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Actualité France - Page 417

  • Jacques Myard : « Il est urgent que la France retrouve le sens de son intérêt national »

     

    Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte

    Une dizaine de députés français se sont rendus en visite en Crimée contre l'avis du Quai d'Orsay. Jacques Myard a donné dans Boulevard Voltaire et au Figaro les explications suivantes, où il n'a pas mâché ses mots.

     

    sans-titre.pngPourquoi ce déplacement en Crimée la semaine dernière ?

    Nous nous sommes rendus là-bas à l’initiative de mon collègue Thierry Mariani avec sept autres députés, sur invitation des Russes. Je me suis joint à ce voyage parce qu’il est cohérent avec la position que j’ai toujours défendue : nous sommes en tort vis-à-vis de la Russie, à cause d’une politique de sanctions totalement hors de proportions.

    La Crimée est russe depuis plus de deux siècles et les événements successifs de 1954 et de 1991 ne changent rien à cette réalité. En 1954, Khrouchtchev rattache la Crimée à l’Ukraine, mais c’est une décision administrative : il rattache une partie de territoire à un département, mais cela se fait au sein d’un même pays qui est alors l’Empire soviétique. En 1991, date de la chute de l’URSS, l’accord était déjà caduc. Une partie de cet accord prévoyait d’ailleurs que la flotte reste sous contrôle russe à Sébastopol ! Bref, depuis 1991, les habitants de la Crimée souhaitent retrouver la Russie ; ils l’ont d’ailleurs exprimé lors du référendum de 2014.

    Certains affirment que ce référendum était truqué, mais je peux vous assurer que l’on rencontre sur place une population ravie d’être à nouveau rattachée à la Russie. Sur la promenade de Yalta, à Sébastopol, toutes les personnes croisées le disent : quel intérêt auraient-elles à nous mentir ? C’est ridicule.

    Depuis 1773, la Crimée se trouve dans l’univers russe : nous sommes là-bas en Russie et le nier n’a absolument aucun sens.

    Aller sur place était une manière de critiquer la politique internationale que la France mène vis-à-vis de la Russie ?

    Bien entendu. Cette politique n’est d’ailleurs pas celle que nous menons, nous nous contentons de suivre bêtement, et contre nos intérêts. On a suivi les ultras européens qui font passer Poutine pour le nouveau Staline dans la région… Un peu de sérieux.

    Les sanctions que nous avons appliquées ont été logiquement suivies de contre-mesures russes et le tout est dévastateur pour les uns comme pour les autres : nous nous sommes pénalisés nous-mêmes, il faut quand même le faire !

    La levée des sanctions est une décision qui se prend à 28 et la France est donc coincée dans une position directement contraire à ses intérêts, à cause de son suivisme. Il est temps de ruer dans les brancards parce que nous avons tout à perdre en restant campés sur nos positions.

    Je précise tout de même que la question du Donbass est différente. Pour ce qui est de la Crimée, il n’y a vraiment aucun doute possible, on ne peut aller contre la réalité très longtemps.

    On a déjà eu ce genre de comportement au Kosovo : il n’est pas normal que le droit international soit utilisé à géométrie variable comme il l’est aujourd’hui. Il existe aussi la libre détermination des peuples, il ne faudrait pas l’oublier.

    Qu’avez-vous vu et entendu en Crimée ?

    J’ai vu un pays en paix, un véritable pays de Cocagne, il faut le dire. Il y a une réelle diversité linguistique puisque l’ukrainien, le russe et le tatar sont parlés dans les rues de Crimée. C’est une région dans laquelle les gens vivent bien et qui aurait d’ailleurs accueilli 150.000 réfugiés ayant fui les combats en Ukraine.
    Les habitants de la Crimée vivent bien et sont heureux de leur situation, ce n’est quand même pas difficile à reconnaître !

    On paie notre position aberrante sur le plan commercial, économique, géostratégique, diplomatique et même culturel. La force de notre présence en Russie est également culturelle : les Russes aiment la littérature française, et plus largement les Français. Il y a une réelle affection culturelle que nous ne pouvons piétiner ainsi.

    Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’être « pro-russe » ?

    Je ne suis ni pro-russe ni pro-américain, je suis pro-français.

    Cette accusation est d’une imbécillité totale. Je suis allé là-bas pour réaffirmer – et mon voyage a confirmé cette idée – qu’il est urgent que la France retrouve le sens de son intérêt national. Elle ne peut le faire sans un minimum de réalisme sur la situation.

    La Russie est un pays incontournable pour la paix en Europe, dans la lutte contre le terrorisme, et pour trouver une solution dans le conflit qui embrase le Proche et le Moyen-Orient.

    Nier ça pour suivre les Américains est un jeu dangereux…

    Que recherchent les Américains ? Certains affirment qu’ils tentent de casser l’Europe en deux pour éviter tout rapprochement avec la Russie. On doit réellement s’interroger et cesser, en tout cas, de les suivre sans réfléchir.

    La politique internationale de la France ne doit pas se décider à Moscou ou à Washington, pas plus qu’à Riyad ou Tel Aviv : elle doit être décidée à Paris.

    Quelles pourront-être les retombées de ce voyage ?

    Pour ma part, je continuerai bien sûr à défendre ce que je dis depuis longtemps déjà. Mais je crains que Laurent Fabius ne change rien.

    Mercredi dernier, le jour même de notre départ, le ministre des Affaires étrangères nous a expliqué qu’il était opposé à ce voyage. Après l’avoir remercié pour son hommage appuyé à l’indépendance des députés (!), je me suis permis de lui faire remarquer qu’il était sûrement jaloux de la liberté que nous avions, tandis qu’il est enfermé dans une position inconfortable.

    Je pense que Laurent Fabius est conscient de s’être laissé enfermer dans un piège, ce qui expliquerait son hyper-réaction à l’annonce de notre voyage… 

    Propos recueillis par Charlotte d’Ornellas

  • Le chômage intéresse-t-il encore les économistes ?

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

    Le chômage intéresse-t-il encore les économistes ? J'en doute de plus en plus, et j'ai constaté que, dans les classes préparatoires et en particulier dans les filières qui mènent à HEC, la question du chômage est traitée en quelques lignes sibyllines dans les manuels disponibles, au point que poser des sujets d'oraux sur ce thème déstabilise facilement les étudiants : la croissance semble être, ou presque, le seul but à atteindre, et qu'importent les moyens et les dommages collatéraux ! Rien d'étonnant alors que la période de forte croissance économique des années 50 aux années 70 ait été baptisée « les trente glorieuses » quand on sait désormais (mais on le savait aussi avant !) qu'elles furent aussi les années les plus destructrices de l'environnement en France, des espaces comme des espèces (et particulièrement celles qui peuplaient les fermes et les champs), et qu'elles ont provoqué cette « seconde Révolution française » qui a bouleversé, et pas forcément pour le meilleur, notre société, ses équilibres et une grande part de ses beautés, tout comme la sociabilité, aujourd'hui bien mal en point... 

    Néanmoins, avec la fin des « trente glorieuses » si mal nommées, le chômage, qui n'avait pas disparu mais s'était fait plus rare, est devenu, en quelques années, un chômage structurel, durable et désormais pérenne, comme un pilier majeur de ce système économique, pilier qui permettrait, étrangement, de maintenir celui-ci en étouffant, par la crainte de l'exclusion sociale que provoque le chômage dans notre société de plus en plus anomique et anonyme, toute velléité de révolte et de révolution : la société de consommation, et Jack London l'avait tôt compris (et si amèrement qu’il se suicida) à la suite de Ford, est le meilleur moyen d'asservir les individus, et la peur de « ne plus y être » désarme toute alternative politique, au moins jusqu'à un certain point... 

    Aujourd'hui, le chômage touche officiellement près de 6 millions de personnes dans notre pays, sans que la République n'en soit ébranlée : la société de consommation « amortit » les chocs, ainsi que les différentes et utiles aides financières pour les chômeurs, même si celles-ci se font plus restreintes avec le temps. Doit-on se contenter de ce constat ? Personnellement, je refuse ce fatalisme qui, depuis la petite formule de M. Mitterrand qui affirmait que tout avait été tenté contre ce fléau, n'a cessé de s'enraciner jusqu'à se banaliser. Mais ce refus ne sert à rien s'il n'est étayé par des propositions : mon intuition est que la solution n'est pas « une » mais plurielle, et qu'elle nécessite une impulsion plus politique que simplement économique. Car s'appuyer sur le seul calcul économique est, en fin de compte, vain, ne serait-ce que parce que l'économie n'a pas pour rôle, aujourd'hui, de réduire le chômage ou de donner du travail à tout le monde, mais de faire fonctionner la mondialisation et d'assurer la croissance, terme polysémique que l'on confond trop souvent avec la prospérité alors qu'elle ne l'est pas exactement pour tous... 

    Si l’État ne peut pas tout et n'a pas pour fonction de tout faire en économie, car l'étatisme est une maladie d'hypertrophie de l’État et non la preuve de son efficacité (bien au contraire!), il peut susciter, motiver et lancer, ou soutenir, de grandes initiatives économiques, productrices et distributrices, et une grande politique d'aménagement du territoire (parler « des » territoires serait d'ailleurs plus juste) qui me semble la clef de l'emploi et du travail au sens le plus large du mot : c'est vrai pour l'agriculture qui pourrait, si l'on veut bien rompre avec un modèle productiviste antisocial par principe, redevenir source majeure d'emplois pérennes et permettre un « redéploiement rural » qui redonnerait vie à des campagnes et des villages aujourd'hui en danger de mort par dévitalisation et désertification ; c'est vrai aussi pour des activités artisanales et industrielles qui, combinées avec un système de commercialisation « de proximité », peuvent se déployer au plus près des grands centres de consommation des Français ; etc. 

    Encore faudrait-il que l’État soit assez fort et volontaire pour jouer efficacement son rôle, et qu'il dispose d'une autorité politique suffisante pour s'imposer à des puissances économiques et financières qui ont tendance, de plus en plus, à s'émanciper des territoires et, au-delà, de leurs devoirs sociaux. La République n'est plus aujourd'hui crédible en ce domaine, ayant renoncé depuis longtemps à infléchir le cours de la mondialisation et préférant n'être que le gouvernorat d'une Union européenne trop « libéraliste » pour être vraiment sociale... Or, la lutte contre le chômage nécessite de rompre avec les logiques de la seule croissance et d'un libéralisme qui, en pratiquant le « laisser faire, laisser passer », oublie trop souvent les personnes, leur mode de vie et leur enracinement, en somme leur humanité propre...   

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Crise agricole : distribuer de l’argent ne sert à rien

    Un grand sujet au retentissement multiformes, multidirectionnel, à traiter à fond, sur lequel revenir ... 

     

    Face à la crise agricole, que les politiques européennes et françaises ne feront qu’aggraver, distribuer de l’argent ne sert qu’à dissimuler l’ampleur des problèmes. Entretien avec Michel Collin, ingénieur agricole. 

    L’Action Française 2000 – Les solutions gouvernementales aideront-elles à résoudre cette crise de la viande et, plus globalement, les crises de l’agriculture française ?

    Michel Collin – Les solutions, si j’ai bien suivi, sont essentiellement du report d’échéance, du report de crédit et des appels comminatoires à une bonne volonté commune entre les différents acteurs de la chaîne. Ce ne sont pas des solutions : on veut essayer de donner de la trésorerie momentanée aux éleveurs, je ne vois pas en quoi cela va régler le problème structurel du prix de la viande. On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion de fond sur le monde agricole : nous avons développé un modèle d’élevage aberrant. En amont, il nous oblige à aller chercher à l’étranger de quoi nourrir notre bétail, notamment avec du soja brésilien, qui provient de terres dont les paysans locaux auraient besoin – il y a donc un accaparement de terres, direct ou indirect. En aval, avec les concentrations anormales d’animaux dans certaines régions, les sols ne peuvent pas supporter les effluents d’élevage, les surfaces ne peuvent pas les absorber. Si on ne regarde que ces deux points, on est déjà dans l’absurde. En examinant d’autres systèmes, comme le poulet, on trouve des paysans totalement prolétarisés, qui ne sont plus agriculteurs, mais “nourrisseurs de volaille”, qui reçoivent tout de l’extérieur, poussins et aliments. Ils élèvent, si l’on peut dire, la volaille (ils portent le risque, surtout), que des machines envoyées par les entreprises de transformation viendront ramasser… Depuis plusieurs années, à chaque crise de l’élevage, les subventions réclamées ne servent qu’à masquer le problème. Des éleveurs disparaissent, la concentration s’accélère, avec comme conséquence immédiate l’augmentation de la charge de travail et de l’endettement : c’est un système artificiel, une fuite en avant perpétuelle. Le gouvernement gagne quelques mois, mais évite soigneusement de s’attaquer aux racines du problème.

    La FNSEA joue-t-elle son rôle de défense des intérêts paysans ?

    Ce qui est compliqué, c’est qu’à la tête de la FNSEA il y a Xavier Beulin, qui est aussi président d’un gros groupe agro-industriel, Avril-Sofiproteol, leader européen des oléoprotéagineux. Il est censé défendre les paysans, mais ses intérêts économiques monstrueux dans l’agro-industrie lui commandent une politique contraire. Une des sociétés de son groupe importe du poulet brésilien (émission Capital, avril 2014) ! Ses actions en tant qu’industriel vont directement à l’encontre des intérêts paysans qu’il est censé défendre. On marche sur la tête ! Rien de bon ne peut sortir de cet homme, qui a l’oreille de tous les politiques, François Hollande compris*.

    Si le gouvernement ne raisonne qu’en subventions, et si le seul syndicat représentatif n’accomplit pas son travail, existe-t-il une autre solution que de bouleverser le système de production agricole ?

    Non, il n’y a pas d’autre solution. Nous sommes sur un modèle agricole déphasé par rapport à notre époque. Ces dernières décennies, nous avons acquis un savoir certain, fiable, sur la santé, la “malbouffe”, les problèmes environnementaux, la biodiversité – et notre modèle agricole (en y incluant l’agro-industrie) génère clairement des nuisances majeures, qui mettent en danger les populations et la nature. Et il y a le problème de l’emploi : l’agriculture et la transformation des produits agricoles devraient être de formidables gisements d’emplois, mais on reste sur des problématiques d’il y a cinquante ou soixante ans… Dans ce système où l’agro-industrie et la grande distribution ont acquis un poids colossal, on ne peut pas imaginer revenir à de l’équité, donc à un vrai partage de la valeur, donc à de l’emploi. Il faut repenser totalement le modèle agricole, et cette crise est une opportunité. La transition vers le modèle qui fonctionnerait, qu’on connaît bien, l’agro-écologie, est extrêmement compliquée : les grands céréaliers, les grandes sucreries cotées en bourse, qui profitent le plus de l’argent de la Politique agricole commune (PAC), ne vont pas accepter que, du jour au lendemain, on supprime les exploitations de mille hectares dans la Brie… Mais c’est possible : il suffit d’une volonté politique. La PAC représente plusieurs milliards d’euros par an : donc, les moyens de cette transition existent. Mais le gouvernement ne fait rien, contrairement à ce que dit Stéphane Le Foll (ministre de l’Agriculture). Augmenter de 10 % les subventions aux premiers hectares ou rien, c’est la même chose ! Cela ne favorise en rien l’avènement d’une véritable agriculture paysanne, c’est une poussière. Un certain nombre de personnes, en revanche, ont des solutions, comme Jacques Caplat, qui les a exposées dans son livre Changeons d’agriculture – Réussir la transition (Actes Sud, 2014), ou Samuel Féret, qui était à la tête du collectif PAC 2013 et avait essayé de proposer une véritable modification de la PAC. Le gouvernement préfère être du côté des industriels et des puissants.

    Propos recueillis par Philippe Mesnard

    *http://www.reporterre.net/ENQUETE-5...

    Action Française 2000

     
  • FAILLITES RÉPUBLICAINES

     

    Par François Marcilhac 

    Pour ce dernier éditorial de l’année politique, nous aurions préféré pouvoir simplement souhaiter à ceux de nos lecteurs qui ne les auraient pas encore prises de bonnes vacances bien méritées ! Malheureusement, l’actualité ne nous en laisse pas le loisir.

     
    Ou, plutôt que l’actualité, car il faut toujours désigner les choses et les causes — c’est le même mot en latin — par leur nom : la république !

    Les « choses », ce sont, en l’occurrence, ces multiples faillites auxquelles nos compatriotes assistent en cette fin de mois de juillet. Les causes, quant à elles, se résument à une principale : la République, non seulement dans son incapacité à répondre aux enjeux de notre temps mais plus encore dans son incurie et son idéologie, qui sont à la source de nombreux problèmes.

    Tout d’abord la faillite bien concrète de dizaines de milliers d’éleveurs, confrontés à une baisse catastrophique des prix, qu’il s’agisse de la viande, ou encore du lait à la suite de la disparition des quotas. Comme l’a déclaré Périco Légasse au Figaro, ce 22 juillet, « la puissance financière de la grande distribution et sa collusion avec la classe politique conduisent au massacre économique et social que l’on constate quotidiennement. Nos gouvernants, de “droite” comme de “gauche” — tout cela ne veut plus rien dire — ont tellement peur d’aller dans le sens contraire de l’histoire, entendez celui des marchés financiers, en réglementant les pratiques commerciales abusives et déloyales, que la grande distribution dicte leur conduite aux pouvoirs publics. » Sans compter une politique européenne favorisant, notamment à travers la pratique des travailleurs détachés, une concurrence déloyale en matière de main d’œuvre qui profite essentiellement à l’Allemagne, sur fond d’une libéralisation des échanges que la signature promise, par l’Europe, du traité transatlantique ne fera qu’aggraver encore. C’est bien la destruction de l’agriculture française qui est délibérément recherchée tant par les instances européennes sous contrôle allemand que par les Etats-Unis — une agriculture française que le carcan européen étouffe depuis plusieurs décennies avec la complicité active des dirigeants français, au nom d’une politique agricole commune dont nos paysans ont été les dindons de la farce ! Ne les a-t-on pas forcés, pour mieux les asservir et les conduire à la faillite, à vivre non plus de leur travail mais de subventions versées avec une prétendue générosité par l’ « Europe » — mensonge éhonté puisque la France est contributrice nette du budget européen ? Le tout en imposant un modèle agricole qui empoisonne les terres et les paysans eux-mêmes ! Oui, la république a fomenté la faillite de l’agriculture française.

    Faillite, ensuite, des collectivités territoriales : Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France, a ainsi déclaré aux Echos le 26 juillet que de « un à cinq départements risquent de se déclarer en faillite d’ici à la fin de l’année si rien n’est fait. » Pourquoi ? Parce « l’Etat n’a pas compensé l’intégralité des versements que nous faisons pour son compte aux prestataires sociaux. Nous avons calculé qu’à fin juillet, le reste à charge cumulé pour les départements est de 8 milliards d’euros. » Joli tour de passe-passe d’une république qui ne « décentralise » apparemment que pour fuir ses responsabilités ! Et laisser les collectivités — par ailleurs trop contentes de s’instituer en féodalités politiques — dans l’incapacité de répondre à des contraintes financières décidées à Paris. Oui, la république est bien dans l’incapacité de faire vivre sainement les différents échelons administratifs tout simplement parce qu’elle a tué, dès l’origine, une organisation territoriale où l’économique, le culturel et le social peuvent se compléter harmonieusement. Il sera toujours possible de ponctionner le pays réel !

    Faillite également du « vivre-ensemble », cet OPNI (objet politique non identifié) dont l’incantation magique est proportionnelle à la dissolution de la société française. Là encore, la république est pleinement responsable d’un état de fait où les agressions au nom de préjugés barbares, étrangers à notre vieille civilisation chrétienne qui est la chair de notre identité nationale, deviennent monnaie courante — récemment encore dans un parc de Reims —, suscitées par une politique, elle aussi, menée conjointement depuis plusieurs décennies par nos gouvernants, de “droite” comme de “gauche”, puisque tout cela, en effet, ne veut plus rien dire. La justice et l’intérieur ont beau mentir effrontément pour dissimuler le caractère « culturel » de ces agressions : des Français de souche ou des immigrés pleinement assimilés en sont devenus les victimes quotidiennes. L’invasion migratoire, ordonnée par les instances européennes et que nos dirigeants organisent de manière préméditée, déstabilisent la société française en imposant la préférence étrangère. Il en est ainsi de la récente loi Cazeneuve sur les nouveaux droits des immigrés — de préférence en situation irrégulière : les chouchous des socialistes —, loi qui, en élargissant les procédures d’accès à la nationalité française, crée, selon le Républicain Guillaume Larrivé, « une sorte de régime du droit du sol hors sol ». Mais les Républicains — ex-UMP — sont-ils les mieux placés pour dénoncer une politique qu’ils ont eux-mêmes allègrement pratiquée lorsqu’ils étaient au pouvoir ? Et comment Sarkozy, qui fut le champion du déferlement migratoire durant cinq ans et le serait encore s’il revenait au pouvoir, ose-t-il déclarer vouloir remettre en cause Schengen ? Assez de mensonges !

    Faillites et mensonges, également, s’agissant de l’école, que nos gouvernants, de “droite” comme de “gauche”, puisque, là encore, tout cela ne veut plus rien dire, se sont ingéniés à détruire pour mieux couper les Français de leurs racines et empêcher les néonationaux de les acquérir, en vue de favoriser la dissolution de l’identité nationale, l’idéologie pédagogiste, partagée par toute la classe politique républicaine, continuant parallèlement son travail de sape de la transmission des savoirs.

    Oui, c’est avec la conscience de ces multiples faillites, dont la liste est loin d’être exhaustive, et de ces mensonges éhontés d’un pays légal sans vergogne, que les patriotes doivent partir en vacances. Pour nourrir leur détermination. Et recouvrer leurs forces. Toutes leurs forces. Car dès la rentrée le pays en aura besoin ! 

    L’AF 2000

     

  • Sur la prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon ...

     

    Ce premier lundi d'août, nous délaisserons l'actualité, du moins celle que nous distillent radios et télés (les bouchons routiers, le rapatriement du débris du vol MH 370, etc.) pour évoquer un sujet qui concerne, en tant que tel, le royalisme français : le bien-fondé de la prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon à la couronne de France. 

    La presse à grand tirage revient en effet périodiquement sur cette question, dont il faut bien supposer qu'elle doit intéresser son lectorat. Elle ne se soucie pas de rouvrir un débat souvent jugé anachronique, de raviver la querelle dynastique, ou même de donner dans le people. Elle le fait à sa façon, avec grands titres et photos de couverture où les princes posent à la manière des mannequins de mode … Néanmoins, des affirmations de fond y sont lancées et le plus souvent sans véritable rigueur historique, juridique et politique.

     

    Nous aborderons le sujet en trois étapes, trois notes successives :

     

      Nous examinerons en premier lieu qui est vraiment Louis-Alphonse de Bourbon, du simple point de vue historique et factuel : d'où il vient, quelles sont ses origines, quels sont ses ancêtres, aïeuls et aïeules, à quelle terre, à quelle histoire il appartient. Au fond, cet examen revient à se demander si ce prince est français ou espagnol. Les deux ? On verra que ce ne serait pas conforme à la réalité. Louis-Alphonse de Bourbon n'est pas un prince hors-sol.

     

      En deuxième lieu, nous reprendrons la Lettre sur la légitimité adressée par Pierre de Meuse au Télégramme, à la suite des déclarations du prince Louis-Alphonse de Bourbon publiées sur le site du quotidien breton [30.05.2015]. Pierre de Meuse y signale un certain nombre d’erreurs qui en disent long sur le bien-fondé de la prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon. Il y rappelle à grands traits quelles sont les conditions de la légitimité historique.

     

      Enfin, il nous a paru bon de publier en forme de note - la troisième et dernière sur ce sujet - le riche débat qui a suivi cette Lettre sur la légitimité de Pierre de Meuse [Du 1e au 22 juin 2015 - 31 commentaires]. On y trouvera - en tout cas dans bon nombre de commentaires - de solides références historiques. Il faut en effet une bonne connaissance de l'histoire d'Espagne - et pas seulement de l'histoire de France - pour conclure valablement sur le caractère fondé ou infondé des prétentions des princes espagnols qui n'ayant pas eu accès à la couronne d'Espagne, ont depuis lors orienté leurs ambitions vers la France.

     

    Les récentes déclarations d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, attestent que ce sujet n'est pas aussi anachronique ou dérisoire qu'on pourrait le croire  - y compris parmi les royalistes. Le manque de roi y est considéré comme au centre du problème politique français actuel. Et, ne craignant pas de remonter le cours de l'Histoire, il n'hésite pas à dater ce manque de l'exécution de Louis XVI dont il se dit, de plus, persuadé que les Français ne l'ont pas voulue. 

     

     

  • Qui est Louis-Alphonse de Bourbon ? D'où est-il ? D'où vient-il ? Quelles sont ses origines ? Qui sont ses aïeux ?

     

    Les questions en titre ont été de tous temps celles que l'on pose pour connaître un homme, comme questions sur son origine et donc sur qui il est vraiment. Malgré la publicité qui lui est faite, les réponses à ces interrogations ne semblent en général ni claires ni précises.

     

    Au Figaro magazine [Stéphane Bern - 18.07.2015] Louis-Alphonse de Bourbon déclare : « la première mission envers mes aïeux est celle du souvenir et de la mémoire, dont il faut toujours témoigner. »  

     

    Mais qui sont ses aïeux ? De qui est-il le fils ? Qui sont ses grands-parents, ses arrière-grands-parents ? Ses aïeux des siècles passés ?  

     

    C'est ce que nous examinons ici d'un point de vue historique et factuel, au moyen de brèves notices, jusqu'à ses arrière-grands-parents, après quoi, ses ancêtres ce sont huit rois espagnols n'ayant eu, à la suite de Philippe V, aucune participation à la vie politique française.

     

    Il faut enjamber - et ignorer - trois siècles d'enracinement espagnol pour que Louis-Alphonse de Bourbon retrouve l'origine française de sa famille.

     

    Mais, précisément, lorsque Louis XIV eut décidé d'accepter le couronne d'Espagne pour son petit-fils, le duc d'Anjou, sa position fut celle du bon sens. A sa cour assemblée, il présente le futur roi : « Messieurs, voilà le roi d'Espagne.» Puis, s'adressant à ce dernier, il lui déclare : « Soyez bon Espagnol, c'est présentement votre premier devoir ; mais souvenez-vous que vous êtes né Français, pour entretenir l'union entre les deux nations : c'est le moyen de les rendre heureuses et de conserver la paix de l'Europe

     

    Roi d'Espagne - qu'il eût pu ou dû être doublement, si son grand-père n'avait pas été infirme et incompétent ou si Franco avait tranché la question de sa succession en faveur de son père, le duc de Cadix - Louis-Alphonse de Bourbon ne peut l'être, la fonction ayant échu au cousin-germain de son père, le roi Juan-Carlos Ier.

     

    Roi sans couronne - mais celle d'Espagne, non celle de France - il lui reste à être bon Espagnol. Suivant la recommandation de son aïeul, le roi Louis XIV lui-même.  

     

    mail_google_com_1.pngLouis-Alphonse de Bourbon, né à Madrid le 25 avril 1974. Nom de naissance : Luis Alfonso Gonzalo Víctor Manuel Marco de Borbón y Martínez-Bordiú.

    Le prince est baptisé le 3 mai 1974 au palais royal du Pardo, à Madrid, avec pour parrain et marraine son grand-père paternel, Don Jaime de Bourbon, duc de Ségovie représenté par Gonzalo de Bourbon, et son arrière-grand-mère maternelle Carmen Polo, épouse du général Franco.

    Le prince possède la double nationalité : française par son père (né de mère française) et espagnole par sa mère et par son père.

    Il est le second fils d’Alphonse de Bourbon, duc de Cadix, et de Carmen Martínez-Bordiú y Franco, fille de Cristóbal Martínez-Bordiú, marquis de Villaverde, et de Carmen Franco y Polo, fille du général Franco.

    Le Prince a fait ses études à Madrid et effectué son service militaire dans l’armée de l’air espagnole.

    Il travaille ensuite à la BNP Paribas à Madrid, puis, devient vice-président international de la Banco Occidental de Descuento (BOD) à Caracas, au Venezuela.

    En 2004, il a épousé, en République Dominicaine, Marie-Marguerite Vargas Santaella, fille de l'homme d'affaires vénézuélien Víctor Vargas. Après avoir vécu à Caracas puis à New York, il s'installe avec son épouse à Madrid. De cette union sont nés 3 enfants, dont deux garçons.

    Il prétend être « le successeur des rois de France ».  

    Ses parents 

    dukescadiz.jpgAlphonse de Bourbon, duc de Cadix est né le 20 avril 1936 à Rome où réside la famille royale d’Espagne en exil. Nom de naissance : Alfonso, Jaime, de Borbón y Dampierre. Il possédait la double nationalité espagnole (par son père) et française (par sa mère).

    Alphonse de Bourbon est le fils aîné de Don Jaime de Bourbon, duc de Ségovie, deuxième fils du roi Alphonse XIII, et d’Emmanuelle de Dampierre. 

    En 1969, à la suite de son père le duc de Ségovie qui avait renouvelé, par lettre adressée au général Franco, sa renonciation au trône d'Espagne, en faveur de son neveu, Juan Carlos Ier, « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospérité du peuple espagnol », Alphonse de Bourbon signe à son tour un acte d’acceptation de la désignation par Francisco Franco de son cousin germain Juan Carlos comme futur roi d’Espagne.

    En 1972, il épouse au palais du Pardo Carmen Martínez-Bordiú y Franco, mariage dont il aura deux fils, François (1972-1984) et le prince Louis-Alphonse. Il est alors titré S.A.R. le duc de Cadix  par le général Franco. Ce titre - qui ne lui venait pas de la Maison Royale - fut ensuite rendu viager par décret du roi Juan-Carlos. Le couple se séparera en 1979 puis divorcera en 1982.

    En 1975, au décès de son père, en Suisse, il reprend les prétentions de ce dernier au trône de France et prend le titre de « duc d'Anjou », comme l'avait fait son père en 1946.

    En 1984, il est victime d'un grave accident d'automobile, qui coûte la vie à son fils aîné François, décédé à Pampelune. 

    Le prince Alphonse de Bourbon a été avocat au Barreau de Madrid, Ambassadeur d'Espagne à Stockholm (1969-1972), Banquier et Président du Comité olympique espagnol. 

    En 1989, il est victime d’un accident sur une piste de ski aux États-Unis où il décède. Il est inhumé à Madrid, dans la chapelle du monastère des Descalzas reales, aux côtés de son fils aîné. La double tombe porte l’inscription : « Sus Altezas Reales don Alfonso y don Francisco de Borbón 20-IV-1936 - 30-I-1989   22-XI-1972 - 7-II-1984 ». 

    bordiu-borbon.jpgCarmen Martínez-Bordiú y Franco née le 26 février 1951 au palais royal du Pardo  où elle réside jusqu’à son mariage. Elle est la petite-fille du général Franco.

    En 1972, elle épouse au palais du Pardo, Alphonse de Bourbon, père de Louis-Alphonse de Bourbon. À l'occasion de leur mariage, Alphonse et Carmen reçoivent par décret du général Franco les titres et prédicats de duc et duchesse de Cadix et d'altesses royales. Le couple se sépare en 1979 puis divorce en 1982. Carmen se remariera deux fois : avec le français Jean-Marie Rossi, puis avec l’homme d’affaires espagnol José Campos García. Elle divorcera dans les deux cas. Néanmoins, l’ex-duchesse de Cadix prétendrait porter aujourd’hui le titre de « duchesse douairière d'Anjou ».  Elle réside à Madrid.  

    Ses grands-parents paternels  

    Jaime_Enrique_de_Borbón.jpgDon Jaime de Borbón y Battenberg, duc de Ségovie, né au palais royal de la Granja de San Ildefonso (Ségovie) en Espagne, le 23 juin 1908. Il est le second fils du roi Alphonse XIII et de la reine Victoria Eugenia de Battenberg. À sa naissance, il fut titré infant d’Espagne. 

    Don Jaime devint sourd puis muet au cours de sa petite enfance des suites d’une maladie. Plus tard, il apprit à lire sur les lèvres et recouvra partiellement l'usage de la parole. 

    En 1931, lors de la proclamation de la IIe république espagnole, le prince dut quitter l’Espagne, suivant son père, le roi Alphonse XIII ainsi que la famille royale, en exil, d’abord en France (Paris et Avon) puis à Rome, à partir de 1934.  

    En 1933, Alphonse XIII avait exclu de la succession au trône d’Espagne son fils aîné, Alphonse, prince des Asturies, en raison de son projet de mariage avec une roturière cubaine, puis Don Jaime, son second fils, à cause de ses difficultés d’élocution et de sa surdité, obstacles à une éventuelle restauration de la monarchie en Espagne. La renonciation de Don Jaime au trône d’Espagne, pour lui-même et ses éventuels descendants, fut confirmée par lettre la même année. 

    En 1935, Don Jaime épouse à Rome Emmanuelle de Dampierre, de nationalité française. A l’occasion de ce mariage inégal, qui l’aurait exclu de la succession au trône d’Espagne s’il n’y avait déjà renoncé, il reçut de son père le titre de courtoisie de « duc de Ségovie ».  De cette union, naîtront deux fils : Alphonse de Bourbon, futur duc de Cadix, père du prince Louis-Alphonse de Bourbon, et Gonzalo de Bourbon, aujourd’hui décédé.  

    Peu avant sa mort, à Rome, en 1941, Alphonse XIII avait abdiqué en faveur de son troisième fils, Don Juan de Bourbon, Comte de Barcelone, frère cadet de Don Jaime et père du futur roi Juan-Carlos 1er. 

    La suite de la vie de Don Jaime n’est qu’une succession de reprises puis de confirmations de sa renonciation de 1933 au trône d’Espagne.  

    Don Jaime confirma tout d'abord cette renonciation par deux lettres adressées à son frère cadet, en 1945 et 1947. Mais en 1949, il récusa ses renonciations au trône d’Espagne dont il s'estimait légitime héritier en tant que fils aîné du dernier roi. 

    En 1954 par une lettre envoyée au général Franco, Don Jaime rappela qu'il était le légitime héritier de la couronne d'Espagne. Mais, en 1969, il lui écrivit de nouveau et lui déclara accepter la désignation de son neveu Juan Carlos de Bourbon comme futur roi d’Espagne après la mort du général. Ceci « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospérité du peuple espagnol » et à la demande de son fils aîné, Alphonse (le futur duc de Cadix, père de Louis-Alphonse de Bourbon).

    Après la seconde guerre mondiale, Don Jaime se déclara Chef de la Maison de France et adopta le titre de duc d’Anjou, attribuant aussi, par la suite différents titres français à ses fils. Il présidera diverses manifestations commémoratives en France au cours des années suivantes.

    Il vécut alors en France, puis en Suisse, se remaria civilement en 1949 avec Charlotte Tiedemann, cantatrice, deux fois divorcée. Il mourut le 20 mars 1975 à Lausanne où il fut d’abord inhumé. Il a aujourd’hui sa sépulture (avec l'accord du roi d’Espagne, son neveu) dans le panthéon des infants, au monastère de l’Escorial. 

    3239710784.jpgEmmanuelle de Dampierre, duchesse de Ségovie  née à Rome, le 8 novembre 1913 et morte dans la même ville le 2 mai 2012. 

    Elle est la première épouse de Don Jaime de Bourbon, duc de Ségovie. Sur ce mariage et sur les deux fils qui en sont issus, on se reportera à la note précédente consacrée au duc de Ségovie. 

    Cette union se termina par un divorce (1947-1949) et le remariage (civil) d’Emmanuelle de Dampierre en 1949 lequel donna lieu à un second divorce en 1967.

    Dans les années 1980, elle eut à faire face au divorce fracassant de son fils aîné, Alphonse de Bourbon, duc de Cadix (père de Louis-Alphonse de Bourbon) d’avec Carmen Martínez-Bordiú y Franco (mère de Louis de Bourbon). Suivit le grave accident de voiture qu’il eut en Espagne et qui coûta la vie à son fils ainé François, lui-même et son fils Louis-Alphonse ayant été grièvement blessés. Enfin, en 1989, Alphonse de Bourbon meurt d’un accident de ski aux États-Unis.

    Emmanuelle de Dampierre souhaite alors avoir la garde de son dernier petit-fils, Louis-Alphonse de Bourbon, mais c’est chez son autre grand-mère, María del Carmen Franco y Polo que celui-ci choisit de s’installer, à Madrid.

    Emmanuelle de Dampierre, malgré son divorce et son remariage, porte alors le titre de « duchesse d’Anjou et de Ségovie » et participe à différentes cérémonies commémoratives principalement en France. Elle décède le 2 mai 2012 à Rome à l'âge de 98 ans. Elle est inhumée au caveau familial de Dampierre du cimetière de Passy.  

    Ses grands-parents maternels   

    guests103.jpgCristobal Martínez-Bordiú, 10eme marquis de Villaverde (1922-1998) et Carmen Franco y Polo (1926), marquise de Villaverde, fille du général et de Madame Francisco Franco. Le marquis de Villaverde fut un chirurgien renommé. C'est auprès de ses grands-parents maternels que Louis de Bourbon vécut, à Madrid, après le décès accidentel de son père, le duc de Cadix, en 1989.  

    Ses arrière-grands-parents paternels  

    15828_rey-alfonso-xiii-reina-victoria-eugenia.jpgLe roi Alphonse XIII (1886-1941) et la reine Victoria Eugenia de Battenberg (1887-1969).

    Ne seront pas évoqués ici sa minorité sous la régence de sa mère Marie-Christine d'Autriche, ni son règne personnel très agité, jalonné de défaites militaires, complots, attentats, coups d'état, périodes de dictature, etc. Ces thèmes ne sont pas ceux qui nous occupent ici.

    En 1906, Alphonse XIII épouse Victoria-Eugenia de Battenberg, petite-fille de la Reine Victoria et nièce du roi Edouard VII. De leur union naîtront sept enfants, dont l'infant Alphonse, prince des Asturies qui fut exclu de la succession au trône d'Espagne en 1933 en raison d'un mariage inégal et mourut en 1938, Don Jaime, futur duc de Ségovie, qui fut aussi  exclu de la succession au trône d'Espagne, la même année, en raison de ses infirmités et devait contracter, lui aussi, un mariage inégal, enfin Don Juan, futur comte de Barcelone et père du roi Juan-Carlos Ier.

    Lors de la proclamation de la IIe république espagnole, en 1931, le roi Alphonse XIII quitta l’Espagne avec sa famille, pour l'exil d’abord en France puis à Rome, à partir de 1934. 

    Peu avant sa mort, à Rome, en 1941, Alphonse XIII abdiqua en faveur de son troisième fils, Don Juan de Bourbon. 

    En 1980, le roi Juan Carlos, son petit-fils, ordonna le transfert de ses restes vers la nécropole royale de l'Escurial.  La reine Victoria Eugenia y a aussi sa sépulture. 

    Ses arrière-grands-parents maternels  

    franco--644x362.jpgFrancisco Franco Bahamonde (1892-1975), María del Carmen Polo y Martínez-Valdés (1900-1988)

    Ne seront pas évoquées ici sa jeunesse et sa formation, sa carrière militaire, sa conduite de la guerre civile jusqu'à la victoire de 1939, ni l'histoire du régime franquiste, jusqu'à la mort du caudillo, en 1975. Ces thèmes ne sont pas ceux qui nous occupent ici. 

    En revanche, il nous importe de noter qu'à partir de 1948, Franco décide d'entamer le processus de restauration de la monarchie en Espagne. Il en est l'indiscutable auteur. L'Espagne est définie comme un royaume, dont, toutefois, le futur roi n'est alors pas désigné. Mais, lors d'une entrevue avec le comte de Barcelone, Don Juan de Borbon, accompagné de son frère ainé, le duc de Ségovie, il est convenu, cette même année, que le prince Juan Carlos, fils ainé du comte de Barcelone rentrerait d'exil pour recevoir sa formation, y compris politique et militaire, en Espagne. Suivant en cela la position du roi Alphonse XIII sur la validité des renonciations du duc de Ségovie comme sur son incapacité de fait à régner, cette même disposition fut refusée à ce dernier pour ses fils Alfonso, futur duc de Cadix, et Gonzalo. En 1969, Franco confèrera à Don Juan-Carlos de Bourbon le titre de prince d'Espagne, appelé à lui succéder. Ce qui est advenu le xx novembre 1975, bien que sa petite-fille ait épousé, entre-temps (1972), Alphonse de Bourbon, qu'il titra duc de Cadix à cette occasion, et que différentes pressions se soient alors exercées sur lui pour qu'il modifie son choix dynastique et ce en faveur du duc de Cadix. Ce qu'il se refusa à faire. 

    Ses ancêtres, princes et rois d'Espagne

    Au delà de ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents, les ancêtres de Louis-Alphonse de Bourbon sont, trois siècles durant, les princes et rois d'Espagne, jusqu'à Philippe V, né à Versailles, en 1683 et mort à Madrid en 1746. Sa sépulture est en Espagne, au palais de La Granja de San Ildefonso, dans la province de Ségovie. Ses successeurs (au nombre de huit) sont tous inhumés en Espagne, la plupart au monastère de l'Escorial, au nord de Madrid.

     

  • Lettre sur la légitimité

     

    Par Pierre de Meuse

    En visite en Bretagne les samedi 30 et dimanche 31 mai 2015, le prince Louis-Alphonse de Bourbon a fait au Télégramme des déclarations publiées sur le site internet du quotidien breton. Pierre de Meuse y a réagi en postant sur le forum des débats du Télégramme la Lettre sur la légimité que voiciNous l'avions mise en ligne dès le 1er juin dernier. Nous croyons utile de la verser aujourd'hui à notre mini-dossier sur le bien-fondé de la prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon. Cette lettre a suscité 31 commentaires.  LFAR  

     

    955344382.jpgLa monarchie légitime est malheureusement abolie depuis 185 ans. Dans l’ordre juridique actuel, n’importe qui a le droit de revendiquer la couronne de France. Toutefois, si on le fait au nom du droit dynastique et de  l’Histoire, il faut respecter les faits historiques. Or Louis Alphonse de Bourbon, que vous avez interrogé, a commis un certain nombre d’erreurs qui en disent long sur le bien-fondé de sa prétendance.

      D’abord, il nous parle des Bourbons, « famille française depuis plus de 1.000 ans. » Faut-il rappeler que les Bourbons commencent en 1256 en tant que branche de la famille royale, et ne deviennent héritiers de la couronne qu’à la mort d’Henri III, à la fin du XVI° siècle ? La famille royale millénaire est bien la dynastie capétienne, à travers ses divers rameaux. 

      Ensuite, s’il est vrai que le Prince Henri d’Orléans est le descendant direct de Louis-Philippe, ce n’est nullement de la Monarchie de Juillet qu’il tient sa légitimité, mais de l’épuisement de la branche aînée dans les mâles à la mort d’Henri V, Comte de Chambord. Contrairement à ce que dit Louis Alphonse, il n’y a plus d’orléanisme, ni de légitimisme, d’ailleurs, depuis que, le 3 août 1873 le premier Comte de Paris reconnut Henri V comme roi de jure et renonça à porter les insignes de 1830. A la mort du prétendant de Frohsdorf, il devint Philippe VII et non Louis-Philippe II comme le réclamait une partie de sa famille, qui le déshérita pour cela. Du reste, si le terme « orléanisme » signifie une option libérale et centraliste, par opposition au royalisme traditionnel, alors Louis de Bourbon peut considérer avec regret ses propres aïeules et aïeux les reines Marie-Christine et Isabelle, ainsi que les rois Alphonse XII et Alphonse XIII, dont la doctrine de gouvernement était identique à celle de Louis Philippe. 

      Enfin, Louis de Bourbon rappelle de manière surprenante pour expliquer sa vie à l’étranger les « mesures d’exil qui ont frappé les familles royales ». Certes, mais non la sienne, qui ne fut touchée ni par la loi de 1832, ni par la loi de 1848 ni par celle de 1886 qui ne proscrit que les Orléans et les Bonaparte. Et pour cause ! Les Bourbons isabelins dont Louis est l’héritier régnaient alors sur l’Espagne, et ne songeaient nullement à revendiquer la couronne de France. Et lorsque le grand père de Louis, après la mort de son père, le roi Alphonse XIII, se découvre appelé par une vocation irrépressible à la prétendance, il va tranquillement passer sans entraves d’un pays d’Europe à l’autre, tandis que les Orléans restent frappés par la loi d’exil jusqu’en 1950, revenant ensuite dans leur patrie pour toujours sans jamais cesser de se déclarer prêts à accomplir leur devoir historique.  Car renouer les liens déchirés du charisme monarchique diffère grandement de la simple transmission d’une couronne : il y faut une longue suite de sacrifices et d’efforts, bien plus que deux voyages par an, mais un amour exclusif de notre pays, une disposition de tous les instants, une solidarité obstinée à travers les siècles. La couronne de France n’est pas un lot de consolation pour des princes injustement traités par leurs cousins. 

     

    Pierre de Meuse

     

  • Un débat sur la légitimité

    Les légitimistes espagnols que sont les carlistes (Saint-Priest)

     

    Débat qui a suivi la Lettre sur la légitimité de Pierre de Meuse [Du 1 au 22 juin 2015 - 31 commentaires].

    Nous n'allongerons pas ce débat déjà fort long et fort riche en lui-même. La conclusion pourrait être celle qu'en donne l'un des commentaires de Saint-Priest : « Lorsqu'on va chercher ses princes en Espagne, il vaut mieux s'intéresser aussi à leur histoire. Elle est passionnante. Elle est éclairante. Elle est la leur. Elle n'est pas la nôtre.» A cet égard, les contributions de Saint-Priest, parfait connaisseur de ce vaste sujet, sont de toute évidence à signaler. Elles sont, sur certains points, déterminantes. Elles ont aussi le mérite de rappeler que l'Espagne des XIXe et XXe siècles a eu, en quelque sorte, avec le carlisme, son authentique légitimisme et d'en retracer l'histoire. Restent les points de vue qui consistent à trancher la question dynastique par recours à la nouveauté : un fondateur de dynastie, un nouveau paradigme. Mais lesquels ? En attendant leur hypothétique surgissement - tout reste toujours possible - devrions-nous proposer - contre son principe fondateur - un royalisme sans visage ? Nous ne le croyons pas. Les princes d'Orléans sont aujourd'hui les héritiers de la légitimité historique.

     

    Les lois d'exil se sont si peu appliquées à la famille de Louis de Bourbon qu'après avoir été chassée d'Espagne en 1868 et avoir abdiqué en 1870, la reine Isabelle II s'était réfugiée à Paris avec les siens, dont le futur roi Alphonse XII, et y vécut le reste de ses ses jours (36 ans). Elle y est morte en 1904.  Gérard POL lundi 01 juin 2015 

    Ce qui est hilarant c'est que vous passiez du temps à cela . Ça occupe j' imagine. Moine mardi 02 juin 2015 

    C'est toujours tordant et désopilant de voir de tristes illégitimes donner des leçons de légitimité ! Ne vous en déplaise et en dépit d'affirmations mensongères, oui la légitimité existe Non nous accepterons jamais la fusion avec la branche orléaniste . Trop de mensonges , de crimes, de veuleries , de turpitudes et de laideur !!!!! Pauline lundi 01 juin 2015  

    Refuser toute fusion ? Décidément, les partisans de Louis-Alphonse et de ses prédécesseurs tras los montes méconnaissent complètement l'histoire de leurs propres champions ! Le supposé passage de témoin, en 1936, entre la branche carliste (Don Alfonso-Carlos, duc de San Jaime) et la branche réputée libérale d'Alphonse XIII est le pur produit d'une... fusion ! Saint-Priest jeudi 18 juin 2015 

    Les actuels Bourbons d'Espagne sont les descendants d'Isabelle II et de son ministre Puig Molto. Aucun de ses 8 enfants n'est le descendant de Francisco de Asis, son mari, et pour cause !! Elle l'a reconnu et chaque enfant savait qui était son père. Il existe au Ministère des Affaires étrangères de Madrid une grande table ronde sur laquelle a été conçu un petit bâtard royal. Ces "légitimés" sont devenus légitimistes. Belle carrière. Catherine Salvisberg samedi 20 juin 2015 

    Il est probable en effet qu'Alphonse XII fût le fils d'Enrique Puigmolto, favori et amant de la reine Isabelle II. Il n'en demeure pas moins qu'au regard du droit il est le fils (présumé) de Francisco de Asis de Borbon, duc de Cadix et roi consort d'Espagne (1822-1902). A ce titre, Alphonse XII n'était pas un bâtard et n'avait pas à être légitimé. Disons que, probablement, Alphonse XII et sa descendance (avec notamment Alphonse XIII, Juan-Carlos Ier ou Louis-Alphonse) sont, en ligne paternelle, aussi Bourbon que la descendance de la Grande Catherine est Romanov. Au passage, rappelons que la querelle dynastique a existé en Espagne avant d'exister en France. A la mort du roi Ferdinand VII en 1833, il n'était pas du tout évident que sa très jeune fille Isabelle II fût légitimement appelée à ceindre la couronne d'Espagne... notamment parce que la loi de succession avait été changée - pour permettre aux infantes de succéder - sans l'aval des Cortès dûment mandatées à cet effet. C'est pourquoi, à la mort de Ferdinand VII, l'Espagne traditionnelle et traditionaliste reconnut pour roi le frère du défunt souverain : Don Carlos, comte de Molina (1788-1855), et se souleva contre le gouvernement d'Isabelle II et de sa mère la reine-régente Maria Cristina. S'en suivit une terrible guerre civile entre carlistes et cristinistes. Ces derniers étaient d'ailleurs soutenus par les puissances européennes libérales : l'Angleterre et la France de Louis-Philippe. Cette guerre connut plusieurs répliques, notamment après la révolution de 1868 qui chassa Isabelle II et déboucha laborieusement sur l'instauration de la première République espagnole (1873-1874). Entretemps, Don Carlos, duc de Madrid (petit-fils du comte de Molina et neveu par alliance d'Henri V, comte de Chambord) avait relevé l'étendard du carlisme et s'était solidement établi en Navarre. Ce furent les armées d'Alphonse XII, auxquels les notables libéraux s'étaient ralliés (Canovas del Castillo et Sagasta) qui délogèrent les carlistes et leur prince de la Vendée navarraise. Où l'on voit que les ancêtres de Louis-Alphonse n'ont rien à envier à notre Louis-Philippe national en terme de libéralisme (réel ou supposé) ou en terme de rébellion contre la légitimité. C'est la raison pour laquelle les légitimistes espagnols que sont les carlistes furent placés dans un dilemme tout à fait semblable au nôtre lorsque la branche carliste vint à s'éteindre avec la mort de Don Alfonso-Carlos, duc de San Jaime (et frère du duc de Madrid) en 1936.  D'aucuns se rallièrent à Alphonse XIII, chef de l'ex branche cadette devenue aînée à la mort de leur prince. D'autres reconnurent comme régent puis comme roi de droit le prince Xavier de Bourbon-Parme. D'autres allèrent chercher un descendant du duc de Madrid par les femmes. Evidemment, on avança le libéralisme des princes "isabello-alphonsins" et l'on fit valoir l'hypothèse (ou l'hypothèque ?) Puigmolto.  Certains Blancs d'Espagne aiment également à oublier que, de notre côté des Pyrénées, leurs peu nombreux devanciers, sincèrement attachés aux princes carlistes, furent loin d'être unanimes pour se rallier à Alphonse XIII en 1936... Certains barons d'Empire préfèrent passer outre... ou insulter les princes de Bourbon-Parme qui apparurent à certains comme leurs nouveaux champions.  L'affaire était loin d'être anecdotique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le "prince d'Espagne" désigné successeur du général Franco en 1969 changea de prénom. Juan (surnommé "Juanito" pour le distinguer de son père Don Juan, comte de Barcelone et prétendant au trône) devint Juan-Carlos Ier. Etant donné qu'il s'agissait de rallier et de réconcilier carlistes et alphonsistes sous la bannière du régime franquiste, il ne pouvait y avoir de roi Jean, puisqu'il en aurait résulté un épineux problème de numérotation (il y avait eu un prétendant carliste sous le nom de Jean III : le père du duc de Madrid).  Il semble d'ailleurs que très peu de carlistes avaient reporté leur fidélité sur Don Jaime, duc de Ségovie (et grand père de Louis-Alphonse). Don Jaime avait en effet renoncé à ses droits à la couronne d'Espagne en 1933. Et ce au profit de son frère Don Juan, comte de Barcelone. Certes, c'était sous la pression de son père Alphonse XIII. Certes, c'était en exil, puisque la deuxième République espagnole avait été instaurée en 1931. C'est la raison pour laquelle Don Jaime, plus ou moins bien conseillé par un entourage assez discutable, revint plusieurs fois sur ses renonciations. Il n'en demeure pas moins qu'entretemps le même duc de Ségovie avait contracté un mariage non dynaste - puisque la loi de succession espagnole exigeait une épouse issue d'une famille royale. C'est la raison pour laquelle les deux fils de Don Jaime : Alfonso (le père de Louis-Alphonse) et Gonzalo ne pouvaient pas, sérieusement, griller la priorité à un prince qui était lui incontestablement dynaste (si l'on ramène l'hypothèque Puigmolto à ses justes proportions), à savoir Juan-Carlos, fils du comte de Barcelone et de son épouse Maria de las Mercedes de Borbon y Orléans (dont le grand-père maternel était Philippe VII, comte de Paris). Certes, on trouva des partisans de Don Alfonso au sein de la Phalange, et au sein de la famille du Caudillo : son épouse et son gendre... puisque Don Alfonso avait épousé la petite-fille du généralissime (en 1972). Il semble bien que Franco n'a jamais envisagé l'hypothèse Don Alfonso : ni avant la désignation de Juan-Carlos en 1969, ni a fortiori après. On pourrait conclure comme suit : lorsqu'on va chercher ses princes en Espagne, il vaut mieux s'intéresser aussi à leur histoire. Elle est passionnante. Elle est éclairante. Elle est la leur. Elle n'est pas la nôtre. Saint-Priest lundi 22 juin 2015 

    Brillante démonstration. Félicitations à Pierre de Meuse. Mais il est à craindre que les blancs d'Espagne , qui ignorent les fondements du politique et ont tendance à arranger l'histoire à leur convenance restent prisonniers de leurs rancoeurs cultivées dans certaines vieilles familles qui mettent un point d'honneur à ressembler aux caricatures que l'on fait d'elles.  Olivier Perceval 01 juin 2015 

    Bravo, Pierre de Meuse : voici résumées en quelques lignes brillantes et claires, l'évidence des ridicules prétentions de l'espagnolade... Pierre Builly lundi 01 juin 2015 

    Merci à Mr Pierre de Meuse pour ce rappel de faits historiques éclairants. Le marketing "people" soudain autour de Louis de Bourbon, à l'occasion de l'une de ses visites ponctuelles est en effet assez déplaisant. Il y a en France une famille royale et un prince, Jean, duc de Vendôme. Qu'ajouter ? renaud  lundi 01 juin 2015 

    Une famille royale " française " qui a voté la mort du roi Louis XVI (et Qui avait pris le nom de Philippe EGALITE °..... en effet.... jf mardi 02 juin 2015  

    Ce n'est pas la famille d'Orléans qui a voté la mort du roi Louis XVI. C'est Louis-Philippe-Joseph, duc d'Orléans (dit "Philippe-Egalité") et lui seul. Ses trois fils, au premier rang desquels le futur Louis-Philippe Ier, n'ont été en rien associés au vote de leur père. En décembre 1792, ils tentèrent de le dissuader de participer au procès du roi. En vain. Saint-Priest jeudi 18 juin 2015  

    Tant qu'il restera des descendants dans la branche ainée de la derniere famille régnante ce ceux la qui sont appelés a régner en France, les cadets passent apres. Vous n'y pouvez rien à moins de contester les lois fondamentales qui reglent la dévolution de la couronne. sequane mardi 02 juin 2015  

    Sans doute ni le Comte de Chambord, ni Louis XV n'étaient au courant. Antiquus mercredi 03 juin 2015  

    Et dans les "lois fondamentales du Royaume", le caractère "étranger" du prétendu prétendant ne l'emporte-t-il pas sur de prétendues priorités dynastiques douteuses et archaïques ? Si nous voulons un Roi, ce n'est pas parce qu'il sera, ou serait, "légitime" : c'est pour qu'il mette fin à la République ! La prétendue légitimité des Bourbons d'Espagne n'a commencé à se faire une petite, ô toute petite place (on n'a jamais vu des pseudos-légitimistes distribuer des tracts, vendre des journaux, coller des affiches, affronter les marxistes) dans le monde royco parce que le Comte de paris Henri VI, par ses prises de position, avait mécontenté quelques extrêmistes. Et de ces fait, ces gandins providentialistes ont "choisi" leur prétendant et rejoint quelques débris moisis qui survivaient incompréhensiblement... De toute façon, avant de se qureller sur l'évidence, faudrait déjà prendre le Pouvoir. Et ça, c'est pas demain !  Pierre Builly mercredi 03 juin 2015 

    Alors comment expliquer que le prédicat officiel de premier prince du sang, passé des Condé aux Orléans, n'ait jamais échu aux Bourbons d'Espagne ? Comment expliquer que, sous Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, chacun des ducs d'Orléans, du fils du Régent jusqu'à Louis-Philippe, ait été reconnu officiellement premier prince du sang ?  Je rappelle que le premier prince du sang est le premier prince dynaste après les fils et petits-fils de France.  Si, de Louis XV à Charles X, les Bourbons d'Espagne avaient été regardés comme dynastes dans notre pays, l'infant Philippe-Antoine, duc de Calabre (1747-1777) aurait succédé à Louis Ier duc d'Orléans (1703-1752) comme premier prince du sang. Et après le duc de Calabre, son frère le futur roi Charles IV d'Espagne. Or il n'en a rien été.  Nos derniers rois et les institutions de l'Ancienne France puis de la Restauration ont sauté à pieds joints par-dessus la prolifique descendance de Philippe V : les membres de cette dernière n'étaient plus dynastes en France. Du moins pour la jurisprudence de nos derniers rois et de notre Monarchie ancienne puis restaurée. Excusez du peu !  Saint-Priest vendredi 19 juin 2015   

    La Querelle dynastique est le cancer de la cause royaliste française. Il est navrant de voir avec quelle gourmandise certains en propagent les métastases.  Catoneo 3 juin 2015  

    Il n'a été opposé à l'analyse de Pierre de Meuse ni arguments sérieux, ni démonstrations. Seulement des affirmations sans preuves et des imprécations. Il est certain que ce qui reste de la querelle dynastique affaiblit la cause monarchique. Certain aussi que les partisans de Louis de Bourbon - qui n'est fondé ni à prétendre ni à agir politiquement en France, si ce n'est, éventuellement, dans le cadre de commémorations historiques - nuisent à la crédibilité du royalisme français. Néanmoins, ils sont là, avec leur prince d'ailleurs, et, pour parler trivialement, il faut bien "faire avec". Inutile de geindre sur ce cancer et ses métastases. Il y a toujours eu quelques cercles dits "légitimistes" en France. Mais ce sont les maurrassiens, l'Action française et les princes d'Orléans, tantôt ensemble, tantôt séparés, qui ont véritablement réfléchi, agi, milité, parfois tenté , en faveur de la monarchie. Les "espagnols" n'ont jamais compté autrement que par leur effet de nuisance. Sur ce que peut être l'avenir du royalisme français, nous ne savons rien, si ce n'est l'extrême décrépitude, le profond discrédit, le ridicule même, dont est frappé aujourd'hui le régime en place. Personne ne pensait aux alentours de 1790, et même au delà, que la vieille monarchie s'effondrerait sous très peu de temps, encore moins que quinze ans plus tard, après une horrible Révolution, elle se donnerait un empereur corse. Et ma génération n'aurait pas cru dans les années 80 (1980 !) celui qui lui aurait annoncé que l'Union Soviétique imploserait, elle et ses satellites, dix ans plus tard. Qu'est-ce qui pourrait bien succéder à l'actuel régime s'il venait à s'écrouler ? C'est une autre inconnue. Il me semble que c'est une raison suffisante pour maintenir et diffuser aussi largement que possible les idées qui nous rassemblent. Par exemple et entre autres, ici, sur ce site bien utile ... Anatole - mercredi 03 juin 2015 

    Mille mercis à Pierre de Meuse pour la clarté et la pénétration de sa mise au point. En effet, les prétentions espagnoles-toutes émotionnelles et infondées qu'elles soient, sont occasionnelles tout autant qu'imaginatives, et ne datent que de 1940,après que le malheureux sourd-muet qu'était le fils aîné du roi Alphonse XIII,aient renoncé pour lui et sa descendance à ses droits sur la couronne d'Espagne. En dépit de la sympathie que l'on puisse éventuellement nourrir à l'endroit de tel ou tel membre de cette descendance bourbonienne,il faut posément reconnaître que leur imaginaire dynastique nuit beaucoup à l'unité, à la cohérence et à l'efficacité du royalisme français,- qui n'appartient qu'aux Français eux-mêmes,et non à des princes étrangers. De surcroît,ces illusoires prétentions étrangères se font les complices objectifs des ennemis de la France et de son passé,ainsi que des cinq républiques qui se sont attachées-avec leurs divisions existentielles-à déconstruire ce que nos rois capétiens avaient mis tant de siècles à construire pour l'avenir du pays et des Français. Une telle situation n'est ni"tordante"ni "désopilante",elle est attristante et même menaçante pour notre pays et ses enfants.Notre avenir ne peut être conditionné à des supputations d'origine essentiellement émotives..  Patrick Haizet  - mercredi 03 juin 2015  

    Selon un sondage YouGouv publié sur le Huff, 72% des Français n'ont plus confiance en leur démocratie ! 72% c'est énorme ! http://www.huffingtonpost.fr/2015/06/04/thermometre-crise-au-pouvoir-72-francais-confiance-democratie_n_7505284.html Pendant ce temps les royalistes se déchirent pour des vieilleries. Il ne leur est jamais venu à l'esprit que la monarchie puisse revenir sans eux en France. Et pourtant ce serait la voie la plus facile. Après tout le royaume s'est effondré sur lui-même et sa ruine a emporté ses Lois, mais la nation demeure qui peut changer de paradigme sans se prendre la tête... D'aucuns y ont pensé. Catoneo - jeudi 04 juin 2015 

    "Les royalistes se déchirent pour des vieilleries", écrivez-vous, Cattonéo. Je suis substantiellement d'accord avec le reste de votre message, mais je crois qu'il ne faut pas attacher d'importance aux prétendus "Légitimistes", partisans des Espagnols. 98% des monarchistes français - ceux qui bougent, qui luttent, qui militent - n'ont aucun état d'âme sur la parfaite légitimité, depuis 1884, des princes d'Orléans. Pierre Builly - jeudi 04 juin 2015  

    Ce sont les 50 prochaines années de ce magnifique pays qui doivent nous angoisser plus que les foutaises d'Utrecht et la préséance d'héritiers de deux royaumes effondrés sous leur propre poids. S'il a fallu des guerres étrangères pour plier les deux empires, il ne fut besoin de rien de tel pour laisser aller les couronnes au ruisseau. La monarchie est la solution du renouveau français pour beaucoup et de plus en plus. Ceux qui vont s'y atteler ne s'encombreront pas des scories stériles du passé, pas plus que des revendications de branches dynastiques battues, qui leur paraîtront "osées". On part sur du neuf. Catoneo - jeudi 04 juin 2015  

    Pierre Builly a raison : en définitive, les partisans des princes espagnols n'ont guère qu'une seule importance : celle que nous-mêmes leur accordons. Que nous seuls ou presque seuls leur accordons. Sans nous, ils ne sont rien, ou presque. Même si l'on ne peut pas leur laisser tout faire et tout dire, un peu de distance s'impose !  LUC - jeudi 04 juin 2015 

    Ce qu'écrit Catoneo est brillant mais seulement brillant et se termine par une proposition qui, selon moi, n'a pas de sens. Si l'on préfère, c'est une proposition illusoire : on ne part jamais sur du neuf, l'Histoire ne s'oublie jamais et son poids sur le présent et l'avenir ne s'annule jamais non plus. Ni les capétiens, ni la République, ni l'Empire ne sont des commencements absolus. Et mille ans de règne capétien pèseront toujours sur quiconque voudra remettre la France sur sa trajectoire historique qui donne forme et réalité à son identité. A mon avis, l'idée monarchique s'incarne nécessairement. Elle ne peut être sans visage, Ni en avoir plusieurs. Sans quoi, elle se dégrade en pure et simple en idéologie. Pour les raisons qu'expose Pierre de Meuse, avec lesquelles je suis d'accord, les princes d'Orléans me paraissent actuellement les seuls légitimes pour réaliser cette incarnation. Peut-il surgir une dynastie nouvelle ? Il ne faut pas l'exclure mais l'hypothèse est vaine tant qu'elle ne se manifeste pas. Si elle se manifestait, prenait corps, agissait, nous serions assez grands garçons pour juger de ce que nous aurions à faire. Mais même dans un tel cas, si ce "nouveau" pouvoir entendait assumer et conduire le destin de la France et s'en révélait capable, ce ne serait pas indépendamment de son Histoire. Et, pour l'essentiel, ce ne serait pas indépendamment de l'héritage capétien. Cette hypothèse étant pour l'instant sans réalité, les princes d'Orléans, pour moi, sont nos Princes.  Anatole - jeudi 04 juin 2015 

    L'histoire de France est toujours repartie sur du neuf. Elle est faite de ruptures. Vous la connaissez assez bien pour qu'on ne fasse pas une page sur ce sujet, en commençant par la tonsure de Childéric III. Les rois de France ont eu cette particularité de toujours tirer le char par eux-mêmes. Sauf le dernier qui préféra l'érudition et la chasse, il en mourut. La suite fut une politique de bouchon de liège au fil de l'eau ; on subissait les révolutions de tous ordres, on n'en conduisit aucune. La race était épuisée après les trois Bourbons comme il en fut des trois Valois qu'ils supplantèrent. Orléans ne fit qu'une brève apparition dans la même veine. Aujourd'hui les princes vivants libres de tout pouvoir sont déjà dans l'adaptation politique, dans la correction des moeurs, l'infléchissement des trajectoires quand il leur arrive si rarement d'en parler. En situation de pouvoir, aucun ne créera ex-nihilo le projet qui rénovera le pays, car ils n'en ont pas les capacités intellectuelles et mentales requises, sans parler de la résilience exceptionnelle du titulaire qu'exigera une restauration. Il n'y a pas de chef ! Pour marquer le coup, je dirais qu'il n'y a aucun Poutine dans aucune famille prétendante. Anatole, vous ne pouvez incarner l'idée monarchique avec des "employés". Le "Chef" peut, lui, surgir de n'importe où.  Catoneo - jeudi 04 juin 2015 

    Poutine a, en effet, la trempe d'un chef et les vues assez larges, l'intelligence politique assez aiguë pour diriger son pays comme il l'a toujours été, c'est à dire de façon autoritaire. Mais sa politique n'est rien d'autre que l'impérialisme tsariste séculaire. Il est davantage une continuité qu'une rupture. Poutine mène et incarne une politique pérenne mais son régime ne l'est pas, n'est pas, si je puis dire, institutionnalisé. Je me demande si au fond les régimes dynastiques ne sont pas les seuls à être des institutions véritables, c'est à dire, par nature, capables de pérennité. En quoi la réalité du Roi transcende toujours celle du Chef. En bref, je ne crois en Histoire, en politique et sans-doute en rien à aucune création ex nihilo, en quoi je diverge absolument de votre conception a-historique du politique. Dans cet ordre, qui concerne des sociétés historiques, on ne repart jamais sur du neuf. A fortiori s'agissant d'un pays qui a conscience d'exister en tant que tel depuis au moins dix ou quinze siècles.. Vous attendez un Poutine. Et je suppose un Poutine à la française fondateur de dynastie ? Je dis que cela peut "surgir" mais ne peut être invoqué sans que ce surgissement soit intervenu, s'il intervient ... Je maintiens donc, hic et nunc, mon royalisme traditionnel, avec ses princes, tels qu'ils sont, auxquels, contrairement à vous, je trouve bien du mérite à maintenir la tradition qu'ils incarnent.  Anatole - vendredi 05 juin 2015  

    Citer Poutine m'évitait de faire tout un paragraphe sur la question des niveaux. Il n'est pas ma tasse de thé, La Faute à Rousseau le sait bien ! Pour le reste, restons en "la" comme on dit à l'orchestre.  Catoneo - vendredi 05 juin 2015 

    Juste une précision à propos d "un mot qu'emploie Catoneo : "La race était épuisée après les trois Bourbons comme il en fut des trois Valois qu'ils supplantèrent." Les Bourbons n'ont pas "supplanté" les Valois, qui se sont éteints avec Henri III comme les "Capétiens directs" se sont éteints avec Charles IV. Après l'assassinat d'Henri III de France, dernier des Valois, c'est son très lointain cousin - et allié... - l'autre Henri III (Henri III de Navarre) qui devint Henri IV, mais sans supplanter personne, puisqu'il n'y avait... plus personne !  François Davin - vendredi 05 juin 2015  

    Merci à Pierre de Meuse de sa mise au point frappée du bons sens, nourrie de connaissances historiques mises en perspective. Ce n'est pas la famille d'Orléans, qui a voté la mort du Roi, Louis Philippe s'est même brouillé avec son père à cette occasion, c 'est une défaillance du Duc d'Orléans., qui s'en est repenti avant de mourir , lui qui à l'époque ne pouvait prétendre à rien . L'esprit de revanche des républicains nous a couté très cher, 70 et le reste, qu'il ne contamine pas la famille de France et ses soutiens à l'heure où le régime tourne à vide. Plus que jamais nous avons besoin de " Politique". Henri - vendredi 19 juin 2015  

    Précisément. Le néo-légitimisme est en bonne part le fruit d'un rejet du politique. L'un de ses plus brillants avocats, Stéphane Rials, avait qualifié le néo-légitimisme de démarche écologique ou patrimoniale. C'est même ainsi qu'il conclut son Que sais-je? sur le légitimisme : "Le but de ceux qui s'en réclament n'est probablement pas, à terme humain, la restauration monarchique [aveu de taille !]. Plus modestement, ils semblent soucieux de sauvegarder tout un pan de la mémoire nationale. A leur façon, ces blancs sont des verts, couleur qui ne saurait d'ailleurs leur déplaire [allusion aux couleurs du comte d'Artois ?], des écologistes, des écologistes de la tradition." Stéphane Rials, Le Légitimisme, PUF, collection Que sais-je?, 1983, p. 121. C'est clair : il s'agit d'une sortie pure et simple du politique. La restauration monarchique est renvoyée aux calendes grecques. Et l'on en prend son parti. Pire. On en est presque soulagé. Le programme de ce royalisme-là, c'est la République à perpétuité, et le doux plaisir d'évoquer entre soi le temps jadis et la royauté qui ne reviendra pas. Ce sont des royalistes pratiquants... mais non croyants !  Et encore... La pratique se réduit aux messes du 21 janvier, aux galettes des rois et aux conférences de quelques sociétés savantes. Ce royalisme-là meurt. Ne troublez pas son agonie. Ill ne surnage et ne surnagera de tout ça que la répulsion à l'endroit des princes d'Orléans. Derrière le rejet des princes d'Orléans, il y a le rejet du politique. Le rejet de la politique comme souci, pour reprendre la formule de Boutang. Cette tendance était déjà latente dans le monde légitimiste du XIXe siècle. Nombre de royalistes ont enterré leurs espérances avec le noble prince qu'était le comte de Chambord. Le libéralisme réel ou supposé des princes d'Orléans de ce temps (1883) les y a puissamment aidés. Il faut le dire. D'où le désespoir politique pur et simple. D'où les rêveries survivantistes.  D'où le ralliement au noble Don Carlos (celui du roman de Pierre Benoit). Ralliement qui embarrassait passablement ce dernier, qui était probablement le légitime successeur à la couronne d'Espagne (contre les ancêtres de Louis-Alphonse). En ce sens, il est inexact de faire remonter les Blancs d'Espagne aux prétentions françaises du duc de Ségovie (grand-père de Louis-Alphonse). Elles remontent à la mort du comte de Chambord (1883). Don Carlos fut (en France) un prétendant intermittent. Après lui son fils, puis frère, pareillement. Et la petite cohorte des Blancs d'Espagne s'étiola progressivement.  Pendant ce temps, la grande majorité des légitimistes - du moins ceux qui, avant la lettre, considéraient que le désespoir en politique est une sottise absolue - s'étaient ralliés au comte de Paris de ce temps-là (1838-1894). Parmi eux, on comptait le comte de Mun (qui certes se rallia à la République à l'invitation du pape Léon XIII) et René de La Tour du Pin. Avec le pionnier du catholicisme social, ce royalisme-là (les Blancs d'Eu raillés par leurs adversaires) n'avait rien de l'orléanisme des banquiers de Juillet.  Ce légitimisme-là - le légitimisme politique et social (pas le légitimisme mondain ou crépusculaire) - se reconnut dans le royalisme de Charles Maurras et de l'Action française. Ce dernier renouvelait le corpus doctrinal, et s'adressait aux intelligences plus qu'aux fidélités. Pour les intelligences humaines, pour les hommes de bonne volonté, la monarchie capétienne devenait à nouveau crédible. Contrairement à ce que l'on a trop souvent écrit, elle ne détruisait pas le royalisme de fidélité, elle lui offrait au contraire une apologétique.  Lorsque le deuxième comte de Paris (1908-1999) fit le choix de la rupture avec l'Action française (1937), il se libéra sans doute (ce qui était compréhensible) des lisières qu'on voulait continuer à lui imposer. Il désorienta surtout les meilleurs de ses fidèles. Et le prince ouvrit à terme la voie à un improbable retour des Blancs d'Espagne. Combien d'entre les fidèles du duc de Ségovie ou du duc de Cadix furent en effet (avant tout ?) des déçus du comte de Paris, bien plus que des héritiers d'une réelle continuité politique depuis Don Carlos ? On pourrait citer des noms. Les querelles dynastiques qui minent le petit monde royaliste, mais aussi et surtout la cause monarchique, ont pour cause non seulement les pathologies d'un royalisme a-politique, mais aussi (il ne faut pas le cacher) les orientations aventureuses prises en son temps par un prince légitime. Saint-Priest - lundi 22 juin 2015  

    Les derniers commentaires ajoutés à ce débat m'ont intéressé. Spécialement ceux d'Henri et Saint-Priest qui connaissent la question. Il se confirme en effet que les partisans des princes espagnols ignorent presque totalement l'histoire des Bourbons d'Espagne. Le débat serait dérisoire - comme le pense Catoneo - si - comme le pense Anatole - l'idée monarchique n'avait pas un besoin absolu d'incarnation. Ce qui suppose de trancher la question en matière dynastique.  Bernard Jaquier - vendredi 19 juin 2015

  • SOCIETE • Les églises font partie de l'identité de la France !

     

    Par Mathieu Bock-Côté* 

    L'intellectuel québécois, Mathieu Bock-Côté réagit à la polémique sur l'avenir des églises qui seraient peu fréquentées par les fidèles. Comme toujours jusqu'à présent, nous apprécions la pertinence de son analyse.

    834753111.jpgVues de Montréal, où je vis, les controverses sur l'avenir d'églises catholiques qui seraient désertées par les fidèles ont l'immense mérite de poser directement une question qu'on a l'habitude d'esquiver ou de dissimuler derrière des considérations plus générales : celle des liens intimes entre l'identité de la France et son héritage chrétien. Cette question heurte de plein fouet ceux qui voudraient faire commencer la France en 1789 et qui ne lui connaissent qu'une identité républicaine. Elle oblige à reconnaître l'histoire et la mémoire sans lesquelles les sociétés sont condamnées à l'apesanteur.

    On sait comment la question est apparue publiquement. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, y est allé d'une proposition faussement candide : puisque des églises sont vides, pourquoi ne pas les confier aux musulmans en manque de mosquées? Une religion en vaut bien une autre. D'ailleurs ne prient-ils pas le même Dieu ?

    Sauf que c'est faire preuve ici d'un immense relativisme qui confirme le penchant postmoderne pour l'interchangeabilité de toutes choses. « Un temple est un temple : qu'importe qui on y priera », entend-on dans les cénacles parisiens. « Dans la mesure où l'État est indifférent aux religions, il ne distingue pas entre elles, pourquoi faudrait-il s'inquiéter de ce transfert d'appartenance ? », estime-t-on à Saint-Germain-des-Prés.

    Alain Finkielkraut a encore une fois trouvé les bons mots en rétorquant que ce raisonnement confortait la crainte récurrente d'une « submersion culturelle ». Le transfert massif des lieux de culte confirmerait une mutation radicale de l'identité française. Elle serait vécue comme un mélange d'agression et de dépossession.

    Il est évidemment légitime que les musulmans jouissent, en France, d'une égalité totale en matière de liberté de conscience et de culte. Toutefois, au plan symbolique, et quoi qu'on en pense, l'islam ne saurait prétendre au même statut en France que le catholicisme. L'islam est d'implantation récente dans ce pays alors que le catholicisme a façonné la France dans ses profondeurs les plus intimes. C'est un simple fait qu'il ne devrait pas être scandaleux de rappeler.

    Ce constat semble inacceptable pour l'égalitarisme multiculturel à la mode, qui assimile la reconnaissance du poids de l'histoire à une intolérable exclusion des nouveaux arrivés. Dans un monde remis à zéro, devant tout à l'utopie diversitaire, le passé serait dépouillé de ses privilèges. Une proposition revient souvent en France : il faudrait permettre à chaque confession d'avoir son jour férié au calendrier. Ou reconnaître un jour férié musulman valable pour l'ensemble des Français. On confirmerait ainsi l'inscription positive de l'islam dans la culture française.

    Il est pourtant permis d'y voir autre chose : le refus de se plier aux mœurs françaises et aux repères identitaires de la société d'accueil. Ne demandait-on pas traditionnellement aux étrangers de respecter les us et coutumes de leurs hôtes ? La vocation de l'immigré est de prendre le pli de la société qui l'accueille. Nul ne lui demande de sacrifier ses croyances intimes, mais elles ne s'inscriront pas socialement de la même manière que dans son pays d'origine. La courtoisie voudrait même qu'on ne cherche pas à les imposer aux autres. La religion chrétienne est un marqueur de la civilisation occidentale. Les musulmans qui vivent dans les sociétés occidentales devraient savoir qu'ils sont dans des pays se définissant d'une manière ou d'une autre par leur identité chrétienne, et l'accepter. 

    On a hurlé au populisme, il y a quelques années, quand les Suisses ont voté en faveur de l'interdiction de nouveaux minarets dans leur pays. On a voulu y voir le symptôme d'une crispation identitaire ou, pire encore, d'une poussée xénophobe et islamophobe rappelant, comme il se doit, « les heures les plus sombres de l'histoire ». Le refrain est connu. Le référendum suisse exprimait pourtant autre chose : un pays n'est pas qu'une entité administratrice et juridique seulement définie par son adhésion aux droits de l'homme. Un pays, c'est aussi des paysages, une physionomie culturelle, une mémoire inscrite dans mille lieux. Une identité, pour le dire ainsi.

    Il est légitime de vouloir conserver l'héritage historique d'un pays, de rappeler son droit à la continuité. La votation suisse annonçait un réinvestissement existentiel du politique. L'État n'a pas seulement pour vocation d'administrer tranquillement, de manière gestionnaire, une société à la petite semaine. Dans les périodes de crise, quand l'histoire redevient houleuse,et c'est certainement le cas aujourd'hui, la puissance publique doit se porter à la défense des fondements de son pays, de sa part sacrée, qui ne saurait être altérée sans qu'il ne soit mortellement blessé. On pourrait dire qu'en renouant avec sa part chrétienne, la France assume une part refoulée de son identité civilisationnelle.

    La question n'est pas seulement politique. Une France qui se couperait de son héritage chrétien se condamnerait probablement à l'assèchement spirituel. Qu'on le veuille ou non, c'est essentiellement à travers la médiation du catholicisme que la France s'est interrogée, au fil des siècles, sur les questions éternelles. Le catholicisme, à travers son héritage architectural et culturel, connecte la France à la part la plus intime et charnelle de son identité. On voudrait aujourd'hui disqualifier moralement ce désir d'enracinement. Mais le patriotisme n'est pas une forme de maladie mentale.  • 

     

    * Mathieu Bock-Côté est sociologue. Il est chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu'à la radio de Radio-Canada. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels « Exercices politiques » (VLB, 2013), « Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois » (Boréal, 2012) et «L a dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire » (Boréal, 2007).

     

    Mathieu Bock-Côté  FIGAROVOX

     

  • Alain de Benoist : « Avec la postmodernité, l’individualisme se mue en égocentrisme narcissique… »

    Les fameux selfies offrent le plus spectaculaire échantillon du narcissisme. Ici, à Vilnius (Lituanie), le 1er août. AFP PHOTO / PETRAS MALUKAS

    C'est un tableau très exact et très complet de la société et de l'homme postmodernes que brosse ici Alain de Benoist. Il en résulte que cette sorte de révolution liquide à laquelle nous sommes confrontés ou affrontés dépasse largement le strict terrain du politique et que pour l'inverser ou la supplanter, il faudra bien plus qu'une transformation institutionnelle ou politique. Sans-doute y faudra-t-il cette métanoïa éthique, anthropologique et, bien-sûr, politique que Pierre Boutang - et André Malraux - évoquaient en leur temps.  LFAR

     

    1530443371.jpgModernité… Tous les médias n’ont plus que ce mot à la bouche. Il faut être moderne, nous dit-on, « parce qu’on n’arrête pas le progrès ». Au fait, ça veut dire quoi, la « modernité » ?

    La modernité est une des catégories fondamentales de la sociologie historique et de la politologie contemporaines. Étudiée par une multitude d’auteurs, elle va très au-delà de ce qu’on appelle en général la modernisation (industrielle et postindustrielle). Elle trouve ses racines à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, et s’épanouit à partir du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle. Elle se caractérise par la montée des classes bourgeoises, qui imposent progressivement leurs valeurs au détriment des valeurs aristocratiques et des valeurs populaires, et par la naissance de l’individualisme.

    Sous l’influence de l’idéologie du progrès, rendue possible par l’essor des sciences et des techniques, s’affirme à l’époque moderne une confiance de principe dans les capacités de l’homme à gérer « rationnellement » son destin. Le passé et la tradition perdent dès lors leur légitimité, de même que les formes sociales d’appartenance traditionnelle et communautaire. L’hétéronomie par le passé est remplacée par l’hétéronomie par le futur, c’est-à-dire la croyance que demain sera nécessairement meilleur (les « lendemains qui chantent »). C’est l’époque où se déploient à la fois les philosophies du sujet et les grands systèmes historicistes, qui prétendent déceler un « sens de l’Histoire » assuré dont l’accomplissement mènerait le monde à son idéal. Sur le plan politique, le grand modèle est celui de l’État-nation, qui s’affirme au détriment des logiques féodale et impériale. Les frontières suffisent à garantir l’identité des collectivités, et servent de tremplin à des tentatives d’universalisation des valeurs occidentales, par le biais notamment de la colonisation. L’Église, de son côté, perd peu à peu le pouvoir de contrôle de la société globale qu’elle possédait autrefois.

    Mais cette modernité, on y est toujours ou on en est sortis ? Quid de la « postmodernité » ?

    La postmodernité ne s’oppose pas à la modernité, mais la dépasse tout en la prolongeant sur certains plans (on parle alors d’« ultra-modernité » ou encore d’« hypermodernité », au sens où l’on parle aussi d’hyperterrorisme, d’hyperpuissance, d’hypermarchés, etc.). Son avènement, à partir des années 1980, s’explique par le désenchantement du monde engendré par la désagrégation des « grands récits » historicistes, elle-même consécutive à l’effondrement des dogmes religieux et à l’échec des utopies révolutionnaires du XXe siècle.

    Dans le monde postmoderne, on assiste à une dissolution généralisée des repères traditionnels, qui entraîne une fragmentation, voire une atomisation de la société civile, en même temps qu’une fragilisation des identités individuelles et collectives, elle-même génératrice de comportements anxiogènes et de poussées de « phobies » paniques. L’individualisme se mue en égocentrisme narcissique, tandis que les rapports humains extra-familiaux se réduisent à la concurrence ou à la compétition régulée par le contrat juridique et l’échange marchand. L’hédonisme s’appuie sur la consommation de masse (on consomme d’abord pour se faire plaisir plutôt que pour rivaliser avec autrui) pour viser avant tout au bien-être et à l’épanouissement personnel. Les disciplines contraignantes et les normes prescriptives s’effondrent, l’autorité sous toutes ses formes est discréditée, et l’art s’émancipe des règles de l’esthétique. On assiste aussi à un éclatement des cadres temporels, qui se traduit par le culte du présent au détriment de toute volonté de transmettre. Sur le plan politique, la gouvernance se ramène de plus en plus à la gestion, l’État-nation est débordé par le haut (emprises planétaires) et par le bas (renaissance des communautés locales), et les frontières ne garantissent plus rien.

    La postmodernité correspond à ce monde « liquide » théorisé par Zygmunt Bauman, où tout ce qui était durable et solide semble se désagréger ou se liquéfier. C’est un monde de flux et de reflux, un monde de mouvances migratoires néo-nomades, caractérisé par le désinstitutionnalisation et la déterritorialisation des problématiques. Sous l’effet d’une logique économique qui a balayé tout idéal de permanence s’instaure le règne de l’éphémère et du transitoire, dans la production et la consommation des objets, tout comme dans les comportements, comme en témoignent la fin des engagements politiques de type sacerdotal, la désaffection des églises, des syndicats et des partis. La foi religieuse est privatisée, on se compose des croyances à la carte, et tous les modes de vie deviennent socialement légitimes. La vogue de l’idéologie des droits de l’homme et la croyance au pouvoir régulateur du marché se conjuguent pour légitimer la promotion des droits et l’affirmation de la « liberté des choix », tandis que l’explosion de la logique du marché entraîne la commercialisation de tous les modes de vie. Deux mots anglo-saxons résument bien cette tendance générale : le « selfie » et le « zapping », autrement dit l’obsession de soi et la volatilité des comportements, qu’ils soient électoraux ou amoureux.

    Avec l’actuelle réforme de l’école, l’éternelle querelle entre les « Anciens » et les « Modernes » reprend du poil de la bête. L’enseignement du grec et du latin, c’est moderne, postmoderne ou archaïque ?

    Ce n’est rien de tout cela. Car le grec et le latin, tout comme ce qui est de l’ordre de la culture authentique, ne sont ni d’hier ni de demain, mais de toujours ! 

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    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier - Boulevard Voltaire

     

  • Gaultier Bès : « On ne peut pas tout faire, tout manipuler »

     

    BEs.jpgAgrégé de Lettres modernes, professeur dans un lycée de la grande banlieue parisienne, Gautier Bès de Berc a été un des principaux initiateurs du mouvement des Veilleurs né de la contestation de la loi Taubira. En juin 2014, avec Marianne Durano et Axel Rokvam, il publiait Nos limites (Le Centurion, 3,90 euros), un court traité d’écologie intégrale.

    Loin du « jouir sans entraves » soixante-huitard, vous appelez au respect des « limites ». Quelles sont ces limites ?

    A l’origine du mouvement des Veilleurs, il y a la loi Taubira et une prise de conscience de l’importance d’un certain nombre de questions : qu’est-ce que la famille ? Qu’est-ce que donner la vie ? Qu’est-ce que la filiation ? Or, les réponses à ces questions ne peuvent être uniquement motivées par des références à un système de « valeurs » qui opposerait artificiellement « conservateurs » et « progressistes ». Façon trop commode de les relativiser ! Il s’agit en fait de discerner ce qui relève de la créativité humaine et ce qui doit la restreindre. Quel est le point d’équilibre entre le désir des individus et la réalité de la nature ? à la réflexion, il apparaît qu’on ne peut pas tout faire, ni tout manipuler. Pas tant parce qu’il faudrait des limites au nom de je ne sais quel impératif moral. Mais tout simplement parce que, l’homme étant de et dans la nature, il ne peut s’en affranchir.

    Ces limites dessinent une forme « d’écologie intégrale ». Pouvez-vous la définir en quelques mots ?

    En menant cette réflexion jusqu’à son terme, on en arrive au point de rencontre entre les différents aspects de la vie humaine dans son milieu naturel, social, politique… L’écologie intégrale, c’est ce qui relie écologie humaine et écologie environnementale. En tant que chrétien, j’y ajoute une dimension spirituelle. Cette idée de tout développer dans son intégralité est d’ailleurs très présente dans l’église depuis Paul VI. Dans son encyclique Laudato si’, François utilise l’expression pour inciter à retrouver un rapport sain à la création et à participer au projet divin de l’homme comme gardien de la création.

    On est loin des tentatives d’émanciper l’homme par la science et la technique en quoi s’incarnent aujourd’hui le projet progressiste…

    Sachons faire les distinctions qui s’imposent. « Le » progrès est une aberration philosophique, un dévoiement de l’idée chrétienne du salut. Pour autant, je crois « aux » progrès. En soi, la question de la technique n’a d’ailleurs pas de consistance. C’est quand elle devient une religion, quand elle cesse d’être mise au service de l’homme pour devenir le centre de sa pensée et de ses activités, comme dans le transhumanisme par exemple, qu’elle est dangereuse. Cette critique, celle du technicisme, que l’on trouve déjà chez Bernanos, est au cœur de l’encyclique Laudato si’. Le pape rappelle notamment que l’innovation technique n’est pas neutre puisqu’elle change le monde dans lequel elle est introduite. C’est la technique qui doit être mise au service de l’homme et pas l’inverse.

    S’opposer au saccage de nos écosystèmes, c’est, dites-vous, faire le choix de la sobriété. L’avenir est-il à la décroissance ?

    La sobriété est avant tout un choix de vie personnel qui consiste à adopter un comportement réflexif et non pas impulsif. Mais, au-delà du comportement individuel, par quoi néanmoins tout commence, se pose de façon de plus en plus urgente la question politique de notre modèle économique. La décroissance n’est pas un absolu. Elle ne s’oppose pas à l’activité économique en elle-même mais à la production considérée comme une fin en soi. C’est pourquoi les théories malthusiennes développées par certains décroissants sont absurdes, car nous produisons largement de quoi nourrir les 7 milliards d’habitants de la planète. Mais 30 à 40 % de la nourriture produite est détruite ! Ainsi, notre modèle productiviste, fondé sur la « maximalisation du gain », comme le dit le pape François, non seulement détruit les capacités de la terre à régénérer ses ressources, à conserver ses équilibres et à maintenir sa biodiversité, mais, en plus, ne répond pas aux besoins élémentaires de l’humanité.

    Par sa charge négative, le mot « décroissance » exprime bien l’urgence que pose ces problèmes de répartition et de gaspillage et la nécessité d’une réorientation radicale d’un « modèle » de développement qui dévaste les ressources naturelles et les équilibres culturels. Ici, il faudrait également parler de ce qu’Hervé Juvin appelle « l’écologie des civilisations » : la nécessaire préservation de la diversité des cultures du monde mise à mal par une globalisation apatride, destructrice des identités. Au fond, l’idéologie progressiste du métissage, que l’on tente d’imposer au forceps, est profondément anti-écologique. 

    Entretien avec Jean-Baptiste d'Albaret - Politique magazine

     

  • Le roi d’Arabie saoudite récidive à Vallauris : il ne veut pas de CRS femmes ... De quoi vous rendre (presque) républicain !

    Le roi d'Arabie saoudite, ici en compagnie de François Hollande. Photo © AFP

    Alors que la colère gronde parmi les habitants de Vallauris, excédés par les facilités accordées au roi d’Arabie saoudite, en vacances en France, c'est  Marianne qui révèle comment ce dernier ne veut pas de présence policière féminine :

    280px-MARIANNE_LOGO.png« Le roi Salmane d'Arabie saoudite veut pouvoir se baigner en sécurité sur la petite plage privée qui borde sa vaste villa de Vallauris, mais il n'est pas question qu'une femme assiste au spectacle de ses hommes barbotant en maillot de bain dans les eaux claires de la Méditerannée. Il a ainsi envoyé un émissaire, lundi 27 juillet, auprès d'un CRS un peu trop féminin à son goût.

    Le message était limpide : pour bien faire, on souhaitait qu'elle soit écartée du dispositif qui mobilise une demi-compagnie de CRS, en l'occurrence la CRS n°3. A l'extrême limite, elle pouvait continuer à surveiller la villa si elle le souhaitait, mais elle devait s'éloigner de la plage à l'heure du bain. Evidemment, le message du roi n'a laissé aucune trace écrite, mais la fonctionnaire a plutôt mal pris cette immixtion dans sa sphère professionnelle. Elle s'en est plaint auprès de ses supérieurs qui, à leur tour, effrayés à l'idée de la tournure que pouvait prendre cette histoire après l'affaire des maillots de bains de Reims, ont insisté pour que tout cela reste off.

    L'incident n'en est pas moins remonté jusqu'à la Place Beauvau, où l'on peut toujours se consoler en se disant que certaines compagnies de CRS comportent jusqu'à une dizaine de femmes, ce qui n'est pas le cas de celle-ci. Pour le reste, décision a été prise de maintenir la « coupable » dans le dispositif mis en place aux abords de la villa le mieux surveillée de France. Le plus laïquement possible. »