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Famille de France • Le comte de Paris a honoré la mémoire de la reine Marie Antoinette et de son frère le prince François mort en Algérie il y a 55 ans

Saint Germain l’Auxerrois

Jeudi 15 octobre, veille du 222e anniversaire de la mort sur l’échafaud  de la reine Marie-Antoinette, le Comte et la Comtesse de Paris ont assisté à la messe célébrée en mémoire de la souveraine guillotinée, en l’église Saint Germain l’Auxerrois à Paris, paroisse traditionnelle des Rois de France.

Dans son homélie le prêtre a rappelé que la reine Marie-Antoinette est venue régulièrement se recueillir dans cette église lorsqu’elle demeurait aux Tuileries avec Louis XVI après leur départ de Versailles. A l’issue de la cérémonie religieuse les princes ont tenu à saluer chaque participant avec chaleur et grande simplicité. 

Hommage du Comte de Paris au prince François d'Orléans 

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 Le 11 octobre dernier, le Comte de Paris avait rendu hommage à son frère le prince François, duc d’Orléans, mort il y a 55 ans en Algérie. Nous reproduisons ci-dessous le texte - qui nous a paru simplement beau  - lu par le Prince en la Chapelle Notre Dame de la Compassion (Porte des Ternes).

« Aujourd’hui nous célébrons le 55° anniversaire de la mort du Sous- Lieutenant François d’Orléans, mort pour la France. Nous étions trois frères à nous être engagés volontairement pour l’Algérie, comme tant d’autres Français, pour ce que l’on appelait pudiquement une pacification, alors que nous savions bien que c’était la guerre avec toutes ses horreurs. Mais nous étions jeunes, nous nous pensions immortels. Nous y avons connu l’amitié, la souffrance et pour certains la peur face au spectre de la mort ! nous étions responsables de la vie ou de la mort de notre peloton, de nos hommes, nous les aimions et ils nous le rendaient bien…

Ce 11 octobre 1960, à mon bureau du SGDN, tôt le matin, je fus convoqué par le Ministre de la Défense. Il m’annonça le décès de François lors d’un affrontement avec des fellagas. Quelques instants après je téléphonais à mes parents qui se trouvaient au Portugal, ce fut bref mais dramatique. Un avion m’attendait à Villacoublay pour me rendre en Algérie, puis un hélicoptère afin de rejoindre le cantonnement du 7° Bataillon de Chasseurs Alpins en Grande Kabylie; ce Bataillon fut créé par notre ancêtre Ferdinand Philippe d’Orléans, Prince Royal, fils du Roi Louis-Philippe. Ma soeur la Princesse Hélène de France en fut longtemps la marraine. Je tenais à me rendre sur place, connaissant par expérience les horreurs de cette guerre sauvage et implacable. L’hélicoptère me déposa en plein « djebel », près de l’endroit où il fut frappé… alors on me raconta…  

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François avait presque fini son temps légal. Certains me dirent qu’il voulait rempiler pour trois autres années. Le Commandant du 7° BCA désirait le prendre à ses côtés dans un poste administratif. Mon frère avait déjà fait ses adieux à son peloton, lorsqu’il apprend qu’une bande de fellagas avait été localisée dans le secteur et que son peloton devait participer à l’affrontement. Il supplia le Commandant de pouvoir, une dernière fois, accompagner ses hommes. Au cours de l’accrochage, un de ses harkis est blessé. Il se précipite pour lui porter secours. Il est lui-même frappé par deux décharges de chevrotines. Son peloton met en fuite l’adversaire pour le secourir… et… ses derniers mots furent : « comment va le blessé ? »

Le 7° BCA avait érigé une chapelle ardente pour le veiller sous une grande tente de l’Armée. Il était là, couché sur un lit de campagne, beau et calme. Il avait accompli son devoir de Prince de France, son devoir de Français. On allait le déposer dans son cercueil qui resterait ouvert, car ses adversaires l’avaient respecté. Mes Parents purent le voir dans la cour de l’hôpital de Bab El Oued à Alger. Et lorsque le cercueil traversa lentement Bab El Oued, tous les You-You des Femmes l’accompagnèrent longtemps, en signe de respect. Il fut décoré de la Légion d’Honneur à Dreux par le Général de Gaulle.

Saint Michel Archange protecteur de la France, parrain des Parachutistes, défends nous dans le combat afin que nous ne périssions pas au jour terrible du jugement. La mer fut agitée et la terre trembla là où l’Archange Saint Michel descendit du ciel. Alléluia. Amen. »  •

Texte dit par son frère aîné, Henri Comte de Paris en la Chapelle Notre Dame de la Compassion (Porte des Ternes) 11 octobre 2015

Sources : Noblesse et Royautés & Le Blog du Comte de Paris 

 

Commentaires

  • Il est bien regrettable qu'il n'y ait pas dans les provinces de relais pour qu'une messe soit célébrée pour la reine Marie-Antoinette, laquelle en mérite une, au même titre que feu Louis XVI. Ce serait faire justice à cette reine qui montra lors de sa fin de vie une grande sagesse et son vrai visage de reine, elle qui était arrivée trop tôt au pouvoir et n'avait pas été éduquée pour vivre ces bouleversements sociétaux. Une mémoire, ça s'entretient, sinon tout disparait. Je n'apprécie pas du tout que les deux destins dont il est question plus haut ont été assemblé, donnant au prince François, duc d’Orléans une telle importance qu'il aurait dû figurer seul. Un portrait de la reine, écrit avec amour et connaissance par l'un de nos merveilleux historiens, devrait permettre de rattraper ce que je considère comme une faute. Pauvre petite reine qui a pourtant œuvré pour la France à sa manière..

  • Si l'on peut comprendre, sans admettre, l'exécution du Roi Louis XVI par la République comme un rite sacrificiel archaïque, primitif et fondateur, l'assassinat de la Reine n'a aucune justification et ne peut bénéficier d'aucun pardon : la République est souillée à jamais par ce crime inexpiable ; que des rues et des places françaises portent encore le nom de Robespierre est aussi incompréhensible que si des places allemandes se baptisaient encore du nom d'Adolf Hitler. Et le sang qui ruisselle sur l'autel hâtivement édifié sous l'échafaud par un prêtre réfractaire qui dit en toute hâte les prières des agonisants au moment où la guillotine coupe en deux la Reine retombe encore en pluie désolée sur notre pays.

  • Chapeau, Pierre Builly !

  • " la République est souillée à jamais par ce crime inexpiable " dit très justement Pierre Builly. Elle l'est d'autant plus gravement qu'elle est aussi responsable de la mort abjecte du petit Louis XVII, abandonné à sa triste fin, dans la prison du Temple.

  • chapeau Pierre BULLY
    et c'est avec ferveur que nous avons prié a la Chapelle Royale du DAUPHINE et heureuse d'y avoir vu la jeunesse y assister

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