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Actualité France - Page 409

  • Éric Zemmour : « Tout le monde en France a été, est ou sera anti-gaulliste »

     

    ZemmourOK - Copie.jpgDans la chronique qui suit [vidéo], Éric Zemmour resitue « l'affaire Morano » dans sa perspective historique, considérée sous ses différents plans : sous l'angle politique - voire politicien; du point de vue de l'histoire des idées; et même sous l'aspect linguistique ou sémantique des choses, notre époque ayant banni l'emploi de mots jadis courants et frappés, désormais d'interdit. Interdits ou tabous qui se veulent d'ordre moral alors qu'ils ne sont en général que de simples dénis de réalité. En prenant ainsi de la hauteur, Eric Zemmour donne à l'affaire Morano un intérêt réel qui, sans cela, lui aurait de toute évidence manqué et n'aurait été qu'un banal conflit électoral, une querelle de boutiques concurrentes. LFAR  • 

     

     

     

     Le commentaire de RTL :

    « C'est l'un des charmes de la vie politique française que de s'étriper autour des tombeaux : une citation de Napoléon, de Jaurès ou de Clemenceau, et le feu prend dans la savane ! », fait remarquer Éric Zemmour à propos de l'affaire Nadine Morano. « Comme on ne peut toucher au général de Gaulle, devenu depuis sa mort une icône, on s'en prend violemment à celle qui le cite », poursuit Zemmour. Il explique que « De Gaulle appartient à une génération qui n'avait pas peur d'employer le mot race », et que c'est parce qu'il ne partageait pas le « rêve assimilationniste et universaliste » qu'il avait accordé l'indépendance à l'Algérie. « La transformation inouïe de la population française repose la question que De Gaulle croyait avoir écartée à jamais. »

     

  • L'injonction légitime de Philippe de Villiers au monde politico-médiatique

    Source Boulevard Voltaire

     

    Philippe de Villiers est ancien ministre, député et président de la Vendée. Il est également le fondateur du Puy du Fou, et l’auteur d'un nouveau livre, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, ouvrage qui revient sur trente ans de vie politique. Mais c'est l'engagement actuel de Philippe de Villiers qui compte désormais. Ce qu'il réalise à tous égards de merveilleux au Puy du Fou. Ses grands récits historiques. Sa réflexion et sa parole sur la France. Engagement qui se situe hors du Système et résolument contre lui. « A la maurrassienne » aurait dit Boutang. LFAR   

     

    Ce livre dénonce un monde politique putréfié… Avez-vous admiré un seul homme politique ? 

    Tous ceux qui ont dit la vérité sont partis, de gré ou de force. Seuls les menteurs sont restés. 

    Ceux qui n’ont cessé de répéter qu’avec plus de musulmans il y aurait moins d’islamistes, avec moins de frontières plus de sécurité, avec plus d’Europe plus de prospérité… Ceux qui prétendent aujourd’hui qu’Assad est le danger numéro un parce qu’ils sont vendus au Qatar et à l’Arabie saoudite… 

    J’ai admiré des gens dans ma vie, qui avaient une colonne vertébrale et donc une pensée, une logique, une droiture. Pas dans la classe politique française. 

    J’ai quitté la vie politique parce que je considérais alors que la parole métapolitique était plus efficace. Je ne supportais plus le protocole compassionnel qui régit la vie politique : qui pleure le plus est le mieux élu… Les hommes politiques sont devenus des visiteurs de crash, des sous-stars du show-biz qui ne vivent que du mensonge et de la dissimulation.  

    Avec le temps, je me suis dit que j’avais un message à faire passer aux jeunes pour les encourager à devenir une génération de dissidents. 

    Comment devient-on un dissident ? 

    Un jour, Soljenitsyne m’a dit : « Vous, les Européens, êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide », mais il a également ajouté : « Le gouffre s’ouvrira à la lumière, de petites lucioles dans la nuit vacilleront au loin […] Aujourd’hui, les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest. »  

    Les dissidents sont ceux qui marchent à tâtons dans la France effondrée sur elle-même et submergée de l’extérieur : ils cherchent les murs porteurs. 

    Les hommes politiques refusent de trouver des solutions parce qu’ils sont vendus au mondialisme qui nécessite la destruction de tous les attachements vitaux.  

    La dénonciation de la mondialisation est un sujet important de votre livre…  

    Derrière les mensonges, j’ai vu la haute trahison. Cette conjonction inouïe entre les intérêts de certains et l’idéologie des autres. D’un côté la recherche d’un marché planétaire sans frontière, de l’autre l’idéologie d’un homme nomade, désaffilié, désexué, atomisé. 

    Depuis Mai 68, le « no frontière » des libéraux s’est associé au « no limite » des libertaires pour desceller toutes les pierres angulaires.  

    C’est, par exemple Giscard, fil spirituel de Cohn-Bendit, qui a organisé le chassé-croisé destructeur entre l’avortement de masse et l’immigration de masse. Un jour, mon ami Jérôme Lejeune m’a dit : « Ne lâchez pas sur l’avortement, c’est la vie qui commande tout. » L’avortement a servi de passeport à toutes les transgressions qui ont peu à peu permis la déshumanisation du monde par l’effacement planifié du visage de l’homme.  

    Les élites mondialisées que je dénonce ont abattu tous les murs porteurs de la France.  

    Lorsque j’aborde la question de l’Europe, je m’arrête sur la pensée de Jean Monnet : son but n’était pas de créer une superpuissance mais de déconstruire les nations pour offrir l’Europe au marché planétaire de masse. 

    Pour faire advenir le consommateur compulsif recherché par les marchés américains, il fallait tout détruire : la famille, la nation, les frontières… Il faut maintenant reconstruire, entièrement. 

    La réponse doit être radicale, et se concentrer sur deux réalités : la famille et la patrie charnelle, qui sont nos attachements vitaux. 

    Par où commencer cette reconstruction ? 

    Il y a aujourd’hui deux mots interdits que sont la patrie et la nation.  

    La patrie est la terre des pères, la paternité. La nation, c’est la naissance, la maternité… 

    Comment êtres frères sans père ni mère ? 

    Le drame que subit la France est double : ils ont attaqué la famille, et la famille des familles qu’est la nation. Cette dernière est un héritage, il faut le réaffirmer : la nation se reçoit, elle ne se choisit pas ! 

    Il faut affronter ces élites mondialisées qui n’ont cessé de détruire le peuple réel, la communauté nationale, la haute mémoire, la famille et finalement la France.  

    Vous avez vous-même quitté la politique dégoûté… Que faire, concrètement ? 

    Ils veulent fabriquer des atomes urbains et manipulables, à nous de former des générations de tempéraments autonomes, s’exercer à l’insurrection de l’esprit ! 

    Il faut multiplier les isolats de la résistance, créer des écoles hors contrat, lancer des associations indépendantes qui développent des pensées droites et assurent la transmission, la réaffiliation et l’enracinement. 

    Il faut défendre le caractère sacré de la vie, la filiation comme repère, la nation comme héritage, les frontières comme ancrage et le rêve français comme fenêtre sur le monde.  

    Nous sommes revenus au temps des catacombes et chacun doit veiller à sa petite luciole, pour que la flamme ne s’éteigne surtout pas. Ceux qui n’ont plus d’espoir sont ceux qui n’ont plus de solution. 

    Quand je vois ce qu’est devenu le Puy du Fou qui était exactement créé dans cet esprit d’indépendance, je réalise que c’est faisable ! Cette dissidence-là finira par faire exploser le système. 

    Un mot pour la fin ? 

    J’ai été un homme politique, je ne le suis plus et ma parole est libre. J’ai écrit avec une plume de feu, n’en pouvant plus de voir la France mourir.  

    Je suis heureux là où je suis aujourd’hui, je n’ai pas besoin de notoriété mais il faut comprendre ce livre comme un appel aux avilisseurs de tous bords : reprenez-vous, ne touchez plus à la France, cessez de la massacrer ! 

    J’ai quitté la vie électorale mais la passion de la France, aujourd’hui souffrance, ne m’a jamais quitté. 

    Ce livre n’est pas une démonstration, c’est un battement de cœur.  

    Propos recueillis par Charlotte d’Ornellas

     

    Le moment est venu de dire ce que j’ai vu

     

  • Les mots et les choses

     

    par Louis-Joseph Delanglade 

    M. Tin préside le Conseil Représentatif des Associations Noires de France, créé en 2005, dont le dernier communiqué (1er octobre) prétend qu’ « il y a en France au moins trois siècles de présence noire ». Pour sa part, Mme Ernotte, présidente de France Télévisions, déclare, fin septembre : « On a une télévision d'hommes blancs de plus de cinquante ans ». Passons sur les aspects contestables de ces deux déclarations. Le CRAN nayant pas été interdit et Mme Ernotte pas révoquée, on peut - on doit - penser quexistent bel et bien des « Noirs » et des « Blancs ». Ce nest donc pas cette réalité qui pose problème à certains mais plutôt laffirmation récemment réitérée que la France « est un pays de race blanche », sans quon ait bien compris si cest le substantif « race » ou ladjectif « blanche » - ou les deux - qui font scandale. 

     

    Il est vrai que, si elle cherchait à faire parler delle, Mme Morano a réussi. En tirera-t-elle quelque bénéfice politicien ? Cest moins sûr car la voici convoquée à ce que M. Finkielkraut appelle le « tribunal de lantiracisme ». Or le microcosme politicien et médiatique reste solidaire dans ses fondamentaux. Haro, donc, sur le baudet ! Des faux culs de la droite dite républicaine « fréquentable » - égérie : Mme Kosciusko-Morizet - au dernier carré des chroniqueurs gauchards de France Inter - porte-parole : M. Legrand - lindignation aura été unanime et donc suspecte. 

     

    M. Valls lui-même sest fendu à lAssemblée dune  formule moins ridicule que révélatrice : « Marianne n'a pas de race, pas de couleur ». Il rappelle ainsi, sans doute malgré lui, que lallégorie de la République française na bien entendu aucun rapport avec la France elle-même, bien mieux incarnée par une Jeanne dArc quil serait difficile de représenter autrement que blanche de peau. Nen déplaise à M. Valls, la France nest pas la République, celle-ci n’étant quun régime idéologique auquel celle-là préexiste historiquement et auquel on peut espérer quelle survivra. 

     

    Dun point de vue historique justement, la France est incontestablement un pays « blanc » - pas vraiment concerné par les vagues migratoires avant la moitié du XIXème siècle, vagues de toute façon longtemps « blanches » pour lessentiel. Ce nest quaprès la fin de lEmpire colonial quon a assisté à une importante immigration susceptible de modifier cette caractéristique. Cela dit, personne ne peut nier quil y ait aujourdhui - et dabord dans les outre-mer - de nombreux Français qui ne sont pas « blancs ». Mais, dans limpossibilité de connaître leur nombre avec précision, vu linterdiction des statistiques ethniques, le simple bon sens incline à penser que les « Blancs » restent largement majoritaires.  

     

    Dès lors, parler d’ « un pays de race [mot en usage]  blanche » na rien de scandaleux et ne saurait, de toute façon, supposer aucun racisme honteux et rampant. Dautant que, contrairement à sa voisine germanique, la France nest pas de tradition - toujours lHistoire - mono-ethnique. Après tout, une nation, cest dabord, comme le rappelle M. Zemmour, « une histoire et un passé en commun ». Etre français ce nest pas forcément être blanc mais cest certainement revendiquer cet héritage de mille cinq cents années. 

     

  • SOCIETE • La modernité au risque de la pensée

     

    Une tribune de Bérénice Levet*

    La philosophe Bérénice Levet invite, pour Figarovox, l'homme contemporain à renouer avec son enracinement géographique et temporel. Nous partageons l'ensemble et le fond de sa réflexion et de son souci. Et nous la rejoignons naturellement lorsqu'elle évoque en termes précis « ce mantra des valeurs républicaines (lesquelles sont parfaitement individualistes et, en dépit de leur épithète, étrangères à toute chose commune). » LFAR

    th.jpgQu'entend-on par modernité ? Utilisée à tort à travers, la notion est floue. En philosophie, et plus fondamentalement pour l'humanité occidentale, les temps modernes commencent au XVIIe siècle avec Descartes et, pour prendre un repère, Le Discours de la méthode qui paraît en 1637. Précisons que le philosophe met en forme un mouvement qui travaille souterrainement l'Occident depuis, disons, la Renaissance.

    Cependant, penser la modernité, est-ce seulement faire de l'histoire des idées ? En quoi sommes-nous encore concernés ? Ne sommes-nous entrés depuis la seconde moitié du XXe siècle dans ce que Jean-François Lyotard a appelé la «postmodernité» ? Cette notion nous égare en laissant croire que nous avons dépassé, surmonté la philosophie et l'anthropologie modernes. Or, nous restons largement déterminés par cette philosophie et cette anthropologie. Nous en avons même conduit les postulats à leur acmé. Nous touchons à une sorte de stade terminal qui en rend les impasses plus éclatantes encore.

    Quels en sont les traits saillants ? L'émergence du sujet, de l'individu se donnant à lui-même sa propre existence à la faveur du Cogito : après avoir fait table rase de tous les héritages, de tous les liens qui l'attachaient au monde, jaillit, invincible au doute, le Moi, la certitude de soi (je pense donc je suis). L'individu moderne s'émancipe de son statut de créature, et du même coup de sa dépendance à l'endroit du Créateur, il se conçoit comme libre, souverain, autonome, et pure raison. Pierre angulaire du nouvel édifice du savoir et bientôt, avec la Révolution française, du corps politique. Face à ce sujet omnipotent, la nature se voit réduite au statut d'objet, que l'homme peut sans vergogne s'asservir, et qui n'a même de raison d'être qu'en fonction de l'utilité que l'humanité peut lui reconnaître. L'homme moderne est individualiste - c'est-à-dire non pas égoïste, ce vice appartient à la nature humaine, mais il ne veut dépendre de rien ni de personne, il entend tout gouverner et ne répondre de rien -, il devient incapable de la moindre gratitude pour le donné de l'existence.

    En quoi cette hypertrophie de la volonté, cette ivresse des possibles, le refus de se penser comme obligé du monde, l'assimilation de toutes les significations héritées à des préjugés, à du « formatage », comme on dit aujourd'hui, induisent une déshumanisation de l'homme ? Pourquoi le nomade d'un Jacques Attali, l'homme délié de tout héritage, hors sol, sans passé exalté par certains intellectuels et par bon nombre de journalistes, est un homme mutilé ? À quoi ressemblerait - le conditionnel n'est peut-être pas de rigueur, n'est-ce pas ce que nous avons déjà sous les yeux - une société composée exclusivement d'individus porteurs de droits sans chose commune ? Des individus consuméristes et encouragés à l'être dans l'oubli parfait de ce que Simone Weil appelait les « besoins de l'âme » et parmi lesquels elle comptait l'enracinement géographique assurément mais temporel non moins, car l'inscription dans un lieu et dans un temps plus vaste que celui d'une courte vie humaine est ce sol à partir duquel une vie humaine peut prendre sens.

    Ces questions se posent à nous impérieusement et cruellement. Nous ne manquons pas d'essais qui s'attachent à peindre les conséquences funestes de cette philosophie moderne sur la condition humaine : la déréliction de l'individu contemporain, abandonné à lui-même, auquel, avec pour alibi sa liberté, nous avons renoncé à transmettre le vieux monde, l'émiettement d'une nation, la désagrégation d'un corps social qui a placé en son fondement un principe a-social par excellence, l'individu créancier, avec ses droits à faire valoir.

    Cependant, si nous voulons tenter de remonter la pente, d'infléchir le cours des choses, il nous faut redonner leur fondement philosophique et anthropologique à l'enracinement, à la nation, à la transmission du vieux monde, à l'appartenance à une humanité particulière, à la vie politique comme partage de significations communes et pas simplement adhésion à des règles de coexistence pacifique, ni à ce mantra des « valeurs républicaines » (lesquelles sont parfaitement individualistes et, en dépit de leur épithète, étrangères à toute chose commune). Repenser les conditions d'une humanité possible, se donner les moyens de survivre comme communauté de destin et de sens, c'est ce à quoi de façon ambitieuse assurément nous voudrions contribuer avec ce cycle de conférences (1). Hannah Arendt, Gilbert K. Chesterton, Léon Chestov, Simone Weil, Georges Bernanos, Ortega y Gasset, Louis Dumont, Cornelius Castoriadis, Günther Anders, Christopher Lasch, ces penseurs que nous avons sélectionnés de façon partiale, nous l'avouerons - en fonction de notre propre dette intellectuelle à leur endroit -, ont en commun d'inquiéter les évidences et le prêt-à-penser dont nous périssons, et de nous armer conceptuellement pour résister aux tentatives de plus en plus fortes de criminalisation des esprits libres.

    À ceux qui ne veulent voir que « frilosité », « crispation », « égoïsme » dans l'attachement aux données de base de la condition humaine et s'emploient à transformer en suppôts de l'extrême droite les intellectuels qui restent accessibles à la finitude humaine, à la légitimité du besoin de racine, d'inscription dans une histoire singulière, il faut répliquer philosophiquement - car leurs déclarations péremptoires n'ont d'autre fondement qu'idéologique.

    Les sombres temps, disait Hannah Arendt, sont ces périodes dans l'histoire où la parole publique masque la réalité, en la recouvrant d'exhortations morales ou autres, plutôt qu'elle ne la révèle, ne la dévoile. Empêchons ces sombres temps de s'installer! 

    (1) Observatoire de la modernité, saison 2015-2016. « Dix phares de la pensée moderne », sous la direction de Chantal Delsol et Bérénice Levet. Voir le site: www.collegedesbernardins.fr

    Bérénice Levet            

  • SOCIETE • Denis Tillinac : L’envolée du Puy du Fou

    Philippe de Villiers au Puy du Fou. Les Russes s'intéressent de près à l'expérience...Photo © AFP 

    Preuve que le réenracinement est un besoin mondial, la “merveille” vendéenne s’exporte dans le monde entier. Et la Révolution n'en sort pas grandie. C'est ce que dit Tillinac qui voit dans l'aventure du Puy du fou un esprit de révolte et un espoir de relève. Relève du politique, hors du Système. Et d'une France réenracinée.  

    2594939590.jpgIl existe en France un château en ruine à la Walter Scott où l’on se dépayse tout en renouant avec sa patrie intime : le Puy du Fou. Deux millions de visiteurs s’y sont rendus cette année. C’est dans le bocage vendéen, loin de ma Corrèze où jadis un stagiaire de l’Ena à la préfecture, haut sur pattes, précédé d’un nez important, forçait la sympathie par sa jovialité et sa faconde : Philippe de Villiers. Il avait de l’allure, et de l’allant. Chirac qui régnait alors sur nos arpents lui prophétisait une carrière politique reluisante. Par le fait, il lui ouvrit les portes de son gouvernement.

    Mais on ne met pas une muselière à un loup : à peine intronisé dans le sérail, Villiers s’y sentit piégé et à l’étroit. Sa verve tourna à l’ironie la plus mordante ; il tirait à vue, et visait juste. Jugeant la classe politique peu vertébrée et insipide au possible, il le lui fit savoir en mots d’esprit colportés par une noria médiatique malveillante. Elle s’en offusqua. Vade retro, suppôt réac de la chouannerie ! Il se replia en Vendée où longtemps il régna en tsar autocrate, à la satisfaction des autochtones. Nul n’aura autant marqué son terroir — et le sien n’est pas ordinaire, il a subi dans sa chair les effets du premier génocide idéologique.

    Le mot “génocide” gêne aux entournures les historiens marxisants dans la lignée de Mathiez, Soboul et Lefebvre, mais les faits sont avérés : la Convention a bel et bien conçu l’extermination du peuple vendéen en rébellion spontanée contre un projet ouvertement totalitaire. Un historial implanté par Villiers en témoigne, et, par la grâce de Furet, le tabou a du plomb dans l’aile ; les Français commencent à savoir de quoi la Révolution se rendit coupable. Pour mieux enfoncer le clou mémoriel, Villiers a même invité le grand Soljenitsyne : il était bien placé pour percevoir le fil reliant Robespierre à Lénine et Brejnev.

    Mais avant de devenir député et président du conseil général de la Vendée, avant même d’entrer au gouvernement, Villiers avait démissionné de la fonction publique pour ne pas servir un gouvernement comprenant des ministres… communistes. Dans la foulée de ce choix audacieux mais cohérent, il créa ex nihilo le Puy du Fou sans faire les poches des contribuables. Entrepreneur et scénariste de son propre rêve, il a conçu autour des ruines un spectacle dont les acteurs étaient et sont encore des bénévoles du cru. Au fil des années, ce spectacle s’est étayé, les visiteurs ont afflué et, trente-huit ans après les débuts artisanaux, la Cinéscénie a été consacrée au plan mondial.

    J’ assistais l’autre samedi à la dernière représentation de l’année ; c’est une cavalcade grandiose dans une histoire de France tantôt tragique, tantôt aimablement champêtre avec des tableaux vivants qui évoquent les fêtes de Breughel. Par la même occasion, j’ai parcouru le parc d’attractions — « parc d’enracinement », dit Villiers à juste titre — pour y découvrir les innovations, notamment les Amoureux de Verdun, évocation poignante de la vie des poilus dans une tranchée, mais aussi un abrégé saisissant de l’invasion puis de la christianisation des Vikings.

    Voilà notre imagerie historique, égrenée en scènes qui emballent les enfants et leurs parents. Voilà la belle saga des “Puyfolais” — 35 000 bénévoles depuis le début de cette aventure collective, 1 500 acteurs de la Cinéscénie, famille soudée par la fierté d’avoir sorti de l’oubli la mémoire de sa patrie vendéenne, et de la nôtre. Voilà le grand oeuvre de ce grand gosse désormais sexagénaire, Villiers, dont le fils Nicolas a pris les commandes. Lui, Philippe, écrit de nouveaux scénarios. Telle est la renommée du Puy du Fou que plusieurs chefs d’État veulent le leur. Poutine, entre autres. Il a compris le besoin de ressourcement de son peuple par les temps mondialistes qui courent, et quoi de plus instructif qu’un beau spectacle en relais des manuels d’histoire. Aux visiteurs du site, Villiers réserve une surprise importante pour l’année prochaine ; son imagination n’a pas de limites et son activisme politique, inopérant à l’intérieur du système, a trouvé son mode d’emploi approprié. Car le Puy du Fou, enfanté par un rêve et nourri par l’esprit de révolte, relève du politique au sens le plus noble du terme. 

    Denis Tillinac Valeurs actuelles 

     

  • Éric Zemmour : « Le fleuve de gauche est revenu dans son lit libéral »

     

    ZemmourOK - Copie.jpgEric Zemmour est trop fin connaisseur de l'histoire des idées, de l'histoire tout court et, naturellement, de l'actualité politique, pour ne pas pointer les faux clivages, les filiations douteuses et les positionnements de circonstances. Ainsi retrace-t-il brillamment, dans la vidéo qui suit, les origines historiques du libéralisme, l'empathie de fond de ce dernier avec le déconstructivisme révolutionnaire et donc son ancrage véritable à gauche. En cela, Zemmour donne raison à Macron, lorsqu'il définit le libéralisme comme valeur de gauche. Une idéologie peu compatible avec ce roi qui manque, selon le même Macron, et n'aurait d'autre fonction et justification que de réincarner le Pouvoir et ré-enraciner la société. Le contraire du libéralisme ... Allez savoir ! Contradiction à objecter au jeune et sémillant ministre. LFAR 

     

     

    Le commentaire de RTL :

    Éric Zemmour est catégorique : « Emmanuel Macron a raison : le libéralisme est de gauche ». Le journaliste affirme qu"historiquement les deux termes sont presque synonymes, presque interchangeables". Il insiste : « Pas plus libéral que les Lumières ! Pas plus libéral que Voltaire ! Pas plus libéral que la Révolution française de 1789 qui interdit les coalitions ouvrières ! Pas plus libéral que la déclaration des droits de l'homme ! Pas plus libéral que la IIIème République ! » Zemmour maintient que les lois sociales les plus importantes furent établies par des conservateurs. L'Acte unique de Jacques Delors, père spirituel de François Hollande, est la Bible libérale qui régit l'Europe depuis trente ans. 

  • Le libéralisme est-il « une valeur de gauche » ?

     

    François-Xavier Bellamy analyse les propos d'Emmanuel Macron sur le libéralisme, « une valeur de gauche », selon le ministre de l'Économie. Il y voit une preuve supplémentaire des bouleversements idéologiques qui recomposent l'échiquier politique. Mais aussi « une occasion historique de clarifier les termes du débat politique ». Lesquels s'enracinent, comme on le verra, dans un débat métapolitique, anthropologique et culturel. Où les notions de transmission, d'héritage et, en définitive, de tradition retrouvent toute leur place. François-Xavier Bellamy va à l'essentiel. Bien au delà du souci électoraliste.  LFAR

     

    LE FIGARO - Emmanuel Macron affirme que « le libéralisme est de gauche ». S'agit-il d'une captation idéologique ?

    François-Xavier BELLAMY* - Ce n'est clairement pas une captation idéologique, puisqu'il y a une vraie tradition libérale de gauche ; mais c'est une mise au point, en ce sens qu'Emmanuel Macron valide par là le déplacement des plaques tectoniques du débat intellectuel et politique entamé avec la chute du mur de Berlin. Dans un monde bipolaire, le libéralisme était anticommuniste, et donc de droite. Aujourd'hui, après avoir porté des réformes de société très libérales sans les assumer comme telles, la gauche au gouvernement accepte enfin de revendiquer un libéralisme cohérent.

    Qu'est-ce que ce libéralisme de gauche ?

    On pourrait définir ce libéralisme de gauche par la volonté de déconstruire tout ce qui précède le choix des individus. Dans un entretien au Nouvel Obs, Manuel Valls présentait comme l'objectif final d'une politique de gauche «l'émancipation de l'individu». Emmanuel Macron le rejoint, par exemple, lorsqu'il critique le concept de «tabou». Sous ce nom, la gauche dénonce tous les interdits qu'elle veut briser ; il s'agit donc de défaire les héritages culturels, familiaux, spirituels, et même naturels, dans lesquels elle ne voit, selon les mots de Vincent Peillon à l'Assemblée nationale, que des déterminismes auxquels il convient d'arracher l'individu.

    Une part de la droite semble partager cette vision…

    De ce fait cette conception de la liberté a largement irrigué le paysage politique, et la droite s'est longtemps soumise à cette entreprise de déconstruction qui se présentait comme un progrès.

    La mandature Hollande peut-elle être qualifiée de libérale ?

    On peut dire qu'elle aura été marquée par la contradiction qui a longtemps marqué la gauche française, cette tension entre un libéralisme sociétal affirmé et la multiplication des freins à l'initiative individuelle en matière économique. Avec 57 % du PIB consacré à la dépense publique, la France est aujourd'hui encore très loin du libéralisme global qu'Emmanuel Macron appelle de ses vœux…

    Si la gauche est libérale, que peut être la droite ?

    Le piège serait pour la droite de se crisper maintenant dans un conservatisme étroit, au motif que la gauche revendique la liberté. La situation actuelle offre une chance historique de clarifier les termes mêmes du débat public. Ce que la gauche nous propose, quand elle nous parle de liberté, c'est, dans tous les domaines, l'atomisation individualiste ; et derrière la revendication de «droits» nouveaux, l'égoïsme décomplexé. Pour Emmanuel Macron, « tous les jeunes doivent rêver d'être milliardaires » ; proposons d'autres rêves à la génération qui vient, des rêves qui donnent toute sa consistance à l'idée de liberté ! La droite doit se saisir de ce travail et, au lieu de la solitude du consommateur, proposer une société d'acteurs libres, engagés et responsables.

    Le libéralisme est-il forcément révolutionnaire ? Existe-t-il une perspective « libérale conservatrice » ?

    La vraie révolution aujourd'hui consiste sans aucun doute à reconnaître, dans la crise d'adolescence collective que nous semblons traverser, que notre liberté n'est pas immédiate, et qu'elle suppose l'humilité qui reconnaît et reçoit l'enracinement qui la fait croître. La liberté se nourrit d'un héritage, d'une langue, d'une éthique, dont la déconstruction - qui a pourtant été opérée depuis cinquante ans au nom de l'émancipation individuelle - ne peut mener qu'à une aliénation définitive.

    La liberté de penser, d'agir, de juger ne sont pas des productions spontanées ; elles sont le résultat du travail patient de la culture. Dans la folie de ce déni où nous croyons trouver notre affranchissement, nous ne faisons que permettre la standardisation à grande échelle des comportements, des opinions, et des personnes. Inspirée par ce libéralisme individualiste, une mondialisation débridée rejoint les idéologies les plus coercitives pour produire de l'uniformité, de l'indifférenciation et de l'indifférence à grande échelle.

    Le clivage droite/gauche est-il encore pertinent ?

    La cohérence retrouvée de la gauche redonne à la droite sa pleine nécessité. La liberté au nom de laquelle une grande partie de la gauche revendique aujourd'hui la PMA, la GPA, l'euthanasie ou le suicide assisté se veut totale et irresponsable. La droite doit maintenant, en renouant avec son héritage intellectuel, montrer combien il est nécessaire de préserver les conditions éthiques d'une société authentiquement humaine, et pour cela de recevoir et de transmettre l'héritage culturel qui peut seul fonder notre avenir. Ainsi sera refondée pour les individus la perspective de relations réelles, par lesquelles ils puissent échapper à la solitude de l'intérêt pour vivre l'expérience d'une liberté totale, parce que responsable.

    Il y a aussi une gauche non libérale, celle de Michel Onfray…

    Dans cette recomposition idéologique, au-delà de toutes les étiquettes, il faut évidemment s'attendre à des convergences nouvelles.

    Le but ultime du libéralisme est-il la disparation de la politique ?

    Le libéralisme, en effet, a été dans l'histoire ce que Schmitt appelait «le mouvement ultime de dépolitisation et de neutralisation» de la société. En ce sens, les réformes sociétales de la gauche libérale, tout comme la vision économique défendue par Emmanuel Macron, tendent en même temps à la dérégulation, et à la déconstruction de l'État ramené au rôle de gestionnaire technique des interactions sociales. Mais il est clair, là encore, qu'il ne peut y avoir de liberté véritable sans qu'elle soit sous-tendue par une loi commune, dont l'ordre protège, éclaire et consolide les choix individuels. Quand la politique fait défaut - et c'est l'honneur d'une partie de la gauche de n'avoir cessé de le rappeler -, c'est toujours le plus faible et le plus fragile dans la société qui en paie le prix. 

    *Auteur des Déshérités (Plon, 2014).

    Entretien réalisé par Vincent Tremolet de Villers

                

  • Sacrée NKM ! Il est « exécrable » de dire que la Corée est jaune, ou le Congo noir ?

     

    Par Academos 

     

    academos.jpgNKM, entre autres énormités nombreuses et répétées, s'était déjà signalée par un baroque « Buisson, l'homme qui veut faire gagner Charles Maurras ». On ne pourrait, depuis, noter chacune de ses niaiseries, mais la dernière en date mérite, malgré tout, que l'on s'y arrête quelques instants. NKM a réagi au propos fort raisonnable, et du reste très banal, de Nadine Morano, qui reprenait elle-même la phrase de de Gaulle,  rappelant que la France est un pays de race blanche, de culture gréco-latine et de tradition chrétienne.

    Tollé, évidemment, chez les immigrationnistes. Tollé aussi chez Les Républicains (Sarko serait, paraît-il, ulcéré, on se demande bien pourquoi). Bref, pas mal de gens ont des boutons après cette déclaration d'évidence de Nadine Morano, qui a courageusement maintenu ses propos.

    On pourrait se contenter de hausser les épaules, d'en rire, et de se dire que la première chose à faire est de conseiller à Sarkozy, NKM et tous ceux à qui ces propos de simple bon sens ont donné des boutons d'aller consulter un dermato. Hélas, pour, eux, ce n'est pas l'épiderme qui est malade, mais l'esprit, la tête, le mental qui sont touchés, et dans lesquels le « politiquement correct » et l'esprit « mécanisé » (Pierre Boutang) ont fait des ravages, probablement irréversibles.

    Ainsi, donc, pour NKM dire que la France est un pays de race blanche est « exécrable ». Irai-je en taule si je dis que la Corée est un pays jaune et le Congo un pays noir ? Je commence à me poser des questions.

    Mais, en vérité, dussé-je surprendre, c'est NKM qui a raison : si l'on pose comme postulat que la république idéologique française fait table rase non seulement du passé mais aussi de ce qui est encore une réalité, alors, oui, il est exécrable de rappeler les racines européennes et blanches, gréco-latines et chrétiennes de la France.

    Le mérite du propos de Nadine Morano aura été de forcer chacun à tomber le masque et à choisir son camp : la France, ou la république idéologique.  Laquelle fait démarrer la France en 1789 comme Daech fait démarrer le monde à Mahomet.

  • Valls a raison !

     

    « Marianne n'a pas de race, pas de couleur » vient de déclarer le Premier ministre à la représentation nationale. . Qu'a-t-elle donc ? A-t-elle même un visage ? La France en a un. De Gaulle l'a défini. Mitterrand connaissait la France physiquement, charnellement. Il en distinguait tous les terroirs que l'on reconnaît, expliquait-il, à leurs couleurs. Couleur de leur sol, de leurs arbres, de leurs champs, de leurs villages. Couleurs qui les caractérisent, les différencient. Sans les opposer, ni entre elles, ni au reste du monde. Et les constituent en personnes. Que Marianne soit icone d'un régime hors sol, et donc incolore, nous en sommes d'accord avec Manuel Valls. Sans doute est-ce pourquoi ce même régime est aujourd'hui méprisé d'une bonne partie des Français . 

    Pour le reste, il est instructif d'écouter le propos exalté du Premier ministre à l'Assemblée. « Manuel Valls peut tout jouer, mal mais tout » a écrit Eric Zemmour. On en a ici la preuve. LFAR  

     

     

     

  • Pendant que Poutine joue aux échecs, Hollande joue à la belote

    L'opinion d'André Bercoff    

    Pour André Bercoff, François Hollande a commis une erreur stratégique en refusant trop longtemps de dialoguer avec le président syrien Bachar el-Assad. Comme avec Vladimir Poutine, d'ailleurs, qui est désormais au centre du jeu diplomatique. Etat de fait qui est, après tout, compte tenu de la qualité de nos dirigeants, ce qui peut aujourd'hui arriver de mieux au groupe de nations qui partagent notre civilisation, ou ce qu'il en reste. Et dont la Russie fait partie. Sur le fond, l'analyse d'André Bercoff nous paraît fort juste. Et puis, il y a la forme, dont nous avons déjà parlé : Quand le bon sens, le style, la verve et la truculence, le franc parler se combinent cela donne un billet d'André Bercoff et quand il décide de peindre et moquer les hommes du Système, cela fait mouche.  LFAR 

     

    photo.jpgDe Gaulle en ses Mémoires : « Vers l'Orient compliqué, je m'envolai avec des idées simples.» Mieux valent des idées simples que pas d'idées du tout. C'est ce vide quasiment abyssal qui semble régner sur la politique étrangère de la France, et ce, depuis quelques années. Sarkozy voulut se débarrasser de Kadhafi au nom de la liberté et des droits de l'homme, ce qui était tout à fait légitime, mais ce faisant, il a complètement ignoré le fait qu'une dictature peut en cacher une autre, pire encore. Kadhafi était une brute sanguinaire que gouvernements de gauche et de droite reçurent en grande pompe, puisque le pétrole reste l'horizon indépassable de notre temps européen. L'on se rappelle les vivats médiatiques, les poèmes lyriques et les autocongratulations euphoriques qui accueillirent la chute du tyran. Résultat des courses : la voie des grandes migrations fut ouverte avec fracas et, dans leur candeur naïve, nos protagonistes ne songeaient même pas, les choses méditerranéennes étant ce qu'elles sont, qu'aux serments de Tobrouk allaient succéder les décapitations de Syrte.

    Plus spectaculaire encore, dans le déni de réalité, fut la position française vis-à-vis de la Syrie. Que Bachar El Assad fût prêt, comme son père le fit à Hama il y a plus de trente ans, à sacrifier des dizaines de milliers de personnes, nul n'en doutait. Donc, en 2012, pour Obama comme pour Hollande, il s'agissait de se débarrasser au plus vite du massacreur syrien : l'on se rappelle la série prolongée des mâles résolutions de Laurent Fabius. Malheureusement, on avait encore une fois oublié cette triste réalité d'évidence: à savoir que, depuis des années et pour quelque temps encore, le choix n'est pas entre [le mal absolu ] et un Printemps Arabe qui a duré ce que durent les roses, et qui aurait débouché sur la victoire d'une démocratie qui allie enfin la liberté d'expression, le droit des femmes, la laïcité et évidemment le droit de vote. Le choix, dramatique mais incontournable, oppose les dictatures militaires à l'enrégimentation de l'islamisme radical, dont l'ambition est précisément et irréversiblement la mainmise implacable, policière et punitive sur la totalité de la vie quotidienne. Les bonnes âmes nous parlent sans cesse du manque de différence entre peste et choléra. Ne pas oublier, cependant, que les dictatures peuvent disparaître alors que la soumission institutionnalisée, actée de la naissance à la mort, appliquée d'une main de fer du lever au coucher, est beaucoup plus difficile à combattre par nos « valeurs de la République » de plus en plus soumises, elles, au souci primordial de ne vivre sa vie que sous principe de précaution.

    Voilà pourquoi Poutine est aujourd'hui au centre du jeu : il joue aux échecs en calculant à six coups d'avance, alors que nous jouons à la belote en brandissant bruyamment nos sains principes. Un examen à peu près lucide du paysage moyen-oriental, entre chiites et sunnites, Califat irako-syrien et Egypte de Sissi, Israël et Palestine, aurait montré à nos gouvernants que le rapport de force modèle plus que jamais les situations et qu'entre deux maux, il faut continuer de choisir le moindre. Sinon, on se retrouve en coulisses, en salle d'attente, à regarder les vrais joueurs s'affronter. Hollande et Fabius découvrent soudain l'intervention en Syrie et les bombardements ciblés : il n'est jamais trop tard pour bien faire. Mais le temps perdu signe la condition sympathique et pérenne des seconds rôles.  •  

    André Bercoff             

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et Moi est paru le 9 octobre 2014 chez First.     

  • Immigration : Stop ou encore ?

      

    arton9463 lfar.pngA la question posée, « STOP OU ENCORE ? » en matière d'immigration, nous répondons clairement STOP. Et nous nous joindrons volontiers à cette Coordination du Pays Réel qui se présente, à la maurrassienne, comme un groupe de citoyens en désaccord avec les politiques d’immigration destructrices des identités.

    Plus cela se tiendra hors des partis, plus cela surplombera le clivage gauche-droite, plus il s'agira d'une réaction citoyenne, rassemblant largement des citoyens plutôt que des organisations ou mouvements politiques, plus cela sera à l'image du Pays Réel tout entier, et mieux, selon nous, cela vaudra.

    Fin novembre, une rencontre publique & une manifestation contre les politiques d’immigration sont annoncées*. On attend les détails. Mais, en principe, l'initiative est bonne. Et nous participons ! Lafautearousseau 

    * Notamment sur Facebook, Twitter et le site du CRAF

  • Natacha Polony: « Qui a peur du peuple souverain ? »

     L'analyse de Natacha Polony

    Natacha Polony revient sur l'affaire « Onfray » et le durcissement du débat entre ceux qui défendent la construction européenne et ceux qui sont favorables à une restauration des souverainetés nationales. Mais le triomphe des premiers n'est plus assuré. Il y a aujourd'hui toute une pléiade d'intellectuels qui n'acceptent plus volontiers le formatage de la pensée dominante. Qui, à leur tour, la mettent en accusation, la contestent, la réduisent à la défensive. Avec l'assentiment de larges pans de l'opinion. Reste la question de savoir si le sentiment populaire profond, instinctif, vital, peut être réellement souverain dans un Système passé maître dans l'art et la manière d'organiser son conditionnement. Reste l'incomplétude d'une telle démocratie. Telle que Macron l'a signalée. Et reste enfin, selon nous, à se demander si la souveraineté du peuple n'a pas pour condition incontournable, au moins en France, l'existence d'un souverain de chair et d'os qui en soit l'incarnation et qui, dans toute sa profondeur historique, la garantisse. Cela, pour nous, s'appelle un roi. Nous excusera-t-on de poser la question ? LFAR 

     

    XVMbd3235a0-219b-11e5-93d6-2261d4e29204 - Copie.jpgLe crime de Michel Onfray, de Jacques Sapir ou de quelques autres intellectuels cloués au pilori porte un nom : le souverainisme.

    Pourquoi tant de violence ? C'est ce que se demande sans doute l'observateur des médias, le lecteur de journaux, devant la tempête qui agite la France intellectuelle ou, plutôt, devant les éruptions de patrons de presse et de journalistes clouant au pilori des intellectuels français coupables, au choix, de « déraper », de « faire le jeu du FN » ou carrément de se rapprocher dudit parti. La une de Libération a lancé le bal, suivie par celle du Monde. Mais il a fallu quelques jours pour qu'apparaissent sous la plume des grands censeurs les raisons profondes de leur détestation. Le mot, désormais, se promène d'éditorial en tribune libre, comme un nouvel acte d'accusation. Il obsède Laurent Joffrin, mais il incarnait déjà depuis quelque temps le mal absolu dans les envolées d'un Franz-Olivier Giesbert. Oui, le crime de Michel Onfray, de Jacques Sapir ou de quelques autres porte un nom : souverainisme.

    Le mot a longtemps désigné des groupuscules idéologiques, les perdants de l'Histoire, ceux que l'adoption du traité de Maastricht avait condamnés à la marginalisation politique. Car la promesse allait s'accomplir. Avec Maastricht, la paix en Europe, la croissance et le plein emploi, le progrès s'imposant partout, et jusque dans ce monde post-communiste rejoignant dans l'euphorie le camp de la liberté. Et puis il y a eu 2005. La victoire inattendue d'un « non » dont on n'a pu étouffer la voix qu'en expliquant qu'il avait douteusement mêlé « non de gauche » et « d'extrême droite », qu'il était finalement xénophobe, rance, nauséabond, réactionnaire, populiste (autant de mots dont on a voulu nous habituer à croire qu'ils étaient synonymes). Et tout à coup ces derniers jours, les tenants du meilleur des mondes européens, qu'ils soient libéraux-sociaux ou sociaux-libéraux, s'aperçoivent que les mouvements de plaques tectoniques du monde intellectuel, qui voit tomber dans le camp du Mal de plus en plus de penseurs pourtant classés à gauche, s'expliquent par la résurgence de l'idéologie honnie, le souverainisme, ou plutôt par l'échec de leur propre modèle, construit en opposition.

    Donc, le souverainisme conduit sur les rives du Front national. Qu'on soit éditorialiste à France Inter ou à L'Obs, au Point ou à Médiapart, cela semble une évidence. Sans que jamais il ne soit nécessaire de définir les termes du débat. Dans le cas du souverainisme, il est pourtant intéressant de revenir aux mots. Celui de souveraineté, par exemple, qui constitue le pilier de la démocratie et de la République. Le peuple, nous disent les pères de la République française, doit être son propre souverain, c'est-à-dire maître de son destin. Ce qui implique une souveraineté individuelle et collective. Souveraineté des individus, suffisamment instruits pour pouvoir former leur jugement sans dépendre d'autrui - d'où la position cruciale de l'école dans l'édifice républicain - et souveraineté de la nation qui mène librement la politique voulue par le peuple comme assemblée de citoyens.

    Voilà donc ce qui leur fait si peur! Le peuple souverain ! Alors, on ergote sur ce qu'est le peuple, on laisse entendre, crime atroce, qu'il pourrait être entendu dans une acception identitaire, xénophobe, en effaçant opportunément toute l'histoire politique et intellectuelle française qui fait du peuple une entité politique et non pas ethnique. On brandit le danger du nationalisme pour mieux diaboliser l'idée de nation, là encore, un concept, dans la tradition française, purement politique (il serait presque étonnant de lui voir préférer celui de « patrie », étymologiquement la « terre de nos pères »).

    L'idée que le peuple doit avoir consenti tout abandon de souveraineté en échange d'une protection (par exemple, la préférence communautaire qui devait prévaloir à l'origine contre l'ouverture à tous les vents de la mondialisation) scandalise visiblement ceux qui, sous couvert d'expertise et de gouvernance, ont réinventé l'oligarchie censitaire. Les mêmes, d'ailleurs, qui ont, des années durant, orchestré la destruction de l'école et interdit aux futurs citoyens tout espoir d'émancipation intellectuelle. On se souvient qu'en 2005, ils nous expliquaient qu'un référendum était inutile car le texte était trop complexe pour être compris des électeurs… Bientôt, ils nous expliqueront que le peuple est trop faible d'esprit pour voter.

    Tenter avec acharnement de renvoyer le souverainisme, notamment de gauche, vers le Front national, relève du réflexe de survie : face à un système qui s'effondre, qui détruit l'industrie, désormais l'agriculture, et finalement les savoir-faire français, un système qui dévalorise le travail et détruit le pacte moral entre les citoyens et la République et le lien qui les unit à la France, qui crée du malheur et désormais de la violence, il n'y a plus que cela : brûler quelques sorcières pour éviter d'entendre les foules qui grondent. 

    Natacha Polony - Le Figaro            

     

  • Valls à la télé : un commentaire savoureux sur Lafautearousseau

     

    Par Jean-Guy de Wargny

    Le commentaire qui suit a été posté sur Lafautearousseau samedi 26 septembre à 15h43. Il s'agit, bien-sûr, du passage de Manuel Valls à Des Paroles et des actes. Jean-Guy de Wargny a été remercié par un commentaire de Jean-Louis Faure [Merci monsieur De Wargny, vous m'avez bien fait rire !] et d'Anatole [Le commentaire de Jean-Guy de Wargny est un petit bijou. A conserver, je crois, dans les annales de Lafautearousseau]. C'est fait. Et c'est ainsi que vont les commentaires sur notre blog. Un blog vivant et participatif. Où l'humour est présent.  LFAR 

     

    14400847.jpgJ'ai cru un moment que M.Valls allait exploser. Sa tête n'était plus qu'un chaudron à l'ébullition menaçante. Ses yeux rappelaient les flippers des année cinquante tant ils clignotaient. Ses lèvres tremblotaient et sa voix prenait le timbre d'un adjudant-chef de la coloniale. Dans sa tombe le pharmacien Coué se régalait d'entendre l'un de ses disciples les plus zélés prendre des postulations péremptoires. Certes, Freud, lui aussi, savourait ces instants confirmant ses thèses sur la psychopathie mégalomaniaque. Enfin cette prestation d'un ridicule chaplinesque me fit penser à cet auteur dramatique démodé du nom de Casimir Delavigne qui à l'acte V de sa pièce sur Louis XI fait dire à l'un des courtisans : « Tout pouvoir excessif meurt par son excès même ». .Enfin, je ne saurais clore ce commentaire sans me gausser de l'attitude faussement humble, mais terriblement servile de ce pauvre Pujadas cantonné au rôle ingrat de bouffon.