TV • Finkielkraut chez Ruquier
Venu présenter – et donc défendre – son nouvel essai La seule exactitude, Alain Finkielkraut s’est installé dans le fauteuil de l’invité chez Ruquier, samedi soir, dans On n’est pas couché. Sensiblement moins théâtral que sur d’autres plateaux, il n’en est pas moins resté très didactique offrant une leçon de rhétorique aux téléspectateurs. Comme toujours dans cette émission, l’actualité commande le déroulé et, au-delà du livre, l’académicien était soumis aux questions sur Nadine Morano, la notion de race ou, encore, les migrants et l’Islam. Des sujets qu’il connaît, qu’il maîtrise et pour lesquels sa pensée le fait, irrémédiablement, passer dans le camp des réacs. Estimant, pour forcer le trait, que c’était mieux avant et que l’on se dirige collectivement vers du moins bien, sur tous les plans, de la politique à la culture, Alain Finkielkraut a, plus précisément, dénoncé l’hystérie collective sur les migrants, l’absurdité des dénonciateurs de l’islamophobie et les fossoyeurs de l’école dite républicaine.
A côté des deux chroniqueurs (Moix et Salamé), se tenait un autre invité qui trépignait pour intervenir. Son nom : Thomas Guénolé, un politologue dont le crâne est aussi lisse que la pensée. Visiblement agacé de ne pas arriver à sortir de l’anonymat, malgré sa présence dans plusieurs médias, il a tenté d’instruire un procès à charge contre le philosophe pour apparaître tel un saint Georges – à rose et non à croix – terrassant le dragon réac’ pour faire lever les foules et gagner le cœur des conscientisés. Hélas, l’homme s’est complètement ramassé, ne récolant même pas de maigres applaudissements. Pire, son accusé a tout juste pris la peine de lui répondre, préférant lui adresser d’immenses soupirs. Il faut, en revanche, saluer sa lucidité : sentant la bête lui échapper, il s’est abstenu d’intervenir à nouveau. Qu’il en soit remercié.
Pour le reste, pas grand-chose à retenir. Du name-dropping à tout va – c’était à celui qui déclamerait la plus belle citation -, des sempiternels échanges sur les Juifs et les Musulmans ou sur les progressistes et les conservateurs où chacun campe sur ses positions en accusant l’autre parti d’incarner la pensée dominante. Bref, un bon vieux débat entre républicains. •