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Actualité France - Page 373

  • Islam : une greffe qui ne prend pas !

     

    par François DAVIN

     

    24839943.3.jpgHUMEUR L'une des scènes les plus désopilantes du film "Les Visiteurs" est celle où Godefroy entre dans la baignoire tout habillé, Jacquouille prenant lui-même son bain - si l'on peut dire ! - après lui, et lui aussi tout habillé. Je ne suis personnellement jamais entré dans la salle de bain d'un des membres du Conseil d'Etat au moment où il prenait sa douche : la prend-il tout habillé, en costume-cravates, chaussettes et chaussures au pied ? Je n'en sais rien, mais après l'arrêté du Conseil sur le Burkini, cette vision farfelue et grotesque m'a traversé l'esprit...

    La vérité est que nous avons des moeurs, en France, depuis des siècles; comme tous les autres habitants de tous les pays du monde. Ces moeurs sont ce qu'elles sont, et nous n'avons pas à nous en justifier, tout simplement parce que nous sommes chez nous, et que, chez nous, nous vivons de la façon qui nous semble la bonne. Que cela plaise à X ou Y nous importe peu; que X ou Y n'aime pas nos façons de faire, c'est son problème. Si quelqu'un veut vivre « à l'orientale », eh bien qu'il ou elle aille vivre dans un pays oriental. Si « quelqu'une » veut manifester sa foi musulmane sur les plages, eh bien qu'elle aille sur une plage d'un pays musulman. Chez nous, à la plage, on s'est toujours baigné sans chercher à manifester son catholicisme, ou son athéisme, ou son taoïsme ou son je-ne-sais-quoi : il suffit de regarder les enluminures médiévales de Fouquet pour voir le roi Louis IX et son armée se baignant nus dans une rivière...

    La réalité est qu'avec le burkini, on a une provocation de plus de l'Islam militant, et que cet Islam nous n'en voulons pas chez nous. Le Conseil d'Etat peut bien dire ce qu'il veut, en fonction des lois et de l'esprit d'un Système que nous combattons dans ses fondements mêmes, cela ne changera rien. Chirac a initié une greffe en 75 avec ses décrets scélérats sur le « regroupement familial » : cette greffe ne prend pas, et les Français sont de plus en plus nombreux à être excédés d'entendre tous les jours parler de l'Islam. Il faudra donc peut-être bien, un jour, changer nos lois, mais, en réalité, ce qu'il faut faire c'est régler le problème de l'immigration de masse et, pour cela, changer de Système. Ce qu'il faut faire, c'est une révolution. L' « alter-révolution » ... 

  • Reportage • Un ministre chez les Vendéens

     

    par Olivier Pichon

     

    olivier-pichon-1.jpgPar les hasards du calendrier j’assistais à la cinéscénie du Puy du fou le vendredi soir 19 aout, jour où le ministre de l’économie avait choisi de de se rendre. Tout sourire, notre ministre fut accueilli chaleureusement par Philippe de Villiers, son fils Nicolas, président du Puy du Fou et Laurent Albert, directeur général.

    Point d’imposants service d’ordre ni d’oppressant cordons de sécurité : le Puy du Fou n’est pas le parc des Prince et l’on a pu remarquer l’étonnante sociabilité du public, son civisme naturel notamment dans les files d’attente. Le ministre et son entourage n’ont pu  ignorer cette spécificité puyfolaise ! On soulignera qu’il ne s’agissait pas d’une invitation mais d’une volonté du ministre de voir à quoi ressemblait cet incroyable phénomène qui attire 25000 dans le Grand Parc et 14 000 pour la cinéscenie. Je me suis laissé dire que c’était la première fois qu’un ministre en exercice se rendait ainsi en ces lieux, ce qui mérite d’être souligné lorsque l’on sait que le Puy du Fou,  dont le modèle économique est une exception, n’a jamais bénéficié de la moindre subvention publique. Son président se  plait couramment à le rappeler  et n’entend pas tendre la sébile.

    Quand un ministre va au devant du pays réel

    Emmanuel Macron au Puy du fou, c’est un peu Tintin au Congo. Tout en soulignant des « divergences réelles » avec Philippe de Villiers, le ministre du gouvernement Valls, a profité de son déplacement pour fustiger le « sectarisme » et les « oppositions stériles » qui paralysent la France, entre volonté de synthèse à la Bayrou et goût évident du paradoxe voire de la provocation : « L’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste (…). Mais quelle importance ? Quand vous êtes ministre, vous êtes ministre de la République et, donc, vous servez l’intérêt général. »  Dont acte. Pourtant, dans le contexte que l’on sait, est-il aujourd’hui si courageux d’abandonner les vieilles lunes du socialisme et de tirer à vue sur une ambulance aux allures de corbillard ? Cette « confession » n’a rien d’un hasard et ravive le souvenir de la fracassante déclaration royaliste du ministre l’an dernier ; devant une telle abjuration, les dévots de la gauche sont de nouveau vent debout…

    Dans la tête d’Emmanuel Macron

    Mais une question demeure. Mesure-t-il le gouffre qui le sépare, lui, ce bourgeois parisien,  ministre et banquier d’affaires, du petit peuple réuni ce soir-là au spectacle ? Paris, à seulement 400 kilomètres du Puy du Fou, cet autre monde qui est le sien! Le plus libéral des hommes du gouvernement, qui salue en Philippe de Villiers l’« entrepreneur culturel », a- t-il bien entendu le message de la cinéscenie ? Emmanuel Macron a-t-il quelque chose de commun avec Jacques Maupillier et  ce vieux marchand ambulant sur la scène, qui racontent l’histoire douloureuse de leurs ancêtres et les blessures de leur peuple, opprimé au nom de l’idéal républicain ? A-t-il vraiment saisi le sens de cette aventure, lui qui affirme que la défense du bien commun passe par la république, laquelle n’a jamais reconnu la cause vendéenne ?

     A-t-il compris aussi le travail bénévole de milliers de Puyfolais ? Le banquier n’en connait pas le prix et le ministre n’en taxera jamais la valeur ajoutée. Comprend-il qu’il participe malgré lui à la reconnaissance de l’œuvre qui  n’est pas autre chose que l’affirmation  de la fierté vendéenne et l’exhumation d’un passé, nié et effacé pendant deux siècles et enfin libéré par la magie du Puy du Fou et le  talent de son créateur ? Assistant au spectacle, il ne lui aura pas échappé que les colonnes infernales, massacreurs de femmes et d’enfants, arrivent par la gauche de la grande scène. Et, lui qui évolue dans un monde de nains politiques, aura-t-il entendu  qu’il était entré : « sur une terre de géants et de genêts en fleurs » ? (Napoléon, cité dans le texte du programme rédigé par Philippe de Villiers)

    En est-il sorti indemne ? A-t-il bien lu le grand mot qui s’inscrit sur la façade du château à la fin du spectacle : « Liberté » ?

    Puisse ce monument d’éducation populaire, qui émerveille tant les foules, apprendre à nos élites le retour au réel,  à l’heure où le pays tout entier est menacé de perdre et sa mémoire et son identité. En assistant, nous dit  le programme du spectacle, à ce «  Mystère » (au sens médiéval) du troisième millénaire dépositaire d’un message transcendant ». Le siècle qui commence en a, en effet, grand besoin. 

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  • Livres • Le nouveau Zemmour++

     

    Cela fait quelques temps qu'un nouveau livre d'Eric Zemmour est toujours un événement. Nous n'avons pas encore lu, ni vu de critiques d'Un quinquennat pour rien, qui paraît chez Albin Michel. Voici, en tout cas, pour l'instant, la présentation qui en est faite par l'éditeur. En attendant la suite.  LFAR 

     

    Le quinquennat hollandais a glissé dans le sang. Avec une tache rouge vif indélébile. Les attentats contre Charlie, l'Hyper Cacher de Vincennes, et la tuerie du Bataclan annoncent le début d'une guerre civile française, voire européenne, et le grand défi lancé par l'Islam à la civilisation européenne sur sa propre terre d'élection.

    Ce retour du tragique tranche avec la débonnaireté présidentielle qui confine à la vacuité. Comme si l'Histoire avait attendu, ironique, que s'installât à l'Elysée le président le plus médiocre de la Ve République, pour faire son retour en force. Comme si le destin funeste de notre pays devait une nouvelle fois donner corps à la célèbre formule du général de Gaulle après sa visite au pauvre président Lebrun, égaré dans la débâcle de 1940 : « Au fond, comme chef de l'Etat, deux choses lui avaient manqué : qu'il fût un chef et qu'il y eût un Etat ». Comme si la dégringolade n'avait pas été suffisante, pas assez humiliante, de Pompidou à Sarkozy. Ce dernier avait été élu président pour devenir premier ministre; son successeur serait élu président pour devenir ministre du budget. Un quinquennat pour rien. 

    Éric Zemmour est un des éditorialistes français les plus redoutés et les plus lus ou écoutés (RTL, Le Figaro Magazine et Le Figaro). Il conduit le talk-show « Zemmour & Naulleau » chaque mercredi soir sur Paris Première. Il est également l'auteur de plusieurs romans et de nombreux essais polémiques. Son dernier livre, Le suicide français, s'est vendu à 500 000 exemplaires.

  • Actualité • ... Au dessus du Conseil d'Etat, il y a encore le peuple français ... Gare au démenti !

  • Culture & Education • Robert Redeker : « L'école s'applique à effacer la civilisation française »

     

    Par Patrice de Méritens

    Nous partageons pleinement l'analyse sans concession de la situation, qui est donnée ici, comme les solutions proposées. Simplement, à l'inverse de l'auteur, nous pensons que l'universalisme idéologique républicain est à la source du refus de la fraternité nationale et du mépris de l'identité française. [Entretien Le Figaro, le 26.08] LFAR

     

    En ne remplissant plus sa fonction traditionnelle de transmission, l'école de la République est devenue une fabrique de zombies et d'individus hors sol, explique le Robert Redeker dans L'École fantôme, un essai percutant dans lequel il analyse les causes de ce désastre et trace des voies pour l'avenir.

    Robert Redeker est un philosophe à l'esprit lucide et au verbe tranchant. Il le paye depuis dix ans en vivant loin du monde sous garde rapprochée, suite à une chronique célèbre où il dénonçait les intimidations de l'islamisme. Auteur de nombreux ouvrages, il n'a cependant jamais cessé de publier du fond de sa retraite. Il livre aujourd'hui un terrible constat de ce qu'est devenue l'école en France. Crise de l'enseignement, crise de l'éducation, crise de la vie. Selon lui, il n'y a pas d'école sans une pensée de l'homme, de la société et de l'identité nationale, toutes notions qui ont profondément été bouleversées depuis 1981.

    17178152.2.jpgLa question de l'école n'a-t-elle pas pris une dimension quasi ontologique en cette période de trouble ?

    L'école de la République est un village Potemkine laissant croire, tel ce trompe-l'œil de propagande, qu'existe toujours, derrière ce mot, ce que les Français supposent être leur école. Par exemple, toute une propagande tente de faire croire, en dépit de l'aveuglante évidence, que le baccalauréat est encore un diplôme et un niveau, que l'école a encore des exigences intellectuelles. Même est le mot, qui a été sauvé, autre est la réalité, qui a été chamboulée. L'école en France a été assassinée, le fantôme de ce qu'elle fut porte son nom. Désignons les assassins. Le pédagogisme, avec à sa tête son âme damnée, Philippe Meirieu, et à sa solde toute la bureaucratie de l'institution. Najat Vallaud-Belkacem, via la réforme du collège, a parachevé le meurtre de l'école de la République avec une rage peu commune.

    « L'enseignement doit être résolument retardataire» , a dit Alain. Il ne prépare l'avenir qu'en plongeant l'élève dans le passé. L'école ne doit pas être explicitement ordonnée au progrès (social, humain, politique), mais à la conservation, qui passe par la transmission de contenus. Or, depuis 1981, réforme après réforme, l'école ne cesse de s'éloigner de sa raison d'être. Elle refuse désormais de transmettre le savoir, spécialement le savoir littéraire, devenant, selon le mot de Jean-Claude Michéa, « l'enseignement de l'ignorance ». Fabriquer des ignorants - en substituant à l'enseignement l'« apprendre à apprendre » - est désormais la pratique de notre système scolaire.

    Voulue, planifiée, organisée, cette destruction poursuit obstinément un but anthropologique : la fabrication d'un homme nouveau, le remplacement du type d'homme tel qu'il existe dans les nations européennes depuis des siècles par un type inédit. Un homme hors sol, déraciné, un zombie hébété. Un homme échangeable avec tous les autres hommes de la planète. Un homme aussi abstrait qu'un numéro : l'homme indéterminé. Un homme équivalent à tous les autres hommes - sur le fond de la confusion entre l'égalité et l'équivalence. Cette perspective rend compte de toutes les récentes réformes, puisque pour la réaliser il faut empêcher l'accès des jeunes générations à la haute culture, changer, à travers des dispositifs comme les ABCD de l'égalité, les cours en heures de propagande pour la transformation anthropologique. Les propos de Najat Valaud-Belkacem laissent toujours paraître cette ambition : changer l'homme, changer la femme, faire émerger un homme nouveau et une femme nouvelle.

    Vers quoi cette volonté politique se dirige-t-elle ?

    L'école contemporaine est régie par la volonté de substituer la société à la nation et au peuple. La société à la place de la nation, que l'on hait ! La société à la place du peuple, que l'on méprise ! Cette école veut engendrer une société d'équivalents - non d'égaux - qui n'a besoin ni d'héritage, ni d'Histoire, ni de racines, dont la culture n'est plus que la culture de masse, l'inculture génératrice d'hébétude. C'est à la constitution de ce type de société que travaille la réforme du collège. Le démantèlement des matières au profit des enseignements décloisonnés et l'abandon des enseignements systématiques visent à former des humains intellectuellement déstructurés.

    Toutes ces réformes combattent le rôle initial de l'école : conserver la civilisation. Précisons : la civilisation française, le type français d'homme et de femme, la manière française d'habiter le monde, d'être un humain, l'amour de la belle langue, l'attention portée aux mots, au bien parler. Elles s'appliquent à liquider le peu qui demeure de civilisation française dans l'enseignement. La volonté de transformer la société s'accompagne de la volonté d'effacer la civilisation française. Afin d'arracher les enfants de France à la terre de France, à son Histoire, car la terre et l'Histoire sont en France la même chose, l'Education nationale dépayse les décors des livres d'apprentissage de la lecture. Dans la région toulousaine, des enfants apprennent à lire dans un ouvrage, Zékéyé et le serpent python, dont le personnage principal, un garçonnet fictif, Zékéyé, vit au Cameroun. Il est fortement conseillé par tous les inspecteurs, ces sous-officiers zélés chargés de contrôler l'adhésion des maîtres à l'idéologie officielle. Ce dépaysement arrache les enfants à leur pays afin de les empêcher d'entrer en fusion avec son histoire et sa culture, afin de prévenir le risque d'enracinement dans cette histoire et cette culture.

    Comment expliquer cet acharnement destructeur ? Par le sanglot du maître blanc, version scolaire du sanglot de l'homme blanc exhibé par Pascal Bruckner. La repentance, qui pousse à fausser les programmes scolaires, masque mal la haine. La haine d'une partie de la jeunesse pour la civilisation française est partagée par une fraction de l'élite politique, administrative, le monde du spectacle et, hélas, une partie des enseignants. Avec ses programmes actuels, basés sur la honte française d'être soi, l'école entretient cette haine. En enseignant la culpabilité de l'Occident, en sacrifiant les grandes figures de l'histoire de France, l'école empêche la fusion entre la jeunesse et la France, faisant involontairement le lit du terrorisme.

    Quel diagnostic culturel portez-vous sur les dernières décennies ?

    La vulgarité d'esprit, qui se fait sentir partout, jusqu'aux sommets de l'Etat quand Mme le ministre de l'Education parle de «bruits de chiottes» jusqu'à la télévision publique, quand une amuseuse ignare d'«On n'est pas couché» soutient faussement à l'antenne que Descartes s'est réfugié en Hollande pour fuir les persécutions religieuses catholiques sans que personne ne bronche. Cette épidémie de vulgarité, corollaire du double raz-de-marée, celui de l'ignorance, celui de l'insignifiance, renvoie à la crise de l'école.

    Les Français ne parlent plus français. Il suffit de les écouter dans la rue. Il suffit d'écouter la radio, de tendre l'oreille aux propos des politiciens. Hollande s'exprime dans un français rachitique, au vocabulaire sommaire et à la grammaire simpliste, multipliant les fautes et les grossièretés (ainsi sa manie du redoublement du sujet). La langue française a été peu à peu remplacée par son ersatz, un faux français, une langue de supermarché ou d'aéroport. L'école est responsable de ce désastre. Il y a un lien entre la langue et la pensée. Quand on parle et écrit mal, pauvre, déstructuré, on pense et écrit mal, pauvre, déstructuré. La pauvreté de la langue entraîne la pauvreté de la pensée. L'affaiblissement de l'enseignement du français entraîne l'abêtissement des Français. Cet abêtissement est voulu par l'école. Nous risquons, à cause de la trahison de l'école, de devenir un peuple de chasseurs de Pokémons !

    Le phénomène le plus significatif, symptôme de toutes les crises, index de toutes les décompositions, horoscope d'une plongée dans la barbarie, est la disparition de la langue française. La langue perdue ! La langue, que l'école refuse d'enseigner sérieusement. Songez à la récente habitude d'employer « juste » pour « seulement » ou « simplement » ; monument d'inculture collective autant que témoignage de l'échec de l'école, cette faute répercutée par tous les médias revient à employer en français le mot « juste » dans son sens anglais (« just ») et non dans son sens français. Ceux qui veulent rendre un peuple barbare savent qu'il faut au préalable le rendre syntaxiquement et lexicalement pauvre. Cet appauvrissement est la triste réussite de l'école de la République!

    Que vous inspire l'enseignement de l'arabe dès le CP ?

    Son effet le plus assuré sera de maintenir en France un peuple parallèle, hors de l'histoire de ce pays, hors de sa culture, en rébellion contre cette histoire et cette culture. Cet enseignement ne va pas éradiquer la haine de la France et de sa culture que l'on constate dans une partie de la population mais au contraire (tout comme l'enseignement de l'Histoire des empires africains) va l'entretenir et l'attiser. Pour assimiler, il faut déraciner sans état d'âme. L'enseignement de l'arabe va en sens inverse. Il serait beaucoup plus intelligent d'enseigner dès le CP le latin et le grec, ainsi que ces parties du génie national que sont les langues régionales.

    Qui détient le pouvoir actuellement au sein de l'enseignement ?

    Plutôt que des personnes, la vérité est : l'idéologie. L'idéologie poststructuraliste, celle de la French Theory et des cultural studies américaines, qu'on appelle parfois gauchisme chic. C'est un magma indigeste de clichés sur les minorités, de compassion victimaire, de haine de la haute culture et de repentance. Dans cette optique, le but de l'école n'est plus la transmission du savoir, d'un héritage national, mais la correction des inégalités ethniques et la promotion des minorités. Soit : construire le vivre-ensemble… Pour la première fois, un ministre et cette idéologie sont entrés en épousailles parfaites. Tout se passe comme si Najat Vallaud-Belkacem avait été sécrétée par cette idéologie, comme si elle en était l'incarnation humaine.

    La droite n'a-t-elle pas été partie prenante dans cette entreprise de démolition ?

    Encéphalogramme plat : la droite n'a aucune pensée sur l'école. Elle ne s'intéresse qu'aux coûts, laissant, même quand elle est au pouvoir, à la gauche la direction idéologique du système. Les uns et les autres désintellectualisent le métier de professeur pour le changer en assistante sociale, aide-psychologue, animateur socio-culturel. Droite et gauche ne veulent plus que les professeurs enseignent. Que les professeurs professent. On aimerait - l'effondrement du niveau du lycée y travaille autant que les officines ministérielles de formatage, les IUFM devenus ESPE, s'en occupent - qu'ils fussent aussi incultes que leurs élèves. Les uns et les autres organisent, par les nouvelles missions qu'ils confient aux enseignants, le remplacement des hussards noirs de la République par les urgentistes du libéralisme.

    Quelles sont vos solutions - et quelle est votre vision de l'avenir ?

    Le but assigné aujourd'hui à l'école est l'apprentissage du vivre-ensemble. Celui-ci est une machine de guerre contre la fraternité, il est antirépublicain. Il conduit - comme l'attestent les propos sur l'Histoire tenus par Najat Vallaud-Belkacem cités dans le livre - à un enseignement clientéliste et communautariste conforme au semblant de politique mené par le Parti socialiste, la politique des minorités ethnico-sexuelles. La fraternité fusionne, le vivre-ensemble disjoint. On promeut le vivre-ensemble dans la mesure où l'on refuse la France. Puisque c'est le vivre-ensemble qu'il faut organiser, on n'enseignera plus rien. L'ignorance et le vide scolaires s'articulent parfaitement à la centralité destructrice du vivre-ensemble. Le vivre-ensemble ne détruit pas que la fraternité, préparant une société antifraternelle, il détruit également l'enseignement dans sa globalité, le savoir et la culture.

    La mission de l'école : donner à chaque enfant l'héritage auquel il a droit, celui de la culture, celui de l'Histoire. De l'école doivent sortir des héritiers. Or, pour des raisons idéologiques, l'école de la République contemporaine fabrique volontairement des inhéritiers.

    Que faire ? Rétablir la culture générale, qui est insupportable au système car elle rend peu malléable. L'esprit est un os, a dit Hegel - quelque chose contre quoi tout bute. Quelque chose, comme le montre le cas Soljenitsyne, qu'on ne peut réduire en cendres. La culture générale est l'esprit en ce sens-là, un os. Cet horizon implique de rétablir le latin et le grec, l'Histoire, un enseignement systématique du français, de remettre au goût du jour l'analyse logique et grammaticale, de rendre toute sa place à l'apprentissage par cœur de la poésie. Soit : développer, via l'Histoire et la littérature, un enseignement qui fasse aimer la civilisation française. 

    « L'Ecole fantôme », de Robert Redeker. Editions Desclée de Brouwer, 208 p., 17,90 €. En librairie le 1er septembre.

    Patrice de Méritens           

  • Société • Comment Depardieu a donné une leçon d'histoire à Hollande et Valls

     

    Par Bruno Roger-Petit

    A la suite d'un entretien donné au Figaro par Gérard Depardieu - où il dénonce une élite politique, médiatique et culturelle sans « distinction » ni ambition - Bruno Roger-Petit a donné dans Challenge un article qu'un lecteur - et ami - nous a transmis. L'article date du 19.06.2015 mais n'a rien perdu de son actualité ni de son intérêt. Nous laissons à l'auteur la responsabilité de son coup de griffe assez inutile et d'ailleurs injustifié à Eric Zemmour. Quant à Depardieu, malgré ses folies récurrentes, il a joué les grands rôles, s'est frotté à la haute littérature, s'est passionné pour les meilleurs textes et pour les auteurs essentiels; il a, par lui-même, le goût de la grandeur, du panache et du style. Son mépris pour les élites d'aujourd'hui en découle naturellement. Dédié au président normalLFAR 

     

    2561423477402.jpgLes chemins de la désespérance mènent droit à la lucidité. Gérard Depardieu en administre un éclairant exemple, ce mardi 16 juin, dans un entretien publié par le Figaro. Depardieu n’est pas qu’un acteur énorme qui profite de son immense popularité pour multiplier les provocations. Il est bien plus que cela, pour qui veut bien aller au-delà des sentences que les médias qui le sollicitent s’empressent de populariser pour les besoins de leur renommée.

    Si ce que dit Depardieu pèse aux yeux de ses contemporains, c’est bien parce qu’il fait écho avec les préoccupations du temps. Depardieu n’est pas Guillaume Canet, consensuel et émollient, bien dans l’air du temps, surfant jusqu’à l’indécence sur la vague des bons sentiments et les Petits mouchoirs de l'époque en veillant bien à ne déranger personne. Depardieu est authentiquement français à raison de ce qu’il n’est pas gros, mais énorme. Depardieu est là pour déranger, bousculer, casser.

    On serait François Hollande et Manuel Valls, seuls et abandonnés par les forces vives d’un pays saisi par le déclinisme, gouvernants sans boussole en quête des moyens de raviver l’optimisme et l’espérance parmi les Français, on lirait et relirait Depardieu dans le Figaro. On y trouve en effet un diagnostic sur l’état de la société française à travers la représentation de ses élites, dans tous les domaines, d’une acuité exceptionnelle.

    « Le verbe était de haute volée »

    Depardieu éclaire le présent par le passé : « J’étais ami avec Michel Audiard, comme avec Jean Carmet, Jean Gabin… Le verbe était de haute volée. Ils avaient tout ce qui nous manque aujourd’hui. Pas de la distance, mais de la distinction. Maintenant, personne ne se distingue de rien, à commencer par les hommes politiques. Journalistes, acteurs pareil. On ne vit pas dans un monde où l’on peut se distinguer ».

    « La France s’ennuie », dit en substance Depardieu. Elle s’ennuie parce que dans tous les secteurs de la vie publique, politique, médiatique, artistique, elle ne produit plus rien qui ait pour ambition de se distinguer. Qu’on ne s’y trompe pas, Depardieu ne fait pas dans le « C’était mieux avant » à la Zemmour. Il n’est pas question pour lui de tomber dans l’engourdissement d’une nostalgie identitaire qui précède le tombeau. Non. Si Depardieu évoque ce que fut le cinéma d’avant, celui des Audiard, Gabin ou Carmet (il a oublié son copain Blier - ce génie - au passage) c’est pour regretter que de tels monstres aient disparu, et que ce phénomène est aussi, à travers le cinéma, le révélateur d’une France qui s’ennuie à l’image d’un cinéma où rien en distingue.

    Depardieu a raison. Le cinéma français a toujours été le reflet de la vitalité française. On a les films que l’époque mérite. Et les stars qui vont avec. Songeons à ce qu’est devenu, par exemple, le spectacle de la cérémonie des César. Les Morgan, Gabin, Noiret, Deneuve, Rochefort, Marielle, Léotard, Ventura, Coluche ou Depardieu des années 70/80 ont été remplacés par Manu Payet, Kev Adams et les anciennes Miss météos de Canal Plus. Le cinéma français n’est plus qu’une suite de téléfilms à sketchs, produits dérivés des amuseurs de Canal Plus, dont le dernier avatar, le film « Connasse » est l’emblème parfait. Jacques Audiard est un arbre qui cache la forêt du vide. Qui oserait aujourd’hui, produire un film comme le Corbeau de Clouzot, sur l’état de la société française ?

    Une France tout à la fois pépère et mémère

    Depardieu voit juste. Le cinéma français est le reflet d’une France sans héros à distinguer. Une France tout à la fois pépère et mémère. Une France normale. Une France désespérément normale. Or une France normale est une France qui s’endort. Une France de Bidochon. Sans ambition et sans dessein. De ce point de vue, François Hollande, qui a été élu en promettant de renoncer à toute distinction, en proclamant qu’il serait un « président normal », est bel et bien le pendant politique de ce qu’est le cinéma d’aujourd’hui. Depardieu a tout bon. Tout se tient. La France 2015 panthéonise les grandes figures du passé parce que ses contemporains ne se distinguent en rien. Et quand elle tient un Prix Nobel de littérature, la ministre de la Culture en charge avoue qu’elle ne l’a pas lu. Même ceux qui devraient être distingués ne le sont pas. Quel vertige...

    Sous Mitterrand, le cinéma célébrait Noiret, Rochefort et Marielle, Signoret, Deneuve et Baye. Sous Hollande, on célèbre Kev Adams, Manu Payet et Guillaume Canet, les Miss météo et la « Connasse » de Canal Plus.

    Sous Mitterrand, les ministres s’appelaient Mauroy, Joxe, Badinter, Defferre. Même un simple Secrétaire d’Etat pouvait se nommer Max Gallo. Sous Hollande, à trois ou quatre exceptions près, on ne connaît même plus les noms des ministres. Qui sait aujourd’hui le patronyme du Secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international ?

    Une partie de l’élite française moque Depardieu. Depardieu, le monstre. Depardieu, le copain de Poutine. Depardieu, l’autodestructeur. Depardieu, Chronos dévorant ses enfants. Depardieu qui se vend à n’importe qui, n’importe où. On même vu, en son temps, un Premier ministre, empreint de la « normalité » de l’époque, accuser Depardieu de trahison. « Minable » avait dit le premier chef de gouvernement de l’ère Hollande lorsque Depardieu avait annoncé son exil volontaire pour la Belgique, avant de choisir, in fine, la Russie. Surtout condamner Depardieu et refuser de la comprendre. Casser le miroir qu’il nous tend, à l’insupportable reflet.

    Peut-on réveiller un peuple qui s’ennuie ?

    Une sphère non négligeable de l’élite politique, médiatique et artistique de l’époque se refuse à comprendre que Depardieu se donne à Poutine parce que la France le désespère. Poutine n’est pas un président normal. Poutine se distingue parce qu’il a de l’ambition pour son pays et son peuple. Depardieu choisit Poutine comme on lance un ultime appel au secours. Paradoxalement, c’est par patriotisme que Depardieu brandit l’étendard de Poutine. Pour réveiller un peuple en proie au déclinisme sur fond de mésestime de lui-même. Quand Depardieu proclame que « Les Français sont plus malheureux que les Russes », il constate une évidence que l'élite française persiste à nier.

    Depardieu pose la bonne question : peut-on réveiller un peuple qui s’ennuie, doute, avec une élite anesthésiante et conformiste ? Peut-on plaider pour le retour de l’optimisme et de l’ambition quand on se prétend président normal ? Ou se poser en Premier ministre avocat d’une réforme du collège qui promeut un enseignement de l’histoire qui ne distingue pas la France dans ce qu’elle emporte de plus exaltant auprès de jeunes consciences ?

    Depardieu sera-t-il enfin entendu ? Ecouté ? Lui-même en doute. On lui laissera le mot de la fin, tout en souhaitant qu’il se trompe : « Moi, je suis au-delà de la révolte. C’est fini ça. J’adorerais donner des coups à condition que j’en prenne. Je parle de vrais coups, qui font saigner. Pas de petites polémiques sur le fait que je ne veuille pas payer mes impôts. La masse est bête. Et ceux qui font la masse, c’est-à-dire les journalistes, encore plus bêtes ».  

  • UN ROI À LA RES PUBLICA

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS*

    CHRONIQUE. II y a des leçons à tirer de la misère de la justice française, explique l'avocat, écrivain et chroniqueur.

     

    Trémolet4-600x338.jpgL'immense misère de la justice française n'est pas vraiment connue des Français, même si les justiciables commencent à la percevoir : les délais de délibéré, la réduction drastique du temps de plaidoirie, la pénurie des moyens matériels, la surcharge des audiences pénales dans les grandes agglomérations contrastant avec le vide dans d'autres tribunaux, l'invraisemblable complexité des lois et règlements, l'impossibilité manifeste de réformer le Code du travail... La liste pourrait se poursuivre, interminable.

    Quand la République s'occupe de la justice, elle le fait par ordonnance, sans passer par le Parlement. De façon monarchique. Ainsi fut réorganisée, en 1958, non sans défaut mais avec une certaine efficacité, la justice chevrotante de la Ive République.
    Reste que la monarchie - surtout quand elle est élective - n'est pas la royauté.

    Or, la justice a besoin de temps pour se réformer, et, ensuite, réformer sans cesse les réformes. Elle réclame, en effet, une attention de tous les instants pour être vraiment adaptée à sa mission qui est de contribuer à la paix sociale et au bien commun de la nation, en rendant à chacun ce qui lui est dû.

    Il faut donc que l'exemple vienne d'en haut et se poursuive, non sur un quinquennat ou un septennat, mais au moins sur une génération et de génération en génération, pour profiter de l'expérience des anciens et s'adapter aussi aux conditions des temps qui changent avec le temps. En France, c'est le roi qui accomplissait cette tâche. On le sait, c'est par la qualité supérieure de la justice royale que les Capétiens ont justifié - c'est le cas de le dire - leur pouvoir. D'autres nations ont d'autres traditions judiciaires, fort respectables, parfois même enviables. Pensons au Royaume-Uni ou à la République de Venise pendant huit siècles. Mais, en France, le grand juge, d'où vient toute justice, c'est le roi.

    Car la justice est toujours déléguée. Aujourd'hui, le peuple français délègue son pouvoir aux juges qui rendent la justice « au nom du peuple français ». Mais, « le peuple français » est une entité abstraite, une fiction juridique, comme l'est aussi la République au nom de qui parlent les procureurs de la République.
    Le roi est une personne humaine, pas une fiction de la loi. Il peut faire des erreurs. On peut en appeler « du roi mal informé au roi mieux informé », mais, au moins, au bout de la course judiciaire, le justiciable sait à qui il peut écrire, devant qui il peut faire une dernière requête. Et c'est devant le roi et ses délégués que les juges doivent répondre de leur jugement.

    Le système n'est pas parfait mais il est toujours perfectible. Il contient en lui la dynamique possible de ce perfectionnement, alors que celui que nous subissons actuellement est bloqué parce que les fictions juridiques sont des abstractions sans coeur ni tête.

    Il faut une tête à la République, mais aussi un coeur, une incarnation personnelle. Seule une dynastie porte le dynamisme de cette continuité dans l'être, au- delà des individus. Pour que la République - Res publica, la chose publique - soit défendue et incarnée, il faut non pas un président, monarque élu et provisoire, mais un roi. C'est la leçon évidente de la grande misère de la justice française, aujourd'hui, en l'an 2016. 

    * Dernier ouvrage paru : Jeanne d'Arc, le procès de Rouen, Les Belles Lettres, janvier 2016.

     

    « Il faut une tête à la République, mais aussi un coeur, une incarnation personnelle. »

     

  • EXTENSION DU DOMAINE RÉGALIEN

     

    PAR PHILIPPE MESNARD

    CHRONIQUE. La défense de l'environnement devra faire partie des prérogatives régaliennes du roi à venir, soutient le rédacteur en chef de l'AF2000.

     

    maxresdefault.jpgEn mai 1346, Philippe VI de Valois édicte l'ordonnance de Brunoy, réglementant les prérogatives des Maîtres des Eaux et Forêts, créés cinquante ans avant par Philippe le Bel. La forêt, surexploitée, pillée, est une ressource en danger, un bien commun en train de disparaître. Quelques années auparavant, en 1340, la marine royale avait été anéantie lors de la bataille de l'Écluse et les bois nécessaires à sa reconstitution menaçaient de faire défaut. Le roi de France légifère et invente le développement durable, sustainable, comme disent les Anglo-Saxons : l'ordonnance de Brunoy précise en effet que « les maîtres des eaux et forêts enquerront et visiteront toutes les forez et bois et feront les ventes qui y sont, en regard de ce que lesdites forez et bois se puissent perpétuellement soustenir en bon estat ».

    L'ennemi est déjà le droit d'usage et l'abus qu'en font les usagers, les bergers détruisant le taillis cependant que potiers et verriers anéantissent les futaies. Le combat sera incessant, de Philippe Le Bel à Louis XVI. Inutile de dire comment s'est terminée la guerre déclarée entre un pouvoir soucieux de préserver un bien commun au nom de son utilité commune, des usagers avides de profiter d'un bien gratuit et des propriétaires jaloux d'une privatisation grandissante des ressources et de l'espace publics. Le citoyen ne possède qu'un droit d'usage restreint de ce qu'il croit être sa propriété mais qui n'est plus qu'un ensemble de contraintes ; l'État définit les biens communs, puis en délègue la gestion en en abandonnant pratiquement la propriété ; les entreprises ont gagné une extension formidable et indue de leur propriété.

    Ainsi, l'eau, la terre, les bois, les paysages sont perpétuellement arrachés au commun pour être versé dans le privé : l'entreprise devient le gardien du bien de tous, et sous prétexte des responsabilités dont on la charge, on la laisse frustrer la communauté de sa jouissance inorganisée. On a vu les prodigieux et bénéfiques résultats de cette politique, menée dès le )(vine siècle : l'air est empuanti, les rivières sont polluées, les forêts sont interdites, cueillir une fleur est un délit, la mer est une poubelle, les ordures abondent, l'alimentation est un poison et tout est prétexte à menues rançons.

    Le progrès technique a asservi la nature par le biais de l'État démocratique en la vendant aux investisseurs au détriment du peuple.

    Un royaume est charnel, et il n'est pas fait que d'hommes. Le roi à venir doit régner sur un royaume qui ne sera pas une mosaïque mesquine de droits individuels et accapareurs. Le roi à venir doit désormais considérer qu'il est de son devoir d'ajouter aux fonctions régaliennes la défense de l'environnement. Cet arbitrage environnemental a le mérite de considérer toute l'action économique au prisme de son bien réel, immédiat et différé, en bornant la propriété privée à son juste usage et en bornant le collectif au service réellement rendu, sans rien confisquer sous prétexte de sauvegarder. Assurer la sécurité ne peut se résumer à garantir au consommateur qu'il pourra toujours acheter ; rendre la justice, c'est d'abord rétablir une nature à laquelle tous ont accès ; la souveraineté territoriale ne doit pas s'exercer sur un territoire malade. C'est le temps qui a défait, c'est la durée monarchiste qui pourra, une fois de plus, restaurer. •

  • Le Burkini ! Pffff...

     

    Vacances terminées, les grands-prêtres de la bande à Cohen qui squattent France Inter sont de retour ... Chroniqueurs et humoristes ... Les messes reprennent ! Ecoutez donc Thomas Legrand parler du burkini, hier matin. Fausse impartialité, rhétorique hypocrite et sophismes bon teint, affirmations orientées. Un prêche anti-Français, tout simplement. De la propagande sous forme officielle, sous autorité du service public. A écouter comme quatre ou cinq millions de Français tous les matins. Et à dénoncer sans ménagement.  LFAR 

     


    Le Burkini ! Pffff... (L'Edito Politique) par franceinter

    L'édito politique

    par Thomas Legrand

     

    - Ce matin finalement vous parlez du Burkini…

    - Oui, je m’étais promis de ne pas faire d’édito sur ce costume de bain ridicule et sur ce que je croyais être un épiphénomène pas digne de tout ce battage médiatique : une poignée de maires qui dévoient la laïcité en confondant plage publique et école publique…en oubliant que l’espace public n’est pas un service public, que les femmes qui se baignent ne sont pas des agents du service public, que ces tenues absurdes ne sont, en rien –en elles-mêmes- facteur de trouble à l’ordre public, comme peuvent l’être des burqas qui « désidentifient » les individus en les cachant. Il n’y avait donc pas de sujet… Sofia Aram l’avait d’ailleurs drôlement montré lundi : il est grotesque d’interdire le grotesque (même si l’interdiction peut ne pas être illégale comme le dira peut-être le Conseil d’Etat cet après-midi). Et puis… c’est devenu un sujet politique avec ces photos de la plage de Nice où l’on voit une femme simplement voilée entourée de policiers. A partir du moment où la pression politique, surchauffée par la primaire de la droite (on n'ose plus dire de la droite et du centre), s’intensifie, à travers des déclarations ou le livre de Nicolas Sarkozy, pour réclamer une loi interdisant le Burkini, la fin des repas de substitution dans les cantines et même, pour certains, l’interdiction du voile dans tout l’espace public, la surenchère, la sur médiatisation de cette surenchère, ont fini par créer un fait politique réel…

    Cette histoire n’arrange pas ceux qui tentent de lutter efficacement contre la pression islamiste.

    Oui, l’interdiction du burkini, la surenchère normative et les généralisations sont de très mauvais coups portés à ceux qui tentent de combattre politiquement et idéologiquement cette pression islamiste qu’il ne faut pas sous-estimer. Le plus dramatique, c’est que cette surenchère démagogique -parfois même raciste- aide le FN d’un côté (ça c’est classique) mais aussi tous ceux qui continuent de victimiser l’islam radical et cherchent des excuses sociales à la toute petite minorité de la population qui verse dans le fondamentalisme. Les dégâts sur la cohésion nationale sont provoqués par une sorte de processus de validation en chaine. Pour lutter, et contre l’islamisme et contre la montée de l’extrême droite, Manuel Valls prend une position qu’il estime médiane : oui, il comprend les maires qui interdisent le Burkini mais il est opposé à une loi sur le sujet. Seulement, loin d’endiguer et l’islamisme, et l’extrême droite, on retiendra que le 1er ministre soutient les maires chasseurs de burkini. Leur action est ainsi validée en haut lieu et par une partie de la gauche. Action qui, à son tour, validera et le discours antimusulman du FN, et le discours victimaire des islamistes et de ceux qui passent leur temps à leur chercher des circonstances atténuantes du côté du contexte social. Tout comme il est d’usage d’appeler les musulmans à être en première ligne pour lutter, en leur sein contre l’islamisme, on pourrait appeler la droite à être en première ligne pour lutter en son sein contre ceux qui font de la surenchère sur les symboles. Alain Juppé pourrait peut-être dire quelque chose de fort là-dessus. Remarquez, jusqu’ici, il pensait sans doute que ce n’était pas un sujet…  

     

  • Une élection présidentielle sans intérêt ?

     

    par Jean-Philippe CHAUVIN

     

    arton8470-7b8cd.jpgEn cette fin du mois d’août, les candidatures à la prochaine élection présidentielle vérifient la fameuse citation du fondateur de la Cinquième République qui expliquait, avec un œil farceur et sur un ton amusé, que ce qui marquerait l’après-De Gaulle ce ne serait pas le vide mais bien plutôt le trop-plein ! Bon connaisseur des mœurs politiques et républicaines, il savait ne pas se tromper, et l’actuelle inflation du nombre des postulants à la magistrature suprême de l’Etat, une fois de plus, lui donne raison… 

    Mais s’il y a pléthore de candidats, le vide est pourtant là, non dans la quantité mais dans la qualité des discours. Une affiche royaliste de 1995 expliquait que la présidentielle était « le choc des partis, le vide des idées », et elle reste d’une cruelle actualité ! Bien sûr, il y a bien des propositions et des débats intéressants mais c’est bien plutôt sur les marges et dans les bouches des « petits candidats », moins pressés par l’obligation de gagner que par celle de se faire entendre, y compris par l’intelligence pour certains. 

    Tout royaliste que je sois, je me suis toujours passionné pour l’élection présidentielle, et cela depuis 1974, même si, cette année-là, je n’en comprenais pas encore tous les enjeux et toutes les arcanes. 1974, c’est d’ailleurs un de mes premiers souvenirs de royalisme quand, un dimanche de printemps, alors que nous nous rendions en autocar pour une compétition d’escrime, mes camarades de fleuret et moi avions aperçu, à la sortie de Rennes, des affiches fleurdelysées et retenu le nom d’un certain Renouvin (qui rimait avec Chauvin, me fit remarquer un ami, ce qui me permit ainsi de mémoriser ce nom qui m’était, à cette heure, inconnu), dont nous croyions alors naïvement qu’il postulait pour monter sur le trône, ce qui n’était évidemment pas le sens de cette candidature originale, ce que je ne compris que quelques années ensuite ! 

    dessin_2835-25081.jpgAinsi, je n’ai rien perdu des multiples débats sur les propositions et programmes des uns et des autres, et cela depuis 1981, ce qui ne m’empêchait pas, néanmoins et quelles que soient mes sympathies pour l’un ou pour l’autre, de glisser, les jours d’élection au poste suprême, le même bulletin manuscrit, décoré par mes soins, sur lequel est inscrit un triomphal « Vive le Roi ! ». 

    Or, cet été, je n’éprouve plus cette sorte d’excitation qui me saisissait lorsque je me plongeais jadis dans les articles de presse ou les tribunes des candidats encore potentiels avant que d’être « réels ». C’est plutôt de la lassitude qui m’envahit, et il semble que je ne sois pas le seul à connaître cet étrange sentiment désabusé. Est-ce l’effet de la « vieillissure » ? Peut-être, mais j’en doute : à écouter les discussions dans les bistrots du matin, le comptoir du café étant « le parlement du peuple » comme le disait joliment le royaliste Honoré de Balzac, ce sentiment est général et partagé ! J’ai bien noté la référence louangeuse de Mme Duflot à l’encyclique « Laudato si » du pape François, la rencontre intéressante de M. Macron avec Philippe de Villiers et ses propos sur « les histoires de France », l’attachement de M. Montebourg aux « sources du gaullisme social », et tout cela ne me laisse pas indifférent, mais, pourtant, je crains que toutes ces idées brassées et lancées dans le feu de la bataille ne soient consumées par la terrible et froide mécanique des intérêts de partis et d’autres acteurs plus discrets et non moins puissants. Malheur de la République, peut-on soupirer, qui éteint toutes les ardeurs et n’entend que les envies, confirmées par le suffrage d’électeurs trop « prudents » (prudes, diraient certains, « politiquement parlant », bien sûr) et peu enclins, le plus souvent, à bouleverser, au-delà du premier tour, la scène institutionnelle… 

    Le spectacle de l’élection présidentielle n’est aujourd’hui qu’un simulacre coûteux, une sorte de « combat de chefs » qui n’en sont pas vraiment, en définitive : à bien le regarder, il me confirme, a contrario, dans mon royalisme institutionnel ! 

    Aussi, plutôt que de m’intéresser aux petits jeux des primaires de la Droite et de la Gauche (je parle des avants-premier tour, bien sûr…), c’est à réfléchir sur ce que pourrait être et faire une Monarchie active aujourd’hui que je vais passer les prochains mois, sans oublier d’écouter les bruits alentours mais sans leur accorder une importance qu’ils ne méritent pas vraiment… 

    En somme, mener une campagne royaliste au cœur de la présidentielle ! 

     

    « Le spectacle de l’élection présidentielle n’est aujourd’hui qu’un simulacre coûteux, une sorte de « combat de chefs » qui n’en sont pas vraiment, en définitive : à bien le regarder, il me confirme, a contrario, dans mon royalisme institutionnel ! » 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

  • Et si l’Islam était « insoluble » ? Un commentaire de Jean-Louis Faure

    On n'a rien trouvé de meux à programmer au festival d'Avignon ...

     

    par Jean-Louis-Faure

    3578948983.jpgDans le fil des (19) commentaires - aux allures de think tank de haut niveau - qui ont suivi l'article de Louis-Joseph Delanglade Et si l’Islam était « insoluble » ? publié le 16 août ici-même*, nous avons relevé cet excellent et très éclairant commentaire de Jean-Louis Faure ... que nous reprenons intégralement.  LFAR

     

    Courageux LJD d’aborder cette question avec le seul titre qui convient : incompatibilité totale de ce corpus avec, en réalité, aucune autre religion à la surface du globe.

    Évacuons d’abord une faute de vocabulaire évidente, que le milieu politico-médiatique tente d’accréditer, ce fameux islam DE France, comme s’il y avait une spécificité de cette doctrine socioreligieuse qui serait élaborée dans l’hexagone. Ce n’est évidemment pas le cas. Il n’y a que deux islams, celui d’Al Azhar, et celui de Qom. Nous en resterons donc à l’islam EN France. Nous pouvons croire le Turc Erdogan quand il rappelle qu’il est vain de beaucoup réfléchir sur un islam modéré différent d’un islam violent. L’islam, c’est l’islam ! On peut le croire.

    Je m’écarte de l’obsession de l’attentat. On ne fait pas vivre un pays au tempo de la série de gesticulations aussi médiatiques qu’inefficaces, que l’on nous inflige. S’il doit y avoir une suite (n’en doutons pas …), ce sera sous une forme imprévue. Que des autorités, telles des lapins aveuglés par les phares d’une voiture (Xavier Raufer), sont incapables d’anticiper. L’écrivain algérien amoureux de notre langue, Boualem Sansal nous dit dans une lettre à un Français sur le monde qui vient « … le piège de la « taqiya » ; ce fichu mot n’est pas traduisible, il est mystérieux comme la mort. Sachez qu’il a à voir avec la ruse de guerre sainte et qu’il y a des siècles de malice et de magie derrière cette chose … ». Du pain sur la planche pour nos Services de Renseignement ! Ils ont l’air malin avec leur déradicalisation et leur laïcité (aucun sens pour l’islam). Des moulinets pour les petits bras du Valls de 20 h …

    Il est de la première nécessité de revenir à la nature de la doctrine, ce qui nous dissuade de possibles cohabitation – fusion – assimilation – intégration, et autres billevesées, avec les socles de notre civilisation. Car l’islam ne partage pas. Le père Henri Boulad s.j. d’Égypte, ne cesse de nous le dire et de nous l’écrire.

    La sécheresse de votre titre convient d’autant mieux que nous sommes parvenus au bout d’une impasse, dos au mur quand on se retourne.

    Je suis tenté de regrouper les intervenants en deux catégories, les intellectuels (mot générique non péjoratif), et les politiques.

    Et dans chacune nous rencontrons à peu près les mêmes classements.

    Chez les intellectuels

    les courageux tels Zemmour, Finkelkraut, E. Lévy dans Causeur, M. Tribalat, et de savants orientalistes tels Marie-Thérèse Urvoy (dernier livre 420 pages, Mai 2016 sur, « Islamologie et monde islamique »), Kepel, Sfeir, Sifaoui, Guidère, Annie Laurent, ou de plus anciens, disparus tels Gardet, le dominicain Jomier, dont au total tous les travaux insistent pour souligner la symbiose indissociable entre séculier et religion,

    les bisounours tels Manent,

    les collaborateurs, lâches, agents de propagande, tels Plenel (il vient de trouver un attrait au burkini), Le Bras, et tout le troupeau médiatique qui obéit à ses maitres.

    Chez les politiques

    Nous subissons un désastre. À moins de neuf mois d’une échéance qui est dite cruciale, il n’y a guère qu’un parti dont les représentants locaux tiennent tête à la déferlante. Tout le reste court après les bulletins de vote dans une lâcheté généralisée. Quel qu’en soit le prix pour la France. Le plus haut niveau de l’État est d’une ignorance crasse (sans retenue la presse couchée de Valls essaie de compenser son incurie par des références à Clémenceau !), tandis que ce pouvoir régalien, le plus important, clé de voûte de l’édifice, la Justice, glisse insensiblement mais sûrement vers la charia.

    L’entretien donné à Valeurs Actuelles par monsieur Sarkozy ne laisse aucun doute. Égal à lui-même. On y lit que BHL a porte ouverte, que le principal conseiller est Baroin, dont la position en flèche contre les crèches dans les mairies, nous a marqué. La seule question est : qui finance ce monsieur Sarkozy ?

    Dans le Fig du 11 Juin dernier, l’historien Patrice Gueniffey sous le titre « Comment Napoléon a réussi l'assimilation des juifs », conclut dans un long paragraphe sur les nombreuses différences entre les situations, qui rendent illusoires la même opération avec l’islam. En outre la communauté juive ne s’est jamais placée en dehors de la Loi.

    Désolant qu’une cervelle aussi bien faite et bien pleine que celle de Chevènement se soit laissée embarquer dans une réflexion sans issue. Rien d’autre qu’une agitation de bureaucrates. 

    * Et si l’Islam était « insoluble » ? par Louis-Joseph Delanglade [16 08]

  • Ce qui ne fait pas polémique au Maroc, royaume musulman, fait débat de bobos en France

    Entrée du célèbre complexe aquatique OASIRIA de Marrakech .... 

     

    Inscriptions en français : 

     

    « ACCES PISCINES :

    POUR RAISONS D'HYGIENE

    MAILLOTS DE BAINS STRICTEMENT OBLIGATOIRES

    BURKINI (MAILLOT OCEANIQUE)

    INTERDIT » 

     

    (Merci à Loic Pilven Le Sévellec) 

  • De l'urgence de restaurer la monarchie

    Au portail de Notre-Dame : La Galerie des Rois

     
    ARGUMENTAIRE. Les bonnes raisons de restaurer une monarchie couronnée ne manquent pas. Cet article en donne quelques-unes avec la force de l'évidence : la monarchie, où le roi au sommet de l'État incarne l'unité historique, sociale et politique de la nation, est sans nul doute le meilleur des systèmes institutionnels. Celui qui redonnerait aux Français confiance et foi en l'avenir ! 

    PAR YVES MOREL

    Deux cent vingt-deux ans après la Révolution, les carences de notre république sont patentes. Des gens de gauche se prennent même à rappeler les mérites de notre ancienne monarchie ! Cela ne laisse d'ailleurs pas d'étonner en des temps où l'on n'a jamais autant exalté la République et les « valeurs républicaines ». Faut-il voir là le chant du cygne d'un régime aux abois ? Nos politiciens louant sans cesse la République ressembleraient alors à l'orchestre du Titanic jouant à pleine puissance pour tenter de conjurer l'angoisse des passagers devant l'imminence du naufrage. Mais on ne colmatera pas les brèches sans changer de cap. Où l'on découvre alors une évidence : le meilleur des systèmes politiques n'est pas forcément celui qu'on croit.

    1765778246.2.jpgLA MONARCHIE PRÉSERVE DU CLIMAT DE GUERRE CMLE DES DÉMOCRATIES PARTISANES.

    L'avènement d'un roi découle de sa qualité d'héritier direct de la couronne dans l'ordre de primogéniture et non d'une lutte électorale entre candidats de partis opposés. Ce mode de dévolution du pouvoir préserve l'État des conséquences néfastes des changements d'orientation politique inspirés par des idéologies, des principes et des programmes opposés. Elle couronne en quelque sorte la vie démocratique du pays. Le pays ne se divise pas en camps ennemis à chaque nouvelle élection et ne s'exténue pas dans des luttes internes, facteurs de haine.

    LA MONARCHIE ÉQUILIBRE LES RAPPORTS DE FORCES.

    Quand elle n'est dépassée par aucun principe supérieur, la démocratie livrée à elle-même contient les ferments de sa perte. Car la loi du nombre lui permet de soumettre les minorités. Lors de l'élection présidentielle, la minorité qui subsiste peut représenter jusqu'à 49 % des Français ! Elle fracture donc le pays en deux et transforme structurellement les citoyens en frères ennemis. À l'inverse, le roi, au sommet de l'échiquier politique, représente l'intégralité de ses sujets, sans clivages.

    LA MONARCHIE EST CONSENSUELLE.

    Élire un président, c'est comme donner le match à arbitrer au capitaine de l'une des deux équipes en lice. On doute forcément de sa partialité. A l'inverse, le roi n'étant pas le chef d'un parti et n'ayant pas conquis le pouvoir à l'issue d'une compétition qui a divisé son peuple, jouit de la confiance spontanée de tous les Français.

    LA MONARCHIE GARANTIT L'UNITÉ DE LA NATION.

    L'existence d'une même famille royale à la tête de la nation renforce puissamment son identité qui, en république, est beaucoup plus abstraite, indistincte et insaisissable. Une dynastie familiale ancre profondément un peuple dans l'histoire et rend sensible sa continuité à travers les siècles.

    LA MONARCHIE RESPECTE L'INTÉGRITÉ DE SES SUJETS.

    Elle permet à chacun de retrouver son unité morale par le sentiment de sa place dans l'histoire et dans sa terre natale, avec et parmi ses compatriotes. En incarnant l'identité de la nation dans sa continuité historique, l'institution monarchique permet à l'individu de préserver ou de retrouver la sienne. Ce qui est impossible avec la mystique républicaine qui donne une vision tronquée de l'histoire de France en faisant remonter toutes ses valeurs à la révolution de 1789, voire à celle de 1793. L'identité de la France est ainsi confondue avec celle de la République, fondée sur la négation du passé monarchique et chrétien de notre pays. La conception de notre identité collective relève ainsi d'une option idéologique et partisane. Elle est donc différente d'un parti à un autre, d'un individu à un autre, susceptible de se modifier suivant l'évolution des idées.

    LA MONARCHIE SAIT D'OÙ ELLE EST ET OÙ ELLE VA.

    Faute d'un symbole charnel et spirituel de la continuité de la nation dans le temps, nos compatriotes ne savent plus ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont, ignorent leur passé ou en ont une idée erronée, se trompent sur leur avenir, se montrent incapables de le préparer et voient dans les évolutions l'occasion d'une révolution culturelle. Ainsi en est-il allé du mariage pour tous conçu en France comme un instrument de subversion morale, ce qu'il n'est pas au Royaume-Uni - bien qu'il y soit condamnable -, ou de notre culte frénétique de la « diversité » et du pluralisme ethnoculturel qui nous ramène à l'Empire romain d'Occident du Ve siècle.

    LA MONARCHIE PRÉSERVE DES DÉRIVES AUTORITAIRES.

    Toutes les républiques européennes proclamées depuis le XIXe siècle ont dégénéré en dictatures : Italie (Mussolini), Portugal (Salazar), Espagne (Franco), Allemagne et Autriche (Hitler), Russie (Staline)... En revanche, aucun des royaumes n'a dérapé de la sorte dans la toute-puissance politique. Étrange, non ?

    LA MONARCHIE A UNE VISION DE LONG TERME DANS TOUS LES DOMAINES.

    Vaut-il mieux dépenser l'argent public en bâtissant des châteaux comme Versailles ou en commandant des sondages d'opinion mesurant la cote d'impopularité dun président ? Le temps paraît donner raison à la première option.
    Sans cette clef de voûte indispensable qu'est la monarchie, notre pays dérive à tous les vents, à la manière d'un bateau démâté. La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse transportant une population perdue, hagarde et dépenaillée. Et le fait est d'autant plus remarquable que la monarchie française, de par l'absolue continuité familiale qui la caractérisait (la race capétienne régna sans discontinuité pendant près de mille ans) et ses origines nationales (les Français ne prirent jamais leur roi à l'étranger) était plus qu'aucune autre adaptée à sa fonction symbolique et unitaire. Oui, il est urgent de la restaurer.
     

    « La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse. »

     

    Repris du numéro de juillet-Août de Politique magazine - Dossier : Le royalisme aujourd'hui >  Commander ou s'abonner ici !

  • « MONARCHISER » LES INSTITUTIONS, « ROYALISER » LE PAYS RÉEL...

     

    PAR CHRISTIAN FRANCHET D'ESPÈREY*

     

    newcastle1.jpgCHRONIQUE. Nombreux sont les Français qui sentent confusément le manque qui habite la politique française.

     

    Le référendum anglais, au-delà de son résultat spectaculaire, révèle un clivage profond entre la classe dirigeante et un fond populaire que l'irresponsabilité des élites a conduit à un réflexe patriotique. Cette fracture sociale et politique, que l'on retrouve dans une bonne partie des pays d'Europe, suscite une atmosphère délétère. En France, le président, dont on ne sait plus trop ce qu'il préside, n'a rien d'autre à déclarer, après le Brexit, qu'une phrase dans le genre : « C'est terrible ce qui nous arrive... »

    En Angleterre, on le sait, le roi règne mais ne gouverne pas. Publiquement, il garde une neutralité politique absolue. Mais en cas de crise majeure, le souverain a des pouvoirs exceptionnels, comme, celui de refuser la dissolution du Parlement. Et même en temps ordinaire, son rôle est actif : selon la Common Law, il est « d'être consulté, d'encourager et d'avertir. » C'est à ce titre qu'Élisabeth II tient une réunion hebdomadaire avec son premier ministre. Ces entretiens, d'une importance cruciale, sont tenus secrets. Une certitude pourtant, la reine s'y exprime selon ces deux seuls critères : le bien commun des Britanniques et son expérience politique, qui porte sur plus d'un demi-siècle (imbattable 0. Pourquoi cette certitude ? C'est parce qu'elle incarne la nation tout entière. Quel autre souci personnel, idéologique ou partisan pourrait-elle avoir que le seul intérêt national ? Alors que le référendum sur l'UE a dressé deux camps l'un contre l'autre, elle demeure respectée de tous et seule garante de l'unité du pays : elle se situe au-dessus de la mêlée démocratique.

    De fait, « la démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, elle ne se suffit pas à elle-même. Car il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent » - ou une absence, celle-là même que comble, en Angleterre, le souverain. C'est Emmanuel Macron qui fit cette observation dans un entretien tenu il y a un an. Il y prenait le temps d'une réflexion de philosophie politique, étonnante chez un politicien en fonction.

    La reine Élisabeth Il demeure seule garante de l'unité du pays après un référendum qui l'à profondément divisé.

    Nul ne sait s'il saura s'arracher à la gangue sociale-démocrate qui l'environne. Mais il a inventé une nouvelle manière de dire le manque qui habite la politique française depuis le 21 janvier 1793. Il ne va pas, pour autant, servir la messe de Louis XVI à Saint-Germain-l'Auxerrois. Mais il est l'un des innombrables Français qui n'ont pas besoin de se savoir « royalistes » pour ressentir profondément le besoin de « monarchiser » nos institutions, et même de « royaliser » le pays réel.

    Encore ne faut-il pas confondre monarchie et monocratie. Dans une préface au petit livre de Frédéric Rouvillois sur l'encyclique Laudato si' (La Clameur de la Terre, éd. J.C. Godefroy, 2016), on est sidéré de lire sous la plume de Chantal Delsol, qu'on a connue mieux inspirée, une série impressionnante de contresens sur la monarchie. Est-il nécessaire de rappeler que César, Bonaparte et le jacobinisme sont à l'opposé de la tradition royale française, fondée sur une décentralisation hérissée de libertés ?

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    * Rédacteur en chef de la Nouvelle Revue universelle

    Repris du numéro de juillet-Août de Politique magazine - Dossier : Le royalisme aujourd'hui >  Commander ou s'abonner ici !

  • Sondage Ipsos : Seuls 11% des Français pensent que l'immigration a un impact positif sur le pays

     

    Le Figaro a publié hier les résultats hautement significatifs d'un sondage de l'Institut Ipsos - en France et dans vingt et un pays - sur la crise des réfugiés et la menace terroriste.

    En voici le contenu où les chiffres comptent plus que le commentaire. En particulier, celui de Brice Teinturier, directeur général délégué France d'Ipsos, qui s'obstine à souligner, s'agissant du sentiment que l'immigration augmente, que la France « est le pays où l'on observe le plus de décalage entre la perception et la réalité sur la question de l'immigration ». Ne serait-ce pas que la dite réalité est faussée, camouflée, de multiples façons de sorte que la perception qu'en ont les Français correspond bien davantage à la vérité ? N'y aurait-il pas, là aussi, selon une distinction bien connue, une réalité légale - celle de M. Teinturier - et une réalité réelle ?  

    INF473a559c-67ba-11e6-802e-2215693f6dbf-250x625.jpgVoyons donc les chiffres : les résultats de ce sondage en France et dans le monde.      

    Comment l'immigration et la crise des réfugiés sont-elles perçues dans le monde ?

    Négativement, selon un sondage Ipsos réalisé dans 22 pays*.

    Alors que les populations ont le sentiment que l'immigration augmente (78%), seules 20% des personnes interrogées estiment que son impact est positif. Et si moins de la moitié (38%) souhaite fermer les frontières aux migrants, c'est sur ces derniers que se concentrent les angoisses. En moyenne, 61% des sondés pensent qu'il y a dans leur pays « des terroristes qui prétendent être réfugiés » (67% en France).

    « La thématique de l'immigration prend de l'ampleur au niveau mondial, accentuée ces deux dernières années par la crise des migrants et les attentats », souligne Brice Teinturier, directeur général délégué France d'Ipsos. L'institut, qui traite du sujet à travers le monde depuis 2011, a mené cette dernière enquête entre le 24 juin et le 8 juillet 2016, avant les attentats de Nice et de Saint-Étienne-du- Rouvray.

    Dans cette étude mondiale, la France se singularise à bien des égards.

    D'abord sur le sentiment que l'immigration augmente. L'Hexagone se situe au-dessus de la moyenne (+ 9 points, à 87%). « C'est le pays où l'on observe le plus de décalage entre la perception et la réalité sur la question de l'immigration. Ce n'est pas le cas par exemple pour le chômage, où le décalage entre perception et réalité peut être plus fort dans d'autres pays », explique Brice Teinturier, qui y voit le témoignage d'une « extrême sensibilité sur le sujet ».

    Rares sont les pays qui pensent aujourd'hui que l'immigration a un impact positif.

    Mais là encore, c'est encore plus vrai pour les Français : 11% le pensent, contre 18% pour les Allemands, 20% pour les Espagnols. Pourquoi ce sentiment exacerbé ? Plus que la moyenne, les Français s'inquiètent de la pression exercée sur les services publics. « L'idée que les immigrés viennent s'installer pour profiter de la Sécurité sociale est partagée par une partie importante de la population, a fortiori quand elle est relayée par des responsables politiques de premier plan », observe Brice Teinturier. Cette inquiétude prend d'ailleurs le pas sur la question de l'emploi. « Le lien immigration-chômage était un argument historique du Front national, rappelle-t-il. Au bout de quarante ans de chômage de masse, les Français ont intégré d'autres facteurs explicatifs que l'immigration, comme, par exemple, l'enjeu de la compétitivité ou la concurrence de pays à faibles coûts de main-d'œuvre. »

    Si les contextes nationaux jouent dans la perception de l'immigration, les héritages culturels et identitaires restent aussi prégnants. Ainsi l'« impact culturel»  de l'immigration est vu plus positivement aux États-Unis (42%) et en Angleterre (45%) qu'en France (17%). « En France, la mondialisation est ressentie comme un accélérateur du déclin du pays, une menace et une fragilisation de l'identité nationale », précise Brice Teinturier. Reste que dans le contexte actuel, les pays européens ont globalement tendance à être moins confiants sur l'intégration des réfugiés. 

    * 16.040 entretiens conduits entre le 24 juin et le 8 juillet 2016 dans 22 pays.