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Actualité France - Page 377

  • Société • Les services traquent… les identitaires

     

    par Louis Anders 

    Alors que la France vient de subir un nouveau massacre islamiste, la DGSI affirme déplacer des ressources pour combattre l’ultra-droite.

     

    Le bilan de l’attaque commise le 14 juillet par un jeune musulman franco-tunisien à Nice fait état de 84 morts et de dizaines de blessés graves. La DGSI – qui regroupe les services de renseignement intérieur et de contre-espionnage – s’attendait à de nouveaux attentats.

    Le 10 mai dernier, à l’Assemblée nationale, son directeur général affirmait que de nouvelles violences islamistes étaient probables, du fait de l’ampleur des candidats potentiels présents sur le territoire national et des complicités passives dont ils disposent.

    Interrogé par la Commission de la Défense nationale et des forces armées sur l’évolution de la menace terroriste, Patrick Calvar avait pourtant conclu son discours* sur la menace que ferait planer … l’ultra-droite.

    « L’Europe est en grand danger : les extrémismes montent partout et nous sommes, nous, services intérieurs, en train de déplacer des ressources pour nous intéresser à l’ultra-droite qui n’attend que la confrontation. Vous rappeliez que je tenais toujours un langage direct ; eh bien, cette confrontation, je pense qu’elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra. Il nous appartient donc d’anticiper et de bloquer tous ces groupes qui voudraient, à un moment ou à un autre, déclencher des affrontements intercommunautaires.

    La tentation des populismes, la fermeture des frontières, l’incapacité de l’Europe à donner une réponse commune, l’incapacité à adopter une législation applicable en tous lieux, nous posent d’énormes problèmes. Et je note, de plus en plus, une tendance au repli sur soi ».

    Où quand la sauvegarde de la société multiculturelle est plus importante que la vie des Français… 

    Le discours et les discussions qui ont suivi peuvent être lues ici :

    http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cdef/15-16/c1516047.asp

  • Photographie la plus marquante de la semaine selon le Figaro Magazine : La Messe de Notre-Dame ...

    Dans la cathédrale Notre-Dame, les responsables politiques se sont rassemblés le 27 juillet pour assister à la messe en hommage au prêtre Jacques Hamel, assassiné à Saint-Etienne du Rouvray. Le président de la République, le premier ministre, les présidents de l'Assemblée et du Sénat, les chefs de parti, et 2000 personnes, croyantes ou non, ont tenu à être présents. - Crédits photo : Benoit Tessier/AFP

     

    Tous sont là, en effet, francs-macs ou ex-francs-macs, israélites et musulmans, nationaux et binationaux, athées, anticléricaux farouches et quelques chrétiens, voire quelques catholiques : la France légale, au premiers rangs de l'assistance et le peuple de Paris, rassemblés autour du cardinal-archevêque de la ville, dans cette cathédrale Notre-Dame vers laquelle on s'est porté tant de fois, depuis huit ou dix siècles, dans les grands moments de joie ou de malheur national. Etrange spectacle; étrange coexistence de quelques moments entre, volens nolens, l'anti France, et, par delà, malgré tout, la France.  Lafautearousseau  •  

     

  • Soyons terribles pour éviter au peuple de l’être

     

    par Guillaume Bigot

    Il y a beaucoup de bonnes et intéressantes idées dans cette chronique publiée sur Causeur [26.07]. Certes, il nous est permis de douter, à nous et à beaucoup d'autres, que la République soit capable de la brutalité nécessaire face non seulement au terrorisme mais aussi à l'islamisation de la France. Mais il est vrai qu'aujourd'hui nous ne pouvons l'attendre cette brutalité  - et la réclamer - que de ceux qui occupent le pouvoir, sans trop l'exercer d'ailleurs, on le sait. Nous ne chipoterons pas Guillaume Bigot, sur son opinion, que nous ne partageons pas, selon laquelle De Gaulle serait parvenu à canaliser l'épuration des collabos. C'est aujourd'hui un point d'histoire. La référence finale à l'horrible Danton a-t-elle de quoi nous agacer ? Finalement, non, puisqu'en l'occurrence elle reprend une idée juste. Comme nous paraît juste et bienvenue le fond de cette chronique.  LFAR

     

    Bigot-Guillaume-Ipag.jpgLe sang a à peine fini de sécher sur la Promenade des Anglais. La France a été de nouveau frappée. Bientôt, nous ne compterons plus les attentats islamistes. Que faire pour nous y préparer ?

    Avant tout comprendre la nature de la menace. Ce ne sont pas les attentats qu’il faut redouter, ce sont leurs conséquences qu’il faut anticiper. Les actes de terreur djihadistes, bien qu’épouvantables en eux-mêmes, ne sont pas aussi graves que leurs effets probables.

    Cessons d’ailleurs de poser cette question idiote : que fait la police ? Impossible de mettre un agent de renseignement derrière chaque djihadiste potentiel, on empêche beaucoup, on ne préviendra pas tout. Sortons de notre fantasme du zéro risque ou du caractère prédictif du risque djihadiste. Nous sommes dans la vraie vie, pas dans la série « 24 heures chrono ».

    Il faut ainsi préparer la population à des répliques aussi sanglantes que fréquentes. Nous l’écrivions en 2004 avec Stéphane Berthomet dans Le jour où la France tremblera. A présent que nous y sommes, nous n’allons pas nous dédire : la guerre sera d’usure et nous ferions mieux de nous y préparer.

    Nous n’avons pas de stratégie, nous subissons, pire encore nous amplifions. Lorsque nos médias diffusent des images gores, ils se transforment en service de presse du djihad, amplifiant l’effet de terreur. Cesser de diffuser et de relayer les images les plus anxiogènes et les plus spectaculaires des attentats est essentiel, afin de ne pas participer au djihad psychologique. Les médias, les acteurs de l’Internet et tous les citoyens devraient être mobilisés et appelés à la retenue par un État conséquent qui aurait la juste mesure du défi qui nous est lancé. Mais nos dirigeants peuvent-ils sortir de leur logique de com ? Il est permis d’en douter.

    Ivres de démagogie, rendus fous par la tyrannie de la transparence, la veille de l’attentat de Nice, nos gouvernants allaient jusqu’à rendre publique des projets attentats déjoués, facilitant ainsi la tâche à nos ennemis qui n’ont même plus besoin de réussir leur coup pour faire parler d’eux. N’ayant rien compris, ni rien appris du 11-Septembre et du 13-Septembre, le Premier Ministre, la veille de la réplique, se félicitait de l’absence d’attentats pendant l’Euro accréditant l’idée suivant laquelle nous étions sortis du « pot au noir » djihadiste.

    Nous avons toujours un attentat de retard et notre analyse court après l’événement, sans recul et sans capacité à en saisir la logique d’ensemble et à en cerner la réelle dangerosité.

    Les experts et les politiques constatent que, pour l’instant, tout est calme. Ce calme risque de précéder la tempête. Il est vrai que le peuple français a fait preuve d’une dignité et d’une sérénité exemplaire jusqu’à présent mais c’est sans compter sur l’effet de répétition d’actes qui s’inscrivent dans une guerre d’usure.

    La tragédie qui se prépare…

    Imaginez qu’armé d’une simple fourchette, un forcené vous pique le bras jusqu’au sang. Une fois, deux fois, dix fois. A la onzième blessure infligée, même si vous êtes l’être le plus placide du monde, vous allez à la fois vous en prendre à ceux qui sont censés vous protéger et à ceux dont vous estimez, à tort  ou à raison, qu’ils sont responsables de votre souffrance. Voilà ce qui nous menace. Et ce n’est sûrement pas l’eau tiède du « vivre-ensemble » et du « pas d’amalgame » qui préservera notre concorde.

    Si rien ne change, des Français exaspérés finiront par se faire justice eux-mêmes. Et alors, ce jour là, peu importe qu’ils frappent des musulmans pacifiques, des salafistes antipathiques ou de vrais djihadistes, c’est le monopole de la violence légitime qui sera alors contesté.

    Si cela arrive (et nous sommes bien partis pour), la situation deviendra incontrôlable. Nous serons rentrés dans la spirale du sang. Voilà ce qu’il faut éviter et non faire croire à l’opinion que les attentats pourront être évités, ce qu’il est vain d’espérer.

     

    Nos dirigeants ignorent l’ampleur de la tragédie qui se prépare car ils ne croient pas à l’esprit gaulois. On va hurler au racisme. À tort. Il suffit de relire la Guerre des Gaule pour découvrir que même si nous avons peu de rapport ethnique avec les tribus celtes décrites par César, le peuple français d’aujourd’hui partage bien des traits psychologiques et culturels avec eux. Les beurs et les blacks des cités sont d’ailleurs bien plus gaulois qu’ils ne l’imaginent.

    Or, l’un des traits de la psychologie française, c’est d’être aussi prompts à se diviser qu’à s’unir face à un ennemi commun. Une autre de leur caractéristique, c’est de se montrer très ouvert aux apports extérieurs mais également très intolérants voire très violents à l’égard de ceux qui entendent imposer leur loi chez eux et d’être capables d’accès de fureur incontrôlé. L’histoire de France est jonchée de cadavres de ceux qui ont essayé de briser l’unité et qui ont pactisé avec l’étranger. La haine des Bourguignons, la répression des huguenots, le  massacre des Vendéens et des émigrés, l’épuration des collabos (que De Gaulle parvint à canaliser).

    Ce qui est à redouter par dessus tout, c’est donc que la minorité prosalafiste en France finisse ainsi réprimée dans le sang ou rejetée à la Méditerranée. La valise ou le cercueil, le sinistre programme du FLN risque un jour d’être imposé à ceux qui, Français de souche ou de fraîche date, voudront vivre suivant la charia en France.

    Pour neutraliser ce risque, la République doit se montrer symboliquement brutale à l’égard de cette minorité dans la minorité musulmane et exigeante à l’égard de l’islam. Ce n’est pas le programme de 1901 qu’il faut appliquer à l’islam mais celui de Bonaparte à l’égard du judaïsme.

    Créer des tribunaux d’exception et expulser les étrangers et les doubles nationaux fichés « S ». Expulser en masse et de manière spectaculaire tous les prêcheurs de haine, condamner pour intelligence avec l’ennemi les militants français de la cause. Créer un moratoire sur le regroupement familial. Plutôt la violence symbolique que physique. Obliger toutes les mosquées en France à condamner sans équivoque les actes de leurs coreligionnaires. Imposer aux imams de prévenir eux-mêmes l’amalgame, en se dissociant sans équivoque avec les djihadistes, mieux vaut heurter la susceptibilité des musulmans pratiquants de France que de les voir un jour brutalisés.

    Il faut aussi expliquer qu’espérer vivre suivant des lois et des mœurs étrangères à la France sur son territoire risque de se transformer en cauchemar. Interdire catégoriquement tout prosélytisme islamiste et protéger préventivement les mosquées.

    Danton a parfaitement anticipé ce programme de salut public : soyons terribles, disait-il, pour éviter au peuple de l’être ! 

    Guillaume Bigot
    Membre du Comité Orwell, essayiste

    En 2013 il publie La Trahison des chefs chez Fayard.

  • Anonymisation des terroristes : du f(l)outage de gueule !

     

    Par André Bercoff        

    Dans cette humeur [Figarovox - 28.07] André Bercoff s'insurge contre l'anonymisation des terroristes. Pour lui, la lâcheté de ne pas voir ne permettra pas de vaincre l'islamisme radical qui sévit en France. Le parler vrai, simple et direct, du style, un grand bon sens. A la manière d'André Bercoff ... On approuve.   LFAR

     

    photo.jpgAlléluia. Joie, joie, pleurs de joie. La France - alors qu'un Donald Trump ose dire qu'elle n'est plus la France - vient enfin d'entrer en action résistante. Face aux attentats, massacres et autres destructions qui deviennent quasiment quotidiens, les princes qui nous gouvernent et les penseurs qui nous pensent, ont trouvé la parade : ne plus publier les photos, les identités, les parcours de ceux qui ont décidé de mettre le feu au pays. Ainsi, disent ces génies de la stratégie, on ne suscitera pas de nouvelles vocations de djihadistes puisque des jeunes paumés de la République ne pourront plus, désormais, s'identifier à des figures précises.

    Dans certains médias, le floutage de gueule a déjà commencé. Demain, après-demain, d'autres décapitations se commettront dans tel ou tel lieu, d'autres camions faucheront des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants dans une ville d'ici ou d'ailleurs, d'autres soldats fanatisés viendront pratiquer une épuration identitaire dans une boîte de nuit, un restaurant ou un café. Eh bien, il sera opposé à ces criminels l'arme absolue de l'anonymat institutionnalisé. On ne dira plus qui ils sont, à quoi ils ressemblent, d'où ils viennent, qui sont leurs alliés, leurs appuis, leurs commanditaires : ainsi arrivera-t-on les combattre encore plus efficacement.

    On connaît le « ne pas nommer les choses, c'est d'ajouter au malheur du monde » d'Albert Camus. On se souvient du « faute de changer les choses, on change les mots » de Jean Jaurès. Aujourd'hui, tout se passe comme si un certain nombre de responsables avaient décidé de mettre les voiles. Dans tous les sens du terme. Puisque nous sommes incapables de nous attaquer au Mal avec efficacité, cachons-le. N'en parlons plus. Il disparaîtra de lui-même. Comme par enchantement.

    A ce stade de schizophrénie active, on ne sait plus que penser. Comment ces gens ignorent qu'Internet et les réseaux n'arrêteront jamais de diffuser les photos, les noms et les éléments à disposition, dès qu'ils seront postés par une ou plusieurs sources ? A l'heure d'une décomposition avancée de l'esprit de volonté et de décision, comment peut-on adopter, comme ligne juste du parti régnant, la ligne Maginot ? A titre anecdotique, le simple fait que SOS Racisme en arrive à qualifier Daesh de « secte d'extrême-droite », témoignant ainsi d'une lucidité historique, et qu'un François Hollande déplore « qu'il n'y ait plus de journaux de gauche », montre à quel point une panique illimitée a pris le gouvernail. Il serait plus que temps d'arrêter le naufrage, car il y a encore pire que la terreur imposée par les uns : la médiocrité proposée par les autres.

    André Bercoff           

  • Robert Redeker : « Le terrorisme islamiste s'épanouit grâce à la mauvaise conscience de la France »

     

    Par Robert Redeker

    Depuis les années 1980, la peur panique de paraître « méchants » a conduit les Français à tout accepter, y compris l'inacceptable : C'est ce que Robert Redeker expose dans cet entretien donné au Figaro [27.07] et dont nous partageons les analyses. A une exception près : pour nous, « les vrais valeurs républicaines » ne sont pas celles qui peuvent nous faire renouer avec notre passé, notre culture, notre identité, nos racines. La République s'est fondée sur leur négation. Elle les a toujours combattues, jusqu'à aujourd'hui, inclus. Ce qui, d'ailleurs, nous paraît rendre ce régime incapable de lutter en profondeur contre tout ce qui nous détruit. Le terrorisme, bien-sûr, mais pas seulement ...  LFAR   

     

    XVM89cc2068-5354-11e6-b7bb-2c1e9cbaa47d.jpgQue vous inspire l'assassinat du prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray ?

    Cet attentat contre une église est un message adressé aux chrétiens par les islamistes. Ils aimeraient voir la France ressembler à la Syrie et à l'Irak, où les chrétiens sont victimes d'un quasi-génocide. Le plus odieux est que l'idéologie islamiste cherche à faire croire que ce sont les musulmans qui sont persécutés partout dans le monde, que ce sont eux les victimes par définition. Mais la réalité géopolitique est bien différente. Cette vérité planétaire atteint maintenant la France aussi. Et pourtant, le déni continue : à chaque fois que c'est possible, le gouvernement et de nombreux médias disculpent l'islamisme de ces attentats en réduisant les terroristes à des catégories psychiatriques (les «déséquilibrés»). Un habitant de la planète Sirius qui écouterait les radios et regarderait les télévisions françaises finirait par se persuader que la France est victime d'un terrorisme tout à fait particulier, qu'elle est en proie à une vague de terrorisme psychiatrique, un terrorisme de psychopathes. Souvent, cet habitant de Sirius pourrait même ignorer que le terrorisme qui ensanglante la France se réfère à l'islam.

    Que pensez de l'action du gouvernement contre le djihadisme depuis les attentats de janvier 2015 ?

    Un ministre de l'Intérieur confronté à un tel bilan devrait démissionner. Le gouvernement de Manuel Valls use du vocabulaire de la guerre sans mener la guerre. Prenons un exemple. Si nous sommes en guerre, les milliers de jeunes Français qui s'enrôlent dans les rangs de l'État islamique en Syrie et en Irak, qui prennent les armes contre leur propre patrie, qui tuent des civils sont des traîtres. Or, il est question de les mettre dans des « centres de déradicalisation ». Par conséquent, pour le gouvernement comme pour l'idéologie dominante dans les médias, les Français partis en Syrie et en Irak ne sont pas des traîtres, ce sont des «radicalisés»! Chacun se souvient du fatalisme de François Mitterrand le 14 juillet 1993 sur la question du chômage: « Contre le chômage, on a tout essayé », déclara-t-il ce jour-là. Habituez-vous au chômage, nous n'y pouvons plus grand-chose, telle semblait sa pensée! François Hollande, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve étendent le fatalisme économique de Mitterrand à la sécurité: habituez-vous aux attentats comme vous vous êtes habitués jadis au chômage, paraissent-ils nous dire.

    Ne faut-il pas faire au moins crédit à l'exécutif de l'extrême difficulté de sa tâche ?

    François Hollande est l'homme politique le plus méprisé de toute l'histoire de la Ve République. Plus aucun Français ne l'écoute sérieusement. Il a annoncé la fin de l'état d'urgence le 14 juillet à 12 heures et a annoncé sa prolongation à 23 heures après l'attentat de Nice ! Cependant, la droite parlementaire aurait tort de se réjouir de cette situation. Elle a les mêmes habitudes, et souffre du même discrédit - quelques mois après son retour aux affaires, elle serait vraisemblablement dans le même état que la gauche aujourd'hui.

    Qu'est-ce qui, selon vous, fait défaut aux plus hautes autorités de l'État : la lucidité ? Le caractère ? L'esprit de suite ?

    La nécessité de combattre le terrorisme islamiste se heurte à une barrière idéologique: le refus de considérer que l'islamisme est une des versions de l'islam. Un écrivain comme Boualem Sansal, qui est mon ami, pense ce lien. Il faut aider les musulmans à guérir « la maladie»  - je reprends le vocabulaire d'Abdelwahab Meddeb - qui gangrène l'islam, et dont le nom est islamisme. Sophistes et tentateurs, les prédicateurs islamistes parlent une langue et utilisent des images qui sont familières à tout musulman - afin de tromper ces musulmans. De surcroît, le projet des islamistes est favorisé par le climat intellectuel qui a triomphé en France depuis les années 1980. Les vraies valeurs républicaines - expression dont on se gargarise pour faire oublier leur disparition - ont été abandonnées au nom d'un culte fétichiste de l'Étranger, de l'Autre, du Différent, qui a toujours raison. Derrière ce culte se cachent la haine de soi et la repentance. La destruction de l'école est une des causes de notre drame car elle sépare le peuple français de son passé, de sa langue et de sa culture. On enseigne aux enfants de l'immigration que nous, Français, sommes des croisés, des esclavagistes, des colonisateurs, coupables et méprisables. Sous couvert du respect de la différence, l'aversion de ce qui est français, européen et occidental domine. En justifiant le rejet de la France et de sa culture, l'école a créé et fertilise le terreau psychologique sur lequel l'islamisme peut se développer et prospérer sans obstacle. 

    * Le prochain ouvrage de Robert Redeker, L'École fantôme, paraîtra aux éditions du Rocher en septembre.

    Robert Redeker           

  • Vous avez dit « valeurs » ? « Soupçon » ? « Discutables » ... ?

     Homélie à Notre-Dame, Paris, le 27 juillet 2016

     

  • Attentat de l’église de Saint Etienne du Rouvray : Que les Français se réveillent !

     

    Après l'horrible crime perpétré ce matin à Saint Etienne du Rouvray, L'Action française Provence a publié un communiqué que nous reprenons aussitôt. Lafautearousseau en partage pleinement la teneur et l'esprit. Le temps n'est plus à l'accablement, à la sidération, ni, bien-sûr, au dialogue avec les tueurs islamistes. Mais au réveil et au courage du peuple français.  Lafautearousseau

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    Communiqué de presse de l’Action française Provence 

    Attentat de l’église de Saint Etienne du Rouvray : la barbarie islamiste continue, la classe politique complice de la disparition de notre Nation.

    L’Action française Provence adresse toutes ses condoléances aux familles des victimes de l’attentat perpétré ce mardi 26 juillet 2016 contre une église du paisible village de Saint Etienne de Rouvray à quelques kilomètres de Rouen.

    La barbarie islamiste frappe partout et se manifeste de la manière la plus cruelle qu’il soit : deux personnes ont été égorgées, dont un prêtre mort en martyr et on évoque la possibilité d’une troisième personne blessée.

    L’Action française Provence, par la voix de ses militants appelle le peuple français à se réveiller et à tirer les conséquences de ce terrible été meurtrier. Après l’attentat qui a visé deux policiers français, le terrible carnage de Nice, l’agression furieuse d’une famille dans les Hautes-Alpes, nos hommes politiques, et nos dirigeants en premier lieu, n’ont tiré aucune conséquence de ces évènements.

    Il y a quelques jours, l’Etat islamique a directement menacé notre ville de Marseille, avez-vous entendu un début de réponse, ou une quelconque réaction de nos hommes politiques ?

    Notre nation française est malade de la médiocrité et de l’incompétence de ses dirigeants. Le spectacle récent des invectives que se lancent les différents partis politiques alors que nos derniers morts n’étaient même pas enterrés est révoltant et indigne. La classe politique dans sa totalité est complice depuis des dizaines d’années des terroristes islamistes, c’est elle qui a fragilisé la France en approuvant les accords de Schengen, c’est son idéologie cosmopolite, de métissage, d’antiracisme qui plonge aujourd’hui le peuple dans la terreur et la mort.

    Pourtant, nos ministres se pavanent et défilent sans complexe, ils viennent pleurer, s’auto-félicitent, puis mentent et haussent le ton lorsqu’il s’agit de sauver leurs têtes. Leurs refrains pathétiques deviennent inaudibles pour les Français qui, exaspérés par tant d’incompétence et de mépris, doutent de plus en plus nombreux de la capacité de la république à leur offrir paix et prospérité.

    Française, Français, réveillez-vous avec nous ! Pour une nation française forte, vive le Roi ! 

  • Sainte autorité ... tragiquement absente

     

    par Louis-Joseph Delanglade

    Publié le 28.03.2016, réactualisé le 27.07.2016

     

    Afrique, Amérique du Nord, Asie, Europe (Madrid, Londres, Moscou, Paris, Bruxelles) : l’islamo-terrorisme frappe partout dans le monde. Le paradoxe est que ceux-là mêmes qui sont assez vains pour se croire ciblés de préférence (« on a voulu punir Charlie, on a voulu tuer des jeunes qui s’amusaient, on a voulu frapper l’Europe ») se complaisent dans un verbiage compassionnel qui interdit d’envisager sérieusement une véritable guerre intra et extra muros. Ainsi en est-il - sauf exceptions, bien entendu - et de la classe politique dans son ensemble et de la population elle-même, comme le soulignent avec lucidité MM. Domenach et Zemmour sur R.T.L. : le premier dénonce l’aveuglement des élus (« Ils n'ont pas la tête à la guerre. De gauche comme de droite, ils sont dans le déni car ils n’ont pas connu la guerre. Ce sont des enfants de la paix »), le second fustige la veulerie des foules (« Elles ont une idéologie humaniste, un succédané abâtardi et laïcisé du vieil universalisme chrétien, un 'tous les hommes sont frères', dont le seul inconvénient est de ne pas être réciproque »). 

    Drôle de « guerre » vraiment où nos forces armées, quoique notoirement insuffisantes et sous-équipées, interviennent hors du territoire national tout en assurant en métropole d’épuisantes tâches de simple police à l’efficacité contestable. On comprend bien que cela ne pourra pas durer très longtemps : certes, l’Etat islamique paraît désormais sur la défensive, mais la nébuleuse islamiste continuera de constituer une menace pour nous sur notre propre sol, tant que les autorités n’auront pas la volonté politique de porter véritablement le fer dans la plaie pour éradiquer ces « dizaines de Molenbeek » évoqués par Me de Montbrial. Le salut ne réside ni dans l’apathie de politiciens hâbleurs incapables de prendre les mesures énergiques qui s’imposent ni dans les rassemblements de pleurnichards qui n’en finissent pas de tendre l’autre joue. Alors même que le politique est complètement dévalorisé dans l’esprit d’une grande majorité de Français, l’époque va nécessiter de l’autorité. 

    L’autorité, c’est bien ce qui manque à MM. Hollande et Valls. L’élection de 2012 leur a, certes, donné le pouvoir mais ne leur a conféré qu’une légitimité inconsistante, purement légale, et toujours contestée par ceux qui pensent prendre la place : à un an du premier tour de l’élection présidentielle, ils sont déjà plus d’une demi-douzaine de candidats déclarés, sans compter la petite dizaine des candidats à la primaire des Républicains en attendant peut-être les prétendants socialistes. Tous représentent, peu ou prou, un parti politique : le pouvoir suprême n’est plus qu’un enjeu pour les factions. 

    Certains intellos bobos-gauchos qui prônent une utopique « horizontalité » (M. Legrand, France Inter) peuvent bien caricaturer l’autorité politique en la ramenant à une sorte de bonapartisme autoritariste et/ou charismatique. La vérité reste que seule « une institution pérenne, garante de la tradition nationale » (Lafautearousseau) peut fonder un pouvoir légitime à l’autorité naturelle : en tout cas, en France, on n’a jamais trouvé mieux.

  • Au-delà des risques terroristes.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgCertains pensent que la période délicate actuelle n’est guère propice à la réflexion « posée » et que l’urgence est d’agir, seulement agir, pour répondre aux défis du terrorisme et de ses marques les plus cruelles. Agir ou plutôt réagir est nécessaire, bien sûr : mais cela reste insuffisant et le deuil ne doit pas nous faire oublier les devoirs du politique, qui doit toujours voir loin, voir au-delà du moment pour tenter de prévoir et de prévenir… Bien sûr, il ne s’agit pas de confondre politique et divination, mais de se donner les moyens de comprendre ce qui arrive et d’y répondre dans les meilleures conditions possibles. 

    L’impératif de l’unité nationale face au terrorisme islamiste ne doit pas être le paravent de la démission de l’intelligence : si les polémiques circonstancielles m’agacent (même si elles ne sont pas toutes infondées, malheureusement), des débats plus profonds devraient bien avoir lieu, n’en déplaise à ce secrétaire d’Etat socialiste, M. Le Guen, qui, à bien l’entendre, souhaiterait sans doute une « erdoganisation » de la vie politique et intellectuelle de notre pays quand il déclare que la critique du gouvernement s’apparente à une atteinte à la démocratie… 

    Les grandes questions qui doivent être posées portent sur la nature des dangers et, entre autres, sur les meilleurs moyens de les dépasser, de les réduire, tant sur le plan politique que géopolitique, sans négliger le domaine des idées et celui de l’esprit (qui, parfois, peuvent se confondre ou, au moins, se mêler). Ainsi, on ne fera pas l’économie de la réflexion sur les institutions si l’on veut régler, dans la durée, la question du danger terroriste : n’est-ce pas, d’ailleurs, l’absence d’une continuité réelle à la tête de l’Etat qui empêche toute politique de long terme, à la fois solide et souple, face aux risques ? 

    Le fait que la République soit entrée en campagne électorale présidentielle active risque bien de désarmer l’Etat ou de lui faire confondre son action avec celle d’un parti décidé à garder le Pouvoir tandis que d’autres, acharnés à conquérir sa magistrature suprême, n’hésiteront pas, dans le temps de leur candidature, à l’affaiblir. Dans tous les cas de figure électoraux, l’Etat et la France sont, en définitive, les proies d’un système qui risque bien de ne pas être le mieux à même de rassurer et de protéger nos concitoyens. On peut, sincèrement, le regretter : mais se contenter d’un tel regret ne peut fonder une politique ni un avenir… Il faudra aller plus loin : jusqu’à la Monarchie ? A défaut d’une réponse satisfaisante pour l’heure, il apparaît au moins possible de poser la question… Possible et, même, nécessaire ! 

    le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

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    La Galerie des Rois au portail de Notre-Dame

     

  • Dédié aux gens qui croient que les choses vont toujours dans le même sens ...

     

    ... Et Atlantico précise : « D'après une étude publiée par le Journal of Democracy (voir ici), 72% des Américains nés avant la Seconde Guerre Mondiale jugent essentiel de vivre dans une démocratie. Chez les millenials (nés entre les années 1980 et 2000), ce chiffre tombe à 30%. Comment expliquer cette perte d'attachement à la démocratie en quelques décennies ? S'agit-il réellement d'une défiance vis-à-vis de la démocratie elle-même, ou est-ce plutôt la conséquence d'un sentiment d'uniformisation, de standardisation de l'offre politique ? » A méditer, n'est-ce pas ?  •

  • Elisabeth Lévy : « Le peuple, voilà l'ennemi ! »

     

    Par Vincent Tremolet de Villers  

    A l'occasion de la parution du dernier numéro de Causeur, Elisabeth Lévy a donné un long entretien à FigaroVox [24.07]. Exceptionnellement, vous le lirez en entier en cliquant sur Lire la suite. Elle y décrypte les ravages de l'opposition entre le peuple et les élites sur fond de Brexit et d'attentats. En beaucoup de points, nous partageons ses analyses, évidemment pertinentes. Y-a--t-il des sujets de désaccord ? Sans doute. Nous laissons au lecteur le soin de les déceler. Mais sur l'essentiel, quel talent ! Quelle lucidité et quel bon sens ! LFAR

     

    627969587.jpgDans votre (savoureux) éditorial vous reprochez à Anne Hidalgo d'avoir rétabli les octrois. Quelques pages plus loin, vous félicitez le prolo anglais d'avoir voté contre « les élites » London-bruxelloises. Vous virez populiste ?

    Merci pour savoureux ! Vous avez raison, l'interdiction des vieilles voitures à Paris et le fanatisme européiste sont deux expressions du mépris prononcé des élites pour le populo qui pense mal, vote mal, vit mal et qui, en prime, sent mauvais. Au mieux des grands enfants qui ne savent pas ce qui est bon pour eux, au pire des barbares qui, avec leurs tas de ferraille pourris, menacent les bronches délicates de nos chérubins élevés bio. Je précise que je suis contre les maladies respiratoires et pour la paix entre les peuples, mais dans les deux cas, Brexit et pseudo mesures anti-pollution, c'est une idéologie qui est à l'œuvre, et cette idéologie s'emploie à détruire tout résidu du passé, qu'il s'agisse des nations ou des bagnoles ! Alors vous qualifiez ma critique ironique de « populiste », dernière insulte à la mode. C'est marrant, autrefois, défendre les intérêts du populo (alors appelé classe ouvrière), c'était le comble du progressisme. Aujourd'hui, cela signe votre appartenance à la réaction, allez comprendre. En réalité, « populisme » est le nom que la gauche donne au peuple quand le peuple lui déplait. Dans notre émission « L'Esprit de l'Escalier » sur RCJ, Alain Finkielkraut a eu la bonne idée d'exhumer le fameux poème de Brecht qu'on cite sans le connaître. Brecht, qui est pourtant communiste, l'écrit pendant la répression de la grève ouvrière de 1953 à Berlin-Est. Il trouve un tract du Parti qui déclare que « le peuple a perdu la confiance du Gouvernement ». Et Brecht conseille ironiquement à ce dernier de « dissoudre le peuple et d'en élire un nouveau ». Et c'est exactement ce que la gauche essaie de faire depuis trente ans. Le peuple vote mal ? Changeons de peuple ! Le peuple ne veut pas la poursuite de l'immigration massive ? Changeons de peuple ! Le peuple a peur de l'islam ? Changeons de peuple ! Le peuple veut rester un peuple ? Changeons de peuple ! Autrement dit, la gauche, représentante autoproclamée du peuple, ne se demande jamais comment répondre à ses aspirations ou inquiétudes mais comment lui faire entendre raison, enfin c'est une façon de parler, car elle utilise plutôt le prêchi-prêcha, l'invective et le chantage. Dans le cas du Brexit on aura tout eu : si vous votez « oui » vous irez en enfer ; puis, ce sont les vieux, les bouseux alcooliques (et les consanguins, non?) qui ont voté Brexit ; et enfin, ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient, la preuve ils ont changé d'avis. Quand un peuple dit « non », c'est « oui », on connaît la musique….

    « Le peuple n'a pas toujours raison » a dit Daniel Cohn-Bendit au sujet du Brexit…

    Quel aveu ! Désolée, mais si, en démocratie, le moins pire des systèmes comme on le sait, le peuple a par principe raison. Voilà pourquoi la destruction de l'école, sous de fallacieux prétextes égalitaires, est dangereuse : si le peuple a raison, il vaut mieux qu'il soit éclairé et capable de se forger une opinion autonome, on sait ça depuis Condorcet. Au passage, puisque c'est toujours cet exemple que Cohn-Bendit et les autres sont prêts à abattre sur la tête de l'électeur récalcitrant, si le peuple décide démocratiquement d'amener Hitler au pouvoir, il est déjà trop tard. Du reste, ce n'est pas ce qui s'est passé en 1933, d'abord parce qu'Hitler n'a pas obtenu la majorité, ensuite parce que l'atmosphère pré-terroriste de la campagne était tout sauf démocratique. Rappelons cependant que le peuple britannique n'a pas voté pour l'arrivée de Hitler au pouvoir, ni même pour « sortir de l'Europe » comme l'a annoncé Le Monde, mais pour quitter l'Union européenne. Alors revenons sur terre. Il me semble à moi que ce que l'histoire a fait, l'histoire doit pouvoir le défaire et qu'il ne faut peut-être pas en faire un tel plat. Du reste, avez-vous remarqué comme depuis l'attentat de Nice, le Brexit apparaît comme beaucoup moins cataclysmique ? Seulement, pour Cohn-Bendit et pour un certain nombre de mes confrères, la construction européenne n'est pas un fait historique, c'est une religion. Le vote britannique aura au moins eu le mérite de leur faire avouer qu'ils ne sont pas démocrates. C'est leur droit. Mais quand on se rappelle que les mêmes, quelques semaines plus tôt, rivalisaient dans l‘attendrissement et l'admiration pour Nuit debout et ses merveilleuses logorrhées citoyennes, on peut au moins exploser de rire. Leurs contorsions pour expliquer que, finalement, la démocratie participative c'est chouette mais qu'il ne faut pas en abuser, m'ont fait passer quelques bons moments.

     

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  • Société • Face au terrorisme islamiste, osons une riposte culturelle

     

    Par Louis Manaranche

    Les terroristes peuvent être à la fois des déséquilibrés et des islamistes, estime Louis Manaranche. Face à eux, une riposte culturelle est nécessaire. pour laquelle l'expérience des Chrétiens peut être essentielle.[Figarovox 20.07]

     

    Qui sont ces terroristes ? La réponse n'est jamais évidente et elle l'est encore moins dans le cas de Nice. Sur les réseaux sociaux, on s'écharpe pour savoir s'il s'agit d'un simple déséquilibré ou d'un authentique islamiste radical répondant aux mots d'ordre de Daech. Quelques voix, comme celle de Jean-Pierre Denis, se sont fait entendre avec raison pour souligner que les deux options n'étaient pas exclusives.

    La propagande de Daech, la fascination autour de sa vision totalisante et morbide de l'islam, troublent des esprits fragiles et leur donnent une forme et une modalité de passage à l'acte, sublimant celui-ci. La caricature d'identité religieuse qu'offre Daech vient répondre, tragiquement, au vide identitaire et aux fragilités humaines et sociales de personnes qui peuvent être aussi bien des Irakiens ou des Syriens que nos voisins de pallier. En France, Daech est devenu le miroir inversé de la société contemporaine. À la sécularisation répond un dieu tout-puissant vengeur, à l'émancipation féminine répond l'assujettissement, à un certain irénisme humaniste répond le culte de la guerre et de la violence.

    Mais que l'on ne s'y méprenne pas: il ne s'agit pas d'une «réaction» ordinaire. Les vidéos diffusées reprennent des codes connus des jeunes par le cinéma et les jeux vidéos, les technologies utilisées sont dernier cri, les pulsions exploitées sont les mêmes que dans les films gores ou pornographiques. Daech est une radicalisation résolument moderne. Qu'il s'agisse de l'hypertrophie de l'individu - l'ego des terroristes, prompts à faire des selfies macabres et à se faire connaître par les chaînes d'actualité est d'un narcissisme remarquable -, qu'il s'agisse de la fascination pour l'image ou encore de la sollicitation de la libido, tout est fait pour séduire une jeunesse ancrée dans son époque. En ce sens, Daech joue la carte de la séduction et non de la conversion authentique. Ce n'est pas avant tout ma vie qui doit changer, même pour se conformer à des règles rigoureuses qu'on est libre d'apprécier à sa guise, c'est un acte criminel qui vient, enfin, donner un sens à toute ma vie, souvent petite et décevante, parfois peu conforme, comme à Nice, aux principes censés la régir.

    Qu'il y ait, dans un certain ordre, une réponse militaire à cette vague de folie meurtrière qui déstabilise le monde entier et frappe particulièrement la France est une chose importante. Toutefois, une autre réponse est nécessaire. Il s'agit de la riposte culturelle. Que l'on ne croie pas que j'aie la naïveté d'imaginer qu'amener des jeunes en quête identitaire au TNP ou à l'Opéra soit la solution à tous nos problèmes. Non, la culture a un sens bien plus profond ; c'est une manière d'incarner l'humanité et d'habiter la terre, qui embrasse les dimensions politique et spirituelle. L'honorer passe par la transmission passionnée de notre patrimoine innervé par Athènes, Rome et Jérusalem, pour ce qu'il a d'éminemment vivant et non comme un étendard encombrant. Cela passe par l'éveil du sens critique et interprétatif au contact du livre et de l'oeuvre d'art, antidotes à l'image éphémère... La tension et la possible réconciliation entre la foi et la raison, l'articulation entre l'individu et la communauté, la question de la dignité égale de l'homme et de la femme sont autant de problématiques qui émergent alors, avec d'autant plus de pertinence qu'on les a saisies dans leur histoire.

    Dans ce contexte, les chrétiens ont, je crois, un rôle particulier à jouer, évidemment sans exclusive. À eux, d'abord, de montrer qu'une foi religieuse authentiquement vécue n'a rien à voir avec la radicalité islamiste violente. L'annonce de leur foi dans le Christ passe par ce premier témoignage. Une Église qui vit de la foi, de l'espérance et de la charité, si elle rayonne, rend encore plus hideux Daech et ses sbires. Mais il y a plus que cela. Avec les tenants d'autres traditions philosophiques et spirituelles, en refusant radicalement le quant à soi, les chrétiens ont la mission de montrer comment ils ont lentement co-élaboré un dialogue entre la foi et la raison, entre le spirituel et le temporel, entre le religieux et le culturel, qui n'est pas une compromission. La densité de cette réflexion et l'exigence de la quête de sagesse qu'elle permet, si on les prend au sérieux, devraient rendre inconcevable que l'on cherche le sens et l'ouverture transcendante de son existence chez les fondamentalistes barbares 2.0.

    Transmettre notre culture et en donner le goût, ne pas repousser hors du champ public la question spirituelle, offrir cet enracinement intelligent partout par l'éducation, telle est la condition du réarmement moral auquel on appelle. La tâche est ardue mais la petite espérance chantée par Péguy ne fait jamais défaut dans « la République, notre royaume de France »...

    Louis Manaranche

    Louis Manaranche est agrégé d'histoire et président du laboratoire d'idées Fonder demain. Son livre Retrouver l'histoire est paru en 2015 aux éditions du Cerf.

  • Société • Pokémon Go : quand l'Empire du Rien contre-attaque

     

    Par François-Xavier Ajavon     

    Le lancement du nouveau jeu géolocalisé de Nintendo connaît une ampleur planétaire. Pour François-Xavier Ajavon [Figarovox, 13.07], quand des multitudes se mettent à chasser frénétiquement des Pokémon virtuels, une réalité s'impose : le Rien a triomphé. Un rien démocratique ? LFAR 

        

    ajavon.jpgA quelques encablures du chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens, en pleine torpeur estivale, tandis que les Français dilapident leurs congés payés sur des plages surpeuplées pleines de touristes allemands en short, alors qu'un ennui palpable gagne toutes les rédactions, une information de premier plan est tombée sur les téléscripteurs du monde entier : l'humain vient enfin d'accéder à un plein accomplissement intellectuel grâce à un jeu : Pokémon Go. A l'heure où j'écris ces lignes seuls le Pape François, Elvis Presley et Michel Rocard ne se sont pas encore exprimés sur cette révolution dans la mutation de l'humain, créature animale déjà élaborée, vers encore plus de sophistication. La plupart de ceux qui ont une certaine mémoire des choses de la vie se souviennent de la précédente vague de Pokémon-mania qui avait envahi les cours de récréation hexagonale ; cette résurgence ne peut que nous rappeler les heures les plus sombres de notre Histoire. Alors de quoi s'agit-il ? D'une application ludique développée par Nintendo pour les Smartphones, exploitant leurs capacités de géolocalisation et leurs caméras intégrées, permettant d'incruster les Pokémons dans l'environnement des joueurs. Le but est, comme à l'époque de leur lancement il y a 20 ans, sous Alain Juppé, de les capturer et de les dresser. Au fil de leurs déambulations dans la ville, téléphones en mains, les joueurs se livrent donc à une « chasse » aux Pokémons virtuels. Il n'en fallait pas moins pour que des titres terrifiants surgissent dans la presse, avec des mots du type : « engouement planétaire », « folie », « buzz », « fureur », « frénésie », l'action Nintendo « s'envole » et bien entendu l'imparable « phénomène de société »… On a demandé leur avis à des psychologues, des sociologues, des experts de toute sorte. Hollywood songe à faire un film sur le sujet. Et naturellement on a tiré le signal d'alarme sur les périls auxquels s'exposent les joueurs, on a fait jouer le principe de précaution… A l'instar de la pratique de la perche à selfies, la chasse aux Pokémon n'est pas sans risque : elle peut en effet entraîner les participants le long de routes ou de voies ferrées, et la presse américaine signale déjà des cas de blessés. La radio-télévision belge a solennellement mis en garde la population du royaume au sujet des risques que présente la traque des Pokémons en voiture. Les autorités françaises n'ont pas tardé à se saisir officiellement du dossier ; face au risque de bousculade, de mouvement de foule, d'émeute, de Nuit debout ou de tout autre débordement, un rassemblement qui devait regrouper plus de 3000 personnes au Jardin du Luxembourg a été interdit par la Préfecture de Police de Paris. Et comme le moderne vit dans une société sans Histoire, plusieurs points de rencontre de chasseurs de Pokémons se sont trouvés dans le mémorial de l'Holocauste, à Washington. « Il est inapproprié de jouer à Pokémon GO dans ce musée, qui est un mémorial aux victimes du nazisme », a déclaré l'un des responsables des lieux. Des zombies, portables en mains, arpentent - le regard hébété - musées, lieux de culte, et hôpitaux. On sait encore peu de choses de leur vie intérieure. On ne sait pas vraiment s'ils sont heureux. L'histoire dira s'ils finiront eux-mêmes par devenir aussi virtuels que le monde qu'ils adulent. Ils auront, quoi qu'il en soit, occupé leur temps. Un bel exercice pour l'examen d'entrée à l'ENA serait de faire écrire aux futurs élèves une note expliquant ce prodigieux progrès de l'humanité - l'un des plus décisifs après le moteur à explosion et le Gin tonic - au Préfet Poubelle par exemple, ou à un quelconque type né au XIXème siècle.

    Résumons la situation : la fin de l'Euro de football a laissé un tel vide que l'actualité s'en trouve ainsi dominée par Emmanuel Macron, Jean-Marc Morandini, le coiffeur de François Hollande et les Pokémons. (Quatre noms désignant d'ailleurs la même chose : le grand Rien). C'est triste. Vivement le siècle prochain. 

    François-Xavier Ajavon 

    François-Xavier Ajavon est docteur en philosophie, chroniqueur dans Causeur