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Immigration - Insécurité - Anti racisme - Page 120

  • Face au terrorisme islamiste, savoir ce que nous voulons défendre

     Aux sources de notre civilisation, le Trésor des Athéniens à Delphes

     

    Par Mathieu Bock-Côté

    Les Européens ne donneront le meilleur d'eux-mêmes contre la menace djihadiste qu'en étant fiers de leur héritage, expose ici Mathieu Bock-Côté*. [Figarovox, 8.08]. Ainsi poursuit-il sa réflexion, à laquelle Lafautearousseau fait régulièrement écho parce qu'elle s'inscrit nettement en opposition à la société postmoderne, antinationale, antihistorique, que la pensée dominante et le Système tentent encore d'imposer à la France, à l'Europe et au monde, malgré la montée universelle des résistances. En vérité, ce n'est pas tant des djihadistes que nous devons nous sauver que de nos propres abandons et reniements. Du moins est-ce ce que nous disons ici jour après jour.  LFAR   

     

    3222752275.jpgIl faut défendre notre civilisation contre ses ennemis. Alain Finkielkraut le disait récemment dans Le Figaro Magazine. Mais la formule est bien plus ambiguë qu'on ne le croit.

    Qui sont ses ennemis ? Sous prétexte de ne pas faire d'amalgame, on s'obstine à ne pas les nommer et à présenter le terrorisme islamiste comme une force désincarnée. La volonté de certains médias de ne plus dévoiler l'identité des djihadistes, sous prétexte de ne pas leur faire de publicité, contribuera aussi à la déréalisation des attentats. Il faudrait pourtant penser ensemble les massacres soigneusement planifiés tels Charlie Hebdo et le Bataclan, les tueries organisées comme à Nice et les actes plus ou moins spontanés comme en Allemagne quand un réfugié pakistanais a commis des agressions à la hache dans un train. Prendre en compte les agressions sexuelles massives comme celles de Cologne le 31 décembre est aussi une nécessité.

    De façon plus générale, on redécouvre que les peuples ne sont pas des populations interchangeables et indéfinies qu'on pourrait se contenter de réguler en multipliant les incantations républicaines. L'immigration massive a créé en Europe des territoires « dénationalisés » que les islamistes rêvent de maîtriser, en les poussant à la sécession culturelle ou à la guerre civile.

    Une fois le terrorisme islamiste nommé comme notre ennemi, au nom de quoi le combattre ? Que voulons-nous défendre ? L'Occident ne sait plus ce qui le caractérise. Depuis quarante ans, il s'est livré aux délices de l'expiation pénitentielle et à l'inversion généralisée des valeurs. De la théorie du genre au multiculturalisme, en passant par la sociologie victimaire et la consommation frénétique, il semble aujourd'hui se définir en adhérant à ce qui le nie. On ne voit plus au nom de quoi les hommes transformés en individus hors-sol consentiraient aujourd'hui au sacrifice.

    La question des limites de l'État de droit est aussi éclairante. Tous s'enorgueillissent, avec raison, des libertés fondamentales garanties par nos démocraties. Mais un certain fondamentalisme droit-de-l'hommiste en est venu à paralyser l'État, qui ne dispose plus des moyens politiques nécessaires pour conserver son peuple et protéger sa population. On se demande encore comment Adel Kermiche, un des deux terroristes de Saint-Étienne-du-Rouvray, qui avait cherché à rejoindre la Syrie et était fiché, pouvait être en liberté. Combien sont-ils dans la même situation que lui ? Si les attentats indignent toujours autant, ils surprennent de moins en moins.

    Ce n'est pas trahir la démocratie que de lui donner les moyens de se défendre contre ceux qui instrumentalisent les droits de l'homme pour faire la promotion de l'islamisme. Réduite à la seule figure d'un État de droit autoréférentiel, la civilisation occidentale se condamne à l'impuissance et à l'autodestruction. La démocratie se réduit au néant en se définissant seulement comme un système de règles abstraites déconnectées de ses racines identitaires, historiques et spirituelles.

    Ce n'est pas à cet Occident pénitent que songent ceux qui veulent se porter à sa défense. Le patriotisme occidental se réfère à une civilisation plus profonde, délivrée de ses complexes culpabilisants. Encore faut-il la redécouvrir en dissipant le brouillard idéologique qui l'a rendue invisible. L'attentat contre l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray a marqué une nouvelle étape dans l'horreur et peut, étrangement, servir de révélateur.

    L'égorgement du prêtre Jacques Hamel pendant sa messe avait quelque chose d'un sacrifice rituel. La France était frappée dans son identité la plus intime, celle qui vient du fond des âges, pour emprunter la formule du général de Gaulle. Cette vieille nation de marque chrétienne se voyait paradoxalement rappelée à une part d'elle-même dont elle ne sait plus trop quoi faire. Pourtant, la France de la première moitié du XXe siècle avait beau être laïque, elle s'est néanmoins libérée en brandissant la croix de Lorraine. Le gaullisme assumait toute l'histoire de la France et sacralisait la nation, à la manière d'un être historique doté d'un génie propre.

    C'est à travers la nation que les démocraties occidentales font l'expérience de la liberté démocratique et de la part sacrée du politique. Et c'est dans ce qu'on pourrait appeler leur identité civilisationnelle que les nations occidentales sont aujourd'hui attaquées. Une civilisation se définit tout autant par ses mœurs, son architecture, ses institutions politiques et son sens de la transcendance, qui irrigue toutela vie collective. En renouant avec une certaine idée de leur héritage, ces nations retrouveront le désir de se défendre. 

    * Sociologue, chargé de cours à HEC Montréal, il est chroniqueur au « Journal de Montréal ». Collaborateur régulier du site FigaroVox, il a récemment publié « Le Multiculturalisme comme religion politique » (Éditions du Cerf, 2016, 368 p., 24 €).

    Mathieu Bock-Côté           

  • Jean-Louis Harouel : « Les femmes qui portent le burkini sont des militantes »

     

    Par Alexandre Devecchio           

    ANALYSE - Jean-Louis Harouel démontre ici [Figarovox, 16.08] que l'interdiction du burkini sur certaines plages est parfaitement conforme au droit. Mais qu'au delà, le port du vêtement islamique traduit une volonté politique d'imposer une culture et des modes de vie contraires à notre histoire et nos valeurs. Nous partageons pleinement cette analyse.  LFAR

     

    Jean-Louis-Harouel-678x381.pngLa justice a validé ce week-end l'arrêté municipal interdisant le port du burkini à Cannes. Des associations « anti-islamophobie » réclamant en urgence la suspension de l'arrêté municipal cannois du 28 juillet se sont vues déboutées par le tribunal administratif de Nice. Cette décision est-elle surprenante ? Vous semble-t-elle conforme au droit français ?

    Cette décision n'est aucunement surprenante car parfaitement conforme à la jurisprudence du Conseil d'État, sachant que celle-ci n'a pas été statique à travers le temps mais a évolué en fonction du contexte politique et social. Dans des périodes relativement apaisées, cette jurisprudence était résolument libérale et faisait passer les libertés avant les soucis de l'ordre public, comme en témoigne le célèbre arrêt Benjamin de 1933. Cependant, dans la seconde moitié des années 1930, les passions politiques s'exacerbant et l'ordre public étant sans cesse plus menacé, intervient en 1936 le tournant de l'arrêt Bucard, par lequel le Conseil d'État a abandonné cette jurisprudence libérale pour faire prévaloir les impératifs de l'ordre public. Et il faudra attendre 1953 pour que s'opère avec l'arrêt Naud un retour au libéralisme de la jurisprudence Benjamin.

    Aujourd'hui, dans le contexte d'un affrontement de civilisations donnant lieu à un conflit armé ayant fait en un an des centaines de victimes sur le territoire national, il est logique que reviennent au premier plan les exigences de l'ordre public, et le juge des référés a d'ailleurs invoqué « le contexte de l'état d'urgence et des récents attentats » pour justifier sa décision en la fondant sur « un risque de troubles à l'ordre public ».

    Le juge note en outre que « sont respectées les dispositions de l'article 1er de la Constitution (« La France est une République laïque »), qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. »

    Certes, mais en l'occurrence, il ne s'agit pas d'un service public, mais d'une plage…

    Le fait d'administrer et gérer au bénéfice des usagers une portion du domaine public affectée à l'usage du public constitue une activité exercée dans l'intérêt général, et relève donc de la notion de service public.

    Est-ce un premier pas vers l'interdiction de tous les signes religieux dans l'espace public ? N'est-ce pas une vision de la laïcité excessive ? Cette dernière sert-elle de cache-sexe à un combat plus spécifique contre l'islam politique ?

    L'islam est, par nature, politique. On ne saurait trop le rappeler : l'islam est un système total qui mêle le religieux, le politique, le juridique, la civilisation. L'islam est un code de droit qui prétend remplacer le droit du pays d'accueil. Si bien que toute concession faite à l'islam comme religion est un abandon consenti à l'islam comme système politico-juridique ainsi qu'à la civilisation islamique.

    Face à l'islam, la laïcité conçue comme neutralité ne suffit pas. Le cas de figure n'est pas le même qu'avec le catholicisme. Notre laïcité s'est certes construite contre l'Église, mais en accord avec les paroles fondatrices du christianisme : rendre à César et à Dieu ce qui leur revient respectivement. L'islam est au contraire l'anti-laïcité par excellence, si bien que notre État laïque devrait le combattre beaucoup plus durement qu'il n'a combattu le catholicisme.

    Ainsi que je le préconise dans mon récent livre Les droits de l'homme contre le peuple, il faut pour l'islam un régime dérogatoire comme en Suisse où la construction de minarets est interdite alors qu'on peut bien sûr y construire des clochers.

    Cela vient après l'affaire du parc aquatique privatisé pour les salafistes dans les Bouches-du-Rhône. Ce genre de pratique est tolérée dans certaines villes pour la communauté juive par exemple. Que répondez-vous à ceux qui dénoncent le « deux poids, deux mesures » ?

    Peut-on citer le nom de quelqu'un ayant opéré un massacre en France au nom d'une quelconque mouvance du judaïsme ?

    En Corse, la baignade de jeunes filles en burkini a provoqué une violente rixe entre jeunes corses et jeunes d'origine maghrébine. Que cela vous inspire-t-il ?

    C'est un exemple des troubles à l'ordre public que peut entraîner cet étalage sur les plages françaises des pratiques identitaires islamiques. Surtout dans le contexte des récents massacres commis par des islamistes au nom de leur dieu.

    Par ailleurs, il est clair qu'en Corse où la population est restée plus près de son sol, plus ancrée dans ses villages, elle se montre plus réactive face au processus de la conquête islamiste non dite mais bien réelle dont l'Europe occidentale est l'objet. Cependant, même dans l'Hexagone, de plus en plus de gens ont conscience du lien qui existe entre les carnages des terroristes islamistes et le folklore identitaire arabo-musulman qui est le terreau où se nourrit le djihadisme.

    Après l'arrêté de Cannes, pris le 28 juillet, une autre commune des Alpes-Maritimes interdit la baignade en burkini : Villeneuve-Loubet. Cela est-il le signe d'une prise de conscience face au danger de l'islam politique, au-delà de la menace terroriste ?

    On peut l'espérer. Notre pays est actuellement en guerre, et s'il ne veut pas être vaincu dans cette guerre, il doit savoir contre qui et contre quoi il se bat. Pour ne pas perdre une guerre, il faut impérativement nommer l'ennemi. Or, en l'espèce, celui-ci est double : d'une part les djihadistes violents qui massacrent dans notre pays; et d'autre part, les djihadistes « civilisationnels », qui œuvrent inlassablement à rendre toujours plus présents sur notre sol leur civilisation, leurs règles et leur mode de vie.

    À moyen et long terme, le plus grand danger pour les Français est la conquête feutrée de la France par le djihadisme civilisationnel, conquête qui s'opère au nom des droits de l'homme. Les femmes qui portent des vêtements de bain islamiques sont des militantes de la conquête de notre pays par un groupe humain porteur d'une civilisation antagoniste. Cet été, les plages sont la nouvelle partie de notre territoire que visent à s'approprier les islamistes. 

    Jean-Louis Harouel est professeur agrégé de droit à Paris II et auteur de «La grande falsification. L'art contemporain», «Le vrai génie du christianisme» et «Revenir à la nation» (Editions Jean-Cyrille Godefroy). Son dernier ouvrage Les droits de l'homme contre le peuple est paru aux éditions Desclée de Brouwer.  

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgEntretien par Alexandre Devecchio

    Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

              

  • « Affaire » de Sisco : mais où sont passées les Femen ?

     

    Par François DAVIN 

     

    JBD Résolution 150.jpgSur l' « insolubilité de l'Islam », lafautearousseau a redit hier ce que nous pensions; et, sur « l'affaire » de Sisco elle-même, tout a finalement été dit. La réaction des quelques maghrébins / maghrébines peut-être photographié(e)s se baignant tout habillées se passe de commentaires.

    Restons donc dans le domaine du sourire, puisque nous sommes en vacances, et qu'il n'est pas  encore interdit - ni taxé, ce qui est rare... - de sourire.

    Comment, aucun communiqué, aucune apparition rageuse et/ou vengeresse à la télé de l'une de ces Femen endiablées, venant vociférer contre la stigmatisation de la femme, le sexisme et autres discriminations dont elle fait l'objet ? Mais que se passe-t-il ? Nos vociférantes harpies sont toutes en vacances à Bora-Bora ? Ou bien ont-elles toutes posé leurs RTT en même temps ? Sont-elles à Rio (mais le femenisme n'est pas encore une discipline olympique !) ?

    Il apparaît donc urgent de réveiller la conscience femenine, et d'appeler nos harpies à l'action. Qu'elles se rendent toutes en Corse, dans le Cap, en enlevant non seulement « le haut » (c'est d'un banal...) mais aussi « le bas » - ce qui, pour le coup, serait pour de bon une vraie provocation, et non un simulacre; et qu'elles prennent, dans les magnifiques eux bleues de Sisco, un grand bain républicain, laïque, citoyen et réparateur !

    Mais - parité et non sexisme/non discrimination obligent - qu'elles se fassent accompagner par des représentants d'Act-up et de tout ce que compte la galaxie « gay-bi-lesbienne-trans » (on en oublie toujours...) : il n'y a, en effet aucune raison pour que les églises soient la cible principale et majoritairement visées de ces dames et - doit-on le dire ? - messieurs ! Les musulmans et les mosquées, aussi, ont droit à leur manif Femen : pourquoi une telle discrimination ? Serait-on stigmatisant ? Quelle abomination !

    Je propose donc aux autorités femeniennes et « gay/bi etc... etc. » d'organiser de toute urgence, à Sisco pour l'instant puisque c'est là que se fait l'actualité, ce grand bain républicain, laïque, citoyen et réparateur. Toutes et tous, évidemment, en tenue d'Eve, ou d'Adam : il faut ce qu'il faut, si l'on veut provoquer, vraiment !

    Juste un conseil : avant le départ, que ces messieurs/dames vérifient bien leur assurance et leur mutuelle, pour ce qui est du remboursement des frais médicaux et d'hospitalisation post (multi)traumatiques : vu les gens d'en face, c'est plus prudent... 

  • Société • Ce que révèle l'affaire du Burkini

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Le projet de privatisation d'un parc aquatique le temps d'une journée a finalement été annulé après une vive polémique. Mathieu Bock-Côté analyse ici excellemment [Figarovox, 9.08] comment l'exhibitionnisme identitaire est le vecteur privilégié de l'impérialisme culturel qui anime l'islamisme

     

    3222752275.jpgOn apprenait il y a quelques jours que l'association Smile 13 organisait une journée dans un parc aquatique réservé aux femmes et aux enfants de moins de 10 ans et qu'il serait permis d'y porter le burkini. La polémique a d'abord percé sur les médias sociaux, comme d'habitude, avant d'être reprise par la classe politique et de trouver de l'écho dans la presse internationale. Ce n'est pas surprenant: l'islamisme prend d'abord la forme d'un impérialisme culturel qui progresse dans l'ensemble des sociétés occidentales..

    Ainsi, à Québec, en 2014, le maire Régis Labeaume, malgré ses réticences personnelles et une exaspération qu'il ne parvenait pas à masquer, a cru devoir accepter la présence du burkini dans les piscines publiques de la ville, au nom de la diversité, qui aurait naturellement tous les droits et à laquelle il faudrait se soumettre. Le commun des mortels reconnaît spontanément une provocation identitaire dans l'organisation d'un tel événement: l'islam le plus rigoriste s'installe en France et veut y vivre selon ses propres règles.

    Même si la journée a été annulée, il demeure nécessaire de réfléchir à ce qu'elle représentait. En s'appropriant le SpeedWater Park le temps d'une journée, il s'agit de marquer la présence en France d'un islam radical, étranger aux mœurs françaises, et qui entend le demeurer. On aura beau distinguer le voile ordinaire du voile intégral, les deux témoignent d'une forme d'exhibitionnisme identitaire ayant pour vocation de rendre l'islam visible au cœur de la cité. Le temps d'une journée, ce parc aquatique aurait dû être classé parmi les territoires perdus de la nation. La culture française y aurait été remplacée par une autre.

    L'islamisme s'approprie le corps des femmes pour marquer sa présence physique et symbolique dans les nations qu'il veut conquérir. Naturellement, une frange des élites préfère capituler et se réfugier derrière les droits de l'homme, comme si la politique s'abolissait dans leur célébration systématique. La logique de la soumission est la suivante: puisque le parc aquatique est privé, n'est-il pas permis à n'importe quel groupe de le louer pour une journée et de le soumettre aux règles qu'il voudra ? De quoi la société se mêle-t-elle ?

    C'est l'occasion, aussi, pour plusieurs, de désubstantialiser la laïcité française au nom d'un multiculturalisme qui prétend lutter contre l'islamophobie : on refait ainsi le procès des lois qui entendent réguler l'expression des communautarismes religieux dans l'espace public. On dédramatise la situation et on fait comme si rien ne se passait. Encore une fois, on classe l'événement dans la rubrique des faits divers - c'est-à-dire qu'on en fait un non-événement qui ne mériterait même pas d'être pensé politiquement.

    On ne se leurrera pas : l'islamisme est dans une logique de conquête politique et idéologique. Il veut implanter de manière irrémédiable un islam particulièrement rigoriste au cœur des sociétés occidentales et rendre inimaginable sa critique, sauf à risquer l'accusation d'islamophobie. Il teste comme il peut les défenses occidentales pour voir là où elles cèderont. Il est dans une guerre d'usure. Nos sociétés, qui ne savent plus trop comment assumer politiquement leur héritage de civilisation, semblent désarmées devant lui.

    En les détachant de leur ancrage civilisationnel, l'islamisme joue ce qu'on appelle les valeurs de la république contre la France. Il maquille en droits de l'homme à faire respecter des conquêtes communautaristes. Il dissimule derrière une adhésion aux grands principes de la modernité libérale son implantation territoriale, culturelle et idéologique. La France, sans trop s'en rendre compte, se soumet au système des accommodements raisonnables qui l'amène à voir dans sa propre faiblesse une marque de grandeur et de générosité humanitaire.

    La même situation s'est présentée devant les tribunaux canadiens lorsqu'une immigrante pakistanaise a voulu, en octobre 2015, prêter son serment de citoyenneté en niqab. Les tribunaux et la classe politique lui ont donné raison au nom des droits de l'homme. Dans un pays qui passe pour le Disneyland diversitaire du nouveau monde, on a normalisé juridiquement et culturellement un symbole qui consacre l'infériorisation des femmes au nom des droits de l'homme. L'individualisme radical rend invisible le conflit des cultures.

    Mais une évidence reprend ses droits : ce sont moins des valeurs abstraites qui font un pays que sa culture et ses mœurs. Dans les faits, la mise en place de zones plus ou moins officiellement soumises à une forme d'apartheid sexuel correspondent à la défrancisation programmée de parcelles du territoire national. Celle qui revêt le burkini déclare en fait de manière agressive sa non-appartenance au monde occidental. Et une association qui organise une activité où celui-ci sera à l'honneur pratique, quoi qu'on en pense, le militantisme politique le plus radical.

    D'ailleurs, au même moment où la culture nationale s'efface, c'est la souveraineté nationale qui devient inopérante. La France n'est plus la bienvenue chez elle. On devine qu'elle ne reprendra ses droits dans ces espaces dénationalisés qu'avec une grande résolution politique. Évidemment, encore une fois, on ne manquera pas d'esprits subtils occupés à réinventer une nouvelle définition de la France pour la rendre conforme à sa multiculturalisation. Il est toujours plus facile de jouer avec les mots et de fuir la réalité que d'affronter lucidement cette dernière.

    C'est une chose, et une bonne chose, naturellement, de permettre aux musulmans de vivre librement leur foi dans nos sociétés qui peuvent à bon droit se faire une fierté de leur respect de la liberté de conscience. C'en est une autre, toutefois, de consentir à une forme d'effacement de la culture de la société d'accueil, comme si elle était optionnelle dans son propre pays. Si les pays occidentaux doivent être naturellement accueillants envers leurs citoyens musulmans, ils n'ont pas toutefois, à se transformer en terre d'Islam.

    Pour vraiment s'intégrer aux pays qui l'accueillent, la religion musulmane devra s'occidentaliser et se transposer dans une culture qui l'obligera à transformer son rapport à l'inscription sociale de la foi. Les musulmans devraient moins chercher à rendre leur religion la plus visible possible dans la cité que s'acculturer aux mœurs occidentales et miser sur une pratique religieuse moins conquérante, qu'il s'agisse de la taille des mosquées et des minarets, des prières de rue ou encore des signes religieux ostentatoires.

    Le nouvel arrivant, dans un pays, doit envoyer le signal qu'il en respectera les coutumes et les usages. C'est sa manière de dire qu'il sait qu'il arrive dans un monde qui est déjà-là et auquel il est prêt à s'intégrer en profondeur, notamment en reconnaissant et en respectant la nature profonde de la civilisation qu'il rejoint. On aime dire qu'à Rome, on doit faire comme les Romains. La formule demeure plus que valable et devrait commander une refondation sérieuse de nos politiques d'intégration.   

    Mathieu Bock-Côté       

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.    

  • Sanctionner, interdire, éradiquer les No Borders, ces soutiens radicaux des migrants, voilà une urgence !

    A la frontière franco-italienne le 7 août dernier. La banderole indique: « le problème, c'est la frontière ». - Photo : JEAN CHRISTOPHE MAGNENET/AFP

     

    Le point - édifiant - publié par le Figaro, le 8 août [Extraits]

    Après Calais, c'est à la frontière avec l'Italie que ces militants de l'ultra-gauche défendent la liberté de circulation. Des manifestations ont eu lieu ce week-end, certaines émaillées d'incidents.

    Les No Borders se sont une nouvelle fois fait remarquer. Cette fois-ci ce n'est pas dans le nord de la France mais à la frontière avec l'Italie, à Menton et Vintimille. Vendredi, ces militants qui prônent l'abolition des frontières avaient encadré une action de migrants qui sont parvenus à entrer de force en France avant d'être arrêtés et renvoyés en Italie. La préfecture a indiqué que 4 militants avaient été interpellés, dont l'un a été placé en garde à vue et un autre reconduit à la frontière.

    Samedi, ces mêmes militants ont participé à une manifestation de protestation à Vintimille où des échauffourées ont éclaté. Les militants assurent avoir été reçus par des tirs de gaz lacrymogènes puis pris en chasse par la police. Un policier italien a succombé à un infarctus en marge de ces heurts. « Nous avons appris le décès, de mort naturelle, de ce policier, par les médias. On n'a pas participé à ça », a indiqué dimanche un militant.

    Le climat étant monté d'un cran, une manifestation prévue dimanche à Vintimille a été annulée. « Dans le climat de répression et d'instrumentalisation actuels, faire une manifestation aurait été un suicide », a déclaré à l'AFP un des militants No Borders. « Nous ne voulons pas tomber dans le piège, et pour cela nous avons (...) opté pour un sit-in en défense des personnes ‘en voyage' qui sont enfermées » à Vintimille, ont ajouté les militants.

    Dimanche, plusieurs groupes de Français ont rejoint les militants italiens.

    À Vintimille, les No Borders veulent défendre la liberté de circulation et dénoncer un « système d'apartheid » dans la mesure où selon eux les voyageurs blancs franchissent la frontière sans encombre alors que les migrants, tous originaires d'Afrique sub-saharienne, sont bloqués.(...)

    Refus de la hiérarchie

    Ce groupuscule est apparu en Allemagne dans les années 90. Depuis 2009, il apporte un soutien inconditionnel aux migrants de Calais qui souhaitent rejoindre la Grande-Bretagne. Les activistes aident ainsi les migrants à s'installer, à entreprendre des démarches administratives et ouvrent parfois des squats pour les accueillir. D'après le ministère de l'Intérieur, qui surveille le mouvement, ces anarchistes sont d'origine française, allemande et hollandaise. La presse outre-Manche évoque également la présence de nombreux militants britanniques dans leurs rangs.

    A priori, No Border ne fait mention d'aucun organigramme et refuse le principe même d'une hiérarchie.Il s'agit davantage d'un réseau transnational d'activistes que d'un groupe véritablement organisé. Le Monde rappelait qu'il est « difficile de décrire cette mouvance dont les membres fuient la presse ». Comme l'indique leur nom, ils se battent principalement pour l'éradication des frontières et la distinction entre « citoyen et non citoyen ».

    Leur présence à Calais ? : « Un ensemble d'activités variées qui a pour but de construire la résistance face aux agressions policières, d'éveiller les consciences sur la situation calaisienne, de montrer notre solidarité avec les migrants, et tout simplement d'essayer de rendre la vie des gens un peu plus facile », lit-on sur leur blog.

    Rue 89 rapportait que les militants filmaient depuis 2009 les interventions policières, « pour avoir des preuves en cas de bavures mais surtout pour témoigner du harcèlement policier dont sont victimes les migrants et les militants ». Une compilation d'images qui ont permis à l'organisation de saisir en 2011, le Défenseur des droits, qui a enquêté sur le sujet et publié, en 2012, un rapport dénonçant des violations des droits des migrants.

    « Ils essaient d'endoctriner les migrants »

    Il n'empêche, ces activistes sont mal vus des associations locales, notamment dans le Calaisis. « Les No Borders sont une nuisance. Ils essaient d'endoctriner les migrants. (...) Pour Emmanuel Agius, premier adjoint au maire de Calais, ces « gens de bonne famille qui connaissent le droit sur le bout des ongles pour mieux contourner la loi », utilisent les migrants « pour servir leur cause ».

    Début novembre 2015, après une série de heurts avec les forces de l'ordre, le mouvement avait été critiqué par le gouvernement. « Il y a des militants No Borders qui ont été identifiés (...) qui profitent du désarroi, de la détresse de ces migrants, qui instrumentalisent cette détresse, et les poussent à faire n'importe quoi», avait indiqué sur France Info le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre Henry Brandet. Pour ce dernier, ces militants « poussent les migrants à l'émeute, à des violences envers les policiers, à essayer coûte que coûte d'arrêter des camions sur la rocade pour pouvoir passer en Angleterre ». 

  • La journée « burkini » finalement annulée : il y a donc encore quelques limites ...

     

    Le centre aquatique des Pennes-Mirabeau renonce à accueillir l'association qui s'adressait aux femmes en tenues islamiques. Le maire appelle à la vigilance face à la multiplication de ce type d'événements.

    D'un commun accord, le sénateur maire de la commune des Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône, Michel Amiel, et le responsable du parc aquatique SpeedWater Park, sont convenus de ne plus louer le centre à l'association Smile 13. La journée prévue par ce groupe de femmes le 10 septembre avait suscité une virulente polémique politique.

    De son côté, l'association Smile 13 a publié un communiqué de presse, samedi 6 août, sur sa page Facebook : « Nous sommes tristes et inquiètes d'assister au déferlement de haine raciste, de grossièretés et de menaces dont nous sommes la cible »

    Ce qui devrait arriver ? Tout simplement, la multiplication de ce genre d'événements, la montée en puissance de la provocation.

    Il y a dix ans que Lafautearousseau prévoit et annonce la libanisation de la société française.

    Nous y sommes. Allons-nous vers la soumission ou la résistance ?

     

    Lafautearousseau 

  • ESPÉRER ET LUTTER

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgIl y a « une ligne infranchissable : l’Etat de droit  » : les Français peuvent être rassurés. Notre Premier matamore, dans un entretien au Monde, a défini, le 29 juillet dernier, la frontière qu’il ne saurait être question de franchir en Hollandie pour lutter contre le terrorisme islamique. C’était trois jours seulement après l’égorgement rituel d’un prêtre célébrant la messe, dans la banlieue de Rouen ; quinze jours après le massacre de Nice, qui avait fait quatre-vingt-quatre morts.  

    Certes, l’immense écho rencontré dans la société française par l’assassinat d’un prêtre en pleine messe a révélé combien celle-ci est encore marquée par le catholicisme, ce qui, au milieu de la douleur et par-delà la légitime colère, est un signe d’espérance. Car si toutes les victimes de l’islamisme ont, en tant que telles, un droit égal au respect, le fait que, symboliquement parlant — et nous employons cet adverbe à dessein —, l’assassinat d’un prêtre soit ressenti dans sa dimension spécifique et ait même contraint, ne serait-ce que pour des raisons politiques, François Hollande à se rendre à Notre-Dame de Paris, montre combien notre pays est toujours marqué, dans son essence même, et en dépit de tout, par le baptême qui fut à l’origine de sa naissance.

    On peut évidemment penser à Paul Reynaud faisant la même démarche en pleine débâcle, le 19 mai 1940, à la tête du gouvernement. Et s’il est vrai que nous n’avons à opposer que ces mantras que sont la « démocratie » et l’ « Etat de droit » comme armes de destruction massive aux cinquièmes colonnes de l’Etat islamique tapies dans « nos quartiers » et prêtes à intervenir sur simple injonction, alors c’est aussi la figure du général Gamelin qui nous vient à l’esprit. Car comment lutter, en se contentant d’invoquer une telle ligne Maginot intellectuelle et morale, contre cet ennemi intérieur que quatre décennies de folle politique migratoire a introduit chez nous, et qu’une politique extérieure erratique a conduit à se révéler comme tel ? D’autant que c’est au nom de ces mêmes principes que la droite puis la gauche ont déstabilisé la Libye et aidé à la déstabilisation du Proche-Orient, libérant un monstre islamiste qui ne demandait pas mieux pour surgir de ténèbres... fort peu épaisses.

    Qu’on ne s’y trompe pas ! Nous ne réclamons pas la disparition de nos libertés fondamentales, même si nous envisageons comme intellectuellement possible une restriction temporaire de l’exercice de certaines d’entre elles, comme cela s’est toujours pratiqué en temps de guerre. Encore faut-il avoir un État à la fois capable de prendre ces mesures et de le faire dans le seul souci du Bien commun. Comme le rappelait Jacques Sapir dans nos colonnes, fin juin, la dictature, à Rome, était une magistrature peut-être exceptionnelle, mais, comme telle, conforme à l’ « Etat de droit » — il en est ainsi, sous la Ve république, de l’article 16, de la loi martiale,... et de l’état d’urgence.

    Du reste, si celui-ci est devenu une mascarade dans la lutte contre les islamistes, puisque tous les terroristes qui sont passés à l’acte étaient connus de nos services de renseignement, il n’est pas impossible que l’exécutif ne finisse par s’en servir dans son propre intérêt, c’est-à-dire contre les patriotes, surtout si, à la faveur de nouveaux massacres, il le prolonge en 2017, année électorale. Dans Le Figaro des 30 et 31 juillet, Natacha Polony n’hésite pas à demander : « n’est-ce pas ce que certains espèrent : l’action folle d’un militant d’extrême droite, ou d’un simple citoyen indigné perdant son sang-froid, qui permettrait de brandir le spectre du racisme et de réduire au silence aussi bien les candidats à la primaire de la droite [...] que les intellectuels courageux » — au rang desquels elle se place — « qui appellent à la résistance par la laïcité, l’intégration et la transmission » ? On a tout lieu de le craindre lorsqu’on entend Manuel Valls ou tel autre hiérarque socialiste reprocher à la droite parlementaire d’être en voie de « trumpisation » quand elle propose pour lutter contre le terrorisme islamiste des mesures « démagogiques » qui s’affranchirait du sacro-saint « État de droit ». La ficelle est un peu grosse, mais que ne peut-on pas faire avaler à un peuple que de nouveaux attentats traumatiseraient gravement ? La majorité légale socialiste sait pratiquer l’amalgame lorsqu’il s’agit d’invoquer l’unité nationale pour mieux diviser les Français et diaboliser tous ceux qui proposent une autre politique de lutte contre l’ennemi intérieur.

    Ou font mine de proposer. Car ne nous y trompons pas : les mesures préconisées par la droite parlementaire sont de l’esbroufe, puisque cette dernière a montré, lorsqu’elle dirigeait l’Etat, combien elle était soumise aux diktats de la Cour européenne des droits de l’homme qui, aussi bien pour elle que pour Manuel Valls, définissent précisément ce qu’il faut entendre par « Etat de droit » et « démocratie ». Imagine-t-on que, retournant aux affaires, cette droite molle et lâche, dont les promesses d’autorité n’ont jamais engagé que les nigauds d’électeurs qui croient toujours en elle, romprait avec un catéchisme qui fait le fonds de commerce et du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, deux instances supranationales avec lesquelles l’actuel pays légal ne veut pas rompre, surtout en matière d’immigration ou de droits fondamentaux ...des criminels ?

    Si nous quittons, en ce début du mois d’août, ces zones pestilentielles de la démagogie politicienne, sans savoir toutefois, avant que nous ne reprenions la plume début septembre, combien de nouveaux morts nous devrons compter, force est de reconnaître que les lignes bougent en profondeur. Et que des réponses commencent à être apportées aux interrogations sur l’état du pays. C’est le cardinal Vingt-Trois dénonçant le 27 juillet, dans son homélie à Notre-Dame sur le martyre du père Hamel, le prêtre assassiné, le « silence des élites devant les déviances des mœurs et la législation de ces déviances . [...] C’est sur cette inquiétude latente que l’horreur des attentats aveugles vient ajouter ses menaces.  » C’est Jacques Juillard qui, suivant les traces de Renan, regrette que la France ne soit « devenue intellectuellement et moralement le maillon faible de l’Europe. » Elle « ne sortira du marasme actuel, fait d’angoisse et d’incertitude, que par un renouveau intellectuel et moral. » Et ce républicain de gauche d’ajouter : «  Jeanne devant le Dauphin, Clemenceau devant le Parlement, de Gaulle au micro de Radio Londres n’ont qu’un seul et même message : oui le royaume de France existe ; oui la République existe. Oui, la France existe.  » [1]

    Il nous appartient à nous aussi d’assumer l’histoire de France dans sa totalité, tout en sachant que la tradition est critique. Peu s’aperçoivent, sous les tabous qui demeurent encore, de la révolution intellectuelle et spirituelle aujourd’hui engagée. Nous y participons au plan politique : tel est le sens, chaque année, de notre université d’été, où nous définirons, fin août, dix axes de salut national, pour retrouver les vrais fondements de l’amitié française. Comme le déclare Mgr le comte de Paris, dans l’important entretien qu’Il a bien voulu nous accorder : « Le multiculturalisme est un leurre dangereux, dont le résultat serait une “bouillabaisse” sans espoir et l’éradication des racines de notre civilisation.  » Nous en subissons aujourd’hui les conséquences sanglantes. Mais le renouveau sera au bout de l’épreuve, si, du moins, nous savons espérer et lutter.

    [1] Le Figaro des 30 et 31 juillet 2016

    L’Action Française 2000 [Editorial]

     

  • Elle annule la Braderie de Lille : Aubry, la défaite... Aubry la soumission ...

     

    par François DAVIN

    Une réaction sur laquelle on pourra débattre

     

    24839943.3.jpgEn 1973, Raspail avait prophétisé, avec Le camp des saints, cette invasion massive, par la mer, de grappes humaines que les nouveaux collabos appellent des migrants (!), dans leur aveuglement insensé et criminel, produit de leur idéologie universaliste, alliée aux intérêts bassement marchands, misérablement mercantiles, du grand capital....

    En 2015, c'est Houellebecq qui fit une autre prophétie, dans Soumission : par fatalisme, acceptation ou lassitude, ou parce qu'ils n'ont décidément rien à lui opposer, toute une partie de la nation accepte l'élection d'un président musulman, et la France s'islamise... Les forces en action dans le pays pour détruire notre civilisation vieillissante ont fissuré le système politique jusqu'à provoquer son effondrement, mais cette implosion se produit sans réels soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve.

    On en est là avec la décision hautement significative de Martine Aubry : elle capitule en rase campagne, alors que nous sommes en guerre, nous dit-on, et que l'on ne peut pas faire un pas dans la rue sans croiser deux bérets rouges, trois bérets verts, quatre chasseurs alpins, et j'en passe... Alors que nous vivons - ce qui est ridicule car contradictoire - un état d'urgence « habituel » et alors que nos forces de l'ordre sont épuisées par le maintien d'un ordre qu'elles ont, justement, de plus en plus de mal à maintenir, face à l'ennemi, dont la cinquième colonne est chez nous, bien implantée, grâce à la trahison des « élites » (!) depuis les mortifères décrets Chirac de 1975 sur le regroupement familial. Suivra l'action ininterrompue du parti immigrationniste dont je parlais plus haut...

    Martine Aubry envoie un signal fort à l'ennemi, le Califat terroriste islamique : vous avez gagné, parce que nous avons peur. Et, comme nous avons peur, nous mettons un genou en terre. Cette décision significativement défaitiste de Martine Aubry est à la fois une trahison et une stupidité : trahison, je viens de le dire; stupidité, car elle encourage les terroristes à commettre d'autres attentats, puisque « ça marche » !

    Les Corses - dont nous avons dit ce qu'il fallait, à savoir que nous ne soutenions ni le terrorisme du FLNC ni le désir d'indépendance d'une poignée d'agités - n'ont pas eu cette réaction de peur : ils ont, au contraire défié les terroristes. Ils les ont même avertis ... Les Basques ont maintenu leurs superbes Fêtes de Bayonne, et les Bretons leurs merveilleuses Nauticales de Brest et leur non moins merveilleux Festival interceltique de Lorient. Pour ne pas sombrer dans la vulgarité, mais pour être tout à fait clair et compris du grand nombre, je me contenterai de dire - à la place de ce qui me vient spontanément à l'esprit : voilà des Français « qui en ont » - Martine Aubry n'a pas eu ce courage-là, et, dans sa capitulation trouillarde et collabo, elle embarque toute la Province des Flandres avec elle, qui, certes, mérite mieux.

    Bien sûr, je sais qu'il est difficile, pour les responsables, de maintenir de telles manifestations; et facile pour un quidam de dire qu'il faut les maintenir. Qu'il se passe dans la Braderie maintenue ce qui s'est passé à Nice, et on me traitera d'inconscient. Mais l'argument est faux, : d'abord, rien ne s'est passé à Bayonne ni en Bretagne, pour les manifestations dont j'ai parlé; mais surtout, depuis la déclaration de guerre des musulmans terroristes, nous sommes tous, individuellement et collectivement, en danger de mort. Où que nous allions, quoi que nous fassions, et même si nous restons chez nous, sans rien faire. Je suis en danger de mort permanent quand - sans rien changer de mes habitudes de vie car ce serait faire gagner les terroristes - je continue à aller à la messe, à faire mes courses, à aller voir mes amis ou les recevoir chez moi, ou partir avec eux en balade, à aller à la plage : bref, à vivre, tout simplement, en disant « merde à Daech » (comme Ferré chantait « Merde à Vauban » ...).

    Donc, le choix est simple : ou bien on arrête de vivre libres, avec les risques que l'ennemi nous fait courir à tout moment, individuellement et collectivement; et on fait ce qu'a prophétisé Houellebecq : on se soumet à l'Islam terroriste. C'est le choix lâche et honteux de Martine Aubry : elle avait déjà donné un coup de couteau dans le dos à notre économie avec ses folles 35 heures obligatoires; elle vient maintenant de donner un coup de couteau dans le dos à tout « le Nord » : coup de couteau économique, d'abord, mais aussi et surtout, moral et mental...

    Soit on résiste. En acceptant, le cas échéant, puisque guerre il y a, de mourir; mais, au moins, ce sera « cara al sol », « face au soleil », comme le chantaient les libérateurs de l'Espagne en 1936, dont nous avons parlé récemment, à l'occasion du 18 juillet, date anniversaire de leur soulèvement salvateur... Et non après une lâche capitulation, en rase campagne, à la Martine Aubry.

    Il faut choisir : être résistant ou collabo. J'espère que notre choix est fait...

  • Présence des femmes ... dans nos piscines de demain ... Ça vous dit ?

  • Journée « Burkini » à Marseille : femmes et enfants jetés dans le grand bain de la ségrégation salafiste

    Le flyer de la journée « Burkini » organisée dans un parc aquatique des Bouches-du-Rhône, privatisé pour l'occasion

     

    Voilà qui jette le doute sur ce « vaste examen de conscience (...) à l'œuvre chez bien des musulmans » dont Remi Brague affirme la réalité dans la tribune qui suit. Seule ombre, il est vrai, parmi ses analyses utiles et savantes. 

    Nous voyons, au contraire, se développer, plus déterminé que jamais, un prosélytisme islamiste, exhibitionniste et d'esprit évidemment provocateur, que le contexte de cet été sanglant n'aura pas émoussé. Et, sans-doute, même, qu'il a, dans une partie de la communauté musulmane, encouragé. 

    L'affaire fait, comme on a pris la détestable habitude de le dire, le buzz et nous y reviendrons dans nos publications de ce weekend.  LFAR  •

  • Yvan Blot : « Les terroristes potentiels sont très nombreux »

     

    par Ludovic Greiling

     

    1067266642.jpgRécent retraité de l’Inspection générale au ministère de l’Intérieur, Ivan Blot se consacre aujourd’hui à l’écriture. Dans Le terrorisme islamiste, une menace révolutionnaire *, il développe une analyse originale de ce phénomène, tirée de son expérience.

    Dans votre dernier livre, vous définissez le terrorisme islamiste comme un nouveau mouvement révolutionnaire, à l’instar du bolchévisme ou de la Terreur de 1793. Le jihad guerrier n’est-il pas consubstantiel à l’islam ?

    Je pense que n’importe quelle idéologie peut subir une mutation et devenir révolutionnaire. Regardez le socialisme : à la base, ce n’est pas un mouvement meurtrier. Le racialisme également était très développé au XIXe siècle et il ne donnait pas lieu à des violences. C’est la forme révolutionnaire de ces idéologies qui est meurtrière. Si l’islam contient des germes de violence que l’on retrouve aisément dans ses textes, c’est sa mue révolutionnaire intervenue dans les années 50 qui explique le terrorisme actuel. Quand je travaillais au ministère de l’Intérieur, j’ai été amené à m’intéresser à deux intellectuels musulmans qui étaient souvent cités par des personnages comme Oussama Ben Laden. L’un, le Pakistanais Al Mawdudi, mort en 1979, est le premier islamiste du XIXe siècle à prôner le retour au jihad pour réaliser une révolution islamique intégrale ; il utilise le terme « révolutionnaire » dans ses écrits. L’autre, l’égyptien Sayyid Qutb, membre de la confrérie des Frères musulmans qui a eu une influence énorme, interprète également tout le Coran dans un sens violent et totalitaire.

    Nous venons de subir deux massacres en plein Paris. Vous affirmez pourtant dans votre livre que les services français travaillent efficacement contre la menace islamiste…

    Il faut comprendre que, depuis près de dix ans, nous arrêtons en moyenne une fois par mois des préparatifs d’attaques majeures comme celle du Bataclan. Ces opérations ont été démantelées par nos services et ont valu à leurs auteurs d’être condamnés par la justice. Cependant, mis à part le projet d’attentat à la cathédrale de Strasbourg qui a été médiatisé, le reste est en général caché par nos gouvernants. En outre, il faut ajouter toutes les mesures de prévention – fouilles dans les aéroport, plan Vigipirate, etc. – qui ont découragé bien des velléités.

    Combien de personnes ont été condamnées en France pour avoir participé à de tels projets ?

    Plusieurs milliers… La loi antiterroriste de 1986, qui a été amendée depuis, permet d’arrêter avant un attentat les personnes ayant un lien avec une activité présumée terroriste, sans qu’elles aient encore commis la moindre action. Ces personnes font de la prison, certaines en ressortent, on les suit un peu puis c’est terminé. C’est pourquoi nous avons parfois de mauvaises surprises, comme l’assassinat récent d’un couple de policiers par un islamiste.

    Le premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve préviennent désormais que d’autres attentats sont possibles. Cela paraît contre-productif sur le plan électoral. Comment l’expliquez-vous ?

    Je suppose que leurs services doivent leur dire qu’ils ne peuvent plus suivre tout le monde. Ils sont prévenus et ils ne veulent pas paraître stupides s’il y a de nouvelles attaques. La situation est grave. Les terroristes potentiels deviennent très nombreux. Et ils sont soutenus activement ou passivement par une large partie des populations immigrées. Je vous donne un exemple : la police commande aussi des sondages à des instituts spécialisés afin de tâter le pouls de la population. Les résultats ne sont pas rendus publics, mais ils sont parfois épouvantables. Par exemple, un nombre important des musulmans de France approuvent le terrorisme islamiste. Cela ne veut pas dire qu’ils vont devenir terroristes eux-mêmes, mais cela signifie qu’il existe une vaste complicité passive ou active.

    Ces chiffres sont impressionnants. Ils mettent en exergue l’inaction de nos gouvernements face aux flux migratoires. Ils sont pourtant prévenus des conséquences potentielles. Comment expliquer un tel laisser-faire ?

    Je pense qu’il existe une peur des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a déjà condamné la France. On peut aussi mettre en avant le respect de certains traités internationaux que nous avons signés, mais aussi la crainte d’être traité de raciste. Quand le scandale de l’embauche d’islamistes dans une centrale nucléaire belge avait été révélé, on m’avait expliqué la raison : c’était la crainte d’être pointé du doigt pour discrimination qui avait guidé les décisions des recruteurs. Et puis il existe un état d’esprit général qui terrifie nos hommes politiques. Pour tarir les flux, il faudrait parfois faire l’usage de la force ; nos responsables sont très loin de l’envisager.

    Faisant valoir le principe de précaution, un nombre croissant d’observateurs affirment qu’il faudrait remigrer dans leurs pays d’origine une partie des populations musulmanes présentes en Europe. Qu’en pensez-vous ?

    Des politiques de remigration auraient pour effet de réduire la menace. Il est bien évident que s’il n’existe pas de terrorisme islamiste en Pologne ou au Japon, c’est en raison de l’absence des populations à risque. On peut ajouter que c’est en premier lieu auprès de ces populations à risque que nos services secrets travaillent pour contrer la menace terroriste.

    Pour contrer le terrorisme islamiste, vous évoquez également des mesures dites positives. Pouvez-vous les décrire ?

    La répression est nécessaire. Mais il faut aussi supprimer les terrains favorables à l’émergence de l’islamisme. Je vois pour cela quatre volets aux conséquences différentes. Le premier, c’est une éducation patriotique et l’enseignement solide de l’histoire de France. Je prends pour exemple ce qui se fait en Russie, avec succès, malgré l’importance des minorités musulmanes qui y vivent. Le second volet, c’est le rétablissement du service militaire, avec l’éducation et l’éthique dont il est porteur. La troisième proposition concerne le rétablissement d’une garde nationale, fondée sous les rois de France et supprimée en 1871 ; cette dernière serait triée sur le volet et permettrait aux citoyens de participer à la défense des frontières et de l’ordre public. Enfin, le dernier volet est diplomatique : il est temps de se mettre d’accord sur une politique antiterroriste au niveau international. Visiblement, l’OTAN et les états-Unis ne le veulent pas. L’organisation militaire vient ainsi de désigner la Russie comme son ennemi n°1, plutôt que l’état islamique ! 

    etiquette-blot-terrorisme.pngLe terrorisme islamiste, une menace révolutionnaire, d'Yvan Blot, Apopsix, 246 pages, 18 €

    A propos de l'auteur :

    Ivan BLOT, docteur ès sciences économiques, ancien élève de l'ENA, ancien député et inspecteur général honoraire au Ministère de l'Intérieur. Il est membre du Comité des experts du Centre d'analyse Rethinking Russia à Moscou et du Club de Discussion de Valdaï.  

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  • « Si le père Hamel n'est pas martyr, alors qui l'est ? »

     

    Par Guyonne de Montjou    

    Jean-François Colosimo, écrivain, théologien et éditeur, décrypte pour Figarovox [28.07] l'attentat, inédit sur le sol français, qui a notamment coûté la vie à un prêtre octogénaire dans son église. Un dialogue d'un grand intérêt où, comme d'ordinaire, Jean-François Colosimo va au fond des choses, à l'essentiel.  LFAR

     

    XVM395dab50-54b8-11e6-91e4-fb78b463148e.jpgCet attentat dans une église, visant des fidèles, était-il selon vous inévitable?

    Oui. Daech mène aussi une guerre de religions. Dans un conflit, il est essentiel de savoir désigner l'ennemi. Il n'est pas moins indispensable de connaître la manière dont l'ennemi vous définit. Dans la représentation de Daech, il n'est pas tant question de l'Occident, des Américains ou des Européens, que du « camp des juifs et des croisés»  ou du « royaume de la croix ». Qu'un prêtre soit égorgé dans son église nous paraît inouï, c'est pourtant ce qui se produit, dans l'indifférence, au Proche-Orient depuis une décennie. D'un coup, la mondialisation, qui est un univers de flux financiers, numériques, migratoires, abolit les distances et les différences. L'effet retard de notre prise de conscience explique notre sidération. Le déni la nourrit également: voyez le temps qu'ont mis les autorités françaises à reconnaître que les 21 Egyptiens décapités sur une plage en Libye en février 2015 l'avaient été parce qu'ils étaient chrétiens, précisément coptes.

    Comment analysez-vous cette sorte de cécité ?

    Nous sommes pris dans une logique historique inversée: le projet européen est une uchronie hors du passé, du présent, tendue vers un pur avenir de paix, de fraternité et… de consommation. Il s'agit de constituer l'empire du bien, neutre, capable d'accueillir toutes les altérités et de désarmer toutes les hostilités. Mais pour réaliser cette abstraction, il faut se couper de ses racines et se conjuguer éternellement au futur. L'Europe, dans sa Constitution même, nous ordonne d'être anhistoriques.

    Et pourtant les terroristes, en attaquant cette église mardi matin, ont voulu frapper un symbole…

    C'est là le paradoxe. Pour le califat réinventé par Daech, l'histoire détermine le présent: nous sommes les héritiers du christianisme. Les djihadistes nous assignent à notre identité religieuse, même si nous nous échinons à affirmer qu'elle ne nous concerne plus.

    Cet attentat marque-t-il, selon vous, un tournant ?

    Oui. D'une part, parce que la notion même de sanctuaire que représentent diversement le temple, la vieillesse, la périphérie, l'anonymat, s'en trouve annulée. D'autre part, parce que le fait chrétien, sans lequel la France est inconcevable, longtemps minoré, ne peut plus être ignoré. Là encore les pouvoirs politiques et médiatiques ont leur part de responsabilité: on s'émeut régulièrement et à raison des actions de vandalisme contre les cimetières juifs et musulmans tandis que les mêmes actions contre les cimetières chrétiens sont largement passées sous silence.

    Pensez-vous que la réponse de l'Eglise qui consiste à tendre l'autre joue, à s'aimer les uns les autres, puisse être interprétée comme un aveu de faiblesse ?

    C'est pourtant la seule bonne réponse! Les évêques sont des guides, chargé du peuple des fidèles. Ils doivent empêcher que l'on réponde à la haine par la haine. Mais ils font aussi œuvre publique. Daech espère que des représailles antimusulmanes finiront par survenir en Europe et que s'ensuivra une guerre civile généralisée. C'est un piège qu'il revient à l'Eglise de prévenir. Ce n'est en rien une position naïve: c'est le catholicisme qui, avec saint Augustin et saint Thomas, a fait en sorte que la guerre soit encadrée par le droit afin qu'elle ne tourne pas à la pure barbarie.

    Diriez-vous que le dialogue avec l'Islam est possible ?

    Le christianisme est engagé dans un effort permanent de dialogue avec l'Islam. C'est une entreprise souvent décevante, toujours difficile, mais nécessaire. Comme le disait l'orthodoxe Olivier Clément (1921-2009), les musulmans méritent notre «respect têtu», c'est-à-dire que nous menions avec eux un dialogue persévérant parce qu'exigeant, autant fondé sur la vérité que sur l'humanité.

    Comment distinguer islam et islamisme dès lors que les ferments de violence se trouvent dans les textes sacrés de cette religion ?

    Toute religion porte en elle une tentation fondamentaliste qui lui est propre. Néanmoins, l'islam présente une porosité singulière à ses dérives exacerbées. Contrairement à l'idée répandue, les causes de la crise ne sont ni politiques, ni économiques. La réforme doit d'abord être d'ordre théologique, philosophique, exégétique. Le monde musulman rêve de retrouver son Age d'or. Il le fera non pas en renouant avec l'imagerie de la conquête, mais avec l'impératif de l'interprétation.

    Si les djihadistes nous lançaient un défi, quel serait-il ?

    Le défi est là, et démonisé. Les voilà qui nous disent: «Je suis prêt à mourir parce que je veux l'au-delà. Et toi, pour quoi es-tu prêt à mourir?» C'est là qu'apparaissent le gouffre et la béance de notre société horizontale qui ne connaît plus de verticalité. Tant que nous ne retrouverons pas l'évidence qu'il nous faut articuler notre communauté de destin à une forme ou à une idée de la transcendance, nous serons condamnés, désolés, à compter nos morts.

    Et l'idée de progrès ou celle d'Europe ne suffisent-elles pas à nous transcender ?

    Ce sont des idées mortes! C'est fini le progrès, l'utopie, Prométhée. Ces idées ont été le cœur noir des Lumières, soldé par le goulag, la Shoah et Hiroshima. L'homme européen a proclamé la mort de Dieu et c'est la mort de l'homme qui est advenue et qui se poursuit.

    Croyez-vous que les djihadistes sont des êtres archaïques, fonctionnant avec les codes du Moyen Age ?

    Pas du tout. Les djihadistes sont le parachèvement de la modernité. Leur crime allie le goût de la barbarie et l'exaltation de la technique. C'est la combinaison du sacrifice sanglant et de l'application Periscope (qui permet de diffuser une vidéo en direct via son smartphone, ndlr). Si on ne comprend pas cela, on continuera à dire des âneries! Non les islamistes ne sont pas en transition historique, ils ne viennent pas du Moyen Age, ils sont l'acmé du nihilisme.

    Vous semblez imputer ces attentats à la modernité…

    Je crois qu'il faut bien comprendre que la globalisation consiste en deux mouvements: le premier, centrifuge, qui veut produire un individu cloné à l'échelle planétaire selon un même axe et sur un mode identique ; le second, centripète, qui voit éclater les identitarismes reconstruits, tribaux et claniques à la bordure. La mondialisation, ce n'est pas l'un ou l'autre, mais les deux en même temps. La stérilisation et la virulence simultanément.

    Quelle solution ?

    Ce n'est pas pour rien que les djihadistes assaillent les églises en Orient et désormais en Occident. Ils les attaquent car là, précisément, est la réponse. Celle-ci ne se trouve pas dans les universités, les think tanks ou les ministères. Les djihadistes divinisent la mort. Le carnage est leur prière. La réponse consiste en la démonstration que non seulement Dieu est vivant, mais qu'il est «le Vivant». La réponse est résolument spirituelle.

    Jacques Hamel, ce prêtre octogénaire assassiné, est-il au sens strict un martyr ?

    Qui d'autre le serait, sinon ? Au moment de mourir, il célébrait la messe. Il se trouvait à confesser sa foi. Il a été égorgé comme l'agneau sur l'autel. Si lui n'est pas martyr, alors qui l'est? Les dieux de toutes les religions sont des dieux gagnants. Seul le Dieu des chrétiens consent à apparaître perdant en s'incarnant, en subissant le supplice, en mourant sur la croix. Pour mieux renverser la malédiction qui amertume l'histoire des hommes. 

    Jean-François Colosimo est essayiste et directeur général des Editions du Cerf. Il a récemment signé Les Hommes en trop. La malédiction des chrétiens d'Orient, chez Fayard. - Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA

    Guyonne de Montjou           

  • De la double nationalité

     

    Par Louis-Joseph Delanglade

    Publié le 25.01.2016 - Actualisé le 2.08.2016

     

    Si l’on en croit Le Monde, les « Français » seraient plus de cinq millions à posséder une autre nationalité. C’est quand même beaucoup quand on mesure tous les conflits d’intérêts que peut générer un jour ou l’autre une telle situation, la France ne reconnaissant pas juridiquement ce qu’elle considère comme un simple état de fait. Cela dit, hormis état de guerre avec un pays dont de nombreux Français seraient aussi les « nationaux », les risques sont forcément limités à des cas individuels et des situations particulières. Cependant, la double nationalité (et parfois la multinationalité) constitue aussi une anomalie, voire une contradiction flagrante, pour une république qui fait de l’égalité la pierre angulaire de sa raison d’être : si certains « Français » ont des comptes en Suisse, d’autres bénéficient d’une immatriculation auprès de consulats étrangers. Cela rend d’ailleurs possible un véritable détournement : ainsi, aujourd’hui, les trois pays du Maghreb francophone constituent souvent, pour des délinquants ou des terroristes, une base de repli commode. 

    Il se trouve que les plus nombreux, et de loin, des binationaux, sont justement originaires du Maghreb (deux tiers de « bi(s) » dans une « communauté » elle-même largement majoritaire dans l’ensemble de la population d’origine immigrée). Si la mesure de déchéance prônée par l’exécutif est d’abord voulue comme un symbole, provoquant des cris d’orfraie dans la quasi totalité de l’intelligentsia de gauche, c’est bien parce qu’en fait elle concernerait justement ce type de « population ». Pour mettre tout le monde d’accord et être efficace, on pourrait tout simplement, au lieu de la déchéance, appliquer les lois de la guerre : tout Français qui prend les armes contre son pays doit être condamné au pire. 

    Reste la question de fond. Pour M. Legrand (France Inter, 5 janvier), la déchéance proposée « [rompt] la tradition républicaine selon laquelle on ne divise pas la citoyenneté ». Il n’a pas tort, dans la mesure où en France nationalité et citoyenneté se confondent. Dans la réalité, de nombreux Français se reconnaissent aussi dans une autre filiation, en fait culturelle : c’est, bien entendu, le cas de beaucoup de « provinciaux », Français issus des provinces de France et qui cultivent légitimement leur double héritage (on peut prendre comme exemple la « nacioun gardiano » des Camarguais). Toutefois, on l’a dit, cela peut poser problème, un jour ou l’autre, à des étrangers devenus Français et conservant, durant une ou plusieurs générations au moins le souvenir d’autre chose où le culturel côtoie le national : dans certains cas, il faut bien choisir. Une sorte de prévalence doit donc exister. « La nationalité            française est d'abord une allégeance » affirme avec raison M. Zemmour (RTL, 12 janvier). Or, une double allégeance est inadmissible : en ce sens certaines des conventions bilatérales signées par la France sont inacceptables (par exemple que des « jeunes » prétendument « français » puissent accomplir un service militaire en Algérie ou en Israël).  

    Quand les choses ne sont pas simples, c’est au politique de trancher, et s’il le faut dans le vif. Sinon, ce sont les circonstances qui imposeront leur logique. 

  • Le FLNC et les islamistes en Corse : quand l'Etat ne terrorise pas les terroristes...

     

    Non, nous ne soutenons pas l'indépendantisme corse, ni le FLNC. Face au terrorisme, il y a pourtant des choses qui, en certaines circonstances, sont bonnes à dire, qui avertissent les tueurs, qui leur signifient la détermination d'un peuple à se défendre, à répliquer aux agressions. Après tout, peut-être la mise en garde des Corses, dont on sait qu'elle doit être prise au sérieux, évitera-t-elle les drames que nous avons connus, sur le continent. Ou quelques-uns d'entre eux. Cela sera sans-doute plus efficace que les larmes, les fleurs, les bougies et les hommages dont les médias organisent systématiquement et continûment le concert, pour empêcher toute réaction populaire digne de ce nom.  LFAR  •

     

    Ce que le FLNC a dit aux islamistes ...

    « Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L'amalgame n'existe que dans l'esprit des faibles et le peuple corse est fort (...) Sachez que toute attaque contre notre peuple connaîtrait de notre part une réponse déterminée sans aucun état d'âme »

  • Photographie la plus marquante de la semaine selon le Figaro Magazine : La Messe de Notre-Dame ...

    Dans la cathédrale Notre-Dame, les responsables politiques se sont rassemblés le 27 juillet pour assister à la messe en hommage au prêtre Jacques Hamel, assassiné à Saint-Etienne du Rouvray. Le président de la République, le premier ministre, les présidents de l'Assemblée et du Sénat, les chefs de parti, et 2000 personnes, croyantes ou non, ont tenu à être présents. - Crédits photo : Benoit Tessier/AFP

     

    Tous sont là, en effet, francs-macs ou ex-francs-macs, israélites et musulmans, nationaux et binationaux, athées, anticléricaux farouches et quelques chrétiens, voire quelques catholiques : la France légale, au premiers rangs de l'assistance et le peuple de Paris, rassemblés autour du cardinal-archevêque de la ville, dans cette cathédrale Notre-Dame vers laquelle on s'est porté tant de fois, depuis huit ou dix siècles, dans les grands moments de joie ou de malheur national. Etrange spectacle; étrange coexistence de quelques moments entre, volens nolens, l'anti France, et, par delà, malgré tout, la France.  Lafautearousseau  •