Réflexions pour concourir au choix de Macron entre le libéralisme et le roi qui manque

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François-Xavier Bellamy analyse les propos d'Emmanuel Macron sur le libéralisme, « une valeur de gauche », selon le ministre de l'Économie. Il y voit une preuve supplémentaire des bouleversements idéologiques qui recomposent l'échiquier politique. Mais aussi « une occasion historique de clarifier les termes du débat politique ». Lesquels s'enracinent, comme on le verra, dans un débat métapolitique, anthropologique et culturel. Où les notions de transmission, d'héritage et, en définitive, de tradition retrouvent toute leur place. François-Xavier Bellamy va à l'essentiel. Bien au delà du souci électoraliste. LFAR
LE FIGARO - Emmanuel Macron affirme que « le libéralisme est de gauche ». S'agit-il d'une captation idéologique ?
François-Xavier BELLAMY* - Ce n'est clairement pas une captation idéologique, puisqu'il y a une vraie tradition libérale de gauche ; mais c'est une mise au point, en ce sens qu'Emmanuel Macron valide par là le déplacement des plaques tectoniques du débat intellectuel et politique entamé avec la chute du mur de Berlin. Dans un monde bipolaire, le libéralisme était anticommuniste, et donc de droite. Aujourd'hui, après avoir porté des réformes de société très libérales sans les assumer comme telles, la gauche au gouvernement accepte enfin de revendiquer un libéralisme cohérent.
Qu'est-ce que ce libéralisme de gauche ?
On pourrait définir ce libéralisme de gauche par la volonté de déconstruire tout ce qui précède le choix des individus. Dans un entretien au Nouvel Obs, Manuel Valls présentait comme l'objectif final d'une politique de gauche «l'émancipation de l'individu». Emmanuel Macron le rejoint, par exemple, lorsqu'il critique le concept de «tabou». Sous ce nom, la gauche dénonce tous les interdits qu'elle veut briser ; il s'agit donc de défaire les héritages culturels, familiaux, spirituels, et même naturels, dans lesquels elle ne voit, selon les mots de Vincent Peillon à l'Assemblée nationale, que des déterminismes auxquels il convient d'arracher l'individu.
Une part de la droite semble partager cette vision…
De ce fait cette conception de la liberté a largement irrigué le paysage politique, et la droite s'est longtemps soumise à cette entreprise de déconstruction qui se présentait comme un progrès.
La mandature Hollande peut-elle être qualifiée de libérale ?
On peut dire qu'elle aura été marquée par la contradiction qui a longtemps marqué la gauche française, cette tension entre un libéralisme sociétal affirmé et la multiplication des freins à l'initiative individuelle en matière économique. Avec 57 % du PIB consacré à la dépense publique, la France est aujourd'hui encore très loin du libéralisme global qu'Emmanuel Macron appelle de ses vœux…
Si la gauche est libérale, que peut être la droite ?
Le piège serait pour la droite de se crisper maintenant dans un conservatisme étroit, au motif que la gauche revendique la liberté. La situation actuelle offre une chance historique de clarifier les termes mêmes du débat public. Ce que la gauche nous propose, quand elle nous parle de liberté, c'est, dans tous les domaines, l'atomisation individualiste ; et derrière la revendication de «droits» nouveaux, l'égoïsme décomplexé. Pour Emmanuel Macron, « tous les jeunes doivent rêver d'être milliardaires » ; proposons d'autres rêves à la génération qui vient, des rêves qui donnent toute sa consistance à l'idée de liberté ! La droite doit se saisir de ce travail et, au lieu de la solitude du consommateur, proposer une société d'acteurs libres, engagés et responsables.
Le libéralisme est-il forcément révolutionnaire ? Existe-t-il une perspective « libérale conservatrice » ?
La vraie révolution aujourd'hui consiste sans aucun doute à reconnaître, dans la crise d'adolescence collective que nous semblons traverser, que notre liberté n'est pas immédiate, et qu'elle suppose l'humilité qui reconnaît et reçoit l'enracinement qui la fait croître. La liberté se nourrit d'un héritage, d'une langue, d'une éthique, dont la déconstruction - qui a pourtant été opérée depuis cinquante ans au nom de l'émancipation individuelle - ne peut mener qu'à une aliénation définitive.
La liberté de penser, d'agir, de juger ne sont pas des productions spontanées ; elles sont le résultat du travail patient de la culture. Dans la folie de ce déni où nous croyons trouver notre affranchissement, nous ne faisons que permettre la standardisation à grande échelle des comportements, des opinions, et des personnes. Inspirée par ce libéralisme individualiste, une mondialisation débridée rejoint les idéologies les plus coercitives pour produire de l'uniformité, de l'indifférenciation et de l'indifférence à grande échelle.
Le clivage droite/gauche est-il encore pertinent ?
La cohérence retrouvée de la gauche redonne à la droite sa pleine nécessité. La liberté au nom de laquelle une grande partie de la gauche revendique aujourd'hui la PMA, la GPA, l'euthanasie ou le suicide assisté se veut totale et irresponsable. La droite doit maintenant, en renouant avec son héritage intellectuel, montrer combien il est nécessaire de préserver les conditions éthiques d'une société authentiquement humaine, et pour cela de recevoir et de transmettre l'héritage culturel qui peut seul fonder notre avenir. Ainsi sera refondée pour les individus la perspective de relations réelles, par lesquelles ils puissent échapper à la solitude de l'intérêt pour vivre l'expérience d'une liberté totale, parce que responsable.
Il y a aussi une gauche non libérale, celle de Michel Onfray…
Dans cette recomposition idéologique, au-delà de toutes les étiquettes, il faut évidemment s'attendre à des convergences nouvelles.
Le but ultime du libéralisme est-il la disparation de la politique ?
Le libéralisme, en effet, a été dans l'histoire ce que Schmitt appelait «le mouvement ultime de dépolitisation et de neutralisation» de la société. En ce sens, les réformes sociétales de la gauche libérale, tout comme la vision économique défendue par Emmanuel Macron, tendent en même temps à la dérégulation, et à la déconstruction de l'État ramené au rôle de gestionnaire technique des interactions sociales. Mais il est clair, là encore, qu'il ne peut y avoir de liberté véritable sans qu'elle soit sous-tendue par une loi commune, dont l'ordre protège, éclaire et consolide les choix individuels. Quand la politique fait défaut - et c'est l'honneur d'une partie de la gauche de n'avoir cessé de le rappeler -, c'est toujours le plus faible et le plus fragile dans la société qui en paie le prix. •
*Auteur des Déshérités (Plon, 2014).
Entretien réalisé par Vincent Tremolet de Villers
Par Academos
NKM, entre autres énormités nombreuses et répétées, s'était déjà signalée par un baroque « Buisson, l'homme qui veut faire gagner Charles Maurras ». On ne pourrait, depuis, noter chacune de ses niaiseries, mais la dernière en date mérite, malgré tout, que l'on s'y arrête quelques instants. NKM a réagi au propos fort raisonnable, et du reste très banal, de Nadine Morano, qui reprenait elle-même la phrase de de Gaulle, rappelant que la France est un pays de race blanche, de culture gréco-latine et de tradition chrétienne.
Tollé, évidemment, chez les immigrationnistes. Tollé aussi chez Les Républicains (Sarko serait, paraît-il, ulcéré, on se demande bien pourquoi). Bref, pas mal de gens ont des boutons après cette déclaration d'évidence de Nadine Morano, qui a courageusement maintenu ses propos.
On pourrait se contenter de hausser les épaules, d'en rire, et de se dire que la première chose à faire est de conseiller à Sarkozy, NKM et tous ceux à qui ces propos de simple bon sens ont donné des boutons d'aller consulter un dermato. Hélas, pour, eux, ce n'est pas l'épiderme qui est malade, mais l'esprit, la tête, le mental qui sont touchés, et dans lesquels le « politiquement correct » et l'esprit « mécanisé » (Pierre Boutang) ont fait des ravages, probablement irréversibles.
Ainsi, donc, pour NKM dire que la France est un pays de race blanche est « exécrable ». Irai-je en taule si je dis que la Corée est un pays jaune et le Congo un pays noir ? Je commence à me poser des questions.
Mais, en vérité, dussé-je surprendre, c'est NKM qui a raison : si l'on pose comme postulat que la république idéologique française fait table rase non seulement du passé mais aussi de ce qui est encore une réalité, alors, oui, il est exécrable de rappeler les racines européennes et blanches, gréco-latines et chrétiennes de la France.
Le mérite du propos de Nadine Morano aura été de forcer chacun à tomber le masque et à choisir son camp : la France, ou la république idéologique. Laquelle fait démarrer la France en 1789 comme Daech fait démarrer le monde à Mahomet. •
« Marianne n'a pas de race, pas de couleur » vient de déclarer le Premier ministre à la représentation nationale. . Qu'a-t-elle donc ? A-t-elle même un visage ? La France en a un. De Gaulle l'a défini. Mitterrand connaissait la France physiquement, charnellement. Il en distinguait tous les terroirs que l'on reconnaît, expliquait-il, à leurs couleurs. Couleur de leur sol, de leurs arbres, de leurs champs, de leurs villages. Couleurs qui les caractérisent, les différencient. Sans les opposer, ni entre elles, ni au reste du monde. Et les constituent en personnes. Que Marianne soit icone d'un régime hors sol, et donc incolore, nous en sommes d'accord avec Manuel Valls. Sans doute est-ce pourquoi ce même régime est aujourd'hui méprisé d'une bonne partie des Français .
Pour le reste, il est instructif d'écouter le propos exalté du Premier ministre à l'Assemblée. « Manuel Valls peut tout jouer, mal mais tout » a écrit Eric Zemmour. On en a ici la preuve. LFAR •
L'opinion d'André Bercoff
Pour André Bercoff, François Hollande a commis une erreur stratégique en refusant trop longtemps de dialoguer avec le président syrien Bachar el-Assad. Comme avec Vladimir Poutine, d'ailleurs, qui est désormais au centre du jeu diplomatique. Etat de fait qui est, après tout, compte tenu de la qualité de nos dirigeants, ce qui peut aujourd'hui arriver de mieux au groupe de nations qui partagent notre civilisation, ou ce qu'il en reste. Et dont la Russie fait partie. Sur le fond, l'analyse d'André Bercoff nous paraît fort juste. Et puis, il y a la forme, dont nous avons déjà parlé : Quand le bon sens, le style, la verve et la truculence, le franc parler se combinent cela donne un billet d'André Bercoff et quand il décide de peindre et moquer les hommes du Système, cela fait mouche. LFAR
De Gaulle en ses Mémoires : « Vers l'Orient compliqué, je m'envolai avec des idées simples.» Mieux valent des idées simples que pas d'idées du tout. C'est ce vide quasiment abyssal qui semble régner sur la politique étrangère de la France, et ce, depuis quelques années. Sarkozy voulut se débarrasser de Kadhafi au nom de la liberté et des droits de l'homme, ce qui était tout à fait légitime, mais ce faisant, il a complètement ignoré le fait qu'une dictature peut en cacher une autre, pire encore. Kadhafi était une brute sanguinaire que gouvernements de gauche et de droite reçurent en grande pompe, puisque le pétrole reste l'horizon indépassable de notre temps européen. L'on se rappelle les vivats médiatiques, les poèmes lyriques et les autocongratulations euphoriques qui accueillirent la chute du tyran. Résultat des courses : la voie des grandes migrations fut ouverte avec fracas et, dans leur candeur naïve, nos protagonistes ne songeaient même pas, les choses méditerranéennes étant ce qu'elles sont, qu'aux serments de Tobrouk allaient succéder les décapitations de Syrte.
Plus spectaculaire encore, dans le déni de réalité, fut la position française vis-à-vis de la Syrie. Que Bachar El Assad fût prêt, comme son père le fit à Hama il y a plus de trente ans, à sacrifier des dizaines de milliers de personnes, nul n'en doutait. Donc, en 2012, pour Obama comme pour Hollande, il s'agissait de se débarrasser au plus vite du massacreur syrien : l'on se rappelle la série prolongée des mâles résolutions de Laurent Fabius. Malheureusement, on avait encore une fois oublié cette triste réalité d'évidence: à savoir que, depuis des années et pour quelque temps encore, le choix n'est pas entre [le mal absolu ] et un Printemps Arabe qui a duré ce que durent les roses, et qui aurait débouché sur la victoire d'une démocratie qui allie enfin la liberté d'expression, le droit des femmes, la laïcité et évidemment le droit de vote. Le choix, dramatique mais incontournable, oppose les dictatures militaires à l'enrégimentation de l'islamisme radical, dont l'ambition est précisément et irréversiblement la mainmise implacable, policière et punitive sur la totalité de la vie quotidienne. Les bonnes âmes nous parlent sans cesse du manque de différence entre peste et choléra. Ne pas oublier, cependant, que les dictatures peuvent disparaître alors que la soumission institutionnalisée, actée de la naissance à la mort, appliquée d'une main de fer du lever au coucher, est beaucoup plus difficile à combattre par nos « valeurs de la République » de plus en plus soumises, elles, au souci primordial de ne vivre sa vie que sous principe de précaution.
Voilà pourquoi Poutine est aujourd'hui au centre du jeu : il joue aux échecs en calculant à six coups d'avance, alors que nous jouons à la belote en brandissant bruyamment nos sains principes. Un examen à peu près lucide du paysage moyen-oriental, entre chiites et sunnites, Califat irako-syrien et Egypte de Sissi, Israël et Palestine, aurait montré à nos gouvernants que le rapport de force modèle plus que jamais les situations et qu'entre deux maux, il faut continuer de choisir le moindre. Sinon, on se retrouve en coulisses, en salle d'attente, à regarder les vrais joueurs s'affronter. Hollande et Fabius découvrent soudain l'intervention en Syrie et les bombardements ciblés : il n'est jamais trop tard pour bien faire. Mais le temps perdu signe la condition sympathique et pérenne des seconds rôles. •
André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et Moi est paru le 9 octobre 2014 chez First.
A la question posée, « STOP OU ENCORE ? » en matière d'immigration, nous répondons clairement STOP. Et nous nous joindrons volontiers à cette Coordination du Pays Réel qui se présente, à la maurrassienne, comme un groupe de citoyens en désaccord avec les politiques d’immigration destructrices des identités.
Plus cela se tiendra hors des partis, plus cela surplombera le clivage gauche-droite, plus il s'agira d'une réaction citoyenne, rassemblant largement des citoyens plutôt que des organisations ou mouvements politiques, plus cela sera à l'image du Pays Réel tout entier, et mieux, selon nous, cela vaudra.
Fin novembre, une rencontre publique & une manifestation contre les politiques d’immigration sont annoncées*. On attend les détails. Mais, en principe, l'initiative est bonne. Et nous participons ! Lafautearousseau •
* Notamment sur Facebook, Twitter et le site du CRAF
L'analyse de Natacha Polony
Natacha Polony revient sur l'affaire « Onfray » et le durcissement du débat entre ceux qui défendent la construction européenne et ceux qui sont favorables à une restauration des souverainetés nationales. Mais le triomphe des premiers n'est plus assuré. Il y a aujourd'hui toute une pléiade d'intellectuels qui n'acceptent plus volontiers le formatage de la pensée dominante. Qui, à leur tour, la mettent en accusation, la contestent, la réduisent à la défensive. Avec l'assentiment de larges pans de l'opinion. Reste la question de savoir si le sentiment populaire profond, instinctif, vital, peut être réellement souverain dans un Système passé maître dans l'art et la manière d'organiser son conditionnement. Reste l'incomplétude d'une telle démocratie. Telle que Macron l'a signalée. Et reste enfin, selon nous, à se demander si la souveraineté du peuple n'a pas pour condition incontournable, au moins en France, l'existence d'un souverain de chair et d'os qui en soit l'incarnation et qui, dans toute sa profondeur historique, la garantisse. Cela, pour nous, s'appelle un roi. Nous excusera-t-on de poser la question ? LFAR
Le crime de Michel Onfray, de Jacques Sapir ou de quelques autres intellectuels cloués au pilori porte un nom : le souverainisme.
Pourquoi tant de violence ? C'est ce que se demande sans doute l'observateur des médias, le lecteur de journaux, devant la tempête qui agite la France intellectuelle ou, plutôt, devant les éruptions de patrons de presse et de journalistes clouant au pilori des intellectuels français coupables, au choix, de « déraper », de « faire le jeu du FN » ou carrément de se rapprocher dudit parti. La une de Libération a lancé le bal, suivie par celle du Monde. Mais il a fallu quelques jours pour qu'apparaissent sous la plume des grands censeurs les raisons profondes de leur détestation. Le mot, désormais, se promène d'éditorial en tribune libre, comme un nouvel acte d'accusation. Il obsède Laurent Joffrin, mais il incarnait déjà depuis quelque temps le mal absolu dans les envolées d'un Franz-Olivier Giesbert. Oui, le crime de Michel Onfray, de Jacques Sapir ou de quelques autres porte un nom : souverainisme.
Le mot a longtemps désigné des groupuscules idéologiques, les perdants de l'Histoire, ceux que l'adoption du traité de Maastricht avait condamnés à la marginalisation politique. Car la promesse allait s'accomplir. Avec Maastricht, la paix en Europe, la croissance et le plein emploi, le progrès s'imposant partout, et jusque dans ce monde post-communiste rejoignant dans l'euphorie le camp de la liberté. Et puis il y a eu 2005. La victoire inattendue d'un « non » dont on n'a pu étouffer la voix qu'en expliquant qu'il avait douteusement mêlé « non de gauche » et « d'extrême droite », qu'il était finalement xénophobe, rance, nauséabond, réactionnaire, populiste (autant de mots dont on a voulu nous habituer à croire qu'ils étaient synonymes). Et tout à coup ces derniers jours, les tenants du meilleur des mondes européens, qu'ils soient libéraux-sociaux ou sociaux-libéraux, s'aperçoivent que les mouvements de plaques tectoniques du monde intellectuel, qui voit tomber dans le camp du Mal de plus en plus de penseurs pourtant classés à gauche, s'expliquent par la résurgence de l'idéologie honnie, le souverainisme, ou plutôt par l'échec de leur propre modèle, construit en opposition.
Donc, le souverainisme conduit sur les rives du Front national. Qu'on soit éditorialiste à France Inter ou à L'Obs, au Point ou à Médiapart, cela semble une évidence. Sans que jamais il ne soit nécessaire de définir les termes du débat. Dans le cas du souverainisme, il est pourtant intéressant de revenir aux mots. Celui de souveraineté, par exemple, qui constitue le pilier de la démocratie et de la République. Le peuple, nous disent les pères de la République française, doit être son propre souverain, c'est-à-dire maître de son destin. Ce qui implique une souveraineté individuelle et collective. Souveraineté des individus, suffisamment instruits pour pouvoir former leur jugement sans dépendre d'autrui - d'où la position cruciale de l'école dans l'édifice républicain - et souveraineté de la nation qui mène librement la politique voulue par le peuple comme assemblée de citoyens.
Voilà donc ce qui leur fait si peur! Le peuple souverain ! Alors, on ergote sur ce qu'est le peuple, on laisse entendre, crime atroce, qu'il pourrait être entendu dans une acception identitaire, xénophobe, en effaçant opportunément toute l'histoire politique et intellectuelle française qui fait du peuple une entité politique et non pas ethnique. On brandit le danger du nationalisme pour mieux diaboliser l'idée de nation, là encore, un concept, dans la tradition française, purement politique (il serait presque étonnant de lui voir préférer celui de « patrie », étymologiquement la « terre de nos pères »).
L'idée que le peuple doit avoir consenti tout abandon de souveraineté en échange d'une protection (par exemple, la préférence communautaire qui devait prévaloir à l'origine contre l'ouverture à tous les vents de la mondialisation) scandalise visiblement ceux qui, sous couvert d'expertise et de gouvernance, ont réinventé l'oligarchie censitaire. Les mêmes, d'ailleurs, qui ont, des années durant, orchestré la destruction de l'école et interdit aux futurs citoyens tout espoir d'émancipation intellectuelle. On se souvient qu'en 2005, ils nous expliquaient qu'un référendum était inutile car le texte était trop complexe pour être compris des électeurs… Bientôt, ils nous expliqueront que le peuple est trop faible d'esprit pour voter.
Tenter avec acharnement de renvoyer le souverainisme, notamment de gauche, vers le Front national, relève du réflexe de survie : face à un système qui s'effondre, qui détruit l'industrie, désormais l'agriculture, et finalement les savoir-faire français, un système qui dévalorise le travail et détruit le pacte moral entre les citoyens et la République et le lien qui les unit à la France, qui crée du malheur et désormais de la violence, il n'y a plus que cela : brûler quelques sorcières pour éviter d'entendre les foules qui grondent. •
Natacha Polony - Le Figaro
Le Figaro
Le commentaire qui suit a été posté sur Lafautearousseau samedi 26 septembre à 15h43. Il s'agit, bien-sûr, du passage de Manuel Valls à Des Paroles et des actes. Jean-Guy de Wargny a été remercié par un commentaire de Jean-Louis Faure [Merci monsieur De Wargny, vous m'avez bien fait rire !] et d'Anatole [Le commentaire de Jean-Guy de Wargny est un petit bijou. A conserver, je crois, dans les annales de Lafautearousseau]. C'est fait. Et c'est ainsi que vont les commentaires sur notre blog. Un blog vivant et participatif. Où l'humour est présent. LFAR
J'ai cru un moment que M.Valls allait exploser. Sa tête n'était plus qu'un chaudron à l'ébullition menaçante. Ses yeux rappelaient les flippers des année cinquante tant ils clignotaient. Ses lèvres tremblotaient et sa voix prenait le timbre d'un adjudant-chef de la coloniale. Dans sa tombe le pharmacien Coué se régalait d'entendre l'un de ses disciples les plus zélés prendre des postulations péremptoires. Certes, Freud, lui aussi, savourait ces instants confirmant ses thèses sur la psychopathie mégalomaniaque. Enfin cette prestation d'un ridicule chaplinesque me fit penser à cet auteur dramatique démodé du nom de Casimir Delavigne qui à l'acte V de sa pièce sur Louis XI fait dire à l'un des courtisans : « Tout pouvoir excessif meurt par son excès même ». .Enfin, je ne saurais clore ce commentaire sans me gausser de l'attitude faussement humble, mais terriblement servile de ce pauvre Pujadas cantonné au rôle ingrat de bouffon. •
Par Christian de Moliner *
Changer l'image de la France pour en changer la substance, c'est ce dont il s'agit ici, que Christian de Moliner pointe à juste titre.
Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, vient d’estimer au micro d’Europe 1 qu’il fallait impérativement que son entreprise résonne avec son public. Elle ajoute : « Honnêtement, en arrivant, mon premier constat, c’est que ce n’est pas le cas. On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change » pour qu’il y ait « des femmes, des jeunes, toutes les origines ».
Ces propos me plongent dans un abîme de perplexité.
Qu’est-ce qu’une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans ? Y aurait-il une façon différente de concevoir un programme de télévision suivant sa race, son origine ethnique ou son sexe ? Imaginez le tollé que provoquerait un homme politique ou un intellectuel estampillé à droite qui déclarerait : « Ce film est un film de jeunes de couleur. » Il serait déféré devant les tribunaux pour injure doublement raciste !
Je ne pense pas que Mme Ernotte soit attaquable sur le terrain du racisme, mais j’estime que son interview relève du tic de langage bien pensant, ce langage qui enferme les individus dans des cases communautaires : « blanc », « immigré », « jeune », « femme », « hétérosexuel », « transsexuel » et j’en passe !
On multiplie ainsi le nombre de catégories et on propose à chacune un créneau horaire afin qu’il expose son point de vue qui, bien entendu, est de « gôche » et « progressiste ».
On crée ainsi l’illusion du pluralisme d’opinion alors qu’il s’agit du même message décliné sous diverses formes avec quelques illusoires variantes.
Et dans cet univers, dont Mme Ernotte est le nouveau héraut, on estime aussi qu’il faut rééduquer le « peuple » qui a tendance à mal se comporter (en votant pour Mme Le Pen ou M. Sarkozy, voire en approuvant M. Macron).
Qu’attendre de « neuf » de France Télévisions après une telle déclaration ?
Les dirigeants des chaînes privées doivent sans doute sabler le champagne. Grâce à la politique de Mme Ernotte, les téléspectateurs qui, déjà, se détournaient des chaînes publiques risquent de zapper un peu plus. •
Professeur agrégé et écrivain - Boulevard Voltaire
Quand les journalistes deviennent conseillers politiques
par Samuel Piquet *
Impressions et réflexions que nous avons partagées en assistant, jeudi dernier, à ce grand show de David Pujadas et de son équipe, plus encore que celui de Manuel Valls. Abaissement, asservissement, infantilisation des politiques par des journalistes ad hoc. C'est en somme ce que Samuel Piquet décrit ici. A juste raison, hélas ! LFAR
Nous avons assisté hier soir à un grand moment de télévision lors de l’émission « Des paroles et des actes ». Après deux heures de débat animé, l’émission s’est en effet conclue, comme c’est le cas depuis quelques temps, sur près de dix minutes de sondages commentés pour savoir si la cote de popularité de Manuel Valls avait évolué au cours de la soirée.
On ne peut que se féliciter de l’apparition de ce concept à la télévision. Les politiques perdent déjà trop de temps à commander des sondages et à scruter l’opinion des Français pour que les journalistes ne les aident pas un peu dans cet exercice. Il faudrait être vraiment naïf pour croire que le Premier ministre était venu s’adresser aux Français quand tout le monde sait qu’on ne vient parler dans le poste que pour tester sa côte de popularité et son pouvoir de persuasion.
Car ce qui est plus intéressant que tout, ce n’est pas de savoir si sur le fond, les propositions de Manuel Valls sont bonnes ou applicables. Non, la politique, ce n’est pas chercher des idées qui fonctionnent, mais c’est convaincre qu’elles fonctionnent. Et pour cela, on peut désormais compter sur les brillantes analyses de Jean-Daniel Lévy, qui n’a pas hésité à poser aux Français des questions aussi essentielles que « Trouvez-vous Manuel Valls sympathique ? » ou « Trouvez-vous le Premier ministre dynamique ?», qualités sans lesquelles il n’y a pas d’action politique efficace possible. On l’a même plusieurs fois senti à deux doigts de donner des conseils au Premier ministre pour remonter dans les sondages.
On regrette simplement que les Français, bien qu’ils aient à 74% trouvé le Premier ministre dynamique, ne l’aient pas pour autant jugé compétent ni capable de redresser la France. A quoi cela sert-il de faire de la com’ pendant deux heures et demie et d’appeler en renfort la quasi-totalité du gouvernement pour faire croire à une sorte d’unité et de détermination si c’est pour que les Français fassent preuve d’autant d’ingratitude et d’aussi peu de discernement ?
On s’est demandé, si, comme dans le sketch des inconnus, le Premier ministre allait montrer son caleçon ou avouer ses liens avec le grand banditisme pour grappiller quelques points d’opinions favorables. Il aurait pu également lire un tweet méchant, comme Karim Rissouli le lui avait proposé, pour prouver de manière définitive qu’il était capable d’autodérision.
Hélas, rien de tout cela. Mais c’est également une bonne nouvelle : l’émission de France 2 a encore une belle marge de progression devant elle. Pourquoi pas imaginer un classement, en fin d’année, des politiques les plus convaincants ? Ou un « political academy » au cours duquel plusieurs personnalités politiques seraient amenées à suivre des cours de communication, d’image, de mensonges convaincants. Chaque semaine, les téléspectateurs voteraient pour éliminer le moins convaincant d’entre eux jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.
On peut même imaginer qu’à terme, ces émissions remplacent les élections. Les Français n’auraient plus à se déplacer dans les urnes, les politiques n’auraient plus besoin d’organiser des meetings coûteux et de faire appel à Bygmalion et les chaînes de télévision seraient assurées de belles parts de marché. Quant aux journalistes de France 2, ils pourraient se consacrer à ce qu’ils font le mieux : commenter des tweets et des sondages en souriant devant la caméra. •
Samuel Piquet - Causeur
Maryse JOISSAINS-MASINI, maire d'Aix-en-Provence, vient de publier la mise au point suivante où les Aixois, les Provençaux, tous ceux qui la connaissent, retrouveront son parler vrai à l'opposé de toute langue de bois, donc sa franchise mais aussi son réalisme, son grand bon sens qui n'empêchent pas - au contraire - son humanité. Les Aixois ont bien de la chance d'avoir un maire de cette qualité et, si l'on nous passe l'expression, de cette trempe. Lafautearousseau •
L'utilisation de la photo bouleversante d'un enfant mort sur une plage de Turquie a déclenché une vague d'émotion sans précédent, tant dans les médias que dans la classe politique.
Ceci alors que des photos insoutenables de ces mêmes migrants tournent en boucle sur les réseaux sociaux depuis des mois et permettaient de se faire une idée précise de ce qui se passait non loin de chez nous, à la porte de nos côtes et de nos frontières.
C'est indécent quand on sait que les chancelleries européennes et le gouvernement de Monsieur François Hollande n'ignoraient rien de ce drame humain.
Ils sont responsables, en grande partie, de la situation actuelle.
Cependant, l'émotion occupant tout l'espace, il n'y a plus eu aucune place ces derniers jours pour la raison.
J'ai pu le constater moi-même.
Interrogée, il y a peu, par une radio, mon intervention a été relayée par certains médias qui ont extrait des mots et expressions de leur contexte pour quasiment brosser de moi le portrait d'une femme insensible à la souffrance et à la douleur des réfugiés.
Ce billet va donc me permettre de dire ma vérité sur le problème des migrants et de leur accueil en France.
En préambule,
Je le dirai sans m'y étendre car les Aixois me connaissent bien, tant dans ma vie professionnelle que personnelle, j'ai toujours porté secours aux plus faibles et aux plus démunis.
Et ils sont nombreux les procès que j'ai plaidés sans demander d'honoraires !
Et elles ont été nombreuses les personnes en rupture que j'ai hébergées !
Je n'ai donc aucune leçon à recevoir d'une « bien-pensance » oisive et en mal d'idées et encore moins d'une gauche caviar...
Les démarches de François Hollande et Angela Merkel ne sont pas les mêmes
Tous deux ont compris que la force des symboles et des images emportait tout sur son passage et François Hollande, suiveur mais non initiateur, s'est aligné immédiatement sur la Chancelière.
Angela MERKEL est une pragmatique : l'arrivée des migrants va pallier la pénurie de main d’œuvre qui menace l'Allemagne en raison du vieillissement de sa population.
Où est le cœur là-dedans ?
François Hollande, quant à lui, est un faux sensible opportuniste : il a besoin de l'argent européen et surtout allemand pour faire face à sa crise intérieure mais il est surtout en pré-campagne.
Alors il joue à fond sur l'émotion, il rêve d'unir les Français… il rêve d'un nouveau rassemblement du 11 janvier !
Les migrants, c'est seulement en septembre 2015 qu'il s’en occupe, et veut les protéger…
Un empressement qu'il n'a pas manifesté à l'égard de l'exode des Chrétiens d'Orient...
C'est d’ailleurs, entre autres, ce que j'ai dit aux différents médias qui m'ont interviewée.
Dans le passé j'avais d'ailleurs attiré l'attention du Chef de l’État sur les massacres perpétrés à l'encontre de toutes les populations, sans oublier les Kurdes, les Yézidis, les Chrétiens d'Orient :
les discriminations, hostilités, dénis de droits, pressions multiples, milliers d'hommes, femmes, enfants déportés, massacrés, forcés à l'exil, considérés comme des citoyens de seconde zone.
Dès lors, les accusations portées contre moi sont bien médiocres car n'est-ce pas plutôt notre Président, qui par son silence coupable et son inaction, les a discriminés depuis des années ?
Je ne peux pas accueillir de réfugiés car :
• notre Région, notre Territoire, notre Ville accueillent des populations immigrées depuis des décennies et pour certaines d'entre elles (en particulier les itinérants) l'intégration est loin d'être faite,
• l’État vient de baisser de 10 milliards ses dotations aux communes,
• l’État nous impose, à marche forcée, une Métropole qui va ruiner le territoire pour aider Marseille qu'il abandonne financièrement,
• la mauvaise santé économique de notre pays ne nous le permet pas,
• des dizaines d'Aixois nous contactent chaque jour pour nous demander un travail, un logement qu'on ne peut plus leur donner.
Les solutions existent
Cette crise profonde que nous vivons ne peut être résolue par les choix actuels de la France : ce sont des solutions ponctuelles, prises dans l'urgence, sans maîtrise de ce qui pourrait arriver dans l'avenir (voir la position d'OBAMA et l'image de cheval de Troie suite aux déclarations de Daesh).
Ce phénomène migratoire va s'amplifier et notre priorité n'est pas de l’absorber (on ne peut pas) mais de le freiner puis de l’arrêter.
Cela ne se fera pas avec des mesures qui créent un appel d'air.
Cela ne fera pas sans mener une lutte acharnée contre les mafias de passeurs.
Cela ne se fera pas non plus avec une idéologie dominante de pseudos bons sentiments, toujours prompte à traiter d’égoïste et raciste toute voix qui voudrait débattre et élever le débat.
Dans un premier temps, tous les pays membres de l'ONU doivent être mis à contribution pour aider les pays limitrophes des conflits et apporter à ces populations migrantes une aide massive en les sécurisant sur leurs territoires et en s'occupant d'eux au quotidien.
Cette aide servira aussi à recueillir les réfugiés de guerre.
Il faudra bien sûr en finir avec Daesh et y mettre tous les moyens.
Les États Unis responsables de la situation actuelle en Irak et les pays du Golfe, qui longtemps ont armé les mouvements terroristes devraient être priés de payer les conséquences de leurs erreurs.
Pour l'instant l'Amérique d'OBAMA est silencieuse, et accueille très peu de réfugiés.
Quant aux pays du Golfe, ils leur ont fermé leurs frontières...
Et pourtant aucun homme politique n'a osé les mettre en cause*. •
* A l’exception de Claude BARTOLONE.
Nous sommes ici fort peu pétitionnaires tant la gauche et l'extrême-gauche ont usé, abusé de ce système depuis des décennies au service des pires causes, des causes à vrai dire les plus dégoûtantes.
En l'occurrence, soutenir Robert Ménard, traité, mis en cause, menacé de façon honteuse, y compris par le Premier Ministre, nous paraît être une cause juste, utile au pays, utile à son avenir politique et sociétal.
Nous signerons donc la pétition qui a pour objet de soutenir Robert Ménard et encourageons les amis, lecteurs, visiteurs de Lafautearousseau à en faire autant.
Nous mettrons de côté notre instinctive répulsion pour toute forme de pétitions et l'exception confirmant la règle, nous soutiendrons par ce moyen aussi Robert Ménard. Lafautearousseau •
Il nous est précisé que cette conférence s’adresse en priorité aux juristes. Mais elle intéressera aussi tous les amis de la Hongrie. Ce que nous sommes depuis longtemps de diverses manières, par exemple à raison des longues relations et de l'amitié d'esprit qui nous liaient au regretté Thomas Molnar. Dont plusieurs conférences faites à Marseille peuvent être retrouvées en vidéo sur ce blog.
Aujourd'hui encore, nous considérons la Hongrie avec sympathie, en particulier à cause du souci qui est le sien de préserver son identité et ses frontières, ce qui, de fait, protège aussi l'Europe. •
Cette journée mondiale de la maladie d’Alzheimer a montré qu’elle touchait un nombre croissant d’individus, phénomène découlant directement de l’allongement de la durée de vie nous dit-on. Est-ce bien la cause de l’accroissement du nombre de personnes touchées ? On rencontre en effet régulièrement des individus de plus en plus jeunes qui, probablement, doivent être atteints de ce mal. Prenons les trois derniers jours.
Nous avons tout d’abord un premier ministre grec qui, on le sait, montre des symptômes chroniques d’oubli. Il avait déjà oublié la réponse à un référendum, la doctrine de sa propre majorité, sans parler des règles de fonctionnement de la zone euro. Dimanche soir encore, après avoir remporté une majorité relative destinée à appliquer le programme européen dit d’austérité, il s’est allié avec l’un des seuls partis qui le refuse absolument. Etonnant, non ? Comme on ne peut pas croire à une pure manœuvre politique et encore moins à un manque de cohérence, c’est forcément un oubli.
Vendredi, notre ministre de l’économie, qui, le week-end précédent, avait oublié que l’abandon des 35 heures ne faisait pas partie du programme gouvernemental, déclarait cette fois que le statut de la fonction publique ne se justifiait plus dans un monde moderne. Il oubliait ainsi que, pour ses amis, le statut général était un dogme à peu près équivalent à celui de l’infaillibilité pontificale pour les catholiques.
Après une bulle corrézienne, le ministre a précisé qu’il ne parlait que des hauts fonctionnaires… Mais si, Paulette, je me souviens bien où j’ai mis les clés !
Vendredi toujours, la maladie frappait notre ministre de l’Éducation nationale qui, présentant les nouveaux programmes du CP à la 3e, annonçait le retour de la dictée journalière, mesure qui ne figure nulle part dans les 375 pages du document remis par le Conseil Supérieur des Programmes. On pouvait certes penser qu’elle n’avait guère eu le temps de lire cet épais document, mais elle devait bien avoir une petite fiche de résumé, genre antisèche, ou au moins un SMS de son directeur de cabinet lui présentant les grandes lignes de la réforme. Mais oubliant tout cela – car on ne veut pas croire à un pur gadget de communication – la ministre annonçait une mesure sortie de nulle part.
L’oubli de l’être empêche la compréhension du temps, enseignait Heidegger. Phénomène que Guy Béart abordait de façon plus poétique :
Je voudrais changer les couleurs du temps
Changer les couleurs du monde
Les mots que j’entends seront éclatants
Et nous danserons une ronde. •