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Immigration - Insécurité - Anti racisme - Page 126

  • Le crime de Kamel Daoud

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Médias et politiques occidentaux se sont fourvoyés en voulant voir dans les « printemps arabes » les prémices d’un bouleversement démocratique : ils avaient méconnu les pesanteurs culturelles et politiques propres aux sociétés arabo-musulmanes. Aujourd’hui, l’intelligentsia française, dans un accès de dogmatisme inconditionnel, refuse d’admettre ce qui a pu se passer réellement le 31 décembre 2015 à Cologne : on ne peut condamner des migrants « musulmans », même si des violences sexuelles à l’encontre de femmes allemandes sont avérées. 

    Ils sont dix-neuf, dix-huit universitaires « chercheurs » et un journaliste, qui se sont érigés, derrière la dénomination bien commode de « collectif », en tribunal stalinien. Ces inquisiteurs de la pensée unique ont, à ce titre, jugé et excommunié (faute sans doute de pouvoir le faire fusiller ou, à tout le moins, envoyer au goulag) l’écrivain algérien francophone Kamel Daoud. Leur sentence (« Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés » - Le Monde, 11 février) est irrévocable car le crime de M. Daoud est impardonnable : avoir publié (Le Monde, 31 janvier) une tribune intitulée « Cologne, lieu de fantasmes » dans laquelle il n’applique pas aux événements leur grille de lecture, forcément canonique, osant faire en conséquence un lien entre la culture religieuse des agresseurs et la nature des faits. 

    La tribune de M. Daoud est pourtant plutôt équilibrée puisqu’il refuse par principe les deux positions extrêmes face à l’immigration musulmane - angélisme et xénophobie. Que dit M. Daoud ? Sur les Européens : « L’accueil du réfugié […] pèche en Occident par une surdose de naïveté : on voit, dans le réfugié, son statut, pas sa culture ». Sur les femmes en terre d’islam : « La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ». Sur les islamistes : « L’islamiste n’aime pas la vie. Pour lui, il s’agit d’une perte de temps avant l’éternité […]. La vie est le produit d’une désobéissance et cette désobéissance est le produit d’une femme. » 

    Pour le « collectif », les réfugiés musulmans et agresseurs de Cologne ne sont que des hommes, des hommes dont aucun substrat culturel ne saurait expliquer le comportement : des hommes « hors sol » en quelque sorte, qu’il faut accueillir sans prétendre voir en eux ce que nous croyons qu’ils sont. Quant aux femmes, leur sort en Europe n’a au fond rien de bien enviable et nous n’avons, dans ce domaine, aucune leçon de comportement à donner. L’approche de M. Daoud serait « asociologique », car fondée sur l’essentialisme, et psychologisante faisant des musulmans des « déviants » qui relèveraient donc d’un « un projet disciplinaire » : on n’échappe ni à la pédanterie ni à la suffisance propres à toute analyse universitaire mais cette analyse ne tient pas devant des faits, devant les faits. 

    Jugé et condamné par des gens qu’il considérait peut-être comme ses pairs, M. Daoud a décidé de renoncer au journalisme. L’affaire en serait restée là si la romancière franco-tunisienne Fawzia Zouari, en prenant la défense de son confrère dans Jeune Afrique, Libération et France Inter, ne lui avait donné une dimension politique. Mme Zouari approuve M. Daoud sur les viols de Cologne, « conséquence logique d'une tradition » et d’« une psychologie de la foule arabe »; elle dénonce la « fatwa laïque » dont il est victime; elle reproche à la gauche française d'instaurer « une sorte d'honorabilité de l'islamisme en France »; elle affirme enfin et surtout « qu’il y a un problème posé par l’Islam de France ». 

    Rien de moins. Quoi que pensent ou puissent penser par ailleurs M. Daoud et Mme Zouari, ils auront eu le mérite de poser le vrai problème. 

  • Union européenne : Citoyenneté à vendre

     

    par François Reloujac

     

    Le 15 février dernier, Jean-Pierre Robin expliquait dans le cahier économique du Figaro que les États étaient « de plus en plus nombreux à monnayer leur citoyenneté ». En sous-titre de son article il écrivait : « La nationalité est une marchandise comme les autres, constate le FMI ».

    Et pour illustrer son propos, le journaliste donnait quelques exemples chiffrés. Pour devenir maltais, le tarif semble élevé : 1,15 millions d’euros d’investissement plus un versement de 650 000 euros à un Fonds national et social de Développement. Pour obtenir un passeport chypriote, il faut payer un peu plus cher : 2,5 millions d’euros. Mais, si Malte oblige le postulant à résider au moins six mois par an dans l’île, aucune obligation de la sorte ne pèse sur celui qui veut acquérir le droit de cité à Chypre.

    « Près de la moitié des pays de l’Union européenne, dont la plupart en zone euro, ont adopté depuis 2009 de tels systèmes en faveur des investisseurs immigrants », selon la terminologie du FMI ! La France s’y est mise aussi : il suffit de débourser la modique somme de 10 millions d’euros. Pour ce prix-là, il n’est pas précisé si les autorités nationales exigent de connaître exactement l’origine des fonds. Comme la majorité des « investisseurs immigrants » accueillis au Portugal ou au Royaume-Uni par exemple seraient d’origine chinoise, il n’est pas douteux que ce contrôle serait chose aisée.

    Le débat qu’a connu la France à l’époque de Giscard d’Estaing sur le droit du sang ou le droit du sol paraît quelque peu surréaliste à l’époque où nous en sommes au droit du fric. Aujourd’hui on se demande comment un simple magistrat pourrait prononcer sans arrière-pensée la déchéance de nationalité d’un individu qui aurait investi une somme pareille.

    La volonté de vivre ensemble, le partage de traditions communes, la responsabilité de la vie publique, la solidarité nationale ont désormais laissé la place à une valeur marchande. Et lorsque l’on investit ainsi dans un État membre de l’espace Schengen on peut venir s’installer dans n’importe quel État signataire de cet accord. Sans compter que celui qui en a les moyens peut s’acheter ainsi trois, quatre, cinq nationalités, ou plus. Rien n’interdit non plus aux personnes ayant de mauvaises intentions d’acheter des nationalités dans des pays qui ne sont pas liés par des accords d’extradition mutuelle.

    Le journaliste du Figaro nous apprend qu’en la matière, « les États-Unis et le Royaume-Uni ont été les précurseurs ». On s’en serait douté ! « Dès 1990 et 1994, ils ont respectivement lancé des « programmes de résidence » et pour des seuils d’investissement plutôt modestes (500 000 dollars et 1 million de livres) ».

    La seule chose qui étonne vraiment quand on découvre ce marchandage, c’est que ni le FMI, ni la BCE, ni l’eurogroupe n’ait songé à l’imposer à Alexis Tsipras pour aider la Grèce à rembourser ses créanciers. Peut-être avaient-ils peur que les Grecs ne cassent les prix et que cela donne des idées aux Espagnols ou aux Italiens. On pourrait aussi suggérer à François Hollande de faire déposer un projet de loi pour étendre à cette marchandise la pratique des soldes biannuels. Avec 70 % de remise, on aurait peut-être du succès. 

  • La Belgique rétablit les contrôles à sa frontière avec la France ... Frontières partout !

     

    C'est une information qui tombe mardi 23.02, dans l'après-midi... Question simple : Que reste-t-il de Schengen ?

  • Retour à Maurras : « Ce pays-ci n'est pas un terrain vague ... » Voilà ce qui doit guider notre politique de l'immigration !

      

    L’hospitalité 

    Il s'agit de savoir si nous sommes chez nous en France ou si nous n'y sommes plus ; si notre sol nous appartient ou si nous allons perdre avec lui notre fer, notre houille et notre pain ; si, avec les champs et la mer, les canaux et les fleuves, nous allons aliéner les habitations de nos pères, depuis le monument où se glorifie la Cité jusqu'aux humbles maisons de nos particuliers. Devant un cas de cette taille, il est ridicule de demander si la France renoncera aux traditions hospitalières d'un grand peuple civilisé. Avant d'hospitaliser, il faut être. Avant de rendre hommage aux supériorités littéraires ou scientifiques étrangères, il faut avoir gardé la qualité de nation française. Or il est parfaitement clair que nous n'existerons bientôt plus si nous continuons d'aller de ce train. (…) Ce pays-ci n'est pas un terrain vague. Nous ne sommes pas des bohémiens nés par hasard au bord d'un chemin. Notre sol est approprié depuis vingt siècles par les races dont le sang coule dans nos veines. La génération qui se sacrifiera pour le préserver des barbares et de la barbarie aura vécu une bonne vie.

    (…) #La jeune France d'aujourd'hui est en réaction complète et profonde contre ce double mal. Elle rentre chez elle. Ses pénates intellectuels, ses pénates matériels seront reconquis. Il faut que l'ouvrier français, le savant, l'écrivain français soient privilégiés en France. Il faut que les importations intellectuelles et morales soient mises à leur rang et à leur mérite, non au-dessus de leur mérite et de leur rang. L'étiquette étrangère recommande un produit à la confiance publique : c'est à la défiance du pays que doit correspondre au contraire la vue de tout pavillon non français. Qu'une bonne marque étrangère triomphe par la suite de cette défiance, nous y consentons volontiers, n'ayant aucun intérêt à nous diminuer par l'ignorance ou le refus des avantages de dehors, mais l'intérêt primordial est de développer nos produits en soutenant nos producteurs. Le temps de la badauderie à la gauloise est fini. Nous redevenons des Français conscients d'une histoire incomparable, d'un territoire sans rival, d'un génie littéraire et scientifique dont les merveilles se confondent avec celles du genre humain.  

     

    Charles Maurras 

     

    L’Action française, 6 juillet 1912

     

  • Calais : la capitulation de l'État, la révolte et la haine

             

    Une tribune d'Alexis Théas pour Figarovox [7.02], pointant avec pertinence le déchaînement médiatique qu'a suscité le micro-rassemblement « anti-migrants » de samedi dernier. Ce n'est selon lui - et nous partageons son avis - qu'un écran de fumée destiné à masquer une situation apocalyptique et la démission de l'Etat.
     

    Pendant que le président de la République apparaissait sur France 2 à la mi-temps de France-Italie pour commenter le match de rugby de samedi, le naufrage de Calais se poursuivait. Une manifestation d'une centaine de personnes, présentée comme «   anti-migrants », s'y réunissait. Ce mouvement répondant à un appel du groupe allemand Pegida, « contre l'islamisation de l'Europe », il a été attribué par les médias à l'ultra-droite, voire les néonazis. La manifestation ayant été interdite par le ministre de l'Intérieur, la répression policière a été sévère : 20 interpellations, soit un cinquième des manifestants, 10 placements en garde à vue... Fait marquant : un général de corps d'armée à la retraite, ancien commandant de la Légion étrangère, Christian Piquemal, dont le parcours ne révèle rien d'un factieux ni d'un extrémiste, s'est trouvé parmi les personnes arrêtées. Les commentaires médiatiques se focalisent sur la condamnation virulente du rassemblement qualifié de raciste. Mais que recèle vraiment cette indignation ?

    La situation de Calais a pris une dimension apocalyptique. Plusieurs milliers de migrants en situation irrégulière ont installé un gigantesque bidonville, surnommé la Jungle, devenue une zone de non droit. Des personnes en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique, dont des enfants, y survivent dans des conditions sanitaires épouvantables, indignes de la France contemporaine, sous la férule des passeurs mafieux et des activistes d'extrême gauche. La violence et le chantage y règnent en maîtres. La police y est prise pour cible et de violents affrontements s'y déroulent périodiquement. Toute une région est gravement sinistrée. Les commerces dont le chiffre d'affaires s'est effondré doivent fermer, les habitants du voisinage vivent dans la terreur. Un véritable chaos se répand sur toute une partie de la région dont l'image est dévastée.

    Une tragédie fruit de l'impuissance européenne

    Le drame n'a rien de nouveau, même s'il s'est considérablement aggravé en quatre ans. Il remonte à la fin des années 1990, lié au fonctionnement de l'espace Schengen : la France a ouvert ses frontières européennes et s'est engagée à protéger par tous les moyens celles de la Grande-Bretagne, transformant, le Calaisis en cul-de-sac, réceptacle des migrants qui ont traversé une partie de la planète dans le but de se rendre Outre-Manche. Cette tragédie est le fruit de l'impuissance européenne à contrôler la frontière extérieure commune, d'ailleurs totalement démantelée depuis la grande ouverture de septembre 2015. La manifestation de samedi résulte en outre de la faillite de l'Etat dans sa mission d'autorité et de protecteur des populations. La faiblesse, comme toujours, est le plus court chemin qui conduit à la haine et la violence. La responsabilité de M. François Hollande est engagée. L'article 5 de la Constitution de 1958 fait du chef de l'Etat le « garant de l'intégrité du territoire ». Le président de la République, qui ne s'est jamais rendu sur place, est responsable de l'abandon à des groupes mafieux d'une parcelle du territoire national. Calais fait autant partie de la France que le huitième arrondissement de Paris, faut-il le lui rappeler ?

    La vigueur des réactions politiques et médiatiques à un micro-rassemblement de cent personnes, le déchaînement médiatique autour des incidents, se présentent ainsi comme un écran de fumée destiné à masquer le désastre humanitaire et national dans toute son ampleur. La vigueur de la répression policière contraste avec le laxisme généralisé qui a abouti à la formation d'un bidonville abandonné à la mafia et aux groupuscules d'extrême gauche. Il faut y voir une gesticulation destinée à compenser une capitulation quotidienne, face à l'immigration illégale, face aux passeurs mafieux, à l'image d'un mode de gouvernement fondé sur les leurres et les manipulations. Le psychodrame de samedi renvoie au débat en cours sur la déchéance de la nationalité, et ses coups de menton destinés à recouvrir la désintégration en cours de la société française, sa plongée dans le désordre et la violence, de Calais à Marseille, en passant par Paris. Il est plus facile de réformer la Constitution dans les Palais feutrés de la République en donnant des leçons de morale républicaine, que de venir au secours de compatriotes aux prises avec l'horreur mafieuse. Le pouvoir évite ainsi de braver par des actes réels l'angélisme et le sans-frontiérisme, qui demeurent les piliers idéologiques du parti socialiste.

    Le monde politico-médiatique s'est déchaîné contre le général Piquemal accusé d'extrémisme. Et si le geste solitaire de ce Soldat n'était rien d'autre qu'un mouvement de désespoir et de colère contre la grande dérobade politicienne, la démission de l'autorité face au chaos français et européen, dont la Jungle de Calais est devenue le sinistre symbole ? 

     
    Alexis Theas est universitaire
  • Le Comte de Paris : « Honneur et Fidélité est notre devise »

     

    Le chef de la Maison de France, Monseigneur le comte de Paris, vient de condamner publiquement via son compte twitter, l’arrestation par la police française du général Piquemal à Calais.

    Le compte Twitter du Comte de Paris

  • Huit mille deux cent cinquante

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Ils seraient donc 8250, d’après Le Figaro, lequel fait état d’un « bilan officiel » : 8250 « radicalisés ». Soit une hausse de 100% en moins d’un an. On appréciera, sachant que « radicalisé » signifie musulman fortement suspecté et de repli identitaire (donc d’un retour à l'essence même de l’islam) et d’hostilité profonde à la France (par principe et sous toutes ses formes) et, comme conséquence logique, d’apologie du terrorisme (donc d’actions meurtrières pour combattre « les mécréants »). Evidemment, les bonnes consciences, en l’occurrence celles du Monde, ont immédiatement cherché à minimiser l’information en recourant à des sophismes peu convaincants : il ne faudrait pas confondre « signalements » avec « radicalisations » et la hausse de 2015 serait simplement tributaire du contexte des attentats. En fait, ce nombre reste certainement inférieur à la réalité : ainsi, à titre d’exemple, le jeune agresseur turc de Marseille n’avait fait l’objet d’aucun signalement préalable.  

    Existe donc sur notre territoire un nombre considérable d’ « individus » dangereux - susceptibles de commettre une agression à la machette, de se faire exploser sur un marché ou d’ouvrir le feu sur n’importe quelle foule. Pis : existe aussi une nébuleuse de recruteurs islamistes qui a des ramifications dans les prisons, dans les écoles, dans les clubs et salles de sport, dans les mosquées, etc., puisque, dans 95% des cas, la « radicalisation » résulte d’un contact humain, direct, avec un propagandiste. La préméditation et l’organisation sont donc avérées et le « loup solitaire », concept tellement commode pour tous ceux qui crient volontiers à l’amalgame et à l’islamophobie reste une exception. 

    Cette nouvelle armée secrète séduit par ailleurs des gens qui ne sont pas forcément des paumés en rupture de ban. Un récent dossier de L’Obs sur le sujet, commenté dans le « 7-9 » de France Inter, souligne - enfin - les limites de l’explication simpliste par le fanatisme ou le nihilisme : la plupart des aspirants-jihadistes ont, au sens propre, la foi; la foi de ceux pour qui la mort n’est pas un échec mais, dans certaines conditions, une victoire qui leur ouvre les portes du paradis. Cette foi transmise ou fantasmée (celle des convertis, notamment) correspond à un besoin de transcendance que ne sauraient assouvir les misérables « valeurs », purement matérialistes et individualistes, de la société contemporaine. Ce qui signifie en clair que la responsabilité de notre société existe mais pas forcément là où on la cherche. 

    Dès lors, qu’importent les pourcentages (les statistiques chiffrent les mineurs à 20% et les femmes à 30%; les convertis seraient 25%) ? Chaque radicalisé(e) est un soldat ennemi potentiel. Or, on semble plutôt se satisfaire d’avoir créé cette nouvelle catégorie (« citoyenne » ?), les « radicalisés », que lon considère comme des victimes, voire des malades à soigner, alors qu’il faudrait, sans les mépriser pour autant, les empêcher de nuire, eux et leurs recruteurs, en ne s’interdisant aucun moyen (…). Sinon, proclamer que nous sommes en guerre et déployer la troupe au coin des rues n’est plus qu’une opération de communication. 

     

  • L’Algérie en guerre contre ses binationaux ?

     

    par Gabriel Robin

    En lisant cette intéressante note de Gabriel Robin [Boulevard Voltaire, 4.02.2016], on ne peut s'empêcher de conclure que, sur la question de la bi-nationalité s'agissant de leurs ressortissants, ce sont les autorités algériennes qui ont raison. Raison contre nos intellectuels, juristes, politiciens et gens de médias. Certes, la mémoire des origines, l'attachement à une patrie de provenance en termes de culture, peuvent être légitimes pourvu qu'ils ne prévalent pas sur les devoirs que l'on a contractés envers le pays dont on a acquis la nationalité. Celle-ci n'est pas faite, en effet, que de mémoire et de culture, domaines où la multi-nationalité est possible. Elle est aussi faite d'intérêts, parfois de leur choc, choc dans certains cas, entre des intérêts vitaux. C'est pourquoi la bi-nationalité exigerait au moins un choix explicite de prévalence. En fait, au sens plein, incluant le culturel mais aussi le politique, l'on peut considérer la bi-nationalité comme impossible. L'individualisme postmoderne peut-il seulement comprendre et admettre que la citoyenneté ne se partage pas et qu'en définitive l'appartenance à un Etat ne peut être qu'à un seul ? Les autorités algériennes, plus frustes, le savent. Les Français l'ont oublié et, par la force des choses, devront le réapprendre. Il se pourrait que ce soit tout simplement la déchéance de la bi-nationalité qu'il convient de décider. Débat ouvert ! Lafautearousseau  

     

    Gabriel Robin.jpegDimanche, l’Algérie votera sa nouvelle Constitution. Dernière œuvre politique majeure du président Abdelaziz Bouteflika, la révision de la Constitution a été approuvée le 11 janvier dernier en Conseil des ministres. Si certaines mesures ont été saluées par l’opinion publique, comme la reconnaissance officielle de la langue amazighe, d’autres agacent quelques opposants. C’est le cas de l’article 51 qui restreint fortement les droits des binationaux.

    Les fonctions politiques seront désormais réservées aux seuls nationaux algériens qui ne possèdent pas une autre nationalité. Idem pour la plupart des hautes responsabilités de l’État (gouverneur de la banque centrale, directeur général de la sûreté nationale ou président de la Cour suprême). Par ailleurs, l’accès à la fonction de président de la République ne sera rendu possible qu’aux candidats strictement algériens capables de prouver dix ans de résidence en Algérie. Cet article 51 dérange.

    Chafia Mentalecheta, députée binationale franco-algérienne, a ainsi poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux : « Au nom de la communauté nationale établie à l’étranger, composée de millions de binationaux attachés à l’Algérie comme peu savent le faire, jaloux de leur algérianité comme peu peuvent le comprendre, liés à la nation algérienne par le sang et par l’Histoire, je refuse que l’Algérie se mette au diapason constitutionnel de la France en instituant une variante de la déchéance de la nationalité. » Les deux réformes n’ont strictement rien à voir mais qu’importe l’exactitude quand critiquer la France est un véritable sport national.

    Les protestations contre l’article 51 se multiplient dans les pays à forte diaspora algérienne. C’est évidemment en France que la réforme suscite les réactions les plus passionnées. Chafia Mentalecheta a même lancé une pétition expliquant l’amour qu’elle porte à sa nationalité d’origine. Dans un élan lyrique, la députée parle amoureusement des « bi, tri et quadrinationaux », à l’identique de Jack Lang sur Canal+ récemment.

    La binationalité ne devrait être qu’une exception. Il est difficile d’avoir deux patries comme il est difficile d’avoir deux mères. L’Algérie dénonce cette hypocrisie et appelle les Algériens possédant une autre nationalité à choisir. Si ces derniers veulent être des acteurs politiques dans leur pays d’origine, ils doivent faire un choix clair pour la nationalité algérienne et non pas simplement en profiter des avantages.

    Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence de la République, le dit clairement : « Ceux qui voudraient servir ou représenter l’Algérie à de très hauts niveaux de responsabilités ne doivent avoir de loyauté qu’envers elle et doivent être dégagés de tout lien avec une puissance étrangère. » Un discours de bon sens que je fais mien.

    Sous couvert d’anonymat, un ancien haut fonctionnaire déclarait : « Mes enfants, nés en Europe, qui sont rentrés avec moi, n’ont donc pas le droit de servir leur pays ? De quel droit ? » Ils en ont le droit mais ils doivent faire un choix. Les binationaux franco-algériens ont plus souvent des comportements de patriotes algériens lorsqu’ils vivent en France. Les événements de la dernière Coupe du monde de football en témoignent. Abdelaziz Bouteflika les enjoint désormais à traduire leurs déclarations en actes. Si l’Algérie est dans leur cœur, ils doivent renoncer à la nationalité française.   

    Juriste
  • Renaud Camus : « Le réensauvagement de l’espèce est en marche »

     

    Intéressant entretien donné par Renaud Camus à Boulevard Voltaire [3.02.2016]. On pourrait en discuter tel ou tel détail, mais non l'esprit et le fond avec lesquels nous ne pouvons qu'être d'accord. Renaud Camus a particulièrement raison, nous semble-t-il, de ne pas faire porter notre déclin identitaire sur les seuls phénomènes migratoires mais aussi sur ce qu'il appelle la Grande Déculturation qui nous affecte concurremment.  LFAR

     

    L’ONU vient de publier un rapport sur les « migrations de remplacement ». Selon l’Organisation, « le concept de migration de remplacement correspond à la migration internationale dont un pays aurait besoin pour éviter le déclin et le vieillissement de la population qui résultent des taux bas de fécondité et de mortalité ». Cela rejoint votre idée de « Grand Remplacement » ?

    Ce rapport n’est pas le premier. Il y a très longtemps que l’ONU et ses commissions tournent autour du concept de remplacement, ce qui évidemment me fait bien rire, mais jaune, alors que je me fais traiter, y compris par certains de nos amis, de complotiste et d’illuminé. Le point de vue de l’ONU empile deux aberrations, dont la première est au moins une grave erreur d’appréciation et la seconde une monstruosité morale.

    La première est la conviction qu’il faut enrayer le déclin démographique des populations et le vieillissement qui l’accompagne nécessairement. Or, l’un et l’autre, surtout le premier, sont la sagesse même. Toutes les politiques écologiques qui prétendent sauver la Terre sans tenir compte de la désastreuse explosion démographique sont un vain et ruineux bavardage. Les peuples les plus développés, dans leur tréfonds, sont bien conscients de cette donnée-là et évolueraient naturellement, si l’immigration d’abord, l’invasion migratoire ensuite, n’intervenaient pas, vers une décroissance démographique naturelle et modérée, parfaitement raisonnable, et qui ne menacerait en rien leur existence, d’autant qu’eux-mêmes n’ont jamais été si nombreux. Cette légère décroissance entraînerait, c’est vrai, un inévitable vieillissement de la population, auquel on a parfaitement les moyens de faire face, qui n’implique en rien le moindre empêchement de faire des enfants ou la disparition de la jeunesse mais qui pourrait, n’était la Grande Déculturation, être l’occasion d’un progrès de la vie de l’esprit.

    Le problème de la planète n’est pas du tout la dénatalité relative de l’Europe : il est la surnatalité explosive et catastrophique de l’Afrique.

    Quant à la monstruosité morale et culturelle, morale parce que d’abord culturelle, elle tient évidemment à ce que j’appelle le remplacisme, le totalitarisme post-industriel et financiariste, pan-économiste, rival et souvent complice de l’islamisme : pour lui, la matière humaine indifférenciée est indéfiniment échangeable avec elle-même, remplaçable à merci. Faut-il souligner qu’il ne saurait y avoir de dignité de l’espèce qu’en la constitution permanente d’hommes et de femmes irremplaçables ? Dès lors que l’homme est remplaçable par l’homme, il l’est aussi par la bête, et réciproquement, par la machine et par la chose. Le remplacisme est une chosification du vivant.

    Dans ses conclusions, l’ONU donne des chiffres, mais n’aborde pas les conséquences culturelles d’une telle migration. Or, n’est-ce pas le plus important ?

    Évidemment, mais culturel n’est pas assez dire. Ontologique serait plus vrai. Le remplacisme est un tout.

    À Cologne, en prévision du carnaval, l’Allemagne met en place une politique intensive d’information et distribue quantités de tracts et autres notices invitant les réfugiés à « ne pas violer les femmes, à ne pas boire d’alcool ni uriner en public ». Pensez-vous que cela puisse être efficace ?

    On nous expliquait déjà qu’il était vilain d’abandonner son chien avant les vacances. Demain, on nous rappellera qu’étrangler ses vieux parents ne se fait pas du tout. Le réensauvagement de l’espèce est en marche.

    Comment analysez-vous le fait que politiques, médias puis organisations féministes aient tenté de cacher les événements de la Saint-Sylvestre pour les premiers, et qu’elles aient été si lentes à réagir pour les secondes ?

    Le remplacisme est un tout, je le répète, et entre autres choses une fabrique de l’ersatz, du faux, du mensonge et, non pas du silence, certes, mais de l’assourdissement : tout pour que la vérité n’affleure pas, et d’abord celle du Grand Remplacement et de sa vraie nature. 

     

     

  • De la peur à la soumission

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Dimanche 24 sur Canal+, M. Sihamedi, président de « BarakaCity, association humanitaire islamique », tient, comme à son habitude, des propos tantôt ambigus tantôt radicaux, mais toujours inquiétants. D’autant qu’il se présente comme un « musulman normal ». Egalement sur le plateau ce jour-là, Mme Belkacem refuse d’abord de s’exprimer puis se contente de préciser qu’elle n’est pas d’accord avec le sieur Sihamedi. Sachant pourtant très bien qu’il serait là, à deux pas d’elle, elle devait bien se douter de la tournure que prendrait l’émission. Simplement, elle ne partage pas son « opinion ». A quoi faut-il attribuer ce silence ? Médusée, fascinée, soumise même, Madame le Ministre. Pourquoi ? On pourrait évidemment penser que son surmoi de femme marocaine et musulmane aura été le plus fort face à cet homme déterminé. 

    Quarante-huit heures après l’incident, justification de Mme Belkacem : on ne parle pas avec des gens qui sont en dehors du « champ républicain ». Quand des soldats français se battent à l’extérieur contre un ennemi islamiste qui recrute à l’intérieur dans le terreau islamique, continuer à brandir comme un étendard les valeurs prétendument « humanistes » de la République est consternant. Les valeurs, chacun les siennes : M. Sihamedi l’a encore prouvé devant Mme Belkacem. Les vraies valeurs de la France, c’est elle-même, son territoire et son histoire, sa langue et sa culture, que rejettent et qui rejettent M. Sihamedi et ses émules musulmans. Ce qui compte, c’est la détermination du pays et de l’Etat à lutter jusqu’au bout pour la victoire contre l’ennemi. Parce qu’il est l’ennemi, tout simplement. Cela, Mme Belkacem pouvait difficilement le dire… 

    C’est bien la même peur de nommer les réalités que manifestent MM. Hollande et Fabius, particulièrement rétifs à l’emploi des mots « islam » et « musulman », à propos de ceux que traquent nos troupes au Mali et que frappent nos avions au Proche-Orient, mais aussi de ceux qui assassinent et terrorisent en France. D’où la promotion de l’appellation « Daesh », tartufferie qui a fait long feu, plus personne n’étant dupe. Si l’islam ne se réduit pas à l’islamisme, l’islamisme lui-même est bel et bien une façon de « pratiquer » l’islam. C’est ce que montre le film documentaire « Salafistes », sorti mercredi 26, mais de façon confidentielle, et dont la projection reste autorisée, mais assortie d’une interdiction aux mineurs par décision du Ministre de la Culture. 

    Approuvant Mme Pellerin, M. Jamet écrit (Boulevard Voltaire) que « ce n’est pas en censurant la réalité qu’on la change » et qu’ « il est bon de connaître l’ennemi que l’on combat » - et il a raison. Cependant, on peut surtout craindre qu’en traitant ce film comme un vulgaire film pornographique, la mesure n’équivaille à une sorte d’arrêt de mort pour son exploitation commerciale : alors qu’il aurait fallu en assurer la promotion, France 3 (service public…), partie prenante de l’opération, s’en est d’ailleurs retirée ! On aurait réussi ainsi, sous couvert de liberté, à occulter en grande partie un document gênant qui montre de manière crue la réalité de la vie quotidienne dans des zones de droit musulman stricto sensu. 

    On ne peut surmonter la peur dans le déni et l’ignorance. Montrer ce qu’est l’ennemi n’est pas faire son apologie. Les tueries de janvier et novembre constitueraient sinon, en elles-mêmes, une forme d’apologie. La France doit regarder la vérité en face : malgré qu’en aient Mmes les Ministres, l’islam, c’est la charia, sans doute bonne pour les bédouins pour lesquels elle fut imaginée mais dont un vieux pays imprégné de droit romain n’a que faire. 

     

  • Société • Après les Bronzés, les migrants font du ski

     

    par Aristide Leucate

    Une tribune dérangeante sur la dessiccation de l'âme française ...

     

    aristide-leucate.jpgVous avez sûrement aimé (ou tout au moins vu) Les bronzés font du ski, vous savez, cette comédie bien française, écrite et interprétée par la troupe du Splendid et réalisée en 1979 par Patrice Leconte. On y narrait les tribulations nombrilo-intimistes d’un groupe d’amis venus dans les alpages affublés de leurs médiocres états d’âme crypto-existentiels pour y passer quelques vacances pas forcément reposantes, ce qui fait tout le comique du film.

    Vous en voulez encore ? Non pas une énième resucée de ce comique troupier qui, finalement, hormis certaines scènes d’anthologie, a plutôt mal vieilli. Mais plutôt une version, disons plus… exotique, résolument moderne, tellement dans le vent, si conforme au politiquement correct ambiant.

    Cela se passe à Serre Chevalier, dans les Hautes-Alpes. L’on peut y voir, sur des pistes enneigées et baignées de ce doux soleil si caractéristique des Alpes du Sud, des Érythréens, Somaliens et autres Soudanais s’ébrouer bruyamment, chuter joyeusement, s’interpeller en swahili ou en arabe pour, sans nul doute, vanter leurs exploits de fondeurs débutants.

    Non, vous ne rêvez pas ! Ces braves gens, arrivés fraîchement dans nos contrées, via l’Allemagne de Mutter Merkel, tentent un stage d’intégration accéléré, sous le regard sirupeux de nos belles âmes progressistes.

    Combien de nos compatriotes dont les enfants rêveraient de connaître les plaisirs sains de la montagne mais qui, à défaut, doivent se contenter des souvenirs de privilégiés échangés dans les cours d’école ?

    Ces populations qui tentent, vainement, d’apprendre notre langue, ne connaissant rien de nos us et coutumes, de notre culture, de nos traditions, voire de nos institutions, sont, sans préalable, plongées dans le bain des délices indus de l’industrie occidentale du loisir de masse. Avant même d’avoir eu le temps de mériter, par le travail ou un effort reconnu, cette récompense qui leur tombe gratuitement du ciel généreux de nos largesses contrites.

    Tout ce théâtre révoltant se joue, non pas tant dans l’indifférence générale que dans l’ignorance savamment entretenue par la classe politico-médiatique jouant la corde de l’autoculpabilisation. Qu’un seul de nos compatriotes s’essaye, publiquement, devant son maire, son député ou son conseiller départemental, à une observation étonnée devant cette incongruité et il sera poliment – mais fermement – rabroué.

    Pendant ce temps, les migrants peuvent skier tranquilles. Ne reste alors plus qu’à l’indigénat de souche à se retourner mélancoliquement sur son passé. Car, à bien y réfléchir, ils étaient plutôt sympas, les Bronzés et leurs plaisantes élucubrations ; mais n’ont-ils pas aussi contribué, avec d’autres non moins dénués de talent (Coluche, Le Luron, Renaud, etc.) à instiller un corrosif poison de dérision qui a fini par ronger, jusqu’à la dessiccation, l’âme française ? 

     (Boulevard Voltaire)

    Docteur en droit, journaliste et essayiste
  • De la double nationalité

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Si l’on en croit Le Monde, les « Français » seraient plus de cinq millions à posséder une autre nationalité. C’est quand même beaucoup quand on mesure tous les conflits d’intérêts que peut générer un jour ou l’autre une telle situation, la France ne reconnaissant pas juridiquement ce qu’elle considère comme un simple état de fait. Cela dit, hormis état de guerre avec un pays dont de nombreux Français seraient aussi les « nationaux », les risques sont forcément limités à des cas individuels et des situations particulières. Cependant, la double nationalité (et parfois la multinationalité) constitue aussi une anomalie, voire une contradiction flagrante, pour une république qui fait de l’égalité la pierre angulaire de sa raison d’être : si certains « Français » ont des comptes en Suisse, d’autres bénéficient d’une immatriculation auprès de consulats étrangers. Cela rend d’ailleurs possible un véritable détournement : ainsi, aujourd’hui, les trois pays du Maghreb francophone constituent souvent, pour des délinquants ou des terroristes, une base de repli commode. 

    Il se trouve que les plus nombreux, et de loin, des binationaux, sont justement originaires du Maghreb (deux tiers de « bi(s) » dans une « communauté » elle-même largement majoritaire dans l’ensemble de la population d’origine immigrée). Si la mesure de déchéance prônée par l’exécutif est d’abord voulue comme un symbole, provoquant des cris d’orfraie dans la quasi totalité de l’intelligentsia de gauche, c’est bien parce qu’en fait elle concernerait justement ce type de « population ». Pour mettre tout le monde d’accord et être efficace, on pourrait tout simplement, au lieu de la déchéance, appliquer les lois de la guerre : tout Français qui prend les armes contre son pays doit être condamné au pire. 

    Reste la question de fond. Pour M. Legrand (France Inter, 5 janvier), la déchéance proposée « [rompt] la tradition républicaine selon laquelle on ne divise pas la citoyenneté ». Il n’a pas tort, dans la mesure où en France nationalité et citoyenneté se confondent. Dans la réalité, de nombreux Français se reconnaissent aussi dans une autre filiation, en fait culturelle : c’est, bien entendu, le cas de beaucoup de « provinciaux », Français issus des provinces de France et qui cultivent légitimement leur double héritage (on peut prendre comme exemple la « nacioun gardiano » des Camarguais). Toutefois, on l’a dit, cela peut poser problème, un jour ou l’autre, à des étrangers devenus Français et conservant, durant une ou plusieurs générations au moins le souvenir d’autre chose où le culturel côtoie le national : dans certains cas, il faut bien choisir. Une sorte de prévalence doit donc exister. « La nationalité française est d'abord une allégeance » affirme avec raison M. Zemmour (RTL, 12 janvier). Or, une double allégeance est inadmissible : en ce sens certaines des conventions bilatérales signées par la France sont inacceptables (par exemple que des « jeunes » prétendument « français » puissent accomplir un service militaire en Algérie ou en Israël).  

    Quand les choses ne sont pas simples, c’est au politique de trancher, et s’il le faut dans le vif. Sinon, ce sont les circonstances qui imposeront leur logique. 

     

  • C'est pour la France que l'avenir de l'Algérie a de quoi nous inquiéter ...

     

    Le lundi de Louis-Joseph Delanglade [Inquiétante fin de règne en Algérie], que nous avons mis en ligne hier, a suscité plusieurs commentaires intéressants parmi lesquels celui de Jean-Louis Faure se détache de façon évidente. C'est pourquoi nous le publions en note aujourd'hui de sorte qu'il soit vu du plus grand nombre de nos lecteurs. En matière de politique étrangère, Lafautearousseau s'essaie à dégager une ligne qui soit, tout simplement celle des intérêts français. Or l'explosion qui menace en Algérie constituerait un risque considérable pour la France. Comme Louis-Joseph Delanglade, Jean-Louis Faure indique quelle en serait la nature. Il n'est pas interdit de prévoir. Même au contraire ! De prévoir et d'alerter. Quant à la question de la double-nationalité, que Jean-Louis Faure évoque à fort juste titre en fin de commentaire, nous aurons à coup sûr à y revenir.  Lafautearousseau 

     

    Ne doutons pas de deux évènements à venir :

    • nous sommes à la veille d’un drame,

    • la déflagration viendra de la crise économique.

    Quelques chiffres balisent la catastrophe.

    La démographie avec une population de 40 millions d’habitants dont un tiers a moins de 15 ans ! Jeunesse sans espoir sinon de franchir la Méditerranée.

    Dans ses dernières livraisons de l’Afrique Réelle où ce pays retient toute l’attention de Bernard LUGAN, il nous donne des informations qui laissent sans voix sur la nécessité d’importer des produits vivriers de base de l’agro-alimentaire, loin des belles productions des trois départements ex-français. Remarquable synthèse dans les N° 70 Oct 2015 et suivant, rappelant entre autre qu’au départ des Français, l’industrie représentait 30 % du PIB dans la décénie1970, tombés à 5 % en 2015.

    Les revenus des hydrocarbures sont 60 % du budget. Nous voyons le trou quand les prix s’effondrent en 18 mois. Louis-Joseph Delanglade parle de corruption et de prédation : ce sont 90.000 fonctionnaires et assimilés descendant du FLN et de son organisation qui se partagent le gâteau, pour en distribuer une partie. La France le sait et en connaît les circuits …

    Nous partageons l’inquiétude de Louis-Joseph Delanglade : quand l’explosion se produira les drapeaux algériens décoreront les fenêtres en France, et inutile de parler de cinquième colonne pour se donner un air intelligent. Il ne manquera pas d’Hidalgo, d’Autain, de Pompili, de Guetta, de Cohen FI, de Roger-Petit voire de Cazeneuve et de Valls (mais on pourrait monter plus haut) pour nous expliquer que la ruine du pays est la conséquence de la colonisation !

    Le terreau est là, pour alimenter un islam fondamentaliste (aucun des sigles utilisés par les journaleux ne me convient).

    Souvenons nous des propos du président Pompidou rapportés par Michel Jobert : « il faudrait que l’Algérie et la France se montrent un peu plus d’indifférence ». Depuis cette remarque il y a 40 ans, c’est exactement l’inverse qui s’est déroulé … La question de la double nationalité est brulante. 

  • L'ASSOURDISSANT SILENCE DES FÉMINISTES FRANÇAISES

     

    Une insolence d'Eric Zemmour légitime et argumentée. Mais les consciences selon la doxa sont sélectives et leurs indignations ne sont rien d'autre qu'idéologiques.

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgElles se taisent. Et quand elles parlent, c'est pire. Depuis la révélation des violences commises à Cologne, pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, par des nuées de migrants sur des femmes allemandes esseulées, les féministes se tiennent coites. Nos grandes consciences progressistes, nos suffragettes, nos chiennes de garde, nos « Osez le féminisme ! », nos Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira, nos théoriciennes de la théorie du genre, nos statisticiennes des quotas, qui voyaient des viols partout et l'égalité nulle part, font assaut de discrétion. Comme si devant la vraie violence, et non pas celle qu'elles inventaient, elles revenaient à l'antique conseil de leurs arrière-grands-mères : sois belle et tais-toi !

    Il faut dire que les médias ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour cacher la réalité. Autrefois, la rumeur était mensonge et l'information vérité : désormais, la rumeur est vérité, que censurent les médias si elle ne se soumet pas à la doxa totalitaire du « vivre-ensemble dans la diversité ». Les féministes ont la même pudeur que leurs consoeurs des médias, écartelées qu'elles sont entre leur solidarité avec les prétendues victimes de l'Histoire et la défense des droits des femmes. Déjà, lors des querelles françaises sur le voile, elles n'avaient pas pu cacher leur gêne. Pour protéger l'islam, sacro-sainte « religion de paix et d'amour », elles avaient cru habile de mettre tous les péchés du monde sur les épaules de la « culture patriarcale » qui imprégnait encore ces populations venues d'ailleurs. Depuis Cologne, c'est de nouveau la petite musique que certaines essaient de faire entendre. Comme si la culture patriarcale des Italiens du Sud, des Grecs, des Corses ou des anciens pieds-noirs était connue pour ses viols massifs. Comme si le patriarcat - couplé avec le christianisme dans nos contrées - n'avait pas été avant tout une répression - excessive, avait jugé Freud ! mais civilisatrice des instincts !

    La leçon est rude : cette folie prédatrice dans les rues de Cologne nous ramène à l'aube de l'humanité, quand la femme était considérée comme une prise de guerre par des armées d'envahisseurs qui marquaient ainsi leur souveraineté sur le territoire qu'ils conquéraient. Dans toutes les guerres, les viols de masse ont accompagné l'avancée des troupes : rien que durant la Seconde Guerre mondiale, on se souvient des viols de femmes russes par les troupes allemandes en 1941, de femmes allemandes par les troupes russes en 1944, ou encore - moins connu, de femmes italiennes par les troupes françaises des tabors marocains après la bataille de Monte-cassino en 1944. Le silence assourdissant des féministes vaut aveu : leur prétendu amour des femmes libres était seulement une haine inexpiable du mâle blanc. A croire que ce n'était pas sa suprématie qu'elles contestaient, mais sa domestication ; pas sa force, mais sa faiblesse. 

    Figaro magazine du 15.01.2016

     

  • Société • Julien Sanchez, un maire FN face à la « résistance »

     

    par Yves Morel

    Des commerçants musulmans assignent leur maire en justice : les enseignements politiques d’une procédure.

    Julien Sanchez, jeune maire FN de Beaucaire (Gard) connaît, avec la communauté musulmane, des problèmes judiciaires révélateurs de l’incapacité de nos pouvoirs publics à défendre efficacement leurs administrés dans leurs droits et leurs intérêts les plus fondamentaux.

    M. Sanchez avait pris deux arrêtés municipaux datés des 16 et 17 juin derniers interdisant l’ouverture des commerces durant la nuit. Le premier fixait cette interdiction de 23h à 8h du matin à l’intérieur d’un secteur délimité du centre-ville de Beaucaire. Le second réduisait la portée de cette interdiction, la limitant à deux rues du centre-ville (les rues Nationale et Ledru-Rollin) et en faisait cesser l’application à 5h du matin. Ces arrêtés n’étaient d’ailleurs applicables que jusqu’au 31 octobre.

    Le jeune maire motivait sa décision par les plaintes de nombreux riverains (dont certains musulmans, ce que l’on se garde bien de préciser) victimes des nuisances sonores engendrées par cette activité commerciale nocturne. Ces riverains ne pouvaient pas dormir, agressés qu’ils étaient par le tumulte résultant du bavardage et des cris et autres braillements de clients agités et en grande conversation, attroupés à proximité des magasins, les vrombissements et pétarades de véhicules motorisés, le bruit des coups de klaxons et autres agréments de cette joyeuse convivialité. Certains renonçaient à dormir dans leur chambre et s’installaient sur leur canapé situé dans une pièce moins exposée (sans pour autant trouver le calme indispensable à l’ensommeillement), d’autres, exaspérés se disaient sur le point de s’abandonner à des réactions violentes. La décision du premier magistrat de la petite cité du Gard semblait donc bien compréhensible.

    Pas du tout !, ont estimé les commerçants des rues visées par ces interdictions.

    Sous la conduite d’Abdallah Zekri, président de l’Observatoire « national » (défense de rire) contre l’islamophobie au sein du Conseil Français du Culte Musulman (Diantre ! Voilà un homme de poids), six d’entre eux déposèrent une plainte devant le Tribunal administratif de Nîmes pour obtenir l’annulation des arrêtés incriminés, et 3 000 euros d’indemnité (chacun) au titre des préjudices engendrés par leur application. Le Conseil Français du Culte Musulman, lui, se portait partie civile, dans cette procédure. En effet, ces commerçants s’estimaient particulièrement lésés dans la mesure où la période d’application des deux arrêtés couvrait celle du ramadan, qui expliquait la recrudescence des nuisances sonores dont se plaignaient les riverains. A leurs yeux, « les mesures prises par ce maire visent à asphyxier l’activité économique de ces commerçants en raison de leur appartenance à la religion musulmane », pas moins.

    Se prévalant de l’alibi de la tranquillité de ses administrés, le maire poursuivrait donc une politique de « discrimination » à l’égard des musulmans de sa cité. « Force est de reconnaître que ces arrêtés visent substantiellement les commerçants musulmans », est-il spécifié dans la citation à comparaître. Ces commerçants, le maire viserait à les acculer à la faillite ; comme si leur bonne santé économique et financière dépendait uniquement de leur surcroît d’activité au moment du ramadan ; et comme si les Beaucairois justement mécontents (dont certains musulmans, répétons-le) n’avaient qu’à souffrir en silence au nom de la « tolérance », de l’égalité, du refus de toute discrimination ethnique ou religieuse, valeurs essentielles de notre république.

    A la suite du dépôt de plainte des commerçants, Julien Sanchez rapporta ses deux arrêtés. Si bien que, lors de l’audience du 26 août dernier, le Tribunal administratif de Nîmes rendait un verdict de non-lieu sur ce sujet, et, de surcroît, déboutait les plaignants de leur demande d’indemnisation.

    Mais le maire ne renonça pas à faire prévaloir ses décisions. A peine eut-il abrogé les arrêtés en cause que, le 19 août, il en prit deux autres, qui reconduisaient les mesures qu’ils contenaient. Les commerçants et le CFCM déposèrent alors une nouvelle plainte devant le Tribunal correctionnel de Nîmes, cette fois.

    Ces tous derniers jours, jeudi 7 janvier, à l’issue de l’audience, le président du Tribunal correctionnel a mis la décision en délibéré au 10 mars prochain. Nul ne peut préjuger du verdict qui sera rendu.

    Quel que soit le verdict qui sera vendu, cette affaire montre à quel degré d’impuissance est vouée la défense des droits les plus élémentaires de nos compatriotes en nos temps d’aliénation morale et culturelle et de déliquescence politique. Un édile ne peut même plus assurer la simple tranquillité de ses concitoyens sans se voir aussitôt vilipendé, médiatiquement lynché et traduit devant un tribunal par les représentants de telle communauté ethnoreligieuse. Si le tribunal nîmois donne tort à M. Sanchez, les beaucairois des quartiers en lesquels sont implantés des commerces arabes n’auront qu’à se résigner à supporter le supplice du tintamarre provoqué par les attroupements bruyants des clients musulmans de ces échoppes pendant au moins un mois, quitte à être privé de sommeil ; et, bien entendu, ils n’auront pas le droit de se plaindre sous peine de se voir taxer de racisme. De la même façon, les habitants de banlieues populaires des grandes villes doivent se résoudre, la mort dans l’âme, à voir leurs communes ou leurs quartiers hérissés de minarets et émaillés de boucheries halal, de restaurants arabes, de pizzerias turques et autres kebab, de magasins spécialisés dans l’organisation de mariages musulmans et la vente de matériel religieux, et de sièges locaux d’associations d’aides aux immigrés ou de jeunes maghrébins.

    Il est vrai que Yann Moix nous rappelle, sur le ton de l’objurgation, que « c’est le mouvement de l’histoire », que « demain, la France sera peut-être musulmane », et qu’il est aussi vain qu’ »indécent » de s’opposer à une telle évolution. Manifesterait-il la même inclination s’il diagnostiquait un retour de la tradition et de la morale catholique en France ? Non, à n’en pas douter.

    La mésaventure du jeune maire de Beaucaire dément les sombres prévisions de ceux que l’accès au pouvoir du Front national amènerait l’instauration d’une dictature de type pétainiste ou fasciste. En fait, ses opposants entreraient immédiatement « en résistance », suivant leur propre expression et mettraient tout en œuvre pour empêcher le pouvoir d’agir ou faire invalider ses décisions par le Conseil constitutionnel et les tribunaux de tous degrés et de toutes natures. Et on sait que notre constitution et nos divers codes juridiques contiennent quantité d’articles, de lois et de décrets qui concourent tous – tant par leur inspiration ou leur contenu effectif que par les interprétations qu’ils autorisent –à empêcher toute politique de défense de notre nation, de notre identité culturelle et des droits les plus élémentaires de nos compatriotes au nom des « droits de l’homme » et des « valeurs de la République », qui font » l’honneur de la France ». Notre classe politique et notre intelligentsia nous ont collé, durement inscrit dans les textes de loi, un véritable sida politique et moral qui nous prive de toute défense, de toute possibilité de saine réaction contre la décrépitude. Cette petite affaire beaucairoise en est une illustration entre mille. 

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle