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Actualité France - Page 414

  • Communiqué truffé de fautes : sait-on parler français à l'Elysée ?

     

    Par Christian Combaz*  

    Christian Combaz a déjà signalé que les talents d'improvisation verbale de François Hollande sont assez douteux. Cette fois, il s'insurge contre la pauvreté et l'incorrection des écrits élyséens même (et surtout) après transcription par son équipe. Et il se livre à une analyse de texte qui fait apparaître l'effarante nullité des services de l'Elysée. Une telle désinvolture à l'égard de notre langue est impardonnable et honteux. Pour nous, ce n'est pas du tout anodin. C'est le symptôme d'un naufrage. LFAR

    COMBAZ.jpgFrançois Hollande ne nous a pas habitués jusqu'ici à une expression particulièrement déliée ni toujours très correcte, mais le communiqué de presse écrit, envoyé à tous les journaux, relatif aux réfugiés de Syrie entrera certainement dans l'histoire. En tout cas je me flatte d'y contribuer. Morceaux choisis et commentés (en italique).

    Palais de l'Elysée

    Mesdames, messieurs (sic, sans majuscule), j'ai reçu - et c'était la troisième fois - le Premier ministre d'Irlande Enda Kenny, avec lequel j'ai noué des relations d'amitié, avec des participations au Conseil européen qui nous ont rapprochés sur les grandes questions. Nos deux pays sont liés par l'histoire, et à chaque fois qu'il y a eu des épreuves, l'Irlande et la France ce sont toujours retrouvés. Irlande et France au féminin, donc retrouvées.

    [...]

    Aujourd'hui il y a une épreuve, celle du drame des réfugiés. Une image fait le tour du monde. Elle suscite une émotion, elle est partagée. Un enfant qui est retrouvé noyé sur une plage en Turquie parce que sa famille voulait rejoindre la Grèce et donc l'Europe. C'est une tragédie, mais c'est aussi une interpellation à l'égard de la conscience européenne. (Ou le Président vient de lire Christine Angot, ou il essaie d'imiter le relâchement général pour se rapprocher du peuple, ce qui est un mauvais calcul parce que même le plus obscur conseiller municipal d'un village de cent habitants aurait écrit « nous sommes témoins d'une situation qui nous serre le cœur » et non « il y a une épreuve ». Quant à une « interpellation à l'égard de », c'est une autre langue que le français.)

    [...]

    Certaines [familles] ont été accueillies dans les pays voisins qui souffrent eux même.(Sic)

    [...]

    J'ai également appelé le Président turc ERDOGAN puisque c'est là que c'est passé le drame. (Sic) Ce drame, c'est aussi celui qui peut se produire, encore au moment où je parle, où des familles cherchent à traverser. (Traverser quoi? Où? « Qui peut se produire » n'appelle donc aucun complément ?)

    [...]

    Et j'ai eu avec la chancelière MERKEL depuis déjà plusieurs jours, la volonté de prendre une initiative. (Observons que le président n'a pas pris une initiative, il en a eu la volonté, et depuis plusieurs jours, donc c'est du sérieux). Cette initiative consiste à saisir le Président de la Commission Européenne, le Président du Conseil européen, tous nos partenaires, pour que nous puissions mettre en œuvre une politique d'immigration et d'accueil qui soit digne de ce que nous représentons lorsqu'il s'agit de personnes qui n'ont pas vocation à venir ici et qui soit humaine pour que les réfugiés puissent être, dans la mesure du possible, lorsqu'il n'ont pas d'autre issue, accueillis en Europe. (Voilà une phrase qui restera dans les annales de la vie publique française et servira sans doute à illustrer la confusion d'esprit qui règne en ce moment à l'Elysée, et qui répond à la terreur de devoir dire quelque chose de ferme et de précis devant une situation qui vous dépasse totalement.)

    [...]

    Je ne voudrais pas que l'on en reste simplement au registre de l'émotion que nous avons d'un enfant de trois ans, son frère à peine plus âgé et puis d'autres familles, celles que nous ne voyons pas. (Au registre de l'émotion que nous avons ? Encore bravo. La France de nos pères nous regarde mais, Dieu merci ! elle ne nous entend pas.)

    [...]

    L'Irlande a montré qu'en quelques années elle était capable, alors qu'elle était ce qu'on appelait « sous programme » de connaitre maintenant une croissance et une stabilité. (Pas de tiret, pas d'explication sur ce qu'est le « sous-programme », pas d'accent à « connaître »)

    [...]

    Nous avons aussi nos deux pays, sur le plan culturel, une volonté commune d'échanger des étudiants (Belle marquise, d'amour vos yeux mourir me font).

    [...]

    Enfin nous avons abordé trois sujets, je ne serais pas plus long. (Serai, au futur et non au conditionnel)

    [...]

    J'aurais (idem) l'occasion de m'en entretenir d'ailleurs avec David Cameron.

    [...]

    Il est donc tout à fait nécessaire d'avoir un mécanisme qui puisse prendre la situation de chaque pays européen et de voir ce qu'il est possible de réserver comme accueil dans ce pays-là, en fonction de ses caractéristiques. (Le président veut sans doute dire « analyser » la situation et non la « prendre », mais que vaut un discours où il est nécessaire d'imaginer, sans cesse, ce que l'orateur veut dire ?)

    [...]

    Enfin, nous avons la responsabilité de régler la question syrienne, et je peux le dire d'autant plus facilement que la France a été toujours à l'initiative. Nous avons la responsabilité de faire en sorte qu'une solution politique puisse être trouvée (Outre la présomption qui consiste à vouloir régler la question syrienne, toujours le style passif de la Présidence, qui consiste à réunir les conditions de l'action sans s'y mêler vraiment. Le lecteur observera qu'il y a dans cette phrase un empilement de trois passivités façon grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf : on jouit d'abord d'un état de responsabilité, en somme on est content d'être aux affaires, mais pour faire quoi ? Pour « faire en sorte » qu'une solution « puisse » être trouvée.)

    [...]

    Nous n'avons pas simplement à tenir des discours, nous avons à prendre des décisions, etc.

    (Surtout, pour être franc, des discours comme ceux-là. Le Président nous dit en somme que rien ne vaut les actes, ce qui est sage quand on s'exprime comme cela, mais en politique la parole est un acte aussi, et là, il s'agit en permanence d'un acte manqué.)

    En conclusion on peut s'interroger sur la qualité (ou l'intention) de ceux qui ont à relire ce genre de prose avant de l'envoyer. Ou ils sont carrément nuls, ce qui est une éventualité, ou ils font exprès de laisser passer des bourdes pareilles sans la moindre remise en forme pour accabler leur patron. En ce sens on pourrait parler de véritable coup d'état linguistique, ce qui serait une première. 

    Christian Combaz

    Christian Combaz est écrivain et essayiste, auteur des Gens de Campagnol (Flammarion). Son prochain livre, Les Ames douces, paraît ces jours-ci aux éditions Télémaque. Lire également ses chroniques sur son blog. 

  • Michel Onfray : « Bernard-Henri Lévy est complice de la mort de cet enfant ».

     

    Nous vous l'annoncions hier, nous mettons en ligne aujourd'hui, dimanche, les explications données par Michel Onfray à la journaliste effarée de BFMTV (Vidéo).  

    A lire ou relire (note Lafautearousseau du 21 mai 2015) : 

    Roland Dumas : « Bernard-Henri Lévy se prend pour le ministre des Affaires étrangères. Je n'ai aucune sympathie pour ce flibustier de la politique. »

     

     

  • MEDIAS & ACTUALITE • Onfray a cent fois raison !

     

    Traduire : « Bernard-Henri Lévy est complice de la mort de cet enfant ».

    Nous mettrons en ligne demain dimanche les explications données par Michel Onfray à la journaliste effarée de BFMTV (Vidéo).  

    A lire ou relire (note Lafautearousseau du 21 mai 2015) : 

    Roland Dumas : « Bernard-Henri Lévy se prend pour le ministre des Affaires étrangères. Je n'ai aucune sympathie pour ce flibustier de la politique. »

     

     

  • MEDIAS • La méthode Pujadas

     

    Une analyse de Pierre Tournier*

    Les Français ont maintenant leur opinion sur les journalistes. Elle est faite. Et les sondages montrent à quel point elle st négative, voire méprisante. Pour ceux d'entre eux, bien-sûr, qui se contentent de la doxa ambiante. Celle du Système. Qu'ils servent avec le plus grand zèle. Mais sommes-nous toujours bien conscients de ce que le formatage auquel nous sommes soumis a de méthodique, de réfléchi, de systématique et contraignant ? Pierre Tournier, dans Boulevard Voltaire, en a fait l'analyse à travers un cas concret, connu de tous : le cas Pujadas. Il a bien fait. C'est œuvre utile.  LFAR 

     

    384f414d141f773b5a592ebdce80290c.jpegLe journal de 20 h du 27 août sur France 2 a été une stupéfiante illustration du travail d’information de l’équipe de monsieur Pujadas :

    – D’abord l’émotion : des dizaines d’immigrés clandestins morts dans un camion « en plein cœur de l’Europe » ; c’est beaucoup plus culpabilisant, sans doute, qu’en pleine mer.

    – Ensuite l’économie : un reportage sur le plein-emploi à Prague, expliqué par le manque de main-d’œuvre autochtone, situation ne pouvant que s’aggraver, compte tenu de la faible natalité de ce pays.

    – Reportage sur l’Allemagne confrontée au même problème (pardon, maintenant il faut dire problématique), avec interview d’un chef d’entreprise qui ne trouve plus une main-d’œuvre suffisante pour faire tourner son usine surchargée de commandes. En contrepoint, déclaration du ministre du Travail selon qui les immigrés sont une chance pour l’Allemagne vieillissante et concluant que les immigrés sont les bienvenus en Allemagne.

    – Reportage sur le gaspillage alimentaire évalué entre 12 et 20 milliards d’euros par an (chiffre justifié par aucune source). Sous-entendu, peut-être : « Vous imaginez le nombre d’immigrés que nous pourrions nourrir… »

    – Reportage sur une entreprise bordelaise sauvée par une commande de navires intercepteurs par l’Arabie saoudite.

    – Reportage sur des « intervenants citoyens » dont la mission est d’expliquer dans les milieux populaires les valeurs de la République : en fait, on ne nous a parlé que de racisme et d’antisémitisme.

    Faut-il voir dans cet enchaînement d’informations, qui nous sont données à gober tout cru, le simple fait du hasard ? Ou bien est-ce un exemple de la volonté de mettre en condition le téléspectateur de base pour lui faire admettre que :

    1. L’Europe est douloureusement responsable de la mort d’immigrés clandestinement entrés sur son sol.

    2. L’immigration est la solution pour que nos entreprises puissent retrouver ou développer la croissance.

    3. Nous avons les moyens, à court terme, pour nourrir tous les migrants qui se pressent aux portes de l’Europe, vu le gaspillage que nous faisons de notre nourriture.

    4. Racisme, antisémitisme, anti-immigration : même combat ?  •

     

    *

     

  • SOCIETE • Contre la frénésie du tout-béton

    Le bocage, à Notre-Dame-des-Landes, aujourd'hui 

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgJe parcours fréquemment les campagnes françaises, particulièrement entre la région parisienne et le pays gallo, et j'ai d'ailleurs fait une sorte de « tour de l'Ouest » au début du mois d'août, sur une douzaine de jours, dont il me faudra reparler au fil de quelques notes prochaines pour évoquer cette France pleine de ressources et pourtant souvent dévitalisée et « asséchée » par la République et la Société de consommation : il y a tant à dire, mais il y a aussi tant à faire, le désespoir n'étant, en ce domaine comme en d'autres, qu'une « sottise absolue » pour reprendre la juste formule de Maurras. 

    Ce qui me marque dans mes pérégrinations champêtres, c'est la frénésie, un peu calmée aujourd'hui mais toujours active néanmoins, pour le bétonnage ou l'artificialisation des campagnes : lignes de TGV (les LGV, lignes à grande vitesse) ; ronds-points ; routes élargies ou nouvelles ; zones pavillonnaires et centres commerciaux alors que les centres-bourgs se vident et que les cafés ferment ; etc. Une étude récente parlait de plus de 80.000 hectares de terres françaises sacrifiées au béton ou à d'autres matériaux de l'artificialisation chaque année ! Au moment même où il y a tant de maisons inoccupées dans nos villages ruraux ou, même, rurbains ! Cherchez l'erreur...  

    Dans le courrier des lecteurs du quotidien La Croix, une lettre publiée dans l'édition du 9 juillet dernier et écrite par M. Christian Guinard, résume bien ce que je pense sur cette question, et je me permets donc de la citer longuement, avec quelques commentaires : 

    « (…) Nos élus, de tous bords ou presque, croient encore que quand le bâtiment va, tout va. Ils appellent de leurs vœux des LGV ruineuses et non rentables ; des aéroports inutiles et dévoreurs d'espace ; des barrages qui ne serviront qu'à polluer un peu plus les eaux ; des canaux à grand gabarit qui ne feront le bonheur que de quelques engins de terrassement. Même constat pour les projets de routes et autoroutes alors que la majorité des besoins de déplacement des personnes réside aujourd'hui dans des transports ferroviaires à courte et moyenne distance dont les infrastructures sont à l'abandon. A croire que les décideurs de travaux ne se déplacent qu'en voiture ou en avion. » 

    On pourrait accompagner cette lettre de nombreux exemples, et les cas de l'aéroport annoncé de Notre-Dame-des-Landes peut être cité : pourquoi rebâtir une structure aussi lourde alors que Nantes a déjà un aéroport réputé et largement suffisant pour répondre aux défis de son développement et de sa réputation internationale ? De plus, pourquoi vouloir détruire le dernier bocage bien conservé de la région et une zone humide dont on connaît, au-delà de l'heureuse biodiversité, l'importance pour toutes les campagnes avoisinantes ? Sans oublier que cette construction entraînerait celle de nombreuses voies d'accès rapide qui, pour l'heure, ne sont pas financées et qui pourraient coûter près de 4 milliards d'euros, dont une grande partie serait payée par les contribuables de l'Ouest de la France... Surtout si c'est pour revendre cet aéroport, quelques années après sa construction, à des investisseurs chinois, comme c'est le cas pour celui de Toulouse actuellement ! Va-t-on refaire éternellement le même coup que pour les autoroutes françaises, que les usagers payent deux fois, l'une pour la construction, l'autre pour l'utilisation, et cela malgré les promesses des années 1960-70 d'une gratuité future qui n'est jamais advenue ?  

    La lettre se termine par un constat économique simple et vérifié par les expériences passées : « Ce n'est pas ainsi qu'on créera des emplois durables et non délocalisables. Ce serait plutôt en améliorant la qualité des bâtiments dont les mauvaises performances thermiques nous coûtent des milliards sous forme de pétrole ou de gaz.(...) ». Effectivement, au-delà même des aménagements permettant une meilleure pratique énergétique, conjuguant sobriété et efficacité, mieux vaut rénover, rehausser, restaurer que bétonner sans fin : il y a, là encore, de quoi faire et de quoi travailler des millions d'heures, tout en embellissant plutôt qu'enlaidir nos zones rurales et même urbaines. Cela ouvre, en définitive, bien des perspectives ! 

    Je me souviens d'une famille royaliste de Touraine qui, non loin de Loudun, avait passé plus de vingt ans à relever un vieux château jusque là condamné à disparaître dans les ronces et bientôt dans l'oubli : elle en avait aussi profité pour rénover les bâtiments avoisinants, eux aussi en piètre état avant son heureuse intervention. De quoi rendre vie à un lieu et à ses environs, et fournir quelque travail aux artisans locaux... Ce qui est possible pour une vieille demeure féodale est tout à fait envisageable et même souhaitable pour des centres-bourgs aujourd'hui délaissés et qui, pourtant, disposent de nombreuses maisons d'habitation, souvent pourvues de petits jardins propices aux potagers et poulaillers ou, tout simplement, au repos et à la lecture tranquille... 

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • La Hongrie fait le mur et Fabius fait le scandalisé ...

     

    cover_je_pense.jpgPar Academos 

    Notons d'abord que, ce faisant, monsieur Fabius, s'octroie la liberté de fouler aux pieds - une fois de plus - le sage principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays souverain.

    Il est vrai que l'invasion de l'Europe concerne tous les peuples du continent, et aussi bien sûr la France, mais, tout de même, la Hongrie est encore maîtresse chez elle et, s'il lui paraît bon d'élever un mur - même si l'on peut penser ce que l'on veut de cette décision - c'est son droit le plus strict de le faire; sans créer pour autant un ahurissant prétexte de tension diplomatique entre pays réputés amis.

    Commencer par ne pas donner de leçons outrecuidantes aux autres Etats, c'est le b.a.-ba de ce que doit apprendre prioritairement tout apprenti qui se destine à devenir ministre des Affaires étrangères... Mais passons...

    Et, puisque monsieur Fabius utilise l'adjectif "scandaleux", évoquons, justement, de véritables scandales. Comme ces pompes aspirantes que sont nos distributions folles d'argent et de services en tous genres offertes au monde entier, alors que des personnes âgées, hommes et femmes, ayant travaillé dur toute leur vie, se retrouvent avec 400 euros de retraite par mois (voir reportages des JT de TF1 et France 2). Donner presque un milliard d'AME à des étrangers alors qu'on laisse des anciens dans le dénuement, voilà par exemple qui est scandaleux et qui devrait émouvoir monsieur Fabius. Que l'on supprime cette AME et qu'on la répartisse entre les toutes petites retraites de ceux qui - dans le monde agricole par exemple - n'ont pas hésité à faire toute leur vie des semaines de 75 à 80 heures ... 

    Et ces 300 millions dûs par l'Algérie - dont les caisses regorgent de milliards venus du gaz et du pétrole - à la seule Assurance maladie des Bouches-du-Rhône pour des soins à ses nationaux ? Ce n'est pas scandaleux, cela, monsieur Fabius ?

    Et ces agriculteurs qui, faisant eux aussi des semaines de 75 à 80 heures, ne peuvent même pas se verser de salaire, alors que David Pujadas a présenté sur France 2 le cas de ce Sénégalais aux 50 enfants*, la polygamie - interdite en France - concernant 20.000 foyers et 300.000 personnes officiellement recensées, sans compter les autres ! Et ce racisme antiblanc et antifrançais** bien réel, que Gilles Bouleau a présenté sur TF1 !

    Arrêtons-nous là, car il faudrait un volume pour recenser les vrais scandales, qui ne scandalisent pas monsieur Fabius ... Pas en Hongrie. Chez nous. 

     

    Sénégalais aux 50 enfants

    ** Racisme antiblanc et antifrançais

     

  • Réflexion de Gérard Leclerc d'un point de vue catholique : Marion Maréchal-Le Pen à la Sainte-Baume

     

    Gérard Leclerc a publié l'article qu'on va lire dans France catholique (éditorial du 31 août). Il s'y exprime donc d'un point de vue catholique mais non sans un vif souci politique au sens où nous nous plaçons ici. Souci, dit-il lui-même, qui a son origine dans la crise gravissime à laquelle nous avons à faire face, et où se joue le destin national. Même si nous faisons ici peu de confiance aux partis politiques quels qu'ils soient, ne serait-ce qu'à cause du système en soi-même pernicieux auquel ils sont comme mécaniquement liés, l'analyse de Gérard Leclerc nous paraît parfaitement juste et pertinente. Il a sans-doute aussi raison, nous semble-t-il, de conseiller qu'il soit tenu compte dans cette affaire (comme dans d'autres), de « la personnalité singulière de Marion Maréchal-Le Pen » dont il estime qu' « elle est sans doute une des mieux structurées intellectuellement et spirituellement dans son organisation ». Acceptons l'augure que les jeunes générations engagées dans l'action politique, lassées des tabous et des idéologies mortifères de leurs aînés, osent un jour, au delà de victoires électorales toujours incertaines, toujours éphémères et toujours remises en question, cette rupture avec le Système qui remettrait la France sur les chemins de son Histoire. Cette génération n'a à vrai dire plus grand chose à voir avec les postulats idéologiques qui encombrent, jusqu'ici, les cerveaux de la classe politico-médiatique. Ce ne leur sera peut-être pas tellement difficile, qu'ils soient d'ailleurs issus de la gauche ou de la droite, d'opérer la rupture décisive dont nous parlons.  LFAR   

     

    GERARD LECLERC.JPGL’invitation faite à Marion Maréchal-Le Pen, pour participer au colloque organisé par le diocèse de Fréjus-Toulon à la Sainte-Baume, a suscité beaucoup de réactions, certaines sans doute sincères, mais beaucoup surjouées. Comme s’il était insupportable d’ouvrir une discussion avec une dirigeante d’un parti définitivement ostra­cisé ! Décidément, on ne se départit pas aisément d’une sorte de réflexe inquisitorial qui consiste à frapper d’interdit moral et canonique l’adversaire politique ! Et ce sont ceux qui se targuent le plus d’ouverture à l’autre, quelles que soient ses différences, qui sont les plus implacables. À l’encontre du conformisme qui continue à sévir dans le catholicisme français, je n’hésiterai pas à affirmer que la venue de la jeune dirigeante à la Sainte-Baume s’inscrit dans un processus inévitable. Il est impossible désormais d’ignorer un secteur d’opinion qui regroupe au moins un quart de l’électorat français. L’attitude, qui consiste à imaginer qu’on pourrait l’entourer d’une sorte de cordon sanitaire isolant des millions d’intouchables, relève d’une étrange mentalité.

    Qu’on m’entende bien. L’inviter à un débat n’équivaut pas à avaliser les idées du partenaire. Il s’agit, bien au contraire, de les soumettre à examen à partir d’une rigoureuse éthique de discussion. C’est grâce à l’échange des arguments que peuvent s’établir des convictions raisonnables. Donner la parole à quelqu’un, ce n’est pas par avance lui donner quitus de son idéologie, c’est lui permettre de sortir de son cercle d’origine pour l’amener, sous le regard de l’autre, de préférence bienveillant, à une confrontation qui délivre de toute logique solipsiste. Par ailleurs, si la thématique de l’immigration est aujourd’hui cruciale dans le débat public, il est d’autant plus utile de la projeter dans une lumière qui tienne compte de son infinie complexité. La radicalité du Front national s’oppose de fait à l’incertitude évidente des autres formations politiques, souvent déconcertées par l’ampleur du défi.

    Il faut aussi tenir compte dans cette affaire de la personnalité singulière de Marion Maréchal-Le Pen. Son rapport à la foi et à l’Église se distingue par un attachement qui n’est sûrement pas superficiel. De ce point de vue, elle est sans doute une des mieux structurées intellectuellement et spirituellement dans son organisation. Le rejet d’une telle personnalité, à coup d’anathèmes, ne s’avèrerait pas seulement contre-productif, il serait désastreux à un moment où le catholicisme français doit faire face à une crise gravissime, où se décide le destin national. 

    Gérard Leclerc, France catholique

     

  • Vivre et mourir à Marseille ? Bienvenue dans la nouvelle France

     

    Une recension de Jean-Paul Brighelli qui anime le blog Bonnet d'âne hébergé par Causeur. Et un saisissant tableau !

     

    985859-1169345.jpgPoncif : les Marseillais ont avec leur ville une relation passionnelle. Amour et haine. Ils se savent différents. Issus — et ce n’est pas une formule — de la « diversité » : Provençaux, Catalans (un quartier porte leur nom), Corses (près de 130 000), Italiens divers et d’été, Arméniens réfugiés ici dans les années 1920, Pieds-Noirs de toutes origines, en particulier des Juifs séfarades, Arabes de tout le Maghreb, et depuis quelques années Comoriens (plus de 100 000) et Asiatiques — les Chinois occupent lentement le quartier de Belsunce comme ils ont, à Paris, occupé Belleville, au détriment des Maghrébins qui y prospéraient.

    Bien. Vision idyllique d’une ville-mosaïque, où tous communient — si je puis dire — dans l’amour du foot et du soleil…
    Mais ça, dit José d’Arrigo dans son dernier livre, ça, c’était avant.

    Dans Faut-il quitter Marseille ? (L’Artilleur, 2015), l’ex-journaliste de l’ex-Méridional, où il s’occupait des faits divers en général et du banditisme en particulier, est volontiers alarmiste. Marseille n’est plus ce qu’elle fut : les quartiers nord (qui ont débordé depuis lulure sur le centre — « en ville », comme on dit ici) regardent les quartiers sud en chiens de faïence. Et les quartiers sud (où se sont installés les Maghrébins qui ont réussi, comme la sénatrice Samia Ghali) se débarrasseraient volontiers des quartiers nord, et du centre, et de la porte d’Aix, et des 300 000 clandestins qui s’ajoutent aux 350 000 musulmans officiels de la ville. Comme dit D’Arrigo, le grand remplacement, ici, c’est de l’histoire ancienne. Marseille est devenu le laboratoire de ce qui risque de se passer dans bon nombre de villes. Rappelez-vous Boumédiène, suggère D’Arrigo : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans l’hémisphère Nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. » « Les fanatiques, dit D’Arrigo, ont gagné la guerre des landaus ». Le fait est que partout, on rencontre des femmes voilées propulsant fièrement leurs poussettes avec leurs ventres à nouveau ronds. Si ce n’est pas une stratégie, ça y ressemble diablement. D’autant que c’est surtout l’Islam salafiste qui sévit ici. Et à l’expansion du fondamentalisme, observable à vue d’œil dans les gandouras, les barbes, les boucheries hallal, le « sabir arabo-français aux intonations éruptives issues du rap », les voiles, les burqas qui quadrillent la ville, répond un raidissement de la population autochtone — y compris des autochtones musulmans, ces Maghrébins de première ou seconde génération, qui, voyant la dérive des jeunes qui les rackettent et les menacent, en arrivent très consciemment à inscrire leurs enfants dans les écoles catholiques et à voter FN : « Ce sont les Arabes qui ont porté le FN au pouvoir dans les quartiers nord, pas les Européens ».

    Marseille est effectivement devenue terre d’Islam, Alger évoque sans rire la « wilaya de Marsylia », et, dit l’auteur en plaisantant (mais le rire est quelque peu crispé), ce sera bientôt « Notre-Dame-d’Allah-Garde » qui dominera la ville. Je l’ai raconté moi-même ici-même à maintes reprises. La burqa, ici, c’est tous les jours, partout. Au nez et à la barbe de policiers impuissants : il y a si peu d’agents de la force publique que c’en devient une plaisanterie.

    Et l’image que j’évoquais plus haut d’une ville cosmopolite est désormais clairement un mythe : Marseille est une ville où les diverses « communautés » s’ignorent (version rose) ou se haïssent — version réaliste. Marseille, ville pauvre où 50% des habitants sont en dessous du seuil d’imposition (contre 13% à Lyon, si l’on veut comparer), « n’en peut plus de ces arrivées incessantes de gens venus d’ailleurs, et venant ici rajouter de la misère à la misère ». Ici on ne se mélange plus. On s’observe, et parfois on tire. « Marseille est devenue une redoutable machine à désintégrer après avoir été durant un siècle une ville d’immigration et d’assimilation à nulle autre pareille. »
    Qu’il n’y ait pas de malentendu sur le propos de l’auteur. Il n’est pas dans la nostalgie d’une Canebière provençale et d’un Quai de Rive-Neuve où César et Escartefigue jouaient à la pétanque (un mythe, ça aussi). Il regrette la ville de son enfance (et de la mienne), où tous les gosses allaient en classe et à la cantine sans se soucier du hallal ou du casher, et draguaient les cagoles de toutes origines sans penser qu’elles étaient « impures ».

    Responsabilité écrasante des politiques, qui durant trois décennies ont systématiquement favorisé ceux qu’ils considéraient comme les plus faibles. Marseille a été le laboratoire de la discrimination positive, et aujourd’hui encore, les réflexes des politiciens qui financent des associations siphonneuses de subventions sont les mêmes. « On a substitué à la laïcité et à l’assimilation volontaire, qui naguère faisait autorité, le communautarisme et le droit à la différence ». « Cacophonie identitaire » et « défrancisation », « désassimilation ».

    Comment en est-on arrivé là ? L’auteur dénonce avec force la substitution, à des savoirs patiemment instillés, du « péril de cette époque insignifiante gavée de distractions massives : le vide, le vertige du vide ». Je faisais il y a peu la même analyse, à partir du livre de Lipovetsky.

    D’où la fuite de tous ceux qui, « dès qu’ils ont quatre sous, désertent la ville et s’installent à la campagne ». Vers Saint-Maximin, Cassis, ou autour d’Aix — ou plus loin : des milliers de Juifs par exemple ont fait leur Alya et sont partis en Israël, et les Corses se réinstallent dans les villages de leurs parents. Mais « dans ces conditions, des quartiers entiers de Marseille risquent de se ghettoïser. » Ma foi, c’est déjà fait.

    Et si la ville n’a pas explosé, c’est qu’il y règne un « ordre narcotique » auquel veillent les trafiquants, peu soucieux de voir s’instaurer un désordre peu propice au petit commerce du shit — une activité parallèle qui génère chaque année des dizaines de millions d’euros. L’Etat en tout cas n’existe plus déjà dans 7 arrondissements sur 16, où les gangs, narco-trafiquants infiltrés de djihadistes potentiels, font régner l’ordre — c’est-à-dire le désordre des institutions. Quant à l’école, « elle a sombré ». Effectivement, les truands ne voient pas d’un bon œil que certains leur échappent en tentant de s’instruire. D’ailleurs, ceux qui y parviennent sont les premiers à « quitter Marseille ».

    Les solutions existent — à commencer par un coup de balai sur cette classe politique phocéenne corrompue jusqu’aux os, qui entretient un système mafieux en attendant qu’il explose. La candidature d’Arnaud Montebourg en Mr Propre, évoquée par D’Arrigo, me paraît improbable : il n’y a ici que des coups à prendre. L’arrivée aux commandes de Musulmans modérés est plus probable : le Soumission de Houellebecq commencera ici.

    Et pour que les bonnes âmes qui croient que ce blog est islamophobe cessent de douter, je recopie, pour finir, une anecdote significative — mais le livre en est bourré, et Marseille en fournit tous les jours.

    « À la Castellane, la cité de Zinedine Zidane, les policiers sont appelés de nuit par une mère affolée. Sa fillette de 10 ans est tombée par mégarde du deuxième étage et elle a les deux jambes brisées. Il faut la soigner de toute urgence et la conduire à l’hôpital. L’ambulance des marins-pompiers et la voiture de police qui l’escorte sont arrêtées par le chouf [le guetteur, pour les caves qui ne connaissent pas l’argot des cités] douanier à l’entrée de la cité. Lui, il s’en moque que la gamine meure ou pas. Il va parlementer une demi-heure avec les policiers et les pompiers et les obliger à abandonner leurs véhicules pour se rendre à pied au chevet de la blessée. « Je rongeais mon frein, raconte un jeune flic qui participait au sauvetage, je me disais dans mon for intérieur, ce n’est pas possible, ces salauds, il faut les mater une fois pour toutes, j’enrageais de voir un petit caïd de banlieue jouir avec arrogance de son pouvoir en nous maintenant à la porte. Ce qu’il voulait signifier, ce petit con, c’était très clair : les patrons, ici, c’est nous. Et vous, les keufs, vous n’avez rien à faire ici… » »

    À bon entendeur…

    Faut-il quitter Marseille ? Prix : 18,00 €

     

    Jean-Paul Brighelli - Bonnet d'âne

     

  • Tant qu'il y aura des Corses...

     

    cover_je_pense.jpgPar Academos 

    La rentrée scolaire (comme la fin des classes, d'ailleurs) donne lieu à force pots de bienvenue et autres rencontres de prise de contact, c'est bien normal. Au pot d'hier lundi, jour de rentrée des professeurs, j'ai rencontré une jeune nouvelle, toute fraîche émoulue de je ne sais quel institut de déformation des maîtres, bobo-gaucho-trotsko à souhait, et fière de l'être, du type « je n'ai rien à apprendre aux élèves, il me tarde de me mettre à leur écoute pour connaître leurs besoins ». Vous voyez le genre. Bref, plus dans les niaiseries d'aujourd'hui que ça, tu meurs...

    Dans un petit groupe, on se repasse bien sûr les banalités d'usage, faits divers et autres chats écrasés d'avant les vacances (une éternité ...) et, forcément, on reparle de cette fête en Corse où deux maîtresses avaient eu la drôle d'idée de faire chanter aux enfants une partie de chanson en arabe. Subitement ressurgie de je ne sais où, la jeune bobote (c'est comme ça qu'on dit, au féminin ?) arrive les poings tous faits, pour dire tout le mal qu'elle pense de ces parents qui ont empêché la chose : elle n'attaque pas les Corses mais dit que ce sont sûrement des gens du FN. A la mine dégoûtée qu'elle fait en prononçant ce nom de FN on comprend sans peine pour qui elle ne votera pas aux prochaines régionales. 

    Je luis dis simplement :

    « Mais dis moi, tu n'a pas lu Pagnol, qui raconte comment il se faisait taper sur les doigts avec une règle par le maître, et ses copains aussi, quand il parlait provençal ? Et tu ne sais pas qu'en Bretagne fleurissaient les écriteaux Défense de cracher par terre et de parler breton ! La vérité est qu'il est plaisant de voir aujourd'hui que des maîtres veulent implanter une langue étrangère, alors que leurs ancêtres, les « hussards noirs de la république », ont passé leur temps à extirper leurs racines du cerveau des petits Français. Autant qu'ils l'ont pu. Et on voudrait - maintenant que les Français ne connaissent plus leur première langue locale et si mal le français - favoriser l'apparition de nouvelles langues, qui plus est étrangères à notre Histoire et à nos racines ? Cela ne te paraît pas contradictoire ? »

    Si vous aviez vu la tête de la bobote ! Elle n'a pas répondu, et sous le prétexte évidemment futile qu'elle voyait quelqu'un passer, elle a quitté le groupe; elle a dû se dire qu'il n'y a avait rien à tirer d'un type comme moi, et qu'il était inutile d'essayer. Franchement, j'ai pensé d'elle exactement la même chose... 

     

  • Zemmour : « Le souverainisme peine à trouver sa voix »

     

    La question de l'alliance avec le FN est le non-dit le plus bruyant de la rentrée.

    Cette rentrée met en évidence que les lignes bougent dans les partis politiques, obsédés par la perspective des prochaines régionales toutes proches et de la présidentielle jamais bien lointaine, devenue la plaie de nos Institutions. Sans compter le trouble que jettent quelques électrons libres hyper-médiatisés. Comme le soulignent Marie-France Garaud ou Jacques Attali, cette agitation plutôt ridicule est de peu d'importance si l'on considère que nos gouvernants n'ont de pouvoir que d'apparence et que pour l'heure le destin de la France se décide bien davantage qu'à Paris, à Bruxelles, Washington, Berlin, ou Frankfort. Alors, l'alliance des souverainistes peut apparaître comme la seule alternative. Mais pas sans ce cœur nucléaire de l'opposition au Système qu'est le Front National ... Sur quoi, à gauche, Jacques Sapir s'est exprimé récemment, sans langue de bois. Et, ici, Eric Zemmour.  LFAR    

     

    ZemmourOK - Copie.jpgL'été est propice aux rencontres. On ose transgresser, on ose s'afficher. En politique aussi. Dans quelques jours, Jean-Pierre Chevènement se rendra à l'université d'été de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Le week-end dernier, Arnaud Mohtebourg a convié à sa Fête de la rose à Frangy l'ancien ministre des Finances grec Yanis Va-roufakis. C'est le ballet des démissionnaires forcés qui aspirent à prendre leur revanche. Des perdants de l'Histoire qui n'ont pas dit leur dernier mot.

    L'intégration européenne par la monnaie unique a bouleversé les paysages politiques en Europe. Le clivage n'est plus entre la droite et la gauche. Il y a toujours des alternances, mais il n'y a plus d'alternative. L'euro est un corset qui impose à tous les règles d'un ordo-libéralisme, non négociable, théorisé et mis en oeuvre par l'Allemagne. C'est ce qu'a rappelé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lorsqu'il a dit que les « élections ne peuvent pas modifier les traités européens ». C'est la théorie de la « souveraineté limitée » à la mode bruxelloise, où l'argent de la BCE fait office de chars. L'apostasie estivale d'Alexis Tsipras a ouvert les yeux de ceux qui s'obstinaient à les garder clos : on ne peut arracher le corset des politiques européennes (que l'on nomme cela « bonne gestion » ou « austérité », peu importe) que si on sort de la monnaie unique. A gauche comme à droite, le nouveau clivage est là. Il y a ceux qui se soumettent et ceux qui ont compris qu'ils ne pourraient faire autrement que de se démettre. Après avoir longtemps tergiversé devant l'obstacle, Mélenchon franchit le Rubicon : « S'il faut choisir entre l'euro et la souveraineté nationale, je choisis la souveraineté nationale. » En Allemagne, Oskar Lafontaine dit la même chose, et en Italie, l'ex-communiste Stefano Fassina se prononce pour « un démantèlement sous contrôle de la zone euro ».

    Mais ces mouvements sont encore périphériques. Le coeur nucléaire de l'opposition au « système » est, en France, incarné par le Front national. Sans lui, les contempteurs de l'« Europe allemande », de gauche comme de droite, sont électoralement impuissants. Mais avec lui, ils sont médiatiquement ostracisés. Le FN joue le rôle que tenait le parti communiste dans les années 60, avant que Mitterrand ose la stratégie d'union de la gauche. La question de l'alliance avec le Front national est le non-dit le plus bruyant de cette rentrée. Dans cette perspective, le conflit entre Jean-Marie Le Pen et sa fille prend une autre tournure. Comme si celle-ci sacrifiait son père sur l'autel de ses futures noces électorales. Dans le bruit et la fureur, et sans savoir jusqu'où montera le prix de la dot. 

    (Figaro magazine)

  • SOCIETE • La France existe, je l'ai rencontrée

     

    Par Natacha Polony

    Et si, plus que les précédentes, les générations des moins de quarante ans ou tout juste quarante ans, étaient en recherche de racines, de terroirs, de traditions, de France historique et charnelle ? Presque jusqu'à la nostalgie, presque jusqu'à l'excès, sans-doute du fait des manques et des vices des temps qui courent, trop abstraits, virtuels, sans substance ? De même qu'une partie des plus jeunes opère un spectaculaire retour vers le religieux ou, mieux, vers le spirituel, que les plus âgés ont  délaissé ... Ces derniers feront bien de s'aviser de ces phénomènes bien réels qui signalent assez précisément en quoi nos sociétés ont failli. C'est ce que Natacha Polony relève ici, de façon, ma foi, fort juste et sympathique. Et qui rejoint Philippe de Villiers lorsqu'il signale que la crise que nous vivons n'est pas essentiellement politique, mais bien plutôt métapolitique.  C'est pourquoi nous apprécions les chroniques de Natacha Polony et y faisons souvent écho. LFAR  

                

    Elle avait si mal commencé, cette année 2015, dans l'horreur et les larmes. Et puis la suite, les autres attentats, les crises, la défiance. Et même ce retour, après les chaleurs estivales: le Thalys et la révélation de notre insupportable vulnérabilité; les images répétitives et insoutenables de ces foules d'hommes et de femmes rêvant d'un avenir et rencontrant l'incurie d'une Europe de petits gestionnaires et de grands financiers; le spectacle parallèle, enfin, des vaudevilles politiciens. Quoi, même les héros, quand ils se présentent chez nous, sont Américains ? Comme un symbole d'une France qu'on nous dit tous les jours trop petite, trop résignée, pas assez moderne, pas adaptée.

    La France existe, pourtant, envers et contre tout. Elle se perpétue. Loin des injonctions à l'efficacité gestionnaire, loin des reproches sur son modèle archaïque et son agriculture pas assez productive. Il suffisait d'aller à sa rencontre cet été pour trouver des gens qui, seuls, chaque jour, font leur 11 janvier et proclament leur attachement aux valeurs de ce pays. C'est ce restaurateur qui consacre dans ses assiettes écrevisses, grenouilles, foie gras en cocotte et pied de porc truffé, toute la mémoire gustative d'un paradis terrestre aujourd'hui malmené où l'on a fait du partage autour dela table un patrimoine si précieux que l'Unesco l'a jugé universel. Ce sont ces trois entreprises d'Aurillac qui se sont regroupées pour continuer, malgré la concurrence asiatique et le règne du jetable, à fabriquer en France des parapluies de qualité, de ces objets qui accompagnent une vie. C'est ce maire d'une petite ville touristique du Périgord qui s'est opposé farouchement à l'implantation d'une seconde grande surface dans sa périphérie et qui a sauvegardé son marché, ses commerces de centre-ville, toute cette vie sociale qui fait le dynamisme d'un pays.

    Ceux-là ne sont décorés d'aucune Légion d'honneur. Ils n'ont droit au statut ni de héros ni de victimes. Pas assez prestigieux, pas assez désespérés. Et pourtant, ils affrontent tous les obstacles, ils se lèvent tôt, ils travaillent dur, ils obtempèrent aux injonctions d'une administration qui invente des normes délirantes et endémiques. Il y a ce chef qui a dû équiper sa cuisine d'un plan de travail dernier cri, un «porte-avions» spécialement étudié pour réduire la « pénibilité » et dont les commis de cuisine se plaignent malgré tout d'un mal de dos, parce que toute douleur, tout effort est devenu insupportable. Il y a cet autre, harcelé pour avoir utilisé dans ses cuisines des légumes anciens, du potager de son père, non répertoriés au catalogue officiel, l'organe garantissant aux grands semenciers le monopole des graines et l'interdiction, pour les paysans, de perpétuer leur savoir-faire ancestral de sélectionneur du vivant. Il y a cet horticulteur à la retraite convoqué au tribunal pour travail dissimulé parce qu'il a donné un coup de main à son fils pour ramasser les pommes avant l'orage le jour d'un contrôle administratif. Pendant ce temps, les journaux nous vantent comme l'ultime modernité des dîners moyennant rémunération, organisés chez eux par des particuliers grâce à une application Internet. Pas de normes d'hygiène, pas de contrôle d'Urssaf… Non, c'est moderne, c'est libéral, c'est de la convivialité monnayée..

    Malgré tout, ce pays abrite des trésors d'enthousiasme et d'énergie. On y trouve des Français de tous horizons, mais attachés à transmettre par leur travail, leur savoir-faire les éléments les plus concret de ce qui constitue un modèle, une façon spécifique d'être au monde, faite d'intégration à une géographie, à un terroir, faite de plaisir et de culture plus que de rentabilité. On peut considérer que tout cela doit finir aux oubliettes de l'Histoire. On peut préférer les usines à viande allemandes où l'animal est mécanisé pour produire toujours plus et moins cher en ruinant le voisin. On peut préférer les parapluies chinois, si bon marché qu'il faudra en racheter à chaque bourrasque. Mais dans un monde où les tempêtes se multiplient, sentir sous ses doigts la chaleur et la solidité du manche en bois d'un parapluie, s'abriter sous les baleines solides et familières d'un vieux compagnon, en sachant que des gens, pas très loin, ont œuvré pour nous offrir les fruits d'un savoir-faire ancien, c'est préparer l'avenir avec bien plus de lucidité. 

    Natacha Polony   (Figarovox)

  • Héroïsme, stress et courage

     

    Par François Reloujac

    Les médias et les hommes politiques ont, à juste titre, salué l’héroïsme des personnes qui sont intervenues dans le Thalys pour empêcher un terroriste présumé de passer à l’acte. Mais si tout a été dit et même probablement au-delà du raisonnable pratiquement personne ne s’est intéressé à ce qui a conduit des individus apparemment ordinaires à se conduire comme des héros.

    Interrogé sur une chaîne d’information par un journaliste qui lui demandait ce qu’il faudrait faire au cas où l’on se trouverait confronté à un drame de même nature, un ancien responsable du GIGN a répondu, « si l’on ne sait pas gérer son stress, surtout il ne faut rien faire ». Et il avait parfaitement raison. Confronté à ce type de situation toute personne normalement constituée a peur. Il lui faut donc du courage pour surmonter cette peur et pouvoir affronter la réalité qui se présente à elle avec des chances de succès. Si l’on n’a pas cette qualité de cœur, toute intervention risque, à l’inverse, de précipiter les catastrophes. Et quand on a la franche humilité de reconnaître que l’on n’a pas la force d’âme suffisante pour surmonter sa peur, le vrai courage peut être de surtout ne rien faire pour ne pas risquer d’entraver la réaction de ceux qui agissent. Mais, attention, car il y a du courage à ne pas agir si d’autres agissent. Si personne n’agit nous ne sommes plus en présence de courage mais à l’inverse de pusillanimité voire même de lâcheté.

    Dans le cas de l’affaire du Thalys, quatre héros ont directement ou indirectement expliqué ce qui les a fait agir et ce qu’ils ont dit mérite d’être médité.

    L’un des militaires américains a expliqué : « Je n’ai pas pensé, j’ai agi ». Nous sommes là en présence de quelqu’un de bien formé et parfaitement entraîné pour faire face aux situations les plus graves. Il est intéressant de noter qu’au moment où il est intervenu, il n’était pas personnellement et directement menacé. Il a donc agi pour défendre les autres. Mais ce vrai soldat avait une autre qualité, celle de meneur d’hommes car, si l’on en croit un de ses camarades qui l’a suivi, « il nous a dit : on y va ? » ; « on y va ! » Et les deux autres y sont allés aussi.

    Le citoyen britannique a réagi différemment puisque, nous a-t-il confié, il a immédiatement pensé qu’il allait mourir, alors il s’est dit : « Quant à mourir, autant que ce soit utile ».

    Quant au professeur franco-américain qui est intervenu le premier et qui a été blessé, sa femme nous a expliqué qu’ayant aperçu ce qui se passait sur la plateforme, il lui a dit avant de passer à l’acte : « mets-toi à l’abri, cette fois c’est sérieux ». Cette réaction est remarquable car elle montre bien qu’il a agi consciemment pour protéger véritablement les autres, et notamment son épouse, et qu’en même temps il l’a fait avec une délicatesse suffisante pour ne pas l’affoler. Et d’ailleurs, dans sa courageuse lucidité, il a essentiellement cherché à désarmer l’agresseur, ce qu’il a réussi. Il ne savait pas que ce dernier avait d’autres armes sur lui.

    Oui, toutes ces personnes méritent d’être honorées, mais il n’est pas suffisant de dire qu’elles se sont bien conduites ; elles ont donné à toute la population une véritable leçon. Saurons-nous comprendre ce qui a fait leur grandeur et nous en inspirer pour notre vie de tous les jours ? Car le courage est peut-être remarquable dans des circonstances exceptionnelles, mais il se forge dans la pratique quotidienne.