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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1279

  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [4]

    Guerre des sexes ?

     

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    Fabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous terminez votre recueil par un «conte de Noël». À l'heure où la consommation a pris le pas sur le rite, quel sens peut encore avoir cette fête chrétienne ?

    Nous en arrivons à la consommation des siècles. Notre système est très fragile. La collapsologie est devenue une science très en vogue. La dinde aux marrons peut grossir jusqu'à nous boucher la vue, le fait est là : la pie-grièche à ventre rose disparaît du territoire français. Nous n'en sommes qu'au début de la disparition des espèces et des énormes flux migratoires consécutifs au réchauffement climatique.

    Le black-out n'est pas loin qui éteindra toutes les illuminations des artères commerciales : heureux ceux qui auront encore des bougies ! Quant aux cyborgs, qu'on nous présente comme des immortels, ils ne trouveront plus à recharger leurs prothèses ou à changer leurs pièces, et ils tomberont en panne.

    En fait, je ne suis ni décliniste ni progressiste. Je suis très simplement apocalyptique. Nous sommes les premières générations à être assurées non seulement que « les civilisations sont mortelles », comme disait Valéry, mais que l'espèce humaine est vouée à l'extinction - à plus ou moins long terme.

    Quel est le sens de cette certitude ? Et pourquoi continuer, dès lors, avec l'aventure humaine ? Il faudra bien, une fois que les écrans ne s'allumeront plus, que l'on se pose pour de bon la question. Alors on apercevra peut-être l'étoile au-dessus de l'étable de Bethléem: ce bébé juif qui paraît au milieu de la nuit, entre sa mère, son père, le bœuf et l'âne, l'adoration des bergers et des rois, c'est l'Éternel qui nous dit qu'il est bon d'être humain, d'avoir un corps, de travailler de ses mains, de parler du ciel à travers les simples choses de la terre, et que même si le monde devait disparaître demain - la figure de ce monde passe, dit saint Paul - il faudrait encore tenir notre poste, planter des arbres, élever des enfants, leur transmettre la poésie de la louange et de la supplication. Ce mystère de l'Incarnation sera le dernier rempart contre le transhumanisme, l'islamisme, l'animalisme, le spiritualisme et toutes les autres formes contemporaines de la désespérance.  •   Suite et fin.

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [3]

  • Éric Zemmour : « Le PS est un cadavre qu'il n'est même plus nécessaire de renverser »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Le nombre de candidatures se multiplie pour le titre de premier secrétaire d'un PS aux abois. Mais pour Éric Zemmour, les postulants se battent seulement pour le rôle de croque-mort. [RTL 11.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour démonte les ressorts idéologiques et politiques profonds qui ont sonné le glas de la social-démocratie en France et dans le monde.  LFAR

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Ils se jaugent. Ils se défient. Ils s'insultent. Ils se menacent. Les candidats ressemblent à des pilotes enfoncés dans le siège de leur formule 1, au moment du départ de la course. Sauf que leur formule 1 est un jouet avec des pédales et que leur compétition est pour rire.

    Mais eux ne rient pas du tout. Ils ne se sont pas aperçus que le parti dont ils briguent la direction s'est évanoui. Qu'ils poursuivent une chimère. Un mirage dans le désert. Ils ne se sont pas aperçus que les candidats sont plus nombreux que les militants qui vont voter, et que le Parti socialiste n'est plus un objet politique mais un objet d'Histoire. 

    Éric Zemmour

  • Le voyage de Pekin

    Emmanuel Macron et Xi Jinping à Pékin, le 9 janvier

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    En février 2017, lors d’un voyage en Algérie, le candidat Macron s’était cru autorisé à fustiger les prétendus « crimes contre l’humanité » que la France, y aurait commis, semblant vouloir se donner ainsi, fût-ce au mépris de l’Histoire, une dimension morale.

    En novembre, à Ouagadougou (ex-Haute-Volta) le président Macron a proposé un bilan plus « équilibré » de la période coloniale, prouvant ainsi qu’il a compris la faute politique que constitue une approche trop moralisatrice, à plus forte raison quand elle est fondée sur le déni. En janvier 2018, en voyage officiel en Chine, récusant toute « diplomatie de l’hygiaphone », il explique aux journalistes français que reprocher à Pékin de ne pas respecter les droits de l’homme reviendrait à « ignorer des distances culturelles et des choix profonds de société ». Convenons simplement qu’il a fait des progrès. 

    Deux points de convergence ponctuels (et peut-être critiquables) sur le multilatéralisme et le réchauffement climatique justifiaient déjà le voyage de Pékin, lequel aura par ailleurs donné lieu, comme il se doit, à la signature de nombreux accords et contrats. Mais M. Macron, qui a l’ambition d’établir un « partenariat stratégique » avec la Chine aura eu le bon sens de ne pas se comporter en marchand de tapis, affirmant dès son premier discours que France et Chine ne sont pas des nations tout à fait comme les autres (« Nous sommes deux civilisations, c’est-à-dire deux peuples qui, depuis des siècles, mettent en œuvre, dans tous les domaines, une certaine conception de l’homme »). S’il est difficile de prédire l’avenir franco-chinois, on peut quand même convenir que le volontarisme politique affiché par le chef de l’Etat redore le blason d’une diplomatie française qui semble enfin se retrouver elle-même. 

    Il est vrai que M. Macron inscrit son action dans une conjoncture particulièrement favorable. D’abord il succède aux deux piteux présidents que furent MM. Sarkozy et Hollande, celui-ci ordinaire, celui-là vulgaire, tous les deux incultes. Du coup, le voici qui se déclare. Et s’active, sans tomber dans l’agitation d’un Sarkozy ou le prêchi-prêcha d’un Hollande. Ensuite, il fait son entrée sur la scène internationale alors que les principaux « alliés » de la France - l’Allemagne de Mme Merkel, la Grande-Bretagne de Mme May, les Etats-Unis de M. Trump - sont dans une situation plus ou moins préoccupante pour les raisons que tout le monde connaît. 

    On peut à l’évidence lui reprocher de trop jouer la carte européenne ; on peut tout aussi bien saluer son opportunisme dans ce domaine. De même a-t-il raison, contrairement à tant d’autres, de parler à tout le monde, ce qui est de bonne politique : il reçoit MM. Trump et Poutine, puis MM. Netanyahu et Abbas, puis MM. Erdogan et Kurz ; le voici en Arabie Séoudite et bientôt en Iran, en Afrique noire puis en Chine. Ici et là avec des contrats à la clé mais aussi pour (ré)affirmer les grands axes d’une politique étrangère au fond très classique, avec toujours ce réalisme de bon aloi qui consiste à parler directement et au plus haut niveau des vrais problèmes. 

    A ceux qui trouveraient ces lignes trop enthousiastes, nous concéderons qu’Il ne faut pour autant pas s’emballer car tout cela n’est peut-être qu’un feu de paille. Là comme ailleurs, le temps seul permettra de juger la politique étrangère d’un M. Macron dont on peut seulement dire qu’il laisse entrevoir des perspectives intéressantes.   

  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [3]

    Guerre des sexes ?

     

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    Fabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous êtes un grand défenseur de la différence des sexes. À l'heure où le désir est soit criminalisé par un féminisme puritain soit caricaturé par l'univers marchand, quel regard portez-vous sur les relations hommes-femmes ?

    Là encore, je ne suis pas un défenseur des sexes, je remarque simplement que j'en ai un, assez capricieux, d'ailleurs, et qui n'est pas l'autre. Si seulement nous étions encore dans la guerre des sexes, genre Lysistrata ! Mais non, ce qui se joue à cette heure c'est la concurrence victimaire et le contentieux contractuel. Je m'explique. Nous devons dénoncer le harcèlement, le viol et rendre justice, mais le mode de dénonciation qui est en cours a des soubassements néo-libéraux, qui n'ont rien à voir avec les sexes. On veut dénier l'obscurité du désir, on prétend que toutes les relations devraient se dérouler comme le contrat passé entre deux agents rationnels dont les intentions sont parfaitement transparentes. Pour éviter toute accusation éventuelle, les maris auront la prudence d'obtenir un consentement signé de leur épouse, et éventuellement de la payer pour son « travail émotionnel ». Mais ça ne marche pas comme ça. Et même ça ne marche jamais. La polarité sexuelle ne pourra jamais être réduite à un marché passé entre deux contractants. Emmanuel Lévinas disait qu'elle contenait toujours une part d'adoration et de profanation. Il faut donc lutter - d'abord en soi-même - contre la violence faite aux femmes, mais il faut aussi admettre que le désir qui pousse un homme vers une femme - et réciproquement - n'a rien à voir avec la fiction de l'agent rationnel telle que l'invente la théorie économique moderne.

    Dans l'une de vos chroniques, vous faites un lien entre terrorisme et technocapitalisme… Selon vous, la propagation de l'idéologie djihadiste trouve un terreau favorable dans la mondialisation spectaculaire et marchande ?

    L'affrontement entre consumérisme et islamisme n'est que superficiel: c'est la même forma mentis ; dans les deux cas, il s'agit d'atteindre le paradis en appuyant sur des boutons. Daech n'a rien d'un retour des prétendues ténèbres médiévales. C'est un mouvement postmoderne, constitué par des individus déracinés, qui se recrutent par Internet, qui font des selfies avec kalachnikov et des vidéos d'égorgement dans des mises en scène de série télévisée, enfin qui subsistent grâce aux pétrodollars. Leur « Dieu » ne s'est pas fait chair. Il n'est ni charpentier ni talmudiste - ce qui leur aurait donné, avec le sens du concret, un certain sens de l'humour. Le djihadisme est peut-être une réaction au vide occidental, à son absence de sens ou de transcendance, mais c'est aussi une extension de ce vide, une perte radicale de la terre, de la culture et de l'histoire.  •  A suivre ...

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

  • Grenoble : ce lundi 15 janvier, au Centre Lesdiguières, projection du film « Gustave Thibon, Il était Une Foi ». A ne pas rater

    Le catholicisme a-t'il encore un avenir ? La disparition d'une ancienne croyance est-elle programmée ? Comment vivre à l'ère de la communication avec une vérité absolue dont le propre est d'être de plus en plus incommunicable ? Une vérité d'autant plus difficile à transmettre que le choix est désormais entre la faiblesse d'un Dieu désarmé et la puissance de l'homme magnifiée par la science et la technique. Quelle est donc cette religion nue « où l'attente du miracle fait place à l'adoration du mystère » ?
    En faisant dialoguer le philosophe, le conteur, le théologien que fût Gustave Thibon avec lui-même, ce film restitue l'inquiétude des chrétiens confrontés depuis le milieu du XXe siècle à une mutation technique, culturelle et anthropologique sans précédent.
    Plus qu'une méditation, à voix haute, il fait entrer en résonance les images et la parole, la musique et le verbe pour tenter d'ouvrir d'autres "chemins vers l'invisible".
    Par delà l'ascèse d'un esprit qui nous entraîne dans une ascension vertigineuse, ce documentaire pose aussi la question du coût de la sortie du religieux pour une société qui ne veut plus connaître que des « icônes » ou des idoles.
    La projection de ce film sera suivie d'un échange présentant la vie, l'oeuvre et les grandes intuitions de ce philosophe paysan de St Marcel d'Ardèche, qui était notre guide et notre ami.
    Nous partagerons ensuite la galette des Rois et évoquerons en ce début d'année nos voeux pour notre patrie, la France le monde et nos proches.

    CONTACT

    centreslesdiguieres@laposte.net

  • Courrier • Les Amis de Lafautearousseau : nouvelle adresse postale 

    Nouvelle adresse postale 

     TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgNous avons le plaisir de communiquer aux lecteurs et amis de Lafautearousseau notre nouvelle adresse postale ci-après :

    Les Amis de Lafautearousseau

    48 rue Sainte-Victoire

    13006 Marseille

    Notre boîte postale a en effet été clôturée. 

    Dans le cas où des courriers que vous nous auriez adressés vous auraient été retournés, merci de vouloir bien  les réexpédier à notre nouvelle adresse postale ci-dessus. 

    Navrés des dérangements que ce changement d'adresse aura pu causer à certains de nos lecteurs, nous vous remercions de de votre compréhension.  

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Livres • L'opinion de Péroncel-Hugoz sur l'ouvrage d'Annie Laurent, où se côtoient la grande histoire et notre actualité quotidienne

     

    Par Péroncel-Hugoz*

     

    2222227622.jpgAvec son récent opus sur les chrétiens orientaux, notre consoeur de la presse catholique, Annie Laurent, nous donne une clé à la fois historique et contemporaine pour embrasser l'ensemble de la question  de la Chrétienté orientale, à un moment où, sauf en Egypte, avec le bloc de 10 millions de Coptes, se pose tragiquement la question de l'avenir sur place, surtout en Syrie et en Irak.

    Déjà en Turquie, la Chrétienté, naguère diverse et consistante, ne comporte plus qu'une poignée de fidèles, après tueries, expulsions, prévarications et autres exactions. Au mépris de tous ses engagements, Ankara, à ce jour, interdit toujours la ré-ouverture du séminaire grec-orthodoxe de l'archipel stambouliote des Princes.

    COMPASSION SANS PASSION

    Forte de son expérience de terrain au Levant, auteur déjà de plusieurs ouvrages sur le lancinant face-à-face Islam/Occident, Annie Laurent nous conduit avec compassion mais sans passion à la découverte du drame politico-humain qui se joue à nos portes. Les Français férus d'Histoire constateront avec nostalgie que les promesses de protection délivrée au cours des siècles aux Catholiques d'Orient par Saint-Louis, Anne d'Autriche, Napoléon III et de Gaulle ne sont plus tenues, sauf au niveau « individuel » par des associations comme SOS Chrétiens d'Orient.

    Impossible, en refermant le fort volume d'Annie Laurent, de ne pas regretter que n'ait pas été appliqué le vieux projet français du XIXème siècle de transporter vers nous (à l'époque on pensait surtout à l'Algérie française) quelques millions de chrétiens orientaux, notamment des catholiques comme les Maronites du Liban. Au lieu de cet appel à nos co-religionnaires, nous avons préféré laisser entrer à tout-va, chez nous, des millions de musulmans, notamment des Algériens qui venaient de refuser de rester français...

    Il y a aujourd'hui dix ou douze millions de mahométans dans l'Hexagone, soit autant que de chrétiens, toutes variétés confondues, dans tout l'Orient arabe...  

    Annie Laurent, Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ? Une vocation pour toujours, Salvator, 2017, 22 €  

    * Péroncel-Hugoz est notamment l'auteur d'Une croix sur le Liban, 1984, Gallimard Folio-Actuel.

  • Société • Les prix 2017 de la Carpette anglaise ont été attribués ...

     

    Les distinctions attribuées le sont en termes brefs, ironiques et savoureux d'une redoutable efficacité. Les lecteurs de Lafautearousseau apprécieront les choix 2017.  LFAR

    Réuni chez Lipp, le 13 décembre 2017, sous la présidence avisée de Philippe de Saint Robert (écrivain, engagé dans la défense de la langue française), le jury composé de représentants du monde littéraire, politique [1] et associatif [2], a décerné le prix de la Carpette anglaise 2017 à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son entêtement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

    A été distinguée, au second tour de scrutin par huit voix contre une à l’association française de normalisation (AFNOR [3]) : Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris à destination des touristes et des étudiants étrangers, pour avoir fait projeter en février 2017 sur la tour Eiffel le slogan « Made for Sharing » de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.

    Le prix à titre étranger [4] a été attribué, au premier tour de scrutin, à M. Donald Tusk, président du Conseil européen, pour s’exprimer en priorité en anglais excluant notamment le français de sa communication.

    Que déshonneur leur soit rendu !

    L’Académie a décidé dans le souci d’équilibrer le prix de la « Carpette » par la création d’un prix annuel de glorification de personnalités ou institutions qui se seront illustrées dans la promotion de la langue française. Dans ce but, un prix « Tapis rouge » sera créé en 2018 et remis au printemps prochain.

    Le cas Macron

    Emmanuel Macron, page Facebook

    Emmanuel Macron, page Facebook

    Les débats du 13 décembre 2018 ont été plus animés qu’à l’ordinaire. En effet, la liste des lauréats à choisir comprenait le nom de M. Emmanuel Macron. Il s’était en effet distingué en 2017 par des actes : divers anglicismes publics, dont sa « Task force », surtout des allocutions en anglais, en janvier à l’université Humboldt de Berlin, cet été à la télévision pour reprocher – légitimement – à M. Donald Trump sa sortie de la Cop21, puis en décembre par l’affichage public « One planet Summit » lors de la conférence – bienvenue – qu’il a organisée à Paris.

    Mais il était aussi, dans la logique du « en même temps », proposé pour un prix à créer du « Tapis rouge » saluant dûment ses annonces enthousiasmantes : d’adoption le 3 mai de la charte de francophonie proposée par l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) ; d’une politique de relance du français et de la Francophonie (29 août à Paris, puis 9 novembre à Abou Dhabi), assortie d’un plan concret pour le début de 2018 ; et, le 16 septembre à Port-Marly : « Nous restaurerons Villers-Cotterêts et en ferons le château de la Francophonie », dont le projet bien connu de l’Élysée est porté depuis 2001 par ALF et d’autres associations.

    Mais, dans sa grande sagesse, l’Académie a décidé, à une large majorité, de ne pas mettre en cause le chef de l’État, ni dans un sens, ni dans l’autre.  

    (Albert Salon un diplomate français engagé dans la défense de la francophonie.)

    [1] Anne Cublier, Marie Treps, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.
    [2] Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
    [3] Des textes d’origine européenne jamais traduits en français pourront désormais figurer dans la collection des normes nationales. Ainsi un texte en anglais pourrait être mis à la disposition du public, en tant que norme nationale portant le sigle « NF ».
    [4] Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.
    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
    Courriel : parlerfranc@aol.com Académie de la Carpette anglaise, Le Droit de comprendre, 222 avenue de Versailles, 75016 Paris.

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Lectures • La piraterie dans l'âme, essai sur la démocratie

     

    Par Jean-Michel DUFOUR

     

    couvcurnier_piraterie-2.jpgPourquoi recommander la lecture d'un essai sur la démocratie : la piraterie dans l'âme de J.P/ Curnier (Edition Lignes, 2017) ?

    C'est pour procéder à un bel exercice d'hygiène mentale afin d'échapper au formatage officiel de la pensée.

    En effet  le chapitre d'ouverture qui s'intitule : « ce que nous appelons la démocratie » comporte d'emblée une succession de questions pertinentes générées par le malaise ressenti face à l'écart considérable entre l'idéal qui sous-tend le mot « démocratie » et les différentes formes de réalité politique :

    - A quoi attribuer l'inexistence d'interrogations sur la forme d'organisation que suppose la démocratie ?

    - A quoi sert  réellement la démocratie ? alors qu'elle ne s'est jamais présentée comme une réponse pratique aux problèmes qui se posent à l'humanité et que l'efficacité n'est pas ce qui la caractérise le plus.

    Un début de réponse apparait si l'on considère que la démocratisation correspond à un ensemble de concessions destinées au maintien d'un minimum de paix sociale afin de ne pas entraver l'entretien d'une domination de quelques-uns. L'accord semble unanime sur l'inspiration morale de la démocratie,et cependant rien n'empêche de vouloir l'imposer par les armes. Pour s'autoriser à parler de démocratie,il suffit de constater l'existence de 3 facteurs fondamentaux :

    - disposer de médias dits « libres » (la question de leurs propriétaires et de leurs intérêts propres est toujours soigneusement occultée),

    - entretenir une totale liberté de choix et de facilités financières pour permettre une consommation débridée  (les systèmes de crédit si préjudiciables à la pensée),

    - mettre en place des élections intronisant des"professionnels de l'administration d'un état inchangé des choses (miroir aux alouettes du suffrage universel).

    La cohésion sociale, autrement dit la réduction de la fracture sociale, tient à la nécessité de produire toujours plus de richesses pour asseoir l'illusion de liberté et d'égalité proclamées. 

    La pression économique habille la démocratie et l'obligation de croissance est son talon d'Achille.

    Une donnée importante est généralement passée sous silence : Il s'agit du profond hiatus entre la vie politique « démocratique » et les règles antidémocratiques de la vie au travail.

    Un chapitre est consacré à la démocratie athénienne pour  montrer qu'elle n'est qu'un mythe moderne En réalité  c'était une forme d'oligarchie composée d'élites dont le fonctionnement s'appuyait sur l'esclavage et la prédation.

    Alors pas de démocratie parfaite ?

    Si, la piraterie du XVIIe au XVIIIe. J.P. Curnier  établit, citations à l'appui, que les codes, les règles, le fonctionnement des compagnies de pirates en font une société légaliste et égalitaire,où la démocratie repose sur l'égalité dans le travail ainsi que sur « l'autorité de la compétence ».

    La démocratie aurait-elle la piraterie dans l'âme ? 

    Bonne lecture.  

  • Cinéma • Pour distinguer trois films parmi les cent-onze que j’ai vus en 2017 !

    Silence, de Martin Scorcèse

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Chers lecteurs, 

    Difficile de me livrer à cet exercice de distinguer trois films parmi les 111 que j’ai vus en 2017 !

    Tout choix est un renoncement, et les critères diffèrent qui font discriminer telle ou telle réalisation.

    La capacité de choisir le bien étant l’essence même de la liberté, mes Césars personnels iront aux suivants :

    1. Silence, de Martin Scorcèse, sur l’évangélisation du Japon au XVIIe siècle, qui pose précisément le problème de la liberté de celui que l’on torture par victimes interposées ;

    2. Le Procès du siècle, de Mick Jackson, sur le procès d’un révisionniste, qui après Katyn, brise le tabou des vérités imposées par le Procès de Nuremberg ;*

    3. La Passion Van Gogh, de  Dorota Kobiela et Hugh Welchman, pour l’originalité de l’animation qui met en scène les peintures de l’artiste. 

    Pour alimenter votre « best of », je vous communique aussi ci-dessous les choix de trois critiques de Perles de culture sur TV Liberté :

    En numéro 3 : Blade runner 2049 ou Get out (que je n’ai pas vus) et The Square

    En numéro 2 : La Promesse de l’aube, Dunkerque et L’École buissonnière

    En numéro 1 : unanimité sur Au revoir là-haut 

    Anne Brassié rappelle enfin les films à voir en famille, de production ou distribution SAJE :

    Little boy

    Dieu n’est pas mort

    Saint Ignace

    La Rébellion cachée (docu film de Daniel Rabourdin sur le « génocide vendéen »)

    Je n’ai vu aucun de ces quatre films, mais j’y ajoute L’Étoile de Noël 

    Je termine en indiquant que personnellement, je ne considère pas 2017 comme un mauvais millésime avec près d’1/3 des films dont j’ai pu dire qu’il aurait été « dommage de ne pas le voir », ou « une excellente soirée » ou un « très bon film ».

    Espérons qu’il en sera de même en 2018, qui commence déjà bien.

    En vous rappelant le blog Je ciné mate que je viens de créer, et en remerciant ceux qui m’envoient parfois des commentaires, que je lis toujours avec beaucoup d’intérêt, ou des recommandations de films à voir ou à éviter, je vous souhaite bien évidemment une bonne année cinématographique.  

  • Pas-de-Calais : Trois gardiens de prison agressés. Jusqu'à quand devrons-nous supporter cette engeance ?

    La prison de Vendin-Le-Vieil dans le Pas-de-Calais

     

    Trois surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, ont été violemment agressés ce jeudi par un détenu considéré comme le cerveau des attentats de Djerba en 2002.

    Le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi de l'enquête. Une enquête est ouverte. Après l'agression de trois gardiens de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi des faits et lance une enquête pour tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste. Les investigations ont été confiées à la DGSI et à la SDAT. 

    Ce jeudi après-midi, Christian Ganczarski, un détenu considéré comme le cerveau des attentats de Djerba en 2002 s'en est pris à plusieurs surveillants dans une prison du Pas-de-Calais sur les coups de 15h ou 15h30. 

    Il avait demandé à passer un coup de téléphone. Sa seconde requête en ce sens a été acceptée et au moment de sortir de sa cellule, il s'est jeté sur les trois surveillants pénitentiaires, à l'aide d'un couteau de cuisine. L'un des surveillants a été hospitalisé pour des points de suture à la tête. Un membre du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa a signalé que les deux autres blessés l'étaient pour l'un à la carotide, pour l'autre à la poitrine. 

    Aucun pronostic vital n'est engagé. Un quatrième surveillant, présent, lors de l'intervention, n'a pas été blessé mais a saigné du nez, selon une information de l'AFP. Il a le profil d'un prisonnier radicalisé, et a crié "allahou akbar" au moment de son attaque. 

    Les syndicats pénitentiaires appellent au débrayage 

    Christian Ganczarski, placé à l'isolement, faisait l’objet d’une procédure d’extradition vers les Etats-Unis. Libérable d'ici quelques semaines, après avoir été arrêté en 2003, il était question de l'extrader vers les Etats-Unis qui le réclament car il est soupçonné d'être impliqué ans la préparation des attentats du 11 septembre 2001. Or, cette sortie, selon des informations recueillies par BFMTV ce jeudi soir, avait été annoncée il y a quelques jours, ce qui nourrit la colère des surveillants pénitentiaires qui estiment que l'annonce a pu les mettre en danger. L'ensemble des syndicats concernés ont appelé à un débrayage dans les établissements pénitentiaires de France ce vendredi. Les personnels du centre de Vendin-le-Vieil appellent en tout cas à se réunir dans la matinée, à 6h30, devant la prison. 

    La prison de Vendin-le-Vieil doit accueillir Salah Abdeslam lorsqu'il comparaîtra lors du procès prévu à Bruxelles pour une fusillade survenue dans la capitale belge en mars 2016 pendant sa cavale. Le procès devait initialement se tenir en décembre dernier mais son ouverture a été reportée au 5 février prochain.     

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  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgFabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous prônez le retour à une vie simple, le goût du foyer et de la décroissance. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir retourner à la bougie ou de vivre comme un amish ?

    J'aime bien les amish, je l'avoue. J'ai la naïveté de penser que cultiver la terre, se déplacer à cheval et lire la Bible en famille est tout de même mieux que de faire du trading haute fréquence, prendre le RER et consommer du . Cependant, je ne prône aucun « retour ». Je ne veux pas déserter mon poste. Si la providence m'a fait naître à cette époque, c'est pour faire avec. Marx a très bien montré que les « robinsonnades » étaient complices de la logique capitaliste : on prétend retourner à la nature, refaire le monde avec quelques vieux outils sur une île déserte, mais par là on ignore que l'homme est par nature l'héritier d'une histoire, et l'on renforce le fantasme du self-made-man.

    Alors la vie simple, oui, bien sûr, qui ne voudrait d'une vie simple, au fond ? Mais on n'y arrive pas sans drame. Ni sans composition - sans modus vivendi. Mon ton est d'ailleurs moins prescriptif que descriptif. Je ne crie pas : « Vive la décroissance ! »

    J'observe seulement que la consommation des marchandises nous a fait perdre la pratique des choses. S'il fallait me rapprocher de certains courants politiques, j'évoquerais le mouvement Arts and Crafts de William Morris, et plus encore le distributisme de Chesterton (tous deux admirés par Houellebecq, du reste). À égale distance du socialisme et du capitalisme, et de leurs monopoles d'État ou de multinationale, ils préconisaient non pas une meilleure répartition des revenus (laquelle ne conteste pas la suprématie monétaire et marchande), mais une juste distribution des moyens de production, dans un éloge de la petite propriété familiale.

    À vrai dire, c'est une vieille histoire. Elle se trouve déjà dans la Genèse. Quand Laban propose à Jacob un meilleur salaire, celui-ci lui répond : « Et moi, maintenant, quand vais-je travailler pour ma maison ? » (Gn, XXX, 30). •  A suivre ...

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]