qui résulte d’une telle bataille partisane.

    1888211425.jpgC’est le cas avec Pierre Nora, historien particulièrement voué à l’étude de la construction de notre histoire nationale. Dans un entretien avec Alexandre Devecchio, publié dans le dernier numéro du Figaro magazine, il s’exprime notamment sur cette lutte des mémoires, dont il a été le témoin lorsqu’il siégeait au Haut comité des commémorations nationales. Les groupes, les lobbies, les sociétés des amis de untel ou de untel voulaient absolument obtenir qu’on commémore les figures qui leur importaient. Pierre Nora parle d’une dictature de la mémoire, avec ses conséquences : « Il fallait désormais disposer du passé en fonction des critères du présent, de façon anachronique, moralisatrice, et même disons le, discriminatoire. » Ainsi la mémoire des victimes du communisme était-elle largement sous-estimée.

    La grande perdante de ces affrontements mémoriels, c’est donc bel et bien l’histoire, transformée en champ clos des règlements de compte. L’exemple de la période coloniale est particulièrement significatif : « Tant que l’histoire coloniale permet d’enrichir notre connaissance de la période et de mettre en lumière des faits passés sous silence, on ne peut qu’approuver. Mais l’époque pousse à ne retenir de cette grande période de l’histoire que des faits accusateurs de l’histoire nationale, alors cela débouche sur une lecture manichéenne en noir et en blanc. Les associations ont tendance à prendre en otage l’histoire et à ne retenir que ce qui accuse et condamne la colonisation. »

    J’ajouterais, pour ma part, que l’histoire même du christianisme est souvent l’objet du même traitement, avec des raccourcis partisans qui insistent sur certaines séquences, sans donner d’ailleurs les précisions adéquates. Tandis que la commémoration de Mai 68 se rapproche, espérons que l’événement, encore chaud, permette une véritable élucidation et non une bataille de chiffonniers.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 19 février 2018

  • Justice • Rationalité ou Sagesse

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

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    La justice relève d’une sagesse politique qui n’appartient pas aux politiques d’immédiate rationalité. 

    Nouveau quinquennat-Nouveau président-Nouveau monarque, et donc, par voie de conséquence, nouvelle carte judiciaire. La justice est affaire régalienne, c’est-à-dire royale. Donc, le monarque s’en occupe. Je dis « le monarque » et non « le Roi », car ce n’est pas la même chose, et tout le problème est là.

    Rationalité

    Donc le « monarque » élu et provisoire fait sa réforme. Cette réforme colle aux réformes précédentes. Ce n’est pas une tradition. C’est une routine administrative. Elle devait déjà être dans les cartons du Ministère. On la sort et on l’applique. On pense qu’elle va simplifier l’organisation judiciaire. C’est une restructuration, comme on dit dans les entreprises pour déguiser les licenciements et éviter les dépôts de bilan. On supprime et on regroupe. Je vous fais grâce du détail. Paris peut vous donner l’esprit de la chose. Les vingt « tribunaux d’instance », anciennes justices de paix où se traitent les modestes querelles dont la solution fait la vie sociale quotidienne : problèmes de voisinage et de loyer, tutelle ou curatelle des personnes âgées ou moins âgées mais vulnérables, questions de nationalité et litiges sur les listes électorales… ne seront plus dans les mairies des arrondissements mais tous regroupés dans le nouveau Tribunal, à Batignolles.

    Comment protester ? Batignolles sera desservi par le métro, le RER, les autobus… oui, mais il faut y aller en bus, en métro, en RER – Dans son arrondissement, à sa mairie, on y va à pied – L’endroit est familier – C’est dans le coin.

    A2.jpgTransposez à l’échelle du pays tout entier. On regroupe et on supprime. Les cours d’appel qui sont trop proches et, donc, ont moins de rendement : Colmar et Metz et Nancy ; on supprime Metz ! Montpellier, Nîmes et Aix… que supprime t-on ?… Et puis les tribunaux de Grande Instance et puis les lignes ferroviaires secondaires. Cela n’est pas du même ministère mais c’est du même esprit… et les bureaux de poste… et les écoles et l’épiscopat emboîte le pas en regroupant les paroisses en zones, les équipes pastorales remplaçant les curés… comme on fait aussi pour les communes qui doivent être regroupées…

    C’est la pente de la centralisation et de la rationalisation. La justice ne se distingue pas par son originalité. Elle décline, elle aussi, selon la pente générale.

    Justice d’administrateur ou justice royale

    Il faut le dire tout net, pour la justice comme pour le reste. C’est exactement le contraire de ce qu’il faudrait faire. Le monarque élu et provisoire peut penser que c’est rationnel. Le Roi de France agirait à l’inverse.

    Car le monarque élu et provisoire est un administrateur qui passe.

    Le Roi est un maître de maison, fils de son père et père de son fils.

    L’administrateur a une technique d’administration qu’il a apprise à l’Ecole Nationale d’Administration.

    Le Roi pratique un art politique hérité de ses pères.

    L’administrateur peut être utile au Roi, en lui prêtant ses talents, le Roi fixant la direction générale, la politique.

    Sans le Roi, l’administrateur exerce sa technique sans autre finalité que le meilleur service de l’administration. C’est, au sens antique du mot, un tyran.

    Sa tyrannie est relativement indolore. Ses effets ne se révèlent que plus tard quand le désert social aura fait le désert humain et que les populations regroupées, déportées, agglomérées crieront leur désespoir, conséquence de leur déracinement. Le monarque du moment, qui sera peut-être encore le même, tentera de les calmer par des aides et des divertissements. Des burgers et des jeux vidéo.

    Rome a connu cette déprime à la fin de la République. Elle en serait morte si Auguste n’avait, dans un long travail de maitre de maison, repeuplé les campagnes, décentralisé les pouvoirs, rendu leurs tribunaux aux petites villes, voire aux villages, et, par un immense effort auquel tous prêtèrent leurs talents, des soldats aux administrateurs, des sénateurs aux poètes, refait patiemment les mailles d’un vrai tissu social.

    Avant d’être Auguste, Auguste fut Octave, un jeune ambitieux dénué de scrupules, habité par la passion du pouvoir. Nous ne sommes plus au temps de Rome. La France a connu quelques Octave qui rêvaient d’être Auguste. Bonaparte Premier Consul et Louis Napoléon Bonaparte Président de la République. Les deux ont échoué à fonder une dynastie. Ils ne manquaient ni de talent, ni d’énergie, ni de désir de réussir – Leurs efforts n’étaient pas sans mérite.

    Mais ils n’avaient pas la grâce.

    La grâce n’est pas conquise. Elle est donnée.

    Tous les efforts les plus intenses des méritocraties républicaines ne peuvent donner ce qui n’appartient qu’au règne de la Grâce !   

    Photo ci-dessus : Palais de Justice de Clichy ... la concentration est-elle une solution ? 

    Jacques Trémolet de Villers

  • Histoire & Mémoire • C'étaient les Camelots du Roi, à Marseille sur la Canebière dans les années 30 du siècle dernier

     

    2293089609.14.jpgDimanche dernier, 25 février, nous avons publié un reportage vidéo du banquet des Camelots du Roi de Provence tenu à La Ciotat le samedi 17. Vous avez été nombreux à le regarder [Cf. Lien ci-dessous].

    L'un des participants à ce banquet, lui-même Camelot du Roi*, nous a remis quelques photographies des défilés d'avant-guerre (seconde moitié des années 1930). 

    Les plus anciens reconnaîtront au premier plan à droite de la photo ci-dessus, Jean Lavoëgie, qui fut l'avant-dernier chef des Camelots du Roi de Provence. Il a été après guerre (1960-1990), Secrétaire Général de l'Union Royaliste Provençale, la fédération régionale de l'Action Française. Pierre Chauvet, qui fut, avant-guerre, le dernier Chef des Camelots du Roi de Provence, en était le président.

    On remarquera peut-être que les Camelots du Roi des années trente, défilaient en ordre, correctement habillés, souvent chapeautés, y compris les plus jeunes, quoique toutes les classes sociales y fussent mêlées. Nous ajouterons qu'ils  défilaient en silence, sans cris ni folklore ni agressivité quelconque. C'étaient des gens sérieux, portés par l'amour de la France.  LFAR 

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    *Merci à Didier Arnoux 

    Voir aussi dans Lafautearousseau ...

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  • Cinéma • Wonder wheel

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Wonder wheel, une comédie dramatique de Woody Allen, avec Kate Winslet, Juno Temple, James Belushi et Justin Timberlake. 

    Je ne suis pas fan de Woody Allen. Je n’ai aucun souvenir de Magic in the moonlight, ni de L’Homme irrationnel.

    J’aurais pu ne pas voir Café Society, et le seul que j’ai vraiment aimé est Minuit à Paris. Je ne crois pas en avoir vu d’autres de la petite cinquantaine de films qu’il a réalisés, ou alors j’ai oublié…

    A l’instar des deux derniers que je viens de citer, Wonder wheel est avant tout un film d’ambiance, mais pour y participer il faudrait avoir le temps de jouir des photos de cette plage couverte de monde et des attractions foraines qui la côtoient. C’est malheureusement impossible car, une fois de plus, le sous-titrage vous accapare et vous empêche de voir…

    A quand un C.S.C.S., un Club de Spectateurs Contre le Sous-titrage ? La défense de la langue française ne passe-t-elle pas aussi par le cinéma, même quand réalisation, production et acteurs sont étrangers ?

    Le film est « divertissant », comme il me le fut dit pour Fortunata, il l’est d’ailleurs davantage, et l’on chercherait bien fortune avec Carolina.   

    PS : Je vous propose mon blog  Je ciné mate avec déjà une quarantaine de films. Vous pouvez vous y abonner (en bas à droite) pour recevoir automatiquement les mises à jour et surtout y retrouver d’anciennes notices grâce au bouton Recherche (je continuerai de le compléter progressivement, à votre demande, de mes « critiques » 2016 et 2017)Merci, outre vos commentaires éventuels, de m’indiquer les difficultés que vous rencontrez, les corrections nécessaires ou les améliorations à apporter à ce blog.   https://jecinemat.wordpress.com