par Yves Morel
Nadine Morano a encore défrayé la chronique, et ce n’est pas peu dire. En effet, elle a tenu sur Canal+, au cours de l’émission Le Supplément, des propos iconoclastes jugés racistes par toute la classe médiatique.
La députée européenne, qui n’a pas la langue dans sa poche, s’est permis de dire : « Regardez la gare du Nord, on n’a plus l’impression d’être en France, on a l’impression d’être en Afrique ». Ali Baddou, animateur de l’émission lui ayant alors demandé : « La gare du Nord, c’est l’Afrique ?», Mme Morano a répondu : « Je vous laisse juger par vous-même, et je laisse aussi juger tous ceux qui viennent de regarder pourquoi il y a dans ce quartier toute une concentration d’une population dont on voit bien que c’est une population immigrée, dont on voit bien que c’est une population qui est concentrée dans ces quartiers, comme vous avez plein de ghettos en France ».
Conséquence : explosion de réactions indignées sur Facebook, Twitter et tous les réseaux sociaux. Des régiments de bons esprits sonnent le tocsin, vaticinent et annoncent le retour des temps maudits, la déferlante du racisme et la montée continue de l’extrême-droite, qui réussit son entreprise de lepénisation des esprits et tient désormais un discours aussi « décomplexé » que « nauséabond ».
Des vérités d’une évidence pourtant criante
En réalité, Nadine Morano n’a fait qu’énoncer une vérité évidente, tout comme elle l’avait fait le 26 septembre dernier lors de l’émission On n’est pas couché, sur France 2. Seulement cette évidence, nos classes politique et médiatique ne veulent pas l’admettre. Elle est pourtant on ne peut plus criante. Des communes entières de la région parisienne (Saint-Denis, Montreuil, Stains, Bobigny, Sevran, entre cent autres), de la banlieue lyonnaise (Villeurbanne, Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin, Saint-Priest, etc..), des quartiers de Marseille, de Toulouse (le Mirail), de la conurbation lilloise, de Rouen, du Havre et de partout ailleurs sont devenus de véritables enclaves étrangères, peuplées majoritairement de maghrébins, de turcs et d’africains et où les petits commerçants traditionnels cèdent la place aux boucheries halal, aux pizzerias et boulangeries turques, aux kebabs et aux restaurants exotiques, dont les rues sont parcourues par des femmes voilées et des hommes en djellabah, dont les cliniques et les cantines se trouvent contraintes de proscrire la viande de porc, et où le ramadan vaut aux riverains français de souche un mois de nuit bruyantes et sans sommeil.
Certes, la plupart des habitants d’origine extra-européenne ont la nationalité française et sont donc des « Français de papier », mais ils ne le sont pas culturellement. Car, contrairement à ce que l’on nous serine sans cesse, ces gens ne s’intègrent pas à la communauté nationale et ne souhaitent pas le faire au-delà de ce qui est strictement nécessaire pour pouvoir évoluer sans difficulté dans notre société. Ils parlent français, fréquentent nos écoles, respectent en général nos lois, mais ils ne se sentent pas français et demeurent attachés d’âme, de cœur et de tripes à leur religion, à leurs coutumes, à leur mode de vie, au pays de leurs ancêtres. Et on ne saurait les en blâmer. Comment auraient-ils envie de s’intégrer à une nation déclinante, qui a abdiqué sa souveraineté à Maastricht et à Lisbonne, qui a perdu sa prééminence politique en Europe, se voit sans cesse tancée par Bruxelles et Berlin en raison de ses déficits budgétaires, dont l’Etat vend ou laisse vendre ses grosses entreprises, ses grands aéroports, ne peut plus financer son système de protection sociale et ses services publics, lesquels tombent en décrépitude, et ne parvient à rémunérer ses fonctionnaires qu’en recourant à des emprunts à l’étranger, où les conditions de vie et de travail de ses habitants se dégradent toujours plus ?
D’autant plus que pendant les deux septennats de M. Mitterrand, les politiques, les médias et l’intelligentsia leur ont chanté leurs droits éminents sur tous les tons et les ont expressément incités à affirmer leurs spécificités culturelles respectives, au motif qu’ainsi « la France de toutes les couleurs » « s’enrichirait de ces différences » en raison des bienfaits assurés de la « diversité ».
Tout cela n’est que trop évident et que trop connu, mais nos journalistes, nos hommes de radio et de télévision, nos intellectuels, nos politiques ne veulent ni le reconnaître, ni même le voir, et ils prétendent condamner leurs compatriotes à cette mauvaise foi et cette cécité délibérée. Et lorsqu’une personnalité comme Mme Morano enfreint cette règle perverse et ose dire ce que le monde sait, voit et constate tous les jours, elle est aussitôt accusée de « dérapage », taxée de racisme, accusée de tenir des propos « nauséabonds » (ou « nauséeux »), revêtue de la robe d’infamie et clouée au pilori. Or, Nadine Morano ne dérape pas, elle ne fait que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, ce que tout un chacun sait et voit. Y compris ceux qui appartiennent à une tendance politique opposée à la sienne. Nous nous permettrons ici de mentionner des témoignages personnels à l’appui de cette assertion.
Il y a de cela trente ans, un adjoint au maire de Montreuil, membre du parti communiste, nous disait (hors antenne) que sa ville ressemblait à une ville africaine et qu’elle était peut-être « la deuxième ville du Mali ». A Villeurbanne, plusieurs personnes qui, il y a trente ans également, arboraient fièrement l’épinglette « Touche pas à mon pote », de SOS Racisme, et applaudissaient à tout rompre aux proclamations de M. Mitterrand (et de Madame) et des socialistes en faveur de l’immigration, de la pluralité ethnique et culturelle et du métissage sans frein, pestent aujourd’hui contre ce qu’elles appellent « l’invasion ». Il y a de cela quelques mois, une professeur documentaliste, de sensibilité socialo-écologiste (et électrice de Hollande) affirmait qu’au quartier des Minguettes, de Vénissieux, où elle est en poste, elle avait « l’impression d’être à l’étranger ». A Clermont-Ferrand, un instituteur, socialisant lui aussi, déclare « ne plus pouvoir voir les Arabes » du quartier de son école, qui peuplent sa classe à hauteur de 80%.
Ce n’est pas Nadine Morano qui dérape, ce sont nos médias et nos chefs politiques
Non, en dépit de tout ce que nos terroristes intellectuels des médias et de la classe politique nous affirment, tous ces gens (de gauche pour la plupart) ne sont pas racistes, ne sont pas immondes, et leurs réflexions n’ont rien de « nauséabond ». Simplement, ils souffrent dans leur être et dans leur vie quotidienne car ils ont le sentiment justifié de ne plus être chez eux, d’être devenus des étrangers dans leur propre pays, et de n’avoir pas même le droit de gémir et de se plaindre sans se voir voué aux gémonies. Ils en ont assez de se voir contraints à cet aveuglement intellectuel et moral, à ce conformisme, à ce politiquement correct imposé par des Yann Moix qui juge le mot « race » indécent et affirme tranquillement que « demain la France sera peut-être musulmane » et que le respect de la laïcité impose absolument de ne rien tenter pour s’opposer à ce que Renaud Camus appelle « le grand remplacement » ou « le changement de peuple ». Au fait, dans quelle ville ou dans quel quartier vit Yann Moix ? Et dans quelle ambiance professionnelle évolue-t-il ?
Non, Nadine Morano ne dérape pas, ce sont nos maîtres des médias et nos chefs politiques qui dérapent, et ce depuis fort longtemps, et qui, au nom de leur idéologie universaliste, mondialiste et égalitaire, ont fait ressembler notre pays à ce qu’était l’Empire romain d’Occident au Ve siècle, celui des grandes invasions barbares et de la chute finale. Voilà la vérité. •
Yves Morel
Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle