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Actualité France - Page 378

  • Chronique du pays réel ... Dans le train de banlieue

     

    par Amaury Grandgil

    Un excellent billet, tout à fait dans notre ligne politique et sociétale, qu'Amaury Grandgil a publié sur son blog mesterressaintes et sur Causeur [20.07]. Par surcroît, le vocabulaire (titre) est maurrassien. Nous avons aimé.  LFAR

     

    amaurygil.jpgPlutôt que de disserter savamment et doctement sur l’islamisme et ses conséquences, de l’évoquer sur le ton de la conversation mondaine, feutrée et policée, j’ai eu envie d’en parler de manière plus directe en faisant la chronique du pays réel en 2016. Dans un train de banlieue de Paris-Montparnasse à Versailles-Chantiers sans rien de particulier ni de remarquable en fin d’après-midi…

    Une jeune femme voilée avec sa mère qui elle ne l’est pas et un bébé sont accroupies par terre, la poussette en travers du passage sur la plateforme du wagon. La plus jeune tapote constamment son portable tout en parlant entre ses dents à sa mère et à la cantonade. La plus jeune a un visage de madone, pâle et délicat, la mère a des traits fins en contradiction avec leurs attitudes. Elles boivent nerveusement au goulot d’un pack de jus de fruits toutes les dix secondes.

    Toutes deux sont très agressives, fébriles au dernier degré. Elles lancent sans cesse piques et railleries, pour la plupart infantiles, sur les « Françaises » autour d’elles. Elles leurs reprochent entre autres de se protéger du soleil avec un chapeau de paille et non avec un voile.

    « Ma sœur tu finiras en enfer »

    Intelligemment, les injuriées ne réagissent pas mais pâlissent de colère à vue d’œil. Les mains se crispent sur la lanière des sacs à main. Une gamine apparemment « issue de la diversité » se fait sermonner, elle porte un de ces shorts très courts à la mode : « Ma sœur tu finiras en enfer, je ne te juge pas mais Allah ne va pas aimer te voir indécente comme ça. »

    C’est la jeune femme voilée transpirant à grosses gouttes sous ses lourds vêtements, sans doute plus décents selon son jugement, qui lui dit cela…

    Elles engueulent un voyageur qui râle un peu car obligé de les enjamber, un type en « cycliste » violet et « ticheurte » vert pomme. Il est de suite traité de raciste. Le pauvre ne sait pas quoi répondre, rougit puis s’enfuit presque.

     

    Elles me voient lire le journal dans lequel je me suis abstrait depuis le début du voyage pour les décourager de me provoquer. Bien sûr, il parle de la tuerie de Nice. Elles lancent prenant à témoin le reste du wagon dont un « lascar » avachi sur un strapontin qui s’en fout comme l’an 40 et les regarde avec un mépris appuyé : « De toute façon, c’est la faute des juifs les attentats, ils les organisent pour que les gens ils soient racistes contre les musulmans parce que ce sont les juifs qui dirigent la France… »

    Je suis resté jusqu’à Versailles sans changer de wagon pour voir jusqu’où elles iraient dans l’abjection plus ou moins consciente, elles vont loin, très loin dans la haine. Elles sont loin d’être les seuls dans leur cas, leur haine se banalise, métastase progressivement toute la société. Elle n’a besoin de personne. Elle naît de trop de lâcheté, de compromis, de fuites des responsabilités…

    Et dans le même temps je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était deux pauvres femmes complètement égarées, voulant que le monde brûle dans la guerre, le sang et les larmes pour se consoler de leurs frustrations. C’est ainsi que sont engendrés les totalitarismes, non ? Ces deux femmes à la limite du pathologique, personne n’aurait pu les raisonner. Car il est bien trop tard pour cela…   

    Amaury Grandgil

    blog mesterressaintes.hautetfort.com

  • LA DÉMISSION DU PAYS LÉGAL

    Le « réfugié » afghan qui a agressé à la hache des voyageurs dans un train bavarois... 

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpg« Ce qui nous menace, c’est la montée des populismes » : les Français étaient dûment alertés par le chef de l’Etat en personne, au cours de son traditionnel entretien du 14 juillet, sur les dangers pesant sur eux. C’était quelques heures avant qu’une Chance pour la France « radicalisée » ne participe à sa façon à la fête nationale en déboulant au volant de son camion sur la célébrissime Promenade des Anglais, à Nice, massacrant quatre-vingt-quatre promeneurs — bilan encore provisoire à cette heure. 

    Certes, Hollande avait consenti du bout des lèvres que « la menace terroriste n’est pas moins importante », mais Valls n’a-t-il pas prévenu les Français dès janvier 2015 qu’il faut désormais s’habituer à « vivre avec » ? C’est lassant de devoir toujours se répéter. Proroger l’état d’urgence après le 26 juillet ne servirait donc à rien. A minuit, le discours avait changé.

    LA COLÈRE DU PAYS RÉEL

    Le cérémonial est désormais bien rôdé. Une intervention télévisée en pleine nuit, le cheveu brossé de frais en arrière et la mine endeuillée, le soutien, y compris financier, assuré aux familles des victimes et aux blessés (après la gestion sociale du chômage, la gestion sociale du terrorisme), l’annonce de (la prorogation de) l’état d’urgence, l’appel à l’unité nationale et à des réactions dignes, puis un déplacement sur les lieux du massacre, Hollande, Valls, Cazeneuve, dans l’ordre ou le désordre, chacun courant sa longueur dans ce tiercé funèbre, avec pour seule préoccupation d’éviter tout trébuchement puisque, de toute façon, il faut s’habituer à vivre — et mourir — « avec » !

    Sauf que cela ne marche plus. Valls et les membres du gouvernement se sont fait copieusement huer par nos compatriotes, sur la Promenade des Anglais, lundi, au cours de l’hommage national. « Indigne ! », s’est exclamé notre donneur professionnel de leçons, avec le regard hébété d’un Ceausescu soudainement conspué par la foule. Le pays réel a osé contester son autorité ! Hollande a eu raison de nous prévenir : « Ce qui nous menace, c’est la montée des populismes ».

    PASSIVITÉ ET SOUMISSION

    Devant le trop-plein de cadavres, les Français ne tolèrent plus qu’on se moque d’eux. Car, pour être Churchill, il ne suffit pas de déclarer à nouveau, cette fois dans Le Journal du dimanche (17 juillet) : « Je dois la vérité aux Français : le terrorisme fait partie de notre quotidien pour longtemps ». Les larmes et le sang que Valls nous promet ne sont pas ceux que la lutte apporte avec soi : ils sont les fruits de la passivité et de la soumission, l’honneur en moins. Son seul objectif ? Réussir jusqu’au printemps 2017 à dédouaner l’exécutif des prochains carnages. Les appels à la cohésion et à l’unité nationales de Hollande sont de la même eau : entacher moralement toute critique de l’inaction gouvernementale. Une instrumentalisation politicienne du patriotisme qui donne la nausée. Le roi est nu désormais. Et la colère monte.

    Car ce sont bien les mots de passivité devant l’ennemi et de soumission aux événements qui viennent à l’esprit quand on entend Valls donner des leçons de stoïcisme au pays réel pour mieux réserver son air martial — ne sommes-nous pas en guerre ? — non pas aux islamistes présents par milliers sur le territoire national ou aux délinquants étrangers encore plus nombreux, mais à ceux qui oseraient critiquer l’action de l’exécutif. « Je ne veux pas de polémiques inutiles », a-t-il asséné. Se croit-il le vizir du nouveau sultan de Turquie pour « vouloir » ou « ne pas vouloir » ce qui relève encore, du moins en France, de la liberté d’expression et de la presse ? Quant à son autorité morale, qu’en reste-t-il avec son refus de prendre les mesures qui s’imposent en termes de fermeture des frontières, de déchéance de nationalité, d’expulsion des délinquants étrangers — le cas de Nice —, de binationalité, de réforme du renseignement et de renseignement pénitentiaire — un « plum-pudding  » pour le très compétent Cazeneuve — de traitement des radicalisés, — la calinothérapie ne suffit manifestement pas — ou de surveillance efficace des sujets à risque, sans compter les retours de Syrie ? Depuis l’affaire Merah en 2012, tous les terroristes sont des Chances pour la France. Ce n’est pas nous qui le disons : ce sont les faits.

    LA LOURDE RESPONSABILITÉ DE SARKOZY ET HOLLANDE

    Ce terrorisme islamiste sur notre sol est la conjonction d’une politique étrangère criminelle, dont Sarkozy et Hollande partagent la lourde responsabilité, et d’une immigration incontrôlée, qu’ils ont favorisée en même temps que le communautarisme islamique. Comment ne pas être indigné de voir Sarkozy, le 15 au soir, à la cathédrale de Nice, lui qui, en tant que ministre de l’intérieur, a supprimé la prétendue double peine, ce qui fait de la France un sanctuaire international pour les racailles, dont le tueur du 14 juillet, puis organisé, en tant que président de la république, l’invasion migratoire de la France et la déstabilisation de la Libye, avant de soutenir celle de la Syrie ? Faut-il rappeler qu’il a toujours publiquement regretté que la France n’ait pas participé à l’invasion américaine de l’Irak, cause directe de l’émergence de l’Etat islamique ? Est-il besoin d’insister sur ses liens, toujours actifs, avec les Etats du Golfe financeurs du terrorisme islamiste ? Hollande n’a fait que poursuivre, voire aggraver la politique entamée par Sarkozy, y compris en matière de complicité avec le Qatar ou l’Arabie Séoudite. Après tout, les islamistes faisaient du « bon boulot » en Syrie, comme l’a déclaré un jour Fabius, alors aux affaires étrangères. Le problème, c’est qu’ils ont commencé à faire du « bon boulot » aussi en France...

    Oui, le mot qui traduit le mieux cette complicité passive du pays légal avec l’ennemi, est bien celui de démission. Ou plutôt de désertion, puisque nous sommes en guerre. Empêtré dans son idéologie droit-de-l’hommiste, immigrationniste, mondialiste, ses compromissions étrangères douteuses, souvent sonnantes et trébuchantes, son atlantisme servile, sa soumission à l’hégémonie allemande — Hollande et Sarkozy solidaires de Merkel dans l’accueil d’un million de pseudo réfugiés [1] —, son indifférence au destin d’une nation à laquelle il ne croit plus, son mépris de classe du pays réel, le pays légal a démissionné, si bien que l’Etat, qu’il a confisqué, ne remplit plus sa fonction première, qui est de protéger les Français de l’invasion étrangère. Le terroriste islamiste est désormais chez lui chez nous, les zones de non-droit lui servant à se dissimuler comme les caches du désert algérien protégeaient naguère le GIA — des zones de non-droit dont la loi « égalité et citoyenneté » (sic) en cours d’examen au Parlement imposera la dissémination sur tout le territoire. Les plus grands massacres sont à venir.

    QUE VEUT LE PAYS LÉGAL ?

    Le 18 juillet 1936, il y a quatre-vingts ans, les premières troupes du général Franco débarquaient dans le sud de l’Espagne. Personne jusque-là n’avait pu mettre en cause son légalisme. Jusqu’au jour où il lui fallut choisir entre deux loyautés qui d’ordinaire se complètent mais étaient devenues antinomiques : la loyauté envers l’Etat, la loyauté envers le peuple. Depuis des mois, la république laissait massacrer les opposants, les religieux, les simples citoyens par milliers. A un moment donné, il a dû penser que cela suffisait. En décidant d’armer « le peuple » et les « milices ouvrières », la république faisait alors le choix de la guerre civile.

    Ce qui est sûr, c’est que nous n’en voulons pas pour la France. Mais que veut le pays légal ? 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

    [1] Ce mardi 19 juillet nous apprenons qu’un bébé Merkel — un mineur « réfugié » afghan — a agressé lundi soir à la hache des voyageurs dans un train bavarois... Vérité islamiste en-deçà ...et au-delà du Rhin ! Ce même mardi, en France, un islamiste a agressé une mère et ses trois filles dans un village de vacances, dont les tenues lui déplaisaient… Encore un déséquilibré ?

  • Nuits de violences dans le Val d'Oise : La République danse sur un volcan !

    Photo REUTERS

  • Sainte Marianne, priez pour nous !

     

    par Alex Verrier

    Une chronique sympathique parue dans Boulevard Voltaire [20.07] et qui ne manifeste pas - texte et image ! - une considération particulière pour les valeurs de la République. Ou même pour la République tout court. Nous approuvons.  LFAR

     

    7ded6fbab431ca726fc2dd3b4fdcc732.pngLa République semblerait parfois manquer d’imagination. En écoutant les incantations de ses tenants, on la pensait pourtant novatrice et moderne dans ses valeurs et ses pratiques.

    Une gazette locale en ligne rapporte, en effet, en ce mois de juillet, les manifestations de notre fête nationale dans un petit village vauclusien. En illustration de l’article, une photo nous montre un brancard de procession supportant le buste de Marianne, porté par quatre « jeunes républicains » (sic), qui a fait le tour du village suivi par la foule. Il faut l’avouer, la première chose qui m’est venue à l’esprit est une furieuse ressemblance avec une de ces processions un peu désuètes, à la mémoire du saint local, qu’on croise parfois au détour d’une ruelle à l’accent provençal. On imagine sans mal qu’ici, le maire et son écharpe ont tenu lieu de curé et de soutane, la foule scandant des « Je vous salue Marianne », le temps de retourner à la mairie, où les bigotes auront nettoyé la poussière du piédestal.

    Par mimétisme, la Révolution avait déjà singé le mariage catholique, en inventant un mariage civil. Bien évidemment dépourvu du caractère religieux et sacré, celui-ci n’était plus qu’un contrat civil.

    Faisant fi du ridicule, les ayatollahs de la République ont, récemment, tenu à inventer un baptême républicain. Comme si on entrait dans la grande communauté des hommes éclairés…

    Attaqué de toute part par le communautarisme, les difficultés sociales, la crise d’identité, ce qui ne devrait être in fine qu’un régime politique semble chercher à se raccrocher à des symboliques, des rites et des institutions qui ont balisé la France chrétienne.

    À quand une apparition ou un miracle de sainte Marianne, succédané de la Vierge Marie ? 

     
    Viticulteur
  • « Le terrorisme islamiste n'est pas soluble dans le bien-être matériel »

     

    Par Guillaume Perrault 

    « Après des décennies de mauvaise conscience, la France doit retrouver l'estime de soi et se sentir légitime à assumer des décisions » : Malika Sorel-Sutter a donné au Figaro un nouvel entretien [18.07] très intéressant suite à la tragédie de Nice. « Est-ce un état d'esprit qu'il faut changer ? Oui » nous paraît être l'essentiel de cet entretien. Et l'essentiel tout court.  LFAR

     

    XVM82f302c6-4cf5-11e6-b862-dbb9db7f780e.jpgQue penser de l'identité du terroriste présumé, un Tunisien vivant à Nice, délinquant de droit commun mais inconnu, semble-t-il, des services de renseignements ?

    La nationalité n'est plus une donnée suffisante, ni même pertinente, pour comprendre ce qui se produit. Ce même individu aurait pu être tout aussi bien franco-tunisien, ou franco-ce-que-l'on-veut, ou même français de souche récemment converti puis radicalisé sous l'effet d'un prosélytisme soutenu. Le virage amorcé par les principaux pays sources de l'immigration en vue de renouer avec leurs fondamentaux religieux aussi bien que l'évolution géopolitique des dernières décennies incitaient à la plus grande prudence. Or, partout en Europe, ce n'est pas cette option qui a été choisie. Les sociétés occidentales, devenues temples de la consommation, se sont laissé convaincre par les faiseurs d'opinion que le bien-être matériel était la clé de tous les problèmes ou presque. Nice, après d'autres terrifiants événements, y apporte un cinglant démenti.

    Quelles politiques de fond vous semblent urgentes ?

    Vaste programme! Il faut déployer, simultanément, l'ensemble des actions qui s'imposent. Dès 1981, Georges Marchais réclamait de « stopper l'immigration officielle et clandestine ». C'est une nécessité. En effet, l'importance des flux migratoires a fini par rendre quasi impossible l'intégration culturelle d'une partie de ceux qui se trouvaient déjà sur le sol européen et entraîné la régression du niveau d'intégration d'une partie des enfants de l'immigration. Par ailleurs, une réforme du Code de la nationalité doit être menée pour que les élites ne puissent plus s'affranchir du Code civil, qui ordonne que « nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française ». L'octroi de la nationalité française doit être une mesure individuelle, en aucun cas groupée et encore moins automatique. Affubler un être humain d'une identité qu'il n'a pas pleinement faite sienne peut engendrer souffrance et, en cas de dissonance identitaire, violence retournée contre soi ou les autres. Le droit du sol doit être aboli, ainsi que l'acquisition de la nationalité française par mariage. La carte d'identité française, rappelons-le, outre qu'elle confère le statut d'architecte du projet de société, constitue également un titre de propriété sur une terre.

    Est-ce un état d'esprit qu'il faut changer ?

    Oui. En dépit des moyens considérables que la France consacrait au volet immigration-intégration, les élites, plutôt que d'en faire état, ont persisté dans la politique de la culpabilisation-repentance et de la « lutte contre les discriminations », qui aboutit à faire passer chaque Français pour un raciste potentiel. Comment espérer une cohabitation harmonieuse après avoir semé tant de graines de ressentiment? Il doit être mis un terme à toutes les actions politiques qui ont pour fondement ces idéologies, à commencer par la discrimination positive que les élites s'appliquent à déguiser sous de nobles appellations. Faire tomber les masques est le chemin obligé pour restaurer notre démocratie. L'éducation des jeunes générations est le nerf de la guerre. Une partie de ce qui a été fait devra être repensée, et parfois défait, à commencer par la dernière réforme du collège ou l'introduction des langues d'origine à l'école primaire. La langue est un enjeu décisif. Enfin, il faut restaurer et sanctuariser la liberté d'expression. Seul un langage de vérité permettra une large prise de conscience de la vulnérabilité de la France.

    Peut-on prendre des mesures plus contraignantes que celles qui existent déjà sans que le Conseil constitutionnel les déclare contraires à la Constitution ?

    Le défi que les Français doivent relever est celui de la continuité historique de la France et de son peuple. Le général de Gaulle, qui «était d'un réalisme froid», selon l'expression de l'historien François Kersaudy, serait-il resté passif ou aurait-il brisé ses fers pour prévenir l'irrémédiable ? Pour de Gaulle, « un homme peut avoir des amis ; une nation, jamais ». Un homme d'État ne perd jamais de vue l'intérêt supérieur de la nation. Par la gravité extrême de la situation dans laquelle elle se trouve, la France a besoin d'hommes et de femmes de cette trempe. Les autres pourront revenir amuser la galerie quand la paix sera revenue.

    Si nous sommes en « guerre », comme l'assure le premier ministre, doit-on renoncer à certaines activités du temps de paix comme les rassemblements de masse, cibles de choix pour des carnages ?

    Le président aussi dit que nous sommes en guerre, et tous deux répètent en boucle qu'il nous faut rester unis. Unis sans condition? Pour ce qui est des rassemblements de masse, à moins de considérer que notre pays doit cesser de vivre, nous ne pouvons pas tout interdire. Les annulations ou interdictions ne doivent être prononcées qu'au cas par cas, sur la foi de renseignements faisant état de menaces précises ou de suspicions fortes. Une interdiction globale n'écarterait pas la menace. C'est le fond du sujet qui doit être traité. Nous payons ici le prix de l'impéritie de notre classe politique, dont le renouvellement ne se fait plus qu'à la marge. Les Français ont accepté ce qu'ils n'auraient jamais dû : être dépossédés de leur liberté d'être français. Ils auront à cœur de reconquérir ce droit. 

    Dernier ouvrage publié: « Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ? » (Fayard, novembre 2015), prix littéraire « honneur et patrie de la société » des membres de la Légion d'honneur.

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    Guillaume Perrault    

    Grand reporter au Figaro et à FigaroVox       

  • Le massacre des innocents

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgC’était le 14 juillet au soir, et, comme de nombreux curieux, je contemplais à la télévision les beaux éclats du feu d’artifice de la Tour Eiffel. Et puis, il y a ce bandeau jaune « alerte info » qui défile soudain et qui annonce ce qui n’est encore qu’un « incident », un camion qui a renversé des passants à Nice lors des festivités de la tombée de la nuit. Quelques minutes plus tard et durant toutes les heures qui suivent, ce sont les images de panique d’une foule en course pour éviter le pire, celles d’un camion blanc qui s’engage sur la promenade des Anglais et ce bilan « évolutif » passé de quelques victimes à 74 à deux heures du matin, puis 84 à l’aube : encore, encore le terrorisme, les morts, les larmes ! 

    Depuis janvier 2015, le même scénario se répète à intervalles de quelques mois, et les mêmes discours et les mêmes coups de menton, les mêmes cérémonies funèbres, les « Je suis… » qui se suivent et, malheureusement, se ressemblent malgré la variété des noms accolés à ce début de phrase. Et, chaque fois un peu plus, les poings qui se serrent… 

    Ce 15 juillet au matin, la télévision montrait, sur la route du malheur provoqué par celui dont je ne prononcerai pas le nom pour ne pas lui accorder la moindre célébrité, l’image d’une poupée sur le bitume, seule, abandonnée, couchée… Quelques minutes après, sur les réseaux sociaux, je retrouvais la même poupée, mais en des circonstances bien différentes : elle était bien là, à même le sol, comme renversée, mais, à côté d’elle, à la toucher, sous la lumière « bleu cruel » des gyrophares, il y avait une couverture dont dépassait une sorte de bonnet ou de casquette, une couverture qui couvrait une forme, un corps, un visage… Un enfant, dont la poupée semblait veiller le corps désormais sans vie. 

    Cette fois-ci, mon café du matin avait un goût de cendres, une amertume violente : la mort d’enfants nous choquent plus encore que d’autres, il faut bien l’avouer ! Les innocents, pense-t-on, comme si les autres victimes l’étaient moins parce qu’elles avaient vécu plus longtemps : bien sûr, ce sentiment n’est pas forcément « juste » mais il est commun, croit-on, à toute l’humanité. Qu’y a-t-il de plus cruel, de plus injuste que la mort, quelle qu’en soit la forme, d’un enfant ? Dans une famille, c’est « l’absence » la plus douloureuse… 

    Mais les islamistes et leurs alliés s’en moquent, et leur « cause » semble justifier tous les moyens, tous les crimes. Les paroles glaçantes du terroriste Carlos, ce fameux « Il n’y a pas de victimes innocentes », doivent nous permettre de comprendre, non pour excuser mais pour combattre, l’esprit de la Terreur aujourd’hui incarné par les troupes formelles et informelles de L’Etat Islamique. Avons-nous oublié le « massacre des innocents » provoqué, selon le Nouveau Testament, par Hérode ; les enfants de Vendée « écrasés sous les pieds de nos chevaux », selon le général Westermann, au nom de la République en 1793 ; ceux d’Oradour-sur-Glane brûlés comme les adultes dans l’église du village et ceux exterminés pour être nés juifs durant la guerre mondiale de 1939-45 ; les enfants de Beslan, retenus en otage et exécutés en septembre 2004 par des rebelles tchétchènes ; les trois enfants assassinés froidement devant et dans leur école à Toulouse par l’islamiste M. en mars 2012, simplement parce qu’ils étaient juifs ? 

    Les enfants sont des cibles doublement symboliques parce qu’elles sont à la fois la suite des générations précédentes et leur avenir, et que les frapper, c’est chercher à trancher ce fil de la transmission, ces racines qui permettent à une  nation, démographiquement comme spirituellement, de s’épanouir encore et toujours. Ils ne sont pas visés par hasard, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Et puis, l’assassinat d’enfants, s’il horrifie les populations, les terrifie aussi, ce qui est un moyen pour ces terroristes d’espérer désarmer ou, du moins, de paralyser, par « sidération », les sociétés visées, surtout dans des démocraties parfois plus sensibles à l’émotion qu’à la raison. 

    Il y a aussi le risque de voir (ou de laisser) fracturer l’unité d’un pays, non celle qui peut s’exprimer à travers les jeux parlementaires ou politiques pour le bien commun du pays, mais celle, plus profonde, qui lie les communautés, les particularités et les personnalités entre elles, non dans ce « vivre l’un à côté de l’autre » (formule de l’individualisme, qu’il soit personnel ou communautaire) mais « vivre l’un avec l’autre », non dans la confusion mais dans la reconnaissance de traits communs issus de l’histoire (et, parfois, de ses confrontations), de ces héritages dont, certes, nous pouvons vouloir nous détacher ou que nous pouvons contester (« la vraie tradition est critique », disait avec grande raison Charles Maurras), mais qui sont aussi le terreau de la nation vivante. 

    Ne donnons aucune joie ni aucune paix aux terroristes du moment : l’unité de la France ne doit pas être une argutie politicienne et ne peut être confondue avec les manœuvres d’un gouvernement aux abois ou d’une opposition exaspérée, elle doit être une réalité vécue, forte, puissante. Ce n’est pas l’uniformité ou l’indivisibilité mais la reconnaissance d’une « particularité française », historique, politique comme géopolitique, et, sans doute, civilisationnelle ; c’est la reconnaissance d’une « diversité ordonnée », de cette « nation plurielle » qui est la France et qui n’est pareille à aucune autre. 

    L’unité de la France, c’est un « équilibre » au sens fort du terme, équilibre parfois mis à mal par l’histoire et par le Pouvoir lui-même quand il oublie ses fonctions régaliennes et ses devoirs de Bien commun, mais équilibre qu’il faut conserver si l’on veut que perdure ce que « nous » sommes, et que nous puissions vivre, tout simplement et librement, notre destin de Français, nés ici ou adoptés, au sens le plus fort et noble du terme… 

    Pour que les enfants de France vivent, mais aussi tous les enfants, en France, d’ici ou de passage…

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Le spectacle qui fait le buzz au festival d'Avignon, salle pleine tous les soirs ...

     

    Nous ne détestons personne ... Mais enfin, vous trouvez, vous, que c'est bien le moment ? Prévu pour être monté à Paris, bien-sûr, au mois de novembre ... Les bobos vont se précipiter en masse. Bonne chance !

  • En finir avec le règne du hashtag mobilisateur et de la résonance émotionnelle

     

    Par Anne-Sophie Letac

    Une très belle réflexion, dans une tribune d'hier sur Figarovox, qui confirme en termes vivants et avec profondeur ce que nous-mêmes écrivions ce 18 juillet. Anne-Sophie Letac y constate que les médias en général et davantage encore les réseaux sociaux servent de caisse de résonance aux attentats. Le risque est alors grand de suivre la « voie étroite et faussement vertueuse de l'indignation et de l'émotion collective ». Nous n'avons rien à ajouter à cette très exacte analyse.  LFAR   

             

    duel_2.jpgEn 1973, le premier film de Steven Spielberg, le thriller allégorique Duel, mettait en scène un camion semi-remorque personnifié par ses gros phares globuleux, qui poursuivait sans visage ni raison la voiture d'un voyageur de commerce au nom métaphorique, David Mann, afin de l'écraser. Mann, l'Homme, faible et sans défense, se trouvait confronté à une version déshumanisée et arbitraire du mal, dont il finissait par triompher dans une confrontation directe avec la machine, le David à la petite voiture rouge acceptant le duel et projetant dans l'abîme le Goliath de tôle et d'acier. Dans l'attaque terroriste de Nice, le camion criblé de balles et l'homme abattu ne sont en revanche qu'un triomphe piteux sur la machine aveugle, puisque le camion frigorifique, version quatre saisons et maraîchage niçois de Duel, lancé par la volonté démoniaque d'un conducteur parfaitement identifié, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, a réussi à broyer les os de 84 êtres humains. Pourtant, Duel a quelque chose à voir avec cette épouvante. Le choix du camion relève certes en partie d'un terrorisme «artisanal», d'une réponse à l'injonction de l'Etat islamique de tuer les «méchants et sales Français» de « n'importe quelle manière », y compris en les égorgeant au couteau ou en les écrasant en voiture. Mais sa transformation en machine de mort prouve aussi que le terrorisme islamiste appartient pleinement à la civilisation technologique et déshumanisante que dénonçaient Spielberg dans Duel ou Georges Lucas dans l'un de ses premiers films, THX1138. La machine porteuse de progrès retournée contre l'homme, voici ce qu'incarne l'attentat de Nice.

    Si la technologie nourrit généreusement le terrorisme, celui-ci est aussi enkysté comme un parasite dans une civilisation de l'image dont nous maîtrisons aussi mal les conséquences que celles du nucléaire. L'attentat terroriste est conçu pour être vu et filmé, ou du moins pour que ses effets le soient, et nous obéissons docilement à cette injonction implicite. Les journaux sont pleins d'images de badauds qui « smartphonent » l'horreur. Le téléphone qui filme un être humain en train de mourir ou une panique de rue pose la question morale de l'obscénité du geste, la question juridique de la non-assistance à personne en danger, mais aussi plus froidement la question de la complicité inconsciente de toute une civilisation. Le rituel d'après attentat est sinistrement bien rodé : les réseaux sociaux transmettent rapidement les informations, partagent les vidéos amateurs, les avis de recherche et autres safety check, laissant les médias traditionnels pédaler derrière. L'onde de choc se propage, générant l'effroi et son corollaire, l'empathie, la résonance compassionnelle, le règne du hashtag mobilisateur.

    En effet, la compassion est mise en scène selon un rituel qui crée, à peine les traces de sang effacées, des lieux de mémoire instantanés. L'émotion collective est canalisée par des fleurs et des bougies, des cellules psychologiques, des marches blanches. L'exigence d'immédiateté conduit au pire : les journalistes interviewent des gens qui viennent de perdre leur enfant, on emploie l'horrifiante expression « commencer à faire son deuil » associée à « se reconstruire » quelques heures après le drame, ou celui de « tragédie » (qui renvoie à une situation indépendante de la volonté humaine) au lieu de l'approprié « crime de masse ». De manière révélatrice, on confond systématiquement le choc immédiat et le traumatisme, syndrome de longue durée et imperceptible dans l'instant. Parce que c'est télégénique, les victimes se doivent d'être immédiatement « traumatisées », alors que le vrai traumatisme ne survient, que le vrai deuil ne se vit, on le sait fort bien, que des mois plus tard, dans l'indifférence générale. L'obscénité des intérêts financiers est à peine masquée : un représentant des hôteliers de Nice affirme ainsi que continuer à faire du tourisme est un acte citoyen, des experts psychiatres crédibilisent l'inanité de l'analyse instantanée. Les grandes chaînes d'information bavardent, relayant sans filtre le frère tunisien qui dédouane le meurtrier, les voisins plus sceptiques mais pas plus crédibles, ou l'avocat de l'épouse commis d'office pour la défendre.

    L'omniprésence de l'image, la cacophonie de la parole nous intiment de regarder l'événement comme on visionnerait un film d'horreur, et de le mettre à distance aussi rapidement qu'il nous a été présenté. Il ne nous laisse, si nous ne nous en défendons pas, que la voie étroite et faussement vertueuse de l'indignation et de l'émotion collective. Assuré que l'indignation est « unanime », que l'hommage est « pudique », que les badauds sont « bouleversés » et que la terreur « n'épargne pas ceux qui l'ont côtoyée » (sic), le spectateur flotte dans une téléréalité impitoyable qui empêche de nommer l'ennemi. Ainsi, encore plus téléréel que nous, encore plus immédiat, vient d'apparaître sans crier gare le fast muslim, le radicalisé à grande vitesse, qui à peine la dernière pute baisée et le dernier verre avalé, rachète instantanément sa vie par un meurtre de masse. 

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    Anne-Sophie Letac

    Agrégée d'histoire, ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, Anne-Sophie Letac enseigne la géopolitique en classes préparatoires au Lycée Lavoisier et à Intégrale. Elle anime le blog La passoire et les nouilles et tient une chronique sur FigaroVox.      

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    Il faut en finir avec les pleurs, les fleurs, les peluches, les bougies et mobiliser la nation pour la lutte !

  • Le préfet des Hautes-Pyrénées au repas de rupture du jeûne des femmes à la mosquée de Mouysset

     

    Pas de parité en vue ici : pas d'homme sur la photo ... « La préfète », en poste depuis quelques jours est simplement venue rompre le jeûne à la mosquée de Mouysset. Avec les femmes, donc, évidemment. Obligatoire, d'ailleurs ...

    Elle rompt aussi avec ce que sa formation à l'école nationale de la magistrature et ses différents postes dans la préfectorale ont pu lui apprendre, elle rompt avec la sacro-sainte  laïcité, avec la tradition française et européenne de présence conjointe hommes - femmes en société ... elle rompt avec son devoir de neutralité et de réserve ! Bien entendu, elle ne portera pas la même attention au culte catholique dans le département des apparitions mariales à Lourdes ! Inutile - voire négatif - de lui en toucher un mot. 

    Ses services se borneront à indiquer que « la préfète des Hautes-Pyrénées à partagé le repas de rupture du jeûne avec les femmes de la mosquée de Mouysset. Un très bon moment de convivialité et de partage. »

    Les valeurs de la République sont à géométrie variable. A vrai dire, ce n'est pas un scoop, n'est-ce pas ?   LFAR

     

  • Il faut en finir avec les pleurs, les fleurs, les peluches, les bougies et mobiliser la nation pour la lutte !

     

    3578948983.jpgQue dire d'utile, d'efficient, que dire de plus, après le carnage de Nice ? Qui ne soit pas la simple redite de ce que nous avons pensé et écrit après les attentats du 7 janvier et du 13 novembre 2015, à Paris ?

    Nous reprenons plus loin les réflexions que nous avons publiées à la suite de ces tragiques événements. Parce qu'elles nous semblent clairvoyantes, pertinentes et très actuelles malgré le temps qui a passé.

    Mais ce qui nous paraît important aujourd'hui, après la troisième action djihadiste de grande ampleur qui, à Nice, vient de frapper de nouveau le peuple français, c'est de dénoncer la tactique inchangée du Système politico-médiatique face au drame : empêcher une réaction populaire anti-islamiste et identitaire de se produire. Infantiliser, déviriliser les Français, ne diffuser à longueur de journée - et de nuit - que des images et des paroles de douleur, de deuil et de compassion mièvre. Ne pas désigner l'ennemi, encore moins le terreau d'où il vient; empêcher la colère des gens de s'exprimer vraiment, et leur volonté de se défendre, de se battre, et - pourquoi pas ? - de venger les morts ? 

    « L'ennemi doit être désigné, identifié sans détours; on ne le combat pas par l'inaction et le commentaire pleurnichard; on ne gagne pas une guerre avec des fleurs, des pleurs, des bougies, des psychologues et de bons sentiments - plus niais que bons, en la circonstance ; on ne mobilise pas un peuple pour la lutte si on le maintient dans l'infantilisme compassionnel.  La colère, le désir de vengeance même, la soif de victoire, sont, dans un tel cas, condition sine qua non du succès. C'est - pointe Gilles Kepel - une guerre existentielle que Daech a déclarée à la société française en tant que telle. Sa mobilisation - indépendamment de l'Etat, voire contre lui - ne sera pas ou plus compassionnelle mais âpre, vigoureuse et identitaire. » Voilà ce que nous avons publié samedi dernier [16.07] et qui nous paraît être l'essentiel, à ce jour.

    Dans le même esprit, la même ligne, nous est parvenu le commentaire suivant, qui développe la même réflexion :

    « Le Pays Réel serait capable aujourd'hui d'une grande réaction civique identitaire. De nouvelles élites intellectuelles et virtuellement médiatiques se sont formées et, d'une certaine manière, ont gagné la bataille des idées.

    Et pourtant, le Système politico-médiatique garde la main sur le conditionnement de l'opinion. Ils redoutent et combattent en priorité la grande vague « populiste » et anti-islamiste qui les emporterait et emporterait tout, si elle était conduite, dirigée ... Ils la stérilisent et la déroutent vers une réaction purement compassionnelle : le deuil, les pleurs, les fleurs, les peluches et tout ce minable attirail dévirilisé.

    Et le populo marche, en rajoute des tonnes sans comprendre à quel point il se laisse désarmer. Un grand quotidien, une chaîne de télé, une chaîne radio, un portail internet de grande audience, tout cela manque cruellement pour transformer l'essai, rendre possible la vaste révolte civique que nous pourrions espérer voir se former, se lever.

    Pour l'instant, il manque cette conjonction de patriotes valeureux qui, au début du siècle dernier, avaient lancé l'Action française. A quand ce courage ? Sans de puissants médias, rien ne se fera. La réaction d'un peuple n'est jamais tout à fait spontanée. Patience ? Oui, espérons ! » [Cédric Valin, 16.07]

    Telle est, en effet, notre analyse.  Et disons-le : c'est une analyse d'Action française.  Lafautearousseau  •

  • Pour une réaction de fond !

     

    Publié le 15.11.2015, à la suite des tueries du 13 - Actualisé le 18.07.2016

     

    Hormis la vision concrète de l'horreur, la vague terroriste qui vient de submerger Paris ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà. Rien, ni sur le nombre des victimes, ni sur le mode opératoire des terroristes, qui n'ait été prévu, analysé, annoncé. L'on savait que de nouveaux attentats se préparaient. On le sait aujourd'hui aussi pour demain, ou après-demain... Qu'ils puissent prendre une encore plus grande ampleur, mettre en œuvre des moyens plus terrifiants encore que ceux utilisés hier, on le sait aussi. Et que cette guerre, fût-elle asymétrique, ou précisément parce qu'elle l'est, soit faite pour durer, qu'elle ait la possibilité d'enrôler pendant longtemps encore de nouveaux combattants à travers le vaste monde islamique, qu'elle puisse donc s'étaler sur plusieurs décennies, n'est hélas pas une hypothèse absurde.

    La France est-elle humainement, moralement, intellectuellement, techniquement, militairement et politiquement - nous voulons dire institutionnellement - armée, pour la mener, la soutenir, y triompher ? Comment ne pas se poser ces questions de fond lorsqu'on observe la société française, la vie politique française ? C'est à dire, en bref, lorsqu'on constate notre extrême fragilité ? Quelques jours de sursaut, quelques discours martiaux, lorsque tout semble s'effondrer, ne peuvent cacher le vide sidéral du continuum politique et social français.

    Si l'on n'a pas conscience de cette question de fond, rien n'est possible. On pourra toujours attendre et réclamer de nos dirigeants des actes forts, un regain d'autorité, une inflexion majeure de notre politique étrangère, ou de notre politique d'immigration, comme Nicolas Sarkozy l'a fait hier matin, le passage à l'acte se fera attendre, sera d'apparence, sera fait de demi-mesures.

    Réclamons donc sans illusion cette réaction de l'immédiat. Acceptons-en l'augure improbable. Tout ce qui pourra être décidé de positif pour la sécurité de la France et des Français sera malgré tout bon à prendre.

    Mais tentons surtout d'envisager ce que pourrait, devrait être une réaction de fond. Sur le double plan moral et politique.

    Au lendemain des attentats de janvier, la préoccupation du pays légal tout entier - politique et médiatique - fut d'abord de préserver la communauté musulmane de toute réaction hostile. On s'est dits Charlie et l'on ne s'est pas battu pour la France, pour le peuple français, mais pour une très contestable et, au sens plein, dérisoire liberté d'expression. La réaction nationale qui était possible fut ainsi fourvoyée. Ce fut l'esprit Terra Nova qui nous a valu presque un an de matraquage permanent, multiculturaliste, universaliste, antiraciste (c'est à dire anti-blancs), immigrationniste, sansfrontiériste, etc. Ce corpus idéologique, utopique et destructeur, où l'identité nationale est moquée, la fierté nationale tournée en ridicule, l'Histoire de France oubliée, la repentance, la culpabilisation érigées en méthode pédagogique, ce corpus idéologique omniprésent doit être pourchassé, combattu, abandonné, si l'on veut avoir quelque chance de gagner la guerre qui nous est faite. On ne mène pas à la bataille, encore moins à la victoire, un pays dont on sape le moral, les racines, la fierté, l'identité. Nous savons que toute identité évolue, s'approprie, s'enrichit d'apports extérieurs pour les incorporer à ce qu'elle a de substantiel et de pérenne. Il sera temps, secondairement, de chanter les louanges des dits apports extérieurs. L'urgence est aujourd'hui, prioritairement, de rendre aux Français le sens et la fierté de leur identité pérenne. Ce pourrait être la mission, d'ailleurs déjà heureusement entreprise, de ce courant d'intellectuels qui s'opposent aujourd'hui avec  pertinence - mais encore trop faiblement - à la déconstruction du pays, de sa culture, de son essence. Nous pensons en particulier à ce courant de journalistes, écrivains, historiens, universitaires et politiques, que l'on nomme néo-réacs ou néo-conservateurs.  De nombreux Français, aujourd'hui, attendent beaucoup de leur action.   

    Au delà de la lutte idéologique pour le moral français, pour l'identité française, la seconde question essentielle qui se pose est celle de la validité ou non de notre Système politique et institutionnel, de son adaptation ou inadaptation aux temps dangereux dans lesquels nous sommes entrés. Quelques jours d'union nationale cèderont vite la place dans le monde politicien aux obsessions électorales, à l'esprit de parti. Aux grands enjeux nationaux, oubliés aussitôt le danger passé, vite oublié lui aussi, succèdera l'obsession des échéances électorales, les régionales, qu'elles aient lieu ou non à la date prévue, la présidentielle de 2017 et, pourquoi pas ?, de 2022. L'existence de la nation se retrouvera sacrifiée aux intérêts de parti et à l'ambition des personnes. L'activité politique se ramènera à leurs jeux et à leurs luttes. La question du régime a été posée à de multiples reprises ces derniers mois dans la presse, dans le débat public. Par de nombreuses personnalités. Y compris par un ministre de la République en exercice. L'un des principaux. Le plus jeune et le plus brillant. Oui, notre devoir de Français responsables est de poser, de rouvrir la question du régime qu'il faudrait à la France.

    C'est cela qu'en d'autres temps eût proposé la grande voix de l'Action Française. C'est cela qu'à notre plus modeste échelle, nous proposons aujourd'hui.

     

    Lafautearousseau

  • Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la France.

     

    Mis en ligne le 8.01.2015 - Réactualisé le 18.07.2016

    Ils nous avaient déjà fait le coup de Charlie pour détourner vers des fadaises toute réaction nationale ....

    Quand on laisse entrer chez soi, en un laps de temps relativement court, des millions d’immigrés venus d’un autre continent, nés d’une civilisation radicalement différente, guidés par les mirages d’un niveau de vie que leur misère originelle rend terriblement attrayants et qui n’ont que peu de sens et de respect de ce que sont les mœurs, les lois, les traditions du pays où ils arrivent, quand on en a soi-même largement perdu l’amour et la pratique, il n’ya pas de quoi être étonnés des troubles et des violences qui se produisent inéluctablement. C’est la première réflexion qui nous vient à l’esprit après les évènements tragiques d’hier, à Paris. Il y a longtemps, ici, en effet, que nous mettons en garde contre la politique d’immigration de la France, devenue plus périlleuse encore du fait de la crise économique et du laxisme de nos gouvernants. Du fait, aussi, d’un certain nombre de nos erreurs - de graves erreurs - en matière de politique étrangère. Il y a longtemps que nous signalons à quel point notre République vit sur une poudrière et qu’il peut arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. Ce temps est peut-être arrivé et il ne faut pas manquer d’en rechercher les causes, d’en marquer les responsabilités. Certes, tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes. Loin de là. Nombre d’entre eux sont probablement en voie d’intégration. Et le réalisme devrait conduire, si nous en sommes capables, à les y aider, à les y encourager. Mais les risques de l’immigration massive demeurent ; elle est un terreau porteur de terribles dangers. Et, en tout cas, tous les terroristes qui menacent aujourd’hui la France le font au nom de l’Islam.    

    Notre seconde remarque est que la société de la liberté, de l’insolence et de l’irrespect que l’on nous prêche inlassablement depuis hier – mais liberté, insolence et irrespect factices et convenus qui cachent en réalité un profond conformisme et sont à sens unique – comporte en soi-même les germes de la dissolution et de la violence. Les médias, la pensée unique, ont immédiatement forgé, imposé le slogan « Nous sommes tous Charlie » et posé la « liberté d’expression » comme un absolu. Nous regrettons de dire que nous ne sommes pas de cet avis. Aucune liberté ne doit se considérer comme un absolu. Y compris la liberté d’expression, notamment celle de la presse qui ne devrait pas pouvoir manquer de s’imposer la règle, l’éthique, la déontologie qui donne à toute liberté sa définition et sa justification. C’est ce que Charlie Hebdo ne reconnaissait pas, ne s’imposait pas. L’on ne moque pas, selon nous, qui plus est de façon triviale, ce qui pour des milliards d’hommes, à tort ou à raison, constitue depuis des siècles des figures sacrées. Ainsi en est-il des figures de l’Islam, comme de celles du Christianisme. Les morts sont naturellement à regretter, leurs familles à plaindre. Mais – au risque de choquer – le coup porté à Charlie Hebdo ne nous paraît pas une perte de substance pour la France. 

    Nous ne sommes donc pas Charlie. Matteo Renzi, apportant le soutien de l’Italie, vient de déclarer : « On est tous la France ». C’est ce que, dans ces circonstances, il convient seul de dire et de penser.  •   Lafautearousseau

     

  • Culture • Régis Debray est il réactionnaire ? Débat avec Alain Finkielkraut

     

    3578948983.jpgOn ne résume ni ne commente en quelques lignes qui se doivent d'être brèves un brillantissime entretien de 50 minutes entre Alain Finkielkraut et Régis Debray*, où sont évoquées en profondeur les vraies questions, les questions essentielles qui se posent à la société contemporaine, dont la France, l'Europe, et, au sens ancien, à l'Occident. Si on a le temps, le goût et le courage, on écoute. Faute de quoi, il sera difficile d'émettre sur les idées et les combats de ces deux intellectuels de haute volée, des jugements autorisés.

    Nous ne dirons pas qu'ils appartiennent à notre famille de pensée, mais, plutôt, qu'ils s'en rapprochent, qu'ils lui sont souvent tangents et qu'il y a là, pour nous, une pressante invitation à nous y intéresser.

    On remarquera notamment l'analyse qui est faite du progressisme, dans ces réflexions qui, d'ailleurs, le déclarent sorti de l'ordre du jour. On remarquera que l'homme y est défini comme un « être de transmission », que celle-ci y est opposée à la pratique moderne, très inférieure, de la communication. On retiendra peut-être encore, cette formule par laquelle Regis Debray constate que « la mondialisation des objets produit la tribalisation des sujets ». « Et ça, ajoute-t-il, ce n'était pas au programme. ». Qu'est-ce qui est donc au programme, vers quoi allons-nous ? « Vers un ressourcement identitaire » est l'une des formules de conclusion de ce passionnant débat.  • 

     

     

    * Répliques, sur France culture, rediffusion du 16.07.2016

  • Terrorisme • nos gouvernants sont des commentateurs pleurnichards de leur propre inaction

     

    Une humeur d'André Bercoff 

    Le temps de la réflexion viendra plus tard. Une réflexion déjà largement entamée, mais toujours à reprendre, actualiser, amplifier, sur le terrorisme islamiste ennemi. Dans cette courte tribune [Figarovox 15.07], André Bercoff énonce pourtant à chaud quelques vérités simples et essentielles : l'ennemi doit être désigné, identifié sans détours; on ne le combat pas par l'inaction et le commentaire pleurnichard; on ne gagne pas une guerre avec des fleurs, des pleurs, des bougies, des psychologues et de bons sentiments - plus niais que bons, en la circonstance ; on ne mobilise pas un peuple pour la lutte si on le maintient dans l'infantilisme compassionnel.  La colère, le désir de vengeance même, la soif de victoire, sont, dans un tel cas, condition sine qua non du succès. C'est - pointe Gilles Kepel - une guerre existentielle que Daech a déclarée à la société française en tant que telle. Sa mobilisation - indépendamment de l'Etat, voire contre lui - ne sera pas ou plus compassionnelle mais âpre, vigoureuse et identitaire.   Lafautearousseau 

     

    photo.jpgIls disaient : nous sommes en guerre. Etat d'urgence. Nous contrôlons. Nous déjouons. Ça va mieux. Mais l'ennemi principal c'est évidemment le FN. Dur, mais nous maîtrisons. Nous avons pris toutes les précautions. Comptez sur nous. Restons généreux et ouverts. Vive la France qui saura résister et se montrera à la hauteur de sa vocation.

    Inventaire : Toulouse, Bruxelles, Paris, Nice et Orlando, et San Bernardino, et Londres, et Madrid, et Istanbul. Partout, toujours, le même modus operandi. Sachant qu'une personne « solitaire » peut en tuer cent avec les moyens artisanaux du bord, faites vos jeux, et vos multiplications. Rien ne va plus.

    Il est grand temps que ceux qui prétendent nous gouverner fassent ce qu'ils disent, posent franchement, voire brutalement les limites, et cessent d'être les commentateurs pleurnichards de leur propre inaction.

    Quant aux professionnels du milieu médiatico-politique qui ont, quelques heures après le massacre de Nice, exprimé seulement leur crainte d'une riposte de l'ultra-droite, qu'ils se regardent dans une glace. Et qu'ils s'étouffent.

    Après Munich, Churchill disait: « Vous aurez le déshonneur et la guerre ». Nous avons le déshonneur. Nous n'éviterons pas la guerre. 

    André Bercoff      

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en octobre 2014 chez First.